Higelin cÏur cit - Philharmonie de Paris

Transcription

Higelin cÏur cit - Philharmonie de Paris
François Gautier
président
Brigitte Marger
directeur général
Après un retour à la scène marqué essentiellement par des performances individuelles, Jacques Higelin a accepté la commande de la cité de la musique
pour concevoir un nouveau spectacle dans lequel il serait entouré de ses amis
musiciens ainsi que d’artistes comme le quatuor à cordes Brancusi et le chœur
d’enfants du CREA. Jacques Higelin déclarait lui-même en octobre dernier :
« J’aime imaginer un endroit où le monde est un décor, où un ponton pourrait
s’avancer au milieu du public à hauteur d’yeux. En quelque sorte, je souhaite
inventer un lieu… et y devenir un sorcier ». C’est donc pour laisser libre cours à
son inspiration fantasque et envoûtante que la cité de la musique est heureuse
d’accueillir Jacques Higelin, donnant ainsi un nouvel exemple de sa volonté de
se mettre à disposition des artistes comme un véritable « lieu d’inspiration ».
samedi 19
lundi 21 et mardi 22
décembre - 20h
dimanche
20 décembre - 16h30
salle des concerts
Jacques Higelin choisira parmi les titres suivants :
Paradis Païen, Tranche de Vie, La Fuite dans les idées,
Chambre sous les toits, Rififi, La Vie est folle, Attentat à
la pudeur, L’Accordéon désaccordé, L’Héritière de Crao,
Parc Montsouris, Criez priez, Broyer du noir,
Adolescent, Y’a pas de mots, Mona Lisa Klaxon, Grain
de poussière, Boléro, Tête en l’air, La Rousse au chocolat, Pars, Champagne, L... comme beauté, La Croisade
des enfants, Ce qui est dit doit être fait, La Fille au cœur
d’acier, Tombé du ciel, Nacimo...
Jacques Higelin, chant, instruments
Francis Jocky, claviers
Sébastien Cortella, claviers, piano
Jean-Philippe Rykiel, claviers, percussions, programmation
Ali Belkacem, programmation
Bobby Jocky, basse
Jeff Kellner, guitare
Daniel Mille, accordéon
Areski Belkacem, percussions
Quatuor Brancusi :
Gérard Tempia, 1er violon
Matthias Tranchant, 2e violon
Vincent Debruyne, alto
Frédéric Deville, violoncelle
Anne Trémoulet, Natacha Dalberto, violons
Chœur CREA
Didier Grojsman, chef de chœur
Areski Belkacem, Jacques Higelin, dir. artistique
Olivier Schultheis, orchestration cordes
Jacques Rouveyrollis, conception éclairages
Pierre Natar, costumes de Jacques Higelin
commande de la cité de la musique
en co-production avec Daniel Colling Productions
(Gilles Jumaire, Emmanuel Poënat, Dominique Bourdin)
Jacques Higelin au cœur de la cité
un sorcier dans
la cité de la musique
4 | cité de la musique
Quatre ans après l’album Aux Héros de la voltige,
Jacques Higelin est de retour. Avec un nouvel opus,
écho des curiosités d’un sorcier à l’écoute tant des
musiques du monde que des défricheurs de la nouvelle génération de Bjork à Portishead. Ainsi les programmations d’un Jean-Philippe Rykiel se
marient-elles au luth, aux percus africaines ou au violons tsiganes, etc, cette alchimie d’ordinateurs et
d’instruments accouchant d’un album pour lequel il a
retravaillé avec Areski Belkacem, ce très ancien compagnon de voyage avec lequel il avait déjà concocté
un disque culte en 1969. En tout cas : le son et le
répertoire de Paradis païen, entre mémoire et futur,
témoigne d’une grande sérénité. Et l’on y savoure
avec plaisir l’auteur aux manières de chat, son goût
pour l’étrange, ses carpe diem, sa sensibilité Gavroche
d’adolescent de Paname qu’exprime délicieusement
L’Accordéon désaccordé, un morceau dans lequel
« le piano à bretelles » fait un clin d’œil au Paris de
Doisneau, celui qui justement fut celui de La Villette.
C’est dans ce répertoire, que pour ses concerts à la
cité de la musique, Jacques Higelin entend puiser,
accommodant ses nouvelles chansons à la configuration du site. Car, Captain Dodecaphonique Dada
n’aime rien tant qu’investir une salle, la mettre aux
dimensions de son imagination, de ses humeurs et
de celles des publics. Ainsi, est-il venu renifler le parfum du lieu et, comme un chamane, s’imprégner de
l’esprit irrigué par tant de musiques dissemblables
venues du monde entier. Et d’imaginer un dispositif
scénique, des jeux de voix, des climats, des mises en
connivence. Mais, bien malin qui dira où il nous emmènera dans son aéroplane collectif. Car c’est à l’estime
que le baladin aime faire cheminer un spectacle, trouver où se niche la magie et ainsi jouer à cache-cache
avec la fantaisie, la gravité, la démesure, la tendresse.
Foin des technocrates du show prêt-à-porter : avec lui
la notion de spectacle vivant prend toute son acceptation. Ce caméléon grandi avec la Rive gauche qui,
tour à tour, flirta avec le jazz, fut totalement Dada,
Jacques Higelin au cœur de la cité
figure de proue du rock incandescent, prosélyte des
musiques du monde, complice de tant d’aventures
musicales (de la saga Saravah à l’Orchestre national de
Lille) ayant toujours eu pour ligne de pente l’inédit,
l’imprévu, orpailleur du miracle de l’instant, qui pour
lui est l’expression même des contradictions de la vie.
A la cité de la musique - dont l’appellation relève pour
lui de la gourmandise -, il a donc décidé d’élaborer
un des cocktails dont il a le secret. Sous bénéfice
d’inventaire, il sera donc question d’un orchestre,
d’un quatuor à cordes, d’une chorale d’enfants et
d’invités dont il nous fera la surprise. Soit, sous les
lumières inspirées du grand Jacques Rouveyrollis,
une manière de spectacle total, à partir d’un canevas de chansons nouvelles aussi d’anciennes qui lui
tiennent particulièrement à cœur choisies sur une
période de plus de vingt ans. Citons La Rousse au
chocolat (parue dans l’album Alertez les bébés, 1976),
L... comme beauté ou Pars (album No man’sland,
1997), Champagne et L’Attentat à la pudeur (album
Champagne pour tout le monde, 1979), La croisade
des enfants (cf. Aï, 1985), Le Parc Monsouris (titre
dédié à son père paru dans Tombé du ciel, 1988),
Ce qui est dit doit être fait (cf. Aux Héros de la voltige, 1994)... Celles-ci étant spécialement arrangées
pour orchestre et chorale, voire quelques-unes comme
Le boléro n’ayant jamais été enregistrées.
Des chansons qui auront pour filigrane des « photographies sonores », dont ce citoyen-musicien attentif aux palpitations de la planète s’inspirera pour nous
parler du monde à l’instar des battements de cœur de
l’échographie de sa fille.
Franck Tenaille
notes de programme | 5
Jacques Higelin au cœur de la cité
biographies
6 | cité de la musique
Jacques Higelin
est né en 1940, de
parents alsaço-belges.
Plongé dans l’atmosphère
de la deuxième Guerre
mondiale, il écoute les
valses viennoises et les
airs alsaciens joués par
son père, cheminot et
pianiste. Entre 1946 et
1954, il découvre le jazz
de la Nouvelle-Orléans
(Armstrong...) et fait ses
débuts sur scène aux
entractes de cinéma,
avec les chansons de
Charles Trenet ou de
Maurice Chevalier, que
son père lui apprend. Par
la suite, Jacques Higelin
rencontre Charlie Parker
sur un phono 78 tours et
travaille avec le cascadeur
Gilles Delamare (mais
refuse le saut en parachute qu’il accomplira 40
ans plus tard). Il joue dans
la comédie musicale
Nouvelle-Orléans durant
laquelle il fait la connaissance de Sydney
Bechet ; il apprend alors
la clarinette et plus sérieusement le piano. En
1959, il tourne dans le
film Le Bonheur est pour
demain d’Henri Fabiani où
il rencontre le guitariste
Henri Crolla qui lui
enseigne la guitare, et
également dans SaintTropez Blues de Marcel
Moussy (avec Marie
Laforêt). Entre 1960 et
1963, il joue dans Verte
maison de François Villier
dans lequel il interprète un
lycéen résistant qui sera
fusillé avec ses camarades ; il s’inscrit au
Cours Simon et obtient le
prix François Périer ; il
joue au théâtre Bon
week-end, Monsieur
Bennett (de Michel Vitold),
et dans le film d’Henri
Fabiani Au bout de la
soupe. Il part alors deux
ans sous les drapeaux
(dont 6 mois en Algérie)
après l’armistice et se lie
d’amitié avec Areski
Belkacem. Il anime les
bals des casernes et joue
Les Fourberies de Scapin
au Théâtre aux Armées.
De 1964 à 1965, Jacques
Higelin se consacre à la
comédie : il participe à
l’atelier d’André Barsaq et
à Franck V, comédie de
Dürrenmatt. Au théâtre, il
joue Léon ou la bonne
formule de Claude
Magnier. Il joue dans
Bébert et l’omnibus
d’Yves Robert (avec
Pierre Mondy, Jean
Richard et Philippe
Noiret). Il fréquente la
Jacques Higelin au cœur de la cité
bande à Marc’O et joue le
répertoire classique en
province : La Vérité suspecte d’Alarco, La Nuit
des erreurs d’Olivier
Goldsmith, On ne badine
pas avec l’amour d’Alfred
de Musset. Avec Brigitte
Fontaine et Rufus, il crée
au café-théâtre de la
Vieille-Grille Maman, j’ai
peur. Il accompagne
Georges Moustaki et rencontre Jacques Canetti,
révélateur de Jacques
Brel, Guy Béart, Léo
Ferré, Serge
Gainsbourg... Entre 1965
et 1966, il écrit avec
Brigitte Fontaine Douze
chansons d’avant le
déluge (arrangements de
Jimmy Walter) et Quinze
chansons d’avant le
déluge consacrées exclusivement à Boris Vian. En
1967, il tourne aux côtés
de Brigitte Fontaine et
Rufus, dans Les
Encerclés (thème consacré, avant la lettre, au
malaise étudiant), ainsi
que dans Sept jours
ailleurs de Marin Karmitz,
et au théâtre Alpha 347, Il
n’y aura plus d’arbres
avec Rufus. En 1968, il
occupe le music-hall des
Concerts Pacra avec
d’autres musiciens. Il col-
labore ensuite avec Pierre
Barouh, le compositeur
de Chabadabada, qui
lance le label Saravah
dont la devise est « Il y a
des années où l’on a
envie de ne rien faire ».
Un premier disque sort :
Higelin et Areski. Il joue
Niok au théâtre
Lucernaire avec Brigitte
Fontaine. Il joue à l’occasion avec les musiciens
de l’Art Ensemble of
Chicago. En 1970, il
tourne dans les films Léa
l’hiver de Marc Monnet et
Salut voleurs de Franck
Cassenti, et se produit au
Bourget en compagnie
des Wild Angels et des
Pretty Things. Durant l’année 1971, il fête le
centenaire de la
Commune avec cinquante mille manifestants
et chante l’Internationale
en rumba à la Halle-auxVins. Suit une période
« underground » à SaintOuen avec Maxime et
Catherine Leforestier. Son
one-man-show au
Ranelagh est salué par la
critique, tandis que
« Merlin l’Enchanteur »
finit son concert en entraînant les gens dans la rue
avec son accordéon. Le
disque Jacques Crabouif
Higelin sera l’album-phare
de la période Saravah. En
1972, il joue dans Elle
court, elle court, la banlieue de Gérard Pirès,
(avec Marthe Keller), il
s’achète un camion,
voyage et rencontre
Simon Boissezon. Sa carrière amorce alors un
virage rock. Il se produit
en première partie de Sly
and the Family Stone à
l’Olympia (1973), et joue
dans L’an 01 de Jacques
Doillon. En 1974, paraît
un manifeste rock BBH
75 (Boissezon,
Benarroch, Higelin), qui
prend pour cible le métier
(cf. Chaud, chaud bizness
show) ; et en 1975, son
album Irradié, plus âpre
que le précédent, se situe
à la croisée de Lou Reed
et des Rolling Stones .
L’année suivante, l’album
Alertez les bébés, s’avère
prophétique, apocalyptique. L’Higelin lunaire
croise l’Higelin désabusé
qui violente la langue française et prend la musique
en main ; c’est l’album de
la reconnaissance,
récompensé par
l’Académie Charles Cros).
En 1977, Jacques Higelin
participe au premier
Printemps de Bourges et
notes de programme | 7
Jacques Higelin au cœur de la cité
enregistre l’album-kaléidoscope No man’s land,
qui sort en 1978 et remporte un succès
remarquable. Suit, en
1979, l’album
Champagne pour tout le
monde, prolongé par
Caviar pour les autres est
également un succès et
donne lieu à un concert
mémorable au Pavillon
Baltard à Nogent. En
1980, il est Franckie
Megalo dans le film de
Jean-Henri Meunier La
Bande du Rex, dont il
écrit la musique. En
décembre1980, il
triomphe à Mogador où il
se produit à nouveau en
1981, et offre un concert
gratuit avec Téléphone,
place de la République.
En 1982, il reste 8
semaines au Cirque
d’Hiver pour sa création
Jacques, Joseph, Victor
dort, la tournée remporte
un immense succès en
province. Jacques Higelin
obtient un triple disque
d’or pour le Live Mogador
et sort un double album
Higelin 82 avec une « face
exotique » et une « face
urbaine ». En 1983, il est
au Casino de Paris pendant quatre mois, avant la
sortie du disque Casino
8 | cité de la musique
de Paris. Entre 1984 et
1987, sortent plusieurs
enregistrements : Higelin
récite Pierre et le Loup,
les albums Aï et Higelin à
Bercy. Entre 1986 et
1988, il tourne dans
Savannah de Marco Pico,
donne des concerts en
province, se produit à la
Grande Halle de La
Villette et part pour une
tournée qui réunit au total
700 000 spectateurs. En
1990, le film Higelin s’en
va t’en rêve réalisé par
Béatrice Soulé remporte
le Grand Prix du Concert
live. La même année,
Jacques Higelin se produit au Zénith, publie son
livre Lettres d’amour d’un
soldat de vingt ans chez
Grasset et son album
Tombé du ciel devient
disque de platine. Sort
alors une compilation de
l’Intégrale studio 19741988. Entre 1991 et
1996, Jacques Higelin se
produit en tournée en
France et dans le monde
entier, sort les albums
Illicite, Higelin le Rex, Aux
Héros de la voltige,
tourne dans le film de
Jacques Doillon, Un
Homme à la mer aux
côtés de Nicole Garcia, et
signe en décembre 1996
chez Tôt ou Tard/Warner
Music France. En 1997, il
se consacre à son nouvel
album Paradis Païen.
Didier Grojsman
Directeur artistique du
CREA, Didier Grojsman
qui a pendant dix ans
exercé les fonctions de
conseiller pédagogique
en éducation musicale, a
suivi un parcours personnel toujours guidé par le
souci d’offrir aux enfants
un travail de qualité avec
des professionnels du
spectacle : compositeurs,
librettistes, metteurs en
scène, chorégraphes...
Ses rencontres avec J.
Johnson, P. Herreweghe,
J. Sourisse, une formation
avec Patrick Marco,
Stéphane Caillal,
Dominique Rouits, un
séjour New College
d’Oxford sous la direction
de E. Higginbotton ont
enrichi une expérience de
travail choral qu’il exerce
aujourd’hui en montant à
la fois des concerts qui
permettent aux enfants
de chanter aussi bien le
répertoire classique que le
patrimoine de la chanson
française, et des productions de théâtre musical
qui ont fait l’objet de
Jacques Higelin au cœur de la cité
commandes aux compositeurs contemporains.
CREA (chœur d’enfants)
Structure atypique, le
CREA, centre d’éveil
artistique, accueille en
dehors du temps scolaire,
des enfants issus de
Seine-Saint-Denis non
spécialistes de la
musique, sans test d’entrée ni audition. En
résidence permanente à
l’Espace Jacques Prévert,
Théâtre d’Aulnay-sousBois, la compagnie
développe un projet dont
la base demeure intimement liée à la pratique
vocale. Répartis en cinq
chœurs, ils sont environ
130 (âgés de 5 à 21 ans)
à venir répéter deux
heures chaque semaine.
En plus de ces répétitions
hebdomadaires, des
week-ends de formation
avec des professionnels
du spectacle permettent
d’approfondir leur
approche du théâtre, de
la danse, du cirque... Et
des stages d’une à deux
semaines préparent intensément les spectacles.
Myriam Ber
Mathieu Brest
Sarah Cacoub
Lucas Coudert
Guillaume Coupel
Maïlenn Cuinat-Quetier
Sterenn Cuinat-Quetier
Juliette Delbreuve
Paul Désserprit
Lucile Encaoua
Romain Faure
Leïla Funck-Brentano
Claire Funck-Brentano
Pierre-Alexandre Haruel
Chloé Hernando
Héloïse Koempgen
Emilie Laurens
Bastien Laurent
Alice Lefèbvre
Loïc Marlot
Emmanuelle Merckx
Maïlis Renouard
technique
cité de la musique
Claude Bourdaleix
directeur technique
Eric Briault
régie plateau
Marc Gomez
régie lumières
Bruno Morain
régie son
Christophe Gualde
chef machiniste
technique
Daniel Colling Productions
Laurent Jourdain
régie générale
Jacques Rouveyrollis
régie lumières
Marine Ballestra
assistante régie lumières
Mac Telliam
son salle
Hubert Frackowiak
sonorisateur retour
Paul Higelin
régie artiste
Raphaël Bennaroch
backline
Laurence Poiraud
habilleuse
Delphine Albert
Fanny Auzeau
Mickael Baldo
notes de programme | 9

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