CRYPTE ARCHÉOLOGIQUE DE NOTRE-DAME

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CRYPTE ARCHÉOLOGIQUE DE NOTRE-DAME
Samedi 9 Février2013
C.A.L.M Visites et loisirs
CRYPTE ARCHÉOLOGIQUE DE
NOTRE-DAME
Notre visite de ce jour est consacré à l’histoire de Lutèce, cette exposition propose de mettre en lumière une
période charnière cruciale pour la capitale et pour l’Europe médiévale : l’Antiquité tardive (IIIe–Ve siècle), le
moment où Lutèce est devenue Paris.
Aménagée en 1980 sous le parvis de la cathédrale Notre-Dame de Paris pour présenter les vestiges
archéologiques découverts lors des fouilles réalisées entre 1965 et 1972, la crypte offre un panorama unique
sur l’évolution urbaine et architecturale de l’île de la Cité, cœur historique de Paris. La découverte des
bâtiments qui se sont succédé sur le site, de l’Antiquité au XXème siècle, invite le visiteur à remonter le fil du
temps. Quai du port de l’antique Lutèce, établissement de bains publics gallo-romains, mur d’enceinte du
début du IVe siècle, sous-sol de l’ancienne chapelle de l’Hôtel-Dieu, restes médiévaux de la rue Neuve NotreDame, fondations de l’hospice des Enfants-Trouvés, tracés des égouts haussmanniens : le passé antique,
médiéval et classique, revit. Ranimant la mémoire d’un des plus anciens quartiers de Paris, la crypte montre
comment, depuis plus de deux mille ans, la Ville lumière n’a cessé de se reconstruire sur elle-même.
Empereur Auguste
La ville gallo-romaine de Lutèce se développe sur la rive gauche de la Seine sous le règne
de l’empereur Auguste (27 avant. J.-C., 14 après. J.-C.). Au début du Ier siècle après J.C., des îlots de la Seine sont réunis pour former l’actuelle île de la Cité. Des activités
économiques et commerciales se déploient autour du fleuve et du port. Seul un tronçon du
mur du quai du port antique subsiste. Au IIIème siècle, l’île est totalement lotie. Des
vestiges de vastes et luxueuses habitations en témoignent, comme une base de colonne
encore en place. À partir du milieu du IIIème siècle et jusqu’au Vème siècle, Lutèce,
menacée par les premières incursions germaniques, devient un site stratégique dans la
défense de l’Empire romain contre les Barbares. Au IVème siècle, l’île de la Cité devient le
cœur de la ville car il est plus facile de la défendre contre les incursions extérieures. Elle
est donc protégée par une enceinte fortifiée dont subsistent ici quelques éléments. Il s’agit de gros blocs de
remploi, arrachés aux monuments de la rive gauche et particulièrement aux arènes de Lutèce. Deux
constructions exceptionnelles du IVème siècle encore en place dans la crypte illustrent les mutations de la
ville au moment de la fin de l’Antiquité et des premières invasions barbares. Il s’agit des thermes et du
rempart. Les fondations de cette fortification, qui ceinturait l’île de la Cité, sont constituées de gros blocs
récupérés dans la nécropole et les monuments abandonnés de la rive gauche de Lutèce. Les vestiges des
thermes occupent la partie centrale de la crypte. Le visiteur peut imaginer tout le parcours du baigneur, depuis
l’entrée par le vestiaire jusqu’aux salles chaudes dont il reste le chauffage par le sol.
Les fondations du rempart du 4ème siècle
protégeant l'île de la Cité, le cœur de Lutèce.
Sous l'ancienne rue Neuve Notre-Dame, on peut voir à gauche et à droite les fondations de maisons
d'origine médiévale. Au centre, encore un puits à détritus.
Le bain romain se veut hygiénique. Il consiste en un choc thermique du chaud au froid. Le baigneur
commence par un échauffement soit dans une palestre découverte, soit dans un gymnase qui fait aussi
souvent fonction d’"apodytorium", vestiaire où il se déshabille complètement. Ensuite, il accède au
"tepidarium" d’entrée, pièce tiède, passe aux pièces chaudes, le "destricarium" où il se nettoie la peau, puis le
"laconicum", une étuve sèche et le "caldarium" doté de bassins où est pratiqué un bain chaud de délassement.
Après un passage dans un "tepidarium" de sortie, il finit dans le "frigidarium" où il se trempe dans l’eau froide
ou s’en asperge..
Vous voyez ici trois salles d'un édifice gallo-romain du Bas-Empire chauffé par hypocauste, un
procédé antique de chauffage par le sol : un foyer (au fond) fournissait de l'air chaud qui circulait entre
les pilettes de brique (à droite) et s'échappait par des tubes en terre cuite (à gauche), de section
carrée, placés sous l'enduit des murs.
1809-1891
Et là, au premier plan, une cave dallée et pavée, ayant pu servir de boutique. Au fond, c'est une salle
d'époque gallo-romaine munie d'une banquette. Peut-être un bassin...
Au Moyen Âge, l’urbanisme de l’île de la Cité s’organise autour de la cathédrale Notre Dame mise en chantier
en 1163 par l’évêque de Paris, Maurice de Sully.
Dans l’île de la Cité, dans la deuxième moitié du XIIème siècle, une nouvelle rue est créée pour mener au
centre de la façade de la cathédrale : la rue Neuve Notre-Dame. Sa construction détruit les maisons
existantes alors et recouvre leur puits. Certains sont encore conservés que l’on peut voir dans la crypte. Le
sol de l’ancienne rue Neuve Notre-Dame
atteignait le niveau du plafond actuel de la crypte, aussi ce que nous voyons sont les caves et les murs de
fondation des façades des maisons et boutiques qui la bordaient.
Sous la rue Neuve Notre-Dame, des couches archéologiques très anciennes sont restées miraculeusement
intactes, parce que pendant sept siècles, démolisseurs et bâtisseurs ont respecté le tracé de la rue. Comme
ici la cave d’une maison à l’enseigne de l’Agnus Dei
dont la façade qui pourrait dater du 16ème siècle s’élevait en bordure de la rue. On voit encore les arcades
ouvertes du mur de cette cave. Elles étaient à l’origine remplies de maçonnerie. La fondation du rempart galloromain a pu subsister car le sol de la cave était peu profond.
Rue Neuve Notre-Dame
Au Moyen Age
Au XVIIIème siècle, de nombreux bâtiments médiévaux sont démolis pour améliorer la circulation et assurer la
salubrité de l’île de la Cité. Le parvis est agrandi, la rue Neuve Notre-Dame est élargie et un nouvel hospice
des Enfants-Trouvés est édifié en 1750 par l’architecte Boffrand, en lieu et place de l’église Sainte-Geneviève
des Ardents. En 1772, un grand incendie ravage l’Hôtel-Dieu médiéval et détruit la chapelle Sainte-Agnès, à
l’exception du sous-sol. Les bâtiments hospitaliers sont rebâtis le long de la Seine.
Architecte Germain Boffrand
Hospice des enfants trouvés
Au XIXème siècle, Napoléon III confie au préfet Haussmann un vaste projet urbain pour transformer un Paris
encore médiéval en une ville saine, sûre et accessible. Dans la Cité, la métamorphose est radicale:
destruction de 17 églises et du dédale des ruelles. L’hospice des Enfants-Trouvés et l’ancien Hôtel-Dieu
disparaissent en 1877.Une caserne (aujourd’hui la Préfecture de Police) est élevée au fond de la place et, en
bordure de celle-ci, est érigé l’actuel Hôtel-Dieu. À la fin du XIXe siècle, le parvis acquiert sa configuration
d’aujourd’hui.
Napoléon III
Napoléon III et le Baron Hausmann
Pour finir la visite, notre guide Isabelle nous propose de découvrir les nouvelles cloches de Notre Dame
exposées dans la nef de la cathédrale avant d’être installées définitivement dans les tours.
Fondues et réalisées à la fonderie Cornille-Havard de Villedieu-les-Poêles en Normandie, elles sont
présentées par un encadrement ornemental indiquant leur identité, leur poids (de 782 kilos pour la plus petite
à 6023 kilos pour le bourdon), la note qu’elles sonnent, et leur taille.
Par leurs prénoms, chacune rend hommage à une personnalité de l’église et/ou de la ville de Paris : JeanMarie pour Jean-Marie Lustiger, archevêque de Paris de 1981 à 2005, Maurice pour Maurice de Sully, évêque
de Paris qui posa la première pierre de Notre Dame en 1163, Benoît-Joseph pour Benoît XVI, pape au
moment de l’ouverture du Jubilé du 850ème anniversaire de la cathédrale, Étienne, pour Saint Étienne,
premier martyr, Marcel pour Saint Marcel, 9ème évêque de Paris, particulièrement apprécié des Parisiens
pour sa charité envers les pauvres et les malades, Denis, pour Saint Denis, premier évêque de Paris, AnneGeneviève pour Anne et Geneviève, la mère de Marie et la sainte protectrice de la ville de Paris, Gabriel pour
l’ange et enfin, Marie, pour le bourdon, en l’honneur de la Vierge.
Le boudon
TEXTES : Michel
Mise en forme: Daniel
Gravures :Wikipédia