Compte rendu de la conférence Les jeux dangereux 13 avril
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Compte rendu de la conférence Les jeux dangereux 13 avril
LES JEUX DANGEREUX La présidente de l’APEAS (Association de Parents d’Enfants Accidentés par Strangulation), Françoise Cochet, est intervenue à la mairie le 13 avril pour nous présenter les dangers de ces pratiques. L’objectif est d’informer massivement les parents afin que l’information circule et qu’ils soient capables de repérer les signes chez leurs enfants qui pourraient les alerter et éviter ainsi des situations dramatiques. Mme Cochet a perdu son enfant il y a 9 ans, et se bat pour être entendue et que ces informations soient transmises. =+=+=+=+= Il existe différents types de jeux dangereux que l’on peut classer en 2 catégories : les jeux de pure violence et les jeux d’évanouissement, plus connus sous le nom de « jeux du foulard » ou de « la tomate ». Concernant les jeux d’évanouissement, tous les enfants de 4 à 20 ans peuvent être touchés, garçons ou filles (40% de filles et 60% de garçons). Ces pratiques sont très discrètes, et les enfants n’ont pas conscience du danger. Ils s’imaginent qu’ils vont s’endormir et se réveiller après, mais certains ne se réveilleront pas ! Depuis début 2010 déjà 3 cas de décès. 1. LES JEUX DE PURE VIOLENCE Beaucoup d’entre nous ont déjà entendu parler du jeu de la canette ou du petit pont massacreur. Ce sont des jeux d’une violence déconcertante où plusieurs enfants décident d’en battre un seul. Dans le jeu de la canette par exemple, les enfants se mettent en cercle et font tourner une canette, lorsqu’elle s’arrête tous les enfants donnent des coups à l’enfant sur qui s’est arrêtée la canette. Il existe aussi le jeu de l’anniversaire, plus pratiqué au collège ou au lycée, le jour de l’anniversaire d’un enfant tout le collège lui donnera le nombre de coups équivalent à son âge. Depuis 2 ans est également apparu le jeu du catch qui touche les écoles primaires. Les enfants regardent des matchs de catch à la télévision (particulièrement ceux qui ont la télévision dans leur chambre et donc parfois à l’insu des parents) et ensuite ils reproduisent les prises de catch sur leurs copains d’école, avec également des prises de strangulation. Cette activité est entretenue également par des cartes de collection relatives aux catcheurs. 2. LES JEUX D’EVANOUISSEMENT Il existe différentes méthodes pour arriver au final à une perte de conscience qui peut entraîner des séquelles irréversibles et un arrêt cardiaque. Le principe est simple, il suffit de conjuguer plusieurs gestes ; une hyperventilation forcée obtenue par quelques flexions de jambes et de grandes inspirations, qui fait perdre le réflexe de la respiration ; un blocage de la respiration, assorti d’une pression sur les carotides, voire d’une forte compression du sternum ; un évanouissement se produit, précédé de sensations de type hallucinatoires. Une fois que l’évanouissement se produit, l’enfant est étendu à terre et les autres l’observent. Ils savent si ça a bien marché quand l’enfant a des convulsions et les yeux révulsés (ce que bien sûr ils ne savent pas traduire ainsi) ! Une fois que l’enfant a repris ses esprits il raconte le genre d’hallucinations qu’il a eues. Certains enfants sont tellement grisés par ces hallucinations qu’ils recommencent seuls dans leur chambre. Une addiction peut se produire, les sensations pouvant s’approcher de celles ressenties lors de la plongée en apnée, le terme de grand bleu est utilisé par les enfants. Dans le jeu de la tomate (qui peut être pratiqué dès la maternelle), les enfants retiennent leur respiration le plus longtemps possible le but étant d’être celui qui sera le plus rouge, ce qui peut provoquer une syncope. Tous ces types de jeux, comme celui du foulard, de la tomate, du rêve indien, du rêve bleu, la grenouille, le jeu des poumons, le comas, le cosmos, le jeu de la serviette, etc … s’apparentent à une pratique innocente généralement proposée par un copain ou un groupe d’amis. Quelques enfants peuvent devenir dépendants et pratiquer ces jeux plusieurs fois par jour. 3. LES SIGNES D’ALERTE Les signes qui peuvent vous alerter sont : Maux de tête très violents mais passagers Lorsque la tête est en surpression sanguine cela provoque des micros hémorragies, pétéchies, tâches rouges sur la peau qui disparaissent en 2 jours. Elles peuvent apparaître dans le blanc de l’œil, sur les joues, dans le cou sur les paupières ou sur la rétine. Baisse de l’acuité visuelle Changement d’attitude, de caractère, diminution de mémoire et de concentration Nausées Bruits sourds dans la chambre ou contre le mur (qui peuvent être dus à une chute dans le cas d’une pratique solitaire ou à des convulsions) Liens, corde, ceinture traînant sans raison auprès du jeune, Questions posées sur les effets, les sensations, les dangers de la strangulation, Dans quelques cas baisse de l’audition. Il faut savoir que la plupart de ces signes disparaissent environ 2 jours après la pratique du jeu. 4. LES CONSEQUENCES Les séquelles liées à la pratique des jeux de strangulation, sont les conséquences d’un état d’anorexie cérébrale plus ou moins prolongé. La strangulation (étranglement) amène à la suffocation suivie d’une syncope. Un arrêt cardiaque est possible à tout moment. Avant la perte de connaissance, la personne peut ressentir plusieurs sensations : étourdissement, impression de déplacement du plancher et/ou des objets environnants, points lumineux devant les yeux, vision floue, bourdonnement d’oreilles. L’anorexie cérébrale est une privation d’oxygène. Les conséquences varient selon sa durée et son intensité : lenteur mentale, céphalées souvent intenses et persistantes, somnolence, tremblements et secousses musculaires, convulsions, crises épileptiques, amnésie, coma plus ou moins profond, décès. Une anorexie sévère, prolongée au-delà de 3 à 4 minutes, provoque des lésions cérébrales irréversibles. 5. MOYENS DE PREVENTION Ne pas laisser les enfants sans surveillance devant internet (Daily Motion – You Tube – blogs – etc.) car ils peuvent trouver des vidéos explicatives pour pratiquer ce type de jeux. Il faut informer les parents et le personnel encadrant dans le milieu scolaire (enseignants, animateur de centres aérés), pour toucher le plus de monde possible, en parler autour de soi. Nous allons organiser une réunion à Croissy le 13 avril 2010 soir en direction de ce public. Expliquer aux enfants les conséquences de ces jeux pour les sensibiliser et ne pas seulement leur dire « ce n’est pas bien », « tu ne dois pas faire ça », « si tu vois quelqu’un faire ça il faut venir le dire », mais bien leur expliquer qu’ils font vieillir prématurément leur cerveau, que l’arrêt cardiaque ne prévient pas et peut survenir n’importe quand, et qu’il peut entraîner un handicap ou bien dans les pires cas la mort. Il ne faut pas avoir peur d’informer les enfants de crainte de leur donner des idées qu’ils n’auraient pas, dès l’instant où les enfants sont alertés par des personnes formées. D’après les informations qu’ont pu recueillir l’APEAS, dans les établissements où il y a eu une information à l’attention des enfants les jeux ont cessé et pour les établissements où aucune pratique n’était signalée cette information n’a pas donné l’idée aux enfants de s’y intéresser. En revanche, il a été constaté que dans les lieux où ont été dénombrés des cas graves il n’y avait eu aucune information ni aux parents, ni aux enfants. 6. POUR AVOIR PLUS D’INFORMATIONS Vous pouvez vous rendre sur le site de l’APEAS – www.jeudufoulard.com, vous trouverez entre autre des extraits d’une vidéo avec des témoignages de parents et d’enfants victimes de ces jeux. Livres pour enfants : – Un petit air et puis s’en va – Anne Zoé VANNEAU Editions Pour penser à l’endroit – Petites histoires pour devenir grand (2), Des contes pour leur apprendre à bien s’occuper d’eux de Sophie CARQUAIN. Editions Albin Michel – Astrapi de septembre 2009 qui comporte une BD sur ce sujet. – Brochure Eduscol qui dresse un état des lieux et qui s’adresse aux chefs d’établissement. Depuis 2000 différentes circulaires du ministère de l’éducation, et notamment celle de la rentrée 2009, conseillent aux chefs d’établissement d’informer les parents des risques inhérents à la pratique des jeux dangereux. 7. ATTENTION Mme Cochet nous a montré des ouvrages destinés aux enfants qui proposent des jeux d’évanouissement tout en décrivant précisément les étapes à suivre pour atteindre « le grand bleu » ! Soyez vigilants et regardez dans vos bibliothèques si vous avez : « Jouer des pieds à la tête » – Edition Nathan « Jeux Zen » – Edition Nathan « L’Ile du Roi Lézard » de la collection « Le livre dont vous êtes le héros ». Un enfant est décédé en voulant reproduire une scène de ce livre. Si vous possédez ces ouvrages jetez-les !