CONFUCIUS ET L `HOMME DE BIEN

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CONFUCIUS ET L `HOMME DE BIEN
C O N FU C IU S E T L ’ H O M M E D E B IE N
- CAPSULE PHILOSOPHIQUE L’univers de la pensée orientale, peu connu de ce côté de la sphère terrestre, est
pourtant fascinant. Confucius en est l’exemple paradigmatique, représentant en quelque
sorte le « Socrate de l’Est ». Il a vécu en Chine, de 551 à 479 av. J.-C. environ. On le
compare souvent à Socrate, car il n’a rien écrit. Comme la morale socratique, qui aura des
répercussions jusqu’à nos jours, l’enseignement confucéen est fondateur, proposant le
premier une philosophie éthique. Confucius marquera tant ses héritiers qu’on en fera le
philosophe officiel de la Chine impériale et son étude sera obligatoire jusqu’à naissance
du communisme, au début du XXe s. Il employa l’essentiel de sa vie à étudier et à
enseigner à ses disciples les textes anciens. On accède à sa pensée principalement à
travers les Entretiens, dans lesquels sont compilés les conseils du maître à ses étudiants.
Confucius désirait faire de ses élèves des Junzi.
En vérité, pour la société traditionnelle chinoise, un
Junzi était un noble de sang, un homme « bien né ». Or,
comme il l’a fait pour plusieurs termes chinois,
Confucius s’est approprié le concept de Junzi et en a
transformé la définition. Ainsi, pour les confucianistes,
le Junzi désigne non plus un être de la caste de la haute
noblesse, mais plutôt un « Homme de bien », c’est-à-dire
un être noble moralement. Parce que selon lui l’être
humain est infiniment perfectible, Confucius croyait
qu’on pouvait éduquer toute personne pour qu’elle
devienne Junzi, sans distinction de classe. D’ailleurs, il
fondera une école ouverte à tous. Cet humanisme est
révolutionnaire dans une société divisée en castes bien
définies comme l’était la société chinoise.
L’Homme de bien, à l’opposé de l’Homme de peu, possède le ren, concept
difficilement traduisible par un seul mot. D’abord, le ren désigne l’authenticité,
l’harmonie avec soi. Pour ce faire, il faut étudier les Anciens et tendre vers la vertu dans
une démarche très « socratique » d’introspection : « Si tu rencontres un homme de valeur,
cherche à lui ressembler. Si tu rencontres un homme médiocre, cherche ses défauts en
toi-même. » Ensuite, c’est le souci des autres, la mansuétude, la bienveillance. D’ailleurs,
Confucius fait de la règle d’or – fais aux autres ce que tu aimerais qu’on te fasse – le
centre de sa pensée. Plus important que tout devoir envers les dieux est notre devoir
envers l’humanité. En bref, il importe d’éduquer les membres de la société à devenir
Hommes de bien car c’est ainsi qu’ils vivront en harmonie. En ce sens, le but de
l’enseignement de Confucius est essentiellement pratique et politique.
Catherine Guindon, département de philosophie
Documentation principale : Cheng, Anne. Histoire de la Pensée chinoise, Paris, Seuil, 1997.
Source de l’image : www.chinatownconnection.com/images/confucius2.jpg

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