REGARDS N 353 du jeudi 1er au mercredi 14/03
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REGARDS N 353 du jeudi 1er au mercredi 14/03
Abdellah Sleblab « étudiant de l’année », as en physique-chimie, du lourd. p. 16 w w w .v i l l e - l a - c o u r n e u v e . f r N° 353 du jeudi 1er au mercredi 14 mars 2012 Forum Jeunes le 10 mars Berthet One, parrain du forum, a dessiné la une de ce numéro. Et les jeunes Courneuviens donnent leur avis tout au long du journal… En attendant le forum du 10 mars, où ils vont nous dire ce qu’ils veulent. p. 8/9 ISSN 0769-4482 / prix : 0,61e REGARDS 353.indd 1 29/02/12 14:47 arrêt sur images un regard neuF T.M. Avant le Forum jeunes du 10 mars, la rédaction de Regards a décidé de prendre la jeunesse courneuvienne à témoin : 17 volontaires entre 15 et 30 ans ont commenté l’actualité de ce numéro. Un regard singulier qu’une moitié d’entre eux a partagé, à l’occasion d’un comité de rédaction exceptionnel qui s’est tenu le mardi 21 février, en salle des conférences de l’Hôtel de ville. Virginie Salot un c © Berthet One orni au Pâques avant l’heure Les œuvres hautes en couleurs de Jean-François Rigaudin ont un faux air de statues de l’île de Pâques. L’exposition Pop Art est visible jusqu’au 5 mars à la galerie Le Sens de l’art. coordination Yann lalande musique, ça tourne ! P.D. F.g. Fabrice gaboriau Accompagné des élèves du conservatoire d’Aubervilliers-La Courneuve, le compositeur argentin Martin Matalon, en résidence au CRR 93, a donné un ciné-concert à L’Étoile, sur des images de Luis Buñuel, le 17 février. + Photos : www.ville-la-courneuve.fr l’actu de la rédaction Thierry Mamberti victime à déplorer, après l’incendie monstre qui a ravagé 12 000 m2 d’entrepôts, rue Rosa-Parks, en face du stade Géo-André, le jeudi 16 février. 200 pompiers sont intervenus et 150 personnes ont été évacuées. Les locaux de Paprec et de l’imprimerie Paris Offset Print (POP), où sont imprimés plusieurs grands quotidiens, ont finalement été épargnés. regards REGARDS 353.indd 2 2 du jeudi 1er au mercredi 14 mars 2012 Mric / Iconovox 0 w w w.ville -la - courneuve.fr 29/02/12 14:47 à mon avis T.M. la nuit au musée + Photos : www.ville-la-courneuve.fr un canard Peut en cacher un autre gilles Poux, maire V.S. La Courneuve et le musée du Louvre ont initié un partenariat récent : le célèbre musée parisien a ainsi invité une cinquantaine de Courneuviens à assister aux Nocturnes du vendredi, le 17 février, sur le thème des amours tragiques. Trois représentations se sont succédé au milieu des grandes œuvres. Être utile aux jeunes Les Courneuviens et Courneuviennes, quel que soit leur âge, sont souvent préoccupés par la situation faite aux jeunes. Ils savent bien que se joue, là, une part importante de l’avenir de notre ville et de notre société. Ils sont nombreux à considérer qu’il faut davantage écouter, soutenir, accompagner les jeunes. Au fil des rencontres et des échanges est ainsi née l’idée d’un Forum jeunes, d’un espace de dialogue débouchant sur des actions concrètes. Il se tiendra le 10 mars prochain. Mais d’ores et déjà, et depuis des mois maintenant, les jeunes Courneuviens préparent avec la Ville cet événement. Plus de 200 ont signé un appel à participer, plus de 600 se retrouvent sur la page spéciale de Facebook pour échanger et débattre. Et dix-sept d’entre eux ont accepté de vous faire partager, dans ce journal, leur regard riche sur les différents sujets traités. Pascal Dacasa Pendant ces vacances d’hiver, certains ont opté pour une sortie ornithologique en famille au parc départemental Georges-Valbon, sur la piste des différentes espèces de canards du parc. elles ne Font Pas qu’attendre leur marin P.D. F.g. Jusqu’au 11 mars, la maison du parc départemental Georges-Valbon accueille l’exposition Femmes et mers, d’Olivier Barbaroux. On y voit la place essentielle qu’occupent les femmes dans la valorisation des produits de la mer. L’idée de ce Forum fait donc son chemin. Ce sera l’occasion de faire le point des actions mises en œuvre par la Ville, et d’élaborer des propositions nouvelles, en termes d’éducation, de formation, d’emploi, de logement, de loisirs, de culture ou de citoyenneté. Partagée par l’équipe municipale, ma volonté est claire : être utile aux jeunes, être utile à leur envie si légitime de prendre leur vie en main. Ainsi, j’ai souhaité que le vote du budget communal n’ait lieu qu’après le Forum, pour qu’il prenne en compte le financement des actions qui auront été décidées le 10 mars. Pour autant, être utile, c’est aussi faire prendre la mesure que la Ville ne peut pas tout régler seule, que de nombreuses situations individuelles renvoient à des choix de politiques publiques, à des questions de société. Être utile, c’est aider à l’action collective pour le respect des droits fondamentaux comme celui du droit à l’emploi, à l’accès à une école et à une formation de qualité, au logement. Balcons Fleuris L’association La Courneuve Fleurie a récompensé les lauréats du concours des balcons fleuris, le samedi 25 février, à l’Hôtel de ville. Être utile, c’est lutter contre les discriminations qui touchent les jeunes Courneuviens, parfois pour la seule raison qu’ils vivent ici. Être utile, enfin, c’est mettre en valeur les aspirations communes qui lient les jeunes et les moins jeunes, et qui nous permettent aussi de garder bien des espoirs pour l’avenir, à faire vivre dès maintenant. V. S. À bientôt au Forum. regards REGARDS 353.indd 3 3 du jeudi 1er au mercredi 14 mars 2012 w w w.ville -la - courneuve.fr 29/02/12 14:47 Une école diverse et accessible « L’éducation, c’est l’avenir. Mais tout a bien changé : nouvelles méthodes d’apprentissage avec Internet, budgets toujours serrés, programmes scolaires allégés, années d’études rallongées, parents déresponsabilisés et enseignants de moins en moins respectés… Je prône un système éducatif quasi gratuit, où les diplômes supérieurs sont accessibles, mais je déplore la déconsidération de la diversité des élèves, sous prétexte d’égalité ou de laïcité… À La Courneuve, chacun a sa chance, Azadaly Mouhamadaly, 24 ans parfois plus qu’ailleurs. » l’actualité Lycée Denis-Papin Pôle Emploi agrandissement terminé 250 dossiers par conseiller Débutés en août 2011, les travaux d’extension du lycée Denis-Papin touchent à leur fin. Un renfort de 1 000 CDD à Pôle Emploi : qu’en pensent les conseillers de l’agence de La Courneuve ? Virginie Salot à L’ancien et le moderne ont été parfaitement associés pour l’agrandissement du lycée. a fin de redonner des conditions idéales d’hygiène, de bien-être et de sécurité, l’établissement professionnel s’est davantage étendu sur le terrain de l’angle des rues Michelet et Général-Schramm. Le tout, sans faire disparaître du décor le bâtiment des bains-douches et la façade de l’ancien lavoir. Les architectes, le proviseur de l’établissement, Bernard Solmy, et la municipalité tenaient à conserver ces traces du passé communal. Plus qu’un coup de peinture sur les murs tout juste sortis de terre, le lycée a gagné quelque 1 000 m2 de surface. Les élèves de la filière motocycle travailleront désormais dans un atelier de 800 m2 au lieu de 300. « À la rentrée 2012, nous pourrons accueillir 20 lycéens au lieu de 10 dans cette section. Les élèves bosseront dans des conditions nettement meilleures. Plus d’espace, des couleurs vives, une isolation et une ventilation dernier cri, tout est réuni pour bien travailler », détaille avec fierté le proviseur. L’atelier « maintenance des matériels parcs et jardins » est passé de 300 à 500 m2. Et, en sus de ne plus se sentir à l’étroit, les élèves profitent dorénavant d’un foyer inséré dans le projet d’agrandissement, pour leur bien-être au quotidien. Rien que ça != isabelle meurisse l’issue du sommet social du 18 janvier dernier, qui s’est tenu à l’Élysée, il a été annoncé le recrutement, en renfort, de 1 000 CDD pour Pôle Emploi. Si, face à la montée du chômage, rien n’est à négliger, on est encore très loin du nombre de CDD supprimés, comme du nombre de postes qu’il faudrait créer pour prendre en charge les demandeurs d’emploi. Rappelons qu’en 2009-2010, 1 500 CDD avaient été recrutés, des plans de formation avaient été engagés à destination de ces salariés pour parfaire leurs compétences, avant que l’État ne décide de se séparer d’eux en supprimant tous ces postes. Sur l’année 2011, 225 200 chômeurs de plus se sont inscrits à Pôle Emploi. Ce sont, au total, toutes catégories confondues, 4,87 millions de chômeurs qui recherchent un travail. Inutile de dire que, face à cette situation, les salariés de Pôle Emploi, débordés, n’en peuvent plus. Une situation qui entraîne une surcharge de travail, des tensions et des violences dans les agences. Pôle Emploi compte, en France, un peu moins de 50 000 agents répartis sur 900 agences. Celle de La Courneuve reçoit les demandeurs d’emploi de la ville, mais aussi ceux du Bourget et de Dugny, soit plus de 4 000 dossiers à traiter. Chaque conseiller a en charge entre 200 et 250 dossiers à gérer. « La fusion, comme on peut le voir, est un échec total, constate un agent. On nous avait annoncé 60 dossiers par conseiller, nous en sommes à 250 ! » Quant à l’arrivée des 1 000 emplois dans les agences, on est plutôt sceptique sur le terrain. Et pour cause. « Nous avions trois collègues en CDD sur l’agence à La Courneuve, explique le même conseiller. L’une est partie en décembre, en fin de contrat, et les deux autres ont été prévenues qu’elles ne seraient pas renouvelées. Elles avaient été envoyées en formation, certes sur une durée très courte, mais elles nous ont aidés en faisant l’accueil. Alors, les effets d’annonce sur l’embauche de 1 000 CDD, ça nous fait plutôt sourire. » Pour une autre conseillère, « ces 1 000 personnes qui vont être recrutées ne sont pas 1 000 personnes en plus, ce sont 1 000 personnes qui vont remplacer les CDD qui n’ont pas été renouvelés, avec, en plus, une explosion du chômage… » À l’agence, la souffrance est visible de tous les côtés. Les conseillers écoutent la parole des chômeurs, qui en ont assez d’être stigmatisés, avec toujours la crainte de la menace d’être radiés ou de ne pas toucher leurs allocations. « Le vrai problème, martèle un agent, c’est de créer de l’emploi en France ! » = claude Bardavid Une fabrique de jeunes chômeurs « 550, c’est le nombre de chômeurs en plus, chaque jour, en France. Parmi eux, une part croissante de jeunes âgés de 15 à 24 ans. Trop jeunes et pas assez diplômés d’un côté, inexpérimentés et surdiplômés de l’autre : cherchez l’erreur ! Les plus chanceux multiplient les stages, enchaînent les CDD ou travaillent à temps partiel pour le Smic. Ajoutez à cela la stigmatisation de nos quartiers, les difficultés d’accès au logement et aux soins, et vous obtenez la fabrique de jeunes chômeurs de luxe made in France. Pendant que certains s’étouffent dans le caviar, les jeunes s’étouffent tout court. Djafare Alhamidi, 26 ans Au secours ! » Anniversaire Jacques-Brel/sciences-Po, dix ans déjà ! Le lycée courneuvien et l’IEP de Paris ont célébré une décennie de partenariat. i En dix ans, 33 élèves de Jacques-Brel ont intégré Sciences-Po Paris. Clinton ou encore Barack Obama dans le cadre de leur stage de 3e année et s’orientent à présent vers une carrière de diplomate. « Sans ce dispositif, ils n’en seraient peutêtre pas là aujourd’hui. Ça vaut vraiment la peine. Des milliers de jeunes peuvent prétendre à Sciences-Po. Il faut y croire. Ça marche », conclut Cyril Delhay. = i. m. L’importance de la mixité sociale Thierry Mamberti l y a dix ans, le lycée Jacques-Brel signait avec l’Institut d’études politiques (IEP) de Paris une convention d’éducation prioritaire. Cette dernière ouvrait pour la première fois aux Courneuviens les portes d’une des écoles les plus renommées et convoitées de France. À l’époque, le directeur de l’IEP, Richard Descoings, souhaite que les jeunes bacheliers de ZEP (zones d’éducation prioritaire) puissent aussi intégrer Sciences-Po. Plutôt que le concours habituel, les lycéens de quartiers sensibles sont alors invités à passer deux oraux : l’un dans leur lycée et l’autre à Sciences-Po. À La Courneuve, cette convention n’aurait jamais vu le jour sans l’énergie inaltérable de Sylvie Beaud, anciennement professeur en sciences économiques et sociales à Jacques-Brel, et l’indéfectible conviction de Cyril Delhay, chargé des conventions d’éducation prioritaire à Sciences-Po. « Il a fallu convaincre plusieurs personnes. Les critiques fusaient. Évidemment, nous avions un peu peur d’envoyer les élèves au casse-pipe. Ce n’était pas gagné et nous ne savions absolument pas si cela serait efficace », se souvient Sylvie Beaud. « En dix ans, 33 élèves du lycée ont été admis à Sciences-Po Paris. Tous avec des parcours aussi exemplaires les uns que les autres. Et nous espérons qu’il y en aura beaucoup d’autres », souligne Jean-Luc Héraud, actuel proviseur de Jacques-Brel. Issue de la première promotion, Naouale regards REGARDS 353.indd 4 4 Makri est aujourd’hui juriste et se dirige vers la protection judiciaire des jeunes. Les autres sont consultant, élève-commissaire, stagiaire au ministère des Affaires étrangères ou encore cadre à l’Apur (Atelier parisien d’urbanisme). Certains ont rencontré Bill du jeudi 1er au mercredi 14 mars 2012 « Après dix ans, il conviendrait de faire un bilan de la convention d’éducation prioritaire Sciences-Po Paris. Force est de constater que ce dernier est plutôt mitigé. Cette mesure courageuse a permis de rompre une inégalité de fait, mais elle crée également une rupture d’égalité. Certains étudiants aux origines modestes doivent, eux, passer le concours d’admission écrit, tandis que les autres seront jugés sur la base de deux oraux, où l’on aura surtout apprécié leur aisance orale et leur personnalité. Ce concours soulève une question : celle de l’apparente nécessité de faciliter les épreuves d’entrée, afin qu’une mixité sociale s’installe parmi les étudiants de cette école. » Cyril Tchanon, 21 ans w w w.ville -la - courneuve.fr 29/02/12 14:47 Forum des métiers le boulot, c’est par où ? Maradi Magassa Le 16 février, l’Hôtel de ville accueillait le Forum des métiers. Pour cette 3e édition, 165 collégiens avaient fait le déplacement. Les classes présentes étaient prises en charge par les animateurs du service Jeunesse. s e projeter dans l’avenir et choisir, dès la fin du collège, son orientation n’est pas une mince affaire. C’est une décision déterminante, que bon nombre d’élèves ont du mal à prendre. Afin de leur faciliter la tâche et de les renseigner sur quelques corps de métiers, le service Jeunesse organise le Forum des métiers. « L’orientation et la formation sont deux priorités chez les jeunes. On sait néanmoins que de nombreux collégiens ont du mal à répondre à cette question. La Ville organise donc ce forum pour leur présenter les métiers qui offrent des débouchés. Cette année, on a fait le choix de mettre en avant les CFA [NDLR : Centres de formation d’apprentis], qui recrutent énormément. Les gens ont tendance à dévaloriser les bacs professionnels, on souhaite donc casser ces clichés », explique Thierry Grone, responsable du Point information jeunesse (PIJ) et directeur de l’espace Jeunesse Gabriel-Péri. Avec 165 visiteurs, cette 3e édition fait encore moins bien que l’an dernier (224 participants en 2011) et révèle le désintérêt de certains établissements. Les classes présentes, quant à elles, étaient prises en charge par les animateurs du service Jeunesse. Tout au long de la matinée, les collégiens ont fait le tour des exposants et ont découvert différentes formations et professions. Plus motivés que d’autres, certains n’ont pas hésité à poser des questions pointues. C’était notamment le cas de Nelly Keller, élève de 3e du collège Georges-Politzer, qui désirait être aiguillée sur son plan de carrière. « Je souhaite devenir éducatrice pour enfants, mais je ne sais pas encore dans quelle branche me spécialiser. C’était encore brouillon dans ma tête. Grâce au forum, j’y vois plus clair. À présent, je sais que je peux faire n’importe quel baccalauréat, du moment que j’intègre ensuite une école d’éducateurs spécialisés. L’intervenante m’a même proposé de venir faire un tour, durant les vacances, à l’Institut médico-éducatif de Saint-Denis pour voir comment elle travaille. Je suis vraiment contente, car cela m’a confortée dans mon choix de carrière », conclut la collégienne, qui repart le sourire aux lèvres. = siham Bounaïm L’orientation, une ouverture sur le monde « L’orientation au sein d’un cursus scolaire est, à mon sens, fondamentale. En effet, elle offre aux étudiants la possibilité d’explorer les différentes opportunités de métiers s’offrant à eux, dans un climat d’échange et d’écoute, et finalement leur permet d’affiner leur choix vers tel ou tel domaine d’activité. Enfin, l’orientation doit être utilisée comme “indicateur des besoins en moyens humains” des entreprises de notre pays et se rapprocher ainsi de la réalité du marché du travail, pour ne pas devenir le fournisseur de métiers liés à des effets de mode. » Sabé Kane, 22 ans Entreprise un instrument pour les fainéants La société Dualo et ses deux entrepreneurs de la pépinière d’entreprises ont inventé un nouvel instrument de musique avant-gardiste. Les curieux pourront le découvrir le 24 mars, à 15h, à La Traverse. Le prototype du Dualo ressemble étrangement à l’accordéon du futur. Virginie Salot J ules Hotrique en avait assez de répéter ses gammes avec un trombone, « pas assez intuitif » à son goût. La disposition des notes n’était « pas assez logique » pour cet esprit cartésien, ex-professeur de mathématiques au collège Jean-Moulin d’Aubervilliers. L’instrument idéal n’existait pas. Qu’à cela ne tienne, il allait mettre à profit ses théories scientifiques pour l’inventer. Première étape : potasser des ouvrages de solfège pour s’immerger dans le bain de la musique et confirmer son intuition. Jusqu’à cette nuit de 2007 où il se réveille en sueur avec la conviction d’avoir trouvé l’idée de génie. Eurêka ! Un modèle mathématique basé sur les théories harmoniques est né ! Une nouvelle représentation des notes dans un espace géométrique : le Dualo. « La musique est une disciregards REGARDS 353.indd 5 5 pline mathématique depuis la Grèce antique, explique Jules Hotrique. J’ai modélisé les données importantes de la musique pour que toutes les lois du solfège deviennent des lois géométriques. » Le résultat ? Un instrument de musique révolutionnaire, qui n’est pas sans rappeler l’accordéon. Deux claviers en nids d’abeille de part et d’autre de l’engin, une disposition des notes plus naturelle (les unes à côté des autres). Autre avantage du Dualo : sa polyvalence musicale. « Il y a une puce, à l’intérieur, qui intègre tous les sons et permet de jouer tous les instruments, explique Bruno Verbrugghe, le deuxième associé, ancien chercheur à l’Ircam*. Le clavier contient le solfège. On a mis l’accent sur la rapidité de progression et le plaisir de jouer. Plus besoin de bosser ses gammes, on apprend le solfège intuitivement. » Sous chaque touche, des capteurs pour mieux contrôler le son. « On a beaucoup travaillé sur le toucher : le frappé, le caressé, l’effleuré, pour donner un côté plus vivant, plus évolutif au son », affirme Bruno Verbrugghe. Comme sur les iPhone, un accéléromètre détecteur de mouvements modifie les sons quand on bouge l’instrument. Les deux entrepreneurs en sont encore à l’étape de recherche et développement et à la pêche aux financements. du jeudi 1er au mercredi 14 mars 2012 Ce qui ne les empêche pas de voir loin : « Le 93 a déjà enfanté plusieurs révolutions musicales. On aimerait bien rencontrer les rappeurs du territoire. On serait heureux de participer à la naissance de nouveaux styles musicaux dans le 93. L’après-rap. » L’appel est lancé ! = Julien moschetti * Institut de recherche et coordination acoustique/ musique. inFos Jules Hotrique assurera les pauses musicales, le samedi 24 mars, à 15h, à la librairie La Traverse, lors de l’aprèsmidi consacré à la littérature tunisienne. On peut créer son entreprise « Alors que l’État français cherche à supprimer des emplois, La Courneuve, grâce à la pépinière d’entreprises, aide depuis plus de cinq ans les jeunes entrepreneurs à monter leur société. Ce désir de favoriser la création d’emplois sur le territoire est honorable. Consciente des difficultés que les jeunes Courneuviens rencontrent dans leur vie professionnelle, la municipalité, même si elle ne peut évidemment pas tout régler, donne un véritable coup de pouce aux personnes désireuses de monter un projet. Cela montre que le maire et ses élus en font Ismael El Bahja, 19 ans une priorité. » w w w.ville -la - courneuve.fr 29/02/12 14:47 Et les droits des femmes au Maghreb ? « Beaucoup pensent que les femmes des pays du Maghreb sont dépourvues de droits et ne sont pas les égales de l’homme. Mais, en ayant visité plusieurs villes du Maghreb, je peux dire que les femmes occupent de plus en plus de postes à responsabilité, comme agent de police ou chef d’entreprise. D’ailleurs, il y a de plus en plus de femmes souhaitant obtenir leur permis de conduire, pour plus d’indépendance. Les mentalités changent et évoluent. Aujourd’hui, en plus de leur métier, les femmes s’occupent de leur foyer. Elles sont motivées et déterminées, et je trouve dommage qu’elles aient toujours à prouver de quoi elles sont capables. » l’actualité Qatar Droits des femmes Djamila Bourezgue, 25 ans sceptiques face au gros lot une semaine au féminin 50 millions d’euros seront débloqués par le Qatar en Du 2 au 10 mars, la municipalité organise des soutien à des entrepreneurs de banlieue. Une initiative initiatives festives, sportives et culturelles, dans le accueillie avec scepticisme à La Courneuve. cadre de la Journée internationale des femmes. t out commence en juin dernier : une poignée d’élus locaux des banlieues marseillaises et parisiennes s’alarme du manque de soutien financier des banques françaises aux jeunes chefs d’entreprise des quartiers. Inquiets, ces élus, réunis autour de Kamel Hamza, conseiller UMP de La Courneuve, se tournent alors vers le richissime gouvernement qatari pour lui demander « un coup de pouce ». L’émirat arabe développe, depuis peu, une stratégie de financement agressive et multicanal pour assurer son avenir, une fois que ses réserves gazières seront épuisées. Preuve en est : le pays vient de rafler l’organisation de la Coupe du monde de foot 2022. En France, il a racheté le PSG. Sensible à leur appel, Hamad ben Khalifa Al Thani, le cheikh luimême, répond favorablement avec la création d’un fonds d’investissement pour soutenir des projets pilotés par des chefs d’entreprise issus de l’immigration. À première vue, cette enveloppe allouée par le Qatar est très séduisante. « Effectivement, peut aider, « Effectivement, ce financement peut aider, C’est une honte pour l’État français « Le Qatar qui investit en banlieue : c’est Marine Le Pen qui va être contente ! Blague à part, c’est une bonne nouvelle pour les entrepreneurs, mais, pour moi, c’est surtout une honte pour l’État français. C’est un autre pays qui vient en aide aux banlieues françaises, un pays qui ne fait même pas partie de l’UE… Même si ça reste une bonne initiative de l’Association nationale des élus locaux pour la diversité, qui cherche un moyen de développer les banlieues. Selon Maurice Leroy, ministre de la Ville, « le fonds est un signe positif de reconnaissance des talents et capacités de création dans les quartiers populaires ». Mais pourquoi aller aussi loin pour chercher une reconnaissance ? Si j’étais Sarko, je me cacherais. Autant voter pour l’Émir en mai 2012. »Amina Brairi, 16 ans confie Willy Porfal, entraîneur de taekwondo au gymnase Anatole-France. Mais je me doute bien qu’ils cherchent quelque chose derrière. » Zohra (le prénom a été modifié) confirme la méfiance générale et s’interroge : « Cela peut être une bonne initiative, mais, clairement, on peut se demander ce que le Qatar cherche en retour. » La création de ce fonds pourrait certainement redynamiser l’entreprenariat, et Kamel Hamza assure que « cela permettra de créer de l’emploi ». Mais certaines voix s’élèvent contre cette générosité ambiguë : elles dénoncent un placement stratégique et opportuniste, qui permet, en plus, au Qatar de s’assurer à moindre coût une belle image sur la scène internationale et fait oublier que cet État reste une monarchie absolue, sans partis politiques ni libertés. D’autres voient dans cette mesure un signe d’effacement de l’État français et des politiques locales dans les quartiers, qui pourrait laisser « supposer une remise en cause du politique », comme le confie prudemment Éric de Marez, directeur de la Mission locale intercommunale de La Courneuve. Mohamed-Ali Adraoui, chercheur et enseignant à Sciences-Po, acquiesce : « Le Qatar cherche surtout des relais d’influence dans la société française, et certains y voient le signe de l’effacement de la puissance publique dans les quartiers. » Même si le Qatar se défend de faire de la charité, son investissement s’apparente à un placement à long terme qu’il voudra faire fructifier. Mais personne ne sait comment… = anne-cécile guthmann • Du 2 au 10 mars, une exposition photographique sur la conquête des droits des femmes de 1789 à nos jours sera installée dans le hall de l’Hôtel de ville. • Le 3 mars, en salle des Fêtes de la mairie à 15h, représentation de la pièce de théâtre Simone, nous et les autres, une création collective née de l’expérience de femmes issues de différents pays. • Dimanche 4 mars, place au sport avec le tournoi Muguette-Jacquaint. Les sportives sont invitées à jouer au futsal de 9h à 18h au gymnase Béatrice-Hess. • Le 7 mars, une série d’événements se déroulera au centre culturel Jean-Houdremont de 14h à 20h30 : à 14h, projection d’un court-métrage élaboré entre jeunes de quartiers populaires de Paris et l’association Pour qu’elle revienne sur les relations filles-garçons. Le film sera suivi d’un débat et d’un quiz sur les inégalités frappant les femmes. Suivront, dans l’après-midi, une exposition de portraits de femmes africaines engagées, un spectacle de l’association MKO (Meufs Ki Osent) et un bal animé par un DJ féminin. • Le 8 mars, rendez-vous à 9h, place GeorgesBraque, pour un petit-déjeuner féministe, suivi d’un quiz autour de l’histoire de l’avancée des droits des femmes dans le monde. De 12h à 14h, en salle des Fêtes de l’Hôtel de ville, Sophie Pochic, enseignante à l’École des hautes études en sciences sociales, interviendra sur l’égalité professionnelle. À 14h30, rencontre avec Muguette Jacquaint. À 18h, à la galerie Le Sens de l’art, animation par la plasticienne Yogui, suivie d’un film sur la vie et l’œuvre de Camille Claudel. • Vendredi 9 mars, au 3, rue Claude-Debussy, à 12h, repas international organisé par l’association Lieu de rencontre. À 13h30, à L’Étoile, projection de Correspondances, de Laurence Petit-Jouvet, suivie d’un débat avec la réalisatrice et le Comité de promotion des droits des femmes. • À suivre : du 10 au 31 mars, au gymnase Béatrice-Hess, et du 3 au 28 avril, dans le hall de l’Hôtel de ville, l’exposition photographique de N’Krumah Lawson Daku, Athena 93, réalisée dans les clubs de boxe féminine d’Aubervilliers et de La Courneuve. = Univers carcéral « La prison ne fabrique pas des héros, elle broie les hommes » entretien avec stéphane mercurio, réalisatrice du film à l’ombre de la république, projeté à l’étoile le 9 mars à 20h30. Regards : De quoi traite votre film ? Stéphane Mercurio : D’un côté, À l’ombre de la République raconte le travail du Contrôleur général des lieux de privation de liberté. Et, d’un autre côté, ce film dresse un portrait de l’enfermement en France. Pendant plu- sieurs semaines, j’ai suivi les contrôleurs en mission à la maison d’arrêt de Versailles, à l’hôpital psychiatrique de Navarre, à évreux, au centre pénitentiaire de Bourg-en-Bresse et à la centrale de Saint-Martin-de-Ré. Il est très difficile, voire impossible en France, de pénétrer ces lieux. Aux côtés des contrôleurs, j’ai pu traverser le mur. aux images véhiculées, il n’y a pas de réfectoire en prison. Chacun mange tout seul dans sa cellule. Il n’y a ni truands, ni bons, ni méchants, ni héros. Mais de la solitude, le manque de perspective, la violence de la situation, qui font du quotidien un enfer. La prison ne fabrique pas des héros, elle broie les hommes. R. : En 2008, vous réalisiez À côté, un film sur les familles de détenus qui se rendent notamment au parloir. Cette fois, vous suivez des contrôleurs. La prison est un sujet qui vous tient à cœur ? S. M. : J’ai eu l’opportunité de pouvoir travailler au cœur de la détention, de montrer ce qu’est un quartier d’isolement, un quartier disciplinaire, de discuter avec le personnel et les détenus, ça ne se refuse pas. L’univers carcéral est très mal connu, voire pas du tout. Il ne se passe rien de sensationnel en prison, contrairement à ce qu’on peut voir dans les séries américaines. Contrairement R. : Quel est le message de votre film ? S. M. : Je voudrais que la prison devienne une vraie question politique. Après ce travail, je suis convaincue que les conditions actuelles et catastrophiques de l’enfermement seront les causes de la violence de demain. Quoi que les prisonniers aient fait, ils restent des hommes et des femmes. Et ils sortiront un jour. Mais dans quel état ? Avec les peines allongées, la pauvreté et l’inhumanité de cet univers carcéral, les détenus recouvrant leur liberté sont souvent plus en colère et anéantis qu’à leur entrée. C’est une catastrophe. regards REGARDS 353.indd 6 6 Propos recueillis par isabelle meurisse du jeudi 1er au mercredi 14 mars 2012 La prison, c’est aussi la violence « Tout le monde en parle, tout le monde le vit de près ou de loin. Mais combien sommes-nous à y avoir vraiment mis les pieds ? L’univers carcéral, ou la prison, est un lieu où toutes nos libertés prennent fin. “Quand tu te retrouves là-bas, tu dois te battre pour avoir un minimum de respect”, c’est ce que disent la plupart des personnes qui y sont allées. Les journaux nous montrent souvent la dolce vita des prisonniers, mais ce n’est pas le cas de tous. Beaucoup des incarcérés subissent la violence physique et morale, venant soit des gardiens, soit des Leslee Dovin, 18 ans autres prisonniers. » inFos Projection de À l’ombre de la République, le 9 mars à 20h30 au cinéma L’étoile, suivie d’un débat en présence de la réalisatrice, du sociologue Loïc Wacquant et de Jean-Marie Delarue, Contrôleur général des lieux de privation de liberté. w w w.ville -la - courneuve.fr 29/02/12 14:47 ourvues de sieurs villes de postes à s, il y a de , pour plus plus de leur rminées, et capables. » échos citoYens ezgue, 25 ans Citoyenneté ah, si j’étais président ! Depuis le début de l’année, l’espace Jeunesse Paul-Verlaine propose une animation originale qui a pour but de sensibiliser les adolescents sur l’élection présidentielle à venir. La jeunesse s’intéresse à la politique «Depuis plusieurs années maintenant, dans nos quartiers populaires, la politique est vécue et subie comme un fléau, un monde à part auquel la jeunesse ne s’est jamais identifiée. Ces sentiments sont les fruits d’une lassitude éprouvée vis-à-vis de nos hommes politiques, beaux orateurs, aux langues bien pendues, mais sans scrupules, et prêts à tout pour atteindre leurs fins, sans se préoccuper réellement de la jeunesse, de plus en plus stigmatisée, pointée du doigt et laissée à la marge de la société. Cela tend à changer avec l’émergence d’une jeunesse affranchie, soucieuse et pragmatique. Une jeunesse qui veut être au cœur de sa ville, s’organiser et prendre des décisions. Bien que peu jeunombreuse pour le moment, cette jeu nesse intéressée par le combat politique s’agrandit…» Fabrice gaboriau Fahrane Attoumani, 28 ans et les conditions pour pouvoir voter. Le but de cette initiative ? Amener les adolescents à se mettre dans la peau d’un canDeux propositions parmi d’autres, qui vont permettre aux ados d’échanger sur des sujets didat, à proposer un programme cruciaux, porteurs d’enjeux électoraux. qui leur semble pertinent et en a grande affiche aux couleurs du Intitulée Si j’étais président, elle comporte adéquation avec les attentes des Français. drapeau français, accrochée sur les dates des deux tours de l’élection Et ça marche. De nombreuses propositions l’un des murs de l’espace Jeunesse présidentielle de 2012, les conditions ont été placardées à l’intérieur de l’espace Paul-Verlaine, est loin de passer inaperçue. pour se présenter en tant que candidat Jeunesse, pour que tous les jeunes puis- l Mutualiser les actions a fin de réfléchir conjointement à des mesures concrètes pour lutter contre l’échec et le décrochage scolaire, Gilles Poux a décidé de réunir les différentes associations spécialisées en la matière (huit ont répondu présentes). Une décision qui fait suite à l’engagement pris par ce dernier lors des Tremplins citoyens. « Nous souhaitons coordonner nos actions afin qu’elles se complètent et collaborer afin d’établir ensemble un plan et un calendrier de travail pour faire avancer les choses, dès la rentrée prochaine. Pour ce faire, le Conseil municipal a décidé de porter le montant de l’enveloppe allouée aux associations socioculturelles de 120 000 à 150 000 euros », affirme le maire. Ces 30 000 euros supplémentaires devraient permettre aux associations de mieux se structurer, mais aussi de recourir à des emplois aidés. Une réponse aux besoins des participants, qui souffrent notamment d’un manque de moyens humains et financiers. À l’issue de ces deux heures de débat, tous se sont mis d’accord sur l’idée d’harmoniser et de mutualiser leurs compétences, afin d’optimiser leur travail. = siham Bounaïm sonia Bel hadj Brahim, hip et hop ! Avec ses grands yeux clairs, c’est une fille timide, calme et réfléchie, qui choisit ses mots. Quand elle monte sur scène, elle devient SonYa, qui se meut avec précision et énergie. s onia commence à prendre des cours de danse en 2004, alors qu’elle est au collège, et rencontre Pascal Luce, professeur au sein de l’association Tempo. Elle qui vient du quartier de la gare passait beaucoup de temps entre le gymnase Jean-Guimier et le centre culturel JeanHoudremont : « Au début, je n’aimais pas faire la route pour m’entraîner, je la trouvais trop longue. Aujourd’hui, c’est très important pour moi de danser. C’est parfois un défouloir, mais toujours un plaisir. » Elle n’a pas arrêté, depuis, et a été récompensée, lors de la soirée des « Mises à l’honneur » de décembre dernier, pour sa place de demi-finaliste lors de la compétition internationale de danse Juste Debout. Sonia trouve la danse moins sportive qu’artistique : « Être dans un groupe permet de se transmettre des choses. C’est un échange dans les deux sens. » En 2008, elle crée avec Pascal et Farah La Mécanique des naïfs, qui s’inspire du monde imaginaire et enfantin. Ils ont de nombreux projets comme tourner un clip, cet été, et ils ont une vidéo déjà en ligne, intitulée Et au bout du conte. Pour Pascal Luce, « le talent, c’est d’avoir envie. Malgré les difficultés, Sonia n’a jamais lâché. Je réalise que d’avoir une regards REGARDS 353.indd 7 rire, en juin 2011, où elle se produit durant cinq jours avec le groupe Four Me. « En ce moment, je me professionnalise. Je n’aurais pas imaginé que mon premier boulot serait de danser. » Elle a fait du chemin et il lui en reste encore : elle doit aller en Guyane pour l’Urban Clash Carnaval, puis à Rouen, et en Russie, en septembre. Étudiante en 3e année de licence économie-gestion à ParisXIII, elle envisage un master en économie… ou en arts plastiques. Dans le futur, SonYa rêve de scènes, de danse et de voyages, mais surtout elle souhaite continuer à être entourée de bonnes personnes. = naïma amiri Le hip-hop n’est pas qu’une culture de banlieue Virginie Salot Soutien scolaire sent les lire et y réfléchir. Et, grâce aux échanges que suscite cette activité, les électeurs en herbe peuvent non seulement avoir une première approche du monde politique, mais aussi se projeter dans l’avenir en tant que citoyens. Baisse des loyers, augmentation des salaires, création de centres de formation sportive et de fondations pour les SDF, mise en place de moyens plus importants pour les actions dans les quartiers, amélioration de la propreté pour un meilleur environnement… Les propositions sont à la fois riches et variées. Safoine, 14 ans, fait partager la sienne : « Je mettrais en place une formation des policiers sur l’échange avec les habitants. Ils sont trop méchants, ils agissent trop vite et ne discutent pas assez. » Quant aux filles participant à cette activité, elles se font rares. Mais Kadra, âgée de 11 ans, ne se laisse pas impressionner par l’ambiance quelque peu masculine : « Pour moi, avoir une femme ou un homme président, c’est pareil. On est tous égaux. » Qui sait, peut-être qu’en plus de sensibiliser les jeunes à l’importance du droit de vote, cette animation aura pour effet de faire naître chez l’un d’eux l’envie de devenir le président du pays dans lequel il aura grandi. = nadia Bijarch 7 élève dont je peux apprendre, c’est l’aboutissement de l’enseignement ». Sonia signe son premier contrat de danse chez Air Style pour se produire lors de Carte blanche à Jamel Debbouze. Le suivant, c’est au Marrakech du du jeudi 1er au mercredi 14 mars 2012 «Le hip-hop est une culture à part entière, avec une expression artistique et des valeurs au travers desquelles les jeunes peuvent s’épanouir. Cette culture est assez fréquente dans les banlieues, car elle permet de s’exprimer par le biais de l’art. Cependant, selon moi, on ne doit pas forcément faire du hip-hop quand on est de banlieue, car il y a d’autres moyens, plus ou moins artistiques, de faire passer un message.» Aïda Ahamada, 20 ans w w w.ville -la - courneuve.fr 29/02/12 14:47 grand Format que veulent les jeunes ? Virginie Salot Confrontée à une précarité importante et à un environnement complexe, la jeunesse courneuvienne se retrouve souvent désemparée. Optimiste ou pessimiste, fonceuse ou insouciante, la jeunesse réfléchit à son avenir. l es jeunes sont les premières victimes du chômage, des problèmes de logement et de l’insécurité, selon Alain Raimbaut, directeur général adjoint des Services. Ils se prennent de plein fouet toutes les difficultés sociales. Ils manquent cruellement de perspectives au moment où ils sont en train de construire leur vie. » Le bilan statistique fait en effet froid dans le dos. D’après les chiffres de l’Insee (2008), 31 % des actifs courneuviens de moins de 25 ans sont au chômage. Plus de la moitié (56 %) des salariés de cette tranche d’âge exercent un emploi stable, quand 33 % travaillent à temps partiel. Autre marqueur de précarité : 54 % des bénéficiaires du RSA à La Courneuve1 ont moins de 41 ans. Une situation critique que plus de 70 jeunes avaient décidé de prendre à brasle-corps, lors de la réunion publique de préparation du Forum jeunes, au gymnase El-Ouafi, le samedi 25 février. Au menu du jour, six tables rondes, comme autant de thématiques animées par les agents communaux des services Sports et Jeunesse et les bénévoles du Conseil local de la jeunesse : emploiformation, éducation-orientation, accès aux loisirs et à la culture, logement, citoyenneté, et sécurité. Objectifs prioritaires : débattre des problématiques de la jeunesse et réfléchir à des propositions concrètes pour le forum. Sans surprise, les stands « emploi-formation » et « éducation-orientation » étaient pris d’as- saut. « L’emploi et l’orientation préoccupent en premier les jeunes, confirme Cyril Tchanon, 21 ans, étudiant en master 1 de droit social à Paris-XIII. Quand on voit le taux de chômage chez les jeunes, ça fait peur. Je connais pas mal d’étudiants qui se sont rendu compte qu’il n’y avait pas de débouchés dans leur branche à la fin de leur master 2. Ils ont été obligés de recommencer leur cursus à zéro pour trouver du travail. » Quand le projet professionnel n’a pas été mûrement réfléchi, on s’expose en effet à la dure réalité du monde du travail. Mais encore faut-il tomber sur le bon interlocuteur. Cissé 2, un entrepreneur de 26 ans, l’a appris à ses dépens, quand il est allé à la rencontre de la pépinière d’entreprises, il y a trois ans. « J’avais l’impression de déranger, explique-t-il. J’en suis sorti démoralisé. Je n’avais plus envie d’entreprendre, tellement j’avais entendu d’arguments négatifs. Certains adultes ne prennent pas les jeunes au sérieux. Ils les ralentissent avec leurs discours castrateurs. Avant de penser à juger, ils devraient les accompagner. Les jeunes doivent aller au bout de leur démarche pour voir, de leurs propres yeux, si leur projet est viable. C’est en faisant des erreurs qu’on apprend. » D’où l’importance de réfléchir en amont à son projet d’orientation. Or, d’après Haroon Mandjourssa, adjoint au maire délégué à la Jeunesse, « la majorité des jeunes ne sait pas où aller, quelle filière ou quel travail choisir, quels sont les structures, les aides et les dispositifs existants. Beaucoup ont perdu confiance dans les institutions et préfèrent s’en sortir par eux-mêmes. Avec le Forum jeunes, nous désirons nous attaquer aux invisibles, à ces jeunes qui ne fréquentent pas nos services ». Si le Forum jeunes réussit à rétablir la relation de confiance, le pari sera en partie gagné. = dossier réalisé par Julien moschetti 1. Recensement du 31 décembre 2010. 2. Le prénom a été modifié pour des raisons de confidentialité. « Tous les indicateurs de la jeunesse sont au rouge » sociologue, chercheur au cnrs, michel Fize est spécialiste des questions de l’adolescence, de la jeunesse et de la famille. entretien. Regards : Que signifie être jeune aujourd’hui ? Michel Fize : Être jeune, au sens étroit du terme, c’est avoir un certain âge et ne pas être dans la responsabilité adulte qui vous donne une pleine autonomie de vie. Un jeune n’est pas autonome, poursuit ses études, n’a pas encore fondé une famille et vit encore chez ses parents. Il y a vingt ans, un jeune avait entre 15 et 25 ans. Aujourd’hui, avec la prolongation des études et le rétrécissement du marché de l’emploi, on peut encore être jeune à 28 ans, 30 ans, voire au-delà. R. : C’est donc une notion péjorative ? M. F. : Tout à fait. C’est pourquoi je prêche pour une définition plus scientifique : avoir au moins 15 ans, être dans une construction de soi et de ses propres perspectives d’avenir. Mais, être jeune, c’est aussi avoir des qualités de dynamisme, de créativité, de spontanéité, de remise en cause et d’intelligence. Les jeunes détiennent plusieurs formes d’intelligence qui les placent en position de supériorité par rapport aux adultes de 30, 40 ou 50 ans. Certains adultes ont perdu une partie de leurs capacités cognitives et de leur fraîcheur d’esprit. regards REGARDS 353.indd 8 8 R. : À quelles difficultés sont confrontés les jeunes aujourd’hui ? M. F. : La situation de la jeunesse, aujourd’hui, est beaucoup plus compliquée que dans les années 1970. Le dérèglement de la situation des jeunes date du choc pétrolier de 1973. La génération 2012 est inquiète, car tous les indicateurs de la jeunesse sont au rouge : chômage massif (près de 25 % des jeunes actifs), contrats de travail précaires, bas salaires qui empêchent l’entrée dans un logement et l’accès à l’autonomie, exclusion scolaire massive (17 % de la génération scolaire quittent l’école du jeudi 1er au mercredi 14 mars 2012 sans diplôme). C’est donc une génération qui a besoin d’être rassurée, soutenue, aidée. Ses manifestations de violence sont avant tout des manifestations de souffrance. Quand on ne peut plus communiquer normalement et qu’on est sûr qu’on n’a plus rien à perdre, on se lance à bride abattue. = inFos Derniers ouvrages de Michel Fize : Le Livre noir de la jeunesse (Presses de la Renaissance, 2007), L’Adolescence pour les nuls (First, 2010). w w w.ville -la - courneuve.fr 29/02/12 14:47 les Parrains du Forum ont dit rokhaya diallo, chroniqueuse radio et tv Berthet one, dessinateur de Bd « « V. S. Les jeunes sont les premières victimes de la crise, la classe d’âge la plus touchée par la pauvreté, d’après le Secours catholique. C’est important de mettre en place des outils et des dispositifs pour les aider, notamment sur le plan du chômage. La jeunesse est tenue à l’écart de la sphère décisionnelle en France. Elle n’a pas de voix, pas de relais médiatique et politique. Notre pays ne respecte pas sa jeunesse. Or, un pays qui ne donne pas sa chance aux jeunes n’est pas tourné vers l’avenir. Il faut des mesures volontaristes pour changer cette situation. Par exemple, mettre fin au cumul des mandats ou inciter les entreprises à recruter en priorité des jeunes. » 10 mars « La Courneuve laisse ses talents s’éparpiller » V. S. « Notre pays ne respecte pas sa jeunesse » Le Forum est une belle initiative. Le maire va pouvoir rencontrer les jeunes et débattre avec eux. J’espère qu’il tiendra compte de leur avis pour mettre en place des actions concrètes. J’aimerais que ce Forum débouche sur un élargissement de l’accès à la culture pour les jeunes. Par rapport à d’autres villes de Seine-Saint-Denis, La Courneuve laisse un peu trop ses talents s’éparpiller. Et pourtant, ce ne sont pas les artistes qui manquent. Il faudrait les mettre en avant, un peu comme le rappeur Mac Tyer, à Aubervilliers, qui est soutenu par la mairie. Ça permettrait de renforcer l’intérêt de la jeunesse pour la culture. » Un forum participatif… et décisionnel Coorganisatrice du Forum jeunes du 10 mars prochain, la jeunesse courneuvienne a une occasion unique de peser sur les décisions qui la concernent. À elle de s’en saisir. V. S. La réunion préparatoire du 25 février dernier a vu la participation de 70 jeunes. a ider les jeunes sur des questions où la mairie n’a pas forcément l’habitude d’intervenir. » Voici un extrait de l’appel à participation, signé par plus de 200 Courneuviens, dont 150 jeunes. Consciente des difficultés actuelles de la jeunesse, la municipalité a associé ses représentants au processus de réflexion du Forum jeunes. Objectif avoué : aboutir à des propositions concrètes et novatrices. Les élus sont résolus à renforcer l’efficacité de leur action visà-vis des jeunes, quitte à aller au-delà de leurs compétences habituelles. « Beaucoup considèrent que l’aide de la municipalité n’est pas suffisante, reconnaît Alain Raimbaut, directeur général adjoint des Services, en charge du pilotage du Forum jeunes. Ils ont le sentiment que nous ne sommes pas assez utiles en termes d’emploi, de formation ou d’insertion. On doit pouvoir les aider à réussir leur vie, même si on n’a pas totalement la main sur ces questions. La mairie représente une puissance et un point d’appui non négligeables. On peut, par exemple, les aider sur le plan de l’accompagnement individuel ou la connaissance des dispositifs existants. » Un comité de pilotage, composé de jeunes et d’agents communaux, a préparé en amont le forum, au cours de réunions de travail, pour fixer les grandes orientations. La réunion du 19 janvier dernier a ainsi vu la participation de 83 jeunes ; 17 ont également participé à l’écriture de ce numéro de Regards. Une page Facebook dédiée (« Jeunes La Courneuve ») prolonge le débat sur la Toile. À la demande des jeunes, l’événement sera parrainé par deux figures courneuviennes : le dessinateur Berthet One et la chroniqueuse Rokhaya Diallo. « Le socle de la réussite du forum, c’est le travail préparatoire, soutient Alain Raimbaut. Ce n’est pas la fréquentation du 10 mars qui m’intéresse, mais le nombre de jeunes qui ont participé à la préparation. Si on ne sort pas du forum avec des propositions concrètes, ce sera un échec. » Ces propositions seront ensuite transmises au maire, qui a volontairement décalé le vote du budget, cette année, pour pouvoir dégager, le cas échéant, des marges supplémentaires. La balle est donc dans le camp des jeunes. = inFos Atelier préparatoire au Forum jeunes, pour les lycéens et les étudiants, le lundi 5 mars, à 17h30, au lycée Jacques-Brel. Forum jeunes, samedi 10 mars, 15h, salle des Fêtes de l’Hôtel de ville. 32 % c’est le pourcentage de la population courneuvienne qui a moins de 20 ans. késako ? Inspiré des clips d’animation des Têtes à claques, le 1er épisode de la minisérie animée dédiée au Forum jeunes crée le buzz grâce aux talentueux comédiens de la troupe Babel. Rendez-vous sur le Net pour la suite. Le contrat courneuvien pour la réussite Cette ébauche de proposition est le fruit des réunions de préparation du Forum jeunes. Il s’agirait d’un dispositif d’accompagnement individuel pour aider les jeunes à concrétiser un projet de vie, avec le soutien humain et financier de la Ville. Pour passer du conditionnel au concret, et en savoir plus, rendez-vous le 10 mars. regards REGARDS 353.indd 9 9 du jeudi 1er au mercredi 14 mars 2012 w w w.ville -la - courneuve.fr 29/02/12 14:47 La clé, c’est faire confiance aux stagiaires à votre service « L’idée de l’expérience ne remplace nullement l’expérience », dit le philosophe Alain. Un stage ne se résume pas toujours à apporter le café, faire des photocopies ou simplement valider notre année d’études, lorsqu’il est obligatoire. Il peut participer à notre épanouissement intellectuel et professionnel. Lors de mon stage à l’ambassade des États-Unis à Paris, j’ai pu appréhender de nouvelles perspectives dans mes choix de carrière. La confiance accordée au stagiaire est donc un facteur décisif dans la réussite d’un stage. De son côté, le stagiaire doit savoir faire preuve d’initiatives. Son passage n’en sera que plus remarqué et contribuera peut-être à une Akila Kridene. 23 ans future embauche…» stagiaires médiathèques Que sont-ils devenus ? Tous mes médias en un clic Virginie Salot Depuis 2004, quelque 2800 demandes de stages professionnels dans un des services municipaux ont été enregistrées. Communication de la mairie m’a accueilli comme stagiaire dans le cadre du BTS Communication des entreprises. Actions de communication, écriture d’articles, travail avec le maquettiste… J’ai fait plein de choses !» explique Saïd, 25 ans, chargé de clientèle pour un collecteur d’abonnements presse. Les collégiens, lycéens et étudiants qui ont envie de tenter leur chance à leur Deux jeunes chanceux : Saïd a fait son stage au service tour peuvent compter sur Communication et Hélène au service Jeunesse. le Point information jeuas facile de faire ses premiers pas nesse (PIJ) pour les accompagner dans cette dans le monde professionnel, sur- démarche. Six agents ont pour mission de tout lorsqu’il s’agit de décrocher un traiter les différentes demandes : aide à la stage. Hélène, 24 ans, secrétaire au sein du rédaction de CV et de lettres de motivation, Conseil général des Hauts-de-Seine, n’est pas et mise à disposition d’un annuaire pour prête d’oublier celui qu’elle a suivi au service contacter les entreprises environnantes. En Jeunesse, lors de la préparation du bac pro effet, les services municipaux ne peuvent secrétariat : «Je pense que c’est grâce à cette expé- pas satisfaire toutes les candidatures qu’ils rience que j’ai le poste que j’occupe aujourd’hui, reçoivent. Rien qu’en 2011, environ 200 car on m’a donné la chance de travailler dans demandes ont été enregistrées. Alors, mieux une administration. » Et, heureusement, les vaut ne pas attendre la dernière minute pour missions décrochées sont loin de ressembler déposer un dossier.= à de vulgaires stages photocopie. « Le service nadia Bijarch P regards REGARDS 353.indd 10 10 L Medi@tic, c’est magique. C’est l’accès à la culture, sous toutes ses formes, gratuitement, depuis son écran. l a médiathèque John-Lennon, fermée depuis janvier et jusqu’en octobre, fait peau neuve. Les Courneuviens et Courneuviennes, titulaires de la carte d’usager, ont toutefois la possibilité de se rendre dans l’une des 22 autres médiathèques du réseau Plaine Commune, dont celles du centre-ville ou de la Maison pour tous à La Courneuve. Alternative : depuis octobre 2011, une plateforme numérique, véritable médiathèque dématérialisée, est consultable via Internet. Ce service en ligne permet de feuilleter ou d’écouter, de chez soi, BD, livres, CD ou films de son choix. Outre la possibilité de parcourir des ouvrages, de nombreux services sont proposés aux abonnés : révision du Code de la route, perfectionnement en langues étrangères, formation en bureautique, soutien scolaire, consultation de dictionnaires, découverte des collections du musée du Louvre, suivi de conférences scientifiques, lecture de la presse du jour, écoute de webradios ou de livres audio, cours d’écriture de scénarii ou d’éducation à l’image… Et tout cela, depuis son ordinateur, à son rythme ! L’inscription à la plate-forme numérique est gratuite. Il suffit d’être titulaire de la carte des médiathèques et de se rendre auprès de l’un des professionnels du réseau, qui attribue du jeudi 1er au mercredi 14 mars 2012 à chaque usager Medi@tic un identifiant et un mot de passe. Pour se connecter, reste à cliquer, depuis le site des médiathèques de l’agglomération, sur l’onglet Medi@tic ou se rendre sur http://stream.cvs-mediatheques.com et s’identifier. L’accès aux ressources se fait en streaming : la lecture ou le visionnage des documents a lieu en temps réel, au contraire du téléchargement. En début de mois, un crédit de 20 jetons est alloué à chaque utilisateur, sans toutefois qu’il puisse les cumuler d’un mois sur l’autre. Le nombre de jetons dépensés varie selon le type de produit dématérialisé, consulté à chaque connexion. Le porte-monnaie virtuel peut d’ailleurs être doté d’un crédit supplémentaire pour l’accès à certains services. Bref, Medi@tic, c’est une révolution != ariane servain La lecture, éveil de l’âme «La lecture est un divertissement procurant un plaisir qui nous détourne du réel, favorisant ainsi l’oubli du stress du quotidien. Une aide précieuse pour apprendre à s’exprimer et à penser. Les livres permettent de forger l’esprit critique par la confrontation entre les idées ou les idéologies, apportant des inspirations nouvelles qui enrichissent notre culture. Tout n’est pas toujours bon à prendre, mais la lecture est un éveil de l’âme et du cœur. Une jouissance de la pensée et Frédéric Robouant, 22 ans des sentiments.» w w w.ville -la - courneuve.fr 29/02/12 14:47 sPort | culture | loisirs 600 siècles vous sourient Le banquet des seniors, les 23 et 24 février, a réuni plus de 800 convives au gymnase Antonin-Magne. Multipliez ce chiffre par le nombre d’années au compteur de chacun : vous aurez le vertige. + Photos : www.ville-la-courneuve.fr Germaine Lamand, 96 ans, doyenne du banquet du 23 février, entourée de Gilles Poux et de l’équipe de l’Ehpad, où elle réside. « On savoure d’autant plus cette sortie qu’elles sont rares », commente Fernande, 93 ans, une autre résidente. La démonstration de l’atelier country du club Cachin attire les curieux. Mets savoureux et service impeccable. Le 23 février, Yvette (76 ans), Daniel (62 ans) et Guy (86 ans) reçoivent un petit cadeau siglé Inès de la Fressange, de la part de la municipalité, pour leurs anniversaires respectifs. Le lendemain, Raymond fête ses 65 ans. Serge Herrero, conseiller municipal délégué aux Seniors, et le maire font le tour des tables. Certains passent plus de temps sur la piste qu’à table. À votre santé, messieurs-dames ! Dépossédé quelques minutes de son micro, notre crooner latino savoure avec la salle la version française d’un de ses standards. Nous passerons tous par cette étape «Le 3e âge, on en parle avec distance, mais, finalement, nous passerons tous par cette étape. Pour ma part, je le fais pour me protéger : quoi de plus effrayant que le temps qui passe et qu’on ne peut maîtriser ? Qui dit vieillesse dit mort. Or, vieillesse rime aussi avec sagesse, bien que celle-ci n’attende pas nécessairement le nombre des années. Si je tourne en rond, c’est pour dire que les vieux, c’est nous, au futur. Ne ferions-nous donc pas mieux de nous intéresser un peu plus à eux ?» Jessica Zaïdi, 19 ans Photos : virginie salot légendes : Yann lalande regards REGARDS 353.indd 11 11 du jeudi 1er au mercredi 14 mars 2012 w w w.ville -la - courneuve.fr 29/02/12 14:48 sPort | culture | loisirs Football us Amérique, Flash devant ! La Ville, le Flash et l’AFS* permettent à six joueurs, cadets ou juniors, de partir étudier un an au pays du football américain. Départ prévu cet été. Virginie Salot Hicham, Samba, Menad, Samir, Hugo et Mamoudou sont sélectionnés pour partir étudier aux Etats-Unis, le temps d’une année scolaire. e n apprenant la nouvelle, les sélectionnés du programme High School ont sauté de joie. Ce n’est pas tous les jours qu’une telle aventure leur est proposée. Les six footballeurs en ont pleine- ment conscience. « C’est une opportunité en or, s’exclame Hicham. Ce n’est pas donné à qui veut. Pour rien au monde, je ne gâcherais ça ! » Ses acolytes, Samba, Samir, Hugo, Menad et Mamoudou, sont tout aussi réjouis. « Ce voyage va changer notre vie. On va découvrir une culture que nous ne voyons qu’à la télé, on va devoir parler anglais nonstop, on va jouer au football avec les rois de ce sport. C’est un truc de dingue », reconnaît Menad. Mais, évidemment, même si l’enthousiasme fait l’unanimité, l’appréhension se fait sentir. « J’ai un peu peur de l’inconnu quand même, avoue Hugo. Mais on ne pourra que progresser, on va vivre une belle année. Je suis relativement confiant. » Sur place, ils seront hébergés dans des familles d’accueil. Les différentes destinations ne sont pas encore connues. Les jeunes seront totalement immergés dans la vie locale américaine. À plus de 6 000 kilomètres de Paris, loin de leur famille, ils devront s’intégrer sur les campus qu’ils fréquenteront, assisteront aux cours uniquement en anglais et devront surtout réussir à entrer dans une équipe de football. « Ce ne seront pas des vacances, leur rappelle Vincent Bertet, coordinateur du projet. Vous ne serez pas à New York City. Vous serez tous probablement dispatchés; vous ne serez pas dans le même État. C’est un voyage éducatif. » Tous les frais sont pris en charge par le Dispositif de réussite éducative (DRE). Il ne reste plus qu’à régler la paperasse. Car, pas de passeport, pas de voyage. Ce serait dommage ! = isabelle meurisse * AFS Vivre sans frontière : association loi 1901 à but non lucratif, reconnue d’utilité publique, qui œuvre au rapprochement des cultures du monde à travers l’organisation de programmes éducatifs à caractère interculturel. Le Flash aux States, une aubaine ! «Ce projet est une aubaine pour les joueurs sélectionnés. Ils vont avoir la chance de découvrir une société qui diffère de la nôtre par sa culture, et surtout par son système éducatif qui favorise les activités extra-scolaires, et notamment le sport. Le football va leur permettre de se rapprocher du rêve de tout athlète : jouer au plus haut niveau de sa discipline. Ayant participé à un camp football, l’été dernier, dans l’Idaho, je pense que ce projet est l’opportunité de leur vie. Je suis vraiment de tout cœur avec mes frères, comme Minidou, qui partiront !» Anthony Mahoungou, 18 ans taekwondo Docteur Célia & Miss Dobok* Résultats sportifs Une fois sur le tatami, la médaillée de bronze des championnats de France cadets se déchaîne. B N’ayez pas froid aux yeux, les filles ! Lionel Messi, Alain Bernard ou encore Usain Bolt : tous ces noms font rêver les jeunes amateurs de sport. Mais le sport de haut niveau n’est pas qu’une partie de plaisir, il faut s’y investir à fond et ne rien lâcher. Pour beaucoup de sportifs aujourd’hui, leur brillant parcours a été défini par leur volonté et leur envie d’être le meilleur… ou la meilleure. En effet, en 2009, 37 % des sportifs de haut niveau étaient des femmes. Donc, mesdemoiselles, n’ayez pas froid aux yeux : le monde du sport vous ouvre ses portes. Leslee Dovin, 18 ans onne élève, souriante, polie, Célia Bensalem est sérieuse derrière ses lunettes. Concentrée, pugnace et vive comme l’éclair, Célia Bensalem est furieuse sur le tatami. Pour son entraîneur, Willy Porfal, le contraste n’est qu’apparent entre les deux Célia : « Beaucoup pensent qu’au taekwondo, on se contente de balancer des coups de pied, mais, en combat, il faut être précis et développer beaucoup de stratégie. Célia, en plus d’être très attentive, réfléchit énormément. C’est une qualité. Du coup, après deux ans et demi de pratique, elle a déjà intégré le Centre Fédéral Espoir et l’équipe de France. » À la liste des qualiregards REGARDS 353.indd 12 12 tés de Miss Bensalem, il faudrait ajouter sa volonté de partager son expérience avec ses nombreux jeunes camarades du T’ndo Club courneuvien. Alors, qu’est-ce qui a poussé cette jeune fille modèle vers l’art martial coréen ? « J’allais assister aux compétitions de Wassin, mon grand frère [il participera prochainement à l’Open de Belgique]. C’est comme ça que m’est venue l’envie, explique simplement Célia. Quand je combats, je me relâche et j’ai toujours envie de gagner. J’aime bien aussi me confronter aux garçons, à l’entraînement. Eux font attention à moi, mais moi, j’y vais à fond. » Si Célia a fait la fierté de ses parents avec sa sélection en équipe de France, elle est aussi une formidable locomotive pour un club en plein renouveau. « Nous comptons 92 licenciés, dont 80 % ont moins de 14 ans, lance avec un grand sourire la présidente du T’ndo Club, Rose-Marie Dos Santos. Pour nous, c’est un record. Vu les bons résultats de certains, on a même dû consacrer un créneau à l’approche de la compétition. Les filles sont à l’honneur. Alors, la présidente que je suis est particulièrement contente. La relève sportive est assurée. » Gwladys Epangue, médaille d’or en poche, pourra prendre paisiblement sa retraite après les Jeux olympiques de Londres : le T’ndo Club courneuvien est en passe de se trouver une nouvelle source d’inspiration.= Yann lalande * Dobok : tenue de taekwondoïste. du jeudi 1er au mercredi 14 mars 2012 Basket-ball ® Seniors masculins, Honneur région, La Courneuve-Sartrouville : 40-89 ® Seniors masculins, Nationale 3, Union Saint-Denis-La Courneuve – Le Mée : 92-72 Thierry Mamberti Anne-Cécile guthmann Désormais, pour Célia Bensalem, l’objectif est de participer aux championnats d’Europe cadets en juillet 2013. Week-end des 18 et 19 février volley-ball ® Seniors masculins, Régionale 3, Corbeil-La Courneuve : 2-3 Futsal ® -17 ans, Division régionale, Créteil-La Courneuve : 5-0 Week-end des 25 et 26 février Football américain ® Championnat de France élite, Flash-Spartiates : 14-20 w w w.ville -la - courneuve.fr 29/02/12 14:48 sPort | culture | loisirs à l’étoile musique Peu d’ados sur la voie Ferré tous les films du 1er au 14 mars 2012 1, allée du Progrès - Tramway Hôtel de ville Tous les films sur répondeur au 01 48 35 23 04 Pour ses Journées amplifiées vol.9, l’association Zebrock est venue, le 7 février, à La Courneuve évoquer les connaissances musicales des adolescents de banlieue. Fabrice gaboriau classes de 4e et 3e de six collèges différents. « La musique est une des pratiques culturelles les plus répandues dans cette tranche d’âge, affirme le conférencier, spécialisé dans les questions d’échec scolaire et de socialisation culturelle. Mais près d’un tiers des élèves ne connaissent ni Brassens ni Ferré. Cela ne veut pas dire que les familles populaires ne transmettent rien. Le problème des inégalités se joue sur l’appropriation de différents genres musicaux, et non pas sur l’accès à la musique. Les jeunes des milieux les plus paupérisés ne font pas la différence entre aimer et connaître. Ils n’écoutent que ce qu’ils connaissent. Il est donc essentiel de fournir aux jeunes l’occasion de rencontrer des répertoires différents. Quitte à ce qu’ils n’apprécient pas. » À la suite de cette intervention enrichissante, conférences et tables rondes se sont succédé, pour terminer la journée en musique avec un concert de sonorités balkaniques et orientales.= Pendant quatre ans, Stéphane Bonnéry a étudié les pratiques et connaissances musicales des adolescents de banlieues populaires. r éunis la veille, le 6 février, à l’université Paris-VIII de Saint-Denis, Courneuviens, musiciens, universitaires et journalistes ont pris possession de la salle Mentor, à l’espace jeunesse GuyMôquet. « À La Courneuve, il y a une constellation de cultures et de savoirs. Cette ville est riche par sa diversité. Il était intéressant de se retrouver ensemble ici », confie Edgard Garcia, isabelle meurisse directeur de l’association Zebrock. Stéphane Bonnéry, maître de conférences en sciences de l’éducation à la faculté de Saint-Denis, a ouvert le bal. Premier thème de la matinée : les pratiques musicales des adolescents de banlieues populaires. Qui écoute quoi ? Pendant quatre ans, Stéphane Bonnéry a mené l’enquête au sein des classes participant à Zebrock au bahut, soit dans des Des principes et des valeurs « J’ai commencé à écouter mes premières musiques sur Skyrock. J’ai toujours adoré le hip-hop des années 1990. Depuis peu, je ne veux plus les écouter. J’ai commencé à pratiquer le Falun Dafa. C’est une méthode de Qi Gong, et il y a trois principes fondamentaux : la Vérité, la Bonté et la Patience. Je suis déçu de voir que les textes que je connaissais par cœur à l’époque sont tous à l’opposé de ces principes, qui sont pour moi les plus respectables qui existent. Depuis, David Bleibtreu, 19 ans j’écoute Shen Yun. » et sur www.ville-la-courneuve.fr D Soirée découverte, tarif unique 3e J Film Jeune public AD : présentation en avant-première des films «d’Actualités démocratiques» Prix : tarif plein 5,50e - tarif réduit 4,50e - tarif abonné 4e - tarif abonné jeune public, groupes 2,40e - associations 3,50e - Tarif unique : 4,55e à toutes les séances du mercredi et celles de 15h et 18h le vendredi. J les goonies états-Unis, 1985, 1h54 (VF). De Richard Donner, avec Josh Brolin, Jeff Cohen, Corey Feldman. Ven.2 à 14h30, sam.3 à 14h30, dim.4 à 14h30. la vérité si je mens ! 3 France, 2012, 1h59. De Thomas Gilou, avec José Garcia, Richard Anconina. Ven.2 à 16h30, sam.3 à 20h30, dim.4 à 18h30, lun.5 à 18h30, mar.6 à 20h30. la désintégration France, 2012, 1h18. De Philippe Faucon, avec Rashid Debbouze, Yassine Azzouz. Ven.2 à 18h30, sam.3 à 16h30, dim.4 à 16h30, lun.5 à 20h30 D. en secret Iran, 2012, 1h45 (VO). De Maryam Keshavarz, avec Nikohl Boosheri, Sarah Kazemy. . Ven.2 à 20h30, sam.3 à 18h30, mar.6 à 18h30. J le jardinier qui voulait être roi République Tchèque, 2012, 1h05 (2D et 3D). Programme de 2 courts-métrages : L’Histoire du chapeau à plume de geai, de Kristina Dufková, et La raison et la chance, de David Súkup. Mer.7 à 14h30 (2D), sam.10 à 14h30 (3D), dim.11 à 14h30 (3D). Filmer le Politique la dame de fer Grande-Bretagne, 2012, 1h44 (VO). De Phyllida Lloyd, avec Meryl Streep, Jim Broadbent. . Mer.7 à 16h, ven.9 à 16h30, sam.10 à 20h30, dim.11 à 16h, lun.12 à 18h30, mar.13 à 20h30. les chants de mandrin France, 2011, 1h37. De Rabah Ameur-Zaïmeche, avec Rabah Ameur-Zaïmeche, Abel Jafri. Prix Jean Vigo 2011. Mer.7 à 18h30, ven.9 à 18h30, lun.12 à 20h30 théâtre tahrir, place de la libération D’une beauté tragique Italie, 2012, 1h30 (VO). De Stefano Savona. Mer.7 à 20h30, dim.11 à 18h, mar.13 à 18h30. Journée internationale des Femmes Après le mythe de Babel, la compagnie en résidence Eltho, d’Élise Chatauret, dépoussière Antigone de Sophocle. Un grand classique, pas si classique. F ut une époque où l’on parlait plus de la Grèce pour ses grandes tragédies antiques que pour sa dette abyssale et ses dramatiques conséquences. Antigone, Sophocle ? Vous avez forcément entendu parler, mais comme Casey, chanteuse rap, vous n’en gardez peut-être pas un souvenir impérissable : « Sophocle, j’avais vu au collège, mais ça ne m’intéressait pas, confesse celle qui interprète le chœur dans la pièce. Aujourd’hui, j’y suis plus sensible. Le rap m’a fait m’intéresser au verbe d’autres Le théâtre est à la portée de tous « On a tendance à caricaturer le théâtre en pensant qu’il s’adresse exclusivement aux sexagénaires cherchant à rire devant des acteurs habillés en costumes d’époque. Mais, en réalité, le théâtre est bien plus fort, complexe et évolué que cela. Il s’agit, pour l’acteur, de recréer un sentiment dans le but de transmettre une émotion au public, que ce soit de la joie, de la pitié, de la tristesse ou du dégoût. L’enjeu est donc de trouver un juste milieu, de rendre une scène captivante, sans pour autant surjouer et perdre Anaïs Girault, 17 ans en crédibilité. » auteurs. Maintenant, Sophocle fait partie de ce pan de la culture élitiste qui fait peur. Je me souviens, ça n’avait pas l’air d’être fait pour nous. Alors qu’en fait, c’est bien écrit, c’est précis et tu prends des tartes. C’est de la dramaturgie et, dans les quartiers, nous sommes des grands dramaturges. » Pour résumer la pièce, Antigone, au risque de sa vie, s’oppose à son oncle Créon, roi de la cité. Son frère, Polynice, pour avoir combattu contre la cité, a été condamné par Créon à ne pas recevoir de sépulture. Antigone désobéit et enterre son frère. L’impatience et l’impossibilité du compromis sont au cœur de cette œuvre radicale. « On suit le fil du mythe développé dans Babel, avec ce va-et-vient entre l’individuel et le collectif, précise élise Chatauret, metteur en scène. C’est d’autant plus intéressant de poser cette question universelle et intemporelle à La Courneuve, avec ces acteurs-là. » Cinq acteurs courneuviens de la troupe Babel sont au rendez-vous d’Antigone, dont Aziza Melas-Ouali, qui interprète le rôle-titre. « Jouer Antigone, je ne m’y attendais pas, déclare la jeune femme. Je ne pensais pas avoir assez d’expérience pour jouer ce rôle, énorme. C’est du Sophocle, et regards REGARDS 353.indd 13 D. 13 correspondances Sophocle, c’est la base du théâtre. Interpréter Antigone pour mon troisième rôle, ça vient tôt. Je travaille trois fois plus qu’avant. » Un défi qui suscite l’admiration de Casey : « J’ai rencontré la troupe Babel pendant ma résidence ici. Pour moi, ce sont des ovnis. Ils viennent de quartiers et ils font du théâtre classique. Ils défient toutes les statistiques. Je suis en admiration devant cette prise de risque. Ils tentent des choses que beaucoup disent ne pas être faites pour eux. » Acteurs iconoclastes, chœur déclamé en rap, musique électrique (par Marc Sens) et histoire universelle, Antigone semble traverser les siècles sans encombre.= Yann lalande inFos Antigone, de Sophocle, créé au centre culturel Jean-Houdremont, avec le soutien de la ville de La Courneuve et du Conseil général. Mise en scène : Élise Chatauret. Centre culturel Jean-Houdremont, les 27, 28 et 30 mars à 20h30, les 29 et 30 mars à 14h30. Entrée : 10€ ; réduit : 5€. Réservations au 01 49 92 61 61 ou [email protected] du jeudi 1er au mercredi 14 mars 2012 France/Mali, 2010, 58mn. De Laurence Petit-Jouvet. (Projection suivie d’un débat avec la réalisatrice et le Comité courneuvien de promotion des droits des femmes.) . Ven.9 à 13h30. être enFerme en France auJourd’hui à l’ombre de la république France, 2012, 1h40. De Stéphane Mercurio. Projection exceptionnelle en sortie nationale, suivie d’un débat avec Stéphane Mercurio, réalisatrice, Jean-Marie Delarue, Contrôleur général des lieux de privation de liberté, Loïc Wacquant, sociologue. En partenariat avec le journal L’Envolée et la librairie La Traverse.) Projection unique, tarif : 3€. Ven.9 à 20h30. BoXeuse, une education a l’engagement million dollar Baby états-Unis, 2005, 2h12 (VO). De Clint Eastwood, avec Clint Eastwood, Morgan Freeman, Hilary Swank. Projection suivie d’une rencontre-débat entre des boxeuses et le sociologue Loïc Wacquant. Sam.10 à 16h. J tomboy France, 2011, 1h22. De Céline Sciamma, avec Zoé Héran, Malonn Lévana. Mer.14 à 14h30. corpo celeste Italie, 2011, 1h40 (VO). D’Alice Rohrwacher, avec Yle Vianello, Salvatore Cantalupo. Quinzaine des réalisateurs, Festival de Cannes 2011. Mer.14 à 18h30. les infidèles France, 2012, 1h47. De Jean Dujardin, Gilles Lellouche, Emmanuelle Bercot, Fred Cavayé, Michel Hazanavicius, Éric Lartigau, Alexandre Courtès, avec Jean Dujardin, Gilles Lellouche. Mer.14 à 16h30 et 20h30. Dans le cadre de « Portraits de femmes d’ici ou d’ailleurs ». Tarif : 3€ pour les spectatrices. Dans le cadre de « Portraits de femmes d’ici ou d’ailleurs ». Tarif unique : 3€ Dans le cadre de « Portraits de femmes d’ici ou d’ailleurs ». Entrée libre. w w w.ville -la - courneuve.fr 29/02/12 14:48 Bloc-notes état civil naissances Janvier 26 • Aaqil Lindor 27 • Ilyès El-Harrak 27 • Housni Saadi 27 • Ashwin Shanthasooruban 28 • Zahra Mohammad Ahsan 28 • Aaron Sharma 29 • Madymaro Soukouna 30 • Elayan Mbae 30 • Maelys Selimovic 31 • Lovely Selimovic numéros utiles Urgences depuis un fixe) Permanences le mercredi sur Bodokh. Pompiers : 18 Commissariat des élus rendez-vous 74, av. Jean-Jaurès Police-secours : 17 de police : • M. le maire, Gilles au 01 43 93 93 75. à Pantin décès SAMU : 15 place du Pommier- Poux, reçoit sur Plaine Commune Tél.: 01 48 45 01 46 • Néant Centre anti-poison : de-bois rendez-vous au 21, av. J.-Rimet Collecte Hôpital Fernand- Tél.: 01 43 11 77 30 01 49 92 60 00. 93218 Saint-Denis des déchets Widal Mairie • M. le député Daniel cedex Tél.: 01 40 05 48 48 Tél.: 01 49 92 60 00, Goldberg reçoit en Tél.: 01 55 93 55 55 SOS médecins : du lundi au vendredi mairie sur rendez-vous Marché couvert 24h/24 et 7 jours/7 de 8h30 à 12h et de au 01 40 63 93 26, des Quatre-Routes Tél.: 08 20 33 24 24 13h30 à 17h; samedi ainsi que sans Les mardis, vendredis Antenne Alzheimer de 8h30 à 12h. rendez-vous tous les 2e et dimanches matin de La Courneuve : Incivilités, troubles du vendredis du mois de Dépannages Assurance retraite 06 21 21 39 35 voisinage, atteintes 16h à 18h (après 17h, EDF: 0 810 333 093 depuis le 1er juillet ou 06 21 21 39 38 aux personnes et aux entrée côté square GDF: 0 810 433 093 un nouveau numéro Solitude écoute biens: un interlocuteur Jean-Moulin Pharmacie est à votre disposition: (pour les plus de à votre écoute, au • M. le conseiller de garde 39 60 (2,8 centimes 50 ans) N° Vert 0 0 800 54 76 98 (appel général, Stéphane Tous les dimanches d’euro en heures 800 47 47 88 (gratuit gratuit). Troussel, reçoit et jours fériés 2012: pleines). mariages • Rim Sneck et Faouzi Hassouni Février 1er • Yassine Khezzani Petites annonces attention ! Les annonces sont publiées sous la responsabilité de leurs auteurs. Cependant la rédaction de Regards se réserve la possibilité de refuser une annonce dont les termes induiraient un non respect de la loi, par exemple en matière d’emploi ( la législation interdit d’employer ou de travailler « au noir » ). cours vends/immobilier T.3, 8 € ; blouson en daim, T.42/44, 8 € ; Pédagogue Professeur de mathématiques de particulier à particulier ensemble/pantalon marron, T.42/44, 7 € ; expérimenté, très sérieux et très pédagogue, À vendre, à Aubervilliers, dans zone pavillon- imper clair, 5 € ; blouson en jean, T.44, 3 € ; emploi ordinateurs ou installe logiciels sur PC donnerait cours à lycéens. Tél. : 06 19 93 87 35 naire, duplex comprenant une cuisine, un vaisselle (assiettes, verres, bocaux), rénovation intérieure J’effectue fixes ou portables. 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Tél. : 06 82 92 51 71. rer B -50 % en mars En dédommagement des désagréments subis par les voyageurs, ces derniers mois, sur la ligne B du RER, et à la demande de Muriel Tendron-Fayt, adjointe au maire de La Courneuve, et des élus de Plaine Commune, la RATP et la SNCF ont décidé d’effectuer un geste commercial en appliquant une réduction de 50 % sur le prix des forfaits Navigo, Imagine R et Solidarité transport pour le mois de mars 2012. inFos Pour plus de précisions, se renseigner en gare. annoncez-vous Pour rédiger votre annonce, écrivez votre texte ci-dessous ou sur papier libre, lisiblement et sans abréviations. Nom/ Prénom Adresse Tél. : courriel : Faites parvenir votre texte à Regards par courrier au : 33, avenue Gabriel-Péri.93120 La Courneuve ou sur le site Internet : www.ville-la-courneuve.fr - rubrique Regards (le mag) : Passez votre annonce regards REGARDS 353.indd 14 14 du jeudi 1er au mercredi 14 mars 2012 w w w.ville -la - courneuve.fr 29/02/12 14:48 agenda 10 mars carton ou 10e les 6 ; 2e le ticket de tombola. spectacles de danse Dans un premier temps, les spectateurs profiteront d’Un rebond dans la tête, duo entre Hervé Sika et la danseuse contemporaine Elsa Cogan. Puis viendra le tour de la compagnie en résidence Philippe Ménard, avec son spectacle Ridi ! Pagliaccio ! Centre culturel Jean-Houdremont, à 18h. Tarifs : 10e et 5e (réduit). Jusqu’au 11 mars Une exposition photographique qui témoigne aussi bien du rôle des femmes que de l’exploitation par l’homme des richesses de la mer. daisy stoir et mister not’ Spectacle théâtral et musical. Centre culturel Jean-Houdremont, à 14h30 les 1er et 2 mars, et à 16h le 3 mars. 2 mars la caravane de l’eau Venez visiter la caravane de l’eau, le bassin de rétention, les canalisations d’égouts (avec des bottes) et assister à une projection sur l’eau. Cet événement est organisé par le Mouvement national de lutte pour l’environnement et l’association La Courneuve Environnement. Bassin de la Molette, de 10h à 12h. Accès : bus 249, arrêt « Centre des essences ». du 2 au 10 mars Inscription et envoi du CV à mde. [email protected] 9 mars à l’ombre de la république Projection du film de Stéphane Mercurio sur l’univers carcéral, suivie d’une rencontre en présence de la réalisatrice, de Jean-Marie Delarue, Contrôleur général des lieux de privation de liberté, et du sociologue Loïc Wacquant. Cinéma L’Étoile, 1, allée du Progrès, à 20h30. Tarif : 3e. +inFos Page 6 10 mars Forum jeunes Salle des fêtes de l’Hôtel de ville, à 15h. +inFos Pages 8-9 10 mars rencontre avec Yves Frémion droits des femmes Série d’initiatives diverses organisées dans le cadre de la Journée internationale des femmes. +inFos Page 6 Parc départemental Georges-Valbon. Renseignements au 01 43 11 13 00. 11 mars visite de saint-germaindes-Prés Claude Bost organise une visite de SaintGermain-des-Prés et de ses alentours. Rendez-vous, avant 14h, devant la gare du RER B (angle Victor-Hugo/ Pasteur), muni de votre titre de transport. Boxeuse, une éducation à l’engagement Tous les lycéens et étudiants sont invités à préparer le forum jeunes du 10 mars. Dans le cadre de « Portraits de femmes d’ici ou d’ailleurs », projection du film Million Dollar Baby, de Clint Eastwood, suivie d’un débat entre des boxeuses et Natacha Lapeyroux, sociologue. Librairie La Traverse, 7, allée des Tilleuls, à 16h. Parc départemental Georges-Valbon, de 15h à 16h30. Inscription obligatoire au 01 43 11 13 00. 12 mars Pétition Priorité à nos enfants Championnat de france Élite, flash-Black Panthers. loto et tombola Rendez-vous au rectorat, à 14h, 4, rue Georges-Enesco à Créteil. 10 mars volley-ball Seniors masculins, Régionale 3, La Courneuve-Eaubonne. 15 du jeudi 1er au mercredi 14 mars 2012 Basket-ball Gymnase Antonin-Magne, à 15h30. Préau de l’école élémentaire PaulDoumer, à partir de 18h. Tarifs : 2e le Gymnase Béatrice-Hess, à 19h. 18 mars Seniors masculins, Honneur région, La Courneuve - Saint-Leu. L’association des parents d’élèves du groupe scolaire Paul-Doumer organise un loto et une tombola. Lots à gagner : vols en direction de 29 destinations européennes, tablette tactile, panier « bien-être »… Stade Géo-André, à 19h. Projection du film L’Oncle Charles, d’Étienne Chatiliez. Avant-première en présence du réalisateur et de l’équipe du film. Cinéma L’Étoile, 1, allée du Progrès, à 20h30. Le maire et les élus invitent les Courneuviens au rectorat de Créteil. 16 mars REGARDS 353.indd 15 Le député de Seine-Saint-Denis viendra présenter son dernier livre, Ici, le futur a commencé, et en débattre. avant-première Centre culturel Jean-Houdremont, à 17h. Cinéma L’Étoile, 1, allée du Progrès, à 16h. Tarif : 3e. regards daniel goldberg à la traverse La séance commence par un échauffement et se termine par des étirements. Prévoyez de bonnes chaussures basses. Football américain Salle Philippe-Roux, de 9h30 à 12h. 17 mars marche nordique 10 mars Cet événement sera l’occasion de s’informer sur les secteurs qui recrutent, notamment les métiers de l’hôtellerierestauration. Cinéma L’Étoile, 1, allée du Progrès, à 20h30. Tarif : 3e. 17 mars Les nouveaux électeurs recevront leur carte. initiative emploi Projection du film documentaire de JeanMichel Carré et Jill Emery, Le Système Poutine, suivie d’un débat avec Stratis Vouyoucas, enseignant de cinéma. 11 mars cérémonie de remise des cartes électorales 8 mars Filmer le politique Les enfants des centres de loisirs, inscrits au programme d’éducation à la musique initié par la Cité de la musique, seront sur le devant de la scène. atelier préparatoire au Forum jeunes Hôtel de ville, à 18h30. Librairie La Traverse, 7, allée des Tilleuls, à 18h. concert de l’orchestre demos Librairie La Traverse, 7, allée des Tilleuls, à 15h. 10 mars 6 mars Dans le cadre du Printemps des poètes, la librairie courneuvienne accueillera le poète Karim Bellil et le slameur Hocine Ben. 11 mars Le collaborateur de Fluide glacial vient à la rencontre des Courneuviens. 5 mars Lycée Jacques-Brel, de 17h30 à 19h30. +inFos Pages 8-9 rencontre avec karim Bellil et hocine Ben 16 mars Femmes et mers 1er, 2 et 3 mars 16 mars Jusqu’au 22 mai exposition 1912-2012 : cent ans de logement social Salle de la Légion-d’Honneur, 6, rue de la Légion-d’Honneur, à SaintDenis. Entrée libre du mardi au dimanche, de 10h à 18h. w w w.ville -la - courneuve.fr 29/02/12 14:48 un certain regard Abdellah Sleblab, chercheur « Mon père rapportait souvent des revues scientifiques du travail » J’ai grandi à Aubervilliers, puis mes parents se sont installés à La Courneuve, dans le quartier de la mairie. Issu d’une famille de huit enfants, je suis l’aîné. Je n’ai pas toujours été un élève exemplaire, mais j’ai toujours eu de bonnes moyennes. J’ai même été difficile à gérer, je pense, pendant l’adolescence. Je ne sais plus comment m’est venue l’envie de devenir chercheur, car je n’étais pas un premier de la classe. En revanche, je suivais à l’école, j’étais curieux, même trop… Du genre à faire de petites expériences, comme mettre des trucs dans le four et voir s’ils allaient se transformer. Je voulais changer mon vélo en voiture, pour qu’il soit plus rapide, avec des bricoles, du carton… Ça ne marchait jamais, évidemment. J’ai eu une enfance normale, en somme ! (Rires) Mon père rapportait souvent des revues scientifiques du travail, comme Science & Vie et bien d’autres du même genre. Des chercheurs venaient manger dans son restaurant et ils y laissaient leurs revues. Elles ont éveillé et entretenu ma curiosité. J’avais envie de passer de l’autre côté du magazine, d’écrire aussi. de douze à quatorze ans, j’ai vécu en Tunisie, à Djerba, car ma grand-mère était seule là-bas. J’y ai fait mon collège et je suis revenu faire mon lycée en France. Je suis retourné en Tunisie l’année de mon bac, puis j’ai fait ma licence à Jussieu, car elle m’a semblé intéressante et avantageuse. À un moment, j’ai voulu passer le Capes. Mais mon entourage me poussait à continuer les études tant que je le pouvais, me disant que c’était dommage d’arrêter là pour devenir enseignant. Alors, au bout de trois mois, j’ai stoppé et je me suis inscrit en maîtrise. À cette époque, je n’arrivais plus à m’arrêter d’étudier. Mais, financièrement, il fallait que je travaille pour l’argent de poche, partir en vacances, aider Virginie Salot Il fait un travail d’orfèvre, mais pas comme on l’imagine : il transforme l’or à l’échelle nanométrique. À seulement 29 ans, Abdellah, diplômé de l’École normale supérieure de Cachan (doctorat en 2010), travaille à Polytechnique et y enseigne. Il a été désigné « étudiant de l’année » lors de la soirée des Mises à l’honneur, le 9 décembre 2011. La recherche est aujourd’hui au cœur de sa vie. Un modèle pour ses sept frères et sœurs, mais aussi pour ceux qui l’entourent. à la maison. J’ai fait de la manutention chez Carrefour pendant quatre ans, cela m’a bien aidé. « il faut savoir rester ancré dans la réalité » en master I, j’étais en stage à l’université de Villetaneuse, dans leur laboratoire de physique, qui travaillait sur le laser. J’ai été passionné tout de suite, j’ai eu l’impression d’apporter quelque chose. En master II, j’ai obtenu mon stage à l’ENS Cachan, où j’ai travaillé sur les LED durant six mois. Alors, satisfaits de moi, de ma rigueur et du travail rendu, mes professeurs m’ont proposé de faire une thèse de doctorat, au sein même de l’ENS. Le temps passe super vite, même s’il faut être patient quand on est chercheur. Durant trois ans, j’ai travaillé sur la photoluminescence des nanodiamants enrobés d’or et de diamants. J’ai aidé à démontrer leurs 33, avenue Gabriel-Péri - 93126 La Courneuve Cedex Tél. : 01 49 92 61 40 - Fax: 01 49 92 62 12 Web : www.ville-la-courneuve.fr REGARDS 353.indd 16 capacités lumineuses et optiques extraordinaires. Pour la seconde partie, c’est plus de la biologie, car ces mêmes particules ont la possibilité d’être injectées dans le sang pour tuer des tumeurs. J’ai soutenu ma thèse le 10 décembre 2010. Il avait beaucoup neigé, mes parents n’ont jamais pu arriver à temps. Ces derniers travaux devraient être prochainement testés sur des humains, mais de nombreux tests doivent être faits avant. Je suis de près cette affaire, car j’en suis à l’origine, et rien n’est plus important que de voir ses recherches passer à une application réelle. Être chercheur, c’est aussi ça : être vigilant, précautionneux. aujourd’hui, je suis en CDD à Polytechnique : j’y fais des recherches, j’enseigne aussi. Je me donne beaucoup pour cette partie de mon contrat, c’est de la transmission de savoir, c’est important. J’ai été étudiant, et avoir un bon professeur peut être décisif dans ses orientations et ses choix. Et même si je me donne à fond au travail, je m’interdis de rester tard au laboratoire tout le temps. C’est important d’avoir Courriel : [email protected] Directeur de la publication : Gilles Poux Directeur de la communication : Philippe Caro Conception éditoriale et graphique, maquette : Anatome Rédacteur en chef : Yann Lalande Rédaction : É. Bacher, I. Meurisse, S. Bounaïm et J. Moschetti Rédaction web : Marie-Hélène Ferbours une vie en dehors. Parfois, je joue avec ma petite sœur. Je donne des cours de soutien dans une association, du côté de la mairie. Je vois mes amis. D’ailleurs, je leur donne souvent rendez-vous au Quick des Six-Routes (rires). La recherche est très prenante et l’on n’est jamais satisfait. Mais il faut savoir rester ancré dans la réalité. « Propos recueillis par naïma amiri Grandes écoles : il faut oser ! «Sciences-Po a ouvert la voie en élargissant son recrutement à des lycées de ZEP et en diversifiant ainsi l’origine sociale et culturelle de ses élèves. D’autres établissements ont suivi depuis. Si une poignée d’élèves a accédé à ces établissements prestigieux, l’impact a été bien plus grand. L’idée que les jeunes de banlieue peuvent prétendre à des parcours universitaires et professionnels diversifiés et ambitieux a fait son chemin. Les exemples de réussite ne font désormais plus figure d’exceptions. Alors, n’hésitez plus et osez aller au bout de vos projets !» Ambreen Mahammad, 27 ans Maquette : Farid Mahiedine Photographe : Virginie Salot Secrétariat de rédaction : ETC Photo de couverture : Virginie Salot/Dessin : Berthet One Impression : Public Imprim Publicité : Médias & publicité : 01 49 46 29 46 Ce numéro a été imprimé à 18 000 exemplaires 29/02/12 14:48