"L`administration télégraphique ayant décidé la double voie

Transcription

"L`administration télégraphique ayant décidé la double voie
Poste, télégraphe et téléphone à Brest
Dans le bois d’Amour, près de l’abreuvoir situé à
l’angle des rues Colbert et Emile Zola, la ville fait
construire, pour le service de la poste aux chevaux en
1760, une maison et des écuries. La Poste Royale fut
vendue au niveau national en 1789, elle fait place à
l’hôtel de la Tour d’Argent qui disparaît en 1896,
remplacé en 1905 par l’Auto Garage Brestois.
La poste aux chevaux et le bureau des messageries
occupent ensuite l’hôtel du Grand Turc au n°1 de la
Brest : la place des Portes, la rue de Siam et la Grande Rue.
Grande Rue (rue Louis Pasteur). Sur cet emplacement,
En face, l’hôtel du Grand Monarque, à droite l’hôtel Moderne. à l’angle de la rue Louis Pasteur et de la rue
Les voûtes des portes Saint Louis et de Landerneau, percées
d’Algésiras, est construit en 1899 l’Hôtel Moderne.
dans la muraille sont démolies en 1889 et remplacées par des
grilles qui disparaissent elles-mêmes en 1924 à la suite du
déclassement de l’enceinte en 1921.
Après un long séjour rue Voltaire, les services
postaux s’installent, rue Traverse au n° 15,
immeuble qu’ils occupent de1878 à 1890.
Mais les services télégraphiques ont leurs
bureaux depuis 1855, dans la maison Halligon, à
l’hôtel du Grand Monarque, entre la Grande Rue
et la rue de Siam, en façade sur la place des
Portes. C’est un imposant immeuble à arcades
construit en 1830. Ils y assurent la réception
des dépêches du télégraphe Chappe, dont les
signaux se dressent sur la tour de l’église Saint
Louis, jusqu’au 8 mai 1867 lorsque arrive le
premier télégramme par la voie électrique.
Brest : télégraphe Chappe
sur la tour de l’église Saint- Louis
La ligne Paris-Brest du télégraphe Chappe est installée en 1798. Elle entre dans Brest du côté de
Kerfautras (d’où la rue du Télégraphe au Pilier Rouge) et se termine sur l’église Saint Louis. Elle permet à
l’origine la transmission des dépêches sur 150 lieues en 8 mm par l’intermédiaire de 54 télégraphes.
Lettre de l'inspecteur des lignes télégraphiques à Brest, A. de Vimont, au maire de Brest, demandant
l'autorisation de percer une fenêtre sur la façade de la rue Louis Pasteur :
"L'administration télégraphique ayant décidé la double voie télégraphique de Brest à Paris, par Saint-Brieuc et Rennes, le
personnel du bureau de Brest a dû être augmenté : c'est par suite de cette augmentation que j'ai dû louer le 2ème étage de la
maison Halligon, située place des Portes n°1. J'ai l'honneur de vous demander l'autorisation de percer sur la Grand-Rue, au 2ème
étage, une fenêtre semblable à celle établie pour le poste télégraphique du 3ème étage et dont je vous donne ci-joint le dessin ;
cette fenêtre est destinée à éclairer mon bureau qui doit se trouver en relation directe avec le poste télégraphique". Archives
municipales.
La compagnie des câbles chargée depuis 1869 de la liaison
avec les Etats-Unis, est installée 35 rue Saint-Yves (rue
Emile Zola) et au 6 rue de Crée (rue Ambroise Thomas). Elle
exploite les câbles sous-marins qui partent du Minou en
Plouzané et de Déolen en Locmaria-Plouzané vers New-York.
Brest : l'hôtel des Postes, rue du château
Brest : la place du Champ de Bataille (ainsi nommée
pour ses revues militaires) avec le kiosque à musique
et au fond le bâtiment recouvert d’un dôme qui abrite
le journal La Dépêche de Brest.
En 1890, Madame Veuve Lamarque, propriétaire de l’hôtel
construit en 1872 par son mari, au 32 de la rue du Château à
l’angle de la rue d’Aiguillon, sur le Champ de Bataille, loue
l’ensemble de sa propriété à l’administration des postes qui
y rassemble les services postaux et télégraphiques auxquels
viennent se joindre les câbles transatlantiques. Le réseau
téléphonique urbain s’y rattache aussi le 1er mars 1896.
C’est aussi à proximité que s’installe le journal La Dépêche
de Brest et de l’Ouest créé en 1866, soucieux d’exploiter au
plus vite les nouvelles transmises par le télégraphe. Quant
au journal Ouest Eclair fondé à Rennes en 1899, il fusionne
en 1902 avec le journal brestois l’Etoile de la mer pour
créer aussi une édition finistérienne.
Puis
l’extension
rapide
du
téléphone
oblige
l’administration des P .T. T. à installer, en 1922, les
standards dans un vieil immeuble appartenant à la ville,
dépendance de l’école primaire supérieure, au Petit
Couvent (aujourd’hui dans l’îlot de la banque de France),
en façade sur la rue Jean Macé, immeuble partagé avec
l’école de navigation. Bientôt l’ancien hôtel Lamarque
s’avère trop petit et mal adapté à un trafic de plus en
plus intense.
Consciente de ce problème, la ville obtient, en 1920, la
concession d’une parcelle de l’enceinte déclassée, en
façade de la place des Portes et, après bien des
difficultés techniques et financières, l’hôtel de la place
Wilson (anciennement Champ de bataille) est abandonné
en 1931.
Les services postaux et télégraphiques prennent alors
possession, place Anatole France (anciennement place
des Portes), du bel immeuble au fronton de mosaïque
réalisé d’après un carton de Lautrou. Grâce à une liaison
souterraine, les P.T.T. y exploitent les lignes partant du
Minou vers Casablanca et Dakar.
Brest : le nouvel hôtel des Postes
En raison de la crise économique mondiale et
de la rupture du câble Brest-Cap Cod à la
suite d’un séisme à Terre-Neuve, la Société
des Câbles sous-marins perd beaucoup de
son importance à partir de 1929 et se replie,
en 1933, à Déolen dans un site totalement
modernisé, ne conservant à Brest qu’un
service restreint occupant une faible partie
de la salle du télégraphe, au 2e étage du
nouvel hôtel des Postes.
Après la destruction de la ville en 1944, les
services
postaux,
télégraphiques
et
téléphoniques s’installent dans l’immeuble
des Galeries Saint-Martin, rue Jean-Jaurès,
qu’ils
abandonnent,
à
l’exception
du
téléphone, en 1952, pour occuper leur hôtel
définitif, celui que nous connaissons encore
aujourd’hui, conçu par l’architecte Laloy dans
le haut de la rue de Siam qui prend alors le
nom de place général Leclerc.
Brest : l'hôtel des Postes en 1944
Enfin, le 17 mars 1956, les standards
téléphoniques des Galeries Saint-Martin
sont abandonnés et le téléphone automatique
rétabli dans ce nouvel immeuble situé
actuellement place Maréchal Leclerc.
Brest : la rue de Siam et la grande poste en 1954