préparation du terrain élaboration des concepts de - atelier niv-o
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préparation du terrain élaboration des concepts de - atelier niv-o
atelier niv-o architectes préparation du terrain élaboration des concepts de remblayage et de gestion de la terre végétale effectuée dans le cadre du projet du nouveau centre d’entretien des routes nationales (CeRN) à bursins en collaboration avec les ingénieurs civils Chabloz et Partenaires SA 1 atelier niv-o | architectes epfl fas sia | simplon4 | cp 127 | ch –1001 lausanne | tel 021 614 3000 | fax 021 614 3003 | www.nivo.ch | atelier @nivo.ch A. problématiques et objectifs données du site et du projet le site du futur centre d’entretien de l’autoroute est composé de deux zones : une parcelle libre de 16’500m2 en cuvette et une parcelle de 15’900m2 occupée par le CeRN actuel. pour réaliser le projet (bâtiment compact de plus de deux cents mètres de long), il faut premièrement remblayer la cuvette, ce qui suppose des mouvements de terre de plusieurs milliers de m3. enjeux les enjeux environnementaux sont : l’énergie grise et les polluants liés aux transports de matériaux et à la construction des fondations, la consommation de ressources non renouvelables (terre végétale, graves…) et l’impact des fondations sur le sous-sol. objectifs les objectifs de cette phase préparatoire sont au nombre de trois : - déterminer le niveau de référence optimal pour le remblayage de la parcelle à construire - définir le meilleur type de remblai à effectuer (décharge, matériaux choisis…) - prévoir une gestion de la terre végétale cohérente avec la notion de développement durable. 2 élaboration des concepts de remblayage et de gestion de la terre végétale B. méthode et critères les choix évoqués ci-dessus seront effectués après comparaison et analyse de variantes : altitude du remblai : 2 variantes : A remblayer à 428.00m, par rapport au fond de cuvette situé à 426.00m et à une altitude moyenne de 428.30m la parcelle du centre existant. B remblayer à 427.80m. type de remblai : 3 variantes : 1 remblai non contrôlé (décharge de matériaux d’excavation non triés). 2a remblai contrôlé en tout-venant trié de classe II 2b remblai contrôlé à partir de matériaux d’excavation morainiques pauvres en argile mis en place par couches successives, avec compactage mécanique de chaque couche, puis mise en place d’une couche de pré-chargement à l’endroit du futur bâtiment. gestion de la terre végétale : A B vendre un maximum de terre végétale dans un premier temps pour financer les travaux de remblayage, puis l’obtenir gratuitement sur un futur chantier de l’Etat en fin de travaux. garder un maximum de terre végétale sur place Ces variantes sont analysées selon les critères suivants : - économique : coût d’investissement et coût global de l’opération jusqu’en fin de travaux, voire jusqu’en fin de vie du bâtiment. - écologique : impacts environnementaux et énergie grise, consommation de ressources naturelles non renouvelables. - fonctionnel : organisation du chantier par étapes. 3 élaboration des concepts de remblayage et de gestion de la terre végétale C. résultats commentés situation : altitude du remblai : la différence d’altitude de 20cm entre la variante A et la variante B, entraîne une différence d’apport de matériaux de remblayage de l’ordre de 6’000m3, en moins pour la variante B (voir annexe 1). la variante B semble donc s’imposer dans un premier temps, tant sur le plan économique qu’écologique : la quantité de terre à enlever sur la parcelle de l’ancien centre est proche de celle nécessaire à combler la cuvette de la parcelle vide. cependant, après analyse des étapes de chantier, on s’aperçoit que lors de la phase 2, le sol de la parcelle de l’ancien centre devra être abaissé de près de 50cm, ce qui nécessite l’excavation de près de 8’000m3. à cela s’ajoute le volume des matériaux de démolition du centre actuel : 3’000m3. ces matériaux ne peuvent servir à combler la cuvette puisque cette parcelle est déjà occupée par la première étape ! la butte au nord de la parcelle, initialement prévue pour absorber les matériaux inertes de la démolition ne suffit pas pour abriter la totalité de ces matériaux. parcelle n°347 : en cuvette parcelle n°348 : CeRN actuel du point de vue fonctionnel comme sur les plans écologique et économique et, il est dès lors préférable : - d’offrir en phase 1 un débouché à des matériaux d’excavation provenant d’autres chantiers (remblai de la cuvette) - et en phase 2 de limiter la production de matériaux à évacuer et stocker en décharge. après analyse, c’est donc la solution A qui s’est imposée. 4 élaboration des concepts de remblayage et de gestion de la terre végétale Critère Var 1 Var 2a Var 2b Coût du remblai 1 5 3 Coût des superstructures 2 1 1 Coût des superstructures 4 1 1 Coût des superstructures 3 1 1 Entretien des zones de circulation 3 1 1 Compatibilité avec le stockage d'énergie 3 1 1 16 10 8 Total coût remblai+ superstructure+fondations frs 1'030'000.- frs 1'070'000.- frs 740'000,- type de remblai : les variantes de remblai ont été décrites et étudiées dans un rapport produit par le bureau d’ingénieurs civils Chabloz et Partenaires SA. des extraits de ce document figurent en annexe et ci-contre se trouve le tableau résumant les critères choisis et les résultats obtenus. les commentaires ci-dessous complètent ces résultats par des considérations écologiques. la variante 1 (remblai non contrôlé) présente les avantages suivants : faible coût d’investissement pour le remblai en utilisant des matériaux d’excavation d’autres chantiers. sur le long terme, l’économie faite initialement sur le coût du remblai est cependant largement perdue puisque le manque de portance du remblai nécessite des fondations sur pieux, et des surcoûts sur les canalisations et zones de circulation. le critère de compatibilité avec le stockage énergétique traduit la capacité du remblai à stocker la chaleur produite par les panneaux solaires thermiques prévus en façade sud. du point de vue écologique, on peut aussi remarquer que l’impact des pieux est important tant sur le plan des dégagement de polluants, et de la consommation d’énergie grise pour les fabriquer que, à très long terme, sur le plan de la « pollution » de la nappe phréatique et du sol à bâtir pour toute future construction à cet endroit. la variante 2a (remblai contrôlé en tout-venant trié de classe II) est nettement plus chère du point de vue du coût du remblai. elle offre cependant une stabilité qui permet des fondations superficielles et un aménagement aisé des zones de circulation et canalisations. la capacité thermique du remblai est satisfaisante. sur le plan écologique, elle nécessite l’extraction d’une ressource naturelle relativement rare et son transport. dans la variante 1, le transport des matériaux de remblai est de toutes façons nécessaire pour les amener à une décharge. la variante 2b (remblai contrôlé à partir de matériaux d’excavation morainiques mis en place par couches successives et couche de pré-chargement à l’endroit du futur bâtiment) offre un remblai stable de capacité thermique élevée à moindres frais que la variante 2a ainsi qu’un débouché pour des matériaux d’ecavation. la mise en place nécessite un suivi rigoureux pour que chaque couche offre la portance voulue après tassement mécanique. sur le remblai, une couche de pré-chargement fait intervenir le temps pour obtenir la compacité optimale à l’endroit du futur bâtiment : les délais administratifs liés au projet permettent de remplacer une énergie mécanique (pieux, extraction de grave ou tassement à la machine) par un tassement naturel. c’est la variante 2b qui est retenue au vu des arguments susmentionnés. 5 élaboration des concepts de remblayage et de gestion de la terre végétale gestion de la terre végétale : variante A : hypothèse vente de la t.v. coût économique prix/m3 coût écologique coût/frs énergie grise/MJCO2/kg équ. vente de 1000m3 de terre végétale -4 -4 000 transport de 1000m3 sur 30km achat de 1000m3 de terre végétale transport de 1000m3 sur 30km 0 0 20 0 0 20 000 158 385 9 312 16 000 316 770 18 624 totaux 158 385 9 312 le coût écologique de cette variante s’est avéré élevé et la variante B (garder un maximum de terre végétale sur place) a été proposée pour limiter les transports de matériaux et éviter de miser sur une hypothèse de « rachat » à zéro franc non garantie. variante B : hypothèse conservation de la t.v. coût économique prix/m3 décapage de 1000m3 de terre végétale mise en place de 1000m3 de terre végétale totaux coût écologique coût/frs 5 18 initialement, la variante A (vendre un maximum de terre végétale) intéresse grandement le service des routes, maître d’ouvrage du remblai, sur le plan financier. l’idée est que l’argent de la vente de la terre végétale (estimé à 20 frs le m3) puisse financer une partie des opérations de remblayage afin que celles-ci puissent se faire dans le cadre d’un crédit minimal. il est supposé qu’en fin de travaux la terre végétale nécessaire aux aménagements extérieurs pourra être obtenue gratuitement sur un futur chantier de l’Etat. énergie grise/MJCO2/kg équ. 5 000 18 000 6 800 6 800 540 540 23 000 13 600 1 080 au retour des soumissions, on s’aperçoit que les prix offerts pour la terre végétale ne dépassent pas 4 frs le m3. la variante A n’est plus intéressante du point de vue économique (voir tableau ci-contre). à long terme, l’incertitude quant au « rachat » de terre végétale à 0 franc est donc à mettre en balance avec la certitude des impacts environnementaux dus aux transports. il en résulte que c’est finalement la variante B qui l’emporte. enfin il faut signaler que sur le plan fonctionnel, le stockage de la terre végétale sur place a été possible grâce à la réquisition d’une autre parcelle appartenant au CeRN à proximité du site. 6 élaboration des concepts de remblayage et de gestion de la terre végétale D. conclusions pour un projet de cette ampleur, la gestion des mouvements de terre a des implications importantes tant sur le plan économique que fonctionnel ou environnemental : le choix de l’altitude du remblais a nécessité une analyse des étapes de chantier faite en collaboration avec l’ingénieur civil. le concept de remblayage s’appuie sur une vision du coût économique sur le long terme afin de ne pas reporter l’économie d’un remblai de faible portance sur le dimensionnement des fondations et aménagements extérieurs du projet. quant à la gestion de la terre végétale, le choix entre les critères économiques et écologiques a été délicat, et ce n’est qu’une fois les prix du marché connus que le choix définitif a pu être fait. les études menées pour arriver à ces résultats argumentés nous ont permis de relativiser des solutions qui paraissaient s’imposer dans un premier temps et qui se sont avéré soit ne pas prendre en compte l’ensemble des critères économiques, fonctionnels et environnemental, soit ne pas être en accord avec une vision à long terme du bâtiment. ce travail a nécessité une étroite collaboration entre l’ingénieur civil et l’architecte, ainsi que le recours à des bases de données diverses pour estimer les impacts écologiques au plus juste. Lausanne, le 31 janvier 2003 ivo frei, architecte epfl fas sia julien woessner, architecte epfl, master européen en architecture et développement durable bur rapport terrain 7 élaboration des concepts de remblayage et de gestion de la terre végétale E. annexes annexe 1 choix du niveau fini du projet, condensé étude Chabloz et Partenaires SA annexe 2 2 comparaison des variantes de remblai, condensé étude Chabloz et Partenaires SA 8 élaboration des concepts de remblayage et de gestion de la terre végétale