Loisirs - La Nef
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Loisirs - La Nef
4 LOISIRS Samedi 3 novembre 2012 musique WEEK-END C L Bumcello sort lundi son nouvel album et a prévu de «faire danser les gens et les mettre en transe» mercredi à la Nef. livre «Appelez-la Jamais» de Pauline Rineau. Edilivre, 11,50 euros. Un monologue sur la différence auline Rineau (Repro CL) a tout juste 26 ans mais «Appelez-la Jamais», en librairie ces jours-ci, est déjà son deuxième livre. Il fait suite à un premier texte paru en 2010 et intitulé «En plein dans notre ordinaire». De quoi donner le melon à l’ancienne lycéenne de Sainte-Marthe, originaire de Châteauneuf ? Loin de là. «Ça y est, avec votre interview, tout le monde va croire que je suis une star !» s’esclaffe-t-elle, nature, au téléphone avant d’expliquer qu’elle galère en fait pas mal pour percer dans le métier qu’elle est partie apprendre il y a sept ans à la capitale: celui d’actrice. «C’est long mais j’espère que ça va arriver. Pour patienter, j’écris... et finalement ça marche mieux dans l’écriture que dans le cinéma». P Que raconte votre livre ? C’est difficile d’expliquer l’histoire sans dire la fin... C’est un monologue où une jeune femme pleine de fêlures parle de sa famille, de ses parents absents et de l’amour qu’elle porte à sa grand-mère. Au fur et à mesure du texte, on se rend compte qu’elle n’est pas faite pour vivre dans notre monde. Le point de départ du livre, c’est le documentaire de Sandrine Bonnaire sur sa sœur autiste («Elle s’appelle Sabine»). En le voyant, j’ai été troublée par son phrasé, sa façon de parler. Vous avez adopté un style particulier ? Oui, l’histoire n’est pas drôle mais en fait ça fait souvent sourire car ce sont des choses tristes racontées de façon poétique: mon personnage parle comme une petite fille, elle utilise un mot pour un autre, elle tutoie et vouvoie dans la même phrase. En l’écrivant, je le lisais à voix haute, je voulais vraiment que ça soit une adulte qui parle comme une enfant. Votre premier livre parlait aussi de la différence: pourquoi ce sujet vous intéresse-t-il ? Je suis fascinée par l’étrangeté mais je trouve que les textes qui l’abordent sont souvent trop médicaux, ou bien trop tristes. Moi, je voulais qu’on puisse s’identifier à mon personnage, je voulais la rendre tendre. Jouerez-vous un jour votre texte au théâtre ? Oui, j’aimerais bien ! Il faudrait que je trouve l’énergie pour en faire un spectacle: mettre en scène quelqu’un d’autre dans ce rôle serait compliqué, jouer mes propres mots serait plus facile. Myriam HASSOUN Bumcello: un duo 100% impro à la Nef Comment s’est passée votre collaboration avec le musicien californien Tommy Jordan ? Il était avec nous en studio, je le connais depuis la fin des années 80, on avait formé un groupe à Los Angeles et il a participé avec nous aux albums «Lychee Queen» et «Animal Sophistiqué». Sur «Al», on n’a rien réécouté de ce qu’on a joué et puis Tommy est reparti aux Etats-Unis avec l’enregistrement et il a tout mélangé : nous, on a apporté les ingrédients, mais lui il a fait la recette. Il a apporté sa patte californienne à l’album ! Myriam HASSOUN um, c’est Cyril Atef, batteur et chanteur un poil déjanté. Cello, c’est Vincent Ségal, la touche virtuose et classique au violoncelle. Ces deux-là forment depuis 1999 Bumcello, association musicale aux influences vertigineuses, entre rock, soul, rap, dub et world music. Mais leur union remonte à bien plus longtemps : au premier groupe qu’ils avaient créé en 1995, à leur collaboration sur les tournées de M aussi. Bumcello sort lundi son septième album, intitulé «Al», et se produira mercredi à la Nef. Entretien avec Cyril Atef, la moitié rythmique du groupe. B Bumcello sur scène, qu’est-ce que ça donne ? C’est 100% impro ! On ne décide rien à l’avance, si Vincent veut jouer un morceau, il démarre et je le suis, si moi je veux en faire un autre, il me suit. On est un vieux couple, on s’engueule tout le temps mais musicalement, on se retrouve toujours ! Sur scène, on fait en fonction des vibrations du public et pour les rappels on leur demande même de choisir... Vincent et moi, on travaille en fait comme si on était un DJ géant qui mélangerait toutes les musiques: on veut faire danser les gens et les mettre en transe. Comment définiriez-vous votre style ? Cyril Atef. Inclassable... Je sais les journalistes détestent ça ! Mais en fait, on fait juste de la musique, sans mettre d’étiquette. Chaque album est très différent: à la Fnac, ils rangent nos CD dans les bacs musique électronique, mais on pourrait être avec la world music, la pop ou le rock. L’improvisation tient une grande part dans votre musique, comment vous y prenez-vous pour enregistrer en studio ? En général, on prépare des compos et puis on improvise autour des idées. Mais sur «Al», on a travaillé en impro totale : on est rentré au Bumcello: «On est un vieux couple». Repro CL studio sans rien et on a joué treize heures sur deux jours. «Al» par Bumcello chez Tôt ou Tard. Concerts à la Nef: Mercredi 7 novembre à 14h30, dans le cadre de Diabolo Nef(jeune public); tarifs : 1,50€/5€. Et à 20h30 (+ première partie); tarifs : 17€/22€/24€. Tim Burton fête Halloween cinéma Marie-Aimée BONNEFOY Barack Obama rock (super) star! i l’élection présidentielle américaine se jouait à l’applaudimètre dans les salles de concert, Barack Obama l’emporterait avec un score à la soviétique! Barack n’a qu’à claquer des doigts pour voir débouler les stars du rock ou de la soul à son soutien. En première ligne, on retrouve Stevie Wonder ou Bruce Springsteen. Le boss a le toujours eu le cœur à gauche, même s’il a mis du temps à s’impliquer en politique. En 1985, le républicain Ronald Reagan avait pourtant allégrement pompé son hit «Born in the USA» pour en faire son hymne de campagne... ce que Springsteen n’avait guère apprécié. Katy Perry, Jay-Z ont aussi apporté publiquement leur soutien à un président sortant décidément très tendance. La preuve: les Stones, Bob Dylan mais aussi, Eminem, The Fugees ou encore John Coltrane, et Miles Davis figurent dans son I-Pod. Classe, Barack! En comparaison, le comité de soutien à Mitt Romney sonne un peu creux. On y trouve quelques chanteurs country inconnus en France ainsi que l’improbable Meat Loaf! Le kitchissime pain de viande (en français) vient de s’inviter sur scène aux côtés d’un candidat mormon franchement pas rock’n roll... S Julien PRIGENT [email protected] rankenweenie» est pour Tim Burton à la fois un retour aux sources et la révélation brillante de tout ce qui a nourri son imaginaire et son talent depuis trente ans. Retour aux sources, car il a exhumé d’un tiroir, un petit exercice de style, travaillé, dans sa jeunesse, quand il était animateur chez Disney et qu’il rêvait de gloire. L’histoire macabre d’un jeune garçon surdoué, ramenant à la vie son chien très aimé. A l’époque il avait traité cette petite intrigue – déjà intitulée «Frankenweenie »- en court-métrage et avec des acteurs. Et retour aux origines également car, trente ans plus tard, il reprend cette histoire en animation, en noir et blanc et en stop motion, une technique toute simple, aussi vieille que le cinéma, de figurines actionnées et captées image par image. Sauf que dans ce «Frankenweenie» 2012, il remodèle l’œuvre de jeunesse à l’aune de son vécu. En utilisant tous les bienfaits de la modernité et de l’expérience: une 3D relief qui magnifie l’image et lui donne une vraie profondeur et des références à tous les maîtres en fantastique qui, depuis, ont nourri l’ensemble de son œuvre. en voix F échos TÉLÉVISION En quête d’idées de programmes L’histoire est donc celle de Victor Frankenstein (!). Un enfant solitaire au teint blafard et aux yeux sans sommeil, bricolant dans son grenier de petits courts-métrages aux créatures monstrueuses (le double de Burton, évidemment). Parallèlement cet écolier se passionne pour les cours de son professeur de physique, un étrange individu venu des Carpates. Or, quand son chien Sparky est écrasé par une voiture, Victor, effondré, décide de le déterrer, de le recoudre et de le ramener à la vie grâce aux leçons de cet inquiétant Mr Rsykruski auquel Martin Landau prête sa voix... On laissera à chacun le soin de relever tous les clins d’œil à la littérature fantastique et au cinéma d’horreur de série B dans ce joli film hommage, inventif et poétique. Tous les monstres venus d’ailleurs - Mars Attacks, Gremlins, Gozilla- qui piétinent allégrement la normalité apparente des petits pavillons de l’Amérique moyenne. Et tous les animaux étranges assombrissant le joli château des studios Disney. Et cela, sans un temps mort. Avec une véritable tension dans les scènes d’action. Un petit régal pour Halloween. A réserver toutefois aux plus de 10 ans. «Frankenweenie», film d’animation en noir et blanc de Tim Burton. 1h27. France 4 va ouvrir le 19 novembre un concours de programmes de divertissement (jeu, magazine, humour, talk-show) pour dénicher de nouveaux talents. Le jury présélectionnera une trentaine de projets, puis le 6 février neuf pilotes seront choisis. Ces derniers bénéficieront d’un financement de 30.000 euros chacun pour développer des pilotes diffusés en juin. Les téléspectateurs sélectionneront un projet et France 4 commandera le format gagnant pour une diffusion régulière à la rentrée prochaine. http://www.france4.fr/tvlab