Mention (SPPS) 2014-2015
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Mention (SPPS) 2014-2015
ECOLE DES HAUTES ETUDES EN SCIENCES SOCIALES UNIVERSITE DE PARIS 13 Mention SANTE, POPULATIONS, POLITIQUES SOCIALES (SPPS) 2014-2015 http://www.ehess.fr/fr/etudiant Responsables : M. Jean-Paul GAUDILLIERE (EHESS) M. Boris HAURAY (EHESS) M. Bertrand PULMAN (UP13) Gestion Pédagogique, Administrative & Financière de la Formation : Mme BECHAR-BOUZID Zeina EHESS Bureau 710 190-198 Avenue de France 75244 PARIS Cedex 13 Tél. : (00 33) 1 49 54 24 36 Fax. : (0033) 1 49 54 26 46 Mail : [email protected] Accueil des étudiants Sur rendez-vous : Du Lundi Au Vendredi de 10h30 à 12h00 et de 14h00 à 16h00 PRESENTATION GENERALE Le master fournit les outils méthodologiques et conceptuels qui permettent d’analyser et de mieux comprendre les enjeux cognitifs, pratiques et politiques des interventions dans le champ de la santé, de la gestion des populations et du social. Les questions sanitaires et sociales sont des préoccupations majeures des Etats et des sociétés contemporaines. Or elles sont marquées depuis plusieurs décennies par de profonds changements : transformation de la médecine (prolifération des innovations biomédicales, réorganisation du travail clinique), développement des savoirs sur la santé et les populations (objectivation et gestion des risques, santé globale), déplacement des hiérarchies entre public et privé (rôle croissant des marchés pharmaceutiques, des partenariats et des ONGs), redéfinition des maladies et des conceptions de la santé physique, de la santé mentale et du handicap, nouvelles transitions épidémiologiques (juxtaposition de l’infectieux et du chronique), crise de financement des systèmes de protection sociale, internationalisation des débats et dispositifs d’action. Pour appréhender ces phénomènes, le master SPPS a pris le parti de réunir des enseignements pluridisciplinaires (histoire, anthropologie, sociologie, science politique mais aussi démographie, économie et droit), proposant un accès raisonné à des connaissances relevant de savoirs et de champs divers, et trop fréquemment fragmentés. La formation proposée s’appuie à la fois sur des enseignements portant sur ces différentes disciplines et leurs méthodes, et sur des séminaires transversaux qui analysent la construction et l’évolution de différentes questions (la maladie mentale, les épidémies, les crises humanitaires, le médicament, la pauvreté, l’organisation de la protection sociale, les problèmes médico-sociaux, etc.). Attentif aux dimensions à la fois normatives, politiques et scientifiques des problèmes sanitaires et sociaux, et soucieux de replacer les mutations récentes dans des dynamiques historiques de plus longue durée, le master porte une attention particulière aux relations entre la diversité des régimes de savoir, les pratiques effectives (qu’elles soient médicales ou d’intervention sociale) et la définition des politiques publiques. Les enseignements incluent une forte dimension comparative prenant en compte non seulement les développements en Europe ou aux Etats-Unis mais aussi les transformations rapides du champ de la santé en Amérique Latine, Afrique et Asie. Il s’adresse à la fois aux étudiants de sciences sociales et aux professionnels du domaine désireux de s’engager dans une démarche de recherche. Débouchés professionnels : Le master SPPS est un master Recherche qui prépare au doctorat. En même temps il apporte une formation qui peut trouver des applications dans des organisations variées qui oeuvrent dans les domaines des études et de la recherche, de la santé et des politiques sociales. Organismes de recherche santé publique sciences sociales (INSERM, CNRS,…) Agences nationales de santé publique (Institut de veille sanitaire,…) Organismes internationaux (OMS, ONG, …) Etablissements de la santé Administration de la santé Associations dans le domaine sanitaire et social 3 Equipe Pédagogique : Laetitia Atlani-Duault(TH), Yohann Aucante, Marie-Pierre Arrizabalaga, Janine Barbot, Philippe Bataille(TH), Véronique Bayer, Andrea Benvenuto, Claire Beaudevin, Elisabeth Belmas(TH), Luc Berlivet, Marc Bessin, Yasmine Bouagga, Doris Bonnet, Noël Bonneuil(TH), Patrice Bourdelais(TH), Isabelle Bourgeois, Fabrice Cahen, Christophe Capuano, Lucia Carle, Anne Carol (TH), Maurice Cassier(TH), Pierre-Henri Castel(TH), Thomas Cayet, Benoit Ceroux, MarieEmmanuelle Chessel(TH), Claudia Contente, Marie Coutant, Sébastien Dalgalarrondo, Helena Da Silva, Benjamin Derbez, Charles-Edouard De Suremain(TH), Caroline Douki, Alain Ehrenberg(TH), Marius Eppel, Didier Fassin(TH), Antoinette Fauve-Chamoux, Emmanuelle Fillion, Hélène Frouard, Jean-Paul Gaudillière(TH), Lucie Gerber, Vincent Gourdon(TH), Nancy Green(TH), Pascale Haag, Benoit Hachet, Meoïn Hagège, Boris Hauray, Nicolas Henckes, Ivan Jablonka(TH), Marie Jaisson, Marie Jauffret-Roustide, Alexis Karacostas, Frédéric Keck, Lionel Kezstenbaum, Guillaume Lachenal, Corinne Lanzarini, Antoine Lazarus, Celine Lefeve, Catherine Le Gales(TH), Morgane Labbé, Laura Lee Downs(TH), Lara Mahi, Raphael Mandressi, Anne Marchand, Cécile Marcel, Mary louise Nagata, Pap Ndiaye(TH), Vinh Kim Nguyen(TH), Gérard Noiriel(TH), Renaud Orain, Serge Paugam, Thierry Pillon(TH), Laurent Pordié, Bertrand Pulman(TH), Christelle Rabier, Judith Rainhorn, Anne Rasmussen, Jean-François Ravaud(TH), Richard Rechtman(TH), Elodie Richard, Catherine Rollet, Zoé Rollin, Paul-André Rosental(TH), Sophia Rosman, Marie-Caroline Saglio-Yatzimirsky(TH), Emilia Sanabria, Claire Scodellaro, Didier Séguillon, Laurence Simmat-Durand(TH), Alessandro Stanziani(TH), Bernard Thomann(TH), Philippe Urfalino(TH), Joëlle Vailly(TH), Carine Vassy, Georges Vigarello, Isabelle Ville(TH), Composition du Conseil Pédagogique : Yohann AUCANTE, Maître de conférences à l’EHESS Elisabeth BELMAS, Professeur à l’UP13(TH) Luc BERLIVET, chargé de recherche au CNRS Marc BESSIN, Chargé de recherche au CNRS Patrice BOURDELAIS, Directeur d’études à l’EHESS(TH) Maurice CASSIER, Directeur de recherche au CNRS(TH) Sébastien DALGALARRONDO, chargé de recherche au CNRS Didier FASSIN, Professeur à l’UP13 et Directeur d’études à l’EHESS(TH) Jean-Paul GAUDILLIERE, Directeur d’études à l’EHESS(TH) Boris HAURAY, chargé de recherche à l’INSERM Nicolas HENCKES, Lara MAHI, ATER Bertrand PULMAN, Professeur à l’UP13(TH) Richard RECHTMAN, Directeur d’études à l’EHESS(TH) Joëlle VAILLY, Directrice de recherche à L’INSERM(TH) CarineVASSY, Maître de conférences à l’UP13 Isabelle VILLE, Directrcie d’études à l’EHESS, Directrice de recherche à L’INSERM(TH) Les Représentants des étudiants en Master Niveau M1 et Niveau M2. 4 ORGANISATION GENERALE Inscription pédagogique Le dossier d’inscription pédagogique est disponible sur le site web de l’EHESS Du 15 Mai 2013 au 04 Octobre 2014. Le dossier est téléchargeable sur le site web de l’EHESS http://www.ehess.fr/fr/enseignement/diplomes/master/mentions-specialites-paris/ Dépôt de candidature et sélection Dépôt du dossier de candidature Avant le 12 Juin 2014 Avant le 16 Septembre 2014 Sélection du dossier de candidature Le 26 Juin 2014 Le 2 Octobre 2014 Le conseil pédagogique examine les dossiers et donne son avis. Si l’avis est favorable, le secrétariat vous informe de cet avis en vous indiquant la démarche à suivre pour effectuer votre inscription administrative. Ce master étant Co-Habilité avec l’Université de Paris 13, vous pouvez avoir une inscription à l’Université de Paris 13, en fonction du choix de votre tuteur(ice). Si l’avis est défavorable, classement de votre dossier, nous ne retournons pas les dossiers, puisqu’il s’agit des copies. Conditions d’admission : Admission en M1 : Pourront s’inscrire au premier semestre du module M1 de la mention SPPS les étudiants titulaires d’une licence de sciences humaines et sociales française (en particulier, pour l’Université Paris 13, les licences Santé et sciences sociales, Sociologie politique, Droit, Psychologie) ou d’un diplôme français ou étranger équivalent. Un tuteur, acceptant d’encadrer le projet de recherche, sera choisi au sein de l’équipe enseignante avec l’accord du conseil pédagogique. Cette formule permet un suivi individualisé de qualité des étudiants pendant les deux années du master. Les étudiants titulaires d’une licence avec mention Histoire et Géographie de l’Université Paris 13 et encadrés par un tuteur membre de l’équipe pédagogique de la mention du master SPPS bénéficieront d’un accès de droit. Les dossiers des candidat(e)s comprendront un projet de recherche de deux pages, d’environ 6000 signes, une lettre de motivation, un C.V. et si possible le relevé de notes de Licence. L’ensemble du dossier devra être adressé au secrétariat de la mention. 5 Admission en M2 : Les titulaires du M1 de la mention « Santé, Population, Politiques sociales » sont admis en M2 après avis favorable du conseil pédagogique de la mention, sur la base de la validation des Unités d’enseignement (UE) de M1. Les titulaires d’une Maîtrise ou d’un M1 sont admis en M2 après l’examen de leur dossier par le conseil pédagogique. Ce dossier doit comporter les relevés des notes de Licence, un exemplaire du mémoire de Maîtrise ou le relevé de notes de M1, une lettre de motivation, un C.V. et un projet de recherche maximum 30.000 signes, soit 10 pages environ. L’ensemble du dossier devra être adressé au secrétariat de la mention. Des passages pourront s’effectuer avec d’autres mentions disciplinaires (en particulier anthropologie, sociologie, histoire et droit à l’EHESS ; histoire, territoire et cultures à l’UP 13) ou thématiques (histoire et politique scientifiques à l’EHESS ; santé et société à l’UP13), dans l’un ou l’autre sens, sous réserve, dans tous les cas, de l’accord du conseil pédagogique. Déroulement de la scolarité Accueil -Rentrée Une journée de rentrée est organisée par l’Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales (EHESS) Une ½ journée de rentrée est organisée par la Formation Master & Doctorat SPPS Les choix des séminaires Vous aurez une fiche à compléter en indiquant vos choix des séminaires, cette fiche doitêtre signée par vous et par votre Tuteur(ice). La charte du tutorat Cette charte doit-être vu et signer par l’enseignant(e) et l’étudiant(e) et à retourner au secrétariat de la formation en même temps que la fiche des choix des séminaires. Les Modalités du Contrôle des connaissances Elles sont fixées par l’enseignant(e), à vous de prendre contact avec le responsable de chacun des enseignements suivis pour connaître le travail à réaliser pour la validation. La validation et l’attribution des crédits (ECTS) 12h = 3 ECTS ce qui vous oblige à suivre un autre séminaire de 12h. 24h = 6 ECTS 48h = 12 ECTS 6 Année Universitaire 2014-2015 Début des enseignements : Octobre 2014 Fin des enseignements : Juin 2015 Interruptions des enseignements : - Vacances de Noël - Vacances de Printemps Lieux des enseignements : - L’Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales (EHESS) * 190-198 Avenue de France – 75244 Paris Cedex 13 Tel. 00 33 1 49 54 25 25 (Accès : Métro Quai de la Gare ou Bibliothèque François MITTERRAND) * 96 bd Raspail 75006 Paris (Accès : Métro N. D des Champs ou Saint Placide) * 105 bd Raspail 75006 Paris (Accès : Métro N.D des Champs ou Saint Placide) Tel. 00 33 1 53 63 51 00 * 10 rue Monsieur-Le-Prince 75006 Paris (Accès : Métro Odéon) - Tel. 00 33 1 53 10 54 54 * 2 rue de la Charité, 13002 Marseille - Tel. 00 33 4 91 14 07 27 - ENS, 48, Bd. Jourdan, 75014 Paris - Campus de Bobigny Accès : * En voiture : Porte de la Villette : Route du Bourget (N2) jusqu’au Fort d’Aubervilliers, D27direction Faculté de Médecine * En transports en commun : Métro 5 jusqu’à Bobigny-Pablo Picasso puis prendre le Tramway direction Saint-Denis, descendre à l’arrêt Drancy-Avenir. Métro 7 direction La Courneuve 8 Mai 1945 jusqu’à l’arrêt Fort d’Aubervilliers puis prendre le bus 134 ou 234 jusqu’à l’arrêt Les Courtilières. Métro 7 jusqu’au terminus La Courneuve 8 Mai 1945 puis prendre le Tramway direction Noisyle-Sec, descendre à l’arrêt Drancy-Avenir. 7 MASTER Sciences Sociales Mention : Santé Populations et Politiques Sociales (SPPS) Obligations de scolarité M1 : 1ère année Tronc commun 3/6 Méthodes Séminaire obligatoire Options Tronc commun 3/6 Méthodes Séminaire obligatoire Options SEMESTRE 1 (S1) : 30 ECTS Anthropologie Psychiatrique Richard RECHTMAN Histoire des épidémies et de la santé Elisabeth BELMAS & Luc BERLIVET Sociologie de la santé, Carine VASSY Régulations & transformation des mondes contemporains de la biomédecine : approches historiques, sociologiques & anthropologiques Jean-Paul GAUDILLIERE & Nicolas HENCKES Questions de population Lionel KESZTENBAUM & Claire SCODELLARO Introduction à l’économie de la santé Catherine LE GALES Méthodologie de la recherche en sciences sociales Lara MAHI 1 séminaire à choisir en S1 à l’EHESS ou à l’UP 13 Ou Langue SEMESTRE 2 (S2) : 30 ECTS Analyse des Politiques sociales et sanitaires Carine VASSY Anthropologie du développement et de l’aide humanitaire, Laetitia ATLANI-DUAULT Pauvreté et assistance Corinne LANZARINI Travail & santé Pascal MARICHALAR Le médicament : approches historiques, sociologiques, anthropologiques, Maurice CASSIER, Sébastien DALGALARRONDO, Jean-Paul GAUDILLIERE, Boris HAURAY, Richard RECHTMAN Les réformes de la protection sociale : perspectives internationales comparées Yohann AUCANTE Enquête collective Lara MAHI 1 séminaire à choisir en S 2 à l’EHESS ou à l’UP 13 Ou Langue 8 MASTER Sciences Sociales Mention : Santé, Populations et Politiques Sociales (SPPS) Obligations de scolarité M2 : 2ème année S3 = 30 ECTS S4 = 30 ECTS S 3 : 30 ECTS Séminaire Obligatoire 6 ECTS Atelier de lecture et d’écriture en sciences sociales Lara MAHI S 3 : 30 ECTS 3 UE à choisir parmi les 37 UE de la mention SPPS dont celle du tuteur Action thérapeutique parole Pascale HAAG, Marie-Caroline SAGLIO-YATZIMIRSKY Addictions et risque : enjeux sociologiques contemporains, terrains et méthode, Marie-Jauffret ROUSTIDE Anthropologie et psychanalyse, Bertrand PULMAN Atelier jeunes chercheurs Handicap(s) et sociétés Jean-François RAVAUD & Isabelle VILLE Cancer et sciences sociales Marc BESSIN, Benjamin DERBEZ, Zoé ROLLIN Citoyennetés académiques : Slow science et recherche-action Véronique BAYER, Marc BESSIN, Isabelle BOURGEOIS, Pascale HAAG, Anne MARCHAND, Zoé ROLLIN Construire une histoire de la santé publique, Patrice BOURDELAIS & Anne RASMUSSEN Ethnographie Publique, Didier FASSIN Formation des systèmes scandinaves de protection sociale, Yohann AUCANTE Génétique, biotechnologies et société, Joëlle VAILLY & Carine Vassy Genre et temporalités de la question sociale, Marc BESSIN Histoire de la famille, Marie-Pierre ARRIZABALAGA, Lucia CARLE, Claudia CONTENTE, Helena DA SILVA, Marius EPPEL, Antoinette FAUVE-CHAMOUX, Mary Louise NAGATA Histoire de la médecine et des savoirs sur le corps Anne CAROL, Rafael MANDRESSI Histoire du corps, objets, méthodes Thierry PILLON, Georges VIGARELLO Histoire sociale et politique des populations, Yohann AUCANTE, Luc BERLIVET, Patrice BOURDELAIS, Fabrice CAHEN, Christophe CAPUANO, Thomas CAYET, Marie-Emmanuelle CHESSEl, Caroline DOUKI, Laura Lee DOWNS, Antoinette FAUVE-CHAMOUX, Hélène FROUARD, Ivan JABLONIKA, Morgane LABBE, Pap NDIAYE, Christelle RABIER, Judith RAINHORN, Elodie RICHARD, PaulAndré ROSENTAL, Alessandro STANZIANI, Bernard THOMANN Immigration et sciences sociales, Nancy L. GREEN, Gérard NOIRIEL La naturalisation des inégalités : déterminisme héréditaire et influences environnementales dans l’explication des différences entre populations humaines (XIXeXXIe siècles), Luc BERLIVET Le nouvel esprit de la psychiatrie et de la santé mentale : histoire, philosophie, sociologie Pierre-Henri CASTEL, Alain EHRENBERG ? Nicolas HENCKES Le temps des populations, Noël BONNEUIL Liens sociaux et régimes d’attachement. Du local au national Serge PAUGAM 9 Mobilisation du droit, mobilisations pour les droits dans le champ du handicap, Emmanuelle FILLION, Jean-François RAVAUD Parentalités, représentations, expériences Benoit CEROUX, Benoît HACHET, Renaud ORAIN Politiques de population en Europe de l’Est au XXe siècle. Entre réforme sociale et biopolitique, Morgane LABBE Produire des subjectivités, ethnographie de l’intime Richard RECHTMAN Quand le handicap interroge la naissance. Entre eugénisme et prévention Sophie ROSMAN, Isabelle VILLE Regards croisés sur la petite enfance Doris BONNET, Charles-Edouard DE SUREMAIN, Vincent GOURDON, Catherine ROLLET Santé mondiale : anticipations, infrastructures, savoirs Claire BEAUDEVIN, Jean-Paul GAUDILLIERE, Frédéric KECK, Guillaume LACHENAL, Celine LEFEVE, Vinh Kim NGUYEN, Laurent PORDIE, Emilia SANABRIA Savoirs, médecine, technologies à l’époque contemporaine : histoire, anthropologie, sociologie Jean-Paul GAUDILLIERE, Lucie GERBER Savoirs, régulation et normes dans le champ de la santé et de la santé mentale, JeanPaul GAUDILLIERE, Catherine LEGALES, Laurence SIMMAT-DURAND Sciences sociales et prison, Marc BESSIN, Yasmine BOUAGGA, Meoïn HAGEGE, Antoine LAZARUS, Cécile MARCEL Sociohistoire du handicap : catégories, traitement social et expériences Isabelle VILLE Sociologie de la responsabilité médicale, Janine BARBOT Sociologie des professions médicales, Marie JAISSON Sociologie du sujet vulnérable, Philippe BATAILLE Sociologie et philosophie sociale des entités collectives Philippe URFALINO Surdité et langue des signes : analyseurs politiques, philosophiques et sociolinguistiques VIII. Mobilisations collectives des sourds : le Réveil Sourd, Andrea BENVENUTO, Marie COUTANT, Alexis KARACOSTAS, Didier SEGUILLON Vieillir : identité, corps, santé Sébastien DALGALARRONDO, Boris HAURAY 1 UE à choisir à l’EHESS ou à l’UP13 Mémoire de recherche S 4 : 30 ECTS Participation à l’UE du tuteur obligatoire Programme des enseignements 10 FRANÇAIS LANGUE ETRANGERE (FLE) Les cours de français langue étrangère de l’EHESS s’adressent aux étudiants non francophones de l’établissement ayant un niveau minimal de français et souhaitant bénéficier d’un accompagnement dans la pratique académique de la langue – écrite et orale – dans les différentes sciences sociales. Le travail s’effectue sur la base de supports oraux et écrits issus des sciences sociales ; il s’appuie également, et autant que possible, sur les productions personnelles des étudiants, en lien avec des activités proposées en classe ou avec les travaux dans lesquels les étudiants sont engagés par ailleurs (séminaires, colloques etc.). Plusieurs types d’enseignements sont proposés, selon le niveau d’étude, le niveau linguistique et les besoins des étudiants. La validation n'est possible qu'au premier semestre, et reste à la discrétion des mentions (accord préalable requis). Pour plus de renseignements, consulter bdl.hypotheses.org ANGLAIS L’EHESS offre une formation spécifique d’anglais des sciences humaines et sociales. Les participants travailleront, en fonction de leur niveau et de leur parcours (M1 et M2, doctorants et post-doctorants), sur des documents provenant de leur propre domaine et de leurs recherches (propositions de communication, articles, résumés de leurs travaux, abstracts, etc.) ainsi que sur des sources variées et pluridisciplinaires (notamment des extraits d’ouvrages ou d’articles de sciences sociales, et des enregistrements de séminaires ou colloques en anglais). Le descriptif des enseignements et des niveaux proposés est disponible sur le site du Bureau des langues bdl.hypotheses.org ainsi que sur le site de l'EHESS, dans l'onglet enseignement. Les étudiants intéressés sont invités à compléter le formulaire d'inscription accessible sur le site internet du Bureau des langues. . Ces cours sont ouverts à la validation. Pour tout renseignement complémentaire, s’adresser à : Yasmine Mohammedi : [email protected] ou Nicolas Kasprzyk : [email protected] ENSEIGNEMENTS DE M1 (première année) En S1 et en S2 l’étudiant doit choisir trois UE parmi les UE proposées en Tronc Commun dans la mention SPPS, une méthode Séminaire obligatoire et une UE en option à choisir à l’EHESS ou à l’UP13. Soit un total de cinq UE par semestre. L’assiduité aux UE est requise. L’évaluation est établie à partir d’un travail écrit individuel pour chaque UE. Ce travail peut consister en un dossier thématique ou des fiches de lectures croisées selon la demande de l’enseignant. La validation de chaque UE est effectuée par le Conseil pédagogique de la mention SPPS. La rédaction d’un projet de recherche (30 000 caractères environ) est nécessaire pour l’admission en M2. Un stage d’une durée de 120 heures, choisi en accord avec le tuteur, peut être validé = 6 ECTS. Unités d’enseignement du Semestre 1 (S1) Anthropologie psychiatrique 11 Richard Rechtman , directeur d'études à l'EHESS (TH) En revenant sur les évolutions récentes de la psychiatrie contemporaine, ce séminaire se propose d'aborder les enjeux politiques et moraux qui ont accompagné le triomphe de la psychiatrie américaine depuis le DSM 3. il s'agira de mettre en place les éléments d'une anthropologie politique de la psychiatrie et de la santé mentale, consistant à problématiser la place qu'elle occupe aujourd'hui au sein des politiques publiques qui font de la sanitaristation de la souffrance individuelle l'objet de leur action. Au cours de chaque séance, ces analyses seront mises en perspective avec les textes des principaux auteurs qui ont pensé la place et la fonction de la psychiatrie dans l'espace social jusqu'aux années 1980 (Foucault, Gauchet, Swain, Castel et plus récemment Hacking etc.). Histoire des épidémies et de la santé aux époques moderne et contemporaine Élisabeth Belmas, professeur à l'Université Paris-Nord (Paris-XIII) (TH) Luc Berlivet, chargé de recherche au CNRS Cet enseignement traitera de l’évolution sur un long terme des épidémies et des questions de santé en Europe occidentale, de leurs effets démographiques, de leurs constructions sociales, de leurs conséquences et enjeux, sur le plan politique et en termes de représentations (de Peste noire à nos jours). Le développement des politiques de santé publique à partir du XVIIIe siècle sera analysé dans ses logiques, ses tensions entre acteurs et sa dynamique globale. L'histoire des savoirs contemporains sur les épidémies – l'épidémiologie, en particulier –, sera aussi envisagée dans ses rapports à la recherche médicale, d'une part, et aux transformations de l'action publique, de l’autre. Les thèmes suivants seront abordés : L’histoire des épidémies anciennes (XIVe-XVIIIe siècle) Les débuts d'une bio-politique : hôpitaux et médecine militaires (XVIIe-XVIIIe siècles). Les mutations de l’hôpital (XVIIIe-XXe siècle). La question de l’émergence des maladies transmissibles : le choléra au XIXe siècle. La « transition épidémiologique » (XIXe-XXe siècles) et les « épidémies » de maladies nontransmissibles. Des mobilisations transnationales (SDN, OMS…) à l’émergence d’une « santé globale ». Cette unité d’enseignement vise à donner aux étudiants les clés historiques d’une meilleure compréhension globale de l’évolution des enjeux contemporains de la santé. Sociologie de la santé Carine Vassy, maître de conférences à l'Université Paris-Nord (Paris-XIII) Ce séminaire présente une réflexion sur les approches sociologiques de la santé. Comment la sociologie de la santé s’est-elle constituée en France comme une sous-discipline scientifique ? Quels sont les principaux thèmes, traditions de recherche et concepts qui ont été mobilisés pour montrer la dimension sociale de la santé ? Les séances des séminaires seront consacrées à différents objets de recherche, comme le suicide, la sexualité, la santé mentale, les inégalités sociales de santé, le médicament et la profession médicale. Dans ces séances, on présentera des résultats de recherche et les caractéristiques des approches utilisées pour les produire, en s’appuyant sur des travaux d’auteurs classiques ou contemporains en langue française ou anglaise. Des concepts seront abordés de manière transversale aux différentes séances, comme la médicalisation, la construction de problèmes publics ou le genre. 12 Régulations et transformations des mondes contemporains de la biomédecine : approches historiques, sociologiques et anthropologiques Jean-Paul Gaudillière, directeur d'études à l'EHESS, directeur de recherche à l'INSERM (TH) Nicolas Henckes, chargé de recherche au CNRS Le terme de biomédecine s’est largement imposé pour caractériser un nouveau régime de production des biens et services de santé issu des transformations des connaissances sur la maladie, de la prolifération des innovations diagnostiques et thérapeutiques ou encore de la réorganisation du travail clinique sous l’effet de la mobilisation permanente de « preuves ». La perspective explorée dans ce séminaire est toutefois que la « biomédicalisation » ne se réduit pas à la question des savoirs (en particulier biologiques) et de leurs usages mais concerne aussi les cibles et formes du travail de soin, les politiques de prévention des risques ou encore l’accès aux biens médicaux et la régulation des marchés. Pour rendre compte de ces processus, le séminaire propose de croiser approches historiques, sociologiques et anthropologiques. Analyser les mondes contemporains de a biomédecine suppose en effet une attention à l’historicité des pratiques. Du risque à l’innovation thérapeutique en passant par la définition de populations cibles ou le contrôle de l’environnement, nombre des enjeux du présent s’inscrivent dans une histoire de relativement longue durée, celle du XXe siècle sanitaire. Saisir les dynamiques du biomédical contemporain suppose aussi de varier les terrains et les niveaux d’analyse, de l’hôpital au domicile des patients ou au laboratoire, des interactions cliniques à l’organisation hospitalière ou à la production des standards dans les agences. Le séminaire proposera une introduction à ces terrains et ces objets. Le séminaire s’appuiera sur la lecture et la discussion de travaux empiriques et sur la présentation de recherches en cours. Le séminaire abordera différents aspects de ces processus de « biomédicalisation » en suivant suivre les redéfinitions et trajectoires de prise en charge de deux « fléaux » paradigmatiques des relations changeantes entre savoirs, pratiques et politiques : tuberculose et maladies mentales. Questions de population Lionel Kesztenbaum, chargé de recherche à l'INED Claire Scodellaro, maîtresse de conférences à l'Université de Lorraine La population est à la fois cible et actrice des politiques sanitaires et sociales et, à ce titre, elle est fréquemment utilisée comme argument dans les débats de société, actuels ou passés. La connaissance des dynamiques de son évolution mais aussi de ses caractéristiques actuelles est par conséquent indispensable à la compréhension d’ensemble des phénomènes collectifs. Dans cette introduction aux questions de population, au-delà des connaissances factuelles à acquérir, on s’efforcera de montrer comment les spécialistes ont appréhendé et défini les objets, comment ils ont utilisé des méthodes diversifiées et complémentaires afin de procéder à des analyses plus riches de la population. Les séances de cet enseignement permettront aux étudiants de se familiariser avec l’approche quantitative, ses forces et ses limites. Cependant, on insistera davantage sur les questions posées et les éléments de réponse que sur le détail des méthodes démographiques. L’objectif est de comprendre comment ces méthodes permettent –ou non– de répondre aux problèmes démographiques, contemporains ou passés. Mais aussi comment ces problèmes ont été conçus et pensés et ont eux-mêmes évolué avec la discipline. Six dossiers seront présentés : Histoire de la démographie. Natalité et fécondité. Genre et sexualité. Migrations et immigrations. Mortalité et santé. Vieillissement de la population. 13 Chaque thème sera traité à partir d’exemples précis et d’extraits de publications de recherche dont les étudiants auront dû prendre connaissance préalablement à chaque séance. Ce séminaire constitue une initiation aux approches, aux objets et aux méthodes de la recherche en démographie. Introduction à l'économie de la santé Catherine Le Gales, directrice de recherche à l'INSERM (TH) Cet enseignement a pour ambition d’une part, d’introduire les enjeux, les questions de recherche de l’économie de la santé et d’autre part, ses apports à la compréhension de la santé et des politiques. Après une présentation des enjeux pratiques et théoriques ayant conduit à l’émergence de l’économie de la santé, les grands principes et l’organisation générale du système de santé français seront exposés. Puis seront abordées les relations entre santé et développement économique, l’analyse économique du fonctionnement et de la régulation du système de soins et l’évaluation économique des actions de soins. Au-delà des connaissances factuelles qu’il permettra d’acquérir, cet enseignement sensibilisera les étudiants aux questions de recherche actuelles des économistes de la santé et aux réponses qu’ils apportent, sans pour autant entrer dans le détail des méthodes, souvent quantitatives, utilisées. L’enseignement s’appuiera à la fois sur l’analyse de textes et sur la présentation de résultats de recherche, le plus souvent par leurs auteurs. Méthodologie de la recherche en sciences sociales Lara Mahi, ATER à l'EHESS Séminaire obligatoire. Ce séminaire de méthodologie développera les spécificités et les enjeux des principales méthodes des sciences sociales : l'observation, l'entretien, les archives et le questionnaire. Pour chacune de ces méthodes, le séminaire s'articulera autour de séances théoriques et de séances pratiques. Les séances théoriques aborderont, à travers différents travaux en sciences sociales de la santé, les étapes de l'enquête : la construction de l'objet de recherche, le choix des terrains et des méthodes, la réflexivité méthodologique du chercheur, l'analyse du matériau et sa restitution dans une démarche d'écriture scientifique. Les séances pratiques (12 heures supplémentaires) permettront aux étudiants de se saisir de ces différentes méthodes par des mises en situation : observations collectives sur le terrain et tenue du carnet de terrain ; construction du guide d'entretien et simulations d'entretien ; compréhension du sens des classements des archives et dépouillement d'archives ; constitution d'un questionnaire et prise en main d'un logiciel de statistiques. À l'issue de l'enseignement, l'objectif est que les étudiants soient en mesure d'expliciter et de justifier le dispositif d'enquête de leur recherche de mémoire. Unités d’enseignement du Semestre 2 (S2) Analyse des politiques sociales et sanitaires Carine Vassy, maître de conférences à l'Université Paris-Nord (Paris-XIII) Ce séminaire de sociologie et de sciences politiques s’intéresse aux origines intellectuelles du questionnement sur les politiques publiques, comme par exemple les premières analyses du rôle de l’État. Puis on présentera des recherches sur la construction et la mise sur agenda des problèmes publics, ainsi que sur la mise en œuvre des politiques publiques, avec les concepts de bureaucratie et d’instrument. On approfondira le rôle de certains acteurs, comme l’élite politico-administrative et les groupes d’intérêt, ainsi que la question de l’expertise. On abordera aussi l’implication des citoyens ordinaires, par le biais des mobilisations et des dispositifs participatifs. Ces concepts sont appliqués au domaine sanitaire et social aujourd’hui en France, pour réfléchir aux modalités de l’action publique et au changement. 14 Anthropologie critique de l'aide humanitaire. Histoire, enjeux contemporains et perspectives Laetitia Atlani-Duault, directrice de recherche à l'IRD (TH) Ce séminaire s’articulera en deux temps. Nous commencerons par retracer et analyser l’histoire des recherches anthropologiques sur l’aide humanitaire, que nous réinterrogerons dans un second temps par le bais d’une série d’études de cas récentes et/ou en cours marquées par les nouvelles réalités d’un monde globalisé et les remises en questions et reconfigurations propres la discipline, mais aussi au monde de l’aide internationale. Nous tenterons ainsi de dégager les enjeux contemporains et les perspectives d’une anthropologie critique de l’aide humanitaire. Pauvreté et assistance Corinne Lanzarini, maîtresse de conférences à l'Université Paris-Nord (Paris-XIII) On s'intéressera aux différentes formes et conceptions de la pauvreté, à l'évolution des modalités de prise en charge et de traitement social des populations désignées. On portera également attention aux différents acteurs en charge de la mise en oeuvre des politiques d'aide sociale, allant des travailleurs sociaux, aux "faisant-fonction" et aux bénévoles présents dans les différentes institutions d'aide sociale. Enfin, on abordera l'analyse des relations entre bénéficiaires de l'aide sociale et les professionnels, par la place du genre dans la précarité et l'aide sociale. Travail et santé Pascal Marichalar, chargé de recherche au CNRS Ce cours est une initiation à l'étude sociologique des effets du travail sur la santé des travailleurs/ses. Il introduit aux principaux outils pour identifier et mesurer la réalité des risques professionnels, des expositions, ainsi que pour estimer les dégâts causés à la santé. L'accent est mis sur les rapports sociaux de domination sous-jacents aux maux du travail, à différentes échelles : le rapport salarial, la relation patientmédecin, l'entreprise, l'État, les organisations transnationales. Le cours a une forte dimension historique. Il montre que l'étude de la santé au travail permet d'aborder des questionnements classiques des sciences sociales, comme la distinction entre le normal et le pathologique, l'impossible neutralité de la science, la construction sociale de la responsabilité, la définition de l'État. L'étude de la situation en France est privilégiée, tout en multipliant les éclairages sur d'autres pays. Le cours est ouvert à tous, dans la limite des places disponisbles, les étudiants du Master SPPS étant prioritaires. Le médicament : approches historiques, sociologiques, anthropologiques Maurice Cassier, directeur de recherche au CNRS (TH) Sébastien Dalgalarrondo, chargé de recherche au CNRS Jean-Paul Gaudillière, directeur d'études à l'EHESS, directeur de recherche à l'INSERM (TH) Boris Hauray, chargé de recherche à l'INSERM Richard Rechtman , directeur d'études à l'EHESS (TH) 15 Ce séminaire présentera une économie générale du médicament au cours du XIXe et du XXe siècles incluant les aspects de régulation et d’appropriation, d’innovation et d’industrialisation, de marchés et d’usages, d’activisme thérapeutique, de mondialisation. Il présentera les configurations d’acteurs qui concourent à l’économie et à la politique du médicament incluant scientifiques, industriels, agences de sécurité sanitaire, instituts de propriété industrielle, associations de patients, professionnels de la pharmacie et de la médecine, assurances sociales, volontaires des essais cliniques, etc. Plusieurs séances seront dédiées à la globalisation du médicament dans le cadre de l’internationalisation des essais cliniques, de l’émergence d’une industrie pharmaceutique au Sud, notamment au Brésil et en Inde, pour les médicaments génériques ou les médicaments à base de plantes, de l’internationalisation des normes de certification et des modèles de régulation. Deux séances seront consacrées à la médicalisation par le médicament dans le champ du vieillissement et des maladies mentales. Les réformes de la protection sociale : perspectives internationales comparées Yohann Aucante, maître de conférences à l'EHESS Cet enseignement de master s'inscrit dans la continuité d'un cours spécifique à la formation de master SPPS et qui portait sur la généalogie des systèmes de welfare depuis le XIXe siècle, au travers d'un large panel d'expériences nationales comparées. Si nous poursuivrons l'investigation des régimes de protection sociale et de capitalisme, nous orienterons plus clairement l'analyse vers les réformes au sens large de la protection sociale. Il est intéressant de noter que le lexique "réformiste", dans ce champ, est largement entendu dans un sens négatif de contraction des dépenses et de la générosité des systèmes, plutôt que dans une acception également progressiste dont il faut espérer qu'elle n'est pas complètement disparue. Par conséquent, nous nous intéresserons à différentes logiques et dynamiques de ces réformes dans une perspective chronologique et comparée volontairement très large, de manière à dépasser les frontières de l'occident et de l'état providence européen. Nous porterons l'analyse, sous forme d'études de cas notamment, en direction des espaces sud-américains, est-asiatiques ainsi qu'aux questions de développement en lien avec la protection sociale. L'enseignement sera également ouvert sur le plan disciplinaire, utilisant les apports de la science politique, de la sociologie, de l'économie politique et de l'histoire. En 2015, il proposera plusieurs séances animées par des invités spécialistes des différents thèmes/aires que nous aborderons. Enquête collective Lara Mahi, ATER à l'EHESS Séminaire obligatoire. Ce séminaire s'inscrit dans la continuité du séminaire « Méthodologie de la recherche en sciences sociales » et propose de consolider les acquis du premier semestre par la réalisation d'une enquête collective. A partir d'un thème commun, les étudiants participeront à toutes les étapes qu'implique une recherche en sciences sociales, de la construction de l'objet de recherche à la valorisation des résultats en passant par l'état des lieux de la littérature, l'enquête de terrain (12 heures supplémentaires) et l'analyse du matériau. Ce séminaire s'achèvera par une demi-journée d'étude publique au cours de laquelle les étudiants proposeront une communication orale de leurs résultats et de leurs analyses. 16 ENSEIGNEMENTS DE M2 (deuxième année) Unités d’enseignement du Semestre 3 (S3) : Atelier de lecture et d’écriture en sciences sociales Lara Mahi, ATER à l'EHESS Séminaire obligatoire. Cet atelier de lecture et d'écriture en sciences sociales sera consacré au passage – parfois délicat – à la rédaction de la recherche. Comment réaliser un plan ? Comment rédiger un résumé, une monographie ou un chapitre de mémoire ? Comment se référer à des auteurs ? Comment mobiliser son matériau de terrain ? Au cours des séances, qui se voudront davantage pratiques que théoriques, les étudiants seront invités à réaliser des lectures critiques de travaux scientifiques (dans leur forme provisoire ou définitive) en discutant les atouts et les faiblesses de ces derniers. Les étudiants sont vivement invités à profiter de ce séminaire pour soumettre leurs propres travaux au groupe. À l'issue du séminaire, l'objectif est que les étudiants aient rédigé un état des lieux de la littérature sur leur objet de recherche de mémoire. Action thérapeutique et parole Pascale Haag, maître de conférences à l'EHESS Marie-Caroline Saglio-Yatzimirsky, professeur à l'INaLCO (TH) Ce séminaire poursuit son objectif de faire dialoguer l'anthropologie et la psychologie, la recherche et la clinique. Pour la seconde année, il est centré sur la notion d’action thérapeutique et tout particulièrement sur la place qu'y occupe la parole. À la lumière de ce prisme, nous nous intéresserons aux différentes modalités de la parole qui interviennent dans les pratiques de soin – cela aussi bien en milieu institutionnel français que dans les espaces de soin traditionnels d’Asie du Sud. La parole se situe au centre de ce questionnement sur l’action thérapeutique, elle dont l’efficacité symbolique a été développée par l’anthropologie structurale, dont « l’influence » et le pouvoir de suggestion ont été soulignés aussi bien par l’ethnopsychiatrie que par différents courants de thérapies brèves, et dont le signifiant constitue la base de l'approche psychanalytique. Addictions et risques : enjeux sociologiques contemporains, terrains et méthodes Marie Jauffret-Roustide, chargée de recherche à l'INSERM Le paradigme du risque structure actuellement la question des addictions, à la fois dans la sphère sociale et dans le champ de la recherche. Les produits psychoactifs se diffusent, les usages sociaux des produits évoluent et les réponses publiques oscillent entre des logiques de santé publique et de sécurité publique en France. Les addictions constituent un objet de recherche marqué par la complexité, en raison de la charge émotionnelle liée à cette question et du caractère illégal de la pratique d'usage de drogues. Une approche pluridisciplinaire et une diversité des méthodes est donc indispensable afin d'appréhender les différentes facettes de cette question de recherche. Ce séminaire aura pour objectif de présenter les principaux enjeux sociologiques contemporains en cours dans le champ des addictions, et de sensibiliser à l'apport de l'approche pluridisciplinaire (sociologie, démographie, épidémiologie, anthropologie et philosophie) et de la diversité des méthodes quantitatives et qualitatives pour étudier les addictions comme objet de recherche. Différentes recherches seront présentées, en s'attachant à décrire les référentiels des politiques publiques, le travail de terrain auprès des usagers de 17 drogues, la recherche communautaire et la phase de restitution des résultats d'enquête. Les questions méthodologiques de représentativité des enquêtes, de qualité du recueil des données et de construction des catégories sociales autour des figures de l’addiction seront également interrogées. Anthropologie et psychanalyse Bertrand Pulman, professeur à l'Université Paris-Nord (Paris-XIII) (TH) Il s’agira d’étudier l’articulation entre l’inconscient et la culture à partir d’une lecture du texte freudien et de certains de ses prolongements anthropologiques. L’enseignement comportera d’abord un rappel relatif à certaines notions-clés jouant un rôle essentiel dans la théorie freudienne de la culture : refoulement, aprèscoup, fantasmes originaires, ambivalence, sublimation, etc. Nous étudierons ensuite le cheminement ayant conduit Freud à s’intéresser aux fondements du lien social, et nous analyserons la théorie freudienne de la culture telle qu’elle s’exprime en particulier dans Totem et tabou. Sur cette base, nous explorerons les relations entre les travaux de Lévi-Strauss sur l’alliance et les considérations de Freud sur « l’horreur de l’inceste ». Nous nous livrerons enfin à une analyse critique de travaux se situant aux frontières de l’anthropologie et de la psychanalyse (Malinowski, Jones, Roheim, Mead, etc.), pour problématiser la notion anthropologique de « terrain » en l’envisageant dans ses dimensions transférentielles. Atelier jeunes chercheurs Handicap(s) et Sociétés Jean-François Ravaud, directeur de recherche à l'INSERM (TH) Isabelle Ville, directrice d'études à l'EHESS, directrice de recherche à l'INSERM (TH) Cet atelier mensuel s’adresse aux jeunes chercheurs engagés dans un travail de recherche sur le handicap. Il est organisé avec le réseau de jeunes chercheurs du programme Handicaps et Sociétés de l’EHESS. La question du handicap croise différentes approches des sciences humaines et sociales. Une attention particulière sera ainsi portée aux travaux des disability studies, aux catégories et concepts, aux politiques publiques, au traitement social du handicap, à la question de l’expérience. Les séances offriront aux jeunes chercheurs un espace de présentation et de discussion des travaux en cours. Les questions pratiques rencontrées (publications, orientation professionnelle) ainsi que les problèmes méthodologiques (position vis-à-vis du handicap, recherche participative) feront l’objet d’une réflexion collective. L’inscription à l’atelier est ouverte à tous, sans restriction d’appartenance institutionnelle. Cancer et sciences sociales Marc Bessin, chargé de recherche au CNRS Benjamin Derbez , contrat postdoctoral à l'EHESS Zoé Rollin , doctorant contractuel à l'EHESS Dans un contexte d’émergence de la question du cancer en sciences sociales, ce séminaire se propose de faire le point sur quelques grandes orientations de la recherche contemporaine sur cet objet. Il s’agira de donner des grands repères sur les travaux académiques, en sociologie, anthropologie et histoire. Quatre axes seront privilégiés : l’approche biomédicale du cancer, les inégalités socio-économiques, et les expériences individuelles et collectives en lien avec cette pathologie. Le séminaire s’articulera autour de discussions de textes classiques et contemporains. Citoyennetés académiques : Slow science et recherche-action Véronique Bayer, formatrice à l'ETSUP Marc Bessin, chargé de recherche au CNRS Isabelle Bourgeois, sociologue à Icône Médiation Santé Pascale Haag, maître de conférences à l'EHESS 18 Anne Marchand, doctorante à l'Université d'Evry Zoé Rollin , doctorant contractuel à l'EHESS Ce séminaire interroge la place du chercheur dans la société, « l’utilité » de son travail, sa commune humanité avec ses enquêtés et son engagement citoyen. Le mouvement actuel de restructuration des institutions de la production et de la transmission des connaissances transforme le monde académique selon une certaine logique de l’excellence, désormais bien ancrée, qui tend à assigner l’expertise aux seuls chercheurs, tout en leur imposant d’intéresser les partenaires industriels ou culturels, en adaptant leurs temporalités à celles du marché. Nous plaidons pour une autre conception de la citoyenneté académique, qui loin de défendre une autonomie de la recherche, redonne aux acteurs ordinaires leur part d’expertise et impose aux chercheurs de tisser avec eux de nouveaux liens de coopération, en ne négligeant pas leur demande sociale et ce qui doit leur être restitué du travail scientifique. Notre dynamique s’inspire de l’épistémologie féministe de la connaissance située qui a renouvelé la question de la neutralité et du point de vue et des approches du care qui aident à nous méfier des dichotomies (ombres/lumières ; privé/public ; profane/expert…) structurant la démarche scientifique. Nous nous intéresserons aux recherches-action, interventionnelles ou communautaires, qui, par définition, agissent sur le réel autant qu’elles l’observent, en prenant pour base que la présence du chercheur modifie forcément son terrain, et que la réflexivité vaut mieux que la prétendue neutralité chère aux tenants du positivisme. Différentes temporalités s’articulent dans ces démarches scientifiques, et il s’avère dès lors heuristique de les analyser à l’aune des valeurs du mouvement Slow science qui propose de résister à l’esprit gestionnaire en prenant le temps de la coopération scientifique pour défendre l’inventivité et la liberté du chercheur, sans le confiner dans sa tour d’Ivoire. Ces tensions seront observées à partir de recherches-action menées dans les domaines de l’éducation, de la santé et du travail social. Construire une histoire de la santé publique Patrice Bourdelais, directeur d'études à l'EHESS (TH) Anne Rasmussen, maître de conférences à l'Université de Strasbourg Le séminaire se consacre à la construction de la santé publique du XIXe au XXIe siècle dans une perspective historienne. Il prend pour objet les processus politiques – de la police médicale à l’hygiène publique et à la gouvernance sanitaire contemporaine – et les dynamiques sociales à l’œuvre dans l’élaboration d’un ensemble de savoirs, de pratiques, d’institutions et de dispositifs de santé publique. Il s’intéresse à l’élaboration des catégories d’analyse qui en rendent compte et aux débats historiographiques qui en relèvent. Cette année, le séminaire poursuivra son activité de recherche selon les deux axes qu’il privilégie depuis deux ans : d’une part, la construction du champ « santé et humanitaire », incluant le thème des vulnérabilités ; d’autre part, l’expérience et la gestion politique, sociale et sanitaire des grandes maladies infectieuses en Europe occidentale au cours de la première moitié du XXe siècle, à partir de terrains centrés sur des pathologies (tuberculose, fièvre typhoïde, typhus, grippe) mais aussi sur des pratiques thérapeutiques (nouveaux agents thérapeutiques, vaccinations). Le séminaire assure par ailleurs une veille historiographique prenant en compte les travaux récents du domaine, qui constitue l’objet de quatre journées d’étude au cours de l’année, dont deux sont tout particulièrement destinées à proposer aux étudiants en cours de recherche une introduction à la bibliographie récente, aux questionnements et aux débats de l’histoire de la santé publique. 19 Ethnographie publique Didier Fassin, directeur d'études à l'EHESS, professeur à l'Institute for Advanced Study, Princeton (TH) Au cours de la dernière décennie, la question de la publicisation des sciences sociales a fait l’objet d’importantes discussions en sociologie et, à un moindre degré, en anthropologie, en Amérique du Nord mais aussi en Europe et ailleurs. Les travaux posant cette question ont surtout procédé d’une démarche militante cherchant à promouvoir une sociologie ou une anthropologie publiques. L’objet du séminaire est de passer de cette posture normative à une approche analytique s’efforçant d’appréhender les enjeux, les limites, les difficultés de cette publicisation. On peut du reste distinguer les deux opérations qui la composent : l’une consistant à « populariser », c’est-à-dire à rendre accessible et aimable ; l’autre visant à « politiser », au sens de mettre en débat, voire traduire en action. Il s’agit donc de problématiser le rapport des sciences sociales avec leurs publics, en interrogeant d’abord la notion même de publics à partir de Dewey, Habermas et Warner, et en examinant ensuite les conditions de possibilité de la publicisation en fonction notamment de la structuration des champs intellectuel, académique et politique, à partir de Gramsci, Foucault et Bourdieu. Il s’agit également de discuter la spécificité de la publicisation de l’ethnographie, en tant qu’à la fois elle donne à découvrir un terrain de recherche et ses constats empiriques, par opposition à des démarches quantitatives ou purement théoriques par exemple, et suppose un travail particulier d’écriture restituant des scènes, des moments, des contextes, et une présence. On sera attentif aussi bien à la production qu’à la réception de cette ethnographie. On prolongera enfin cette analyse par une réflexion sur les rapports entre ethnographie et démocratie. Le séminaire associera des exposés généraux, des interventions d’invités et des commentaires de lectures par les participants. Formation des systèmes scandinaves de protection sociale Yohann Aucante, maître de conférences à l'EHESS Le séminaire arrive à la fin d'un cycle chronologique pour se rapprocher de la période la plus contemporaine, tout en conservant sa dimension historique et comparative (Danemark, Norvège et Suède ; Finlande et Islande au second plan). Dans la continuité de l'année précédente, on observera plus particulièrement la période 1960-2000 en centrant les questionnements sur les transformations et les difficultés des modes de gouvernement dans l'État social, sur les échelles et les recompositions territoriales spécifiques qui jouent un rôle essentiel dans la gouvernance de la protection sociale ainsi que sur les problèmes normatifs et concrets liés aux ambitions d'universalisation des politiques et services sociaux. Les remises en question des programmes sociaux-démocrates, la critique (re)naissante de l'État-providence par différents courants idéologiques, et les premiers cycles de réformes paramétriques et structurelles dans les différents secteurs (retraites, santé, emploi/chômage, etc.) seront étudiés à l'aune d'une région nordique souvent prise pour exemple. On accordera une attention particulière à la discussion sur l'émergence des politiques dites de "flex-sécurité" en lien avec la croissance du chômage, à la question des "nouveaux" besoins et services sociaux liés au vieillissement, au travail féminin, aux recompositions familiales et à l'immigration, ainsi qu'à la question du handicap (autour d'Anders Gustavsson, invité à l'EHESS). L'importance marquée des communes et niveaux de gouvernement locaux dans l'administration de ces services restera une question centrale du séminaire. Génétique, biotechnologies et société Joëlle Vailly, chargée de recherche à l'INSERM (TH) Carine Vassy, maître de conférences à l'Université Paris-Nord (Paris-XIII) Avec des approches sociologiques et anthropologiques, ce séminaire analyse les enjeux sociaux d’une science en évolution rapide, la génétique, et d’autres biotechnologies connexes. Cette discipline a renouvelé la représentation de l’hérédité, en mettant l’accent sur une forme de déterminisme biologique. Elle ouvre de 20 nouvelles perspectives en matière de maîtrise de la reproduction, avec le diagnostic prénatal des anomalies fœtales, et de gestion des risques sanitaires individuels, avec les tests génétiques. Elle a également des applications dans le domaine du maintien de l’ordre, avec les bases de données génétiques constituées à des fins policières, et dans le domaine agro-alimentaire, avec les OGM. La plupart de ces innovations s’accompagnent d’un changement de normes sociales. Comment les liens familiaux, les identités sociales, les pratiques cliniques et les formes de citoyenneté sont-ils transformés par la génétique ? Genre et temporalités de la question sociale Marc Bessin, chargé de recherche au CNRS Ce séminaire poursuit ses investigations sur les temporalités sexuées du care ; il entend ainsi étudier les enjeux politiques des interventions pour autrui (médico-sociales et plus largement tous types d’accompagnement de la personne) et contribuer à une sociologie des présences sociales. Celle-ci consiste en une description et une analyse des prises en charge et des pratiques d’accompagnement et de soins, ces activités professionnelles ou profanes étant observées comme des processus (attention et écoute, élaboration et coordination, émotions et actions concrètes, réception…) et envisagées dans leurs dimensions à la fois morales et pratiques, à partir de leurs enjeux de temporalisation et de sexuation. Envisager en ces termes les relations qui s’établissent entre une ou plusieurs personnes dans le besoin et des professionnel-le-s ou profanes qui tentent d’y répondre, permet de ne pas se limiter à une situation dyadique et de ne pas la restreindre au moment présent. Cette présence s’inscrit dans des dispositifs de la société qu’il faut considérer pour situer les enjeux politiques de la question sociale, afin de ne pas céder à leur délimitation à la sphère privée et individuelle. On s’intéressera plus particulièrement cette année aux énigmes phénoménologiques des présences sociales, que l’on peut appréhender aussi comme des supports sociaux (Castel) qui permettent d’étayer les individus pour tenir en société. Le couple présence/absence inhérent à toute relation sociale, les présences virtuelles et/ou non humaines et les différentes modalités que peuvent prendre les prises en charge ou les accompagnements seront ainsi étudiés, sous différents registres. Le séminaire fonctionnera sur la base de présentations de recherches et de lectures de textes. Certaines séances basées sur des interventions d’invité-e-s seront préparées par des discussions sur leurs publications. Histoire de la famille Marie-Pierre Arrizabalaga, maître de conférences à l'Université de Cergy-Pontoise Lucia Carle, professeur à l'Université de Florence, Italie Claudia Contente, enseignant-chercheur à l'Université Pompeu Fabra, Barcelona Helena Da Silva, enseignant-chercheur, Université du Havre, GRIC/EA4314 Marius Eppel, enseignant-chercheur Université Babes-Bolyai de Cluj, Roumanie Antoinette Fauve-Chamoux, maîtresse de conférences à l'EHESS (*) Mary Louise Nagata, professeur à l'Université Francis Marion, USA Nous aborderons les modèles de pouvoir dans le cadre de la famille, les conditions de co-résidence des individus apparentés ou non au sein des unités domestiques, la formation des couples, légitimes ou non, leur dissolution, la transmission transgénérationnelle du patrimoine, la condition des veuves, des personnes âgées et des célibataires, l’avenir des enfants et leur mobilité géographique et sociale suivant la position dans la fratrie, le genre et le marché du travail. Seront examinées les différentes juridictions et les pratiques morales et coutumières concernant l’autorité du chef de famille (homme ou femme) sur les membres de ménage, cherchant à définir quels sont les devoirs et obligations des parents. Dans une optique largement comparative, nous chercherons à mettre en évidence les interactions entre, d’une part, le changement social et, d’autre part, les stratégies individuelles et collectives concernant les comportements de reproduction démographique aussi bien que socio-économique et les choix de vie. On s’attachera enfin aux rôles respectifs joués historiquement par les réseaux de parenté, la communauté, les rituels coutumiers, la religion et l’État sur la famille. 21 Histoire de la médecine et des savoirs sur le corps Anne Carol, professeur à Aix-Marseille Université (TH) Rafael Mandressi, chargé de recherche au CNRS L’histoire de la médecine peut être envisagée sous des aspects très variés, que ce séminaire a pour vocation d’intégrer : des doctrines aux institutions, des textes aux objets, de la formation des savoirs à leurs multiples usages, de l’enseignement de la médecine aux enjeux de l’expertise, de l’identité professionnelle des médecins aux pratiques de santé. Aussi vise-t-on une histoire intellectuelle et sociale des cultures médicales. Cela engage la saisie historique des modes des opérations d’investissement du corps en tant qu’objet de science, ainsi que la place de la médecine dans le système des savoirs, quelle que soit l’époque considérée. Dans cette perspective, on s’intéressera notamment cette année aux relations entre médecine et politique dans la longue durée. Histoire du corps, objets, méthodes Thierry Pillon, professeur à l'Université de Rouen (TH) Georges Vigarello, directeur d'études à l'EHESS (*) Le corps a longtemps été « oublié » par les historiens. Les sciences sociales pourtant en ont révélé l’importance et la profondeur. Son originalité est d’être à la croisée de l’enveloppe individuelle et de l’expérience sociale. Ses objets s’étendent des investissements les plus sensibles aux représentations les plus « travaillées ». Comment entendre pourtant, dans son trajet historique cette notion de corps qui relève de sciences et de regards différents ? Le séminaire s’attachera d’abord à affronter ces épistémologies hétérogènes, celles validant les approches de sciences biologiques autant que les approches de sciences humaines. Il s’attardera aux points de rencontres possibles : la manière par exemple dont certains imaginaires culturels nourrissent des modèles croisant les deux champs et donnant une relative unité à l’objet. Le séminaire s’attachera surtout à montrer comment « des » objets concernant le corps (longtemps négligés ou conçus comme a-historiques) peuvent concrètement être construits dans le travail de l’historien, devenus susceptibles de révéler ruptures et changements temporels, comme ruptures et changements culturels. Les exemples sont nombreux à cet égard. Limitons-nous à quelques-uns d’entre eux : les formes du corps par exemple varient avec le temps comme varient les investissements à leur égard, les explications de leurs structures, celles de leur mode d’acquisition (l’obésité en étant une illustration parmi bien d’autres) ; la vision de l’ « activité » aussi change, dans la représentation de ses « fonctionnements » (le moteur, les mécanismes, les dispositifs…) comme dans celle de ses effets. Il n’est jusqu’à la perception intime du corps qui peut être soumise à l’interrogation de l’historien : les modes de notation dont elle est l’objet, l’importance qui lui est attribuée, les indices qui en sont retenus. L’histoire du corps, dans ce dernier cas, devient tout simplement l’histoire du sujet. Quelques grandes représentations « unifiantes », enfin, sont repérables à chaque époque. Elles concernent le fonctionnement du corps, la vision de ses qualités, celle de ses efficacités. Elles ont une histoire. Ce sont elles qui peuvent « rassembler » des pratiques diverses. Ces sont elles qui justifient une « histoire du corps ». C’est vers cet effort de synthèse que s’orienteront les préoccupations de recherche et d’enseignement, à partir de séries de livres, à partir d’images aussi, et d’exemples les plus concrets. Histoire sociale et politique des populations Yohann Aucante, maître de conférences à l'EHESS Luc Berlivet, chargé de recherche au CNRS Patrice Bourdelais, directeur d'études à l'EHESS (TH) Fabrice Cahen, chargé de recherche à l'INED Christophe Capuano, maître de conférences à l'Université Lumière (Lyon-II) Thomas Cayet, 22 Marie-Emmanuelle Chessel, directrice de recherche au CNRS (TH) Caroline Douki, maîtresse de conférences à l'Université Paris 8 Vincennes-Saint-Denis (Paris-VIII) Laura Lee Downs, directrice d'études à l'EHESS (TH) Antoinette Fauve-Chamoux, maîtresse de conférences à l'EHESS (*) Hélène Frouard, ingénieure de recherche au CNRS Ivan Jablonka, professeur à l'Université Paris-Nord (Paris-XIII) (TH) Morgane Labbé, maîtresse de conférences à l'EHESS Pap Ndiaye, professeur à Sciences Po (TH) Christelle Rabier, maîtresse de conférences à l'EHESS Judith Rainhorn, maîtresse de conférences à l'Université de Valenciennes Élodie Richard, chargée de recherche au CNRS Paul-André Rosental, professeur à Sciences Po (TH) Alessandro Stanziani, directeur d'études à l'EHESS (TH) Bernard Thomann, maître de conférences à l'INaLCO (TH) Ce séminaire collectif commun à Sciences Po et à l’EHESS réunit l’équipe ESOPP. Il explore les problématiques contemporaines de l’histoire sociale et politique des populations : prise en compte du caractère « construit » de la population ; articulation entre étude des pratiques, des savoirs et des institutions ; relecture, par le biais des objets démographiques (mortalité, migrations, familles) de l’histoire des politiques sociales, de l’hygiène publique ou de l’environnement. C’est toute la question de la fabrication et de la régulation des sociétés par elles-mêmes qui est ainsi posée, par une approche qui prête une attention particulière aux limites de l’action étatique. Le groupe réunit historiens, politistes, sociologues, et fait appel aux contributions de chercheurs étrangers partenaires de l’équipe. Immigration et sciences sociales Nancy L. Green, directrice d'études à l'EHESS (TH) Gérard Noiriel, directeur d'études à l'EHESS (TH) Le séminaire, qui sera assuré en alternance chaque année par l'un des deux co-responsables, se veut une introduction au champ de recherches sur les migrations contemporaines abordé dans une perspective sociohistorique. Il sera centré cette année sur l’histoire de l’immigration en France, avec des aperçus sur d’autres contextes nationaux. On insistera plus particulièrement sur les questions économiques, sociales, juridiques et culturelles. Une participation active sera demandée aux étudiants lors de chacune des séances. La naturalisation des inégalités : déterminisme héréditaire et influences environnementales dans l’explication des différences entre populations humaines (XIXe-XXIe siècle) Luc Berlivet, chargé de recherche au CNRS L’objet du séminaire est d’analyser les modes de rationalisation des différences (imaginaires/présumées ou avérées) entre populations et individus et leur mobilisation dans les débats publics sur les inégalités, depuis le milieu du XIXe siècle. Dans cette perspective, on se propose d’étudier l’évolution conjointe de deux registres d’explication complémentaires et profondément imbriqués : la transmission héréditaire de caractères somatiques et mentaux, d’une part, et l’influence de l'environnement, naturel autant que social, de l’autre. La contribution respective des différents types de savoir : médical, anthropologique, biologique, sociologique, etc., sera abordée en s’intéressant aux polarités du champ scientifique autant qu'aux modes de politisation des catégories savantes. On s’emploiera à identifier les principales problématisations de l’hérédité et de l’environnement en confrontant les approches dominantes en Grande-Bretagne, aux ÉtatsUnis, en Allemagne et en Scandinavie, ainsi que dans un espace « latin » qui s’étendait de la Roumanie à l’Amérique du Sud, en passant par l’Italie, la France et l’Amérique centrale. 23 Le nouvel esprit de la psychiatrie et de la santé mentale : histoire, philosophie, sociologie Pierre-Henri Castel, directeur de recherche au CNRS (TH) Alain Ehrenberg, directeur de recherche au CNRS (TH) Nicolas Henckes, chargé de recherche au CNRS Ce séminaire vise à proposer un espace de réflexion au croisement de l’histoire, la sociologie, l’anthropologie et la philosophie sur les transformations contemporaines de la psychiatrie et de la santé mentale. Il s’organisera autour de cinq axes : 1. Les neurosciences cognitives et leur impact sur la reconfiguration générale des questions de santé mentale et de psychiatrie. 2. L’enfance et l’adolescence, où une attention particulière sera portée sur les questions de petite enfance et d’intervention précoce, avec une mise en perspective du poids croissant que ces enjeux prennent dans les politiques publiques au croisement de la santé mentale et de la lutte contre les inégalités et la pauvreté. 3. Les transformations induites par la chronicité des maladies mentales dans un contexte où les patients psychiatriques vivent dans la cité, où les notions de rétablissement et de fonctionnement social viennent modifier l’ambition traditionnelle de guérir des symptômes. 4. Les relations entre changements des pathologies mentales et changements sociaux. 5. Des recherches méthodologiques et conceptuelles visant à remplir peu à peu une boîte à outils théoriques susceptibles d’être exploités de façon transdisciplinaire. Nous envisageons de discuter et de clarifier des notions compliquées, en débat ou, au contraire, dangereusement banalisées aujourd’hui : looping effect, naturalisation de l’intentionnalité, care, usages des statistiques en génétique, en épidémiologie, ou dans l’évaluation des thérapies, théories variées des émotions et de l’affect, la liste demeurant ouverte Sur chacun de ces thèmes, nous favoriserons la démarche comparative et le recul historique, mais aussi la réflexion sur les politiques publiques de la santé mentale et de la psychiatrie. Le temps des populations Noël Bonneuil, directeur d'études à l'EHESS, directeur de recherche à l'INED (TH) Introduction à la modélisation des dynamiques démographiques dans leur contexte historique, économique ou social. Liens sociaux et régimes d’attachement. Du local au national Serge Paugam, directeur d'études à l'EHESS (TH) Comment faire société à partir d’individus liés entre eux et aux institutions de façon inégale ? Pour répondre à cette question, nous partirons des différents types de liens qui attachent les individus entre eux et à la société dans son ensemble et nous analyserons comment ces liens sociaux sont entrecroisés de façon normative dans chaque société et comment à partir de cet entrecroisement spécifique se produit la régulation de la vie sociale. Cette approche rejoint la distinction qu’opérait Durkheim entre les deux concepts d’intégration et de régulation. L’intégration à la société est assurée par les liens sociaux que les individus s’efforcent de construire au cours de leur socialisation en se conformant aux normes sociales en vigueur tandis que la régulation procède de l’entrecroisement normatif de ces liens sociaux qui permet l’intégration de la société dans son ensemble. C’est dans le sens de cette régulation sociale globale que nous pouvons parler de régime d’attachement. Dans le prolongement du séminaire de l’année dernière sur la typologie et la comparaison de ces régimes (familialiste, volontariste, organiciste et universaliste), il s’agira cette année de 24 mettre à l’épreuve ce cadre analytique en le soumettant à des données empiriques issues d’enquêtes réalisées aussi bien à l’échelle locale (dans les espaces urbains notamment) qu’à l’échelle nationale (comparaison de grandes enquêtes sur les conditions de vie et les valeurs) et en croisant les méthodes quantitatives et qualitatives. Mobilisation du droit, mobilisations pour les droits dans le champ du handicap Emmanuelle Fillion, maître de conférences MSSH-EHESP Jean-François Ravaud, directeur de recherche à l'INSERM (TH) Ce séminaire de recherche conjoint entre l’EHESS et l’EHESP s’inscrit dans le cadre de l’activité de la Maison des Sciences Sociales du Handicap. Il s’attache aux droits des personnes comme cause de mobilisation. Cette cause s’est affirmée avec force depuis trente à quarante ans en Amérique du Nord, plus récemment en Europe et en France. Or, la mobilisation des droits des personnes participe d’une reconfiguration du champ du handicap. Sur le plan politique, les collectifs, longtemps engagés en faveur de la réadaptation, ou plus récemment de la compensation, sont désormais actifs dans la lutte contre les discriminations et la défense des droits fondamentaux. Nous analyserons la façon dont la cause des droits a transformé concrètement la vie des personnes handicapées, quelles transformations elle a induites au sein des mobilisations existantes, quels nouveaux types de collectifs et de répertoires d’action elle a suscités, etc. Nous ouvrirons deux lignes de comparaison pour observer quelles convergences et quelles spécificités les associations de personnes handicapées entretiennent avec d’autres collectifs : à l’échelle internationale, avec les organisations européennes ou nord-américaines ; avec différents collectifs engagés dans la lutte contre les discriminations (féministes, anti-racistes…). Des « acteurs témoins » dans le champ du handicap et des mobilisations en faveur des droits (militants, juristes, professionnels du médico-social…) interviendront avec des chercheurs en sciences sociales pour produire des retours d’expérience et analyser les leçons politiques de ces mobilisations. Parentalités, représentations, expériences Benoit Ceroux, Benoît Hachet, professeur agrégé à l'EHESS Renaud Orain, maître de conférences à l'Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne Ce séminaire, organisé conjointement par la Caisse nationale des allocations familiales, l’Institut démographique de l’Université Panthéon-Sorbonne (Paris 1) et l’Institut de recherche interdisciplinaire sur les enjeux Sociaux, a pour objectif de mutualiser les recherches contemporaines autour de la parentalité dans un ancrage empirique. Pour cette première année, l’orientation est principalement sociologique, même si on ne s’interdit pas d’interroger l’apport d’autres disciplines. Il est ouvert aux masterants, doctorants et chercheurs qui interviennent dans ce champ. Depuis les années 1970, les transformations des modèles familiaux ont été importantes, notamment l’augmentation des séparations et des naissances hors mariages. Ces évolutions ont donné lieu à une multiplication de travaux académiques visant à déconstruire les modèles traditionnels. On assiste à une redéfinition de la/les famille(s), autour de l’enfant plutôt que du couple parental. Cette redéfinition permet d’englober de multiples configurations et histoires familiales. En outre, les préoccupations autour du droit des enfants (Convention internationale des droits de l’enfant) et de leur bien-être servent désormais de principe de régulation des politiques publiques. Une pression normative pèse sur les mères et pères autour de la figure du « bon parent », que la multiplication d’ouvrages et de manuels de vulgarisation du savoir être25 faire parent vient conforter. Le terme « parentalité » - qu’il s’agira d’interroger- est apparu dans les années 1950 en psychanalyse pour désigner le processus psychique conduisant à devenir mère ou père, est au cœur de ce double mouvement de diversification des configurations familiales et d’injonction normative à l’égard des responsabilités parentales. Repris par les sciences sociales, ce terme désigne la fonction parentale, assumée potentiellement par une pluralité d’acteurs, au sein de trajectoires familiales multiples (monoparentalité, beau-parentalité, homoparentalité…), le terme « parentalité » renvoie également au vécu des pratiques parentales. Les termes anglo-saxons de « parenthood » et de « parenting » recouvrent ces dimensions de condition parentale et de pratique parentale. L’objectif de ce séminaire est d’étudier les tensions entre les représentations du rôle de parent et l’expérience concrète d’être parent, au regard du genre, de l’origine sociale, des conditions familiales (statut conjugal, taille de la fratrie,…), des ressources économiques ou culturelles, etc. Politiques de population en Europe de l’Est au XXe siècle. Entre réforme sociale et biopolitique Morgane Labbé, maîtresse de conférences à l'EHESS Les politiques de population ont été au XXe siècle en Europe de l’Est, les instruments de la genèse violente des États nationaux et d’une modernité politique conduisant à l’avènement de sociétés de masse embrigadées par les dictatures nationalistes ou communistes. Une historiographie importante et rigoureuse, au moyen de formulations quantitatives ou narratives, remplit aujourd’hui, les pages de ces « livres noirs » de l’histoire de l’Europe de l’Est. Cette historiographie tend néanmoins à placer les politiques de population est-européennes sur une trajectoire spécifique, qui, à distance des politiques libérales occidentales, les aurait prédestinées, à l’ombre des empires et des révolutions, à adopter les formes les plus coercitives, voire totalitaires, dans un continuum temporel liant déplacements de population, purification ethnique, eugénisme et pronatalisme. Ce séminaire ne remet pas en cause la spécificité de ces politiques forcées de population, mais propose une autre démarche, plus inclusive des autres formes de régulation démographique qu’ont aussi connues ces régimes européens. À l’écart des approches typologiques bâties sur les échelles de coercition et de contrôle, on suivra d’abord les renouvellements conceptuels d’une historiographie, principalement anglo-saxonne, inspirée de l’imperial turn, qui met en avant d’autres catégories pour appréhender les modalités politiques de l’existence des populations : formes multiples d’appartenance identitaire, de citoyenneté et de loyauté politiques, connexion des expériences impériales et nationales, décloisonnement des périodisations politiques. Au bénéfice de ces nouvelles approches, le séminaire s’interrogera sur le rapport, encore peu exploré dans l’espace centre-européen, entre biopolitique et politique de welfare. Centré cette année sur une première période allant du tournant du siècle à l’Entre-deux-guerres, il portera sur la question des rapports entre politiques de population, mouvements de réforme sociale et activisme national, et accordera une attention particulière à l’enchevêtrement des expériences et des projets aux différentes échelles, de l’empire à la municipalité. Produire des subjectivités, ethnographie de l'intime Richard Rechtman , directeur d'études à l'EHESS (TH) À partir des recherches développées l’an passé sur la place du sujet dans l’écriture contemporaine de la recherche en sciences sociales, le séminaire se penchera cette année sur les expériences de fictionarisation et la place de la fiction dans l’écriture scientifique. L’écriture étant ici entendue au sens le plus large, à savoir ce qui rend communicable la production de résultats de recherches. En partant des travaux sur le génocide cambodgien et de sa mise en récit dans les processus mémoriels actuels, il s’agira d’interroger les modalités d’expression des narrations de l’intime qui constituent non pas la trame historique de l’évènement, mais bien plus sa signature sensible. Comment rendre compte de ce sensible, comment dévoiler les processus internes singuliers, comment dire l’indicible ? En d’autres termes, comment faire une ethnographie de l’intime ? 26 Il s’agira donc reprendre par le biais d’une lecture critique les grands concepts et notions qui ont forgé l’idée que l’on se fait de l’expérience de la violence génocidaire : le traumatisme, l’indicible, la désubjectivation, la déshumanisation... Quand le handicap interroge la naissance. Entre eugénisme et prévention Sophia Rosman, ingénieure de recherche à l'INSERM Isabelle Ville, directrice d'études à l'EHESS, directrice de recherche à l'INSERM (TH) Le séminaire propose une analyse des modalités du traitement social des handicaps mis en œuvre dans le champ de la périnatalité qui s’appuie sur plusieurs corpus de données : historiques (séminaire de témoins), ethnographies comparatives, enquête par questionnaire. A partir d’une histoire croisée des sciences et des techniques, de la clinique et des dispositifs de santé publique qui encadrent l’avortement thérapeutique et le suivi des grossesses, d’une part, d’une analyse des pratiques du diagnostic prénatal dans plusieurs pays aux modes de régulations différents, d’autre part, nous chercherons à comprendre les logiques d’action et les significations du handicap produites dans le champ de la périnatalité, dans un contexte marqué par les exigences d’une médecine fondée sur les preuves, d’une démocratie sanitaire et d’une montée de la judiciarisation de la médecine. Regards croisés sur la petite enfance Doris Bonnet, directrice de recherche à l'IRD (*) (TH) Charles-Edouard de Suremain, chargé de recherche à l'IRD (TH) Vincent Gourdon, chargé de recherche au CNRS (TH) Catherine Rollet, professeur à l'Université de Versailles Saint-Quentin (*) (TH) Le séminaire explore les différents champs de recherche de l’anthropologie et de l’histoire de la petite enfance. On cherche à appréhender les différentes cultures de l’enfance et ses diverses constructions sociales à partir des représentations sociales et symboliques des familles, des discours et pratiques des personnels de santé et selon les politiques publiques en charge de la protection sociale. On envisage aussi l’étude des conceptions relatives au développement de l’enfant, en privilégiant sa part active et négociative, en particulier dans ses interactions avec ses parents, mais aussi avec sa fratrie, son entourage élargi, et toutes les personnes en charge de son éducation et de sa santé. Le séminaire combine des approches tirées à la fois de l’étude des sociétés en développement (Afrique, Amérique du sud, Asie) et de celle des sociétés européennes anciennes et modernes afin de confronter ces divers travaux aux questionnements de la société civile et des politiques sociales contemporaines. Santé mondiale : anticipations, infrastructures, savoirs Claire Beaudevin, chargée de recherche au CNRS Jean-Paul Gaudillière, directeur d'études à l'EHESS, directeur de recherche à l'INSERM (TH) Frédéric Keck, chargé de recherche au CNRS Guillaume Lachenal, maître de conférences à l'Université Paris-Diderot (Paris-VII) Celine Lefeve, maître de conférences à l'Université Paris-Diderot (Paris-VII) Vinh Kim Nguyen, professeur à l'Université de Montréal, Chaire d'anthropologie du Collège d'études mondiales FMSH (TH) Laurent Pordié, chargé de recherche au CNRS Emilia Sanabria, maîtresse de conférences à l'ENS Lyon Les processus de mondialisation de la santé à l'œuvre depuis trois décennies dessinent un espace intellectuel, économique et politique sensiblement différent de celui de la santé publique internationale d'après guerre. Cette dernière était en effet dominée par les programmes d'éradication des maladies infectieuses et le rôle 27 des États-nations et du système d'organisations onusien. La santé mondiale contemporaine (global health) en diffère par les acteurs, les cibles d'intervention, les outils : elle donne une place essentielle à la construction des marchés de biens médicaux et aux régulations par les acteurs de la société civile, mais aussi aux comorbidités entre maladies infectieuses et chroniques, à l'intervention thérapeutique, à la gestion des risques, à la santé comme instrument d'un développement dit communautaire, et au déploiement de nouvelles modalités de surveillance et de prévision épidémiologique. Elle apparaît bien différente selon qu'on l'examine à l'échelle de ses infrastructures telles les grandes organisations (OMS, Banque mondiale, Fondation Gates), au niveau des savoirs, ou à celui des anticipations générées par les pratiques et projets locaux. Ce séminaire combinera des approches historiques, sociologiques et anthropologiques, pour examiner cet espace mondialisé et les dispositifs qui le peuplent: nouveaux acteurs, cibles et outils : partenariats publicprivé, fondations, "communautés" locales ; cancers, "maladies non transmissibles" ; prévention des risques, "Monitoring and Evaluation", etc. Une attention privilégiée sera portée aux infrastructures et aux dynamiques contemporaines de production de connaissances, d'intervention diagnostique et assurancielle, et d’innovation thérapeutique, ainsi qu’à leurs géographies en Afrique, Asie ou Amérique latine, souvent très éloignées des schémas de transfert Nord-Sud insistant sur la dépendance technologique. Le séminaire mettra l’accent sur l’analyse des formes locales prises par la santé mondiale dans les pratiques quotidiennes — de prévision épidémiologique, de recherche, de soin, de prise de décision politique – et sur les avenirs qu'elles imaginent. Savoirs, médecine, technologies à l'époque contemporaine : histoire, anthropologie, sociologie Jean-Paul Gaudillière, directeur d'études à l'EHESS, directeur de recherche à l'INSERM (TH) Lucie Gerber, doctorante à l'EHESS L'histoire des maladies est souvent racontée sur le mode de l'histoire "bataille" : une date, un savant, un traitement. Pourtant, les savoirs de la maladie sont divers, leurs effets sanitaires sont souvent controversés, déterminés par le jeu des normes, des intérêts, des pouvoirs. Pour rendre intelligible ces processus, il importe de varier objets et niveaux d'analyse, de lier études locales et approches globales. Il faut s'intéresser aussi bien au travail de laboratoire qu'aux dispositifs de la pratique clinique, explorer les pratiques industrielles et suivre les interventions des institutions sanitaires, qu'elles soient publiques ou privées. Le séminaire constitue une introduction à l’étude des relations entre production de connaissances, médecine, innovation technique et gouvernement des sociétés. En suivant les transformations d’« objets » qui peuvent être aussi bien des concepts, des outils ou des problèmes, en mobilisant l’histoire tout autant que l’anthropologie ou la sociologie des savoirs, on y discutera de trois phénomènes essentiels de l’époque contemporaine. Le premier est la place croissante prise par les savoirs du vivant en général et les objets de la biologie en particulier aussi bien dans la recherche sur les causes et le cours des pathologies que dans la médecine de routine. Le deuxième phénomène est l'industrialisation des biens médicaux, en premier lieu des agents thérapeutiques. Si à la fin du XIXe siècle, le médicament était un produit artisanal, non brevetable, préparé par un professionnel formé aux recettes de la pharmacopée, un siècle plus tard, il était devenu une marchandise standardisée, synthétisée au laboratoire selon des procédés brevetés par des grandes entreprises opérant sur des marchés fortement régulés et garantis par les systèmes nationaux d'assurance. Le dernier phénomène est l'importance croissante prise par les circulations transnationales de biens, de techniques, de personnes et d’outils de gouvernement de la santé, d’abord dans le contexte des empires coloniaux puis dans le cadre des politiques de développement et de modernisation plus ou moins alternative poursuivies par les États postcoloniaux. Savoirs, régulation et normes dans le champ de la santé et de la santé mentale 28 Jean-Paul Gaudillière, directeur d'études à l'EHESS, directeur de recherche à l'INSERM (TH) Catherine Le Gales, directrice de recherche à l'INSERM (TH) Laurence Simmat-Durand, professeure à l'Université Paris Descartes (TH) Ce séminaire de recherche porte sur les transformations contemporaines des relations entre savoirs et pratiques dans les champs de la santé et de la santé mentale. Le "contrat" entre sciences, médecine et société qui a caractérisé la période d’après guerre est depuis deux décennies soumis à de profondes recompositions. Celles-ci touchent aussi bien aux contenus et cibles des actions diagnostiques ou thérapeutiques, aux rôles de l’État, des marchés et des professionnels, aux dynamiques de recherche et d’expérimentation, aux rôles des personnes ou encore aux processus de mondialisation sanitaire. Elles sont à l’origine de ce qui est souvent désigné comme une nouvelle gouvernance de la santé laquelle n’est ni homogène, ni exempte de conflits. Pour l’analyser, le séminaire privilégie question des dispositifs de régulation des interventions pour prendre en charge la maladie, le handicap ou les questions de santé mentale. Il s’agira en particulier d’explorer la diversité de ces régulations, des formes de savoirs qu’elles mobilisent, des rapports qu’elles entretiennent aux pratiques et à la fabrication des normes. Cette année le séminaire discutera plus particulièrement les rôles des associations de patients ou de victimes et les enjeux de la santé "globale". Sciences sociales et prison Marc Bessin, chargé de recherche au CNRS Yasmine Bouagga, docteure de l'Iris Meoïn Hagège, doctorante contractuelle à l'EHESS Antoine Lazarus, professeur honoraire à l'Université Paris-XIII et président de l'OIP Cécile Marcel, directrice de l’OIP, section française La section française de l'Observatoire international des prisons (OIP) et l'Institut de recherches interdisciplinaires sur les enjeux sociaux (Iris) animent ensemble ce séminaire de recherche sur les institutions carcérales. Il s'agit de mener conjointement une réflexion sur les pratiques des acteurs qui travaillent dans et autour de la prison et les expériences des personnes détenues ; au cours du séminaire, cette réflexion sera imbriquée dans une discussion des enjeux qui mobilisent les sciences sociales sur la prison. Huit séances auront lieu alternativement à l'EHESS et à l'OIP, autour de contributions de chercheurs et de professionnels de terrain. Dans un dialogue entre recherche et pratiques, elles aborderont les institutions fermées par le prisme des rapports sociaux et politiques à l’œuvre, de l'échelle de l'expérience individuelle à l'intervention institutionnelle. Sociohistoire du handicap : catégories, traitement social et expériences Isabelle Ville, directrice d'études à l'EHESS, directrice de recherche à l'INSERM (TH) Le séminaire retrace la constitution du champ du handicap à partir d’une analyse des catégories, des dispositifs institutionnels et des expériences singulières et collectives qui y ont contribué et qui ont façonné différentes significations de cet objet depuis un siècle. L’attention sera portée sur les conditions de leur production et les paradigmes dans lesquels elles s’enracinent : assistance morale puis légale, réparation/réadaptation, non-discrimination, inclusion, activation, prévention… Les relations entre handicap et travail, éducation, identités, droits, classifications, prévention à la naissance, seront abordées dans une démarche diachronique qui s’intéresse aux jeux des acteurs impliqués dans un espace-temps cadré par des configurations structurelles, cognitives et morales particulières. Sociologie de la responsabilité médicale Janine Barbot, chargée de recherche à l'INSERM 29 Ce séminaire est consacré à l’étude des modes de gestion des défaillances liées à l’activité médicale et de leurs transformations. Il se situe au carrefour de différents champs d’investigation, qu’il propose de revisiter : sociologie de la profession et des institutions médicales, du droit et de la responsabilité, de la faute et du risque. Deux orientations principales y sont travaillées. 1) L’étude des débats portant sur les différents dispositifs destinés à identifier et prendre en charge ces défaillances. Une attention particulière sera portée à la transformation des formes de régulation professionnelle, au rôle joué par les assurances et par l’État, aux modes de règlements amiables, ainsi qu’aux procès. 2) L’étude des pratiques des différents acteurs impliqués dans le fonctionnement de ces dispositifs, ou dans leur critique. Il s’agira notamment d’aborder le travail des médecins amenés à juger, en tant qu’experts, les pratiques de leurs pairs ; et d’étudier le rôle désormais joué par les mobilisations de victimes dans la gestion des défaillances. Centré sur l’activité médicale, le séminaire se donne pour objectif d’intégrer des comparaisons intersectorielles et internationales. Sociologie des professions médicales Marie Jaisson, professeur à l'Université Paris-Nord (Paris-XIII) Comment la sociologie, générale ou spécialisée, aborde-t-elle les professions médicales, les occupations, les métiers, les pratiques, et plus généralement les activités du secteur médical, celles des médecins eux-mêmes ou des personnels infirmiers par exemple ? Différentes approches issues de la sociologie et de l’histoire de la médecine seront examinées, en particulier les apports des recherches sur la division sociale du travail médical, sur la morphologie sociale et la démographie de ces professions ; sur la professionnalisation, l’institutionnalisation et la spatialisation de ces activités ; sur la formation, l’apprentissage et la spécialisation ; sur l’acquisition des savoir-faire, des routines et des normes morales ; enfin sur la circulation des savoirs médicaux à l’intérieur de cet univers et à l’extérieur. On commentera notamment les travaux de A. Abbott, H. S. Becker, L. Boltanski, Carr-Saunders et Wilson, A. V. Cicourel, C. M. Cipolla, E. Durkheim, E. Freidson, E. Goffman, C. Herzlich, E. C. Hughes, J. Léonard, M. Mauss, T. Parsons, P. Starr, M. Weber, D. B. Weiner. Sociologie du sujet vulnérable Philippe Bataille, directeur d'études à l'EHESS (TH) La sociologie du sujet vulnérable aborde les relations de soins en connaissance du droit des malades et de leur aspiration à une meilleure démocratie sanitaire. Elle s’intéresse aux contenus de l’expérience du soin, vue aussi bien du côté des professionnels que des patients ou de leur proche accompagnant. Les études en cours portent sur l’évolution des normes et des représentations sociales à partir de l’expérience de la maladie et de ses soins, sans se couper d’une analyse sur la position de soignant ou de médecin. À partir d’enquêtes en cours sur les parcours personnalisés de soins qui concernent désormais la plupart des maladies graves ou chroniques, le séminaire s’arrête sur les enjeux éthiques de la décision médicale et du geste soignant. La perspective ouverte tient aussi à une lecture sur l’évolution des savoirs ou des techniques thérapeutiques et des tendances à la bio-médicalisation de l’expérience du soin. Le séminaire discute avec les principales théories de la vulnérabilité du patient. Les premières séances renversent les perspectives philosophiques et morales qui abordent le sujet du soin comme un simple objet de la sollicitude des autres ou de leur bienveillance pour, à l’inverse, suivre la production de la catégorie d’acteur de ses soins en réaction à l’expérience de la maladie. Sociologie et philosophie sociale des entités collectives Philippe Urfalino, directeur d'études à l'EHESS, directeur de recherche au CNRS (TH) 30 Nous aurions bien du mal à évoquer les phénomènes sociaux les plus divers sans mobiliser des termes dits collectifs : l’entreprise, l’association, l’assemblée, l’Etat, la nation, la cité, le groupe. Pourtant, dès qu’il s’agit de donner un référent précis à ses termes, l’embarras surgit et bientôt des controverses théoriques fort anciennes et régulièrement renouvelées : s’affrontent notamment ceux qui leur refusent existence et pertinence et ceux qui estiment que leur considération est indispensable à l’intelligence des faits sociaux. Tous en empruntant des exemples à toutes ces sortes d’entités collectives, nous privilégierons le cas des assemblées délibérantes pour examiner trois questions. Celle du statut ontologique de ces entités (ne sontelles que des fictions ? Et si non, quel est leur mode d’existence ? ) ; celle de la pertinence de leur prise en compte (avons-nous besoin de considérer de telles entités collectives pour rendre intelligibles les actions et les décisions qui leur sont habituellement attribuées ?) ; et enfin la question normative, peut-on leur imputer des responsabilités ? Pour traiter ces questions, nous comparerons les réponses contrastées que leur ont données plusieurs auteurs et principalement Aron, Bentham, Descombes, Elster, List et Pettit. Rédaction du mémoire du master (S4): Le tuteur suit le travail de l’étudiant tout au long de son cursus et pendant le S4. La participation à l’UE du tuteur est obligatoire. Le mémoire est soutenu devant un jury de deux personnes, dont le tuteur. Cette soutenance aura lieu au début du mois de juin ou au début du mois de septembre. La validation du mémoire est prononcée par le conseil pédagogique de la mention. INFORMATIONS DIVERSES Le programme des enseignements et séminaires de l’EHESS est consultable à l’adresse : http://www.ehess.fr/fr/enseignement Le planning des salles est consultable à l’adresse : http://www.ehess.fr/planning Le bureau de l’information Et de la Mobilité internationale étudiante (SIMI): bourses, aides et mobilité, programme Erasmus Responsable : Bureau 715, 190-198 Avenue de France, 75244 Paris Cedex 13 Tél. : 01 49 54 26 93 Courriel : [email protected] http://ehess.fr/fr/etudiant Ressources documentaires électroniques : L’accès aux ressources documentaires CAIRN, JSTOR, et bien d’autres est possible à tous les étudiant(e)s après activation du compte de messagerie de l’EHESS qui est proposé lors de l’inscription administrative. Salles informatiques en libre-service : au 96 bd Raspail 75006 Paris Conditions d’accès, Tél. : 01 53 63 51 36 31 Ecole Doctorale : Responsable : Catherine REDON B. 712, 190-198 Avenue de France, 75244 Paris Cedex 13 Tél. : 01 49 54 23 68 Courriel: [email protected] Services de la scolarité : inscription, cotutelle, codirection, stage Responsable Corinne RACLIN 7ème étage, Bureau 718 190-198 Avenue de France, 75244 Paris Cedex 13 Ouverture au public : Lundi et Mercredi de 9h00 -12h00 et 14 h00 -16 h00 Mardi et Vendredi de 9h00 à 12h00 / Jeudi de 14h00 à 16h00 Tél. : 01 49 54 24 52 Courriel : [email protected] 32 TABLE DES MATIERES PRESENTATION GENERALE……………………..………page 3 à 4 ORGANISATION GENERALE……………………………..page 5 à 7 PROGRAMME DE FORMATION……………………….…page 8 à 10 LES SÉMINAIRES DE RECHERCHE……….…...…….…..page 11 à 31 INFORMATIONS……………………………………...……...page 31 à 33 33