societe d`etudes et de recherches des survivances
Transcription
societe d`etudes et de recherches des survivances
SOCIETE D'ETUDES ET DE RECHERCHES DES SURVIVANCES TRADITIONNELLES 4 rue Louis Sanitas 63200 Mozac BULLETIN DE LIAISON 2 / 2004 Editorial Ce numéro spécial du bulletin de liaison est presqu’entièrement consacré au bref compterendu de la première journée du Patrimoine culturel immatériel en France organisée par la Commission Nationale française pour l’UNESCO, à laquelle nous avions été conviés par le biais de l’ANCT. Cette réunion fait suite à l’élaboration par l’UNESCO dee la Convention pour la sauvegarde du Patrimoine Culturel Immatériel, qui a été adoptée par la 32 session de la Conférence générale de l’UNESCO le 17 octobre 2003. Vous trouverez également dans la 2ème partie de ce bulletin l’annonce d’une nouvelle exposition concue et réalisée par Patricia Mezzasalma, dont vous connaissez tous le talent. Cette nouvelle convention, la cinquième adoptée par l’Organisation pour préserver le patrimoine culturel, est conçue pour engager les États parties à prendre les mesures nécessaires pour assurer la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel, y compris par des mesures d’identification, et pour renforcer la solidarité et la coopération aux niveaux régional et international en la matière. En outre, cette convention vise à stimuler l’échange d’informations, d’expériences et d’initiatives communes dans ce domaine. La Convention prévoit en particulier : l’élaboration d’inventaires nationaux du patrimoine culturel immatériel par les États parties, la création d’un Comité intergouvernemental de sauvegarde du patrimoine culturel immatériel composé de représentants d’États parties, de deux Listes par ce Comité : l’établissement la liste représentative du patrimoine immatériel de l’humanité ; à cette liste s’intégreront à terme les Chefs-d’œuvre du patrimoine oral et immatériel de l’humanité qui auront été proclamés avant l’entrée en vigueur de la convention ; o la liste du patrimoine nécessitant une sauvegarde urgente. o Le texte de la Convention souligne par ailleurs que la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel est un processus complexe qui implique de multiples acteurs, à commencer par les communautés et groupes qui lui donnent vie. On entend par "patrimoine culturel immatériel" les pratiques, représentations et expressions, les connaissances et savoir-faire qui procurent aux communautés, groupes et individus un sentiment d'identité et de continuité. Les instruments, objets, « artefacts » et espaces culturels associés à ces pratiques font partie intégrante de ce patrimoine. Le patrimoine culturel immatériel se manifeste dans les domaines suivants : les les les les les traditions et expressions orales, arts du spectacle, pratiques sociales, rituels et événements festifs, connaissances et pratiques concernant la nature et l’univers, savoir-faire liés à l'artisanat traditionnel. Le patrimoine culturel immatériel, transmis de génération en génération, est recréé en permanence par les communautés et groupes en fonction de leur milieu, de leur interaction avec la nature et de leur histoire. La sauvegarde de ce patrimoine est une garantie de la durabilité de la diversité culturelle. (Sources UNESCO) Le document qui suit est destiné aux membres de l’Association SEREST. Nous souhaitons que quelques-uns uns d’entre vous, sensibles à cette question de la sauvegarde des traditions orales puissent participer au prochain colloque qui devrait se dérouler au cours du second trimestre 2005 ou nous donner un avis. Faites-nous part de vos réflexions. H. Berton, Président 2 Vie Associative et nouvelles brèves Vie associative COLLOQUE La Commission nationale française pour l’UNESCO, le Ministère de la culture et de la communication et la Maison des Cultures du Monde présentent la Première journée du Patrimoine culturel immatériel en France Mardi 6 avril 2004, Maison des Cultures du Monde 101 Bd Raspail, 75006 Paris Tel : 01 45 44 72 30 PROGRAMME 9h30 Accueil des participants 10h00 Séance d’ouverture Allocution de bienvenue Jean-Pierre BOYER, Secrétaire général de la Commission française pour l’UNESCO Ouverture des travaux par le Chef du Département des Affaires internationales du Ministère de la culture et de la communication. La Convention et l’UNESCO Mounir BOUCHENAKI, Sous-directeur général pour la culture à l’UNESCO. Présentation du texte de la Convention Yoshihiro HIGHUCHI, Spécialiste du programme, Section du patrimoine immatériel de la Division du patrimoine culturel à l’UNESCO. Introduction aux débats : enjeux et problématiques Chérif KHAZNADAR Président du comité culture de la Commission nationale française pour l’UNESCO, Directeur de la Maison des Cultures du Monde. 11h00 Débat I Patrimoine culturel immatériel et ethnologie Introduit par : Michel COLARDELLE Conservateur général du patrimoine. Directeur du Musée des arts et traditions populaires. 12h00 Débat 2 Patrimoine culturel immatériel et savoir-faire Introduit par : Yvan HOUSSARD Directeur Général de la d’Encouragement aux Métiers d’Art. Société 13h00 : Déjeuner libre 15h00 Débat 3 Patrimoine culturel immatériel et arts du spectacle Introduit par : Françoise GRÜND Ethnoscènologue, écrivain. L’exemple belge Jean-Pierre DUCASTELLE Anthropologue, président du Conseil supérieur de l’ethnologie et du folklore pour la Communauté française de Belgique. 16h00 Débat 4 Patrimoine culturel immatériel et musique Introduit par : Jean-Pierre ESTIVAL Ethnomusicologue, Inspecteur de la musique à la Direction de la musique, de la danse, du théâtre et des spectacles du Ministère de la culture et de la communication. 17h00 Débat 5 Patrimoine culturel immatériel et oralité Introduit par : Bruno DE LA SALLE Conteur. Directeur artistique du Centre de Littérature Orale (CLIO). 18h00 Séance de clôture Jean FAVIER Président de la Commission française pour l’UNESCO, Membre de l’Institut. 19h00 : Fin des travaux __________ Participants pour SEREST : Hugues Berton, Quentin Berton, Jean Roche. Présentation générale de la convention pour la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel (consultable sur le site UNESCO en utilisant le lien : http://portal.unesco.org/culture/fr/ev.php@UR L_ID=2225&URL_DO=DO_TOPIC&URL_S ECTION=201.html), par Mounir Bouchenaki, 3 sous-directeur général pour la Culture à L’UNESCO. Yoshihiro Yiguchi nous parle de l’expérience japonaise et coréenne concernant la reconnaissance par les autorités de personnalités qui ont une connaissance des traditions, des savoirs-faire, qui sont reconnus comme trésors humains vivants. Il cite l’exemple des chamanes coréens. Ce programme a été lancé en 1993. Chérif Khaznadar, président du Comité Culture de la Commission nationale française pour l’UNESCO, parle des enjeux et problématiques. Il s’agit d’identifier et de définir le patrimoine concerné (article 11) et de dresser un ou plusieurs inventaires (article 12). Celui-ci comprendra une liste des éléments remarquables et une liste du patrimoine en péril. Le patrimoine est considéré dès lors qu’il passe l’épreuve du temps, c’est-à-dire transmis de génération en génération. Cette dernière liste est relative au patrimoine nécessitant une sauvegarde urgente. Un comité est chargé de l’établir. Rien ne nous est dit sur la nature de ce comité (Etat et ou ONG ? Et selon quel critères). Une première assemblée générale des Etats partie prenante de la convention se réunira fin septembre 2005. La convention devra avoir été ratifiée avant avril 2005 par plus de 30 pays, dont la France si elle veut être membre du Comité Directeur. Premier débat introduit par Michel Colardelle, conservateur général du patrimoine et directeur du Musée des arts et traditions populaires, sur : patrimoine culturel immatériel et ethnologie. Nous y apprenons la prééminence de l’appréhension scientifique et de l’aspect documentaire qui a pour effet de briser le lien avec la transmission. Il nous parle également de la reconnaissance sociale : qui doit la définir ? Les savants ou les dépositaires ? Prudemment, il ne répond pas à la question qu’il a lui-même posée. Nous y apprenons que l’ethnologie est une science qui a pour objet la discipline du vivant, ce que nul ne conteste. Plus discutable est l’affirmation que la vision patrimoniale résiduelle est dangereuse en matière de sauvegarde, car la commission souhaite travailler sur quelque chose de vivant et pérennisable dans le futur. Ce Monsieur nous affirme également qu’il n’y a pas de transmission s’il n’y a pas derrière un intérêt économique ! Et qu’enfin, les transmissions orales ont droit de vivre parce qu’elles sont objets d’ethnologie (!) Nous intervenons dans le débat après avoir présenté l’association SEREST et son travail de recherches qui se poursuit depuis 18 ans. « Vu par le petit bout de la lorgnette, c’est-àdire vu du côté des fourmis de terrain que nous sommes, chercheurs engagés depuis longtemps déjà dans la démarche de sauvegarde (article 3 de nos statuts), nous remarquons qu’il existe un premier problème : tout le monde ne donne pas le même sens au mot « tradition » qu’il convient de dégager des concepts de traditionalisme et de coutume. Un certain nombre de critères doivent être reconnus et acceptés par le plus grand nombre afin que nous puissions parler un langage commun. Dans le domaine qui est le nôtre, celui des croyances, nous avons défini trois critères qui nous semblent représentatifs de la notion de tradition : une origine mythique, une transmission ininterrompue depuis « des temps immémoriaux » par ouï-dire et ou voir-faire, une désignation et une reconnaissance sociale. Je voudrais revenir sur le deuxième critère : M. Bouchenaki a parlé tout à l’heure des difficultés inhérentes au passage de la protection du patrimoine matériel au patrimoine immatériel. Dans ce dernier registre, il existe une difficulté semblable, une différence entre « voir faire », par exemple la transmission par les maîtres d’art, et « ouïdire », par exemple les tradi-praticiens utilisant le système des conjurations. Un deuxième problème est celui soulevé par les difficultés que nous rencontrerons pour l’application de la convention lorsqu’il s’agira de préserver le patrimoine des tradipraticiens, non reconnu par les autorités médicales, religieuses, politiques et sociales. Par exemple, les grandes écoles de l’ethnologie française n’ont jamais voulu faire la distinction entre ce qui relève de la tradition et ce qui relève des croyances. Elles prônent généralement dans la lignée du structuralisme une ethnologie non participative alors que le seul moyen de connaître ces choses, ne seraitce que pour pouvoir en dresser l’inventaire réside dans une ethnologie participative. Or, nous sommes ici devant des traditions orales vivantes (lorsque je parle de tradi-praticiens, je n’englobe pas, volontairement, ce qui concerne les médecines parallèles de type magnétiseurs etc… qui ne peuvent se revendiquer d’une filiation ancienne remontant à des origines mythiques. Pour le cas des conjurations et des guérisseurs traditionnels, ces traditions sont en voie d’extinction et risquent fort de disparaître à cours terme. Il s’agit comme je l’ai dit de transmissions orales, reçues de génération en génération. S’il y a rupture dans la transmission, y compris par le fait de codifier 4 et de publier, il y a arrêt définitif de la chaîne de transmission. Autre problème : il s’agit de gens âgés pour la plupart, qui ont actuellement les plus grandes difficultés à trouver des successeurs à qui transmettre car il faut des qualifications précises pour recevoir. Et lorsqu’on a reçu, on doit pratiquer. On retombe alors dans les difficultés que j’avais évoquées par rapport aux Autorités. Ma question est la suivante : la convention permettra t-elle, en France, de sauvegarder ce patrimoine ? » verrons la suite plus tard. » Il en est peut-être de même en matière de préservation des langues dans l’optique de l’UNESCO. La réponse apportée par le Conservateur du patrimoine est brève : « Il s’établira une jurisprudence mais nous ne savons pas ce qu’elle sera. » Quatrième débat : Patrimoine culturel immatériel et musique. Jean-Pierre Estival, inspecteur de la musique (Ministère de la Culture et de la Communication), parle de manière quelque peu "intellectualisante" de musique, d’instruments, de fonds musicaux, sans jamais citer les mots de musicien ou d’homme, ce qui n’est pas le moindre des paradoxes. Un débat s’instaure ensuite sur la préservation des langues locales, car elles sont exclues, nous dit Jean Favier, du champ d’application de la convention et ce pour des raisons très prosaïques : trop nombreuses, le sujet est politique, tabou, ingérable. Deuxième débat : patrimoine culturel immatériel et savoirs-faire. Il apparaît que les métiers d’art donnent lieu d’ores et déjà en France à une reconnaissance décernée par le Ministre de la Culture : celui de Maître d’art. Ce patrimoine donne lieu à des retombées économiques et même si certaines entreprises peuvent être en difficulté, il n’est pas directement menacé. L’artisanat d’art et des métiers d’art recouvre près de 30000 entreprises, soit 217 métiers répartis en 19 secteurs d’activités. C’est bien là un patrimoine vivant qui va donner lieu à un projet de labelisation. La difficulté réside dans le fait qu’il y a difficulté à mettre en relation les spécialisations des entreprises avec les clients recherchant ces savoirs-faire. Françoise Gründ introduit le troisième débat sur Patrimoine culturel immatériel et arts du spectacle. « Ignorer, détruire ou récupérer. » Une excellente introduction nous est présentée sur les mythes fondateurs des arts du spectacle. Des exemples, comme celui de la tradition des pailhasses de Cournonterral, d’où un certaine violence n’est pas exclue, montrent que des traditions n’admettant pas ou peu de touristes se maintiennent vivantes de par la seule volonté des habitants. En ce qui concerne les langues, elle adresse à l’auditoire une métaphore : Un moine tibétain entreprend de vouloir gravir une haute montagne. Devant le ruisseau qui coule à ses pieds, il soulève sa robe, le franchit, et se retrouve au pied de l’Himalaya. Il se dit alors « Chaque chose en son temps, j’ai fait un premier pas, nous Jean-Pierre Ducastelle parle de l’expérience de la communauté française de Belgique en matière de sauvegarde des géants de Carnaval : trois classements ont été effectué selon une législation récente (2002). Trésor humain vivant, chef d’œuvre du patrimoine oral immatériel, espace du patrimoine oral immatériel. Cinquième débat : Patrimoine culturel immatériel et oralité Bruno de la Salle, directeur artistique du Centre de littérature orale, exprime avec difficulté la problématique de l’art du conteur qui semble pour lui circonscrire l’ensemble du champ de l’oralité. A ce niveau, il regrette que la chaîne de transmission directe soit définitivement brisée et que les adaptations contemporaines ne se fassent généralement plus que par le biais de l’écrit. Jean Favier, membre de l’Institut et Président de la Commission française pour l’UNESCO, modère quelque peu son propos défaitiste. Hugues Berton intervient à nouveau à ce niveau du débat et remercie Françoise Gründ pour sa remarquable introduction qui donne largement matière à réflexion et reprend quelques éléments de ce qui vient d’être dit par les intervenants : « Françoise Gründ nous racontait tout à l’heure l’histoire du moine tibétain devant l’Himalaya et faisait une analogie avec la situation de la préservation des langues exclues pour le moment du programme de la Convention. Somme toute, l’UNESCO a jusqu’à présent protégé l’objet matériel. La plupart des programmes ont été une réussite. On se préoccupe maintenant de protéger la main qui fait l’objet. Mais dans cette anthropologie, on ne protège pas la langue. Quand l’UNESCO sera t-elle en mesure de préserver l’âme, la psyché ou l’esprit de l’homme agissant ? Nous restons dans le domaine du faire mais non dans celui de l’être. La montagne est sans doute plus haute qu’il n’y semble. 5 Tant en matière de spectacle que de musique et danse et que d’oralité, il est important de noter que leur rôle, considéré comme patrimoine culturel immatériel est de déranger, de mettre du désordre dans une société ou une communauté afin de remplir son rôle prophétique tel que les grandes traditions le conçoivent : il s’agit d’interpeller la communauté, de souligner ses manques, de lui renvoyer son ombre. Or, cela dérange les institutions et les politiques en place. On peut le voir notamment dans les maigres interventions allouées avec réticence et parcimonie. Même si l’argent des subventions n’est pas un argent sale, pour reprendre les termes d’un précédent intervenant qualifiant les retombées économiques des manifestations culturelles, il reste lié à un ordre établi. Désordre contre ordre. Voilà un élément du problème. Comment peut-on alors laisser aux gouvernants le rôle d’établir les listes du patrimoine en péril puisque celui-ci a plutôt tendance à se montrer subversif à ses yeux. Le problème qui se pose en France est encore plus tangible pour les pays du tiers-monde, où les gouvernants peuvent avoir à cœur de détruire ce qui semble pour eux un obstacle à l’introduction de la modernité. Si le prince finance, c’est que ça lui convient. Voyez l’exemple de Louis XIV avec Molière : il trouvait son compte dans la subversivité de ce créateur. Je repose donc la question qui me paraît fondamentale : L’établissement des listes du patrimoine à sauvegarder se fera t-il sous le seul couvert de l’Etat et de ses administrations, ou les ONG et associations seront-elles associées à part égale ? J’aimerais avoir une réponse claire, moins diplomatique que prosaïque sur ce sujet. » Jean-Pierre Boyer et le représentant du Ministère de la Culture répondent que les ONG et associations seront certainement consultées sans qu’on puisse en l’état actuel en définir les modalités pratiques. Séance de clôture La séance est clôturée par le Chef du Département des Affaires internationales du Ministère de la Culture et de la Communication et par Jean Favier. Le premier nous invite à changer notre manière de réfléchir sur la nature d’un patrimoine souvent minoritaire, ignoré ou contestataire. De nouvelles évaluations sont nécessaires. Un partage doit se faire entre traditions savantes et l’ensemble des autres pratiques artistiques qu’on n’a pas jusqu’à présent approchées, sans les figer. Car il y a deux écueils dont il faut se garder : la vénération qui fige et la folklorisation anecdotique ou porteuse d’un regard uniquement à visées commerciales. (ndlr : merci les exclusions arbitraires !) Il souligne que la notion de transmission est essentielle : « Avoir la préoccupation de maintenir vivant. » Il réaffirme qu’il n’y a pas de sauvegarde du patrimoine immatériel sans retombées économiques, à caractère social, précise t’il cependant. Concernant l’inventaire : l’inventaire des fonds (monétaires ? ou archives ?) sera géré par le Ministère de la Culture. Les priorités seront définies par l’Etat et les différents partenaires (non précisés à l’heure actuelle). Il convient également de définir les champs où s’effectueront les inventaires. Il sera pris en compte une diversité d’acteurs : les chercheurs (liés au Ministère de la Culture), les associations à qui il faut rendre hommage. Jean Favier remercie les organisateurs et les intervenants pour cette journée d’approche. Il convient qu’il faut définir les concepts, faire prendre conscience à nos contemporains des enjeux. Il reparle du problème des langues qui devra être traité sans doute ultérieurement, invite les participants à se mobiliser et à s’investir pour le suivi de cette première journée, et parle du rôle qu’il envisage pour les associations : « On peut faire énormément en disant aux associations qu’on les soutient, qu’on a besoin d’elles. » Il cite un exemple : un Ministre de la Culture lui ayant reproché de subventionner de nombreux projets de petites associations, lui proposait de rassembler les sommes sur une grosse structure. Il lui cita le cas d’une petite association gérée par des bénévoles regroupés autour d’un instituteur et lui dit : « Si on ne lui paye pas les timbres, l’association mettra la clef sous la porte. » Après la clôture, j’ai pu remercier Jean Favier de ses propos en l’incitant cependant à engager un véritable soutien aux associations plutôt qu’à le leur dire, et lui ai rappelé que nous avions besoin d’autres choses que de timbres pour continuer notre travail de collectage et de sauvegarde. Notre conclusion Cet évènement n’a pas ou peu été relayé par la presse et les médias. On peut s’interroger sur la publicité qui lui a été donnée par les institutions en place. Autant le programme de la Convention UNESCO nous a paru séduisant et nécessaire, autant nous restons sur notre faim avec quelque scepticisme sur ses modalités d’applications. Un colloque est prévu avant juin 2005 et permettra peut-être d’apporter précisions et éclaircissements, en espérant que nos remarques ne seront pas restées paroles vaines. 6 Liens : Manifestations diverses UNESCO : www.unesco.org ANCT : www.cultures-traditions.com CIOFF : http://www.africa-ioff.org/cioff/fr/index.asp http://www.cioff.org __________ Nouvelles brèves de l'association « Jamais peut-être le rapport à la mort n'a été si pauvre qu'en ce temps de sécheresse spirituelle où les hommes pressés d'exister paraissent éluder le mystère. Ils ignorent qu'ils tarissent ainsi le goût de vivre d'une source essentielle. » (François Mitterrand, préface de la Mort intime, de Maire de Hennezel). Ces quelques lignes pour introduire l’importante exposition conçue par Patricia Mezzasalma, qu’elle présente dans six salles du Musée de Volvic jusqu’au 16 mai : Entre Terre et Ciel Volvic (63) Musée Marcel Sahut 2 rue des Ecoles Du 19 mars au 16 mai 2004 Tous les jours, 14h – 17h et le dimanche sur rendez-vous 04.73.33.57.33 L'exposition présentée au Musée MarcelSahut traite du thème du voyage spirituel dans une optique alliant résolument Art contemporain et Tradition au travers de la verticalité de l'envol et de l'horizontalité. Par ces deux axes, c'est du cheminement de l'homme dont il est question : entre tradition et modernité. Le cycle éternel de la vie nous fait traverser les états multiples de l'être : la guerre, la mort, le dépouillement, l'amour et le renouveau. Terres cuites, assemblages, dessins, installations sont les techniques employées. Rétrospective Jean Rouch Musée de l’Homme, 14 avril-23 juin 2004. 25 films seront présentés et commentés http://www.comite-film-ethno.net Les mercredi du film ethno Musée de l’Homme, mai à juillet 2004. "L'AUTRE ET LE SACRÉ" Dieu a-t-il changé d'adresse ? L'un des films retenus dans ce nouveau programme d'œuvres documentaires le proclame. Entre le fourmillement des esprits guérisseurs de Guyane, l'utilisation des plantes magiques d'Amazonie, le repérage d'une « main d'or » qui soulage en Mayenne, les illuminations d'une prêtresse vodou d'Haïti, l'effervescence des transes réunionnaises, la colère des divinités du pays Songhay ou encore l'intransigeance des génies « fâchés » à Dakar, l'anthropologie visuelle se laisse séduire par la diversité du phénomène religieux. Tout au long de ce cheminement consacré à la découverte de l'Autre, les débats seront animés par les invités et les auteurs des films présentés. Mercredi 26 mai 18 h 30 : •La Pluie est le beau temps (Yémen 2002), Pascal Privet, 14' •Pêche sacrée à Entogo (Mali, pays dogon, 2001), Olivier Lelièvre, 26' •Service 40 jours – Transmission d'esprits après le décès (Île de la Réunion 2003), Françoise Dumas-Champion,65' Mercredi 30 juin 18 h 30 : •Les Tromba de Zalifat (Madagascar 2003), Raymond Arnaud, extrait •Les Chemins de Nya (Mali 1983), Jean-Paul Colleyn, 57' •Les Maîtres fous (Ghana 1954), Jean Rouch, 26’ Mercredi 7 juillet 18 h 30 : •Loto Bon Dié (Île de la Réunion 2003), Laurence Pourchez, 12' •Les Illuminations de Madame Nerval (Haïti 1999), Charles Najman & Emmanuelle Honorin, extrait •L'Afrique entre Dieu et Diable (France-Bénin 2002), Bernard Bouthier & Frédéric Lenoir, 52' Un rendez-vous à ne pas manquer ! photos sur http://www.admira.asso.fr/asdesass/Adherents/ SEREST/activites.htm (Rubrique expositions) 7 L’Institut Européen d’Ecologie et la Société Française d’Ethnopharmacologie présentent les VIIèmes Etats Généraux de l’Ethique (ne vous y trompez pas, regardez la suite…) Chamanisme et thérapeutique, Mythe ou réalité. 10 juin 2004 - Cloître des Récollets, Metz Programme - Matinée Président de séance : Prof. R. Lioger ethnologue, Pdt de l’Université de Metz Introduction Dr. Jacques Fleurentin, Université de Metz & Société Française d’Ethnopharmacologie L’art des chamanes : donner un sens aux événements et agir sur eux. L’approche anthropologique Prof. Michel Perrin, Collège de France & Université d’Auvergne Le chamane et les plantes : des molécules naturelles très actives. L’approche ethnopharmacologique Dr. Bernard Weniger, Université de Strasbourg Après-midi Président de séance : Jean-Yves Casgha, journaliste, Science Frontières L’iboga dans les traditions africaines Prof. Jean-Marie Pelt, Université de Metz & Institut Européen d’Ecologie Usage de l’Ayahuasca et du San Pedro dans les pratiques néochamaniques occidentales Prof. Christian Ghasarian, Université de Neuchâtel Table ronde. Chamanisme et Ayahuasca : approche réglementaire et éthique M. Perrin, C. Ghasarian, B. Weniger, R. Lioger, J. Fleurentin, J.-M. Pelt Conclusion Renseignements et inscriptions 60 €la journée / 30 €la journée pour les étudiants Institut Européen d’Ecologie, 1 rue des Récollets, 57000 Metz Tél : 03 87 75 41 14 / Fax : 03 87 36 41 98 Email : [email protected] http://www.ethnopharmacologia.org Formation en Ethnopharmacologie appliquée 13 – 18 septembre 2004 – Metz (France) Thèmes : Introduction aux systèmes de santé Méthodes de terrain Méthodes d'évaluation en laboratoire Réglementation et pharmacopées à élaborer Biodiversité, brevetabilité et développement durable. Renseignements : Société Française d'Ethnopharmacologie 1, rue des Récollets B.P. 4011 57040 METZ Cedex http://www.ethnopharmacologia.org Stage de poterie primitive 11,12,13 et 14 juillet 2004 à PLANEZES (Pyrénées-Orientales) Techniques de façonnage de poteries ethniques et préhistoriques, préparation de l'argile et cuisson. Ce stage technique s'adresse plus particulièrement à des personnes ayant une pratique de la céramique (approfondissement des techniques de façonnage et des modes de cuissons spécifiques de poteries modelées. http://www.chez.com/carbassou/stageprim.htm Bibliographie thématique Des sources du savoir aux médicaments du futur Cet ouvrage présente en français et en anglais les conférences plénières qui ont abordé les pharmacopées traditionnelles, de leur origines jusqu'aux perspectives de développement de futurs phyto-médicaments. Les communications courtes sont publiées soit en français soit en anglais. Les 3 grands thèmes sont : 1. L’origine des pharmacopées traditionnelles (Approche médico-thérapeutique des hommes préhistoriques, auto-médication chez les animaux,...) 2. L’élaboration des pharmacopées 3. Les médicaments du XXIe siècle http://www.ethnopharmacologia.org L’autre N° 13 (2004, Volume 5 – n°1) : Les mondes de la nuit Fonction du rêve dans les cultures traditionnelles et dans une perspective de psychothérapie transculturelle, avec des exemples pratiques tirés de cas cliniques. http://monsite.wanadoo.fr/l.autre __________ 8 Calendrier Rendez-vous culturels SEREST Jusqu’au 16/5/2004 du 28/6 au 26/9/2004 du 1/7 au 31/8/04 Exposition entre Terre et Ciel (Si on clique, on arrive tout près…) Musée Marcel Sahut, Volvic, tous les jours de 14h à 17h. Exposition Sorcellerie Croyances et Guérison en Auvergne (eh oui, on clique, on arrive directement dessus !) Château de Châteaugay, tous les jours de 14h à 19h. Exposition Médecine traditionnelle et Sorcellerie en Velay (C’est pareil…) Chaudeyrolles (43), tous les jours de 14h à 19h. Rendez-vous cultuels Du 13/12/2003 au 31/12/2004 Entre chien et loup, la veillée : Naissance d'un mythe ? Musée Mandet (63) Réalisée en partenariat avec les musées de Riom, l'Agence des Musiques Traditionnelles en Auvergne et le Conservatoire Régional de l'Habitat et des Paysages, cette exposition se propose d'explorer le thème de la veillée en Auvergne, en milieu rural et urbain du XIXème siècle à nos jours. Une oeuvre contemporaine a fait l'objet d'une commande spécifique pour cette manifestation. http://www.admira.asso.fr/asdesass/Adherents/Musees_riom/Agenda.htm http://www3.ac-clermont.fr/pedago/action-culturelle/entrechienetloup.htm du 16 au 18 juillet 2004 27è congrès de la Société de Mythologie Française Gaillac (Tarn) Thème : Aux pays des vins et de l’ivresse Légendaire et mythologie des terroirs viticoles, de la région gaillacoise et du Tarn ; tout ce qui se rapporte aux mythes et légendaires des boissons alcoolisées, du vin en particulier, aux pratiques et organisations traditionnelles liées au travail de la vigne, à la fabrication du vin, à sa dégustation, dans des territoires délimités, aux effets de l'ivresse, aux cultes des saints vignerons, etc. Une attention particulière peut être envisagée aux mythologies et légendaires de la ville de Gaillac, la ville du Coq. http://www.mythofrancaise.asso.fr/1_soci%E9t%E9/1011_gai.html Et pour en finir avec les ivresses : Soirées Pub auvergnat à la malterie de Gannat tous les 3è samedis de chaque mois - http://www.cultures-traditions.com/gannat/fr/index.asp Bulletin interne de la Société d’Études et de Recherches des Survivances Traditionnelles (SEREST) Association loi 1901 agréée Jeunesse & Sports 4 rue Louis Sanitas – 63200 MOZAC Tél : 06.63.85.53.18 - Fax : 04 73 64.19.37 E-mail : [email protected] Site web: www.serest.org Retour dans pages adhérents (cliquer ici) 9