L`Impossible Monsieur Bébé : une comédie féline et déjantée

Transcription

L`Impossible Monsieur Bébé : une comédie féline et déjantée
L’Impossible Monsieur Bébé :
une comédie féline et déjantée
L’amour et la censure
Comment contourner le Code Hays ?
Au début des années 30 aux Etats-Unis la censure était très
stricte et ne laissait pas passer certains sujets tabous. Comment
Howard Hawks fait-il pour contourner la censure dans son film ?
Si, de nos jours, la violence et le sexe sont affichés sur les écrans sans
retenue, ce n’était pas le cas dans les années aux Etats-Unis où par exemple le
sujet du sexe était fortement surveillé.
Dans ce film, Howard Hawks a beaucoup joué avec les mots et les sousentendus. En effet, il utilise des moyens implicites pour y faire référence. Au
début du film, David, le paléontologue timide et emprunté, reçoit la clavicule
intercostale et tente de la mettre sans succès dans la queue du dinosaure. Cet
os n’est d’ailleurs pas réel, il a été inventé de toute pièce. Il y a aussi la scène où
la robe de Susan est déchirée et où David Huxley marche derrière elle en se
collant à ses fesses pour cacher sa culotte. Cette scène est vraiment
remarquable par sa liberté car le cinéma montrait alors des femmes très
pudiques qui ne se laissaient pas dénuder.
Et enfin Gary Grant joue une scène qui est incroyablement osée en
1938 : quand son personnage David Huxley, est chez la tante de Susan Vance,
il est vêtu en robe de chambre féminine et quand la tante affolée lui demande
des explications, il répondra : « Because I turned gay all of a sudden ! » (« parce
que je suis soudainement devenu gai/gay ! »).
Howard Hawks a utilisé beaucoup de moyens pour contourner la
censure du code Hays, ce qui rend certains passages particulièrement
comiques. Et ce sont ces scènes qui font aujourd’hui encore l’énergie et la
modernité de cette comédie mouvementée.
William J.
Sitographie :
http://www.critikat.com/actualite-cine/critique/l-impossible-monsieur-bebe.html
http://www.iletaitunefoislecinema.com/memoire/2128/la-censure-cinematographique-en-franceet-aux-etats-unis
Un éclat de rire à en rugir !
L'Impossible Monsieur bébé est un long métrage qui
appartient à l’âge d’or du cinéma classique hollywoodien (19101950). Si, aujourd’hui, il s'agit d'un inoubliable éclat de rire, il a été
très critiqué pour certaines scènes considérées comme obscènes
et vulgaires à l'époque.
Ce film cherche à faire rire le spectateur par un style que personne n'avait
l'habitude de voir à l'époque, comme par des jeux de mots sur des sujets
sensibles comme le sexe ou l'homosexualité, tout en utilisant la maladresse des
personnages. Susan et David se complètent dans le film et même si leur
caractère est totalement différent, ils se ressemblent dans leurs étourderies et
leurs bêtises. La scène du restaurant est particulièrement connue dans l’œuvre :
Susan et David se sont maladroitement déchirés leurs vêtements, c'est alors
que le postérieur de Susan est visible et que David va le couvrir avec son
chapeau ce qui provoque une des scènes comiques les plus marquantes du
film.
De plus, l’œuvre fait rire le spectateur par un moyen inattendu : l'homme
devient la femme et la femme devient l'homme. En effet, dans la première
séquence de la maison de Susan, David se fait piéger et ne trouve plus ses
vêtements, c'est alors qu'il utilise un peignoir clair et très féminin. Dès lors Susan
porte le pantalon dans les deux sens du terme. Enfin on remarque aussi que
Susan mène David, qu’elle l’entraîne dans de folles aventures et que David lui
obéit car il doit retrouver l’os de son dinosaure et ce par n'importe quel moyen !
Le film se veut donc surtout comique, même si certaines scènes étaient
audacieuses en 1938. Il n'en reste pas moins aujourd’hui un bon souvenir pour
son spectateur. Ce film a su diversifier le cinéma hollywoodien en lui donnant
une toute autre image : certaines scènes risquées sont maîtrisées et les
aventures sont plus folles les unes que les autres. Katharine Hepburn et Cary
Grant interprètent parfaitement les deux héros aux caractères totalement
délirants.
Mehdi C.
Sitographie :
http://www.cnc.fr/web/fr/dossiers-pedagogiques
Sentiments inavoués
Une scène montre la relation qui s’est instaurée entre Susan
et David et aide à la compréhension de la fin du film.
Dans ce passage, Bébé s’est échappé de sa cage. En pleine nuit, après
plusieurs heures de recherche, Susan et David le retrouvent dans une clairière
avec Georges, le chien de la tante de Susan. Les deux bêtes se taquinent
presque amoureusement, ils semblent être devenus très complices.
Grâce au champ-contrechamp, technique de montage qui fait alterner
plusieurs plans (ici, plan des animaux et plan des humains), on sent que le jeu
des deux bêtes fait référence au couple qui les observe au loin en silence. Le
spectateur comprend qu’il est question de la relation entre David et Susan qui
se séduisent depuis le début du film sans jamais s’avouer ni exprimer leurs
sentiments.
De plus, le cadre intimiste de ce passage rompt l’ambiance du film qui est
rapide et rythmée tandis que cette scène est calme et posée. L’accalmie sera
brisée par les personnages. En effet, en s’approchant, les deux héros font du
bruit et perturbent les animaux qui fuient. Ainsi, l’atmosphère détendue de ce
passage est balayée par la folie des deux personnages qui repartent de plus
belle dans l’instabilité de leur vie.
Par ailleurs, les deux protagonistes se chamaillent eux aussi dans cette
scène, ce qui amplifie le parallèle fait entre hommes et animaux. La métaphore
hommes-animaux aide le public à appréhender le lien qui unit Susan et David
sans qu’aucun mot dans ce sens ne soit prononcé.
Ce sera la seule scène sérieuse d’un film décalé par sa démence, que ce
soit à l’époque de son tournage ou à la nôtre. C’est une scène brève mais très
importante car elle marque un tournant dans le film et donne des indices au
spectateur sur son dénouement. En effet, les personnages ouvrent les yeux à la
vue des deux animaux qui se chamaillent tels des amoureux comme euxmêmes le font depuis leur rencontre.
Morgane D. S.