Pignon est bien FRANC de FERRIÈRE depuis 110 ans
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Pignon est bien FRANC de FERRIÈRE depuis 110 ans
6 III.1.M L'héritier dans les bras de sa mère, avec la famille des métayers, le père Bartoux, Irène et Lucien, en juin 1924, on faisait les foins dans le grand pré du vallon. Pignon est donc une très ancienne propriété protestante. Les protestants ne pouvaient pas être enterrés dans les cimetières catholiques qui se trouvaient toujours autour des églises. Ile étaient donc enterrés sur leurs terres. Pignon a son cimetière dans le bois de Malacousse. Il est relativement récent mais ces tombes étaient autrefois fort simples. C'est ainsi qu'à Pignon, on trouve deux petites pierres levées, sous les grands pins de Fond Vidal, qui marquent la tombe vraisemblablement d'un " Fourcaud ", peut-être l'avant dernier propriétaire portant ce nom ? En effet, le dernier propriétaire de ce nom fut : Pierre Fourcaud * , né à Juillac en 1810, sans doute à Pignon. Il avait épousé le 24 Juin 1847 Jeanne Casdille Ménier 17/25b, née en 1824, fille d'un négociant en vin de Bordeaux, Jean Ménier 34/50. Elle décéda à Pignon le 31 Octobre 1870. Pierre Fourcaud lui survécu et il mourut à Gensac le 24 Mai 1885. Ils n'avaient pas eu d'enfants et ils léguèrent la propriété de Pignon à la sœur de Jeanne Ménier, Anna Ménier 17/25c, née en 1824 et restée célibataire. Elle décéda en 1894. Notre aïeul, Jacques Franc de Ferrière 16/24, (1825-1885) avait épousé le 22 Février 1853, une autre fille de Jean Ménier, Jeanne-Mathilde 17/25, née en 1829, et ils avaient eu trois enfants dont Jean-Jacques Georges Franc de Ferrière 8/12, né à Pomport le 26 Septembre 1857, qui est mon grand-père. A son décès, le 23 Mai 1894, Anna Ménier légua Pignon à son neveu Georges Franc de Ferrière. Depuis cette date, la propriété de Pignon qui fut toujours une propriété de famille, est une propriété FRANC de FERRIÈRE et elle fait toujours honneur à la famille. Lors du décès de Georges en 1914, Pignon fut transmis à son fils JeanJacques 4/8, dit Yann qui n'avait alors que 16 ans. Il en prit grand soin jusqu'à sa mort en 1989. Son fils Jean en hérita et maintint la tradition familiale. En 1991, dans le cadre d'une donation partage entre ses enfants, Jean donna la nue-propriété de Pignon à son fils Marc 2ad en en conservant pour lui-même l'usufruit. Pignon est bien FRANC de FERRIÈRE depuis 110 ans 8 III.1.M chercher l'eau avec des seaux ou des brocs à la pompe qui se trouvait sous la terrasse mais c'était la coutume de l'époque. La cuisine avec sa grande cuisinière de fonte chauffée soit au bois soit au charbon fournissait suffisamment d'eau chaude pour la toilette des occupants de Pignon. Ils avaient à leur disposition dans les diverses chambres une table de toilette à dessus de marbre avec une grande et belle cuvette de faïence et le pot à eau froide assorti. Un petit broc d'eau chaude apporté au bon moment et c'était tout ce qu'il fallait à l'époque pour faire une bonne toilette. Il y avait cependant aussi une salle de bain, avant tout pour laver les enfants, mais aussi mise à la disposition des adultes qui le désiraient. La table de toilette en marbre portait elle deux cuvettes mais il y avait aussi un grand " tub " en zinc. Pour l'utiliser confortablement, il fallait au moins un grand broc d'eau chaude. Il faut dire qu'il y avait aussi à la cuisine une grande marmite de fonte pendue à la crémaillère de la cheminée toujours pleine d'eau plus ou moins chaude suivant l'heure. C'est aussi dans cette cheminée que devant des braises de sarments de vigne on faisait griller le pain du petit déjeuner ou de belles entrecôtes à midi. La cuisinière était reine dans son domaine et il y avait en général deux petites bonnes pour aider au service de maison. Et ce n'était pas du luxe car il n'exista pas la moindre machine ménagère : par exemple, la lessive bouillait pendant des heures dans une grande " lessiveuse " en zinc sur un feu de bois puis le linge était descendu au " lavoir " ultra moderne qui avait été construit dans l'abri sous roche en dessous de la Maison. Là le linge était encore battu au battoir de bois avant d'être rincé puis emporté dans une brouette pour être mis à sécher. Georges Franc de Ferrière et son épouse attachèrent un soin tout particulier à l'agencement et à la décoration de leur nouvelle maison. lits à baldaquins habillés de toile de Jouy ancienne. Le bureau, très fonctionnel et confortable avec lui aussi une riche bibliothèque aujourd'hui disparue lors de la distribution de meubles de Pignon aux petits-enfants de Yann Franc de Ferrière après sa mort. La salle à manger n'a guère dû changer : sa très grande table à rallonges, le vaisselier ancien et ses belles faïences; l'armoire à pointes de diamant, la vaste desserte devaient déjà accueillir leurs hôtes. Petit et grand salons devaient être meublés différemment car à part les deux riches bibliothèques qui se trouvaient au petit salon, la plus part des meubles actuels proviennent de l'héritage du général Siben. Ce ne fut qu'après la fin de la dernière guerre que la maison de Pignon commença à se moderniser. Au premier étage, trois chambres et le bureau de Georges Franc de Ferrière avaient beaucoup de caractère : La chambre du maître et de la maîtresse de maison, bien sûr, sur le palier en face, la chambre « empire » entièrement tableaux d'époque* ; Jouxtant garnie de meubles et celle-ci, la chambre « paysanne » avec ses deux * Voir fiche IV.3.M Jean Ménier 34/50 pages 7 et 8 Sport d'hiver, sur les pentes du pré en février 1924. En résumé on peut dire sans exagérer qu'il y a cent ans Pignon était une belle propriété avec une fort belle maison de maître Pignon de 1904 à nos jours A sa mort en 1914, à la veille même de la Grande Guerre, Georges Franc de Ferrière laissa à son fils Yann qui n'avait que 16 ans un domaine en plein épanouissement. Malgré son jeune age, il le prit en main immédiatement et avec au début l'appui et les conseils de son oncle Daniel Franc de Ferrière qui habitait au château de Vidasse à Pessac-sur Dordogne la propriété continua à prospérer. Il partit à la guerre en 1917 laissant en charge son «.Maître-valet ». Après la guerre, ayant fait l'Agro, ayant épousé Paulette Siben, ils habitèrent Pignon. Il apportait tous ses soins à la production et à la vente de son vin mais en plus il installa un premier rudiment d'eau courante dans la maison et à l'étable en installant un " bélier hydraulique " alimenté par la source et le trop plein du lavoir . Il y avait dans la maison deux robinets : l'un à la cuisine, l'autre dans la salle de bain ; un troisième desservait l'abreuvoir placé devant la porte de l'étable. J'ai le souvenir d'une machine fort capricieuse. Lorsque le bruit de son martellement s'arrêtait, il fallait descendre avec un bâton pour appuyer sur la soupape d'échappement et avec un peu de chance, on le remettait en route. Lorsque l'électricité arriva à Pignon, il fut remplacé par une pompe électrique. Mais il n'avait toujours que trois robinets et les brocs d'eau chaude continuèrent longtemps à alimenter les tables de toilette et leurs cuvettes de faïence., ainsi que le " tub " de la salle de bain. L'eau chaude fit son apparition, la salle de bain prit forme un chauffage central fut posé au rez-de-chaussée et peu à peu un confort moderne rustique vint remplacer le régime un peu spartiate du « bon vieux temps »... Et pendant ce temps là, que devenait la propriété.? Lorsque Yann Franc de Ferrière et Paulette son épouse quittèrent Pignon, en 1925, le maître valet fut remplacé par un métayer et les voyages à l'époque n'étant pas aisé, Monsieur Labatut de Bordeaux fut chargé de surveiller la bonne marche de la propriété. Mais toujours en suivant les directives de Yann. Je crois que Monsieur Labatut prit sa retraite au moment de la guerre et depuis Pignon fut entièrement dirigée par Yann avec ses divers métayers puis par son fils Jean. Une petite anecdote : en 1914, à 16 ans, à la mort de son père et à la veille de la guerre, Yann prit en main Pignon. En 1939, Yann, Capitaine d'artillerie étant aux Armées, Jean son fils à 15 ans prit en main le très délicat changement du métayer de Pignon qui prenait sa retraite et l'installation de son successeur. Qui dit que l'histoire ne se renouvelle pas ? Il y eut sur la propriété les familles BARTOUX et MARTINE, puis la famille MERCIER, enfin les CAPPELLI, avec Antonio et Joséphina. Leur fils Dimitri fut le dernier métayer de Pignon. Lorsqu'il quitta Pignon en 1986 pour se consacrer entièrement à sa propriété de La Borie, Pignon passa du système du métayage qui avait duré près de soixante ans, au système du fermage avec le G.F.A. Clémenceau Père et Fils, Maurice et Dominique. Hélas Dominique périt dans un accident de la route en 1995 et cette perte fut cruellement ressentie par tous. En conclusion : je dirai que si Pignon est aujourd'hui une belle propriété à tous les points de vue, elle le doit à la ténacité et à l'amour de leur terre des divers propriétaires Franc de Ferrière qui se sont succédés depuis 110 ans, mais elle le doit tout autant au dévouement et au travail constant et intelligent de toutes les familles de Maîtres-valets puis de métayers et de fermiers qui se sont succédés aussi depuis 110 ans et même avant sur cette propriété de Pignon. Qu'ils trouvent ici l'expression de la reconnaissance sincère du dernier de la série de ces propriétaires. Le nu-propriétaire actuel, Jean FRANC de FERRIÈRE à Roquebrune-Cap Martin, le 3 Août 2004 10 III.1.M et les fêtes se poursuivent Dans le temps : Antonio et Joséphina Cappelli, originaires des Abruzzes, furent, avec leur fils cadet " Mimi " les derniers exploitants de Pignon en métayage. Ils ont quitté Pignon à leur retraite pour profiter de la Borie où Joséphina décède, malheureusement, avant que "Toni " puisse participer aux célébrations du centenaire des naissances de Paulette et Yann (été 1998). La photo de gauche, Geo et Joséphina, a été prise par Suzanne à l’occasion du mariage d'Anne, le 8 août 1987. Chloé et Amalia Cappelli. Marc et Dimitri, à l'anniversaire de leurs 50 ans, plus, Lilly Mercier-Cappelli avec Antoinette et avec son frère Jean-Louis. De gauche à droite Marie-Pierre et sa belle-sœur, Bernard Mercier, Jean-Louis et Sabine, Anthony Mercier. qui nous a communiqué ces belles photos des 110 ans de « PIGNON »