l`habitat - Allizé Plasturgie

Transcription

l`habitat - Allizé Plasturgie
PLASTILIEN
Le magazine d'Allizé-Plasturgie
Juillet/Août 2010 n°69
Dossier p.12
Les Matériaux Polymères
et le Secteur de
l’habitat
FISCALITÉ p.26
AIDES À LA REPRISE
D’ENTREPRISES EN DIFFICULTÉ
DROIT DES AFFAIRES p.21
RUPTURE
D’APPROVISIONNEMENTS
EN MATIÈRES PREMIÈRES ET CAS
DE FORCE MAJEURE
SOCIAL p.46
LES CONGÉS PAYÉS EN 2010
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A la « Une »
L’industrie plastique en manque
de matières premières
De plus en plus d'entreprises de la filière
plasturgie connaissent depuis plusieurs
semaines des ruptures d'approvisionnements de leurs
matières premières.
Une table ronde au
Ministère de l'Industrie dans les plus brefs
délais. Telle est la dernière doléance exprimée par les professionnels de la
plasturgie de la région réunis au sein d'Allizé-Plasturgie. En cause, de sérieuses difficultés d'approvisionnement en matières premières éprouvées par de plus
en plus d'entreprises de transformation.
« Depuis le mois de mars, nos adhérents se plaignent
de cette situation qui se traduit notamment par des
allongements des délais de livraisons (de 12 semaines
pour certaines entreprises) voire par des ruptures de
livraisons » explique Thierry Charles, directeur des
Affaires Juridiques d’Allizé-Plasturgie, « et ce qui nous
gêne le plus aujourd'hui, c'est que la plupart des producteurs de ces matières premières expriment des
cas de force majeure pour justifier une telle situation.
Mais ce n'est pas une explication »
«Les transformateurs ne peuvent pas jouer sur le
même tableau et évoquer des cas de force majeure
car ils perdent leur contrat mais aussi se voient récla-
mer des dommages
pour livraisons tardives voire une rupture de contrat ! ».
Cette tension sur l'approvisionnement de
certaines matières
premières illustre le
rééquilibrage
au
niveau de la planète
entre les grands pays
industriels et les états
producteurs de matières premières. Au détriment de
l'industrie française ou plus précisément d'une partie
qui a du mal à résister à « l'aspirateur chinois ».
Pour Thierry Charles, les états généraux de l'industrie
n'ont pas assez pris en compte les menaces qui pèsent
sur l'approvisionnement des matières premières pour
l'industrie. Et en voyant fermer des raffineries en
France mais aussi en Europe, les acteurs de la plasturgie auraient donc tout intérêt à se regrouper pour
essayer de peser de tout leurs poids face à cette nouvelle donne industrielle.
(Extrait de l’interview publié le 8 juin 2010 –Le Progrès)
A lire en page 21 « Rupture d’approvisionnements en
matières premières et cas de force majeure »
n°69 • Juillet/Août 2010 Plastilien
1
Sommaire
Plastilien Juillet/Août 2010 n°69
ALLIZÉ-PLASTURGIE
01/ A LA UNE
54/ ÉPOQUE ÉPIQUE
05/ PROFESSION
56/ INNOVATION
01 L'industrie plastique en manque
de matières premières
05 Rencontre avec les industriels et le grand
public Lorrain
05 Les problèmes d’approvisionnements
de matières plastiques s’intensifient
05 Le PVC dans tous ses états !
06 L’électricité est-elle trop chère ?
08 Simplifier la réglementation pour préserver
la compétitivité des entreprises
11/ CHRONIQUE
11 Une Rencontre Annuelle, 3 impératifs
et des préconisations !
21/ DROIT DES AFFAIRES
21 Rupture d’approvisionnements en matières
premières et cas de force majeure
23 La délégation de pouvoir de licencier
dans les SAS : un feuilleton juridique
26/ FISCALITÉ
26 Aides à la reprise d’entreprises en difficulté
28 Impact du crédit d’impôt recherche
sur le calcul de la participation
54 Suite du « Petit guide de survie à l’usage
des entreprises et des individus aussi »
56 Un carter d’huile géant en polyamide
pour véhicules hors route
57 Un film alimentaire concilie performances
et environnement
58 Le polyamide et la protection des piétons
60 Un polymère réduit de 15 % l’épaisseur
des emballages thermoformés
61 Vers une amélioration des matériaux
composites pour optimiser le procédé LCM
p.21
p.46
64 La fusion laser : Bilan de 5 années
d’applications pour l’outillage d’injection
68/ MATERIAUTECH
68 La matière du mois :
Le Polyéthylène téréphtalate
70/ HSE
Nouveau !
70 Les achats « responsables »
Plastilien est aussi accessible en ligne pour les
adhérents d’Allizé-Plasturgie uniquement. Vous
pouvez retrouver les numéros parus pour les
télécharger, les transmettre à vos collègues et
collaborateurs librement sur : www.plasticway.com, Espace Communauté, Base Economie,
critère « Plastilien ».
72/ ÉCONOMIE
72 Conjoncture
30 Jean-Claude VOLOT et la hiérarchie
des normes
32 Les entreprises de la plasturgie face
à leurs charges
34 Comment développer des stratégies
d’intégration et de fabrication de produits
propriétaires ?
75 Le programme 2010 des journées
de l’innovation
75 Le programme 2010 proposé par le PEP
64/ TECHNOLOGIE
30/ POINT DE VUE
32/ STRATÉGIE
75/ AGENDA
DOSSIER DU MOIS
ÌÌ
Les matériaux polymères face aux défis
de l’habitat et de l’énergie
40/ ORGANISATION
40 Le Lean Management
46/ SOCIAL
46 Les congés payés en 2010
52/ PLASTIFAF INFOS
p.12
Plastilien est édité par : Cediplast Communication - Plastilien - 39, rue de la Cité - 69441 LYON cedex 03 - Tél. : 04 72 68 28 28 - Fax : 04 72 36 00 80 • Directeur de la
publication : Anne de Lansalut • Comité de Rédaction : Dominique Appert / Amandine Authier / Thierry-Guillaume Bardin / Thierry Charles / Valérie Clayton / Christophe
Contini / Benoît Dorsemaine / Marion Druet / Samir Fodil / Elisabeth Garnier / Guillaume Robert / Emmanuel Rossi / Joris Saint-Jeveint / Yannick Saint Roch / Ulrich
Thomir • Secrétariat de rédaction : Christine Poupon • Graphisme, maquette et réalisation PAO : Cécilie Felt, Gérard Alonzo • Service publicité : Cediplast
Communication • Impression : Ferréol • Routage : Routage Rhône-Alpes • Diffusion de ce numéro : 1 300 exemplaires - Tous droits réservés. La reproduction partielle ou
totale des articles/ illustrations/schémas/ photos est soumise à autorisation écrite préalable de l’éditeur • Crédits photographiques couverture : Arthur Péquin
Répertoire des Annonceurs : ACDI (p.79) / Akeoplus (p.22) / Albis (p.4) / Albro (p.55) / Alma (p.29) / Apicil (p.67) / Arburg (2e couv.) / Bewe Plast (p. 30) / Billion (p.41) / Datapaq (p.59) /
Engel (p.39) / Farpi (p.53) / Idice (p.51) / Lifocolor (p.62) / Lypsis (p.25) / Martiplast (p.9/p.27) / Mondon (p.78) / Piovan France (3e couv.) / Plastdecor (p.7) / Polymix (p.20) / Reed expo (p.35)
/ Resin Express France (p.3) / Setaram (p.69) / Sofras-Conseil (p.14) / Sumitomo Demag (p.19) / Uniloy Milacron (4e couv.) / Wittmann (p.63)
2
Plastilien Juillet/Août 2010 • n°69
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Rencontre avec les industriels & le grand public Lorrain
Le PVC
dans tous ses états !
Le mois de mai a été des plus
productifs pour les professionnels
du PVC ! Des actions qui témoignent du dynamisme et de la
volonté du secteur à remettre
les pendules à l’heure sur les
atouts, les performances et la
recyclabilité de ce matériau.
En effet, les syndicats STR-PVC et
le SFEC ont développé de nouveaux outils : le premier avec la
mise en place d’une revue semestrielle « Parcours, le magazine des
professionnels des tubes et raccords en PVC » et le deuxième en
rénovant entièrement son site
internet dont l’adresse est à présent www.solspvcpro.com
Dans cette même volonté de
redynamiser la communication
autour du PVC, les producteurs et
transformateurs de PVC pour le
bâtiment, dans le cadre du Forum
PVC France (qui regroupe avec
des membres de PlasticsEurope,
du SNEP, du SFEC et de STR-PVC)
se sont concertés afin de mieux
communiquer sur ce matériau
performant et redorer le blason
et mènent en travail avec une
agence de communication, Selfimage, une action de presse.
Le 22 juin dernier, Allizé-Plasturgie Lorraine organisait une
rencontre avec les industriels
et allait, avec le camion Destination Plasturgie au devant
du grand public, à Maxéville
(54).
A l’occasion de cette manifestation, le Président d’Allizé-Plasturgie, Gilles NIEF et
le Président d’Allizé-Plasturgie Lorraine, Jean-Loup SERGENT recevaient leurs
confrères Lorrains pour leur
présenter la nouvelle organisation régionale et également
les synergies que celle-ci
entend tisser avec les Pôles
de compétitivité régionaux.
Trois d’entre eux étaient ainsi
présents ou représentés :
 Pôle de compétitivité Fibres
 Pôle de compétitivité Materalia
 Pôle de compétitivité Véhicule du Futur
 Et le programme Autoessor
était également présenté.
Pour le grand public et les
écoles, cette journée était
aussi l’opportunité de découvrir la plasturgie, ses métiers,
ses formations, et ce, grâce
au camion Destination Plasturgie et au « Serious Game »
en 3D « Mission Plastechnologie » dévoilé en avant première.
Les problèmes d’approvisionnements
de matières plastiques s’intensifient
Les tensions sur les approvisionnements qui ont débuté
en mars/avril 2010 ont pris de
l’ampleur
et
posent
aujourd’hui de réels problèmes aux plasturgistes.
Le phénomène concerne particulièrement le polypropylène et les polyamides (environ le 1/5 ème des volumes
transformés en France) et
risque de s’étendre au polyéthylène et à d’autres polymères. Les délais de livraison
sont passés à 3 mois et les
prix ont augmenté en un an,
en moyenne, de 70%, dont
plus de 30% depuis le début
de l’année.
Ceci frappe durement les
industriels de la plasturgie
principalement dans les secteurs de l’emballage, des
pièces techniques (pour l’automobile notamment) et des
productions saisonnières qui
ne pourront être rattrapées :
- fort allongement des délais
de livraison jusqu’à 12
semaines,
- problème d’homologation de
nouvelles matières,
- renchérissement du coût
des matières difficile à répercuter compte tenu de la
demande actuelle,
- arrêts de lignes pour certains plasturgistes.
Nous ne disposons pas
aujourd’hui d’informations
suffisantes qui nous permettraient d’estimer la durée du
problème, de comprendre s’il
est réellement imputable à
des incidents techniques ou à
des baisses de capacités de
production en France qui met-
traient en danger la sécurisation des approvisionnements
sur le long terme.
Ce qui est sûr, c’est que ce
n’est pas un redémarrage
brutal de l’activité économique qui est à l’origine de ce
phénomène. S’il y a des
signes de reprise dans certains secteurs, les volumes
restent très loin de ceux d’il y
a deux ans. En effet, les
volumes produits ont baissé
de 20% sur les 4 premiers
mois de 2009 et n’ont enregistré qu’une progression de 9%
sur les 4 premiers mois de
2010.
La Fédération de la Plasturgie
souhaite donc qu’une table
ronde soit organisée avec les
producteurs de matières.
n°69 • Juillet/Août 2010 Plastilien
5
P R O F E S S I O N
Sylvie DOMENECH
• Fédération de la Plasturgie •
L’électricité est-elle
trop chère ?
Entretien réalisé avec :
Sylvie DOMENECH
Amplitude des hausses constatées dans la Plasturgie
La Fédération de la Plasturgie
s’est penchée sur la question
du prix de l’électricité pour la
plasturgie en France.
Pourquoi ?
SD : « La Fédération a été alertée par plusieurs entreprises
de plasturgie qui constataient
de très fortes hausses de leurs
factures d’électricité, ainsi
qu’une dégradation de leurs
relations commerciales avec
leur fournisseur d’électricité.
Ces premières informations
ont été confirmées par une
enquête menée auprès de plus
de 80 entreprises de plasturgie
en mars 2010. En effet, en 2009,
les entreprises disposant d’un
tarif réglementé (74% des
entreprises interrogées) ont
indiqué une hausse moyenne
de 10% du prix de leur
consommation d’électricité,
alors que la moyenne indiquée
par EDF était de 5%. Par ailleurs, nous avons relevé d’importantes disparités concernant l’amplitude des hausses.»
Parallèlement à ces hausses,
quelles sont les autres problématiques rencontrées ?
SD : « Outre ces fortes
hausses qui pèsent sur leur
6
Plastilien Juillet/Août 2010 • n°69
Source : Fédération de la Plasturgie
compétitivité, les entreprises
dénoncent également l’absence de lisibilité des facturations et des relations commerciales dégradées. Les
entreprises regrettent notamment l’absence de négociation
et la grande difficulté à trouver
un interlocuteur en mesure de
répondre à leurs questions.
Certaines entreprises ont été
également impactées par l’impossibilité de pouvoir diminuer
leur puissance souscrite en
période de crise sans courir le
risque de pénalités en cas de
retour à la croissance.
Enfin, d’autres déplorent des
ruptures d’approvisionnements
de plus en plus fréquentes.»
tance est d’ailleurs également
mobilisé sur cette question.»
Vous évoquez un mécontentement
des
industriels
aujourd’hui. Cela implique-t-il
qu’il s’agit d’une problématique propre au secteur de la
plasturgie, ou identifiez-vous
cela comme une problématique globalisée au secteur
industriel ?
Dans ce contexte, quelles ont
été les actions mises en place
par la Fédération de la Plasturgie ?
SD : « Non, ces difficultés
concernent un grand nombre
d’industriels d’autres secteurs
tels que la mécanique et la fonderie. Le Cenast (1) qui est le
Comité National de la Sous-Trai-
SD : « Depuis le mois de mars, la
Fédération a alerté de ces difficultés la direction marketing
d’EDF Entreprises et la Direction
Générale de l'Energie et du Climat au Ministère du Développement durable, avec le Cenast.
Elle a également exprimé ses
inquiétudes concernant les
fortes hausses des prix de
l’électricité et la manque de
P R O F E S S I O N
transparence des facturations
auprès du groupe d’études parlementaire de la plasturgie de
l’Assemblée Nationale et du
médiateur des relations interentreprises industrielles et de la
sous-traitance.»
Suite à sa rencontre avec EDF,
une réunion d’informations et
d’échanges avec les entreprises sera organisée à Paris
le 15 juillet prochain.
Parallèlement, un certain nombre d’actions ont été initiées,
pour certaines de longue date,
par la Fédération de la Plasturgie afin d’accompagner les
entreprises dans l’optimisation
de leurs consommations
d’énergie.
Il s’agit notamment de :- fiches pratiques d’aide à la
réduction des consommations
d’énergies, spécifiques aux
techniques de plasturgie,
- journées techniques gratuites organisées en régions,
- formations et conseils avec
une journée d’accompagnement sur site permettant à l’industriel d’avoir une « feuille de
route énergie » avec un plan
d’action ciblé,
- du partenariat conclu avec
CertiNergy permettant de
financer les investissements
par des CEE (Certificats d’Economies d’Energie).
Par ailleurs, suite aux Etats
Généraux de l’Industrie, et
dans le cadre des prêts verts à
taux bonifiés, la Fédération
s’est mobilisée pour que les
entreprises bénéficient de
conditions favorables afin de
pouvoir de nouveau investir
dans des machines plus économes et plus compétitives.
Une réflexion va également
être engagée sur l’opportunité
des cercles d’achats.
Pour conclure, s’il fallait dresser les grandes lignes des
solutions attendues par nos
industriels, quelle en serait la
teneur ?
SD : « Alors que le projet de loi
sur la Nouvelle Organisation
des Marchés de l’Electricité
arrive en discussion devant la
représentation nationale, la
Fédération de la Plasturgie tient
à rappeler que les hausses tarifaires annoncées nuiraient gravement la compétitivité des
entreprises françaises si elles
n’étaient pas compensées. En
2009, le poids de l’électricité
représentait de 5 à 10% de la
valeur ajoutée des entreprises
de la profession.
aux petits consommateurs, à
savoir : l’accès au médiateur de
l’énergie en cas de litiges et la
mise en œuvre d’une charte des
bonnes pratiques comparable à
la charte des fournisseurs
d’électricité, mise en place pour
les particuliers dans le cadre de
la libéralisation du marché de
l’électricité.»
Contact
Sylvie DOMENECH
Responsable Economie
Fédération de la Plasturgie
T. 01 44 01 16 12
@ : [email protected]
(1) CENAST : Centre National de la
Il est également important de
parvenir à une véritable transparence des facturations et que
les PME puissent toutes bénéficier des mêmes services que
ceux donnés aux particuliers ou
Sous-Traitance qui réunit la Fédération
de la Plasturgie, la Mécanique, les Fondeurs de France, le SNESE (sous-traitance électronique) et l’ACFCI (Association des Chambres de Commerce et
d’Industrie)
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n°69 • Juillet/Août 2010 Plastilien
7
P R O F E S S I O N
Eric GRAVIER
• Fédération de la Plasturgie •
Simplifier la
réglementation pour
préserver la compétitivité
des entreprises
Afin de simplifier l’environnement législatif et réglementaire des entreprises
françaises pour améliorer leur compétitivité, une mission parlementaire a été confiée
à la députée UMP Laure de la Raudière.
Un premier rapport d’étape
étant prévu pour le 28 juin et le
rapport final attendu pour le
tout début septembre, la Fédération de la Plasturgie a
obtenu une audition auprès de
Madame Laure de Guerny.
Lors de ce rendez-vous, programmé le 10 juin dernier, de
nombreux exemples ont été
exposés afin de décrire la
«jungle» législative et réglementaire pesant sur les plasturgistes :
• La simplification de la réglementation ICPE (installations
classées pour la protection de
l’environnement) : le risque de
généraliser des réglementations exigeantes mais parfois
inadaptées.
- Exemple : les arrêtés ICPE
«enregistrement» plus draconiens que des arrêtés préfectoraux.)
• Anticiper la mise en oeuvre
de la réglementation européenne en matière d’environ-
8
Plastilien Juillet/Août 2010 • n°69
Packaging
Standars+
Prevention+
Relise
ELV
auto
• Les réglementations françaises non conformes aux
classifications techniques
européennes : un risque de
Materials Ressources
Prevention saving
Relcycling
IPP
Ecolabel
REACH
Waste
Public
EAE
Environment
WEEE
RoHS
PVC
Recycling
SCALE
CPD
ER3
ENVI anthalates
Consumer Safety
SUPER
DIRECTIVE
evolution
reaction
by products
Worker
Safety
Material
toys
The EU regulatory
environment for
plastics processors
Plastics
Foodcontact
Dual use
Additives
PVC
Voluntary
Charter
Products
bans
EUPC
Recycling
Foodcontact
Traceability
Evolution
Environment
Incineration
distorsion de concurrence et
d’atteintes au principe de libre
circulation.
- Exemple : le classement
franco-français des émissions
de formaldéhyde comme CMR
1 ou 2.
terdiction du BPA dans les
biberons.
nement : le risque de porter
atteinte à la cohérence globale du processus REACH.
- Exemple : l’interdiction
franco-française des substances CMR 1 et 2 dans les
produits du bâtiment et de l’in-
Health
Dangerous
substances
Antimony
Mediane
Products
Lead
Cadmium
Framework
Foodcontact
Traceability
CPD
ER3
HEALTH
Voluntary
Phase
out
Active
and
intelligent
packaging
CPD
ER2
FIRE
P R O F E S S I O N
• Associer toutes les parties
prenantes à la définition des
nouvelles réglementations
techniques : l’exemple de la
réglementation déchets.
- Exemple : la définition des
déchets variant entre deux
ministères français et la non
écoute des fédérations de producteurs de produits finis dans
les projets de transposition.
• Les dangers des marges d’interprétation importantes en
matière douanière.
- Exemple : les conséquences
financièrement lourdes de l’interprétation des douanes sur
les taux à appliquer.
En conclusion, la Fédération de
la Plasturgie a présenté ses
propositions pour simplifier la
réglementation actuelle et optimiser les futurs textes :
1- Une réglementation doit être
interprétée et appliquée de
façon identique par les autorités publiques sur l’ensemble
du territoire.
2- Dans le processus d’élaboration des lois et réglementations relatives à une ou plusieurs filières industrielles,
l’ensemble des acteurs doit
être impliqué afin de garantir la
pertinence des réglementations techniques.
3- Au-delà de ces aspects, il
serait intéressant :
- en premier lieu, de mieux
contrôler l’application des
législations et réglementations
existantes avant de créer de
nouvelles références;
- ensuite, de privilégier le
recours aux accords volontaires
afin de mettre en oeuvre et de
tester des projets de législations
ou de réglementations.
4- Améliorer la visibilité réglementaire, si nécessaire aux
industriels, en particulier aux
PME, en veillant :
- à ce que les réglementations
françaises ne nuisent pas à la
cohérence globale du cadre
réglementaire européen (respect des prescriptions et de
délais européens);
- au respect des domaines respectifs du règlement et de loi
fixé par la Constitution pour
éviter des débats parlementaires, parfois déconnectés
des réalités industrielles et
sanitaires, sur des sujets très
techniques relevant des compétences de l’administration;
- au respect des avis des autorités sanitaires française et
européenne par l’administration et le Parlement en matière
d’autorisation de mise sur le
marché de certaines substances ; dans de trop nombreux
cas, la rumeur et l’émotion
remplacent l’analyse scientifique et la décision rationnelle.
Cette mission parlementaire
qui sera donc suivie de près
par la Fédération de la Plasturgie, avec des résultats espérés
à la hauteur de l’enjeu.
Contact
Eric GRAVIER
Responsable Département HSE
T. 01 44 01 16 09
@ : [email protected]
n°69 • Juillet/Août 2010 Plastilien
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C H R O N I Q U E
EMMANUEL ROSSI
Délégué Général d’Allizé-Plasturgie
Une Rencontre annuelle,
trois impératifs et des
préconisations !
C’est désormais une tradition
bien ancrée, la Plasturgie se
retrouve chaque année début
juillet, pour échanger sur les
enjeux qui se présentent à la
filière plasturgie.
L’objectif de la Rencontre
Annuelle 2010 de la plasturgie a
été de définir les perspectives
pour la profession, d’en prendre
collectivement acte, et d’en retirer un plan d’action.
Le message de bienvenue a
exprimé le fort besoin de renforcer les synergies entre tous les
partenaires de la filière : entreprises de transformation, bureaux
d’études, moulistes, constructeurs de machines, donneurs
d’ordre de taille internationale et
fournisseurs européens…
Ce message adressé à un auditoire de dirigeants et de personnalités politiques territoriales,
comportait trois grands impératifs, imposés par l’évolution
même des choses.
Le premier impératif proposé,
passe par le renforcement des
liens entre les entreprises, leurs
fournisseurs et leurs donneurs
d’ordres, souvent internationalisés. C’est ce que les administrateurs d’Allizé-Plasturgie qualifient de nécessaire solidarité
dans la filière.
Dans un tissu composé en grande
partie de PME,
souvent familiales,
l’avenir des entreprises réside dans
une approche collective, faite de coopération,
d’échange de bonnes pratiques,
et de mutualisation.
C’est une dynamique qu’entend
insuffler la Profession au plan
national, pour gagner la bataille
de la valeur ajoutée.
Le deuxième impératif, c’est l’innovation.
Il s’agit au travers d’une
démarche volontariste et pragmatique de débrider les moteurs
de la croissance. Et le franc succès remporté par le « Pôle de
compétitivité Plastipolis » à l’occasion de son deuxième forum
est là pour le prouver.
Le troisième impératif c’est de
répondre à l’internationalisation
grandissante du secteur afin
d’accompagner l’intégration
des PME dans un cadre commercial mondialisé. Le dynamisme dont font preuve des
PME de la Plasturgie dans ce
domaine peut être considéré
comme une voie à suivre pour
gagner de la compétitivité.
Ces quelques réflexions ne sauraient bien sûr, prétendre être
exhaustives. C’est ensemble
que nous réussirons à bâtir
une stratégie cohérente permettant de créer les conditions
de développement de la filière
Plasturgie.
De fait, cette année la « Rencontre Annuelle » a été particulière,
car elle est intervenue après un
long tunnel de crise qui a touché
l’industrie, et la plasturgie n’a pas
été épargnée !
Refusant de tomber dans une
ambiance pessimiste, ce rendez
vous de la Plasturgie s’est calé
sur une volonté d’affronter
l’avenir avec opportunisme.
En effet, les périodes de crise
étant des moments propices à
la réflexion, une étude Benchmarking « France - Allemagne Italie » sur les pratiques d’affaires en vigueur dans ces trois
pays a été commandée au cabinet ACCENTURE.
Pourquoi une telle étude* ?
En effet, il peut sembler étrange
d’imaginer que des différences
sensibles existent entre 3 pays
européens si proches et si interconnectés… Et pourtant !
Allizé-Plasturgie a ainsi voulu
comprendre certains paramètres qui expliqueraient pourquoi
les mêmes causes ne produisent pas forcément les mêmes
effets partout.
Vous constaterez en parcourant
le document*, qu’il y a bien 3
systèmes différents et 3 évolutions très contrastées de la
filière plasturgie.
L’étude a mis en avant notamment, de nombreux facteurs de
différenciation, à commencer
par les pratiques commerciales.
Si certains aspects étaient
pressentis mais non démontrés
jusqu’à présent, il apparaît des
pratiques commerciales qui
s’entendent davantage dans
une logique partenariale en
Allemagne en particulier…
avec en amont du contrat, un
vrai travail de partage des informations entre le DO et son soustraitant et un dialogue entre les
équipes techniques (les achats
n’interviennent souvent que
dans un second temps).
La conclusion a mis en exergue
des préconisations au bénéfice
de la Filière Française, afin de
fixer le cadre de la nouvelle
stratégie du secteur :
- mettre en réseau les entreprises de la Plasturgie ;
- mettre en place des accélérateurs d’innovation ;
- faciliter l’accès au financement ;
- faciliter les transmissions et
reprises d’entreprises ;
- mettre en place une entité
« gestion de l’export » pour la
filière ;
- sans oublier de développer
des pratiques commerciales
vertueuses avec les DO.
La profession dispose de trois
ans pour déployer ces préconisations et les transformer en
actions.
Avec vous et tous ensembles
nous réussirons.
*Le dossier complet est à la disposition des
adhérents.
Contact : [email protected]
n°69 • Juillet/Août 2010 Plastilien
11
DOSSIER
Les Matériaux
Polymères et le
Secteur de
l’Habitat
Des progrès et des nouvelles technologies
apparaissent dans le domaine de la Construction et de
l’Habitat pour des bâtiments économes en énergie,
séduisants par le confort et la sécurité apportés, esthétiques, résistants dans le temps, conformes aux réglementations environnementales, thermique et incendie.
colles, adhésifs, joints, peintures (époxy, acryliques, silicones…), les revêtements de
toitures en terrasse, verrières
et faux plafonds (élastomères,
PVC, PC, PMMA), les lots techniques : canalisations, gaines,
câbles, boitiers et compteurs
(PE, PER, PVC, EPDM, PP…),
les adjuvants de béton et d’enduits (acryliques), …
La 28 édition des journées de l'innovation qui s’est
déroulée à Lyon le 29 avril 2010 a permis d’illustrer
quelques innovations mettant en œuvre les matériaux
polymères pour des applications de l’habitat.
ème
Contact
• Dominique APPERT
CFP
T.06 74 14 16 01
[email protected]
• Guy Chrétien
CFP et R&D
T.06 70 47 62 80
[email protected]
www.plasturgie-formation.com
12
Plastilien Juillet/Août 2010 • n°69
Les matériaux
polymères dans
l’habitat
Des fondations à la toiture, les
matériaux polymères sont présents dans l’habitat pour des
applications telles que les sols
(PVC, PP, vernis PU, EPR), les
cloisons et l’isolation (PVC,
PS), les menuiseries (PVC), les
parements décoratifs, les
renforts, les matériaux polymères entrent dans des applications où l’on recherche des
propriétés de résistance ou de
rigidité spécifiques en rapport
à une faible densité, des propriétés de stabilité à la corrosion, des propriétés d’isolation
thermique ou de conduction,
d’amagnétisme pour le confort
ou la sécurité.
On citera par exemple les profilés en composites pour éléments structuraux, les câbles
de précontrainte, les composites à base de mousse expan-
©Arthur Péquin
A l’échelle mondiale, les matériaux polymères
représentent un fort potentiel pour le secteur du bâtiment. Ils sont incontournables par les avantages qu’ils
offrent en rapport aux fonctions recherchées du bâtiment et par leur adaptabilité aux nouvelles attentes. Associés à des charges ou
Vêtre de façade en Corian®
Hôtel Seeko’o à Bordeaux
sée, les composites laminés
ou stratifiés pour le parement
de panneaux sandwichs, les
câbles et haubans de renforcement d’ouvrage pour la réalisation de structures tendues,
les membranes tensibles pour
les infrastructures de type
salles de sport ou structures à
caractère évènementiel, le
renforcement des sols par le biais de géotextiles et géo membranes, etc.
La Société DuPont de Nemours fait partie
des entreprises qui ont développé des
solutions innovantes utilisant des matériaux polymères pour des applications de
l’habitat ou du bâtiment. Parmi ces solutions, il y a les vitrages de sécurité constitués de deux verres et d’un intercalaire en
polymère. Le rôle essentiel de l’intercalaire est de garder la structure du vitrage
en cas de casse du verre. Mais comparé
aux intercalaires traditionnels, la solution
DuPont apporte beaucoup plus de rigidité
et de solidité et permet la réalisation de
vitrages plus légers ou de vitrages de
grandes dimensions. 50 tonnes ont été
économisées grâce à cet intercalaire en
remplacement du PVB (polybuvynil buty-
ral) pour les 5000 m² de balustrades et de
paravents d’un cargo.
Il y a aussi les vêtures de façade. Utiliser
un matériau polymère pour des vêtures de
façades peut paraître osé, mais à ce jour
on compte quelques constructions de maisons ou d’hôtels avec des façades en
Corian®, un matériau constitué pour 1/3
de polymère et 2/3 de matériaux naturels.
n°69 • Juillet/Août 2010 Plastilien
13
LES MATÉRIAUX POLYMÈRES
ET LE SECTEUR DE L’HABITAT
Lisse, non poreux, hygiénique, ce matériau
a fait ses preuves depuis 20 ans dans les
intérieurs d’habitat, salle de bains, cuisine,
dans les lieux publics ou les lieux de la
santé. Sa résistance aux UV, aux intempéries, sa durabilité en ont fait un matériau
esthétique d’extérieur, capable de s’adapter à toute forme.
En troisième exemple, nous citerons les
panneaux Energain® qui contribuent à la
performance énergétique du bâtiment. Ces
panneaux de 5 mm d’épaisseur, sont
constitués d'une substance à changement
de phase, la paraffine, incorporée à 60 %
dans un polymère. En changeant de phase,
la paraffine absorbe beaucoup d’énergie.
©Arthur Péquin
Posés sous les toitures ou vêtures d’habitat, ces panneaux vont donc absorber la
chaleur venant de l’extérieur, augmentant
ainsi le confort thermique par la diminution
de la température moyenne à l’intérieur de
la pièce. Lorsqu’il n’y a plus de chaleur
venant de l’extérieur, l’énergie stockée par
la paraffine est ensuite restituée.
Vêtre de façade en Corian®
Hôtel Seeko’o à Bordeaux
14
Plastilien Juillet/Août 2010 • n°69
Les composites structuraux
à matrice polymère
Au Laboratoire LGCIE de l’Université de
Lyon 1, on étudie les matériaux composites
pour le secteur de l’habitat. Pourtant plusieurs facteurs s’opposent au développement des matériaux composites dans ce
secteur. Il y a tout d’abord la durabilité des
matériaux polymères qui est difficile à évaluer en regard à la durée de vie des bâtiments : 10 ans pour les constructions classiques et 100 ans pour les ouvrages d’art.
Ensuite les matériaux traditionnels sont bon
marché et les procédés de construction
relativement fiables. S’ajoute à cela le fait
que l’homme est en général conservateur.
Mais, dans le contexte du Grenelle de l’Environnement, les procédés constructifs et
les bâtiments existants doivent évoluer.
Il est nécessaire de développer des nouveaux matériaux et en particulier de travailler sur des combinaisons de matériaux.
Voici quelques études de cas :
- Armatures de renforcement du béton
armé en composites à matrice polymère
pour limiter les ponts thermiques et éviter
la corrosion. Il s’agit de profilés pultrudés.
La conductibilité thermique sera 100 fois
inférieure à celle d’éléments en acier.
©Arthur Péquin
DOSSIER
Toutefois la méconnaissance de la durabilité des matériaux composites impliquera
l’utilisation de coefficients de pondération
et de sécurité et nécessitera de les faire
travailler à un niveau de charge relativement faible. Les perspectives de produc-
tion des profilés pultrudés se situent entre
1500 et 2000 km par an pour la France.
- Mise en sécurité de l’habitat vis-à-vis des
risques sismiques par des techniques de
renforcement par des composites à matrice
polymère. La mise en conformité des bâtiments par rapport aux décrets avec des
matériaux traditionnels sur des problèmes
de corrosion ou de sollicitations de type
choc ou sismique, prendrait 100 ans. Le
principe est d’essayer d’utiliser les matériaux polymères couplés avec des charges
de carbone pour renforcer les maçonneries, planchers, poutres, poteaux. L’évolution de ce marché est de 30% par an.
- Le décret du 15 mars 2010 demande de
multiplier par 10 l’utilisation de la quantité
de bois mis en œuvre dans le domaine de
la construction. Mais on peut prévoir
d’ores et déjà que la qualité du bois ne
sera pas toujours à la hauteur des attentes
sur le plan stabilité dimensionnelle, structurelle, portance, pouvant induire des
limites de portée, de flèche et de vibration.
Des actions de Recherche et Développement s’intéressent au fait que l’on puisse
renforcer des poutres en bois avec des
plaques pultrudées de composites de
verre ou carbone pour améliorer les performances.
Le nid d’abeille de PVC
La Société Solvay a développé un procédé
original de fabrication en continue de nid
d’abeille, basé sur le procédé d’extrusion
filière plate. En
utilisant la coextrusion, une
paroi peut être
ajoutée au nid
d’abeille pour
obtenir une
plaque utilisable dans les applications du
bâtiment. Ce procédé est adapté à une
large gamme de thermoplastiques dont le
PVC, matière de choix dans le bâtiment.
Les applications potentielles du nid
d’abeilles de PVC dans l’habitat sont nombreuses. Il peut permettre la réalisation
des produits plans comme les plafonds,
les sols, les cloisons verticales, les portes,
le mobilier, les plans de travail.
Selon la géométrie des alvéoles, le nid
d’abeille peut épouser des formes variables, il peut être présenté en rouleau. C’est
un produit thermoformable permettant la
réalisation de cloisons cintrées. Des fibres
de verre longues peuvent être ajoutées au
matériau pour obtenir des plaques très
rigides. Le nid d’abeille peut être constitué
de PVC rigide et de PVC souple pour allier
des propriétés de rigidité et d’absorption
au choc. Le nid d’abeille peut être complété d’une paroi de PVC, d’un non tissé ou
d’une paroi en aluminium.
Le nid d’abeille doté de deux plaques
constitue une plaque légère, possédant
des propriétés d’isolation thermique par
l’air contenu dans les alvéoles. Ces propriétés peuvent encore être améliorées en
remplissant les alvéoles d’une mousse de
polyuréthane. Le produit peut alors remplacer la mousse dans les applications de
protection ou d’isolation des tuyauteries
par exemple, le nid d’abeille apportant la
tenue en compression et en flexion. Une
autre application particulière concerne
une plaque constituée de couches successives de PVC compact, nid d’abeille
rempli de mousse, mousse seule, nid
d’abeille rempli de mousse et PVC compact. La mousse au centre de la plaque
permet de faire passer des câbles au sein
de la structure ou des conduits.
Le nid d’abeille PVC associée à
de la mousse PU révolutionne le
domaine du panneau dans l’habitat et devrait pouvoir ouvrir de nouveaux marchés.
Photo extraite de documentation SOLVAY :
panneau de nid d’abeille en PVC avec mousse PU
Les matériaux plastiques
de contrôle solaire et lumineux
En été, on cherche à réduire la chaleur et
la luminosité à l’intérieur de l’habitat. En
hiver, au contraire on a besoin que tous les
infrarouges passent à travers les vitrages
pour apporter du confort intérieur. Il existe
des solutions qui consistent à intercaler
dans un double vitrage une couche métallique pour le confort d’été ou une couche
d’oxyde pour le confort d’hiver. Mais avec
de tels systèmes, on ne peut pas satisfaire
dans le même vitrage à la fois le confort
d’été et le confort d’hiver.
La Société Polymage est spécialisée dans
la conception et la mise au point de matériaux adaptatifs, capables de changer
réversiblement de forme, de propriétés
optiques, de propriétés électriques, sous
l’effet d’une sollicitation externe comme la
température, la lumière, la contrainte
mécanique.
n°69 • Juillet/Août 2010 Plastilien
15
DOSSIER
LES MATÉRIAUX POLYMÈRES
ET LE SECTEUR DE L’HABITAT
Dans l’application des vitrages pour l’habitat, Polymage a développé un procédé de
réalisation de films flexibles pilotables. Ces
films sont élaborés dans un matériau polymère d’ETFE, un copolymère éthylène –
tétrafluroéthylène, qui présente une bonne
transparence, une grande résistance chimique, une très bonne résistance au vieillissement. L’ETFE est léger, imprimable,
recyclable. Il a de plus une bonne aptitude
à la mise en œuvre et au soudage. On en
fait des parois simples ou des parois doubles gonflées comme des coussins et
fixées sur des architectures métalliques
comme pour la piscine olympique de Pékin
par exemple
Pour rendre le film d’ETFE adaptable c’està-dire lui permettre de changer d’état
(transparence, opaque) sous l’effet de la
température, il est nécessaire de l’équiper
de petits capteurs pour détecter le soleil,
d’incorporer dans le film un milieu actif, et
de doter le film d’un système de commande où l’obtiendra, selon la stratégie
souhaitée, une température ou un éclairage constant à l’intérieur de la pièce. Le
milieu actif est obtenu par l’une des trois
technologies : des particules dispersées
dans un gel qui vont s’orienter sous l’effet
d’une tension et donc moduler la lumière,
des électrochromes inorganiques ou des
cristaux liquides.
Les essais réalisés sur ces films adaptables sont très prometteurs. Placés sur les
vitrages, les films pourraient contribuer à
réduire la consommation d’énergie dans
l’habitat. Ils présenteraient de bonnes aptitudes de durabilité. D’autres perspectives
existent, en particulier l’utilisation de ces
films en combinaison avec des films bistables ou des films réflecteurs.
La réglementation feu dans
le secteur du bâtiment
Concernant la réglementation au feu dans
le secteur du bâtiment, de nouvelles
normes ont été décidées au plan européen. Il s’agit des Euroclasses qui ont pour
objectif uniformiser les essais, de permettre l’obtention d’attestation de conformité
et d’autorisation de marquage CE et de
16
Plastilien Juillet/Août 2010 • n°69
Photo extraite de documentation SOLVIN :
tube en PVC après réaction au feu
permettre le libre échange des produits en
évitant la répétition des essais car jusquelà, les normes étaient bien souvent différentes d’un pays européen à un autre.
Les produits de construction tels que les
revêtements muraux, les revêtements de
sol, les produits d’isolation, les panneaux
sandwichs, les joints et systèmes de calfeutrement des pénétrations sont concernés par les Euroclasses. Toutefois le classement M est conservé pour les produits
d’aménagement.
Dans le système Euroclasses, le premier
test des produits de construction est le
test à la petite flamme permettant d’obtenir le classement E si le test est passé
avec succès. A partir de là les produits
peuvent prétendre passer à un deuxième
niveau de sollicitations thermiques :
- Les revêtements de sol sont soumis au
panneau radiant de sol, simulant une
source de chaleur radiante en position
inclinée à 45°. Le volume de production de
fumée générée par la combustion des
échantillons est évalué et donne le classement S1 ou S2.
- Pour les produits de construction autres
que les revêtements de sol, il s’agit de
reproduire l’attaque d’une flamme sur le
produit posé en coin dans les conditions
prévues lors de son usage, par exemple un
produit d’isolation testé derrière ses parements ou une tuyauterie testée dans l’inclinaison prévue avec son système de
montage et de fixation, … On obtiendra le
classement A2, C ou D en fonction du pouvoir calorifique du produit et de la propagation de flamme, le classement S1 à S3
selon la génération de fumée et le classement D0 à D2 en fonction de la chute de
débris.
Si les essais précédents sont concluants,
un troisième niveau de sollicitations thermiques simulant un feu pleinement développé dans la pièce peut être testé avec
deux essais : la mesure du pouvoir calorifique supérieur qui permet d’obtenir le
classement A1 ou A2, et l’essai de non
combustibilité.
Malheureusement les matériaux polymères sont des produits facilement inflammables dans la plupart des cas, pouvant
générer des fumées toxiques et épaisses,
avec un risque de chute de gouttes
enflammées. Il y a à adapter les produits
aux changements de référentiel, à adapter
la stratégie d’ignifugation en fonction des
tests à passer, et bien prendre en compte
le fait que les produits d’ignifugation incorporés dans une matrice polymère peuvent
avoir des conséquences néfastes sur les
propriétés mécaniques, sur le comporte-
ment au vieillissement, sur l’aptitude à la
mise en œuvre et sur le coût.
Le PVC est un matériau de choix dans les
applications du bâtiment, en raison de son
bon comportement au feu comparé aux
autres matériaux polymères. Le PVC a un
pouvoir calorifique de 9 à 18 MJ/kg, bien
inférieur aux autres polymères. Le PVC
rigide est auto extinguible, il lui faudrait un
environnement contenant 45 à 55 % d’oxygène pour maintenir la flamme sur l’échantillon. Les tubes PVC de formule standard
obtiennent généralement un classement B,
s3 en raison de la fumée produite, et d0 par
l’absence de chute de gouttes enflammées. Toutefois, pour éviter que le feu se
propage vers la pièce voisine, la réglementation française prévoit pour les tubes
qu’il y ait une obturation en cas d’incendie.
La Société Solvin qui développe et commercialise le PVC démontre que lors de la
combustion du PVC, il y a naturellement
une expansion du polymère, appelé meringage, permettant dans le cas des canalisations d’obtenir une obturation, et ceci
sans système particulier.
Parmi les systèmes ignifugeants adaptés
aux matériaux polymères, on distingue :
- les hydroxydes métalliques incorporés à
un taux de charge assez élevé, 40 voire 60 %.
Ils vont permettre de refroidir le système
en générant de l’eau à travers des réactions hydro thermiques. Ils ne génèrent
aucune fumée toxique et opaque et contribuent à diminuer le débit calorifique.
- Les dérivés halogénés (chlorés ou bromés, parfois azotés) qui vont générer des
gaz inertes diluant les gaz inflammables.
La limitation de la propagation des
flammes et de l’inflammation du produit est
obtenue à des taux de charges relativement raisonnables, mais on est confronté
au problème de toxicité et d’opacité des
fumées générées lors de la combustion
des produits. Les dérivés halogénés peuvent être utilisés seuls ou en complément
aux hydroxydes métalliques.
- Les systèmes intumescents : formation
d’un bouclier carboné en surface des
matrices polymères qui vont permettre de
protéger les matières organiques non bru-
lées des sources de chaleur et des gaz de
pyrolyse. Ils sont peu générateurs de
toxiques.
Le centre de recherche et d’essais du
CREPIM peut accompagner les entreprises dans leurs développements technologiques et dans l’amélioration des matériaux pour répondre aux nouvelles
exigences.
Le cas des câbles en situation
d’incendie dans un bâtiment
Le cas des câbles est particulier. Un câble
est fait pour transporter un signal ou une
énergie et doit continuer à fonctionner
même pendant l’incendie. On considère
que le câble doit jouer un rôle actif contre
l’incendie en aidant à l’évacuation et en
permettant le fonctionnement des systèmes de sécurité. La résistance au feu du
câble ne tient donc pas à son intégrité
physique ou à son isolation thermique
comme pour les autres matériaux de
construction.
instabilité propre, de l’interaction avec
l’environnement (lumière et chaleur), de
sollicitations mécaniques, ou d’une combinaison de plusieurs de ces causes. Le vieillissement physique du matériau est lié à
l’évolution de sa structure physique (cristallinité, contraintes, relâchement de
contraintes). Le vieillissement chimique peut
être classé en fonction des sollicitations :
- la température, en usage de -30°C à 60°C,
et jusqu’à 300°C lors de la transformation,
- la lumière avec la variation des longueurs d’onde >295nm pour l’environnement climatique et > 340 nm en intérieur,
- les rayonnements ionisants dans certaines zones,
- les produits chimiques.
Le vieillissement chimique peut être classé
aussi en fonction du type de réaction :
l’oxydation (le principal phénomène dans
le cas des polymères) pouvant entraîner la
rupture des chaînes macromoléculaires, la
dépolymérisation, la réticulation ou l’hydrolyse.
La Société Nexans a travaillé sur une nouvelle technologie pour répondre à ces exigences tout en alliant la sécurité et la facilité d’installation. Le produit obtenu est
deux fois plus flexible que la solution utilisant le ruban mica et est bien plus rapide à
dénuder et plus dur qu’un silicone. Le principe de cette nouvelle technologie est le
suivant : lors d’un incendie, la partie superficielle du câble en polyéthylène brûle.
La fragilité d’un polymère au vieillissement
chimique dépend de la facilité d’arracher à
la molécule de polymère un atome d’hydrogène. La spectroscopie infra rouge permet de mettre en évidence ce phénomène
de vieillissement. Le développement des
matériaux polymères n’aurait pu être possible sans la présence d’additifs capables
de stopper les réactions en chaîne du vieillissement. Ces additifs sont les absorbeurs
UV, les antioxydants, les réducteurs d’hydropéroxydes.
Puis on atteint une couche de polyéthylène contenant des charges inorganiques
qui sous l’effet de la combustion du polymère, vont permettre la formation d’une
céramique. C’est cette céramique qui
garantit le maintien des fonctionnalités du
câble. Dans cette technologie, le polyoléfine est le matériau de choix pour ses propriétés élargies obtenues en jouant sur la
structure : thermoplastique ou réticulé.
La simulation et l’accélération du vieillissement permettent d’obtenir dans des délais
courts des estimations de durabilité d’un
produit. Le CNEP, Centre National d’Evaluation de Photoprotection, a développé une
approche ultra accélérée sur des
enceintes où l’irradiance atteint 320 W/m²
et la température 70°C.
La durabilité des matériaux
polymères
Ceci permet de répondre aux applications
du bâtiment dont les garanties sont de 10
ans, voire 30 ans, tout en ayant des durées
d’irradiation acceptables pour les industriels, et en vérifiant que les résultats sont
représentatifs de la réalité.
Le vieillissement est une évolution lente et
irréversible du matériau sous l’effet de son
n°69 • Juillet/Août 2010 Plastilien
17
DOSSIER
LES MATÉRIAUX POLYMÈRES
ET LE SECTEUR DE L’HABITAT
Développement des matériaux
non métalliques pour le BTP.
Rétrospective et tendances
En 2009, 3 axes de développement concernant les matériaux polymères ont été identifiés : les bioplastiques, les nanomatériaux
et les matériaux composites de nouvelles
générations. Le tissu scientifique travaille
en lien avec le tissu industriel.
Puis un process industriel se développe
avec des phases pilotes et pré productions. Il y a ensuite le transfert vers un secteur de pointe (une technologie de laboratoire qui diffuse vers l’aéronautique par
exemple). Et enfin il y a la dissémination
vers les autres secteurs comme le BTP.
Dans le BTP, Oséo apporte des aides pour
le développement des matériaux et des
technologies, et la tendance est au développement des matériaux non métalliques
dans l’objectif par exemple d’alléger les
structures ou d’améliorer l’efficacité éner-
gétique. Mais il est important de ne pas
oublier la dimension ventilation, hygiène et
sécurité, qualité de l’air intérieur, qualité
de vie, régulation et contrôle du confort
intérieur, l’accessibilité aux personnes à
mobilité réduite… Très peu de projets également vont concerner la dimension service autour du bâtiment. Par ailleurs, la
rénovation de demain est un enjeu majeur
qui doit se préparer aujourd’hui.
ment, rénovation et fin de vie - déconstruction. Notre industrie BTP a toujours été
basée sur une industrie de la conception
neuve, alors qu’il faudrait dissocier
construction neuve et rénovation.
Le cycle de vie d’un projet dans le BTP
aujourd’hui, c’est 5 étapes clés : conception, construction, exploitation du bâtiLe CFP remercie les intervenants de la journée du 29 AVRIL 2010, par ordre d’intervention
à la journée : Pr Patrice HAMELIN (UNIVERSITE LYON 1 / Laboratoire LGCIE), Pr Jacques
LACOSTE (CNEP), Mr Skander KHELIFI (CREPIM), Mr Arnaud PIECHACZYK (NEXANS
Research Center), Mr Joël FUMIRE (SOLVIN), Mme Dominique GRANDJEAN (SOLVAY), Mr
Pierre SIXOU (POLYMAGE), Mr Laurent DUBOIS (DUPONT DE NEMOURS), Mr Jacques
ROSEMONT (OSEO).
Le CFP remercie également la Drire et le Conseil Régional de Rhône-Alpes pour leur soutien à cette manifestation.
Améliorer vos compétences qhf zefji ef
dhzfhushd
Améliorer votre performance industrielle de vos
produits et de vos procédés
! "# $ Directeur d'entreprise: Responsable de bureau d'études:
Responsable Qualité:
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Une synergie
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12 18 Plastilien Juillet/Août 2010 • n°69
Une plate-forme puissante
8QHGHVOLJQHVGHSURGXFWLRQPRQGLDOHVOHVSOXVSXLVVDQWHVHWHIÀFLHQWHV
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D R O I T
Thierry CHARLES
D E S
A F F A I R E S
• Allizé-Plasturgie •
Rupture
d’approvisionnements
en matières premières
et cas de force majeure
« Sommes-nous de connivence
Ou le dernier coquelicot ». AB
de s’exonérer elle-même
auprès de son client d’une
obligation contractuelle de
son inexécution, ou de son
retard d’exécution, ainsi que
par voie de conséquence, du
paiement de dommages et
intérêts et/ou de pénalités de
retard.
Les entreprises de la filière
plasturgie connaissent depuis
plusieurs semaines une situation difficile quant à leurs
approvisionnements
en
matières premières.1
Ils sont en effet confrontés
à des ruptures de livraison
pour des cas soi-disant de
« force majeure » de la part
des producteurs de matières
premières (ces derniers
oubliant que l’existence des
faits invoqués doit pouvoir être
prouvée).
A ces ruptures répétées d’approvisionnement, s’ajoute une
rationalisation de certaines
matières annoncées souvent
avec un préavis très court, à
l’origine d’arrêts de travail et
surtout de graves tensions
avec les clients, notamment
de la grande distribution.
Le risque pour les industriels
est de provoquer une rupture
de production chez leurs
clients avec de lourdes
conséquences économiques,
sociales et financières : pénalités de retard de la part des
clients, voire rupture des relations commerciales au tort du
fournisseur du fait du non respect des délais de livraison.
Mais les effets conjugués de
l’allongement des délais de
livraison des matières premières (jusqu’à 12 semaines),
et du renchérissement de leur
coût, difficile à répercuter
auprès des clients, entrainent
également des arrêts de lignes
pour certains plasturgistes,
avec un risque à court terme
de recourt au chômage partiel
et une nouvelle tension sur
l’emploi.
Face cet état de nécessité, on
peut légitimement s’interroger
sur la possibilité pour l’entreprise, faute d’être livrée pour
cas de « force majeure » ( ?),
Rappelons en effet que ce cas
d’exonération de responsabilité qui trouve son fondement à
la fois dans l’article 1147 et
1148 du Code civil, constitue
en droit français le droit commun et, par conséquent, l’exception de force majeure n’a
pas besoin d’être énoncée
dans les contrats relevant de
la loi française pour s’appliquer (à l’inverse la présence
d’une clause de force majeure
est indispensable dans le droit
de common law et d’une façon
plus générale les contrats
internationaux, les cas invo-
1 : Lire http://www.leprogres.fr/fr/article/3277375/L-industrie-plastique-enmanque-de-matieres-premieres.html
n°69 • Juillet/Août 2010 Plastilien
21
D R O I T
qués devant être exhaustivement énumérés).
Reste que trois conditions doivent être remplies pour que la
survenance d’un cas de force
majeure soit exonératoire :
l’événement invoqué doit être
imprévisible au moment où
l’obligation concernée a été
contractée, irrésistible i.e.
insurmontable avec des
moyens ordinaires et extérieurs à la sphère d’action du
débiteur (ces trois caractères
devant être réunis).
Pour autant, on ne saurait trop
conseiller les entreprises de
prévoir désormais dans leur
contrat une clause relative à la
force majeure qui énumère
aussi exhaustivement que possible les événements rendant
matériellement et juridiquement impossible l’exécution
des obligations en cause, et
parmi elles « l’impossibilité de
se procurer des matières premières ».
Dans le même esprit, elles privilégieront également la rédaction d’une « clause d’adaptation de sauvegarde ou
d’imprévision (hardship) » qui
permet à l’une des parties
d’exiger de l’autre la renégociation de leur accord à exécution successive lorsque l’équilibre économique qui existait
lors de sa conclusion a disparu
par suite d’un bouleversement
des circonstances techniques,
économiques ou politiques (à
ne pas confondre avec la force
majeure).
D’autant qu’en droit privé français, droit civil et commercial,
la Cour de cassation a pris sur
la question de l'imprévision une
22
Plastilien Juillet/Août 2010 • n°69
D E S
position extrêmement ferme en
faveur de la force obligatoire
des contrats et de la sécurité
des transactions et rejette la
« théorie de l'imprévision ».
En effet, dans un arrêt de principe « Canal de Craponne » du 6
mars 1876 qui fonde cette jurisprudence, elle interdit au juge
de prononcer la résiliation de
convention ou de réviser des
contrats pour raison d'imprévision quelque soit les conséquences pour le débiteur.
Il est bien évident que la force
majeure est extrêmement limitée et ne peut, en toute hypothèse, pas consister en une
force majeure économique.2
Le fait de modifier le cadencement de livraison peut constituer une rupture des relations
commerciales établies, ainsi le
juge des référés est en principe parfaitement compétent.
A F F A I R E S
niers mois, contre la grande
distribution notamment.
Enfin, dans un avis de la Commission d’Examen des Pratiques Commerciales (avis 1004 du 18/02/2010), à la question
concernant la livraison-limitation : « est-il légal pour un fournisseur de contingenter (limiter
les livraisons), unilatéralement
ses livraisons, notamment sur
des produits incontournables et
ce malgré les termes de la commande ? », la CEPC répond : « Le
fait de ne pas honorer une commande passée conforme au
contrat engage la responsabilité contractuelle du vendeur
sauf s’il est en droit d’invoquer
un cas d’inexécution justifiée
ou un cas de force majeure.
Mais surtout, s’il s’agit d’un
« contingentement », l’Autorité
de la concurrence paraît pouvoir intervenir eu égard l’effet
sur le marché.
Un fournisseur peut toujours
introduire dans ses CGV une
disposition se réservant la possibilité de contingenter ses
livraisons (par exemple au
regard de sa capacité de production). Par contre, dans le
cas où la vente peut être qualifiée de parfaite (acceptation
par le fournisseur de la livraison
de 100 au moyen, par exemple,
d’un accusé de réception), le
fait de ne livrer qu’une quantité
de 80 constitue clairement un
manquement à ses obligations
contractuelles.
Quant au Ministre de l’économie, s’il met rarement en œuvre
son action autonome prévue
par L 442-6 du Code de commerce, il a quand même agi à
deux reprises dans les six der-
Avant de saisir le juge pour
obtenir du fournisseur la bonne
exécution du contrat ou une
réparation du préjudice éventuellement subi, encore
conviendrait-il d’interro-
Peut-être même des regroupements d’action pourraient être
mise en œuvre, de quoi mettre
la pression sur les négociations.
2 : Lire à ce propos Luc-Marie Augagneur, « La répercussion d’une
baisse d’activité sur les fournisseurs et sous-traitants constitue-t-elle
une rupture partielle des relations commerciales établies ? », JCP / La
semaine juridique, édit. Entreprise et affaires n°18, 30 avril 2009, p.32
et suiv.
ger ce dernier sur les raisons
de son manquement à ses obligations, surtout dans le cas où
celui-ci revêt un caractère
exceptionnel. Il ne serait pas
illégitime que le fournisseur en
cause gère cette pénurie
momentanée en appliquant, par
exemple, des quotas de livraisons proportionnels aux
volumes commandés par ses
clients.
En cas d’incidents répétés de
cette nature, il n’est alors pas
impossible qu’ils découlent
d’une stratégie délibérée de la
part du fournisseur visant à privilégier sans raisons objectives
certains distributeurs ou circuits
de distribution.
Dans une telle situation, cette
stratégie pourrait relever du
droit des pratiques anticoncurrentielles ».
A l’heure où la sécurisation des
approvisionnements
en
matières premières de l’industrie est à nouveau posée, sujet
qui devra nécessairement faire
l’objet d’une « Table ronde » à
la suite des Etats Généraux de
l’Industrie, un dispositif
contractuel spécifique devra
être envisagé par les industriels pour faire face à de tels
bouleversements dans l’attente
d’une intervention législative
(réforme de la loi n°75-1334 du
31 décembre 1975 relative à la
sous-traitance ?) ou d’une évolution de la jurisprudence sur
l’imprévision.
D R O I T
Valérie CLAYTON
D E S
A F F A I R E S
• Allizé-Plasturgie •
La délégation du
pouvoir de licencier
dans les Sociétés par
Actions Simplifiées
(SAS) :
Un feuilleton juridique
La délégation du pouvoir de licencier dans les SAS est soumise à un formalisme inédit.
En effet, la Cour d’appel de Versailles dans un arrêt du 24 septembre 2009 et la Cour
d’appel de Paris, dans un arrêt du 10 décembre 2009 exigent l’inscription des
délégations de pouvoirs au Registre du Commerce et des Sociétés (RCS) sous peine
de nullité des licenciements.
Il est fréquent que le représentant légal d’une société ne
soit pas signataire des lettres
de licenciement. Pour des raisons organisationnelles, des
salariés de la société, en particulier le directeur des ressources humaines, peuvent en
effet notifier les licenciements
en ayant reçu délégation de
pouvoir à cet effet.
Sans remettre en cause cette
pratique, la cour d’appel de
Paris la soumet à un formalisme particulièrement rigoureux dans les sociétés par
actions simplifiées (SAS).
En effet, dans un arrêt du 10
décembre 2009, la Cour d’ap-
pel a jugé que les licenciements notifiés aux salariés de
SAS sont nuls si les délégations et subdélégations du
pouvoir de licencier n’ont pas
été prévues dans les statuts et
mentionnées sur l’extrait K-bis
de la société.
Pour ce faire, la Cour d’appel
de Paris a estimé que la SAS
est représentée à l’égard des
tiers par son Président désigné dans les conditions prévues par les statuts et que ces
statuts peuvent prévoir les
conditions dans lesquelles
une ou plusieurs personnes
autres que le Président, portant le titre de directeur général ou de directeur général
délégué, peuvent exercer les
pouvoirs confiés à ce dernier.
Au cas d’espèce, le président
d’une SAS avait délégué à son
directeur général ses pouvoirs
en matière de gestion de personnel, et en particulier le
pouvoir de mettre fin aux
contrats de travail. Le directeur général a lui-même subdélégué ce pouvoir au directeur du personnel.
Cette subdélégation n’ayant pas
été mentionnée sur l’extrait Kbis, la Cour d’appel a considéré
que le directeur du personnel
n’était pas fondé à signer la lettre de licenciement. En conséquence, elle a prononcé la nullité du licenciement.
La position de la Cour d’appel
de Paris, reprise par d’autres
cours d’appel, ne paraît pas
juridiquement fondée.
L’argumentation de la cour
repose sur le fait que le salarié
est un tiers par rapport au
contrat de société – solution
conforme au courant jurisprudentiel actuel (CA Paris, 3 déc.
2009, n° 09-05422 ; CA Versailles, 24 sept. 2009, n° 0802615), sous réserve d’un arrêt
dissident (CA Paris, 22ème ch.
C, 10 avr. 2008, n° 06/10899).
Selon cet arrêt du 10 avril 2008,
la notion de tiers ne concernerait que « les relations
externes de l’entreprise, en
tant qu’entité économique ».
n°69 • Juillet/Août 2010 Plastilien
23
D R O I T
D E S
A F F A I R E S
first choice
in temperature control
Ainsi, les salariés ne pourraient pas se
prévaloir des conditions de forme
posées à l’article L. 227-6 du Code de
commerce.
Or, aux termes des dispositions de l’article L. 227-6 du Code de commerce, la
SAS est représentée à l'égard des tiers
par son président ou, si les statuts le
prévoient, par son directeur général ou
son directeur général délégué. La cour
en déduit que la lettre de licenciement
doit émaner soit du président de la SAS,
soit de la personne autorisée par les
statuts à recevoir délégation pour exercer le pouvoir de licencier. Ce formalisme statutaire systématique n’est
pourtant pas requis pas l’article L. 227-6,
qui oblige uniquement à définir statutairement les conditions d’exercice du
pouvoir général de représentation éventuellement accordé au directeur général ou au directeur général délégué.
Un salarié de la société devrait donc
pouvoir licencier par « simple » mandat
spécial donné à cet effet.
Par ailleurs, la cour considère que les
délégations de pouvoir consenties doivent être mentionnées sur l’extrait Kbis de la SAS, conformément à l’article
R. 123-54, 2°, a du Code de commerce.
Or, cet article ne concerne que les
associés et tiers ayant le pouvoir d’engager « à titre habituel » la société,
c’est-à-dire ceux exerçant un pouvoir
général de représentation. Il ne devrait
donc pas s’appliquer à une délégation
ou subdélégation de signature circonscrite à un objet limité, telle que celle
accordée à un DRH en matière de
licenciement.
Cette analyse a été validée récemment
par la Cour d’appel de Versailles dans
un arrêt du 5 mai 2010. Selon la Cour,
les dispositions du Code de commerce
qui limitent les délégations de pouvoir
au sein des SAS ne s’appliquent pas
aux relations du travail.
Elle considère donc qu’il n’est pas
nécessaire que la délégation du pouvoir de licencier accordée à un DRH
24
Plastilien Juillet/Août 2010 • n°69
soit inscrite dans les statuts et mentionnée au K-bis.
La cour relève, par ailleurs, que sanctionner l’absence de ces formalités par
la nullité du licenciement créerait une
distinction injustifiée entre les SAS et
les autres formes de société au regard
de la législation sociale applicable à la
notification des licenciements (CA Versailles, 5 mai 2010, n° 09-02869).
Ces arrêts, bien que non encore confirmés par la Cour de Cassation sont
importants eu égard notamment au formalisme qu’ils imposent.
Cependant au regard des arguments
juridiques exposés, une censure de
ces arrêts de Cour d’appel par la chambre sociale de la Cour de cassation
serait logique. Dans l’incertitude, il
convient toutefois de sécuriser les procédures de licenciement.
Ainsi, il est recommandé de faire signer
les lettres de licenciement par le président de la SAS ou à défaut, d’inscrire
dans les statuts les délégataires et subdélégataires du pouvoir de licencier
ainsi que leur faculté à déléguer ce
pouvoir, et de les déclarer au Registre
du Commerce et des Sociétés avec une
mention sur l’extrait K-bis de la SAS.
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n°68 • Juin 2010 Plastilien
25
F I S C A L I T É
Valérie CLAYTON
• Allizé-Plasturgie •
Aides à la reprise
d’entreprises en
difficulté
La France a été condamnée par la Cour de Justice des Communautés Européennes
(CJCE) pour non-récupération des exonérations d’Impôt sur les Sociétés illégalement
accordées pour la reprise d’entreprises en difficulté en vertu des dispositions
de l’article 44 septies en vigueur jusqu’en 2003 (CJCE 13 novembre 2008, aff. 214/07).
Cette exonération était accordée en cas de cession ordonnée par le tribunal de commerce en application des
articles L 621-83 et suivants du
Code de commerce ou, à
défaut de mise en œuvre de la
procédure de redressement
judiciaire, sur agrément, à raison des bénéfices réalisés au
cours de leurs vingt-quatre
premiers mois d'activité et
régulièrement déclarés.
Aucun plafonnement n'était
prévu. Les sociétés concernées étaient également dispensées du paiement de l'IFA
au cours de cette période et
pouvaient bénéficier d'exonérations d'impôts locaux.
26
Plastilien Juillet/Août 2010 • n°69
©Andres Rodriguez - Fotolia.com
Sur le rappel de l’ancien régime
des reprises d’entreprises
L’ancien article 44 septies du
CGI prévoyait un régime d'exonération d'impôt sur les sociétés au profit des sociétés créées
pour reprendre une entreprise
industrielle en difficulté.
Ce dispositif de l'article 44
septies du CGI a été soumis à
la Commission européenne
dans le cadre de la procédure
formelle d'examen prévue au
paragraphe 2 de l'article 88 du
traité de l'Union européenne.
Par une décision du 16 décembre 2003, la Commission a
conclu à l'incompatibilité de
l'ensemble du régime d'exonération prévu à l'article 44
septies avec le marché commun (Inst. 5 mars 2004, 4 H-204 n° 2).
Dans sa décision du 16
décembre 2003, la Commission
européenne a notamment indiqué que le régime n'était pas
susceptible d'être autorisé au
titre des dispositions relatives
aux aides au sauvetage et à la
restructuration des entreprises en difficulté dans la
mesure où il ne garantissait
pas que les aides versées
étaient limitées au strict
nécessaire en vue de mener à
bien le sauvetage ou la
restructuration de l'entreprise
concernée.
En effet, poursuit-elle, «
s'agissant d'exonérations de
l'impôt sur les sociétés, le
montant de l'aide dépend uniquement de la capacité de
l'entreprise à générer des
bénéfices ».
Elle a considéré par ailleurs
que le bénéfice du régime
n'étant pas limité aux petites
et moyennes entreprises, il ne
pouvait être approuvé au titre
du règlement du Conseil sur
les aides en faveur des petites
et moyennes entreprises.
F I S C A L I T É
La décision de la Commission européenne du 16 décembre 2003
rappelle que peuvent être déclarées compatibles avec le marché commun les aides octroyées au titre de ce régime qui remplissent les critères prévus par les lignes directrices sur les
régimes d'aides à finalité régionale, de même que les aides
octroyées conformément aux règlements CE 69/2001 relatifs
aux aides de minimis et CE 70/2001 relatif aux aides d'Etat en
faveur des petites et moyennes entreprises (Inst. 5 mars 2004, 4
H-2-04 n° 3).
La décision du 16 décembre 2003 a produit des incidences sur
deux plans. La Commission a, d'une part, ordonné la suppression du dispositif prévu à l'article 44 septies du CGI.
D'autre part, elle a fait usage du délai d'action qui lui est
conféré en matière d'aide d'Etat par le règlement 659/1999 en
demandant la récupération des aides incompatibles perçues
depuis 1993.
L'administration a publié dès le 5 mars 2004 une instruction
informant les contribuables de l'arrêt de l'application des dispositions condamnées, pour les exercices clos depuis le 31
décembre 2003 (Inst. 5 mars 2004, 4 H-2-04 n° 4 à 6).
S'agissant des aides perçues dans le passé, la Commission a
initialement précisé que les exonérations fiscales constituant
une aide d'Etat incompatible avec la réglementation communautaire doivent faire l'objet d'une restitution dès lors qu'elles
ont été accordées aux entreprises après septembre 1991.
Dans une décision du 25 octobre 2006, la Commission a fait part
de sa décision de poursuivre la France devant la CJCE afin de
l'enjoindre à obtenir la restitution des sommes concernées
(Communiqué 25 octobre 2006, IP/06/1471).
La France vient d’être mise en demeure par la Commission
européenne d’exécuter la décision rendue par la CJCE, notamment à l’encontre de l’un de ses principaux bénéficiaires, étant
précisé que sur plus de 200 bénéficiaires, seules 27 entreprises
ont remboursé les sommes concernées tandis que pour 9
entreprises en faillite, la créance correspondante a été dûment
enregistrée.
A défaut de justifier dans les 2 mois de l’exécution de la décision, la Cour de Justice serait à nouveau saisie : la France
encourt, cette fois-ci, des sanctions financières.
Note IP/10/529 du 5 mai 2010
Source Francis Lefebvre
n°69 • Juillet/Août 2010 Plastilien
27
F I S C A L I T É
Valérie CLAYTON
• Allizé-Plasturgie •
Impact du crédit
d’impôt recherche
sur le calcul de la
participation
L’Administration fiscale, par un rescrit publié le 13 avril 2010, apporte une précision
concernant l’impact du crédit d’impôt recherche sur les modalités de détermination
du montant de la réserve de participation des salariés aux résultats de l’entreprise.
minoré du montant du crédit
d'impôt recherche imputé sur
cet impôt ainsi que, le cas
échéant, du montant de ce
crédit d'impôt remboursé.
©Szymon Apanowicz - Fotolia.com
Aussi, pour la détermination
de la réserve spéciale de participation, la restitution du crédit d'impôt recherche, notamment en application de l'article
95 de la loi n° 2008-1143 de
finances rectificative pour
2008, est susceptible de générer un impôt négatif aboutissant à une majoration du
bénéfice servant au calcul de
cette réserve.
La réponse de l’Administration
est la suivante :
« Conformément à l'article L.
3324-1 du code du travail, le
montant de la réserve spéciale
de participation est calculé sur
le bénéfice imposable diminué
de l'impôt correspondant.
28
Plastilien Juillet/Août 2010 • n°69
La doctrine administrative référencée 4 N 1121 précise à cet
égard que l'impôt sur les sociétés retenu pour le calcul de la
réserve s'entend après imputation de tous crédits ou avoirs
fiscaux afférents aux revenus
inclus dans le bénéfice imposable et qu'il en est notamment
ainsi du crédit d'impôt
recherche, qu'il ait été imputé
ou restitué à l'entreprise.
En application de ces principes, l'impôt venant en
déduction du bénéfice retenu
pour le calcul de la participation s'entend donc de l'impôt
En revanche, le remboursement de créances de crédit
d'impôt recherche est sans
incidence en cas de résultat
déficitaire dès lors qu'en l'absence de bénéfice, aucune
participation n'est due en
application de la formule
légale de participation ».
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V U E
• Allizé-Plasturgie •
Jean-Claude Volot : et la
hiérarchie des normes
Alors que Christian ESTROSI, ministre chargé de l’Industrie, effectue le 7 juin 2010, un
déplacement en Moselle (57) en compagnie de Jean-Claude VOLOT, médiateur de la
sous-traitance sur le thème : « Mettre fin aux pratiques abusives de grands groupes
vis-à-vis des PME/PMI », dans les Echos du 7 juin 2010 (« Sous-traitance : le recours
collectif privilégié »), le médiateur fait le point sur les premiers dossiers déposés qui
révèlent des pratiques ne respectant ni la loi, ni les savoir-faire et la valeur ajoutée
d’entreprises qui assurent pourtant une partie essentielle de la production industrielle
française.
En effet, selon le principe huit (« Relations mutuellement
bénéfiques avec les fournisseurs »), un organisme et ses
fournisseurs sont interdépendants et des relations
mutuellement bénéfiques augmentent les capacités des
deux organismes à créer de la valeur. Parmi les avantages, la norme met notamment en avant l’aptitude
accrue à créer de la valeur pour les deux parties ; la
souplesse et rapidité des réactions face à l'évolution du
marché ou des besoins et des attentes du client ; l’optimisation des coûts et des ressources.
Deux mois après sa mise en
place, la médiation « interentreprises industrielles et de la
sous-traitance » , qui ne couvre pas la grande distribution
mais s'étend toutefois au bâtiment, enregistre une douzaine
de réclamations collectives…
seulement !
L’article précise que «(…) les
entreprises, parfois soutenues
par leur fédération ou leur syndicat professionnel, semblent
ainsi privilégier le regroupe-
30
Plastilien Juillet/Août 2010 • n°69
ment face à un client ou un
groupe de client : à côté de
ces procédures collectives, la
médiation n'a enregistré
qu'une cinquantaine de réclamations individuelles. Les
fournisseurs ont peur d'être
sanctionnés, je n'imaginais
pas que cela en était à ce
point, observe Jean-Claude
Volot ».
Le précédent échec du « Centre de Médiation de la filière
automobile » aurait dû pour-
Quant aux aspects découlant de l'application dudit principe huit, il s’agit d’établir des relations qui équilibrent les
gains à court terme et des considérations à long terme ;
la mise en commun des acquis et des ressources avec
les partenaires ; identifier et choisir les fournisseurs clés ;
une communication claire et ouverte ; le partage d'information et des plans futurs ; établir des activités communes de développement et d'amélioration ; inspirer,
encourager et reconnaître les améliorations et les réalisations des fournisseurs.
tant alerter les pouvoirs
publics.
A un niveau plus institutionnel,
le médiateur souhaite par ailleurs faire évoluer les
« normes » ( ?).
A plusieurs reprises en effet,
le nouveau médiateur de la
sous-traitance a évoqué d’une
part la possibilité de travailler
sur la négociation de « chartes
de bonnes pratiques », d’autre
P O I N T
part de faire évoluer la réglementation – voire la loi comme
celle de 1975 « qui est dépassée » -, et enfin de « travailler
avec l’Afnor pour créer un dispositif sur la qualité relationnelle entre les donneurs d’ordre et leurs fournisseurs ».
Dans une interview à « l’Usine
Nouvelle » du 8 juin 2010, JeanClaude Volot souhaite « que
l’on aborde la relation entre
clients et fournisseurs comme
une processus qualité. J’ai,
pour ce faire, rencontré les
personnes de l’Afnor et l’ISO
afin que l’on crée une entrée
de plus dans l’ISO 9000 : un
point « qualité relationnelle
avec les fournisseurs ».
Il est bien sûr essentiel de pouvoir tout se dire, mais il faut
aussi créer un espace
d’écoute et instaurer une relation de qualité.
Notre objectif à la médiation
est que chaque entreprise
nous remonte ses problèmes,
qu’elle nous raconte quel type
de problème elle rencontre ».
Reste que la réflexion sur la
modification des « normes »
n’est pas nouvelle : le concept
est d’autant moins original que
les « Relations Mutuellement
Bénéfiques » (RMB), qui augmentent les capacités d'un
organisme et de ses fournisseurs à créer de la valeur, sont
eux-mêmes issues du huitième
principe de la norme ISO 9000.
Ce sujet fondamental était
sensé modifier les modes de
management dans les entreprises et les relations clientsfournisseurs en mettant
D E
V U E
1 : Vincent Rocken, « Travailler avec les entreprises victimes de maltraitance », Le Progrès,
10 juin 2010
2 : Fascicule de documentation FD X 50-193 : Relations mutuellement bénéfiques : moteurs
de croissance durable.
3 : Lire « Relations clients – fournisseurs / Des relations mutuellement bénéfiques », édit. Afnor,
2006.
4 : Selon la définition officielle donnée par l'Afnor en 1987 dans son fascicule de documentation X 50-300 : « Peuvent être considérées comme activités de sous-traitance industrielle
toutes les opérations concourant pour un cycle de production déterminé, à l'une ou plusieurs
des opérations de conception, d'élaboration, de fabrication, de mise en oeuvre ou de maintenance du produit en cause dont une entreprise dite donneur d'ordre, confie la réalisation à
une entreprise dite sous-traitant ou preneur d'ordre tenue de se conformer exactement aux
directives ou spécifications techniques arrêtées en dernier ressort par le donneur d'ordre ».
notamment en commun des
acquis et des connaissances
avec les partenaires.
A cet égard, l’ouvrage de l’Afnor « Relations clients-fournisseurs – Des relations mutuellement bénéfiques », paru en
2006 , rassemblait déjà les
normes indispensables aux
entreprises qui souhaitaient
optimiser leur capital client en
abordant tous les aspects :
achats et approvisionnements,
évaluation de la conformité
d'un fournisseur, essais comparatifs et démonstration de
produits, satisfaction clients,
sous-traitance industrielle,
maintenance, analyse de la
valeur.
traitance pratiquées dans le
domaine industriel.
Le document traitait ainsi des
relations clients-fournisseurs,
et outre l’objet, le domaine
d’application et les références,
il donnait des définitions de la
sous-traitance industrielle, de
la délégation de production, de
la sous-traitance de fonction,
de la sous-traitance de capacité et de la sous-traitance de
spécialité.
Il n’empêche que toute cette
« littérature » à propos de la
qualité est restée vaine, n’en
déplaise aux auditeurs de tout
poil : « le reste est silence »
(Hamlet / 1601, V, 2).
Quant au fascicule de documentation de l’Association
française de normalisation
(Afnor / 1987 fascicule X50 –
300), il avait déjà pour objet de
clarifier, par des définitions et
des commentaires la notion de
sous-traitance industrielle
ainsi que de certaines notions
relatives aux relations de sous-
n°69 • Juillet/Août 2010 Plastilien
31
S T R A T É G I E
Partenariat ALMA CONSULTING GROUP & ALLIZÉ-PLASTURGIE
Les entreprises de la
plasturgie face à leurs
charges
Selon une récente enquête, les entreprises sont plus nombreuses cette année à avoir
mené un plan d’économies en interne, estimant que c’est un véritable moyen de
traverser la crise.
Evolution des dépenses de R&D
dans le contexte de la crise
31,4%
dépenses et charges des PME
de la plasturgie.
42,7%
3,4%
22,5%
Augmentation
Diminution
Maintien
NSP
Répartition parmi les réponses positives
34,8% TPE/PME
26,3% grandes entrprises
27,1% grands groupes
En effet, la bonne maîtrise des
coûts s’avère une action stratégique pour la pérennité et le
développement de l’entreprise, enjeux cruciaux en
période de crise. Cependant,
pour pouvoir déterminer des
axes d’économies, il faut
32
Plastilien Juillet/Août 2010 • n°69
connaître ses dépenses et
tous les leviers d’optimisation
possibles… Alma Consulting
Group, leader européen dans
l’optimisation de coûts, dans
le cadre de son partenariat
avec Allizé-Plasturgie, a voulu
en savoir plus sur les
Alma Consulting Group a donc
interrogé 518 PME de la plasturgie en mars 2010 sur leurs
principaux postes de coûts
(hors achats stratégiques) afin
de déterminer les leviers possibles d’optimisation. Nous
vous en livrons un rapide
aperçu en avant première
dans Plastilien, qui consacrera
en septembre un dossier spécial sur les économies…
A l’échelle nationale, en 2009,
les entreprises françaises tous
secteurs confondus, ont multiplié les axes d’économies.
Les PME ont privilégié, cette
année, les pistes d’optimisation
des frais de fonctionnement :
(72%), la recherche de subventions et l’obtention de crédits
d’impôts (43%), et l’optimisation
des frais financiers (créances
crédits bancaires) à 40%.
A la différence des grandes
entreprises, les PME ont
besoin de cash à très court
terme pour financer leurs
investissements. Les PME de
la plasturgie ont-elles suffisamment saisi l’importance de
ces leviers ? Ont-elles identifié
ces nouvelles ressources
accordées par l’Etat ?
Nous avons choisi, en avant
première, 4 grands axes de
charges, qui dressent le « portrait robot » des principales
dépenses des plasturgistes :
Un poste R&D stable mais un
CIR adopté par moins de la
moitié des plasturgistes
Concernant leur politique
R&D, les entreprises de la
plasturgie ont prévu de recruter pour 30% ou de maintenir
stable leur effectif pour 41%
d’entre elles. 4% des entreprises interrogées consacrent
plus de 10% de leur C&A à la
R&D, ce qui explique sans
doute le fait que moins de la
moitié des entreprises (47%)
ont déclaré un CIR en 2009.
S T R A T É G I E
2 > 5 NOVEMBRE
Le N°1 mondial des salons de sous-traitance industrielle
* Travailler ensemble
Un délai de paiement moyen en ligne avec la LME, mais le
danger des défaillances persiste
Le délai moyen de paiement pour les entreprises de la plasturgie est de 55 jours, un chiffre en droite ligne avec la LME
qui fixe le délai de paiement à 60 jours nets.
Il faut tout de même noter que 9% des entreprises restent
fragilisées avec des créances qui dépassent 60 jours, qu’une
entreprise sur 5 a passé ses créances en perte du fait des
défaillances des entreprises donneuses d’ordres.
Des accidents
du travail
Des accidents
du travail
oui
34%
Vous…
non
64%
… cherchez une solution performante pour un projet en cours ?
… souhaitez référencer de nouveaux sous-traitants ?
… voulez rencontrer vos fournisseurs en une journée ?
… vous informez des mutations économiques et technologiques ?
Trouvez des réponses efficaces
et compétitives en 4 jours de rencontres.
2% NSP
Plus de la moitié des répondants, soit
64%, considère que les accidents de
travail ne sont pas en augmentation
Ce résultat peut-être mis en parallèle aux
différentes obligations réglementaires
des entreprises en matière de Santé et Sécurité
au travail de leurs collaborateurs. Celles-ci
maîtriseraient ainsi mieux leurs risques professionnels
et par conséquent les accidents de travail
Tous les savoir-faire de la sous-traitance industrielle mondiale
en un même lieu :
Transformation des métaux
Transformation des plastiques,
caoutchouc, composites
Électronique / Électricité
Microtechniques
Traitements de surfaces
Fixations industrielles
Services à l’industrie
■
■
■
■
■
■
■
Des charges sociales maîtrisées, avec un travail sur les
seniors nécessaire
Bonnes élèves quant à l’emploi des handicapés puisqu’elles
sont 85% à le faire, elles sont moins performantes vis-à-vis
des seniors où seules 38% emploient cette population.
76% des entreprises ont eu moins de 10 AT (accidents du travail) les trois dernières années. Un taux relativement bas, dû
à une prise de conscience et des actions mises en place,
depuis plus longtemps que dans d’autres secteurs…
Portrait robot de la facture moyenne des frais
de fonctionnement dans la plasturgie
• Le montant moyen des dépenses en électricité est de 227 865 €
• Le montant moyen des dépenses en eau est de 88 564 €
• Le montant moyen des dépenses en téléphonie fixes 15 056€
• Le coût moyen des dépenses en location de véhicules est de 29 526 €
• Le montant moyen dépensé en propreté est de 20 320 €
• Le nombre d’intérimaires moyen : 13 collaborateurs
MIDEST 2009 en chiffres :
1 700 exposants, dont 40 % d’étrangers venus de 37 pays
39 710 professionnels de 78 pays et de tous les secteurs d’activité
Près de 100 conférences techniques, stratégiques et économiques.
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simultanément avec
n°69 • Juillet/Août 2010 Plastilien
33
S T R A T É G I E
Lionel CHARPENTIER
• Réseau Expert Allizé-Plasturgie •
Comment développer des
stratégies d’intégration
et de fabrication de
produits propriétaires ?
Interview réalisée par Claude COMET journaliste indépendante
Lionel CHARPENTIER :
Ingénieur conseil. Depuis plus
de 18 ans, il accompagne des
TPI comme des groupes industriels pour le développement de
leurs nouveaux produits.
Spécialiste des matériaux et de
la conception par l’usage,
expert OSEO, consultant référencé dans l’Ecole du développement produit du Groupe SEB.
Devise : innovons sur l’essentiel
www.polarise.fr
Que signifie développer
un « produit propre » ?
Cela signifie créer une activité
dont l’entreprise sera propriétaire. Elle disposera de la propriété intellectuelle (brevets,
marques, modèles…) et également d’un fonds de commerce.
Cette stratégie correspond à un
besoin légitime d’indépendance
aux donneurs d’ordres. L’objectif est de créer « son propre
chiffre d’affaires » et à terme de
valoriser des actifs matériels et
immatériels : capital client,
capital connaissances, propriété industrielle… en vue de
transmission.
34
Plastilien Juillet/Août 2010 • n°69
nelle à partir de brevets ou de
systèmes dont on maîtrise
l’exclusivité. La société PLEX
en ISERE, a su créer des supports de faisselle pour sa propre clientèle agroalimentaire.
Certains sous traitants de l’industrie s’engagent dans cette
voie et je connais également
des artisans, des bureaux
d’étude, des designers, des
architectes, des journalistes qui
cherchent et trouvent, eux
aussi, ces activités complémentaires dont ils sont les propriétaires. C’est un mouvement
général, de fond. Beaucoup ont
le désir de fidéliser une clientèle
et de se projeter dans le long
terme en dépassant les effets
temporaires de la crise, parfois
par des produits ou des services
un peu décalés ou alternatifs.
Les bénéfices financiers directs
sont généralement à moyen
terme mais les bénéfices indirects sont réels sur le court
terme : amélioration de l’image
auprès des clients existants,
accroissement des compétences et des réseaux, affaires
nouvelles…
Comment faire ?
Pour simplifier disons qu’il
existe deux grandes voies :
Le dispositif PLEX est né d’une
insatisfaction du dirigeant qui
constatait avec regret une
véritable destruction de la
forme du fromage blanc en
renversant le pot… L’une des
clés est de donc connaître les
« besoins du client du client » !
- La deuxième est de créer un
produit grand public. C’est
l’aventure de la société FDI
France Médical en ISERE,
avec laquelle nous travaillons
depuis 20 ans. FDI était à l’origine un sous traitant fabricant
de bâtons de ski qui a su se
reconvertir en fabriquant des
aides à la marche avec sa
gamme propre. FDI est maintenant leader européen.
- La première est de fidéliser
sa propre clientèle profession-
Dans ce cas l’investissement
est plus important et on peut le
S T R A T É G I E
comparer au décollage d’un
avion, très consommateur en
carburant, autant le dire. Cette
stratégie est proche de la
création d’une entreprise car
elle va créer un nouveau
domaine d’activité stratégique,
avec ses règles, ses modalités,
ses clients. C’est une décision
importante.
lisation des affaires et des
marges.
- La quatrième phase est la
préparation du futur et le
renouvellement de l’offre car
rien n’est jamais acquis. Une
bonne vision du marché et des
attentes est alors nécessaire.
Les diagnostics stratégiques
sont alors utiles.
Existe-t-il une méthode ?
Un processus oui, avec beaucoup d’itérations car on
apprend à développer tout en
se diversifiant.
C’est un cycle long de plusieurs
années et c’est un processus
en spirale : ( schéma ci-contre)
C’est une banalité de dire qu’il
existe quatre grandes phases
dans la maîtrise d’une offre
nouvelle.
- La première phase, la préparation, est souvent désordonnée, ce qui normal. Elle permet
d’aboutir à un projet d’affaire,
parfois soumis à une demande
de financement OSEO. Je veux
rappeler dans cet article l’importance de cette préparation.
- La deuxième phase correspond à la conception développement et il faut faire appel à
un processus plus linéaire et
organisé pour définir le produit.
Des dispositifs comme APPIC
innovation ( www.apic-innovation.com) aident considérablement à cette maîtrise.
- La troisième phase est la réa-
Alors, quel est le point
de départ de la spirale ?
Il est difficile pour un sous traitant de devenir visionnaire sur
un nouveau marché, notamment grand public, parce que
sa propre expérience dans ce
marché est très faible : les succès réels ont souvent débuté
par des rencontres, par des
hasards, on a envie dire par de
la chance… Il faut décoller à
partir du concret, des opportunités, souvent par des rencontres de personne à personne.
Mais le point de départ de l’idée
est souvent simple, évident…
c’est alors un bon signe.
Comment favoriser la chance
dans cette phase de démarrage ?
C’est un vrai sujet ! Autrefois
personne ne s’intéressait à
cela. Maintenant les consul-
tants, les agences arrivent à
donner des points de repères,
des balises pour favoriser la
chance en conjuguant l’expérience à des travaux dits académiques.
Créer un produit propre ne ressemble plus à l’expédition de
Christophe Colomb : il existe
des phares, des systèmes de
prévisions météo.
Dans notre région, des écoles
comme GEM1 ou EM LYON2, le
laboratoire de sociologie de
UJFG 3 ont fait des apports
considérables et sont de véritables phares qui éclairent les
routes. Mon rôle de conseil est
de savoir utiliser des instruments parfois très conceptuels
pour fournir des cartes et des
positionnements en temps réel.
Mais malgré tout, cela reste
toujours une aventure avec
ses difficultés qu’il faut
apprendre à traverser.
En tant qu’expert OSEO, je sais
qu’un projet a plus de chances
de réussir lorsque l’équipe a
su franchir « la vallée du désespoir ». Pour cette raison, le
choix de l’opportunité est
important : elle doit plaire et
rester un stimulant dans les
moments durs.
Concrètement comment réussir cette phase de préparation
du projet ?
Nous allons rencontrer plusieurs étapes. Favoriser la
chance. Maquetter l’objet
technique. Ecouter la voix des
clients. Elargir l’équipe. Réaliser le plan d’affaire.
Favoriser la chance :
quelques modalités…
parmi bien d’autres
Traquer les signaux faibles c'està-dire les alertes précoces :
Certains dirigeants auraient ils
la capacité de prévoir l’avenir ?
A partir d’expériences, Sylvie
BIANCO nous explique comment certains dirigeants
savent utiliser des alertes qui
présentent apparemment peu
de structure : ce sont des
alertes fragmentaires, d’une
faible visibilité, peu familières,
d’une faible utilité immédiate
etc. Ces dirigeants sont capables de s’en saisir de les
confronter à d’autres informations pour leur donner du sens.
Je dis souvent que, autour de
nous, « nous disposons déjà des
réponses à des questions que
nous ne nous posons pas
encore » , ce sont ces alertes
sous forme de flashs… Il faut,
pour les percevoir, garder un
regard toujours neuf et se
« défaire constamment des certitudes » ;
1 : Grenoble Ecole de
Management. Sylvie BIANCO,
Daniel RAY …
2 : Ecole de Management de
Lyon. Paul MILLEZ
3 : Université Joseph Fourier.
Travaux sur l’usage de Philippe
MALLEIN
n°69 • Juillet/Août 2010 Plastilien
35
S T R A T É G I E
pound, à injecter des SEBS en
shore zéro, pour réaliser des
coussinets de confort.
Inventer avec les moyens disponibles localement : chez FDI
un petit atelier permet de tester, maquetter, construire des
objets . Avec quelques moules
prototypes en aluminium, des
polymères de coulée, il est
possible de réaliser de nombreuses variantes de solutions. Nous faisons les essais
à partir de matières proposées
dans un environnement très
proche souvent à moins de
deux heures de route : SEBS,
latex naturel, PUR thermoplastiques ou thermo durs… Notre
Région est exceptionnelle de
ce point de vue et des
agences comme ARDI Matériaux favorisent les ouvertures
techniques.
Maquette de lampe en résine
C’est ainsi que nous avons pu
entamer des recherches sur de
nouvelles diffusions de la
lumière dans les polycarbonates bien avant l’arrivée massive des Leds dans l’automobile. Pourtant au départ
l’approche était dénuée de sens
mais des sérigraphies luminescentes pour de l’affichage commercial nous avaient intrigué.
Mobiliser ses ambassadeurs :
Les ambassadeurs sont les
personnes qui vont parler de
votre entreprise en termes
justes. Il y a peu de temps,
j’étais dans un centre d’ergothérapie et lorsqu’un cadre
m’a parlé d’un outil de rééducation réalisé avec des technologies coûteuses, j’ai immédiatement pensé à la société
FDI pour engager une groupe
de travail sur cet objet. Je suis
« ambassadeur FDI » parce
que je connais bien la réactivité de mon client sur certains
sujets et sa stratégie.
Il est intéressant de se poser
cette question : quels sont
mes ambassadeurs, comment
suis-je disponible pour eux,
que savent ils de mon affaire
et surtout de mes attentes, et
enfin comment sont ils récompensés ?
36
Plastilien Juillet/Août 2010 • n°69
Réaliser des rapports d’étonnement :
Il est possible de s’étonner
partout : En dehors des heures
de travail, en vacances,
devant les linéaires… Ainsi
l’usage des matières plastiques est un sujet d’étonnement dans beaucoup de produits grands publics. ALLIZÉPLASTURGIE a d’ailleurs
beaucoup investi sur ce sujet.
Pendant le travail : les retours
de non qualité, les insatisfactions clients sont des mines à
exploiter à condition de « changer de regard et de traitement ».
Un prospect m’avait interrogé
sur le thème suivant : « nous
fabriquons des vêtements de
sport avec des textiles de qualité mais nous constatons souvent des dégorgements : pouvez nous aider à construire
une petit laboratoire de
contrôle qualité des textiles
achetés ? » Je lui ai immédiatement proposé de réaliser
une étiquette de traçabilité,
cousue sur le vêtement pour
contrôler à l’usage le respect
des préconisations de lavage.
Nous avons ainsi transformé
l’investissement dans procédure coûteuse en un produit
physique qui apporte un ser-
vice… notamment au détaillant.
Une bonne R&D commence
par une bonne question !
Maquetter l’objet
technique avec « ce
qui est à portée
de main ».
Oser dépasser les limites : un
spécialiste de la plasturgie
saura aller au-delà des limites
connues de son procédé, c’est
l’une de ses forces et sa
valeur ajoutée. Ainsi FDI a été
la première société ; en liaison
avec son fournisseur de com-
L’heure des « monstres ». A ce
stade, il est peu utile d’investir
dans des calculs complexes.
Nous restons au niveau des
ordres de grandeur pour définir l’invention, avec un « monstre de laboratoire ». Il existe
quelques rares bureaux
d’étude susceptibles de vous
aider à ce stade pour co
concevoir et réaliser en
quelques journées, une
maquette, un objet fonctionnel.
Investir pour réduire les incertitudes les plus fortes. Dans les
inventions, la solution technique se trouve souvent dans
un mixte entre système mécanique, matériaux, jeux des surfaces, systèmes d’assemblages, aspects sensoriels…
Le savoir du concepteur plasturgiste est conjuguer tout
cela en une seule pièce : les
assemblages par des clips, les
frottements fonctionnels par
S T R A T É G I E
de bonnes tolérances, les
contraintes structurelles par
les bons renforts, les attentes
sensorielles par des préparations de surface des moules…
Donc si le savoir-faire technique est élevé, si l‘incertitude
technique est faible il faut, à
contrario, éviter de démontrer
une faisabilité technique par
un investissement en outillages avant la phase conception. S’il reste des incertitudes
techniques, on peut les évaluer ou les réduire en partie
mais vraiment à moindre coût.
Il est aujourd’hui assez facile
de faire financer les coûts des
études technologiques dans la
phase suivante.
Le vrai risque. A ce stade de la
préparation du projet , il est
indispensable de protéger son
invention mais on peut éviter
de surinvestir dans l’objet
technique, dans une esthétique de forme ou des démonstrations avec des outillages. Le
vrai risque est celui de « passer en autoallumage» ou «auto
centré» et isolé des besoins
des clients, des partenaires
potentiels, des ressources
technologiques externes…
très exigeants, surtout en ce
moment…
Pour tester les clients, de simples croquis sont parfois suffisants, n’investissez pas encore
dans un design coûteux.
En retour d’écoute , les fonctionnalités proposées par votre
invention pourront se classer en
cinq niveaux de satisfaction4 …
• Indifférence, cela arrive souvent,
• Rejet des fonctionnalités :
cela arrive aussi,
• Nécessaire et normal ; ce qui
signifie que le client n’est pas
prêt à investir un euro,
L’objectif de ces écoutes est
de révéler un centre d’usage
client, les fonctionnalités
déterminantes et de surtout
savoir sur quoi il faudra investir dans le produit !
externes (études techniques et
commerciales),
 les alliés qui partagent les
risques (investissements +
résultats),
 les financiers : banques,
OSEO…
 le commando ou force de
renseignement commerciale
en avant vente,
 etc..
FDI est une TPI de 12 personnes en intra et 7 collaborateurs externes réguliers, 2
alliés fournisseurs, 3 financeurs, 2 ambassadeurs…
Transformer le projet
en un plan d’affaire
Le modèle OSEO a le mérite
d’une bonne exigence formelle. Nous voulons attirer l’attention :
Si vous connaissez mal votre
marché, si votre invention modifie les usages, si l’offre est nouvelle, passez en mode « écoute
du client… » pour réduire l’incertitude commerciale.
• Attractive : cela surprendra
mais l’invention sera une nouveauté de courte durée de vie
• Central dans l’usage : ce qui
signifie que votre invention
apporte une fonctionnalité
déterminante et peut devenir
une innovation.
Ecouter la voix
du client
Donc avec un tel filtre de la
part des clients, la porte est
étroite !
Pourquoi faire ? L’objectif de
l’écoute est de transformer un
« objet technique à forte valeur
brevet » en « un objet fonctionnel à forte valeur d’usage ». La
valeur d’usage est une notion
qui renvoie à la satisfaction du
client, mais les clients sont
Il existe deux approches :
- L’écoute collective ou « Focus
groupe » que je ne pratique
plus. On peut trouver des focus
groupe pour 2 500 €.
- L’écoute individuelle que j’utilise à partir de ma propre
méthodologie. Les coûts proposés par les cabinets peuvent
aller de 4 000 à 20 000 €, suivant la qualité des signatures
des deux parties, le champ de
l’enquête…
Toutes les méthodes d’écoute
amont sont regroupées sous le
nom de conception en écoute
des marchés ou CEM.
4 : Méthode du professeur
japonais KANO
Etendre l’entreprise
pour conquérir
Cet aspect est souvent peu
décrit : pourtant les meilleurs
innovateurs ont su coopérer,
généralement discrètement,
avec un réseau étendu. Vous
pouvez véritablement évaluer
votre force de conquête en
vous rappelant les personnes
qui jouent ces rôles et leur
niveau d’activité.
Ces rôles n’ont rien à voir avec
le statut professionnel, privé
ou public des personnes
concernées :
 les ambassadeurs, voir plus
haut,
 les collaborateurs internes,
Sur les investissements :
- En général, les investissements techniques sont bien
évalués, notamment parce
qu’ils rentrent dans les
assiettes de financement.
- Les investissements commerciaux sont, eux, généralement
sous évalués. Si vous êtes
nouvel entrant dans un marché, l’investissement commercial sera à bien évaluer, c’est
le fameux ticket d’entrée commercial.
Sur le modèle d’affaire :
J’invite mes clients, dirigeants
de PMI, à rester prudents
devant les modèles qui leur
sont présentés lors de conférences brillantes : NINTENDO,
APPLE, SWATCH, DECATHLON… peuvent bousculer les
codes du marché et des
usages parce que ces
marques ont la légitimité pour
le faire. Qui pouvait présenter
une voiture à deux places, une
tente deux secondes qui ne
n°69 • Juillet/Août 2010 Plastilien
37
S T R A T É G I E
rentre pas dans un sac à dos,
des produits « atypiques »,
sinon des marques connues et
légitimes ? Si vous êtes nouvel
entrant sur un marché, votre
capacité à modifier les usages
est plus limitée, vous devrez
utiliser d’autres codes stratégiques pour porter votre innovation et vous introduire.
dans un désir collectif
de réussite. A ce stade c’est
« go – no go » mais les investissements ont été limités.
Rappelons-nous que la valeur
perçue d’une innovation
dépend beaucoup du porteur…
Pourquoi parlez vous si peu
d’innovation dans cet article ?
Parce que, bien souvent, on
perd de vue que, si l’on est
nouvel entrant, il faut d’abord
« mettre un pied dans le marché ». Ne pas confondre diversification et innovation.
client. Le client découvre
d’abord la valeur d’image par
la communication produit, puis
la valeur perçue sur le
linéaire, puis la valeur d’usage
en employant le produit.
En résumé ?
Suivre la route de la valeur
conduit à la fidélisation du
Le concepteur travaille en
sens inverse : détermine la
valeur d’usage en phase pré-
Où en est-on à la fin de cette
phase ?
Le dirigeant est passé du désir
personnel à l’idée puis à l’objet technique puis à l’objet
fonctionnel avec des perspectives d’affaires. Il a défini son
projet et mobilisé une équipe
Si c’est « yes ! » la phase suivante de « conception développement » va transformer
cet objet fonctionnel en un
véritable produit.
Plastique,
le matériau du XXIe siècle
paration du projet, investi sur
la valeur perçue en conception développement, investi
sur la valeur d’image dans le
lancement commercial.
Pas étonnant
que les plastiques
soient le matériau
du XXIe siècle !
Depuis que le premier d’entre eux a été mis au point, il y
a environ un siècle, les plastiques ont révolutionné notre
vie quotidienne.
La communication, les voyages, les loisirs, l’habitat, l’hygiène, la santé ou bien encore la protection de l’environnement, toutes les activités humaines sont redevables à ce
matériau.
Car les plastiques nous rendent la vie plus confortable et
parfois plus agréable et, en plus, ils sont bien meilleurs
pour l’environnement qu’on ne le croit.
Chaque jour, les chercheurs continuent d’élargir les frontières du savoir, des nano technologies à la médecine, et
dans tous les domaines où les plastiques peuvent nous
aider. Ils travaillent sur des solutions que nous sommes
encore incapables d’imaginer, mais qui feront, bientôt,
notre quotidien.
38
Plastilien Juillet/Août 2010 • n°69
ALLIZÉ-PLASTURGIE
Nouvelle énergie
Capteur d'innovations
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l'énergie d'Allizé-Plasturgie
c'est l'accélérateur de votre développement.
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O R G A N I S A T I O N
Yvon MOUGIN
• CAP Entreprise •
Le Lean Management
entrepreneurs. Aux Etats Unis,
au début du 20ème siècle,
apparait l’OST (Organisation
Scientifique du Travail) qui
fonde les bases de cette
recherche. La composante
chargée d’optimiser et de standardiser le travail de l’ouvrier
est le service Méthodes. L’objectif est de produire des
objets à faible coût. Les outils
de cette fonction support sont :
Vite fait et bien fait
La recherche de la productivité (aujourd'hui nous utiliserions pudiquement le terme de
performance) est une préoccupation naturelle de toute
organisation humaine et cela
commence par les plus
petites. Un artisan pâtissier
qui met deux heures pour faire
une tarte aux fraises sera
obligé de la vendre 60 euros
pour se faire un salaire correct. Or à ce prix là, il n’en vendra pas beaucoup et il devra,
soit changer de métier, soit se
débrouiller pour élaborer sa
pâtisserie plus rapidement
(sans détériorer la qualité bien
entendu).
• L’analyse de procédés pour
identifier les opérations et la
chronologie d’une fabrication.
• L’analyse de poste pour identifier les gestes nécessaires
pour une opération.
• Les observations instantanées pour déterminer l’occupation des équipements et des
personnes.
• Le chronométrage pour
mesurer les temps de travail.
Avec l’avènement des industries et de l’économie de marché, cette recherche est devenue une obsession des
• Le MTM (Méthod Time Measurment) pour évaluer les
temps de travail à partir de
standards prédéterminés, etc.
Ces méthodes analysent le
détail des opérations de production et permettent une
organisation du travail de série.
Ces outils sont efficaces dans
un environnement stable avec
des produits dont la durée de
vie est longue et dont la taille
des séries est importante.
Toutes les entreprises des
pays industrialisés ont mis en
œuvre ces méthodes tout au
long du vingtième siècle
jusque dans les années quatre-vingts.
Le soleil se lève
La recherche de la productiVALEUR
AJOUTÉE
CLIENTS
LES GASPILLAGES
ATTENTES
PRODUCTION
EXCESSIVE
MANUTENTION
PRODUCTION
DÉFECTUEUSE
MOUVEMENTS
INUTILES
TRANSPORTS
STOCKS
LES OUTILS
FLUX TIRÉ
SMED
40
RÉSOLUTIONS
DE PROBLÈMES
MISE EN LIGNE
Plastilien Juillet/Août 2010 • n°69
TPM
KANBAN
ISO 90001
vité s’est radicalisée dans les
années septante (comme
disent nos amis Suisses) avec
l’arrivée des japonaiseries en
Europe (et principalement des
automobiles). Les japonais
étaient - comme nous l’avons
toujours été en France et
comme nous le sommes toujours - sans richesse naturelle.
Or un pays, c’est comme un
être humain. Celui qui nait
sans le sou est obligé de travailler pour gagner sa vie. Ils
l’ont compris et ils ont fait de
la recherche systématique de
la performance un dogme
absolu, celui du Lean Management. Nous, occidentaux,
prenons alors conscience des
techniques et des outils qui
leur permettent de produire
des objets de bonne qualité à
des prix concurrentiels et principalement dans le secteur
automobile.
Lean signifiant « maigre » en
Anglais, le Lean Management
est la chasse aux travaux sans
valeur ajoutée. Le terme de
« Lean » a été inventé par le
MIT (Massachussetts Institute
of Technology) en 1987 après
que ce concept ait fait son
apparition sur le sol américain
via l’implantation d’usines
Toyota. Le Lean est né au
Japon en 1972 dans cette
entreprise, après une vingtaine d’années de gestation et
de mise en œuvre dans toute
la chaine de production. Audelà d’un simple concept, il
Une athlète compacte
ENGEL duo pico
Nouve
au:
co –
duo pi nible
L
E
G
N
E
ispo
.
nant d
mainte ir de 350 tns
t
r
a
àp
Un maximum de puissance dans un minimum d’espace. Voici ce qui fait depuis des
années le succés des machines ENGEL duo. ENGEL duo pico introduit désormais
les performances éprouvées des grosses machines à partir de 350 tonnes de force
de fermeture.
> encombrement minimal grâce au système de fermeture à deux plateaux compact
> fiabilité et qualité des pièces moulées grâce à un guidage des plateaux stable et
à un parallélisme hautement précis
> la machine à deux plateaux la plus rapide du marché avec un temps de cycle à
vide de seulement 2,5 secondes
> évolutive grâce à de nombreuses options telles que plateaux élargis et combi M
powerful inside. compact outside. pico.
La nouvelle petite ENGEL duo.
be the first.
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O R G A N I S A T I O N
s’agit en fait d’une école de
gestion nommée TPS (Toyota
Production System).
LEAN
La pensée « Lean »
La pensée « Lean » s’appuie
sur quatre niveaux d’analyse
qui sont :
La valeur
• Une valeur ajoutée identifiée
du point de vue du client et un
écoulement de cette valeur
tout au long de la chaîne de
production (Zéro stock).
L’organisation de la production
• Une production en flux tiré
selon la demande réelle du
client et non en flux poussé
selon des prévisions de ventes.
• Une standardisation des
tâches et la suppression de
celles sans valeur ajoutée.
• Un partenariat avec les fournisseurs pour les associer aux
méthodes.
La valeur
L’organisation
de la production
Le management
La valeur ajoutée
Flux tiré
Elimination
des problèmes
Long terme
Chaîne de valeurs
Standardisation
des tâches
Implication
des personnes
Excellence
Le Lean est plus qu’une approche organisationnelle
celles-ci ne sont pas gratuites.
Il faut donc que nous définissions ce qu’est la valeur ajoutée car il ne s’agit pas de celle
des comptables (honorable
profession au demeurant).
un euro mais il a apporté une
valeur (esthétique) audit objet.
Le poste de travail suivant est
tenu par un collègue dont la
tâche consiste à transporter le
stylo que je viens de décorer
La recherche de la valeur ajoutée
Marge
Le management
• Une élimination des causes
réelles des problèmes dès que
ceux-ci apparaissent.
• Une implication des personnels dans cette chasse au gaspillage en organisant des chantiers d’amélioration continue
(Kaizen).
• Un management par le terrain
car c’est « celui qui fait qui sait ».
• Des décisions par consensus.
La stratégie
• Une prédilection pour les
enjeux du long terme.
• Une recherche permanente
de l’excellence.
La recherche
de valeur ajoutée
C’est le postulat de base de la
pensée Lean. Toute activité
met en œuvre des ressources
humaines et matérielles et
42
Plastilien Juillet/Août 2010 • n°69
La stratégie
Transports
Manutentions
Coût
de revient
Marge
idéale
Non qualité
N
Prix
de vente
Stocks
Production
P
au plus juste
Pour être clair, prenons un
exemple : Je suis ouvrier et je
travaille dans une entreprise
qui produit des stylos feutres.
Mon boulot consiste à déposer
un film sur le corps du stylo
pour le décorer. Cette tâche
dure une minute est cela correspond à un coût d’un euro
(mon salaire et les charges).
Avant que le stylo n’arrive sur
mon poste, il est noir. Après
mon intervention, il est décoré
joliment. Mon travail a couté
Valeur
ajoutée
Coût de
revient
idéal
vers un magasin de stockage.
Ce travail duré également une
minute et coûte en conséquence un euro (comme le
mien). Lorsque cette action est
terminée, le prix de revient du
stylo a augmenté d’un euro
mais sa valeur n’a pas changé.
L’objet est le même après ce
déplacement qu’avant.
Première conclusion : mon
opération coûte un euro et
apporte une valeur, celle de
mon collègue coûte un euro et
n’apporte aucune valeur.
Seconde conclusion et credo
du Lean : il faut supprimer tous
les travaux sans valeur ajoutée
autrement dit les gaspillages
(Muda en Japonais). En production, ils sont légion. Par
exemple les manutentions, les
réglages de machines, les
stockages, les contrôles, la
supervision. L’école du Lean en
propose sept catégories qui
sont : Productions excessives,
attentes, transports et manutentions inutiles, stocks, mouvements inutiles et productions
défectueuses.
L’implication des
personnels du terrain
La performance se concrétise
sur le terrain en production.
Avec notre système hiérarchique et le management descendant (c’est le chef qui sait
et qui commande) et avec l’héritage Taylorien des siècles
précédents (c’est l’ingénieur
qui pense et qui organise),
nous avons beaucoup de mal à
donner de l’initiative et de l’autonomie aux gens de terrain. Or
O R G A N I S A T I O N
le Lean implique avant tout un
changement fondamental d’attitude.
Tout un chacun à son poste
doit se rappeler que la productivité se matérialise dans les
fonctions de production et que,
en conséquence, tout le monde
doit travailler pour faciliter la
tâche de ceux qui sont au front.
Pour expliquer cette relation
nouvelle, on pourrait établir un
parallèle avec les courses de
Formule 1. La voiture représente l’équipement de l’entreprise, ses machines et le pilote
représentent le personnel de
production. L’assistance technique, qui est très organisée et
surtout très visible lors des
arrêts des véhicules aux
stands, serait représentée par
les
services
supports
(méthodes, qualité, logistique,
informatique, achats, etc.).
Dans les entreprises, à l’instar
d’une compétition de F1, ces
services doivent réellement
apporter une aide à la production et mettre toutes leurs compétences à son service. C’est
la voiture et le pilote qui
gagnent la course (et l’argent).
La pensée Lean se différencie
ainsi fondamentalement de
l’école américaine (ancienne)
de l’OST avec ses techniciens
qui implantent les machines,
organisent les postes de travail
sans concertation avec le personnel de base.
Le Lean en production
Historiquement, le Lean a
d’abord concerné l’organisation des ateliers de production.
C’est le concept des cinq zéro
(stock, papier, défaut, délai,
panne) que l’on met en place.
De nombreux outils sont inventés, principalement au Japon,
pour aider les personnels de
tous niveaux à chasser les gaspillages :
• Le kanban qui est un système
de production en flux tiré
signalant à l’aide d’étiquettes
les besoins des opérations en
aval à partir de la livraison au
client.
• Les méthodes de résolution
de problèmes qui utilisent des
techniques simples d’identification, d’analyse des causes et
de mise en œuvre de plans
d’actions.
• Les 5S (Seiri : débarrasser,
Seiton : ranger, Seiso : nettoyer, Seiketsu : ordre, Shitsuké : rigueur) qui apportent
propreté et rangement et éliminent les temps perdus en
recherche d’outils.
• Le SMED (Single Minute
Exchange Die) qui permet des
réglages rapides et réduit les
temps de changement de série.
• La TPM (Total Productive
Maintenance) qui permet d’optimiser
le
rapport
homme/machine dans les ateliers de production automatique.
• Le KJ (du nom de son inventeur Kawakita JIRO) ou diagramme d’affinités qui permet
d’exprimer concrètement des
problèmes complexes et ainsi
faciliter leur traitement.
Cette liste n’est pas exhaustive
bien entendu et n’est qu’un
aperçu de la panoplie des
méthodes mises à la disposition des sympathisants du Lean
Management.
Le Lean déborde aujourd'hui
de son lit d’origine (la production) car les entreprises qui
étaient auparavant constituées
essentiellement de main d’œuvre directe (ouvriers) comptent
de plus en plus de fonctions
support (main-d’œuvre indirecte). La complexité de notre
environnement socioécono-
mique nécessite de la logistique, de l’informatique, du
commercial, du marketing, de
la gestion de la qualité, de la
recherche et développement,
du management de ressources
humaines, etc. et il faut reconnaitre que, du point de vue du
Lean Management, ces activités de support sont à priori
sans valeur ajoutée. Bien
entendu, il est difficile de les
supprimer car elles doivent,
soit répondre à des exigences
réglementaires (comptabilité,
juridique, paie, santé et sécurité, etc.), soit permettre une
plus grande performance en
production. Or il s’avère que ce
sont dans ces activités que,
très souvent, les sources de
productivité sont les plus nombreuses. En effet, les fonctions
support ne peuvent être surveillées comme on le fait en
production à travers des indicateurs et des objectifs. Comment évaluer la performance
d’un service RH ou d’un service informatique ?
Les activités
de support ne
s’auto régulent pas
Les activités de main d’œuvre
directe ont déjà fait l’objet de
recherche de productivité à de
maintes et maintes reprises et
il ne reste pas grand chose à
gagner de ce coté. Cela ne
signifie pas que des améliorations ne sont pas encore possibles, mais ce n’est plus la priorité car, de plus, il existe un
phénomène qui limite de
manière naturelle le gaspillage
dans ce genre de travail.
Une activité qui ajoute de la
valeur (une activité de production) s’auto limite. Par exemple,
si nous prenons le cas d’un coiffeur, le travail à valeur ajoutée
est représenté par la coupe de
cheveux, le shampoing ou la
coloration. Même si le coiffeur
ou la coiffeuse ne travaillent pas
de façon performante, même
s’ils travaillent extrêmement
lentement, la tâche sera terminée à un moment ou à un autre.
Lorsque les cheveux auront été
lavés, l’opérateur ne va pas faire
un troisième ou un quatrième
shampoing. Lorsque les cheveux auront été coupés à la
taille souhaitée, le coiffeur ou la
coiffeuse aura terminé sa tâche.
Dans un autre registre, le garagiste ne démontera pas deux
fois la roue pour réparer la crevaison pour le plaisir. Ces activités s’auto limitent d’elles mêmes
parce que le travail direct a toujours un début et une fin.
A contrario, le travail indirect,
celui qui n’ajoute pas de valeur
peut être répété à l’infini. Le
comptable qui analyse les
résultats de la gestion de l’entreprise peut faire des milliers
de tableaux comparatifs, l’informaticien peut développer
des logiciels sans limite, le
technicien de surface nettoyer
et nettoyer encore, le manutentionnaire déplacer les
palettes d’une niche à une
autre, etc.
Avec le temps, ces fonctions
support ont souvent pris du
« gras » et le Lean commence à
s’intéresser à ces tâches qui
n’apportent pas une valeur
directe au client. Il existe maintenant du Lean Office qui
s’adressent aux activités de
services qu’elles soient privées ou publiques.
Aller de l’aval vers
l’amont
Il existe autant d’approches
Lean que de situations d’entreprises et il est difficile, voire
impossible, de proposer une
n°69 • Juillet/Août 2010 Plastilien
43
O R G A N I S A T I O N
méthode standard de mise en
place d’un Lean Management.
Outre des formations pour initier au concept, il est souvent
nécessaire de procéder à un
diagnostic pour identifier les
problèmes majeurs de l’entreprise afin de démarrer par une
mise en place d’outils adaptés.
Telle entreprise de plasturgie
qui connait des problèmes de
retard de production ne commencera pas un projet Lean de
la même manière qu’un bureau
d’études qui s’épuise dans des
devis avec des faibles taux de
retours.
Cependant, d’une manière
générale, nous pouvons, en
l’absence de problème grave,
proposer une approche classique consistant à démarrer
de l’aval par une identification
des exigences des clients
puisque c’est en fonction de
ces exigences que la valeur
ajoutée se définit. Tout ce qui
apporte une satisfaction aux
exigences est porteur de
valeur et tout ce qui est en
dehors est inutile.
Il faut donc appréhender le
Lean à travers une vue systémique de l’organisation. Il ne
sert à rien de réduire des
tâches qui semblent inutiles
sans se préoccuper de l’amont
et de l’aval. Chacun travaille
dans une chaîne de valeur qui
conduit au client et le principe
est de donner à celui-ci uniquement ce qu’il attend. Pas
plus pas moins.
En conséquence, le premier
constat à faire est d’identifier
parfaitement les exigences
des clients et des autres éléments contraignants de notre
milieu environnant s’il y a lieu
(réglementation, technologie,
etc.).
44
Plastilien Juillet/Août 2010 • n°69
Aller de l’aval vers l’amont
Fonction de
4ème niveau
Fonction d
2 ème niveaue
Fo
3 èmne ct
i
nivon d
ea e
u
Il s’agit de conserver les exigences
des clients tout au long de la chaîne
de production
de
on eau
i
t
nc iv
Fo ème n
2
Chaque fonction produit
ce qui est strictement
nécessaire
Fon
1 er ction
niv de
eau
Client
Ensuite, nous identifierons les
composantes (les services, les
fonctions, etc.) qui sont en «
front office » c'est-à-dire au
contact direct des clients et
qui fournissent les prestations
attendues.
Nous identifierons les sorties
de chacune des composantes
de l’organisation autrement dit
ce qui est livré au client. En
effet, nous devrons vérifier que
ce qui est produit par les composantes du « front office » correspond exactement à ce qui
est attendu par le client (ni plus,
ni moins). Si ce n’est pas le cas,
nous éliminerons alors tout ce
qui est superflu (la surqualité).
Puis, à partir des composantes
du « front office », nous remonterons en amont vers ceux qui
les alimentent en éléments
d’entrées (matières, informations, etc.). Nous demanderons
alors aux composantes du «
front office » de définir leurs
besoins stricts en éléments
entrants, ceux qui sont nécessaires pour leur permettre de
fournir leurs clients au plus
juste. Nous comparerons ces
besoins avec ce qui est fourni
par les fonctions ou services
en amont. Nous éliminerons
tout ce qui n’est pas utile ni
nécessaire.
Utiliser des outils
spécifiques
Plus tard, dans un second
temps, nous nous intéresserons au chemin parcouru par
les prestations effectuées (les
produits). Pour cela, il nous
faudra un décamètre, une
feuille et un crayon.
Lorsque nous aurons dessiné
le chemin parcouru par les
objets que nous produisons,
nous raccourcirons impitoyablement les circuits. Les chariots élévateurs, les stocks
intermédiaires, les manutentions et les transports en général sont des ennemis de la per-
formance. Nous mettrons en
œuvre des outils spécifiques
selon les problèmes constatés.
Si le désordre et la saleté sont
des ennemis majeurs, nous
aurons recours aux 5S. Si les
performances des machines
de productions sont défaillantes, nous aurons recours à
la TPM. Si les commandes des
clients diminuent en tailles et
si cela réduit la productivité de
l’atelier, nous ferons du SMED.
Si des stocks existent en production, nous mettrons les
machines et les postes de travail en ligne. Si les fonctions
supports n’apportent pas les
services attendus, nous agirons pour changer les
manières de travailler.
Les premiers outils que nous
utiliserons
dans
notre
recherche de productivité
seront des outils standards et
simples de résolution de problèmes auxquels tous les personnels auront été formés.
O R G A N I S A T I O N
Nous écouterons les collaborateurs qui sont au contact avec
les clients pour identifier les
problèmes qu’ils constatent et
subissent régulièrement et nous
les règlerons au fur et à mesure
de leur détection et en fonction
de leur importance. Nous agirons sur les causes pour éradiquer ces dysfonctionnements
de manière définitive.
Les autres outils particuliers
comme les 5S, le SMED, le
KANBAN ou la TPM demandent souvent des formations un
peu plus pointues et seront
sélectionnés et mis en œuvre
selon un plan d’actions global
et cohérent.
Changer
le management
Nous changerons la culture
des cadres et des agents de
maîtrise. Ils sont au service de
leurs personnels. Ils doivent
les former, les aider, à la
manière d’un capitaine d’une
équipe sportive qui est devant,
qui est derrière, qui est sur tous
les fronts et qui permet à son
équipe de donner la meilleure
performance.
Nous changerons la culture
des fonctions supports qui,
elles aussi, doivent être au service de la production.
Elles ne doivent produire que
des éléments qui aident les
fonctions de production à
accomplir leurs tâches au plus
juste. Il ne faut pas faire du
Lean que dans les fonctions de
production car il y a souvent
plus à gagner dans ces composantes là (support) que dans
celles que l’on organise depuis
des décennies (production).
La réduction des activités de
supervision (sans valeur ajou-
Changer le management
Production
Soutien du
management
Aides des
fonctions
support
Profits et
performance
tée je le crains) est conditionnée par une plus grande autonomie des personnels de terrain. Le Lean met à profit le
principe de subsidiarité qui
demande que les personnes
soient investies de l’autorité
nécessaire à résoudre les problèmes qu’ils sont amenés à
constater dans leur travail quotidien.
Autrement dit, il ne faut pas que
la hiérarchie soit consultée
chaque fois que quelque chose
ne se passe pas bien. Ce mode
de fonctionnement a donné
naissance aux équipes autonomes de productions qui, à
partir d’objectifs de production,
gèrent elles mêmes leur organisation du travail.
La mesure
de la performance
Toute l’efficacité d’une action
Lean dépendra de la fiabilité
des mesures des performances de l’entreprise. Actuellement, les mesures de productivité sont souvent suivies
par le biais de tableaux de bord
regroupant divers indicateurs.
L’un pour les coûts de production, un autre pour la qualité, un
troisième pour les délais, etc.
Dans ce contexte, il arrive souvent que des performances
soient améliorées sur certains
paramètres au détriment d’autres. On améliore les délais au
détriment de la qualité. On
améliore la productivité directe
au détriment de la sécurité, etc.
Il convient donc dans un premier temps d’installer des indicateurs synthétiques qui montrent une performance globale
(efficacité et efficience) dont
les variations dans le temps
indiqueront avec certitude une
amélioration de la performance
de l’entreprise.
Il faut rappeler en guise de
conclusion que c’est la production qui est responsable
des résultats obtenus (résultats économiques en termes
d’efficacité et d’efficience).
Les responsables de production doivent s’engager sur des
résultats et pour atteindre
ceux-ci, ils doivent se faire
aider par toutes les fonctions
support qui sont à leur service.
Etre responsable, c’est avoir le
souci des résultats et AGIR
pour que ces résultats soient
atteints ou tout au moins avoir
tous les efforts nécessaires en
ce sens.
Contact
Yvon MOUGIN
BLOG :
http://yvonmougin.blogspot.com
Nous installerons ces indicateurs synthétiques dans
chaque service concerné par
l’opération Lean (services
avals) sachant que cette opération devra se déployer
ensuite dans l’ensemble des
fonctions de l’entreprise.
La mesure des performances
Quantité
QUANTITÉ PRODUITE
et dans les coûts prévus
ET
dans les délais prévus
ET
conformes aux exigences
ET
sans accident
ET
sans panne
ETC.
Coûts
Délais
Conformité
Sécurité
Fiabilité
Mesurer la performance globale de l’organisation
tion
n°69 • Juillet/Août 2010 Plastilien
45
S O C I A L
Chantal BEDARRIDE
• Allizé-Plasturgie •
Les congés payés
en 2010
Thème d'actualité de l'été, les congés payés restent un sujet d'interrogation au sein
des entreprises.
Si les usages et les pratiques
en ce domaine varient d'une
société à l'autre, il existe des
règles communes à tous les
salariés, celles issues des articles L. 3141-1 à L. 3141-31 du
Code du travail.
La loi Aubry II du 19 janvier
2000 sur les 35 heures a
apporté des assouplissements
et des adaptations à ces dispositions. Elle a notamment
ouvert la possibilité pour les
salariés de prendre leurs
congés payés par anticipation
(sans attendre la fin de la
période de référence) ou de
les reporter.
La loi du 20 août 2008 a réduit
la durée minimale de travail de
un mois à 10 jours pour ouvrir
un droit à congé.
Enfin, l'ordre des départs en
congé doit tenir compte non
seulement de la situation de
famille des salariés mais également, le cas échéant, de leur
activité chez un ou plusieurs
autres employeurs.
À ces règles légales d'ordre
public régissant les congés
payés peuvent s'ajouter des
dispositions spécifiques,
issues de conventions et
46
Plastilien Juillet/Août 2010 • n°69
accords collectifs de branche
(la CCN de la Plasturgie de
comporte pas de contraintes
particulières) ou d'accords
d'entreprise, du contrat de travail ou d'un usage, plus favorables aux salariés.
communautaire proscrit l’existence d’une condition de
durée minimale d’activité pour
bénéficier d’un congé payé.
Une mise en conformité du
code du travail avec les prescriptions communautaires est
envisageable.
Droit à congés payés
10 jours de travail effectif
Cette durée s'apprécie indépendamment de l'horaire pratiqué.
Bénéficiaires
Tout salarié des établissements industriels, commerciaux, (...), a droit chaque
année à un congé payé à la
charge de l’employeur,
quelque soit son statut (donc y
compris les cadres dirigeants).
Ouverture du droit à congé
Le droit aux congés est ouvert
si le salarié a travaillé chez le
même employeur pendant un
temps équivalent à un minimum de 10 jours de travail
effectif (au lieu d'un mois,
avant la loi du 20 août 2008).
Cette période de 10 jours de
travail est un minimum. Le
salarié qui a travaillé moins de
10 jours dans l'entreprise n'a
droit à aucun congé payé
(sous réserve que le salarié ne
soit pas titulaire d’un CDD)
Remarque : la jurisprudence
Toutes les périodes de suspension de contrat, pendant
lesquelles aucun travail n’a
été accompli (arrêt maladie,
AT, maternité…) ne sont pas
prise en compte. Bien que la
loi assimile certaines périodes
d’absence à du temps de travail effectif pour déterminer la
durée du congé, ces mêmes
périodes ne sont pas prises en
compte pour déterminer l’ouverture du droit à congé.
Période de référence
Jusqu'à la loi du 20 août 2008,
l'article L. 3141-3 du code du
travail précisait que la durée
des congés était calculée
selon le nombre de mois de travail effectué au cours de l'année de référence. La mention
sur la période de référence a
été supprimée de l'article L.
3141-3 par la loi du 20 août 2008
qui fixe les conditions d'ouverture du droit à congé et les
modalités de calcul de la durée
de congés payés.
Concernant les modalités de
calcul de la durée des congés,
l'absence de toute mention à
une période de référence pour
le calcul de la durée du congé
pose problème. Il paraît difficile d'un point de vue pratique,
de ne plus se fonder sur une
période de référence pour
déterminer le nombre de
congés acquis par le salarié.
L'allusion à la période de référence est, par ailleurs, maintenue dans l’article R. 3141-3 du
code du travail : « Le point de
départ de la période prise en
compte pour le calcul du droit
au congé est fixé au 1er juin de
chaque année. ».
L'année de référence est en
général la période comprise
entre le 1 er juin de l'année
écoulée et le 31 mai de l'année courante.
La période de référence des
salariés entrés en cours d'année débute à leur date d'entrée.
Situations particulières
- Les salariés à temps partiel
S O C I A L
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ont les mêmes droits à congés
payés que les salariés travaillant à temps plein. Ainsi, même
réduite à deux ou trois heures,
leur journée de travail sera
considérée comme journée de
travail effectif pour l'application de la réglementation des
congés.
- Les salariées de retour d'un
congé de maternité ou d'adoption ont droit à leur congé payé
annuel, quelle que soit la
période de congés payés retenue par accord collectif ou par
l'employeur pour le personnel
de l'entreprise. Ainsi, les salariés dont le congé de maternité
ou d'adoption aura coïncidé
avec la période de prise des
congés payés applicable dans
l'entreprise pourront tout de
même prendre leurs congés
payés à leur retour dans l'en-
treprise, même si ladite
période est expirée.
- Les salariés sous CDD ont
droit à une indemnité compensatrice de congés payés au
titre du travail effectivement
accompli durant ce contrat,
quelle qu'ait été sa durée, dès
lors que le régime des congés
applicable dans l'entreprise ne
leur permet pas de les prendre
effectivement.
Durée légale
des congés
2,5 jours par mois de travail
Le salarié a droit à 2,5 jours
ouvrables par mois de travail
accompli au cours de l'année de
référence, soit 30 jours ouvrables ou cinq semaines pour une
année complète de travail.
La durée du congé s'obtient
donc en multipliant le nombre
de mois de travail par 2,5.
Si le nombre de jours ouvrables ainsi calculé n'est pas un
nombre entier, la durée du
congé est portée au nombre
immédiatement supérieur.
Ainsi, un salarié qui travaille
cinq mois a droit à 12,5 jours
arrondis à 13 jours de congés
payés.
Le salarié à temps partiel a
droit à un congé dont la durée
ne doit pas être réduite à proportion de son horaire et est
égale à celle d'un salarié à
temps plein.
Ce n'est qu'en cas d'absence
au cours de l'année de référence que la durée des congés
peut être réduite. Les salariés
d'une même entreprise peuvent ainsi ne pas avoir la même
durée de congés, dès lors
qu'ils ont été absents ou
embauchés en cours d'année.
Assimilation de certaines
absences
Pour le calcul de la durée des
congés, certaines périodes
d'absence sont assimilées à
du travail effectif, notamment :
- les congés payés de l'année
précédente ;
- les congés de maternité, de
paternité, d'adoption ;
- les repos compensateurs prévus en cas d'heures supplémentaires, les jours de repos
acquis au titre de la RTT ;
- les périodes de suspension du
contrat pour cause d’accident
du travail ou maladie professionnelle, dans la limite d'une
durée ininterrompue d'un an ;
n°69 • Juillet/Août 2010 Plastilien
47
S O C I A L
- les congés de formation, de
bilan de compétences, de formation économique, sociale et
syndicale ;
- le temps de formation des
représentants du personnel au
CHSCT ;
- les congés exceptionnels
pour événements familiaux.
Les autres périodes d'absence
ne sont pas légalement assimilées à des périodes de travail
effectif pour la détermination de
la durée du congé : par exemple, les absences pour maladie,
ou encore les arrêts de travail
pour accident de trajet.
Attention : la durée des
périodes de chômage partiel
doit être prise en compte en
totalité pour le calcul de la
durée des congés payés,
jusqu’au 1er janvier 2011. Cette
dérogation ne s’applique
qu’aux entreprises adhérentes
de fédérations relevant du
Medef, de la CGPME et de
l’UPA., en application de l’ANI
8 oct. 2009 étendu par arr. 15
déc. 2009 : JO, 27 déc.
Dates de départ
en congés
Période des congés
La période de congés payés
est fixée par les conventions
ou accords collectifs de travail, ou à défaut, par l'employeur, en se référant aux
usages et après avis des délégués du personnel et du
comité d’entreprise.
La période des congés payés
doit comprendre dans tous les
cas la période du 1er mai au 31
octobre de chaque année.
L'employeur doit porter à la
connaissance du personnel la
période de congés payés au
48
Plastilien Juillet/Août 2010 • n°69
moins deux mois avant le
début de celle-ci.
Congé proncipal
et cinquième semaine
Ordre des départs en congés
Pour déterminer l'ordre des
départs en congés et en application du code du travail, l'employeur doit tenir compte :
- la situation familiale du salarié ;
- la durée de services (ancienneté) ;
- et son activité chez un ou
plusieurs autres employeurs.
Les congés payés doivent être
pris au moins en deux fois : un
congé principal, d'une part, et
une cinquième semaine, d'autre part, qui, en principe, ne
doit pas être accolée aux quatre autres. Le congé principal
peut, lui-même, être fractionné.
Modification de la période ou
de l'ordre des départs
Sauf circonstances exceptionnelles (raisons impérieuses de service pour l’employeur), l'ordre et les dates
de départ fixés par l'employeur ne peuvent pas être
modifiés par lui moins d’un
mois avant la date prévue du
départ.
Respect des dates par les
salariés
Le salarié doit respecter les
dates de départ et de retour
fixées par son employeur. Un
départ sans l'accord de son
employeur, comme un retour
tardif, peuvent constituer une
cause de sanction disciplinaire, pouvant aller jusqu’au
licenciement pour faute grave
et ce, quelles que soient les
conséquences qui en découlent pour l’entreprise.
Congés par anticipation
Dès lors qu'il a travaillé pendant au moins quatre
semaines, le salarié peut prendre les congés payés qu'il a
acquis « dès l’ouverture des
droits », sans attendre la
période du 1er mai au 31 octobre suivant l'année d'acquisition des congés.
Il doit cependant obtenir l’accord de son employeur.
Congé principal
Le congé principal pouvant
être pris en une seule fois ne
peut dépasser 24 jours ouvrables. Il peut être dérogé individuellement à cette disposition
pour les salariés qui justifient
de contraintes géographiques
particulières.
Ce congé doit être pris entre le
1er mai et le 31 octobre.
Si le congé principal ne
dépasse pas 12 jours ouvrables, il doit être pris en
continu.
Si le congé principal a une
durée supérieure à 12 jours
ouvrables et au plus égale à 24
jours ouvrables, il peut être
fractionné par l'employeur
avec l’accord du salarié.
Dans ce cas, le salarié doit
prendre au moins 12 jours
ouvrables en continu, compris
entre deux jours de repos hebdomadaires et ce, entre le 1er
mai et le 31 octobre. Les jours
de congés restants peuvent
être pris en une ou plusieurs
fois en dehors de cette
période.
Le fractionnement du congé
principal ouvre droit à l'attribution de :
- un jour ouvrable de congé
supplémentaires lorsque le
nombre de jours de congés
pris en dehors de la période
(1er novembre - 30 avril) est
compris entre trois et cinq
jours ;
- deux jours ouvrables lorsque
ce nombre est au moins égal à
six.
L'employeur est ainsi en droit
de subordonner son accord à
la prise du congé au-delà du
31 octobre, à la renonciation
par le salarié aux jours supplémentaires de congé. La
renonciation doit résulter d'un
accord individuel exprès du
salarié ou d’un accord d’entreprise.
En tout état de cause, la
renonciation aux jours supplémentaires ne se présume pas,
et l'employeur doit en rapporter la preuve, c'est-à-dire
fournir un écrit
Cinquième semaine de congé
Sauf contraintes géographiques particulières, la cinquième semaine ne doit pas
être accolée aux quatre autres.
Cependant, un accord individuel entre employeur et salarié est toujours possible.
La cinquième semaine de
congés payés peut être prise
en dehors de la période légale
du 1er mai au 31 octobre.
Elle peut être, elle-même, fractionnée, notamment à la
demande de l'employeur lors
d'une fermeture d'entreprise.
Ce fractionnement n'ouvre pas
droit à des jours de congé supplémentaires.
Décompte des jours
de congés
La loi prévoit que les jours de
congés sont calculés en jours
ouvrables. Mais le décompte
peut aussi être effectué en
jours ouvrés.
S O C I A L
Calcul en jours ouvrables
Sont considérés comme jours
ouvrables tous les jours de la
semaine, à l' exception du jour
de repos hebdomadaire
(généralement le dimanche) et
des jours fériés légaux non
travaillés.
Calcul en jours ouvrés
Si la loi prévoit le décompte en
jours ouvrables, l'employeur
peut cependant décider de
calculer les congés payés en
jours ouvrés, c'est-à-dire en
jours normalement travaillés
dans l'entreprise, à condition
que ce mode de calcul garantisse au salarié des droits au
moins égaux à ceux résultant
de la loi.
Salariés à temps partiel
Pour les salariés à temps partiel, qui ont les mêmes droits à
congé que les salariés à temps
plein, le décompte s'effectue
comme pour ces derniers.
Exemple : Lorsque le décompte
des congés se fait en jours
ouvrés, le nombre de jours de
congés pris par le salarié est
égal au nombre de jours d'ouverture de l'entreprise couvrant sa période de congés.
Lorsque l'horaire de travail est
réparti sur 5 jours, une
semaine de congés du lundi
au dimanche comporte 5 jours
ouvrés. Lorsqu'un salarié à
temps partiel ne travaille que
sur 4 jours, il a droit à 25 jours
ouvrés de congés et, il lui sera
décompté 5 jours ouvrés de
congés lorsqu’il prend une
semaine de vacances.
Indemnité de congés
payés
Pendant les congés payés, le
salarié a droit à une indemnité :
l'indemnité de congés payés.
Celle-ci doit être calculée de
deux manières, le mode de
calcul le plus favorable au
salarié devant être retenu :
- soit un dixième de la rémunération brute totale perçue par
le salarié entre le 1 er juin de
l'année précédente et le 31
mai de l'année en cours ;
- soit le salaire qu'il aurait
perçu si, au lieu d'être en
congé, il avait travaillé.
Les dispositions du Code du
travail qui déterminent le
mode de calcul de l'indemnité
de congés payés sont d'ordre
public.
La règle du dixième
L'indemnité est égale au
dixième de la rémunération
totale perçue par le salarié
entre le 1er juin de l'année précédente et le 31 mai de l'année en cours.
La rémunération annuelle
comprend le salaire brut,
avant déduction des charges
sociales, et tous les accessoires ayant le caractère de
salaire. Sont ainsi inclus dans
cette rémunération :
- l’indemnité de congés payés
de l'année précédente, les
indemnités afférentes au
repos compensateur ;
- le salaire fictif correspondant à des périodes de repos
ou d'inactivité assimilées à un
temps de travail ;
- les majorations de salaire
pour heures supplémentaires,
travail de nuit ou travail le
dimanche ;
- les indemnités allouées pour
le repos d'un jour férié ;
- les avantages accessoires et
des prestations en nature dont
le salarié ne continuerait pas
à jouir pendant la durée de son
congé.
Le code du travail et la jurisprudence exclut du salaire de
référence certains éléments,
notamment :
- les remboursements de frais
professionnels réellement
exposés par le salarié qui ont
disparu pendant la période de
congés. Il peut s'agir de
primes de transport, de primes
de panier destinées à rembourser les frais engagés.
- les primes et gratifications
versées globalement couvrant
l'ensemble de l'année, période
de travail et période de
congés. Les inclure dans le
calcul de l'indemnité de
congés aboutirait à les faire
payer partiellement une
seconde fois. Il peut s'agir des
primes suivantes : mois double, 13 e mois, pourcentages
sur le chiffre d'affaires, primes
de récompense, primes d'assiduité et de rendement,
primes forfaitaires, primes
exceptionnelles ;
- les primes d'intéressement
et de participation aux résultats de l'entreprise, car elles
ne constituent pas une rémunération.
le plus favorable au salarié.
Il appartient à l'employeur
d'établir une comparaison
entre les deux modes de calcul pour chaque salarié.
Le maintien du salaire
Le salarié doit recevoir la
rémunération qu'il aurait perçue s'il avait travaillé pendant
cette période. Le salaire maintenu se calcule à la fois :
- en fonction du salaire gagné
pendant la période précédant
le congé ;
- et de la durée du travail
effectif de l'établissement.
La période à retenir est celle
qui précède immédiatement le
congé, soit le salaire du mois
précédent.
Cas des salariés n'ayant pas
droit à la totalité du congé
Mode de calcul
le plus favorable
Le code du travail impose que
soit retenu le mode de calcul
La fermeture de l'établissement doit être réelle. Elle doit
être totale et concerner l'ensemble de l'effectif. Seul peut
Fermeture
de l’établissement
Formalités préalables
L'employeur peut décider de
fermer son établissement pendant la durée des congés,
après consultation :
- du comité d’entreprise, la
question intéressant la
marche générale de l'entreprise ;
- des délégués du personnel,
si l'employeur fixe en même
temps la période des congés
ou l'ordre des départs.
Fermeture de l'entreprise
moins de 24 jours consécutifs
L'employeur peut fermer l'entreprise moins de 24 jours
consécutifs, à condition
d'avoir obtenu l’avis conforme
des délégués du personnel,
ou, en leur absence, l'agrément des salariés.
Chômage partiel
En cas de fermeture d'un établissement pour congé annuel
du personnel, tout salarié qui
n'a pas acquis suffisamment
de droits à congé, peut ouvrir
droit, quel qu'ait pu être son
statut antérieur, quelle que
soit son ancienneté dans l'entreprise, au bénéfice de l'allocation de chômage partiel
pour congés payés.
n°69 • Juillet/Août 2010 Plastilien
49
S O C I A L
être toléré le maintien d'un
service minimum (sécurité,
maintenance interne).
L'initiative de la demande
Les allocations de chômage
partiel congés payés sont versées par l’employeur, qui en
obtient le remboursement par
l'État en accomplissant certaines formalités. C'est à l’employeur, saisi d'une demande
du salarié en ce sens, qu'il
appartient de transmettre
cette demande au service de
la DIRRECTE (ex DDTEFP), et
non au salarié d'effectuer les
démarches
nécessaires
auprès de l'administration
pour en obtenir paiement.
Indemnisation des salariés
Le nombre de journées indemnisées au titre du chômage
partiel s'obtient en déduisant
du nombre de jours de fermeture le nombre de jours de
congé effectivement pris par
le salarié, ainsi que le nombre
de jours ayant éventuellement
donné lieu à indemnité compensatrice par un autre
employeur, au titre de la même
année de référence.
Incidence de certains
événements
Maladie
Le salarié tombe malade
pendant ses congés
Le salarié absent pour maladie
pendant toute la période des
congés ne peut exiger ni un
report de ses congés payés ni
une indemnité « compensatrice » de congés payés.
L'employeur doit lui verser l’indemnité de congés payés sans
en défalquer les indemnités
journalières de sécurité
sociale, puisque toutes deux
peuvent se cumuler. En
50
Plastilien Juillet/Août 2010 • n°69
revanche, l'employeur n'a pas
à lui verser les indemnités
complémentaires de maladie
éventuellement mises à sa
charge par une convention
collective.
Le salarié déjà malade au
moment de son départ en
congé
Le salarié conserve son droit à
congé pour la part de congés
« perdus » en raison de sa
maladie et peut demander à
son employeur à en bénéficier
ultérieurement. L'employeur
n'est pas libéré de son obligation d'accorder le congé et
doit permettre au salarié
d'exercer ce droit pour la part
de congé non prise du fait de
l'arrêt de travail.
Par exception, la convention
collective de la Plasturgie,
prévoit un report pour les
autorisations d’absence liées
à un décès.
L’article 18 des clauses générales, précise que «si le décès
survient au cours d’une
période de congés payés, les
jours d’absence sont reportés
à une date ultérieure fixée
d’un commun accord entre
l’employeur et le salarié intéressé, étant toutefois précisé
que ce dernier doit reprendre
le travail à l’expiration de son
congé, sauf le cas ou le décès
aurait eu lieu dans les trois
jours précédant la date prévue
de reprise de travail».
Rupture du contrat
Se calquant sur la jurisprudence européenne, la Cour de
cassation, considère désormais que « lorsqu'un salarié
s'est trouvé dans l'impossibilité de prendre ses congés
payés annuels au cours de
l'année prévue par le code du
travail ou une convention collective en raison d'absences
liées à une maladie, un accident du travail ou une maladie
professionnelle, les congés
payés acquis doivent être
reportés après la date de
reprise du travail. Si le contrat
de travail a pris fin, le salarié a
droit à une indemnité compensatrice de congés payés ».
La Cour de cassation étend à la
maladie la solution déjà adoptée en cas d'accident du travail
et de maladie professionnelle
et en cas de maternité.
Événements familiaux
Si l'événement a lieu pendant
les congés, le salarié ne peut
prétendre, ni à une indemnisation, ni à une prolongation de
son congé.
Pendant les congés
L'employeur peut décider de
licencier un salarié pendant
ses congés. Mais l’entretien
préalable ne peut avoir lieu
durant les congés et le délai
de préavis ne commence à
courir qu'à la fin des congés.
De même, le préavis de démission ne commence à courir
qu'à compter du jour du retour.
Avant le départ en congé
En cas de rupture avant le
départ en congé par l'une ou
l'autre des parties, le préavis
commence à courir à compter
de la notification de la rupture,
mais sera en principe suspendu pendant la durée du
congé, si les dates de congé
ont été fixées antérieurement
au licenciement.
Salarié et employeur peuvent
convenir que les congés
seront pris pendant la période
de préavis ; dans cette hypothèse, le préavis ne sera pas
prolongé d'autant. Si l'employeur dispense le salarié de
préavis, il lui versera l’indemnité compensatrice de préavis
et l'indemnité compensatrice
de congés payés.
Lorsque son contrat de travail
est résilié avant qu'il ait pu
bénéficier de la totalité du
congé auquel il avait droit, le
salarié doit recevoir pour la
fraction de congé dont il n'a
pas bénéficié une indemnité
compensatrice, calculée selon
les mêmes modalités que l'indemnité de congé payé (règle
du dixième ou maintien du
salaire).
L'indemnité est due au fait que
la résiliation du contrat de travail résulte du fait du salarié
ou de celui de l’employeur, dès
lors qu'elle n'a pas été provoquée par la faute lourde du
salarié.
Sur ce florilège des congés
payés, le service juridique
d’Allizé-Plasturgie vous souhaite un très bel été.
Pour plus d’informations : 04 74 73 42 33 ou [email protected]
P L A S T I F A F
Plastifaf infos
Contrat de professionnalisation : de nouvelles mesures
incitatives pour certains publics
La loi du 24 novembre 2009 a défini des
publics "prioritaires" éligibles aux contrats
de professionnalisation.
Sont toujours éligibles
-les jeunes de 16 à moins de 26 ans,
-les personnes de + de 26 ans ayant un
statut de demandeur d'emploi inscrit à
Pôle Emploi.
Sont désignés publics prioritaires générant des conditions particulières de prise
en charge
- les jeunes de moins de 26 ans non détenteurs d'une qualification équivalente au
baccalauréat,
- les bénéficiaires de minima sociaux
(revenu de solidarité active, allocation de
solidarité spécifique, allocation d'adultes
handicapés),
- les personnes ayant bénéficié d'un
contrat unique d'insertion.
Pour ces personnes prioritaires
- la prise en charge forfaitaire de PLASTIFAF pour financer les actions de formation
est portée à 15 €HT par heure réalisée
quel que soit le thème de la formation (rappel pour les autres publics : 9,15 €HT par
heure pour les formations transversales
non techniques et 12 €HT par heure pour
les formations techniques industrielles),
- les coûts relatifs à l'exercice de la fonction tutorale si le tuteur qui encadre ces
personnes a suivi la formation " tuteur en
plasturgie" sont pris en charge par PLASTIFAF à hauteur de 345 €HT par mois pendant 6 mois maximum (rappel pour les
autres publics : 230 €HT par mois pendant
6 mois maximum).
Enfin, pour tous les publics, si le tuteur désigné dans le contrat est âgé de plus de 45
ans et a suivi la formation "tuteur en plasturgie", la prime liée à l'exercice de la fonc-
tion tutorale est également fixée à 345 €HT
par mois pendant 6 mois maximum.
Vous recrutez ou souhaitez recruter à la rentrée une personne en
contrat de professionnalisation:
contacter PLASTIFAF en région.
Antenne Auvergne Rhône-Alpes
• à Oyonnax : 04 74 12 19 35
• à Lyon : 04 72 68 28 29
Antenne PACA Languedoc Roussillon
• à Marseille : 04 91 14 30 83
Antenne Bourgogne Franche Comté
• à Dijon : 03 80 77 85 88
ou Marie BESSOUD, développeur
Alternance au sein de PLASTIFAF au
06 19 36 96 00 ou au 04 72 68 28 29.
Fête de l'alternance en Auvergne
Le Medef Auvergne a organisé la fête de l'alternance le jeudi
17 juin à Vulcania. Des ateliers thématiques, auxquels a participé PLASTIFAF, se sont déroulés sur différents sujets : le tutorat, la sécurisation du parcours de l'alternant, les nouvelles
formes d'alternance...
Une remise de trophées a récompensé deux entreprises plasturgistes : CTL PACKAGING sur le thème du recrutement, et
PLASTYROBEL pour la valorisation de la fonction tutorale (22
salariés formés pédagogiquement au tutorat sur un effectif
total de 80 personnes). Nous félicitons nos deux adhérents et
nous les encourageons à poursuivre ces démarches de qualité.
52
Plastilien Juillet/Août 2010 • n°69
P L A S T I F A F
Fin des parcours CQP dans le cadre de l'ADEC 2009/2010 :
remise des certificats aux salariés
formation CQP cofinancés par l'Etat, le
Fonds Social Européen et Plastifaf et
réussi aux épreuves finales.
François Braillon (Plastifaf) et Sandra Louis (Allizé-Plasturgie Rhône-Alpes) entourés des stagiaires et
employeurs après la remise des diplômes
Ambiance conviviale le 31 mai dans les
locaux du Centre de formation de la plasturgie à Lyon, à l'occasion de la remise
des Certificats de Qualification Professionnelle Plasturgie aux salariés des
entreprises qui ont suivi les parcours de
En effet, les parcours CQP du projet "mobilité et compétences Plasturgie en RhôneAlpes" 2009/2010 sont arrivés à leur terme
en avril, et afin de marquer la fin et la
réussite de cette opération, nous avons
réuni l'ensemble des partenaires - entreprises et salariés, les représentants de la
DIRECCTE, les représentants de la
Branche -.
Espérons que la nouvelle opération ayant
débuté en mai, sera, elle aussi, couronnée
de succès !
Lorsque l’acheminement de vos pièces
est aussi important que leur fabrication
Ventilateurs de
refroidissement
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n°69 • Juillet/Août 2010 Plastilien
53
E P O Q U E
Yvon MOUGIN
E P I Q U E
• CAP Entreprise •
Epoque épique ...
« Nous vivons une époque épique et nous n’avons plus rien d’épique.»
Léo FERRE
Vive la subsidiarité
Une petite définition selon
WIKIPEDIA pour commencer :
« Le principe de subsidiarité
est une maxime politique et
sociale selon laquelle la responsabilité d’une action
publique, lorsqu’elle est
nécessaire doit être allouée à
la plus petite entité capable de
résoudre le problème. Il va de
pair avec le principe de suppléance, qui veut que, quand
les problèmes excèdent les
capacités d’une petite entité,
l’échelon supérieur a alors le
devoir de la soutenir, dans les
limites du principe de subsidiarité. »
Il est applicable bien entendu
à tous les systèmes humains
et il est un des éléments
majeur de survie des organismes vivants. Par exemple,
lorsque ma main se pose sur
une plaque brulante, elle
décide elle-même de se sauver rapidement.
Elle ne demande pas la permission au grand chef (en l’occurrence au cerveau). Cela
prendrait trop de temps car le
circuit entre main et cerveau
est assez long (surtout chez
certains individus de ma
connaissance) et il est plus
rapide d’avoir la décision prise
54
Plastilien Juillet/Août 2010 • n°69
ide
Suite du « Petit gudes
de survie à l’usage idus
div
entreprises et des in é
aussi » Résum
…
des chapitres 11 et 12
au niveau de la colonne vertébrale. Dans les entreprises,
nous recherchons tous la souplesse, la réactivité, d’aucun
utilisent le terme d’agilité.
de l’organisation, c'est-à-dire
chaque direction, chaque service, chaque fonction, chaque
processus et au premier
niveau, chaque individu.
Comment une entreprise dans
laquelle toutes les décisions
sont prises par les chefs et
très souvent par des grands
chefs, comment cette entreprise peut-elle être réactive ?
Or le pouvoir de décision est
ce qui se délègue le moins
dans la vraie vie. Or c’est dans
l’organisation des responsabilités et autorités que se cache
le secret des organisations
performantes.
Chaque composante de l’organisation doit avoir le pouvoir de
décision pour résoudre les problèmes qui apparaissent à son
niveau. Chaque composante
Plutôt que de concocter des
fiches de poste qui ne servent
à rien, sauf à coûter du temps
donc de l’argent, réfléchis-
sons à des fiches de décisions.
Vive les autres
Aujourd’hui, nous nous apercevons que pour fonctionner
dans un monde qui bouge
nous avons besoin les uns des
autres.
A l’instar des composantes du
corps humain, nous avons
besoins des autres dans nos
entreprises. Chaque service a
besoin des autres services,
chaque individu à besoin de
ses frères humains pour
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L’alliance des compétences
E P O Q U E
accomplir une bonne besogne.
Pourrions-nous prendre conscience que chacun d’entre nous
fonctionne comme une mini-entreprise. Pour travailler nous
avons besoin d’éléments en provenance de collègues.
Et lorsque nous avons ingurgité ces éléments, après que nous
les ayons analysés, nous faisons jouer nos compétences et à
notre tour, nous produisons.
Si ceux qui nous fournissent nous donnent des éléments faux,
erronés, en retard, etc. alors nous aurons un peu de mal à faire
un travail correct et surtout à rendre un résultat qui sera utilisable par ceux qui sont en aval.
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L’alliance des compétences
Nous travaillons pour des clients qui sont souvent des clients
internes. Si nous souhaitons accomplir un travail efficace, la
première chose à faire est de prendre contact avec ces clients
pour savoir ce qu’ils attendent de nous.
I N N O V A T I O N
Un carter d’huile géant
en polyamide pour
véhicules hors route
Grands comme une baignoire, les quatre plus gros carters d’huile en polyamide jamais
produits à ce jour sont destinés à des moteurs diesel du secteur dit « hors route ».
Capables de supporter un contact de 24.000 h avec des huiles à 120°C, ils sont 40 à 50 %
plus légers que leurs homologues en fonte d’aluminium. Explications.
de doter ses moteurs de la
série 1.600 d’un carter d’huile
en polyamide Ultramid A3HG7
Q17 (PA 66) de BASF développés et fabriqués en petite
série par Hummel Formen
GmbH à Lenningen (Allemagne). Quatre exemplaires
ont déjà été produits.
MTU Friedrichshafen, filiale de
Tognum, fabrique des moteurs
dont les cylindrées vont de
10,5 à 21 litres pour une puissance de 270 à 730 kW.
Leur production en grande
série a débuté à l’automne
2009 avec la version V12 destinée à des générateurs de
secours et à courant constant.
Dans un second temps, ces
moteurs équiperont des
engins agricoles, industriels et
de chantier tels que des moissonneuses-batteuses, des
broyeurs et des grues.
Pour le secteur dit « hors
route », l’industriel a fait le pari
56
Plastilien Juillet/Août 2010 • n°69
Il s’agit des plus gros carters
d’huile en polyamide jamais
produits à ce jour. En se substituant à leurs classiques
homologues en fonte d'aluminium coulée sous pression
dans ce type d'application, ils
génèrent un gain de poids qui
est de l'ordre de 40 à 50 %.
Pour satisfaire au strict cahier
des charges, la résine doit non
seulement posséder une
bonne aptitude à l’écoulement, mais supporter en outre
un contact de 24.000 heures
dans diverses huiles à 120 °C.
De plus, comme il arrive que le
moteur soit posé sur le carter
d’huile, le matériau doit impé-
rativement offrir une rigidité
suffisante tout en étant capable d’absorber les chocs et les
vibrations.
La réussite de la mise au point
repose notamment sur le logiciel de simulation universel
Ultrasim de BASF qui a permis
aux spécialistes d’étudier
directement par ordinateur la
pression d’éclatement statique ainsi que la montée en
température du carter sous
tension, mais aussi le remplissage, le gauchissement, le
fluage, la fréquence propre et
les analyses modales.
Parallèlement, la pièce a été
soumise à des essais physiques. Les essais effectués
sur le pot vibrant de BASF ont
prouvé que la résine était
capable de satisfaire aux critères extrêmement sévères de
tenue au vieillissement dans
l’huile.
En effet, 1.000.000 de chocs
dans chaque direction spa-
tiale et sous différentes accélérations, tout cela en contact
avec de d’huile chaude, n’ont
pas altéré les carters d'huile
ni provoqué de fuites. Selon la
variante des trois moteurs en
V à laquelle se destine le carter d’huile (V8, V10 ou V12), il
suffit de changer les inserts
pour transformer rapidement
le moule polyvalent de Hummel Formen.
Ces pièces de MTU marquent
une nouvelle avancée dans
l’histoire des carters d’huile
en matière plastique Ultramid.
Elles avaient été précédées en
2003 par le premier carter
d’huile de camion en polyamide du Mercedes Actros BR
500, puis par le carter d’huile
des moteurs Avalon de Cummins et celui du Ford Scorpio
en 2009.
I N N O V A T I O N
Un film alimentaire
concilie performances
et environnement
Outre ses propriétés barrière contre l’humidité et l’oxygène supérieures à celles
du marché et une faible température de scellage, le film d’emballage alimentaire
Torayfan présente 2 particularités qui entraînent une réduction significative des coûts
et de l’empreinte carbone de l’ensemble des acteurs impliqués.
Inaugurée début mai, la nouvelle ligne de production de
groupe Toray, implantée à
Saint-Maurice de Beysnost
(Ain), est dédié à la fabrication
de films polypropylènes biorientés (BOPP) pour l’emballage alimentaire.
Le film Torayfan constituera le
produit phare de cette unité
d’une capacité de 20.000 t/an.
En effet, il présente des propriétés barrières record et répond à
des critères exigeants de performance environnementale.
Le Torayfan a une incidence
sur la qualité des produits
conditionnés. Il permet en effet
de conserver la fraîcheur des
aliments plus longtemps avec
à la clé, un allongement de leur
durée de conservation grâce à
une barrière à l’humidité inférieure à 0,15 gr/m2/j contre
0,6 gr/m2/j pour un film traditionnel et une barrière à l’oxygène inférieure à 15 CC/m2/j
contre 60 CC/m2/j pour un film
traditionnel. Ces performances
permettent de mieux isoler les
aliments des contaminants
extérieurs et de la lumière.
15 µm permet de réduire de près
d’un quart le poids d’un mètre
carré d’emballage. Autre innovation, ce film de nouvelle génération est conditionné en
bobines de 1.000 mm alors que,
là encore, les standards du marché ne dépassent pas 800 mm.
Avec pour résultat 23.000 mètres
linéaires supplémentaires par
bobine.
De plus, avec une température
de scellage abaissée à 85°C
au lieu, habituellement, de
105°C, et une efficacité d’environ 5N/25mm, il offre des performances de scellage améliorées, ce qui permet
d’accélérer le processus
d’emballage.
Les conséquences de ces deux
évolutions sont directes sur
l’ensemble de la chaîne d’approvisionnement provoquant
cumulativement, pour l’ensemble des acteurs impliqués, une
réduction significative des
coûts et de leur empreinte carbone, sans sacrifier les performances du produit.
Alors que les standards du marché se situent en moyenne
autour de 20 microns d’épaisseur, Torayfan est proposé avec
des épaisseurs de 12.5, 15 ou
17.5µm. C’est au niveau de ce
paramètre que l’aspect environnement entre en ligne de
compte. En effet, un film de polypropylène bi-orienté (BOPP) de
Ainsi, chez Toray Films Europe,
pour une production annuelle
de 25 millions de mètres carrés, les approvisionnements
amont en polypropylène et
matières premières diverses
seront réduits de 237 t, soit
23 %. Pour les transformateurs,
l’épaisseur de Torayfan et son
conditionnement en bobines
de 1.000 mm auront une incidence directe sur la production, le nombre de bobines
diminuant de 852 unités. Les
changements de bobines sur la
ligne pourront alors être effectués à une fréquence moins
soutenue, les opérations de
raccords et les déchets induits
par ces manipulations s’en
trouvant ainsi diminués. Enfin,
au niveau du client final, le
nombre de bobines de complexe livrées (600 m linéaires)
diminuera sensiblement.
Enfin, les caractéristiques du
film Torayfan auront aussi des
conséquences sur le poste
transport tout au long de la
chaîne : -10 % pour l’approvisionnement de Toray en
matières premières et -12 %
pour les livraisons au transformateur (soit une réduction des
émissions de CO2 d’environ 17
t pour une rotation moyenne
des camions de 1.500 km),
sans compter -40 % pour la
livraison du complexe chez
l’utilisateur final.
n°69 • Juillet/Août 2010 Plastilien
57
I N N O V A T I O N
Le polyamide et la
protection des piétons
Pour la quatrième fois, Opel a choisi un polyamide, l’Ultramid, pour le renfort de parechoc avant d’un de ses modèles. Avantages : une rigidité plus élevée, un gain de poids
de 66 % et une pièce 50 % plus étroite au point le plus large par rapport à un
polypropylène-modifié choc. Ce matériau s’était déjà distingué dans le système
d'absorption d'énergie de Montaplast destiné à la BMW série 7.
Suivant les traces de l’Opel
Corsa et de l’Opel Insignia,
l'Opel Astra s’est dotée
quelques mois plus tard d’un
renfort de pare-choc avant en
matière plastique Ultramid CR
de BASF. Et la nouvelle version
du monospace Opel Meriva,
elle-même lancée au Salon de
l'Automobile de Genève en mars
2010, adopte à son tour un renfort de pare-choc en Ultramid.
Ce composant est conçu pour
satisfaire à la toute dernière
législation sur la protection
des piétons et exige à ce titre
des matériaux extrêmement
performants. Le polyamide a
été spécialement optimisé
pour son comportement au
crash et a déjà fait ses
preuves sur d’autres pièces
automobiles.
58
Plastilien Juillet/Août 2010 • n°69
Si, en 2006, le renfort de parechoc de l’Opel Corsa était une
nouveauté en matière de protection des piétons, les ingénieurs chargés du développement de l’Opel Insignia ont pu
s’inspirer de cette expérience
antérieure pour dessiner un
composant particulièrement
mince et léger, capable de
s’ajuster à l’espace disponible. Ils sont parvenus à prendre en compte simultanément
la forme et la fonction pour
chaque application.
Étant donné les concepts stylistiques totalement différents
des Opel Astra et Meriva,
d’une part, et Insignia, d’autre
part, chacun de ces modèles
possède des lignes avant différentes. Par conséquent,
aucune des quatre pièces ne
ressemble à l’autre.
BASF a mis au point toutes les
versions du renfort de parechoc par informatique, en s’aidant de son programme de
simulation ULTRASI. Entretemps, l’évolution constante
des possibilités de cet outil a
permis de combiner et d’auto-
matiser des données exactes
sur les caractéristiques spécifiques d’un composant donné,
à l’aide de méthodes d’optimisation numérique.
Inaugurée pour l’Opel Insignia,
la technologie dite de morphing, c’est-à-dire l’optimisation de la forme en phase de
calcul, est devenue la norme
du logiciel BASF pour de telles
pièces. Sa capacité de prédiction nettement plus précise
évite la plupart du temps
d’avoir à construire des prototypes multiples et coûteux.
De nos jours, il serait difficile
de se passer de tels outils
informatiques pour concevoir
des composants en matière
plastique aux caractéristiques
exigeantes.
Une comparaison effectuée
avec un renfort de pare-choc
en polypropylène modifié choc
(PP) provenant d’un autre
constructeur automobile a
montré que le renfort en Ultramid B3WG6 CR de l’Opel Insignia est environ 50 % plus
léger que la version en PP (1
kg contre 1,6 kg) et 50 % plus
étroit au point le plus large.
Des études complémentaires
menées sur les deux pièces
montrent que le renfort Opel
présente une rigidité et une
absorption d’énergie près de
trois fois supérieure. Comptetenu du prix du matériau, un
renfort en Ultramid CR offre
donc à l’utilisateur final un
gain de poids d’environ 66 %,
pour un coût et une absorption
d’énergie équivalents. Une
qualité importante, en particulier lorsque la place est comptée et les critères de poids très
stricts.
Un système innovant
d'absorption d'énergie primé par la SPE
Déjà, il y a quelques mois,
parmi les systèmes automobiles en matière plastique qui
ont reçu un prix "Society of
Plastics Engineers " (SPE) Division Automobile 2009, la catégorie "Compartiment Motopropulseur " comptait une solution
innovante pour laquelle BASF
a non seulement fourni la
I N N O V A T I O N
résine Ultramid, mais également apporté des méthodes
complexes de développement.
Pour le moteur 6 cylindres diesel 3 l de la BMW Série 7, Montaplast et BASF ont développé
conjointement un cache-style
actif avec filtre à air intégré,
occupant ainsi la 2ème place sur
le podium dans la catégorie
"Compartiment Motopropulseur ".
N
O
U
VE
A
U
Grâce à l'analyse modale
assistée par ordinateur, à l'optimisation empirique de géométrie et à l'analyse dynamique de composant menée
chez BASF, ainsi qu'à un système innovant d'absorption
d'énergie de Montaplast, il a
été possible de remplir le
cahier des charges exigé pour
cet organe. Les grandes
pièces en thermoplastique
sont fabriquées en Ultramid
B3WGM24 HP, un matériau
résistant et stable dimensionnellement qui possède, de
plus, de bonnes caractéristiques d'amortissement acoustique et offre une telle qualité
de surface que le cache-style
pourrait passer pour un objet
design.
Le système d’absorption
d’énergie pour la protection
des piétons en cas de choc se
compose de deux parties : les
deux coques télescopiques du
corps en Ultramid sont élastiques mais suffisamment
rigides pour pousser, en cas de
collision frontale, plusieurs
éléments coniques dans des
bagues de géométrie spéciale
en Elastollan (TPU - polyuréthane thermoplastique, Elastogran).
Dans ce cas, le TPU ne joue
pas uniquement le rôle de
matériau jointif mais également d'absorbeur d’énergie
intégré. Si l'énergie dégagée
par la collision dépasse un
certain seuil, le molleton inférieur du filtre à air s'écrase, et
joue le rôle ainsi d'amortisseur
supplémentaire.
On obtient donc un système
d'absorption graduée d'énergie qui, comparé aux cachesstyle dits "actifs", offre des
avantages considérables en
terme de coût, intègre plusieurs fonctions, présente un
bel aspect et se monte facilement sans outils, par simple
encliquetage.
Montaplast fabrique cette
pièce inédite et son filtre à air
intégré par la technique de
moulage par injection bi-composant (Ultramid et Elastollan).
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n°69 • Juillet/Août 2010 Plastilien
59
I N N O V A T I O N
Un polymère réduit
de 15 % l’épaisseur
des emballages
thermoformés
Pour la fabrication d’emballages alimentaires thermoformés, le transformateur danois
Faerch Plast a opté pour un nouveau grade homopolymère qui lui a permis de réduire
l’épaisseur des pièces, diminuant ainsi sa consommation d’énergie et son empreinte
carbone.
tiques techniques, ni la modernité du design.
Fondée en 1969 à Holstebro,
au Danemark, le transformateur Faerch Plast s’est
ménagé une position solide
sur le marché au fil des
années et est réputé pour le
développement et la fabrication d’emballages alimentaires
de haute qualité sous atmosphère modifiée.
Il extrude des films et thermoforme des emballages 24
heures sur 24 et 365 jours par
an. L’un de ses principaux
défis est de produire des
emballages plus respectueux
de l’environnement, sans
sacrifier leurs caractéris-
60
Plastilien Juillet/Août 2010 • n°69
Merete Rosendahl, directrice
du développement chez
Faerch Plast, explique : " Nos
clients recherchent un emballage léger possédant un design attrayant et un fort
impact.
Grâce à la gamme SABIC-PP
pour le thermoformage, nous
pouvons satisfaire et même
dépasser ces exigences, et
donc favoriser et améliorer la
notoriété de la marque de nos
clients. "
Mais, outre le design, l'aspect "
vert " de l'emballage revêt une
importance croissante pour les
consommateurs, qui sont de
plus en plus nombreux à choisir délibérément d’acheter des
produits et emballages respectueux de l’environnement.
D’après Tjerk Lenstra, responsable du marketing technique
de SABIC : " le SABIC- PP 527K
de grade homopolymère permet de réduire l’épaisseur du
plastique et d’améliorer la rentabilité de la transformation,
entraînant une réduction
considérable de l'empreinte
carbone pour nos clients.
Cette nouvelle génération de
matériau pour le thermoformage permet aux transformateurs de réduire l’épaisseur du
plastique jusqu'à 10 ou 15 %,
ce qui représente des économies de matériaux et d’énergie significatives.
Les produits de grade PP
constituent le choix idéal pour
qui se préoccupe de la production et de la consommation
durables, mais refuse de transiger sur la qualité et la sécurité ", ajoute-t-elle.
La gamme de produits PP de
SABIC composée d'homopolymères, de copolymères d’impact et de polymères aléatoires est largement utilisée
dans l’industrie de l’emballage
à paroi fine.
Chez SABIC, nous comprenons non seulement les défis
auxquels font face les transformateurs, mais aussi les
motivations fondamentales de
leurs clients, les propriétaires
de marque, poursuit Tjerk
Lenstra.
Les sélectionneurs d’échantillons et les transformateurs
comme Faerch Plast demandent des solutions taillées sur
mesure pour leur stratégie de
marché, solutions que notre
gamme est susceptible de leur
fournir.
I N N O V A T I O N
Vers une amélioration
des matériaux
composites pour
optimiser le procédé LCM
Désormais finalisé, le projet PreCarBi qui a impliqué onze partenaires de neuf pays,
avait pour objectif principal le développement d’une nouvelle génération de matériaux
composites à base de fibres sèches activables et d’outils de simulation associés pour
le procédé Liquid Composites Molding (LCM). Le point sur le projet.
matériau souffre d’un coût
élevé, d’une formabilité
réduite, d’une mise en œuvre
de fabrication compliquée,
chère et longue, et d’une
durée de stockage limitée.
Aujourd’hui, les fabricants de
pièces en composites avancés utilisent soit des couches
de pré-imprégnés (prepegs)
pour former le stratifié, soit
des textiles secs infusés (procédé " Liquid Composites Molding " ou LCM).
En général, les pré-imprégnés
ont une meilleure rigidité,
résistance mécanique et comportement en fatigue grâce a
des résines durcies et des
taux de fibres élevés, cela
avec des fibres bien reparties
dans une architecture organisée. Cependant, ce type de
Les technologies LCM parviennent à surmonter ces
inconvénients mais le procédé
LCM utilise des résines à faible viscosité pour l’infusion et
souffre du désalignement des
fibres du textile, source de
performance mécanique
médiocre et inacceptable pour
nombre d’applications structurelles aéronautiques.
C’est la raison pour laquelle le
projet PréCarBi (Pre-impregnated Carbon Binder Yarn
Pre-form Composites ) initialisé par ESI GmbH, il y a 3 ans,
a été monté afin d’améliorer
les matériaux composites pour
le procédé LCM.
Le consortium européen de
recherche PréCarBi coordonné par ESI GmbH a réuni
deux fabricants d’avions (Airbus et Eurocopter), un fournisseur de premier rang (FACC),
trois fabricants de matériaux
(Toho Tenax Europe, Sigmatex
et Huntsman Advanced Materials GmbH), un éditeur de
logiciels de simulation numérique (ESI Group) et quatre
universités et instituts de
recherche (Cranfield University, IPM Latvia, Université de
Patras et SICOMP).
haute température, ou encore
l’ajout local à haute température de mèches. La recherche
issue du consortium est considérée comme une contribution
importante aux technologies
avancées d’infusion de résine
liquide (Liquid Resin Infusion ,
LRI) pour venir concurrencer
les technologies onéreuses et
complexes des pré-imprégnés. Dans ce cadre, ESI a
procédé à l’analyse du formage, de l’infusion et de la
mécanique de composants de
l’industrie aérospatiale fabriqués par le procédé LRI.
Prise en compte de 3
matériaux principaux
Le projet PreCarBi a pris
en compte trois matériaux
principaux :
L’objectif scientifique du
consortium PreCarbi était de
développer des matériaux
composites à base de fibres
sèches activables permettant
aux préformes d’être fabriquées et mises en forme à
• les nouveaux matériaux
composites à base de fibres
de carbone sèches activables
élaborés par Tenax au cours
d’un processus itératif pour
n°69 • Juillet/Août 2010 Plastilien
61
I N N O V A T I O N
obtenir les performances
requises ;
• des résines compatibles
développées par Huntsman ;
• des composites à base de
fibres sèches activables
convertis en préformes (en
tissé ou sans ondulations) produits par Sigmatex et Airbus
Operations GmbH.
De nombreux travaux supplémentaires de caractérisation et
d’essai ont été effectués par
d’autres partenaires de la
recherche afin d’évaluer et de
quantifier les améliorations à
mesure que les nouveaux matériaux devenaient disponibles.
Test de diverses
stratégies de
drapage et d’injection
Par ailleurs, ESI a adapté les
solutions de simulation de ther-
moformage et de fabrication de
matériaux plastiques et composites (PAM-QUIKFORM et PAMRTM) à la simulation industrielle
du drapage et du procédé LRI
des composites à base de fibres
sèches activables.
Ensuite, dans la deuxième partie du projet, les partenaires
industriels ont testé les nouveaux matériaux en les appliquant à des composants
industriels choisis, traditionnellement fabriqués en préimprégnés.
À ce stade est intervenue une
collaboration étroite entre ESI
et les partenaires industriels
afin d’aider à la conception
numérique et à la validation
des structures industrielles.
Finalement, l’Université de
Patras a travaillé au dévelop-
pement des outils d’analyse
des coûts pour quantifier les
réductions de coûts obtenues
par rapport à la fabrication par
pré-imprégnés.
Différentes stratégies de drapage et d’injection ont enfin
été testées sur trois composants industriels de démonstration utilisant les nouveaux
matériaux et la faisabilité de
fabrication LCM a été analysée au cours du projet de
recherche.
" Les composites sont devenus
le matériau de choix pour bon
nombre d’applications structurelles aéronautiques avancées, mais la recherche doit
se poursuivre pour identifier
des procédés de fabrication
plus économiques et des outils
de simulation permettant d’op-
timiser leur fabrication et leur
conception, a déclaré Dr.
Anthony Pickett, directeur
scientifique chez ESI GmbH.
Le projet PreCarBi a apporté
une contribution significative
aux composites à base de
fibres sèches activables qui
auront un impact important
sur la fabrication de pièces
composites et plus globalement sur l’industrie aéronautique. "
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Guillaume VANSTEENKISTE
• Pôle Européen de la Plasturgie •
La fusion laser :
Bilan de 5 années
d’applications pour
l’outillage d’injection
Après plusieurs années de développement et mise au point, le procédé de mise en
forme par fusion laser métallique convint et séduit de plus en plus d’outilleurs dans le
milieu de la plasturgie. Les nouvelles possibilités, qu’il offre, en termes de conception
de canaux de refroidissement permettent une optimisation et un meilleur contrôle de
la thermique des moules d’injection. Cette partie,
souvent trop négligée vis-à-vis des surcoûts de
l’outillage induits, a pourtant la capacité de
réduire de manière importante les coûts de
production des pièces injectées (réduction
du temps de cycle et de la monopolisation
des machines d’injection de 10 à 50%).
Photo : Pièce SECO injectée, avec inserts de démonstration bruts
Principe
de la fusion
laser Métallique
Contrairement à l’usinage,
procédé par ablation, le procédé de fusion laser travaille
par addition de matière, procédé dit additif ou génératif :
partant d’une poudre fine de
métal (granulométrie située
entre 10 et 40µm, matière
généralement un acier Maraging 1.2709 pour le domaine de
l’outillage), ces particules vont
être agglomérées les unes aux
autres jusqu’à l’obtention de la
pièce complète.
64
Plastilien Juillet/Août 2010 • n°69
Pour arriver
à ce résultat et à la
géométrie souhaitée, le procédé de fusion
laser travaille couche par
couche étalées successivement les unes sur les autres
(épaisseur de couche entre 20
et 60µm).
Entre chaque étalement de
couche, un laser infrarouge
scanne les surfaces correspondantes aux tranches de la
pièce. Les poudres situées
dans la zone soumise au
balayage du laser fusionnent
et s’agglomèrent aux couches
précédentes pour former un
bloc d’acier dense et cohésif
(densité du matériau de 99.8%,
équivalent à l’acier laminé). Le
processus terminé, la poudre
non fusionnée est retirée du
bac pour être réutilisée.
La pièce en acier Maraging
sortie machine présente les
caractéristiques suivantes :
- une rugosité Rz de 50µm,
provenant du travail couche
par couche, d’où la nécessité
de reprendre les pièces en
polissage ou en usinage,
- une précision dimensionnelle
de l’ordre de 0.1mm en fonction de la taille de la pièce,
- une dureté de 35-37 HRC
pouvant monter jusqu’à 52-56
HRC après traitement thermique du matériau.
Intérêt de la technologie fusion laser
appliquée à l’outillage
d’injection
Les procédés génératifs
apportent une grande liberté
dans la conception des
pièces, dont la fabrication de
zones creuses non réalisables
en usinage. Ceci permet la
T E C H N O L O G I E
création de canaux de refroidissement à section évolutive
aux plus proches des surfaces
moulantes. La fusion laser optimise ainsi les échanges thermiques entre la pièce injectée
et le liquide de refroidissement,
concept nommé « conformal
cooling ». Appliqué sur les
inserts correspondants aux
points chauds d’un moule, le
conformal cooling supprime la
zone critique limitant le temps
de refroidissement de la pièce
au cours de son cycle d’injection. Des gains en temps de
cycles non négligeables (10 à
50%) ont été obtenus sur les
différentes
applications
moules séries menées au Pôle
Européen de la Plasturgie
(PEP) depuis plus de 5 ans.
D’autres points positifs ont été
constatés avec la fusion laser :
- une mise en régime plus
rapide du moule avec réduction du temps de réglage des
paramètres d’injection au
cours de la mise au point,
- une meilleure homogénéité
thermique de la pièce en sortie
de presse, offrant moins de
déformations, moins de rebus
et un meilleur état de surface.
Ces constats induisent une
demande croissante de fabrication d’inserts fusionnés,
comme en témoigne le tableau
ci-dessous reportant le nomNbre
d’applications
6
15
49
(sur les 5
premiers mois)
+ ou - 50
bre d’applications moules traitées depuis 2007 au PEP.
Pour suivre cette tendance, le
PEP va intégrer, en plus de son
équipement EOS M270 actuel,
dès Novembre 2010, une
seconde machine de fusion
laser métallique de nouvelle
génération, la Phenix System
PXL 2010, répondant à 4 axes
d’amélioration :
- la production avec des objectifs de temps de fabrication
réduits de plus de 50%, ayant
un impact significatif sur le
coût des pièces,
- une meilleure précision
dimensionnelle, avec une
réduction des problèmes liés
aux déformations des pièces
après
libération
des
contraintes mécaniques,
- des tailles de pièces plus
grandes avec un bac de fabrication plus important en hauteur (passage d’un volume de
construction de 250x250x200
mm à 250x250x300 mm), notamment pour la fabrication de
broches,
- la protection de l’opérateur,
avec le traitement automatique
par recyclage des poudres non
fusionnées à l’intérieur de la
machine.
3.Conception des canaux
aux plus proches des surfaces moulantes, répondant
aux critères de tenue mécanique.
2.Identification des zones à
concevoir en usinage traditionnel et celles par fusion laser.
4.Validation par simulation fluidique du bon écoulement du
liquide de refroidissement :
absence d’eau stagnante et
Photo : Canal de refroidissement boite SECO
Nappe de refroidissement couvercle SECO
Outillage SECO intégrant les 2 inserts polis ( en haut couvercle, en bas boite
( sur presse BILLION)
Méthodologie
Une procédure d’accompagnement a été mise en place au
PEP avec une cellule dédiée
composée de 4 experts pour
assurer une utilisation optimale de la fusion laser par les
outilleurs de la plasturgie.
Les étapes de cette méthode
sont :
1.Mise en évidence des zones
comportant des points chauds,
éventuellement via l’utilisation
de système de thermographie
infrarouge (système disponible
sur demande au PEP) dans le
cas des moules existants et
nécessitant une amélioration.
n°69 • Juillet/Août 2010 Plastilien
65
T E C H N O L O G I E
équilibrage des canaux dans
le cas de réseaux parallèles.
Applications types
7.Validation du bon écoulement des canaux par mesure
sur banc d’essai de la perte de
charge en fonction du débit
(ces valeurs sont archivées et
pourront faire l’objet de comparaisons à différentes étapes
de vie de l’insert).
Les applications types, mais
non limitatives, en fusion laser
sont tous les inserts de types
broches, noyaux ouvragés,
reçus de buses compris ou
décomposés en éléments
dans un encombrement d’ordre
de
grandeur
100x100x100mm (90% des
inserts fusion laser ont un
poids situé entre 500g et 1Kg).
Cette limitation en taille est une
consigne pour éviter les déformations. Elle varie en fonction
de la géométrie exacte des
pièces et doit être étudiée aux
cas par cas. Par exemple, la
faisabilité de broches de hauteur 200mm a été vérifiée.
8.Dans le cas de réseaux en
parallèles, les mesures de
débit sur banc de test sont
complétées par une mesure en
cycle de chauffe et de refroidissement pour dépister la présence d’éventuelles obstructions en fonction du temps de
réponse thermique de l’insert.
Ces applications touchent des
domaines variés tels que :
l’automobile (pièces habitacle
cf. Plastilien n°53, p45-47 et
pièces sous capots moteurs),
le bouchonnage, l’emballage
haute cadence, les parois
fines, le médical, les dispositifs électriques…
5.Concertation avec le mouliste sur l’intégration dans la
CAO des surépaisseurs de
reprise en usinage et des systèmes de référencement.
6.Fabrication de l’insert par
fusion laser.`
9.Livraison de l’insert prêt à
être repris en usinage.
Pour atteindre les duretés
situées au dessus de 35HRC,
un traitement thermique de
vieillissement est intégré dans
la gamme opératoire avant ou
après usinage.
Cas d’application
Moule SECO : haute
cadence – parois
minces
Le cas d’application SECO,
présenté en démonstration au
FIP 2009, est un outillage pour
barquette alimentaire en poly-
Le programme, Fusion lASer pour la THERmique outillage, a pour
objectif de diffuser la technologie de fusion laser auprès des moulistes et des transformateurs comme solution à un problème thermique dans le développement d’une pièce industrielle. Le but final
est de permettre aux plasturgistes de retrouver de la compétitivité
par la réalisation de moules à forte valeur ajoutée.
Ce projet, regroupant 16 partenaires industriels, est soutenu par le
pôle de compétivité PLASTIPOLIS, et est financé par le Conseil
Régional Rhône-Alpes et la DREAL Rhône-Alpes.
66
Plastilien Juillet/Août 2010 • n°69
propylène. L’objectif de cette
application était de descendre
à un temps de cycle inférieur à
4s avec des inserts en acier,
c'est-à-dire fournir une alternative aux matériaux de base
Cuivre, dont l’impact de l’usinage sur la santé des opérateurs est sujet à controverses.
Les zones chaudes étant
situées au niveau des noyaux
de la barquette et de son couvercle, ces parties sont
conçues en fusion laser, selon
le protocole présenté précédemment, c'est-à-dire : dessin
des canaux, validation fluidique,
traitement thermique pour une
dureté de 56 HRC, reprise d’usinage, polissage jusqu’à obtention d’un poli miroir.
100x100x100mm,
- la problématique de nettoyage des canaux de formes
complexes,
- le manque de capitalisation
d’informations sur le comportement mécanique des matériaux fusionnés…
Le Pôle Européen de la Plasturgie, via des projets de
recherche en cours et en
montage (exemple le projet
FASTHER, cf. Plastilien n°55,
p45-46), répond à ces points et
accompagne les plasturgistes
pour repousser toujours plus
loin les limites de la technologie de fusion laser métallique.
Les résultats sont un
temps de cycle de 3,9s
répondant aux attentes
et une mise en régime
rapide du moule. Le gain
en temps de cycle est désormais limité par des
contraintes autres que
thermiques qui devront être
optimisés pour utiliser la
pleine capacité de refroidissement des inserts en fusion
laser.
Conclusion
Le procédé de fusion laser est
à considérer comme un complément et non un substitut
aux procédés de mise en
forme utilisables par les moulistes. Il a déjà fait ses preuves
sur plusieurs applications
industrielles « série ». Tout de
même, ce procédé est encore
en voie de maturation et des
améliorations de certains
points sont attendues :
- les déformations conséquentes des pièces ayant un
encombrement supérieur à
Contact
Guillaume VANSTEENKISTE,
chef de projet Fusion Laser
Pôle Européen de Plasturgie
@ : [email protected]
M A T E R I A U T E C H
Samir FODIL
• Materiautech •
Le Polyéthylène
téréphtalate
Le polyéthylène téréphtalate, représenté par l’abréviation PET, est un polymère
thermoplastique ayant soit une structure amorphe ou une structure semi-cristalline et
fait partie de la famille des polyesters. Ce matériau est souvent utilisé dans
l’emballage alimentaire ou autre packaging, le textile, l’électroménager ou bien
encore l’audiovisuel.
Le motif constitutif répété n
fois du PET est le suivant :
Le PET est polymérisé par une
réaction de polycondensation
à partir d’un acide téréphta-
à l’aide de fibres de verre.
Dans le cas d’une application
pour film ou feuille, le PET peut
être métallisable. C’est un
matériau
qui
possède
quelques
inconvénients
comme sa sensibilité aux UV, à
l’eau bouillante et aux bases
fortes. Il est facilement hydrolysable et nécessite donc un
étuvage avant transformation.
allongement à la rupture est
compris entre 30 et 70 %, il a
une contrainte à la rupture
entre 40 et 70 MPa. Sa résistance au choc Charpy sur
éprouvette entaillée est d’environ 3 kJ/m2, sinon, sur
éprouvette lisse, pas de résultat car elle ne casse pas.
sa température de transition
vitreuse est de 73°C.
Son coefficient de dilatation
linéaire est compris entre 6 et
8.10-5 K-1. Le PET possède
une température de ramollissement Vicat B de 185°C et
une large plage de température d’utilisation entre -60 et
+130°C.
Propriétés thermiques
lique et d’un éthylène glycol
C’est un matériau qui peut être
recyclable. Le symbole que
l’on retrouve généralement
sur les produits commercialisés est
La température de fusion du
PET est de l’ordre de 255°C et
dans le cadre d’une obtention
d’un PET homopolymère. Il est
possible d’obtenir un PET
copolymère lorsqu’il est utilisé
deux acides avec un diol ou un
acide avec deux diols comme
le copolyester PETG.
Il est donc composé d’atomes
de carbone, d’oxygène et d’hydrogène et d’un noyau aromatique benzène.
Le PET présente en général de
bonnes propriétés thermomécaniques, électriques et
optiques et peut être renforcé
68
Plastilien Juillet/Août 2010 • n°69
Selon l’essai UL94 qui présente le comportement du PET
au feu, ce matériau est classé
HB et peut être classé V0 à
l’aide d’un agent ignifugeant.
Propriétés chimiques
Propriétés
mécaniques
Le PET possède de bonnes
propriétés de bonnes propriétés mécaniques avec un
module de Young allant de
2000 à 3500 MPa pour un PET
non chargé et de l’ordre de 12
000 MPa pour un PET chargé
30 % fibres de verre. Son
Echantillon GEM® de la Matériautech en polyéthylène téréphtalate
moulé par injection
Le PET possède généralement
une bonne résistance aux produits chimiques (produits aromatiques, esters, alcools,…) à
température ambiante. Il a une
faible perméabilité aux gaz
comme le dioxyde de carbone
et a une bonne résistance aux
intempéries. Le PET présente
également quelques inconvénients puisqu’il devient hydrolysable au-delà de 70°C et peut
être attaqué par les cétones,
les hydrocarbures chlorés ou
M A T E R I A U T E C H
aromatiques ainsi que les
bases fortes. Il est aussi sensible aux ultras violets.
tion standard. Le PET étant
hygroscopique, il est nécessaire de l’étuver à l’aide d’un
dessicateur.
Le PET présente de bonnes
propriétés électriques. Son
caractère isolant est très efficace. Sa rigidité est comprise
entre 25 et 60 kV/mm, sa résistance à l’arc est de l’ordre de
75 à 125 secondes et sa résistivité électrique est comprise
entre 1015 et 1017 Ω.cm.
Applications
Ces propriétés baissent en
fonction de la température et
de la teneur en humidité.
C’est un matériau pouvant être
mis en œuvre facilement par
des procédés de transforma-
Noms commerciaux
Le PET peut subir des techniques d’assemblage, d’usinage, de collage, de vissage,
rivetage et soudage par ultrasons. A l’inverse, le soudage
haute fréquence est impossible.
Propriétés électriques
Mise en œuvre
films, feuilles, plaques
- Extrusion-soufflage ;
- Co-extrusion ;
- Rotomoulage.
- Injection ;
- Injection-soufflage ;
- Thermoformage ;
- Extrusion de fibres, filaments,
Le Polyéthylène téréphtalate
est fabriqué par de nombreux
producteurs de matières plastiques, en voici quelques
exemples :
Arnite®,
Impet®,
Kopel®,
Polyclear®,
Rynite®,
Skyrol®,
Valox®,
Wellpet®…
Du fait de ses bonnes propriétés, le PET est utilisé dans différents marchés :
- Automobile ;
- Electrique & Electronique ;
- Electroménager ;
- Textile ;
- Emballage alimentaire ;
- Audiovisuel ;
-…
A N A LY S E T H E R M I Q U E P O U R L A
C A R A C T E R I S AT I O N D E S M AT I E R E S P L A S T I Q U E S
Fusion
Cristallisation
Polymérisation
Tr a n s i t i o n
Te m p s i n d u c t i o n o x y d a t i o n
Stabilité thermique
Décomposition
Réticulation
P o u r t o u t b e s o i n d e F O R M AT I O N
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M a t e r i a l
S c i e n c e
n°69 • Juillet/Août 2010 Plastilien
69
E N V I R O N N E M E N T
Marion DRUET
• Allizé-Plasturgie •
Les achats responsables
Recyclable, recyclé équitable, bio, vert, propre, … Le consommateur, l’acheteur
n'échappe plus aujourd'hui aux nombreuses allégations et recommandations le poussant à mieux consommer. Après l'ère de la consommation de masse, le voici donc
dans l'ère de la consommation responsable ou durable…
Mais même conscient de cette réalité, le consommateur acheteur a de quoi être
perdu. Moins consommer ? Mieux consommer c'est-à-dire consommer autant mais
autrement ?...
Aujourd'hui, les services
achats ont pour objectif principal de presser les prix
d'achat à la baisse.
Pourtant de nouveaux enjeux
sociétaux et environnementaux sont désormais au coeur
de plus en plus de politique
d'achat.
Les nouveaux enjeux à prendre en compte par les services
achats ?
• Les conditions de travail
dans les entreprises sous traitantes qui fournissent des produits ou services. On peut
demander des engagements
écrits ou faire appel à des
cabinets d'audit social qui
vérifient que les conditions de
70
Plastilien Juillet/Août 2010 • n°69
travail sont conformes aux
normes de l'OIT (organisation
international du travail).
• Les délais de paiement doivent tenir compte des
contraintes de sous traitants
plus fragiles ?
• Passer d'une logique de
réduction des coûts permanente à une logique de partenariat durable et gagnante.
Une meilleure connaissance
réciproque permet par exemple d'ouvrir la voie à des propositions de produits plus
adaptés ou à des innovations
adaptées.
• Surveiller l'origine des produits achetés. Par exemple
une entreprise utilisant du bois
comme matière première peut
amorcer une démarche de
responsabilité environnementale en vérifiant le pourcentage de ses achats venant de
forêt gérée de manière durable et respectant les labels
officiels.
• Le mode de production des
produits achetés doit respecter autant que possible des
© Wojciech Gajda - Fotolia.com
La direction des achats d'une
entreprise détient de nombreux leviers déterminants
pour toute démarche de responsabilité sociétale. Cela va
de la politique de prix pratiquée vis à vis des fournisseurs,
au choix des modes de transport des marchandises et bien
entendu à la sélection des produits éco responsables.
certifications environnementales telles que l'ISO 14001.
• L'analyse des transports doit
privilégier des partenaires
locaux minimisant la distance
parcourue et des modes de
transport plus respectueux de
l'environnement comme le rail.
L'impact des achats sur le
bilan environnemental doit
intégrer comme axe de prise
de décision le cout global
c'est-à-dire la somme de son
coût d'achat mais aussi de son
coût actualisé de consommation (électricité, carburant...),
de maintenance et d'entretien
et de mise au rebus.
Cette démarche d'achat responsable est encore volontaire,
pourtant il est judicieux de l'intégrer rapidement afin d'anticiper l'évolution d'une réglementation plus contraignante.
Comment vendre en interne une
démarche d’achats durables ?
L’acheteur fait donc face
aujourd’hui à de nombreux
enjeux, il est un des pivots de
la supply chain. Pour convaincre les différents acteurs en
externe (founisseurs et soustraintants) et en interne, des
arguments existent sur lesquels s’appuyer :
E N V I R O N N E M E N T
• Coûts: le concept d’analyse
des coûts du cycle de vie permet de démontrer que les
achats durables sur le moyen et
long terme ne coûtent pas plus
chers, ils permettent même de
dégager des économies par
rapport à des achats de produits ou services standards.
• Gestion du risque et conformité réglementaire : l’acheteur
s’assure que ses partenaires
agissent dans le cadre réglementaire, de manière à réduire
les risques potentiels générés
par leurs activités.
• Impact environnemental :
réduction des consommations
d’énergie, d’eau, de matières
premières, des pollutions, préservation de la biodiversité… :
autant d’objectifs auxquels
peuvent contribuer les achats
durables.
• Social : caractérisée par les
achats éthiques, solidaires et
équitables, cette dimension
prend de plus en plus d’importance et peut aussi participer à
la réduction des coûts.
• Compétitivité : la démarche
d’achats durables permet de
développer un avantage
concurrentiel : élément différenciateur dans les réponses
aux appels d’offre publics ou
privés et amélioration de
l’image de l’entreprise.
La mise en place d’une stratégie
d’achats durables est une action
transversale, elle doit amener
les différents acteurs de l’entreprise (R&D, marketing, vente,
…) à adopter de nouveaux comportements à travers une analyse des besoins plus fine.
Par ailleurs, la démarche permet également de construire
avec les parties prenantes en
amont de la supply chain, des
relations pérennes « gagnantgagnant ». En effet, si l’entreprise en interne est convaincue du bien –fondé de cette
stratégie, elle pourra ainsi la
promouvoir auprès de ces parties prenantes, en externe, par
le biais de la communication
environnementale.
L’impact positif de l’achat responsable se répercute sur l’impact environnemental du produit final, et il est important
pour l’entreprise de pouvoir
communiquer de façon juste et
compréhensible auprès de son
client ou du consommateur. En
effet malgré sa complexité, la
communication environnementale reste un enjeu fort pour
l’avenir. Elle peut être un élément différenciant important.
Si de nombreux sondages
révèlent que les Français sont
désireux de consommer durable, ceux-ci montrent que de
nombreux freins persistent
notamment au niveau de l'information. Les messages délivrés par les entreprises sont
jugés peu fiables.
Selon une enquête réalisée
par Ethicity récemment, 54 %
des personnes interrogées
déclarent être méfiantes sur le
discours des marques et des
entreprises en matière de
développement durable, 53 %
pensent qu'il y a trop de messages publicitaires sur la
consommation durable.Finalement, 62 % disent ne pas pouvoir juger de la meilleure qualité des produits durables.
Parallèlement, trois quarts des
personnes interrogées pensent que les entreprises ne
leur donnent pas assez d'information sur les conditions de
fabrication de leurs produits
origine des matières premières, lieu de fabrication,
impact sur la biodiversité. Les
consommateurs souhaitent
donc une information plus
claire, plus large et surtout
plus fiable, autrement dit
contrôlée.
Ce contrôle de l’information
passera par l’instauration d’un
affichage environnemental
homogène et adapté au produit. Cet affichage est développé dans le cadre de la loi
grenelle. Des règles sont
actuellement développées sur
le format de l’affichage pour
qu’il soit identique partout.
L’indicateur CO2 sera incoutournable. Tous les produits
devraient avoir une information objective sur les émissions
de gaz à effet de serre dont ils
sont à l’origine. Il s’agit d’une
mesure ou d’un calcul physique indépendamment d’autres engagements vertueux
des producteurs. Il ne peut
s’agir d’une déclaration d’engagement d’amélioration que
pourraient prendre des. De la
même manière, un producteur
qui compenserait les émissions de CO2 par ailleurs ne
pourrait les répercuter sur
cette mesure. Autrement dit,
nul ne pourra jamais afficher
« Effet de serre : 0 geCO2 ».
En effet, un indicateur unique
CO2 risquerait de générer des
transferts de pollution : en s’efforçant de l’améliorer, un producteur risquerait de détériorer l’environnement d’une
autre manière.
C’est pourquoi d’autres indicateurs, en nombre limité, seront
développés en fonction des
impacts des catégories de produits auxquels ils se rapportent. Par exemple, il pourra
s’agir de la toxicité pour un
détergent, ou de l’épuisabilité
de la ressource pour un poisson. Pour que le consommateur puisse comprendre l’information, il faut qu’elle soit
ramenée aux unités de choix
auquel il est habitué : par
exemple les impacts pourraient être ramenés au kilo
pour les produits alimentaires,
au litre pour les jus de fruit, au
nombre de lavages pour les
lessives…
L’entré en vigueur de cet affichage environnemental devait
démarrer au 1 er janvier 2011
par catégorie de produits, mais
suite à un amendement cette
date est repoussée au 1er juillet 2011 et ce sera en fait le
début d’une période d’expérimentation d’une durée d’un an
au minimum et dont le retour
d'expérience permettra, le cas
échéant, d'élaborer des textes
d'application.
D’autres indicateurs propres
et adaptés par catégorie de
produit viendront en complément de l’indicateur CO2.
n°69 • Juillet/Août 2010 Plastilien
71
E C O N O M I E
Sylvie DOMENECH
• Fédération de la Plasturgie •
Plasturgie tendances
Juin 2010
Evolution de la production mensuelle
( indice base 100 = 2005 )
Source : Fédération de la Plasturgie - selon INSEE à partir de données brutes en volume
Après un mois de mars particulièrement favorable (hausse de
17% de l’indice de production
de la plasturgie), la production
était en retrait de 7% au mois
d’avril par rapport au mois de
mars. Les premières estimations pour le mois de mai faisaient état d’une relative stabilisation par rapport à avril.
Sur les 4 premiers mois de
l’année, la production de l’ensemble de la plasturgie en
72
Plastilien Juillet/Août 2010 • n°69
volume s’est accrue de près
de 9% par rapport à la même
période en 2009. A rappeler
cependant qu’en 2009 le recul
de la production avait atteint
20% sur cette période à un an
d’intervalle.
Par marché, les principales évolutions en volume sont les suivantes : ( voir tableau ci-contre)
Pour le mois de mai, la tendance était à une amélioration
pour les éléments pour la
construction et les produits de
consommation courante. En
revanche, la situation semblait
plus délicate pour les secteurs
des pièces techniques et de
l’emballage.
E C O N O M I E
Evolution des cours des principales matières plastiques
( indice base 100 décembre 2003 )
Source : Fédération de la Plasturgie - selon ICISPRICING
Avec un prix des matières
plastiques de 30% (PA 66) à
70% (PP) supérieur à son
niveau de 2009, les taux de
marge des entreprises sont
fortement impactés.
Face à une tension particulièrement forte sur les approvisionnements de polypropylène
notamment, certains industriels ont d’ores et déjà dû
réduire leur production et craignent de se trouver en rupture
avec les risques de pénalités
inhérents.
Cours des principales matières
plastiques :Cette tension sur
les approvisionnements intervient alors que les niveaux de
production n’ont pas retrouvé
leur niveau d’avant crise et
que le tissu industriel demeure
fragilisé comme en témoigne
le nombre des entreprises en
liquidation judiciaire qui est
toujours 3 fois supérieur à ce
qu’il était sur les 5 premiers
mois de 2009 et 2008
Evolution de l’indice des prix à
la consommation en mai
(source Insee) :
Evolution des défaillances d’entreprises
( en nbre )
Source : Fédération de la Plasturgie - selon l’Observatoire de la Plasturgie
En données brutes : + 0,1% à
un mois et + 1,6% à un an.
En données CVS (Corrigées
des Variations Saisonnières) : 0,1% à un mois et + 1,7% à un
an.
Contact
Sylvie DOMENECH
Responsable Economie
Fédération de la Plasturgie
T. 01 44 01 16 12
@ : [email protected]
La situation est également difficile pour les polyamides et le
polyéthylène basse densité.
Aujourd’hui, les entreprises
ont en outre une visibilité
réduite sur les volumes de
matières dont elles pourront
véritablement disposer à court
terme.
n°69 • Juillet/Août 2010 Plastilien
73
SAS MONDON
ZI de Courtanne 2
F- 43620 SAINT-PAL-DE-MONS
Tél. : +33 (0)4 71 75 14 50
Fax : +33 (0)4 71 66 18 36
A G E N D A
Les journées de l’innovation 2010
Les Journées de l’Innovation du CFP sont destinées aux dirigeants, acheteurs, ingénieurs, concepteurs de produits, chefs de projet, techniciens, plasturgistes des entreprises « donneurs d’ordre », des entreprises transformatrices de matières plastiques, des entreprises productrices de matériaux
polymères et des bureaux d’étude, chercheurs, étudiants, enseignants. Pour en savoir plus :
www.plasturgie-formation.com/journees-innovation.html
• Matériaux polymères et transport - Oyonnax, 14 septembre
Innovations matériaux et procédés au service de ce secteur. Journée co-organisée CFP et ARDI
• Conjuguer plasturgie et eco-conception - Dijon, 28 septembre
Concevoir, re-concevoir, fabriquer des produits plastiques innovants et respectueux de l’environnement;
• Matériaux polymères et emballage - Lyon, 5 octobre
Innovations matériaux et procédés au service de ce secteur. Journée co-organisée CFP et ARDI
• Matériaux polymères et électricité/ électronique - Dijon, 23 novembre
Innovations matériaux et procédés au service de ce secteur.
YEARS EXPERIENCE
ON DEGRADATION AND
STABILIZATION OF POLYMERS /
BLENDS AND COMPOSITES
Les journées techniques du Pôle
Européen de Plasturgie
Le PEP organise une Journée Technique en lien avec chacune des
thématiques de ses lignes programmes qui constituent ses axes
prioritaires de R&D et d’expertise.
• 21 octobre : Plastronique
• 9 décembre : Bioplastiques
30 September 29th – 30st 2010
Aubière (Clermont-Ferrand), France
Ensemble Universitaire des Cezeaux
63174 Aubiere Cedex (France)
(33) (0)4 73 40 53 00
Contact : Prof. Jacques LACOSTE
Centre National d'Evaluation de Photoprotection
Phone : (33) (0)4 73 40 78 51
Fax : (33) (0)4 73 27 59 69
Mail : [email protected]
http://www.cnep-ubp.com
Pour tout contact et inscription aux Journées Techniques du PEP :
Tél. : 04 74 81 92 60 / [email protected]
Salons
• K Trade Fair - Dusseldorf
27 octobre au 3 novembre 2010
• MIDEST ‐ Paris
2 au 5 novembre 2010
• FIP Solution Plastique® - Lyon
24 au 27 mai 2011
L’agenda mondial des salons professionnels est en ligne sur : www .eventseye.com/salons.html
n°69 • Juillet/Août 2010 Plastilien
75
!
"
ERLYS sas - 320, A venue Berthelot - F - 69371 L yon cedex 08 - France
T +33 678 920 627 - email : [email protected]

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