Textes du Quatrième dimanche de Carême - Paroisse Saint

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Textes du Quatrième dimanche de Carême - Paroisse Saint
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Textes du Quatrième dimanche de Carême
Année A
lundi 1er janvier 2001
Dans leur marche vers le baptême les catéchumènes sont invités à répondre à l’appel du Christ les
envoyant à la piscine de Siloé, image des fonts baptismaux, pour qu’ils retrouvent la vue, malgré les
oppositions rencontrées. Nous sommes invités à les accompagner.
Première lecture : Livre de Samuel, Chapitre 16, versets 1, 6&7, 10 à 13a
Récit ancien à travers lequel Israël exprime sa foi en l’élection divine. Le peuple d’Israël a été choisi par
Dieu pour une mission et Dieu choisira des hommes pour guider son peuple et le sauver de ses ennemis.
Ce seront des « messies » .Le mot « messie » d’origine hébraïque correspond au mot grec « christ » et au
mot français « oint », c’est à dire « celui qui a reçu l’onction », et cela en vue d’une mission de sauveur.
Les trois mots : « messie », « christ » et « oint » ont le même sens. Nous voyons dans ce récit comment
Dieu a choisi secrètement David en vue de lui conférer la royauté et d’en faire un messie le moment venu.
On remarquera qu’en général Dieu choisit ce qui est petit, faible et souvent méprisé comme ses
mandataires auprès de ceux vers qui Il les envoie. Paul fera l’application de cette façon d’agir de Dieu à
tous les chrétiens : « Ce qui dans le monde est sans naissance et ce que l’on méprise, voilà ce que Dieu a
choisi » dira-t-il aux Corinthiens (I Cor.1, 27). L’onction d’huile signifie le don de l’Esprit Saint qui apporte
la lumière et la force de Dieu. Comme l’huile pénètre et assouplit, l’Esprit saisit tout l’être de celui qui a
été oint. « L’Esprit du Seigneur s’empara de David à partir de ce jour-là. » Le « Messie » par excellence
sera Jésus, prêtre, prophète et roi. Par son baptême le chrétien est aussi un messie, un oint : il participe à
cette triple mission du Seigneur Jésus.
Psaume 22
Ce psaume est attribué à David. C’est le psaume du « bon pasteur ». David était berger et Jésus sera le «
Bon Pasteur » par excellence. La mention de l’eau renvoie à l’eau de la piscine de Siloé et à l’eau du
baptême. Le « parfum répandu sur la tête » renvoie ,lui, à l’Esprit Saint. La table préparée par le Seigneur
est la table de l’Eucharistie pour le partage du pain de la Parole et du pain de la Vie.
Seconde lecture : De la lettre de Paul aux Ephésiens, Chapitre 5, versets 8 à 14
Ce passage évoque le thème de la lumière qui renvoie au baptême. Selon la lettre aux Hébreux le baptisé
est un illuminé (Héb6,4) . Matthieu fait dire à Jésus s’adressant à ses disciples : « Vous êtes la lumière du
monde… »(Matth5,14) et selon l’apôtre Pierre le disciple chante les louanges de Celui qui nous a appelés
des ténèbres à son admirable lumière (1 P 2,9). Ce thème de la lumière est lié à celui de la résurrection : «
Réveille-toi, ô toi qui dors, relève-toi d’entre les morts, et le Christ t’illuminera… » Paul nous invite très
clairement à vivre ce que nous sommes par notre baptême. Nous sommes comme l’aveugle-né après sa
rencontre avec Jésus et son passage à la piscine de Siloé.
Evangile selon saint Jean, Chapitre 9, versets 1 à 41
Nous avons ce dimanche le second des trois grands textes de st Jean qui jalonnent et le chemin des
catéchumènes vers le baptême et aussi le nôtre dans notre marche vers Pâques. Il reprend les thèmes
évoqués dans les deux premières lectures en particulier celui de la vocation (1ère lecture) et celui de la
lumière (2ème lecture).
Les chapitres 7 & 8 ont été marqués par une intense polémique entre les Juifs et Jésus. Le jugement de
Jésus par le sanhédrin au cours des récits de la passion selon les évangiles synoptiques se déroule dans
l’évangile de Jean tout au long de son évangile. Le chapitre 8 se termine ainsi : « Alors ils ramassèrent des
pierres pour les lui jeter » (v.59) Jésus est condamné à mort parce qu’il a blasphémé.
L’hostilité des juifs va se concentrer sur cet aveugle guéri un jour de sabbat parce que ce dernier devient
disciple de Jésus. Cet aveugle représenter tous les baptisés [1].
Faisons deux remarques au sujet des premiers versets :
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les disciples réapparaissent. On ne les avait pas vus depuis la fin du chapitre 6.
Jésus dénonce une croyance largement répandue de son temps : si cet homme était aveugle c’était en
punition de ses péchés ou de ceux de ses parents. La réponse de Jésus est claire : les infirmités et autres
calamités qui nous atteignent ne sont jamais une punition directe infligée par Dieu ! Et comme Jésus le
fera remarquer à propos de la maladie et de la mort de Lazare, l’infirmité de l’aveugle sera l’occasion de
manifester la gloire de Dieu.
Le récit est construit en une série de scènes qui aboutiront à l’acte de foi de l’aveugle guéri de sa cécité, à
la condamnation de ce dernier par les pharisiens et à la condamnation de ceux- ci par Jésus qui leur
reproche leur aveuglement.
Au fil du récit nous pouvons noter :
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au verset 12, l’aveugle ne sait pas où est Jésus. Notez que Jésus disparaît complètement du récit
jusqu’au verset 35. Et notre aveugle guéri de sa cécité va passer peu à peu de la vision extérieure : celle
avec ses yeux dont il a retrouvé l’usage à la vision intérieure, celle de la foi, pour reconnaître en Jésus
un prophète(v.17) puis le Messie(v.38) C’est tout le chemin que les catéchumènes et à leur suite les
baptisés ont à accomplir.
vous aurez remarqué que dans ce récit Jean parle tantôt des « Pharisiens » et tantôt des « Juifs ».
L’évangile de Jean se déroule sans cesse sur deux plans : celui du temps de Jésus, avant sa
condamnation et son exécution, il parle alors des Pharisiens et celui du temps après la résurrection, à
l’époque de la rédaction de l’ évangile. Il parle alors des Juifs car ces derniers ont déjà exclu de la
synagogue les judéo-chrétiens (v.22). Ce que n’avaient pas fait les Pharisiens.
aux versets 27 et suivants on passe du singulier au pluriel comme si le débat ne se situait plus entre les
pharisiens et l’aveugle guéri mais entre les juifs et les chrétiens, c’est à dire l’Eglise représentée par
l’aveugle [1]. L’aveugle-né a fait tout le chemin qu’il pouvait faire. Il a posé un véritable acte de foi en la
personne de Jésus.
Notes
[1] Je vous renvoie pour ceux d’entre vous qui êtes abonnés aux « Cahiers pour croire aujourd’hui » n°
126 à la page 28 l’article « Augustin lit l’aveugle-né. »