Toitures-terrasses, le point faible : les relevés

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Toitures-terrasses, le point faible : les relevés
Fiches Pathologie
TOITURES ET CHARPENTES
« Toitures-terrasses, le point faible : les relevés »
Le constat
La plupart des sinistres concernant l'étanchéité des toitures-terrasses ont pour origine les points singuliers et notamment les relevés. Les décollements et déchirures peuvent avoir des conséquences coûteuses.
Le diagnostic des désordres
Les relevés d'étanchéité servent à retenir l'eau en périphérie des terrasses revêtues d'un complexe d'étanchéité. Cette rétention évite la dégradation des façades par débordement ainsi que les infiltrations à l'intérieur des
ouvrages.
Pour assurer l'étanchéité de la toiture-terrasse à la périphérie des émergences, ces relevés sont mis en oeuvre en adhérence totale sur un support adapté à cet usage (cf. DTU série 43).
Les décollements et glissements peuvent avoir plusieurs origines
●
Support humide (décollement par pression de vapeur d'eau) ;
●
Défaut d'imprégnation (absence, insuffisance ou nature inadaptée de l'imprégnation) ;
●
Aspect glacé du support ;
●
Défaut de soudure du revêtement ;
●
Contraintes mécaniques (effet de traction créé par une charge importante (terre) en fonction de la hauteur de relevés, par exemple) ;
●
Absence ou défaut de protection en tête de relevés (engravure, bécquets collés ou collés/vissés et/ou solins métalliques....).
Les déchirures (poinçonnement) proviennent
●
D'une fissuration du support due à des effets thermiques (effet de bilame dans le cas d'acrotères hauts, acrotères préfabriqués de grandes dimensions, basculement de talons d'acrotères, hétérogénéité entre
supports) ;
●
De cisaillements dans les gorges des relevés dus à des poussées de la protection en dur de la partie courante (insuffisance voire absence de joint périphérique) ;
●
Du cisaillement (plis à 45° C) dû à des effets thermiques entre les parties isolées (partie courante) et celles non isolées (acrotère et/ou équerres métalliques).
Les débordements, dans le cas de terrasses-jardins, sont dus à un niveau de terre dépassant la hauteur de relevés.
Cela arrive lorsque le paysagiste anticipe de manière excessive le tassement futur de la terre.
Relevé d'étanchéité
Les points sensibles
Les conditions de mise en oeuvre des ouvrages de relevés sont fixées par les DTU Série 43 en fonction de la nature des supports (béton, métal, bois) et de la nature des toitures-terrasses (accessibles, non accessibles, jardin,
parking).
Les procédés d'étanchéité non traditionnels (revêtements à base de bitume modifié (élastomère, APP) mis en oeuvre par soudure au chalumeau) font l'objet d'Avis Techniques du CSTB. La conception des relevés, en fonction
des ouvrages à réaliser, tient néanmoins compte des principes fixés par les DTU.
La Chambre syndicale française de l'étanchéité (CSFE) édite différentes Règles Professionnelles.
Les conseils de prévention
La bonne tenue et le bon fonctionnement des ouvrages de relevés dépendent :
●
de la parfaite adhérence du revêtement au support, tenant compte d'éventuelles hétérogénéités de celui-ci entre partie courante et support de relevé ;
●
du choix des matériaux : autoprotégés par granules minéraux ou feuille métallique en fonction de la nature de la terrasse (accessible ou non) ;
●
de la compatibilité entre matériaux (bitume traditionnel - bitume modifié APP ou élastomère) ;
●
de la conception des matériaux en ce qui concerne les armatures (tissus de verres, polyester non tissé) ;
●
●
de la mise en oeuvre proprement dite qui aujourd'hui se fait par soudure au chalumeau et inclus le respect de dispositions normatives concernant les hauteurs, les protections en tête et la protection en
général (enduit, grillage) ;
de la programmation d'un entretien régulier (annuel) pour assurer la pérennité de l'ouvrage (contrat d'entretien auprès d'entreprises spécialisées, par exemple).
Fiche mise à jour : février 2009
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Fiches Pathologie - Glossaire
TOITURES ET CHARPENTES
« Toitures-terrasses, le point faible : les relevés »
Toiture-terrasse
Toiture et/ou terrasse dont la pente est inférieure à 15% (au-dessus, c'est une toiture inclinée).
On classe les toitures-terrasses en fonction de quatre critères :
A. Leur accessibilité et leur fonction
Les toitures-terrasses sont dites :
●
●
●
●
●
soit inaccessibles (sauf pour entretien et réparations exceptionnelles),
soit à zones techniques (toitures-terrasses à circulation piétonnière fréquente pour l'entretien d'éléments en émergence tels que machineries d'ascenseur) ; leur pente doit être inférieure à 7%, et leur étanchéité ne
doit pas être autoprotégée par une feuille métallique,
soit accessibles (aux piétons), sans limitation particulière,
soit circulables (circulation et stationnement de véhicules) ; on différencie ces toitures-terrasses selon qu'elles sont accessibles aux véhicules légers (moins de 2 tonnes à l'essieu) ou aux véhicules lourds (plus de 2
tonnes),
soit toitures-jardins, toitures-terrasses recouvertes de terre végétale et de plantations.
B. Leur élément porteur
Les éléments porteurs les plus courants sont
●
soit en béton : béton armé en dalles ou coulé en place en voiles ou dalles sur ossature armée ou sur bacs d'acier, béton précontraint, planchers à poutrelles préfabriquées, panneaux de béton cellulaire armé, etc.,
●
soit en acier (bacs de tôle nervurée),
●
soit en panneaux de bois sur ossature.
C. Leur pente
On considère toujours la pente du support d'étanchéité (qui peut ne pas être celle de l'élément porteur). On distingue les toitures-terrasses :
●
à pente nulle : pente du support d'étanchéité inférieure à 1%,
●
plates : pente de 1 à 5% dans le cas général, ou 1 à 3% si le support est la tôle d'acier nervurée,
●
rampantes : pente de 5 à 15% dans le cas général, ou 3 à 7% sur acier nervuré ; au-dessus de ces valeurs, la toiture est dite inclinée.
D. Leur région climatique
Les toitures soumises aux climats de montagne, à une altitude supérieure à 900 m, font l'objet de mesures spéciales pour tenir compte des surcharges dues à la forte épaisseur de neige qu'elles doivent supporter sur de
longues périodes.
Relevé
Hauteur sur laquelle on fait remonter un revêtement d'étanchéité le long des reliefs et émergences d'une toiture-terrasse (souches de cheminée, murs d'acrotère, etc.). Les relevés sont généralement limités, à leur sommet,
par une engravure.
Adhérence
Mode d'application collée des revêtements d'étanchéité, par opposition à la pose dite en indépendance, qui qualifie au contraire un ouvrage étanche non solidaire de son support, posé sur une couche intermédiaire de
désolidarisation ; dans ce cas, les éventuels mouvements du support n'étant pas transmis directement à l'étanchéité, celle-ci est moins sollicitée et donc plus durable.
Emergence
Désigne chacun des éléments qui sortent en saillie d'une toiture-terrasse ou d'une couverture de comble : souches de cheminées, aérateurs, prises d'air, lanterneaux...; les émergences rendent nécessaires des relevés
d'étanchéité ou des ouvrages de raccordement au matériau de couverture.
Engravure
Encastrement du bord d'une bande ou d'une bavette d'étanchéité dans une rainure pratiquée dans une paroi verticale, à la base d'une joue de lucarne, au-dessus d'un bandeau, au sommet d'un relevé d'étanchéité de toitureterrasse .
Engravure
Becquet
Plaquette de métal fixée sur un égout de toit pour dévier l'écoulement de l'eau.
Solin
Une bande de solin est une façon de bavette en zinc engravée dans un mur pour protéger un relevé d'étanchéité le long d'une pénétration.
Poinconnement
Plaquette de métal fixée sur un égout de toit pour dévier l'écoulement de l'eau.
Solin
Acrotère
Eléments d'une façade situés au-dessus du niveau de la toiture ou de la terrasse, pour constituer des rebords ou des garde-corps, pleins ou à claire-voie.
Acrotère
Autoprotégé
Qualifie un revêtement fourni avec son autoprotection.
Autoprotection : Matériau associé ou incorporé à la surface d'un revêtement d'étanchéité, pour le protéger d'une part contre les rayonnements solaires directs, d'autre part contre les poinçonnements de circulation de
piétons ou de travaux d'entretien.
Les autoprotections courantes sont soit des granulats collés, soit des feuilles métalliques minces.
DTU 43.1 de novembre 2004 - 7.1.3.1.1 Dispositions générales
Les revêtements appliqués en relevés sont toujours adhérents.
Les relevés d'étanchéité habillent la partie des reliefs destinée à les recevoir jusqu'au niveau de l'élément formant rejet d'eau ou jusqu'à l'arête extérieure de l'acrotère dans le cas où ce dernier est totalement revêtu par
l'étanchéité.
Les DPM précisent si une bande métallique doit être insérée dans le revêtement d'étanchéité en rive extérieure de l'acrotère en vue de protéger en tête le revêtement de façade. Sa mise en oeuvre est conforme au
paragraphe 8.2.2.
Les revêtements d'étanchéité en relevés, y compris les équerres de renfort, sont constitués d'éléments distincts de ceux des parties courantes avec lesquels ils se raccordent par recouvrement soudé.
Les éléments de relevés sont appliqués par longueur maximale correspondant à la largeur des rouleaux avec un recouvrement latéral de 0,06 m minimum (voir figure 16). Les équerres de renfort peuvent avoir une longueur
supérieure.
Relevé d'étanchéité
Entretien
DTU 43-1 de novembre 2004 - Annexe A (informative) entretien et usage - extraits
A.1
Les prescriptions du Cahier des Clauses Techniques conduisent à la réalisation d'ouvrages de bonne qualité. Toutefois, la condition de durabilité ne peut être pleinement satisfaite que si ces ouvrages sont entretenus et que
si leur usage est conforme à leur destination.
A.2
L'entretien est à la charge du maître d'ouvrage ou ses ayants droit après réception de l'ouvrage. Il comporte des visites périodiques de surveillance des ouvrages au moins une fois par an. Les terrasses à pente nulle ou les
noues à pente nulle avec revêtement d'étanchéité autoprotégé peuvent nécessiter un entretien plus fréquent. Par ailleurs, s'il n'est prévu qu'une seule visite par an, elle est effectuée de préférence à la fin de l'automne
pour les bâtiments situés à proximité d'arbres.
A.3
Il est recommandé qu'un contrat d'entretien soit passé entre le maître d'ouvrage et l'entreprise, définissant la nature des prestations. En l'absence d'un tel contrat, le maître d'ouvrage peut être amené à justifier de
l'entretien régulier des ouvrages qu'il aura diligenté.
A.4
Lentretien comporte au moins les opérations suivantes :
●
l'examen général des ouvrages d'étanchéité visibles ;
●
l'inspection de tous les ouvrages complémentaires visibles sur la toiture, notamment souches, édicules, lanterneaux, acrotères, ventilations, zinguerie, bandeaux, etc...
●
la vérification des relevés d'étanchéité ;
●
la vérification et le nettoyage des entrées d'eaux pluviales et trop-pleins ;
●
l'enlèvement des mousses, des herbes et de la végétation ;
●
l'enlèvement des boues et limons sur revêtements autoprotégés apparents ;
●
l'enlèvement des détritus et menus objets ;
●
la remise en ordre éventuelle des protections meubles.
A.5
Dans le cas de toitures-terrasses protégées par dalles sur plots, l'entretien comporte également :
●
Un nettoyage complet au jet d'eau, à la pression du robinet, des parties courantes du revêtement de circulation et du revêtement support des plots
●
Un calage des dalles instables dans le cas où les contraintes d'exploitation le requièrent.
A.6
L'emploi de produits désherbants est possible sous réserve qu'il n'y ait pas d'incompatibilité entre eux et les éléments constituant l'étanchéité, sa protection et ses ouvrages annexes.
A.7
Lors des opérations d'entretien de la toiture et des divers équipements, toutes précautions doivent être prises pour ne pas endommager le revêtement d'étanchéité.
A.8
L'arrosage du revêtement d'étanchéité autoprotégé des toitures surchauffées en été, dans le but de rafraîchir l'ambiance intérieure, est préjudiciable au bon comportement du revêtement d'étanchéité. Cette opération est
déconseillée.
Bibliographie
Textes de référence
●
NF P10.203 (DTU 20.12) Conception du gros œuvre en maçonnerie des toitures destinées à recevoir un revêtement d'étanchéité.
●
NF P84-204 (DTU 43.1) (et son amendement de septembre 2007) Etanchéité des toitures-terrasses avec éléments porteurs en maçonnerie.
●
NF P84-205 (DTU 43.2) Etanchéité des toitures-terrasses, terrasses avec éléments porteurs en maçonnerie de pente supérieure ou égale à 5% (Boutique Afnor).
●
NF P84-206 (DTU 43.3) Toitures en tôles d'acier nervuré avec revêtement d'étanchéité.
●
NF P84-207 (DTU 43.4) Travaux de toitures en éléments porteurs en bois et panneaux dérivés du bois avec revêtement d'étanchéité.
●
NF P84-208 (DTU 43.5) (et son amendement de septembre 2007) Réfection des ouvrages d'étanchéité des toitures-terrasses ou inclinés.
●
Règles professionnelles de la CSFE-FFB (Chambre syndicale française de l'étanchéité de la Fédération française du bâtiment) sur le site internet http://www.etancheite.com/.
Fiche mise à jour : May 2009
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