Réalisation de volets sans écharpe L`utilisation d`écharpe (barre

Transcription

Réalisation de volets sans écharpe L`utilisation d`écharpe (barre
Réalisation de volets sans écharpe
L'utilisation d'écharpe (barre oblique) dans la réalisation de volets et
maintenant rentrée dans les mœurs et nous paraît incontournable. Elle n'est
cependant pas très ancienne ni indispensable. Il s'agit surtout d'une technique
destinée à éviter, de manière relativement efficace si c'est correctement
réalisé, le gauchissement des volets sur le long terme et ce à moindre coût et
d'une façon simple. Ce qui n'empêche pas certains menuisiers professionnels
de placer cette écharpe dans le mauvais sens, la rendant par là même
inopérante. Elle est par ailleurs d'un goût esthétique discutable.
La technique que je me propose de décrire ici est plus ancienne et d'une très
grand efficacité mais d'une réalisation plus complexe et exigeant de la
précision ; ce qui n'est pas un bien grand obstacle avec les machines dont nous
disposons actuellement. Enfin, les puristes apprécieront que cet assemblage ne
nécessite ni colle, ni clous ni vis.
Par ailleurs, ce système peut également servir à la réalisation de porte,
couvercle de coffre, plateau de table etc...
Matériel nécessaire : crayon, équerre, dégauchisseuse, défonceuse avec fraise
conique (pour queue d'aronde), serres-joints.
Première étape : Réalisation de panneaux.
De préférence en bois résistant aux intempéries, avec rainure et
languette ou rainures et fausse languette. Je ne m'appesantirai pas sur
ce point que tout lecteur de cette rubrique est sensé maîtriser. J'ajouterai
simplement que je préfère la fausse languette qui permet une économie
de bois de l'ordre de 10%, les languettes pouvant être réalisées avec des
chutes.
Si les panneaux sont assemblés sans collage, on prendra soin de les
maintenir en forme à l'aide d'un serre-joint.
fig. 1
Deuxième étape : Fabrication des traverses.
Ces traverses devront avoir une forme de trapèze tant en plan qu'en
section.
Couper une pièce de bois un peu plus longue que la largeur du volet (~
15 cm de plus). L'épaisseur pourra être la même que celle du panneau ou
plus mince. À vous de choisir, c'est une question d'esthétique.
Conformément à ce qui a été dit plus haut, les traits de coupe
longitudinaux ne doivent pas être parallèles. La largeur est aussi une
question d'esthétique mais il faut qu'il y ait un écart d'environ 2 cm entre
chaque extrémité. Dans un premier temps, ces traverses seront de
section rectangulaire.
fig. 2
Nous abordons à présent la partie spécifique à cet assemblage.
Tout d'abord il faut contrôler l'angle de la fraise à queue d'aronde.
Généralement cet angle est de 17°. Ensuite il faut incliner le guide de la
dégauchisseuse de la valeur de l'angle complémentaire soit, en général,
90° – 17° = 73°. On y passe alors le chant des traverses afin d'obtenir
une belle section trapézoïdale.
fig. 3
Les traverses sont maintenant
prêtes.
Troisième étape : Réalisation des gorges.
C'est la partie la plus délicate, à réaliser donc avec grand soin.
Tracer le bas du volet et marquer l'emplacement futur des pentures sur
les chants du panneau.
fig. 4
Positionner les traverses bout étroit affleurant du côté des gonds et
centré par rapport aux pentures.
fig. 5
Au crayon fin tracer les bords des traverses en ayant soin de bien les
repérer car elle seront toutes différentes.
fig. 6
Maintenant il faut réaliser une cale d'une largeur égale à la distance (d)
séparant le bord de la fraise conique du bord du plateau de la
défonceuse.
fig. 7
Cette cale sera utilisée pour positionner avec précision un guide (règle de
maçon ou règle en bois assez large pour ne pas cintrer) fermement
maintenu avec des serres-joints. Tout ceci doit être réalisé en gardant en
tête qu'il vaut mieux faire une gorge un peu trop étroite que trop large.
fig. 8
On creuse à présent cette gorge à la défonceuse en commençant par les
bords (en prenant appui sur le guide qu'il faudra, bien sûr, déplacer pour
le changement de bord) puis en finissant par le milieu.
fig. 9
fig. 10
fig. 11
Quatrième étape : La mise en place des traverses.
On maintient solidement en forme le plateau par un serre-joint. (fig. 1)
On enfile la traverse dans la gorge qui lui correspond jusqu'à ce que ça
commence à coincer. Le petit bout de la traverse doit alors se situer à
environ 5 cm du bout de la gorge.
fig. 12
Si on a atteint ou dépassé ce bout, et donc que la traverse dépasse du
bord du plateau, c'est très mauvais signe, la gorge a été creusée trop
large mais tout n'est pas perdu pour autant (1). Si on est plus loin (10 cm
ou plus), il suffit de repasser la traverse à la dégauchisseuse en enlevant
pas plus d'un demi millimètre à chaque fois.
Maintenant, les plus inquiets pourront encoller le fond de la gorge et les
arêtes vives de la traverse.
fig.13
Puis on l'enfile à nouveau dans la gorge et on la fait pénétrer de force, à
grands coups de maillets (c'est là que le serre-joint de maintien en forme
du panneau et utile) jusqu'à ce qu'il refuse d'avancer.
1 Si la gorge a été creusée trop large, on peut y remédier en insérant une languette mince.
fig.14
S'il n'y a pas d'encollage :
Dans le cas des volets, le maintien en place des planches du panneau
sera assuré par les boulons de fixation des pentures.
Dans les autres cas une cheville traversant planche et traverse du côté
où la traverse est la plus étroite suffira.