Dossier pédagogique Dossier d`accompagnement
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Dossier pédagogique Dossier d’accompagnement 1 2 Table des matières Introduction - 4 1ère Partie - La BD comme support didactique - 5 La BD, art engagé - 5 La BD : entre propagande et mystification - 5 La BD : témoignage au service de l’histoire - 6 Le BD journalisme/reportage - 6 La BD et l’adaptation littéraire - 6 L’adaptation cinématographique de la BD -7 La pratique philosophique à l’aide de la bande dessinée - 9 Animations proposées par la Régionale de Charleroi du Centre d’Action Laïque sur base d’un support BD - 7 Animation Philo-BD - 8 Animation « Concept de genre et égalité homme femme » - 8 2ème Partie-Exposition Bédérama : Contre-plongée dans l’univers des bandes dessinées - 9 Focus sur les Comics - 9 Préjugés -10 Focus sur le manga -11 Préjugés -11 Focus sur la BD franco-belge - 12 Préjugés - 13 Indications bibliographiques - 14 Références Web - 14 3 Introduction Charleroi étant un des berceaux de la bande dessinée franco-belge, c’est tout naturellement que le regard de la régionale s’est tourné vers ce média. Pour la petite histoire, à la fin du 19e siècle, Jean Dupuis fonde sa maison d’édition à Marcinelle et de ses imprimantes sort en 1938 « le Journal de Spirou » destiné à la jeunesse. Les dessinateurs du périodique initient un nouveau style « l’école de Marcinelle ». Ils formeront notamment Roba (Boule et Bill), Franquin (Marsupilami) et Morris (Lucky Luke). Aujourd’hui, les statues de ces célèbres personnages, sans oublier Spirou, Fantasio et Spip, peuplent la ville pour rendre hommage à son identité culturelle. Fort de son succès, le « Journal de Spirou » a sans doute participé à ce que la BD soit considérée comme un objet de divertissement principalement voué à un public jeune. La 1ère partie de ce dossier pédagogique/dossier d’accompagnement a pour objet de relativiser ce préjugé1 en proposant une liste non exhaustive de genres et d’ouvrages sur la bande de dessinées dont la finalité n’est pas que ludique pouvant être utilisés comme supports didactiques. La 2e partie est consacrée d’une part à la présentation de l’exposition « Bédérama : contre-plongée dans l’univers des Bandes dessinées », d’autre part à l’analyse de quelques idées reçues autour du manga, des comics et de la BD franco-belge, car bien que s’étant atténués, ces stéréotypes persistent au sein de l’opinion. La rédaction de ce dossier est l’occasion pour le CAL Charleroi de réaffirmer les valeurs de la laïcité au moyen du libre examen. Le libre examen est une méthode qui consiste à faire appel à la raison et à refuser les idées toutes faites (événements, informations, principes, énoncés, rumeurs, etc.). Elle suppose de douter des affirmations dogmatiques, de réfléchir et de s’interroger avant de se forger une opinion. Il s’agit donc de s’émanciper de toute forme de préjugés et de stéréotypes. Or, justement, il existe toute une série de préjugés et d’idées reçues qui gravitent autour de la bande dessinée. Combien de fois ne l’a-t-on pas taxée d’art mineur à destination des mineurs ? Combien de fois n’a-t-on pas entendu dire qu’elle n’a qu’une fonction de divertissement, associant l’humour à la détente ? 1 Michel Tozzi, « Penser par soi-même », Lyon, Chronique Sociale, 1999. p.32. « Une opinion adoptée sans être analysée est un préjugé parce qu’elle est supposée vraie avant (pré) d’avoir été jugée, c’est-à-dire évaluée critiquement. Il y a eu précipitation de la pensée sans qu’elle soit entourée de garanties de conditions de validité quant à ce qu’elle affirme », 4 Ne colle-t-on pas hâtivement des étiquettes aux mangas lorsqu’on les accuse de ne diffuser que des contenus violents ? Ne dit-on pas des comics qu’ils servent des propos misogynes et qu’ils ne traitent que de super-héros et d’univers fantastiques qui fascinent les adolescents iconophiles ? 1ère partie- La BD comme support didactique elle apparaît, sur fond d’humour et en poussant à l’absurde certains préjugés misanthropes4, comme engagée et vecteur de valeurs humanistes. Certains disent que la bande dessinée est uniquement humoristique, c’est réducteur et abusif. Elle l’est et c’est la raison pour laquelle elle peine à être prise au sérieux et souffre d’un « handicap symbolique » pour le dire comme Thierry Groensteen2. Ceci n’est valable que jusqu’à un certain point. En effet, la bande dessinée ne se réduit pas à un univers ludique et humoristique pour la simple et bonne raison qu’elle connaît une diversité de registres qui renvoient à d’autres fins que le comique à proprement parler. Son répertoire est bien plus vaste. Il se compose de BD historique, BD reportage, BD satyrique, BD propagande, BD philosophique, BD fantastique…pouvant être utilisées comme support didactique. La BD : entre propagande et mystification La BD, art engagé La BD est souvent exploitée par la société civile pour affirmer et véhiculer des valeurs. Il existe par exemple des bandes dessinées publiées, ou dont la promotion est faite par des associations qui militent pour la défense du droit à l’avortement (Osez le féminisme 31), qui luttent contre le travail des enfants (PETIT KOUAKOU) et mènent des campagnes de sensibilisation pour lutter contre le sida (AIDES), etc. Citons également la bande dessinée « Moi ? Raciste !?3 » qui promeut les valeurs cosmopolites affirmées dans la Charte des Droits fondamentaux de l’Union européenne. Cette bande dessinée, dans laquelle la satire supplante l’humour, se compose de planches qui démantèlent de façon critique les discriminations fondées sur le sexe, l’origine ethnique, la couleur de peau, la croyance et la religion, le handicap, l’âge ou l’orientation sexuelle. Condamnant et luttant contre toute forme de xénophobie, d’antisémitisme et de racisme, cette bande dessinée cherche avant tout à promouvoir l’identité européenne, la démocratie, le respect des droits de l’homme et à jeter des ponts entre les cultures. Cette bande dessinée peut être utilisée afin de susciter une réflexion et une discussion axées sur le racisme et les discriminations. Dans cette optique, 2 Thierry Groensteen, né le 18 avril 1957 à Uccle (Bruxelles ), est un historien et théoricien de la bande dessinée de nationalité belge et française. Il contribue dans les années 1980 au développement de la théorie de la bande dessinée en dirigeant Les Cahiers de la bande dessinée, puis en travaillant pour Le Monde. À travers diverses revues, missions institutionnelles et conférences, il poursuit depuis ses travaux de théorisation et légitimation de la bande dessinée. C’est l’un des théoriciens francophones de la bande dessinée les plus visibles avec Benoît Peeters, Pierre Fresnault-Deruelle et Harry Morgan. 3 Publiée par la Commission européenne et consultable gratuitement en ligne La bande dessinée, redisons-le, ne vise pas que le rire et le divertissement. En tant qu’art, elle peut être instrumentalisée pour propager des idées et en renforcer certaines qui sont parfois déjà présentes de façon embryonnaire dans l’esprit du lecteur. Si l’on admet que la bande dessinée est populaire et touche facilement les masses, son pouvoir de persuasion est un outil efficace pour qui sait l’utiliser. Dans la première moitié du 20e siècle, des bandes dessinées ont été utilisées comme instrument de propagande au service de l’idéologie du pouvoir politique afin de soutenir l’effort de guerre. Par exemple, pendant la Seconde Guerre Mondiale, l’occupant allemand, alors à court de main d’œuvre parce que les hommes sont sur le front, lance une campagne de recrutement à travers les médias qui promet aux travailleurs français volontaires un salaire égal à celui des ouvriers allemands, les mêmes avantages sociaux et une prime d’éloignement. « L’aventure de Célestin Tournevis » est une bande dessinée publiée par le gouvernement de Vichy pour populariser et légitimer les fondements de la collaboration, le stéréotype du français à béret, réticent au départ mais qui est agréablement surpris des bienfaits du travail en Allemagne. En réponse à la propagande de Vichy, la Résistance, à travers son journal clandestin « Combat », publiera « La mésaventure de Célestin Tournevis », une bande dessinée qui brossera un portrait bien moins idéalisé de l’Outre-Rhin. Le gouvernement a vite réalisé que les idoles de bandes dessinées exercent une certaine influence sur les enfants et que, par voie de conséquence, les créations artistiques des dessinateurs pouvaient servir le drapeau. Durant la Première Guerre Mondiale, on a ainsi pu voir dans « La semaine de Suzette » une Bécassine patriote ajourner ses tâches ménagères pour aller en découdre avec le Boche (« Bécassine pendant la guerre », 1916 ; « Bécassine chez les Alliés », 1917 ; « Bécassine mobilisée », 1918). 4 Art de détester et de mépriser le genre humain sans aucune distinction de sexe. 5 Il existe bien entendu d’autres références de BD propagande comme « Les Pieds Nickelés s’en vont en guerre ». Pour étendre cette réflexion, nous invitons le lecteur à consulter « La propagande de la BD : un siècle de manipulation en images » qui effectue une anthologie détaillée de la propagande et de la manipulation dans la bande dessinée dont l’analyse critique est éclairante. Cette référence constitue un support pédagogique en matière d’éducation aux médias puisqu’il rappelle combien l’esprit critique et la prudence du lecteur sont de rigueur pour éviter l’adhésion naïve et hâtive aux informations véhiculées à travers la BD. La BD témoignage au service de l’histoire Semblable bande dessinée articule le témoignage, l’autobiographie et le récit historique. En outre, ce qui rend ce support pédagogique original et intéressant, c’est que la forme séquentielle5 de la bande dessinée se prête particulièrement bien au récit historique. Evoquons, par exemple, la bande dessinée « Maus », qui reçut le prix Pulitzer en 1992. Ce chef-d’œuvre s’apparente à un témoignage historique. En donnant aux personnages des têtes d’animaux – les juifs sont incarnés par des souris, les nazis par des chats – le dessinateur relate les événements de la Seconde Guerre Mondiale tels qu’ils ont été vécus par son père Vladek qui, en tant que protagoniste, narre la persécution des Juifs et la Shoah. Parmi les bandes dessinées qui relatent des événements historiques, « Putain de Guerre » de Jacques Tardi et Jean-Pierre Verney propose un récit illustré qui renoue avec la mémoire de la Grande guerre. Ces deux références, quoiqu’étant des récits de fiction, s’inscrivent dans une démarche de reconstitution historique avec un souci de véracité et d’authenticité. de BD journalisme et les BD reporters sont aujourd’hui nombreux à enquêter et à vouloir nous instruire des réalités géopolitiques. Le plus connu est Joe Sacco, sans doute le bédéiste pionnier et précurseur en la matière. Il est célèbre principalement grâce à son travail de création « Reportages », une bande dessinée publiée dans le « Time magazine », le « New York Times », le « Boston globe » ou « The Guardian Weekend ». Cette bande dessinée regroupe des reportages menés dans des zones de conflit, en Palestine, en Tchétchénie, en Irak ou encore en ex-Yougoslavie. Ceux-ci témoignent de façon instructive des guerres, des génocides, des tortures, des immigrations africaines, des camps de réfugiés, etc., sous la forme de planches qui mettent l’accent sur les victimes. Du côté franco-belge, nous pouvons citer Etienne Davodeau avec « Les ignorants », Guy Delisle avec les « Chroniques de Jerusalem », Emmanuel Guibert avec « Le photographe », Jean-Philippe Stassen avec « Déogratias », Mathieu Sapin avec « Journal d’un journal », ou encore, Louis Theillier avec « Johnson m’a tuer ». La BD et l’adaptation littéraire De même que le théâtre a réinterprété de grandes œuvres de la littérature, la bande dessinée a, elle aussi, adapté de grands classiques tels que « Robinson Crusoé » de Daniel Defoe, « Le tour du monde en 80 jours » de Jules Verne, « NotreDame de Paris » de Victor Hugo, « L’île au trésor » de Robert Louis Stevenson, « L’Odyssée » d’Homère, « Le livre de la jungle » de Rudyard Kipling. Sans vouloir la réduire à un simple incitant, on peut dire qu’en réinterprétant des classiques, la bande dessinée s’affiche comme une excellente entrée en matière. Le BD journalisme/reportage Média au même titre que la presse, la radio ou la télévision, le Neuvième art se décline aussi sous la forme du BD reportage et du BD journalisme6. Les auteurs 5 Séparation de l’histoire en cases qui, successivement, finissent par former la globalité du récit. 6 A savoir que le caractère médiatique, tout comme sa reconnaissance artistique, n’est pas quelque chose de commu6 nément admis auprès des personnes qui « pensent » ce support. Pour plus d’informations à ce propos, nous vous invitons à consulter l’ouvrage « Bande dessinée : entre image et littérature » édité et publié par le CAL Charleroi. De ce point de vue, la marginalisation dont souffre la bande dessinée au sein de l’ordre hiérarchique littéraire (si l’on veut bien lui prêter ce qualificatif) mérite d’être remise en question. Semblable paradoxe a été souligné par Thierry Groensteen dans La bande dessinée, un objet culturel non identifié. En effet, ironie du sort, alors que la bande dessinée a, pendant longtemps, été injustement disqualifiée, elle se propose aujourd’hui comme intermédiaire par lequel la littérature peut regagner ses titres de noblesse. L’adaptation cinématographique de la BD La bande dessinée constitue en outre une source d’inspiration scénaristique pour le septième art. Il existe pour ainsi dire toute une anthologie de son influence. Marvel Comics est le premier nom qui nous traverse l’esprit avec des films à succès comme Xmen, Spiderman, Iron Man, Captain America, Hulk, etc. DC Comics le fait également avec Batman, Superman, Catwoman, Flash, Arrow. De l’autre côté de l’Atlantique, en France, on peut citer, par exemple, Sur la piste du Marsupilami, Les 12 travaux d’Astérix… Mais cet engouement pour l’adaptation de bandes dessinées au grand écran ne se limite pas à l’univers fantastique. Elle épouse différents genres comme le thriller avec par exemple Largo Winch, le polar avec Sin City, la comédie romantique avec Joséphine, la comédie avec L’élève Ducobu ou sur fond d’uchronie avec Astérix et Obélix, le western avec Lucky Luke, le difficilement classable puisqu’on oscille entre action, aventure et science-fiction Les Aventures de Tintin : le Secret de la Licorne, le drame avec A History of violence ou Les sentiers de la perdition, l’épouvante horreur avec From Hell, la science-fiction avec V pour Vendetta. La pratique philosophique à l’aide de la bande dessinée La bande dessinée permet de faire un apprentissage en images de la philosophie et des philosophes de la tradition, il est vrai parfois de façon burlesque et caricaturale, mais aussi en rappelant qu’il est possible de découvrir des aspects de leurs philosophies. Il existe aujourd’hui une bibliographie de plus en plus foisonnante à cet égard. Parmi les références les plus notoires, on retrouve « Platon La Gaffe », et « La planète des Sages », mais on peut également s’initier aux philosophies de Marx, Machiavel, Freud, Bouddha à travers des mangas philo en livre de poche (Cf. « Le Capital », « Le Prince », « L’interprétation des rêves », « les mots de Bouddha »). La lecture de ces ouvrages nous permet de questionner différents sujets tels que l’exploitation de l’Homme par l’Homme, le bonheur, le rapport entre la morale et la politique… Par ailleurs, il existe des bandes dessinées qui mêlent des éléments de biographie et de philosophie. Par exemple, « Thoreau, la vie sublime » et « Nietzsche, se créer liberté ». Ces œuvres comportent une originalité : elles replacent la création des concepts philosophiques dans le contexte du vécu des penseurs qui en sont à l’origine, et partant montrent combien la philosophie est inséparable d’une expérience de vie. Or, ce point est souvent essentiel, car pour comprendre la genèse d’un concept et son sens, à la fois authentique et particulier, il est nécessaire de le rattacher à l’implication existentielle de son inventeur. Souvent perçue comme une activité qui traite de choses abstraites, la philosophie peut cependant être appréhendée de manière plus compréhensible par sa transposition en format bande dessinée. Par ce biais, elle manifeste sa capacité à apporter des éclairages conceptuels au travers du cas particulier de la vie du philosophe, ici présenté comme une personne, indépendamment de sa pensée. Philéas & Autobule est une revue bimestrielle d’initiation à la démarche philosophique destinée aux enfants de l’enseignement fondamental, coéditée par le Centre d’Action Laïque (CAL), la régionale du Brabant wallon et l’ASBL Entrevues. Les personnages Philéas et Autobule guident l’enfant de page en page au travers d’articles variés et attrayants et l’invitent à approfondir son sens logique et sa capacité à faire des choix raisonnés. Jeux, histoires et infos leur permettent d’aller à la rencontre des autres, de réfléchir et de construire leurs propres réflexions. La revue comprend : bandes dessinées, récits, activités artistiques, articles de fond liés à la philosophie, à la culture, à l’actualité, à la science, etc. Les articles de la revue servent aussi de base à des ateliers de philosophie en classe avec les enfants. Animations proposées par la Régionale de Charleroi du Centre d’Action Laïque sur base d’un support BD Les objectifs et les compétences cognitives visées par ces deux animations sont identiques à savoir stimuler l’esprit critique, permettre à chacun d’exprimer son opinion de manière autonome et questionner, donner des exemples et des contre-exemples, proposer des définitions, envisager des conséquences, nuancer, reformuler une idée ou une question, identifier des présupposés, faire des déductions, raisonner par l’absurde. 7 Animation Philo-BD Déroulement : A partir de la lecture partagée d’une planche de bande dessinée philo, l’animation consiste à susciter une discussion autour d’une question induite par le texte et choisie selon un vote à la majorité. C’est un moment de discussion pendant lequel nous échangeons des opinions en les soumettant à la rai son commune et au bon sens. Exemples de supports utilisés : - Le temps de chien, une aventure rocambolesque de Sigmund Freud - Encyclopédie mondiale des philosophes et des philosophies - Nietzsche, se créer liberté - La vie a-t-elle un sens ? Bande dessinée et philosophie Notions : Le travail, le bonheur, le sens de la vie, la liberté, la mort, le rêve, la réalité, la technique. Animation « Concept de genre et égalité homme femme » Contextualisation: Aujourd’hui, les hommes et les femmes ne sont toujours pas égaux en droits. Il n’y a pas si longtemps, les femmes ne pouvaient ouvrir un compte en banque sans avoir à recourir à l’autorisation du mari. Pour un même travail, une femme touche encore un salaire moindre qu’un homme. En politique, les femmes restent moins représentées. Les postes de direction sont moins occupés par les femmes. Quels sont les freins à cette égalité ? Est-ce une question de mentalité, de culture ? Déroulement : L’animation se déroule en trois temps : - Il s’agit dans un premier temps de créer deux groupes et de procéder à la lecture de deux bandes dessinées « Les blondes » et « Yoko Tsuno ». - L’animateur demande ensuite aux groupes de comparer et de confronter le statut de l’homme et de la femme dans les deux BD. - La discussion qui s’ensuit s’articule autour de la question de l’égalité homme-femme en privilégiant la critique et la déconstruction des présupposés. Supports utilisés : Yoko Tsuno Les blondes Public: De la 1ère à la 6ème secondaire Durée: 60 minutes suite à la visite libre de l’exposition « Bédérama : Contre-plongée dans l’univers des bandes dessinées » 2 x 50 minutes pour les animations en classe Public : Scolaire et éducation permanente Durée: 60 minutes suite à la visite libre de l’exposition « Bédérama : Contre-plongée dans l’univers des bandes dessinées » 2 x 50 minutes pour les animations en classe 8 2ème Partie-exposition Bédérama : Contre-plongée dans l’univers des bandes dessinées Cette exposition est née de la volonté de réunir les trois grandes mouvances de la bande dessinée contemporaine. D’une part, il nous semblait impensable de parler de ce média en n’abordant pas son ancrage dans le paysage franco-belge. D’autre part, au regard de la multiplication des adaptations de comics au cinéma, nous n’imaginions pas faire l’économie d’une présentation de ce qui se fait en matière de bande dessinée aux Etats-Unis. Enfin, quand on prend en considération l’incroyable variété de dessins animés japonais, nous nous devions aussi de parler des mangas dont ils sont issus. Conscients de l’énorme richesse présente dans l’univers des bandes dessinées, nous avons dû faire un choix. Il nous a fallu trouver une approche permettant de présenter un maximum de choses tout en acceptant l’idée que nous devrions faire l’impasse sur de nombreuses autres. Nous avons dû nous résoudre à ne pas présenter certains auteurs, personnages ou séries que nous affectionnons tout particulièrement, mais nous aimons penser que cette incapacité de présenter la totalité de ce qui se fait en bande dessinée témoigne du foisonnement créatif dont jouit ce média. Nous avons ainsi pris le parti de présenter ces différents supports à travers une perspective historique. Cependant, cette approche se veut respectueuse des spécificités intrinsèques de ces trois formats de bande dessinée. Celle-ci diffère en fonction de la mouvance à laquelle elle se rapporte. De cette manière : - L’histoire de la bande dessinée franco-belge vous est présentée au travers de l’influence de ses auteurs. - L’histoire des comics vous est présentée via ses personnages emblématiques. - L’histoire du manga vous est présentée par le biais de certaines de ses plus grandes séries. Bien que chacune de ces histoires permette de mettre à jour des différences entre ces trois types de bandes dessinées, cela offre également l’opportunité de capter un grand nombre de ressemblances. En créant cette exposition, nous cherchions à créer un lieu de rassemblement, où il serait possible d’en apprendre un peu plus à propos de ces albums que nous avons l’habitude de lire sans pour autant prendre la peine de les interroger. Nous voulions montrer que la bande dessinée n’est pas uniquement un objet de consommation, qu’elle peut également s’avérer être un objet de réflexion. Il existe de très nombreuses manières de susciter cette réflexion et, même si nous avons choisi de l’insuffler par son historicité, nous espérons que notre démarche donnera envie à certaines personnes de porter un regard différent sur ce média si particulier, sur ce média difficilement définissable, sur ce média dont nous aimons penser qu’il se situe entre l’image et la littérature. Focus sur les Comics Le mot « comics » représente pour les américains l’univers de la bande dessinée tous styles confondus. En Europe, les comics font davantage référence à la bande dessinée américaine que l’on dissocie de la BD franco-belge et du manga japonais. Les premières traces de comics remontent au 19e siècle avec l’apparition de « The Yellow Kid ». Il a été animé par Richard Felton Outcault de 1894 à 1896 dans la série Hogan’s Alley, puis de 1896 à 1898 dans McFadden’s Row of Flats. George Luks a également illustré Hogan’s Alley de 1896 à 1898. Dans les années 1930, le style des comics est essentiellement humoristique. (C’est ce qui a inspiré la dénomination de « comics book »). L’envolée spectaculaire de ce courant artistique est sans nul doute attribuée à l’apparition d’un personnage emblématique crée par Jerry Siegel (scénariste) et Joe Shuster (dessinateur) dans les années 1930 à savoir : Superman7 (le premier super-héros à rencontrer l’engouement du grand public). C’est en 1938, lorsque le magazine « action comics » (qui deviendra DC comics) publie une nouvelle de Superman, que la véritable aventure des comics tels que nous les connaissons aujourd’hui a réellement débuté. Très rapidement, d’autres supers-héros tels que Batman ou Captain America ont fait leur apparition. La seconde guerre mondiale leur offrit un contexte favorable étant donné que l’on y voyait ces supers héros combattre les ennemis des États-Unis. 7 Bien que Superman soit le premier personnage à connaitre un succès de masse, le premier super héros de l’histoire des comics n’est autre que « Flash » qui voit le jour en 1940. 9 La période d’après-guerre sera moins propice aux comics. Il faudra attendre la fin des années 1950 avec une nouvelle version de « Flash » pour que l’intérêt reprenne. Marvel (1961) et Image Comics (1992) ont contribué au succès sans cesse grandissant de cet art et ce, jusqu’à nos jours (avec de nombreuses adaptations cinématographiques). Préjugés « Les comics sont violents, destinés aux adolescents, misogynes et ne traitent que de super héros ! » Voici quelques idées reçues concernant les comics pour lesquelles le contexte historique peut apporter quelques réponses. La raison principale est certainement l’adaptation cinématographique des comics de super-héros dont on ne retient pratiquement que la violence volontairement mise en avant. S’il est vrai que certains comics mettent en scène des super-héros et qu’ils sont empreints de violences, misogynes et destinés à un public adolescent, ils ne représentent qu’une partie de ce que propose cet univers. Parmi les comics qui ne font pas la part belle à ces stéréotypes, citons par exemple : - Maus : Témoignage poignant sur l’extermination des juifs durant la Seconde Guerre Mondiale, traité sur le mode animalier et qui se verra attribuer le Prix Pulitzer en 1992. - Garfield : Chat le plus paresseux de l’histoire de la BD qui voit le jour en 1978 dans la presse quotidienne et dominicale américaine. Garfield, adulé par son maître, peut savourer tout à loisir le plaisir de ne rien faire : gras, toujours fatigué, toujours affamé, toujours bavard, il philosophe avec humour sur sa condition féline. En n’oubliant pas de s’alimenter et de se reposer, bien sûr... - Snoopy : (Peanuts) Série de gags qui tournent autour de deux personnages centraux, un garçon maladroit, malchanceux et déprimé, Charlie Brown et son chien Snoopy. Le strip s’appuie sur le principe du running gag (comique de répétition) où les mêmes situations entre les personnages reviennent tout au long de la bande dessinée. De plus, chacun 10 des personnages a ses particularités, ses obsessions et ses accessoires propres, qui resurgissent chaque fois qu’ils apparaissent. Joe Sacco (auteur et personnage de ses propres créations) : son œuvre n’a pas d’équivalent dans le monde de la bande dessinée et évoque plutôt le parcours des journalistes-aventuriers du début du XXe siècle. Toujours soucieux de montrer l’humain derrière les grands évènements, Joe Sacco permet à ses lecteurs de décrypter l’actualité. Son dessin, d’abord ingrat, est soucieux de détails évocateurs et sert parfaitement son propos. - La ferme aux animaux : Discours narratif, démonstratif et allégorique de George Orwell publié en 1945, décrivant une ferme dans laquelle les animaux se révoltent puis prennent le pouvoir et chassent les hommes, à la suite de négligence à leur encontre. Il s’agit d’une fable animalière par laquelle Orwell propose une satire de la Révolution russe et une critique du stalinisme. - Watchmen met en scène des super-héros entièrement originaux dans un univers parallèle à celui de l’univers traditionnel de DC Comics. L’histoire repose sur une réécriture de l’Histoire, à partir de la modification d’un événement du passé, introduite par le Dr Manhattan, un être presque omniscient et omnipotent, issu d’un accident nucléaire en 1960. Alors que les autres justiciers masqués de la série sont des hommes ordinaires souvent dépassés par leur propre statut et dont la légitimité est fortement remise en cause. - V pour Vendetta : Dans les années 1980, une guerre mondiale éclate ; l’Europe, l’Afrique et les États-Unis d’Amérique sont réduits en cendres par des armes nucléaires. Le RoyaumeUni est épargné par les bombardements mais pas par le chaos et les inondations issues des dérèglements climatiques. Dans cette société anglaise post-apocalyptique, un parti fasciste, « Norsefire », prend en main le pouvoir et tente de rétablir le pays après avoir procédé à une épuration ethnique, politique et sociale sans pitié. Focus sur le manga Comme aux USA pour les « comics », le terme « manga », au Japon, représente le monde de la bande dessinée. Il se traduit littéralement par « image dérisoire8 ». Le pionnier de ce style est Katsushika Hokusai (17601849) qui, avec son type d’estampes particulières, caricaturaient des personnages populaires tout en nommant le travail qu’il effectuait « Hokusai manga ». Au Japon, l’art du dessin est omniprésent jusque dans l’écriture. La calligraphie est un art qui découle de la plume de ceux qui la pratique. Il y a donc une prédisposition à l’acceptation du format manga en tant que récit dessiné. Une autre particularité des mangas est son aptitude à s’adresser à l’ensemble des lecteurs potentiels en proposant un éventail de genre différents dans le but assumé que le public ciblé soit le plus large possible (au Japon, 40% des livres achetés sont des mangas). Dans l’enseignement, les Nippons sont confrontés aux mangas dès le début de leur apprentissage. Des matières comme la religion ou l’histoire sont abordées à partir de ce format. Au Japon, la demande est très forte dans ce domaine, à tel point que certains dessinateurs (mangakas) doivent s’entourer d’assistants afin de maintenir les délais imposés. C’est le cas, par exemple du Studio Mashroom de Katsuhiro Otomo (Akira) ou du Bird Studio d’Akira Toriyama (Dragon Ball). Alors qu’en Europe, le manga reste un médium mal connu, au Japon il fait partie intégrante de la culture. Préjugé « Les mangas ne sont que violence ! » Ce préjugé trouve sa source dans la manière dont ce média, dans sa version animée, est apparu sur le petit écran. C’est à partir de 1978, dans l’émission « Récré A2 », diffusée sur Antenne 29, que Goldorak rencontre un franc succès auprès des enfants. Sept ans plus tard, Dorothée, son animatrice vedette, est débauchée par TF1 pour animer le « Club Dorothée » et ses 20 heures de programmation par semaine. Les dessins animés américains étant trop chers et les français trop peu nombreux, la production se tourne vers le Japon pour ramener des séries bon marché sans trop vérifier ce qu’elles contiennent. Tandis que les enfants et les adolescents apprécient, le Conseil Supérieur de 8 C’est du moins ce qui s’apparente le plus à une traduction française du terme malgré le fait qu’il soit impossible de trouver un réel équivalant à « manga » au sein de langue française. 9 Devenue « France 2 » par la suite. l’Audiovisuel et des politiques s’insurgent contre des séries jugées trop violentes pour ces jeunes. Un autre problème est soulevé : « L’émission souffrait d’une programmation incohérente. On pouvait passer Ken le survivant avant les Bisounours, alors que ces deux programmes visent des publics très différents », explique Olivier Fallaix, rédacteur en chef du magazine spécialisé Animeland. Sous la pression, TF1 réduit sa programmation japonaise. Les amateurs vont dès lors rechercher des produits similaires et découvrir que les dessins animés sont issus de bandes dessinées dénomées manga. Parmi les séries animées (parfois ultra violentes) les plus marquantes de l’époque, on peut citer : - Ken le survivant (adaptation en animé qui n’était pas diffusée avant deux heures du matin au Japon). - Niki Larson (bagarres et intrigues qui se mêlent à une image de la femme peu valorisante). - Les chevaliers du zodiaque (quête de jeunes garçons qui, au péril de leur propre vie, font tout pour préserver Athéna, l’incarnation de la justice). Si la violence fait partie intégrante de certaines séries, il serait réducteur de penser que cela peut se généraliser à l’ensemble des choses proposées par le monde du manga : Lucille Amour et Rock’n roll (romantique), Olive et Tom (sport), 20th Century Boys (science- fiction), The Legend of Zelda : Four Swords Adventures (heroic fantasy), Dr Slump (humour), arts martiaux (Kamen no Ninja Akakage), Ma tutrice (érotique), Aya (culinaire), Emma (historique), White album (dramatique), Bouddha (philosophique), L’homme sans talent (dramatique), Fleur (contemplatif), Sanctuary (politique)… Le manga ne peut donc pas être isolé et réduit à quelques exemples où la violence est prédominante. Le manga éducatif ou gakushû est un genre à part entière au Japon, il est utilisé de la maternelle à l’université ainsi que dans le cadre plus restrictif du foyer familial. En Belgique, peu de mangas de ce genre sont parus et la majeure partie n’est plus commercialisée. Bien que traitant de tous les sujets de société, y compris de la question de la violence, au Japon le manga est avant tout considéré comme un divertissement. Et ce divertissement, en fonction du public auquel il s’adresse, peut prendre des formes multiples et variées. 11 Focus sur la BD franco-belge. L’aventure de la bande dessinée franco-belge débute véritablement dans les années 1833 avec l’apparition du premier album de Rodolphe Töpffer, reconnu comme étant le précurseur de la bande dessinée. En 1880, le journal Saint-Nicolas publiera des histoires en images. En 1881, Hachette réagit en créant « Mon journal » et publiera, dès 1887, les premières illustrations signées Christophe (George Colomb). Dans les années qui suivirent ce sont les éditeurs Rueff (L’illustré national), Arthème Fayard (La jeunesse illustrée) ou encore les éditions Henri Gautier (apparition de la bretonne Bécassine dessinée par Pinchon Joseph) qui contribueront à faire connaitre cet art. Même s’il est vrai que jusque dans les débuts des années 1900 ces éditions étaient destinées à un public aisé. Dès 1903, ce sont les frères Offenstadt (L’illustré, Le petit illustré, L’épatant, Fillette et L’Intrépide) qui vont démocratiser le prix des publications et contribuer au succès sans cesse grandissant de ce média. En 1929, Hergé, précurseur de la ligne claire10, fait paraitre Tintin dans le journal Le petit vingtième. Le reporter à la culotte de golf fera de la Belgique un point central en matière de bande dessinée, notamment avec la parution du Journal de Tintin par Raymond Leblanc à partir de 1946. Une autre publication belge créée en 1938 fera concurrence au Journal de Tintin, elle se nomme Spirou. Pendant la période faste que connu Le journal de Tintin, de grands auteurs français tels que Tibet ou Jaques Martin viennent travailler en Belgique. Les experts semblent d’accord pour dire qu’il y a eu un avant et un après Pilote, et ce, grâce au phénomène que déclenchera la série Astérix qui fut, à bien des égards, fédératrice. De 1950 à 1960 de grandes séries connaitront un franc succès parmi lesquelles: Astérix (Goscinny et Uderzo), Gaston Lagaffe (André Franquin), Achille talon (Greg), Lucky Luke (Morris) etc. Dans les années 1970 et 1980, une liberté plus grande devient possible pour les auteurs, le style de bandes dessinées se définira en fonction du dessin et de la narration. De nouvelles maisons d’édition vont alors éclore et parmi celles-ci on peut citer : les humanoïdes associés, Métal hurlant, les éditions Soleil, Delcourt, Dupuis, Glénat. Dans ces nouvelles éditoriales, plusieurs « catégories » se détachent : fantastique, aventure, science-fiction, humour, policier. Dans les années 1990, on parlera une fois de plus de renouveau. De nouveaux courants tels que la bande dessinée autobiographique, les adaptations littéraires ou encore les histoires basées sur la vie quotidienne qui deviennent des genres à part entière (Manu Larcenet, Marjane Satrapi, Lewis Trondheim sont des noms que l’on associe à cette renaissance). Ces années connaitront également une influence des univers manga et comics. Dans les années 2000, on retiendra l’influence manga qui donnera le manfra11et la volonté de sortir du canevas habituel de paginations pour voir apparaitre des bandes dessinées faisant parfois plus de 200 pages que certains appellent « romans graphiques », terme encore contesté a l’heure actuelle. Les années 2000 connaîtront également l’influence de l’internet avec l’apparition de bandes dessinées interactives et de BD blog. La publication française Pilote au début des années 1960 sera une concurrente directe du Journal de Tintin. Elle incitera aussi de grands auteurs belges tels que Hubinon et Morris à migrer vers l’hexagone pour y contribuer. Ce phénomène explique entre autres la dénomination franco-belge pour déterminer ce style. 10 Dessin caractérisé par un trait d’encre noire, de largeur égale, sur un fond blanc. Quasiment chaque élément se trouve décrit de façon isolée par son encerclement. Chaque couleur se trouve donc ainsi séparée de sa voisine par un trait. 12 11 Le « Manfra » est la contraction des mots manga et français. Préjugés « La bande dessinée franco-belge n’est qu’humoristique et destinée à un public jeune ! » Il est vrai que jusque dans les années 1960 la ligne éditoriale à succès était principalement humoristique et destinée à un public jeune. L’aperçu historique cidessus fait état de son évolution. Les pré-adolescents qui ont certainement pénétré l’univers très vaste de la bande dessinée par le biais du Spirou magazine ont évolué en même temps que leurs lectures pour en arriver à des bandes dessinées dont les images et les textes correspondent à un âge plus « adulte ». Même s’il est toujours plaisant de lire une planche du Spirou magazine, l’offre pour un public adulte est aussi variée que le choix d’un film. S’arrêter à ce préjugé reviendrait à limiter le cinéma aux productions Disney ! La bande dessinée est un moyen d’intéresser les plus jeunes à l’exercice de lecture de formats divers et variés qui pourront les accompagner tout au long de leur vie. 13 Indications bibliographiques Philippe LUCKX, Thierry GROENSTEEN, Benoît PEETERS, et. alii., Bande dessinée : entre image et littérature, Charleroi, Centre d’Action Laïque, 2014. Thierry GROENSTEEN, Un objet culturel non identifié, Angoulême, Editions de l’An 2, 2006. Fredrik STRÖEMBERG, La propagande dans la BD, un siècle de manipulation en images, Paris, Editions Eyrolles, 2010. Michel TOZZI, Penser par soi-même, Lyon, Chronique Sociale, 1999. Références Web : http://blog.mangaconseil.com/2011/09/mangaspedagogiques.html http://www.comicsblog.fr/9521-Lhistoire_des_comics http://college.vernet31.free.fr/2010-11/gr2/Decolat_ Felicite/page1.php http://www.glenatmanga.com/histoire-du-manga. asp http://lewebpedagogique.com/1es1chato/tag/artspiegelman/ http://www.bedetheque.com/serie-245-BD-Maus. html http://www.bedetheque.com/auteur-213-BDSacco-Joe.html http://www.bedetheque.com/serie-365-BD-Garfield. html http://ddata.over-blog.com/xxxyyy/0/32/46/53/Resistance--BD.pdf http://fr.wikipedia.org/wiki/Peanuts http://www.lefigaro.fr/actualitefrance/2012/08/30/01016-20120830ARTFIG00378-leclub-dorothee-berceau-de-l-industrie-du-manga-enfrance.php 14 15 Editeur responsable: Kevin Saladé - rue de France, 31 - 6000 Charleroi 16