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WALLONIE ESPACE INFOS n°75 juillet-août 2014 WALLONIE ESPACE INFOS n°75 juillet-août 2014 Coordonnées de l’association Wallonie Espace Wallonie Espace WSL, Liege Science Park, Rue des Chasseurs Ardennais, B-4301 Angleur-Liège, Belgique Tel. 32 (0)4 3729329 Skywin Wallonie Chemin du Stockoy, 3, B-1300 Wavre, Belgique Contact: Michel Stassart, e-mail: [email protected] Le présent bulletin d’infos en format pdf est disponible sur le site de Wallonie Espace (www.wallonie-espace.be), sur le portal de l’Euro Space Center/Belgium, sur le site du pôle Skywin (http://www.skywin.be). N’OUBLIEZ PAS DE VOUS INSCRIRE A L’EVENEMENT SPATIAL BELGE D’OCTOBRE : SOMMAIRE : Thèmes : articles Mentions Wallonie Espace Actualité : Note de Wallonie Espace aux partis formateurs du gouvernement VitroCiset Belgium, Euro Space fédéral belge - Manque de panache belge pour l’ATV-5 « Georges Lemaître » - Center/Belgium, UCL, Thales Bravo à Rosetta autour d’une comète…ukrainienne ! Alenia Space Belgium, Spacebel, Amos, Rhea @ Pages d’histoire : Intelsat 1964-2014 – Ambition spatiale du Grand Duché Thales Alenia Space Belgium dès 1984 avec l’affaire Coronet WEI n°75 2014-4 - 1 Page 3 6 WALLONIE ESPACE INFOS n°75 juillet-août 2014 1. Politique spatiale/EU + ESA: Vision Jan Wörner de la stratégie de l’ESA – Nouvelle Zélande, future puissance spatiale ? 2. Accès à l'espace/Arianespace : Long entretien avec Stéphane Israël, le PDG d’Arianespace – Vols Arianespace et SpaceX en 2014 – Le trouble-fête de SpaceX aux Etats-Unis et en Europe – Lancements commerciaux depuis Boca Chica – Avio Spazio dans le giron de Finmeccanica ? – La Chine spatiale au ralenti – Nouveaux petits lanceurs aux Etats-Unis – Les extrêmes de l’Allemagne pour le transport spatial – Progrès américains en vue du lanceur réutilisable – Projet technologique XS-1 de la DARPA – Premier pas argentin vers le petit lanceur national Tronador II… 3. Télédétection/GMES : Prolifération continue des satellites d’observation – Financement à finaliser de la mission Sentinel-6 4. Télécommunications/télévision : SAT-AIS canado-européen avec un PPP entre ESA, Luxspace et exactEarth – Opérateur privé indien avec le système NexStar 5. Navigation/Galileo : Anomalie Fregat pour les deux premiers Galileo FOC Redu Space Services, Thales Alenia Space Belgium – Spacebel – Redu Space Services 6. Sécurité/Défense : Projet grand-ducal de « comsat » pour l’OTAN Redu Space Services 7. Science/Cosmic Vision : Résurrection avortée une sonde datant des années 70 8. Exploration/Aurora : Sonde martienne pour les Emirats – Luxspace en orbite lunaire avec la Chine – Etranges cavernes lunaires – Lander et rover indiens sur la Lune avant la fin de la décennie – Missions lunaires sud-coréennes dans les années 2020 9. Vols habités/International Space Station : Qui gagnera la compétition CCP Thales Alenia Space, EHP, Rhea, (Commercial Crew Programme) de la NASA ? – Le père du Big Bang au 7ème Sonaca ciel – Le SM d’Orion comme digne successeur de l’ATV 10. Débris spatiaux/SSA : Space Weather à Redu Rhea 11. Tourisme spatial : Huit sites pour « spaceport » en Grande Bretagne – Virgin Galactic et XCOR toujours cloués au sol… 12. Petits satellites/Technologie/Incubation : PROBA-V à la conférence Smallsat - SHERPA pour satellite biologique allemand 13. Education/formation aux sciences et techniques spatiales : La « OUFTI Lady » au VKI pour QB50 14. Wallonie-Bruxelles dans l'espace : WSL en expansion – Rhea, étoile brillante 15. Calendrier 2013-2014 d’événements spatiaux pour la Belgique 10 28 29 30 33 34 34 38 40 40 Spacebel 42 ULg 42 WSLlux 43 SABCA, Thales Alenia Space Belgium, Spacebel, Cegelec, Techspace Aero, Rhea, VitcroCiset Belgium, ULB, Euro Space Center/Belgium Annexes-tableaux (en anglais) : Les prochaines missions de l’Europe dans Spacebel, Amos, Deltatec, CSL l’espace (2014-2022) - Palmarès des succès à l’exportation de l’industrie spatiale européenne - Commandes à venir pour les satellites civils de télécommunications et de télévision Articles et livres concernant l’actualité spatiale en Europe : Rapport Cegelec, CSL, ERM, SABCA, Belgospace 2013 Sonaca, Spacebel, Techspace Aero, Thales Alenia Space Belgium Nous vous rappelons l’EVENEMENT SPATIAL BELGE de l’automne : les 5èmes Space Days se tiendront les 13-14 octobre au Parc Galaxia, organisés par VitroCiset Belgium près de l’Euro Space Center WEI n°75 2014-4 - 2 8 45 52 64 WALLONIE ESPACE INFOS n°75 juillet-août 2014 et du centre d’entreprises qui héberge l’ESA BIC Redu, à Transinne-Libin, en bordure de l’autoroute E411 Bruxelles-Luxembourg. Il est impératif de s’inscrire rapidement, car le nombre de participants est limité ! Le parc d'activités Galaxia à Transinne-Libin, le long de l’autoroute E411, à mi-chemin entre les capitales européennes de Bruxelles et de Luxembourg vous souhaite la bienvenue pour les Space Days 2014 de Wallonie Espace Dernière minute : Souhaits de Wallonie Espace adressés aux partis qui négocient la formation du gouvernment belge L’association Wallonie Espace a, ce 1er septembre, envoyé une note à l’attention des partis (MR, NVA, CD&V, Open VLD) qui ont accepté de négocier la formation du prochain gouvernement fédéral de la Belgique. Elle souhaite que celui-ci poursuive la politique spatiale menée avec succès depuis des décennies et puisse même augmenter de 10 % (soit environ 20 millions €) le budget annuel consacré au spatial en Belgique : « afin de consolider encore l’expertise de nos sociétés et leur ouvrir de nouveaux marchés ». Il y est question surtout des lanceurs auxquels l’Etat belge a contribué à hauteur de 6 %. La note se termine par cette remarque pertinente : « Si une réforme de l’administration est prévue dans le programme du nouveau gouvernment, le moment est probablement venu aussi de revoir la gouvernance du spatial en Belgique, à l’instar par exemple de ce qui s’est fait dans tous les autres pays européens qui se sont dotés d’une agence spatiale nationale ». C’est le cas de l’Allemagne, l’Autriche, la Bulgarie, la Croatie, la France, la Hongrie, l’Italie, les Pays-Bas, la Norvège, la Roumanie, le Royaume-Uni, de la Suède. Bientôt de l’Espagne et de la Pologne. Dommage pour le Carolo Georges Lemaître honoré par l’Europe spatiale : la Belgique a manqué de panache politique à Kourou ! WEI n°75 2014-4 - 3 WALLONIE ESPACE INFOS n°75 juillet-août 2014 Alors que l’Europe avec le vaisseau spatial ATV-5 (Automated Transfer Vehicle) - le dernier exemplaire d’un programme technologique fort bien réussi - a tenu à glorifier sur orbite une gloire belge (méconnue vu la personnalité très discrète, voire modeste d’un abbé professeur à l’Université Catholique de Louvain) en le baptisant Georges Lemaître, la Belgique a raté une magnifique occasion de mettre en évidence sur le plan international son patrimoine scientifique de haut niveau. Le Chanoine Georges Lemaître est considéré comme le père de la théorie du Big Bang et l’ESA (European Space Agency) a accepté la proposition belge de donner le nom de Georges Lemaître à son dernier ravitailleur automatique de l’ISS (International Space Station). Le lancement réussi de l’ATV-5 le 29 juillet, puis son arrimage précis le 12 août à la partie russe de l’ISS auraient dû être des occasions de hisser bien haut nos couleurs tricolores. La mise à l’honneur européenne de cette grande figure de Georges Lemaître - né à Charleroi, ayant vécu à Louvain - qui a marqué de l’empreinte du « Big Bang » la communauté mondiale des astrophysiciens et cosmologistes est passée inaperçue en Belgique. Il est vrai qu’on était en plein période des vacances estivales. Et les politiciens – qui étaient préoccupés par la formation et le programme (pour les cinq années à venir) des gouvernements – et, dans leur trajectoire, les médias n’ont pas honoré de leur présence le superbe envol de l’ATV-5 « Georges Lemaître ». La Belgique se trouvait représentée au Centre Spatial Guyanais (CSG) de Kourou par un délégué de Belspo (Pierre Coquay), par les Archives Georges Lemaître à Louvainla-Neuve (Liliane Moens-Haulotte et son mari), ainsi que par trois étudiants du secondaire sélectionnés suite à un concours d’images insolites sur ordinateur mettant en évidence la personnalité du père du « Big Bang ». Ils provenaient du Collège Sacré Cœur de Charleroi (Jérôme Vande Morgel), de l’Athénée de Leuven (Birgit Skenazi), et du Lycée Martin V (Mélanie Mahillon). Ils ont été fort impressionnés, lors de la visite des installations du CSG et avec le lancement brillant d’Ariane 5/ATV-5, par les efforts que déploie l’Europe technologique pour affirmer sa présence dans l’espace. Et le comble : Malgré les efforts de son Haut Représentant pour la Politique Spatiale, Eric Beka, la Belgique renonce à organiser à Charleroi l’exposition qui était prévue du 26 septembre au 2 novembre pour honorer Georges Lemaître comme « l’enfant du pays » et pour sensibiliser le grand public à l’impact de son œuvre (sous la forme de documents inédits avec l’aide des Archives Georges Lemaître à Louvain-la-Neuve). Comme quoi, nul n’est prophère en son pays. Bravo Rosetta : l’Europe a élu domicile autour et bientôt sur une comète… ukrainienne ! « Nous sommes à la comète !» exulte Sylvain Lodiot, tout en levant les bras au ciel. Il est le 6 août, 11 h 29. Dans la salle de contrôle de l’ESOC (European Space Operations Centre) à Darmstadt, Sylvain Lodiot est responsable de la conduite des opérations Rosetta. Sur l’écran des signaux qui mettent 22 minutes pour franchir les 550 millions de km séparant la sonde européenne de notre planète, il vient de constater WEI n°75 2014-4 - 4 WALLONIE ESPACE INFOS n°75 juillet-août 2014 sur l’écran que la sonde a réussi à s’arrimer au noyau de la comète TchourioumovGuerasimenko. Et ce, à l’issue d’une phase propulsée qui a duré 6 minutes et 26 secondes. Avec ce magnifique succès, l’Europe spatiale vient de franchir une nouvelle étape dans l’exploration de ces astres spectaculaires que sont les noyaux des comètes dans le système solaire. Cette histoire européenne de la découverte des comètes a commencé dans les années 70. Giotto fut la première sonde, le 2 juillet 1985, à avoir été expédiée par une fusée Ariane 1 autour du Soleil à la rencontre de la fameuse comète de Halley. Elle allait, dans la nuit du 13 au 14 mars 1986, frôler son noyau à moins de 600 km, pour nous révéler un astéroïde ayant la forme d’une patate avec des jets. Dans les années 90, l’Europe a décidé de se lancer dans une mission plus audacieuse : se poser sur un noyau cométaire pour l’étudier « in situ ». Rosetta, partie de la Terre le 2 mars 2004 au moyen d’une Ariane 5G+, vient de toucher au but. Depuis le 6 août, l’ESA (European Space Agency) a donné un compagnon… européen au noyau d’une comète… ukrainienne. Celle-ci porte le nom des deux astronomes de Kiev qui furent les premiers à la découvrir en septembre 1969 : Klim Tchourioumov et Svetlana Guerassimenko. L’arrimage de Rosetta à la comète 67P/ Tchourioumov-Guerasimenko vient couronner une odyssée de près de 6,4 milliards de km, qui a duré dix ans, cinq mois et quatre jours entre notre planète et Jupiter, comme l’a rappelé Jean-Jacques Dordain, directeur général de l’ESA, particulièrement ému. Et d’insister sur le rôle de l’ESOC (« la meilleure agence de voyages dans le monde ! ») ainsi que l’aboutissement de 50 années d’innovations dues à la coopération entre les Etats européens, entre l’ESA et les agences spatiales nationales . Auparavant, Rosetta avait eu l’occasion de survoler et photographier les astéroïdes Steins (4 août 2008), puis Lutetia (10 juillet 2010). De quoi rassurer l’équipe industrielle d’Airbus Defence & Space quant au bon fonctionnement des appareils de bord. Voici Rosetta à pied d’œuvre durant au moins deux années. L’engin va nous familiariser avec les caractéristiques de ce témoin de nos origines et faire comprendre son comportement lors de son retour vers le Soleil. On sait que la chevelure d’une comète est due aux émissions de gaz et d’eau qui se manifestent à la surface du noyau lorsqu’il se réchauffe. Durant les prochains mois, Rosetta qui se trouve à un demimilliard de km va revenir vers nous en escortant la comète. La sonde doit se rapprocher à quelque 30 km, voire 10 km de ce rocher fort accidenté, à l’allure bizarre. Les images prises par la caméra OSIRIS (Optical, Spectroscopic & Infrared Remote Sensing System) du Max-Planck-Institut für Sonnensystemforschung offriront une résolution métrique afin de déterminer le site où pourra sans dommages se poser le micro-robot Philae de 100 kg. Celui-ci est réalisé par un consortium dirigé par le DLR (Deutsche Luft- und Raumfahrt Zentrum) allemand. Johann-Dietrich Wörner, son directeur général, de mettre en évidence les percées technologiques que permet cette mission scientifique de premier plan. Le 25 août, l’ESA a annoncé le choix de cinq sites potentiels pour l’arrivée de Philae sur le noyau cométaire. Le 15 septembre, le point d’atterrissage cométaire sera annoncé par l’ESA. WEI n°75 2014-4 - 5 WALLONIE ESPACE INFOS n°75 juillet-août 2014 Cette mission Rosetta-Philae d’une grande originalité scientifique et technologique représente un investissement total de quelque 1,3 milliard €. Ce qui équivaut à trois fois le prix d’un Airbus A380. Avec les contributions nationales de 300 millions € pour l’Allemagne, de 250 millions € pour la France, de 100 millions € pour l’Italie. L’Europe s’affirme comme une pionnière dans la (re)connaissance des comètes. Le 11 novembre - d’après les prévisions actuelles -, ce bijou d’électronique doit être largué pour s’accrocher à l’aide de deux harpons au noyau de la comète TchourioumovGuerasimenko. Pendant six semaines, il doit, grâce à ses dix instruments, procéder à la photographie fine et à une analyse in situ d’un noyau cométaire et de son environnement. La Belgique, Etat membre de l’Esa, participe à cette « première » cométaire : avec l’IASB (Institut d’Aéronomie Spatiale de Belgique) pour l’expérience Rosina (Rosetta Orbiter Spectrometer for Ion and Neutral Analysis) destinée à l’étude des composants gazeux qui sont émis par le noyau, ainsi qu’avec les industriels Thales Alenia Space Belgium (Charleroi), Spacebel (Liège), Amos (Liège), CGI/Logica (Diegem), Nexans (Buizingen), Rhea Systems (Wavre). @. Pages d’histoire (pour rappeler les exploits des « golden sixties ») @.1. Intelsat 1964-2014 : cinquante ans d’un organisme global pour les satellites de télécommunications C’est le 20 août 1964 qu’a vu le jour à Washington, D.C., Intelsat comme consortium international pour les télécommunications par satellite. Sept Etats ont officiellement signé le Traité instituant Intelsat : Etats-Unis (avec une participation majoritaire de la WEI n°75 2014-4 - 6 WALLONIE ESPACE INFOS n°75 juillet-août 2014 Comsat), Royaume-Uni, le Canada, le Japon, le les Pays-Bas, l’Espagne et le Vatican ! Quatre autres les rejoignent durant le mois qui suit : l’Australie, la Norvège, la Suisse, l’Allemagne. On les considère comme les pays fondateurs de cette coopérative intergouvernementale qui allait avoir un rôle pionnier dans l’essor du « village global » de l’information et de la communication. Mise mis sur pied sous l'impulsion de la Comsat, entreprise publique américaine, elle allait se doter de satellites géostationnaires, dont le resté célèbre Early Bird, alias Intelsat-1. La Belgique rejoignit Intelsat le 10 février 1962 avec, comme « actionnaire », la RTT (Régie des Télégraphes et Téléphones), aujourd’hui Belgacom. Avec trois satellites-relais Intelsat III, dits géostationnaires - placés à quelque 35.800 km à l'aplomb de l'équateur, sur les Océan Atlantique, Pacifique et Indien -, Intelsat inaugurait le premier système mondial de télécommunications le 1er juillet 1969, soit trois semaines avant l'exploit des astronautes d'Apollo 11 sur la Lune. Dès ce moment, grâce à l’espace, la société des Terriens a bel et bien basculé dans une autre dimension! L'industrie belge d'électronique a cherché à s'associer aux fabricants américains de satellites pour répondre aux appels d'offres d'Intelsat. Bell Telephone dont le département spatial est devenu Antwerp Space - est la première à fournir des équipements de télécommunications pour les satellites de la génération Intelsat III. ETCA, aujourd’hui Thales Alenia Space Belgium, obtenait la consécration internationale de spécialiste de l'alimentation électrique et de l'électronique embarquée pour les satellites Intelsat IV lancés durant la première moitié des années 70. La RTT, pour des services dans le Bénélux, s’est dotée d'une station pour communiquer avec le monde via les satellites du système Intelsat. Elle fut réalisée à Lessive près de Rochefort et on peut en voir ses grandes paraboles blanches depuis l’autoroute E411. Une première antenne d'un diamètre de 30 m, fournie par Bell Telephone, est inaugurée par le Roi Baudouin et par l'astronaute américain Alan Bean (qui marcha sur la Lune en novembre 1969 lors de la mission Apollo 11) le 21 septembre 1972. Elle a été suivie de trois autres, installées par Bell Telephone et SAIT Electronics (absorbée par le groupe Zenitel). Une autre station, destinée à la mise en œuvre de réseaux d’entreprises VSAT, est implantée à Liedekerke, non loin de Bruxelles. Les installations de Lessive et de Liedekerke ont été acquises en 1977 par Belgium Satellite Services (BSS) pour des services en Afrique, au Moyen Orient, jusqu’en Inde. BSS est une société détenue par l’entreprise indienne ORG Informatics qui gère des réseaux de transmissions de données en Inde. Le 18 juillet 2001, Intelsat devenait une société privée sous le nom d’Intelsat Ltd, enregistrée aux Bermudes. Cinq ans plus tard, elle faisait l’acquisition de son rival PanAmSat et combinait les deux flottes de satellites pour en faire le plus gros opérateur de satellites géostationnaires dans le monde. Mais de cette opération, Intelsat qui a été rachetée par des fonds d’investissements privés, sortait fort endettée. Aujourd’hui, Intelsat SA a encore du mal à se refaire une santé financière vu un lourd endettement qui pénalise ses revenus et son développement. Si le centre opérationnel d’Intelsat reste près de la capitale fédérale américaine – pour ses 50 ans, elle vient de WEI n°75 2014-4 - 7 WALLONIE ESPACE INFOS n°75 juillet-août 2014 s’installer à Tysons Corner en Virginie -, son centre officiel se trouve à Luxembourg, au cœur de l’Europe, pour des raisons administratives (fiscales avant tout). @.2. La surprise de 1984 qui allait bousculer l’Europe audio-visuelle : l’affaire Coronet du Grand-Duché aux origines de l’odyssée de SES Il y a 30 ans, le Luxembourg n’hésitait pas à s’attirer les foudres de Paris et de Bonn (encore à l’époque, capitale allemande) en lançant le projet privé Coronet de satellite GDL (Grand Duché Luxembourg) dans le paysage audiovisuel européen qui était alors placé sous contrôle des instances gouvernementales. Il s’agissait de couvrir l’Europe avec des programmes TV diffusés par un satellite de télécommunications dans les fréquences FSS (Fixed Satellite Service): 16 chaînes de télévision proposées d’un coup aux millions de téléspectateurs ! Une révolution pour le Vieux Continent dont les chaînes TV, étant en nombre limité et financées par les pouvoirs publics n’avaient qu’une couverture strictement limitée aux territoires des Etats. L’arrivée de GDL allait bousculer les habitudes audio-visuelles du Vieux Continent. L’attribution de fréquences spécifiques en bande Ku pour la « télédiffusion directe par satellite » - BSS (Broadcasting Satellite Service) - par la Conférence Administrative Mondiale des Radiocommunications de Genève en 1971 - prévoyait des fréquences pour cinq chaînes TV par Etat en Europe émises par de puissants satellites: de quoi préserver le rôle des pouvoirs publics dans la mise en œuvre de chaînes de télévision. Pas question de laisser la porte trop entrouverte aux télédiffuseurs privés. Malgré les efforts de la France du Président Mitterand pour faire capoter l’initiative grand-ducale au profit des puissants satellites TV-Sat et TDF-1, le Luxembourg a poursuivi sur sa lancée… avec son satellite de télécommunications qui était baptisé Coronet, à forte coloration américaine (on parlait de satellite Coca-Cola !). Il allait modifier au printemps 1984 la trajectoire de son projet - Partenariat Public-Privé - pour que les investisseurs européens montent à bord. Ainsi fut mise sur pied pour la concession du satellite GDL la SLS (Société Luxembourgeoise de Satellites) qui donna naissance le 1er mars 1985 à la SES (Société Européenne des Satellites). Près de trente ans plus tard, l’opérateur SES est devenu le géant que l’on connaît, qui dispose d’une flotte de 55 satellites géostationnaires qui permettent de diffuser 6.200 chaînes TV dans le monde. A ce jour, l’opérateur basé au Château de Betzdorf a exploité une soixantaine de satellites. Il emploie 1.240 personnes pour un chiffre d’affaires 2013 de plus de 1,86 milliards €. Il a fait éclore au Grand-Duché une industrie de systèmes spatiaux: Luxspace pour des microsatellites, Hitec Luxembourg pour des stations terrestres sur mesure et de secours. Et l’ESA considère SES comme partenaire primordial pour innover dans les systèmes spatiaux. Le 2 décembre, le Grand Duché accueillera le Conseil ESA au niveau ministériel. Il convient de rappeler le rôle influent de Candace Johnson, la dynamique « satellady » de l’odyssée grand-ducale dans l’espace, auprès du Premier ministre luxembourgeois de l’époque qui était Pierre Werner. Via l’ambassade du Grand Duché aux Etats-Unis, elle a établi en 1984 la « connection » avec Clay Whitehead, consultant américain pour les satellites de télécommunications. On retrouve aujourd’hui Mrs Johnson comme WEI n°75 2014-4 - 8 WALLONIE ESPACE INFOS n°75 juillet-août 2014 actionnaire et administrateur de la société Kacific Broadband qui projette de déployer des relais à large bande pour désenclaver les archipels du Pacifique. Comme quoi, quand on est atteint du virus du business spatial, on ne peut s’en défaire. 1. Politique spatiale EU + ESA 1.1. « L’ESA ne doit pas être une organisation misant sur la solidarité entre ses membres, mais une organisation proposant des programmes qui répondent au désir de chaque Etat afin qu’il s’engage en vue d’y trouver son bonheur » Tel est l’appel lancé par Jan Wörner, président du DLR (Deutsche Zentrum für Luft- und Raumfahrt) en vue de la Ministérielle de Luxembourg Dans le Boeing 777 300/200 LR (Air Austral) qui emmenait à Cayenne les invités pour vivre en Guyane le lancement de l’ATV-5 « Georges Lemaître », Johann-Dietrich Wörner a pris plaisir à converser avec les médias. L’actuel président de l’Exécutif du DLR, pressenti entre autres candidats pour être le prochain Directeur général de l’ESA - le choix de ce nouveau DG sera annoncé à la mi-décembre pour une prise en fonction dès juin 2015 -, a parlé à cœur ouvert de sa stratégie de l’Europe spatiale à cinq mois du Conseil ESA au niveau ministériel, qui se tiendra le 2 décembre à Luxembourg. Il aura été précédé par un Conseil préparatoire sur les lanceurs, le 23 septembre, à Zurich avec les délégations concernées. A savoir celles de France, d’Allemagne, d’Italie, d’Espagne, de Belgique, de Suisse et du Luxembourg. - Au sujet de sa vision du fonctionnement de l’Agence Spatiale Européenne, Jan Wörner s’est voulu on ne peut plus clair : « L’ESA ne doit pas fonctionner comme une organisation misant sur la solidarité entre ses membres pour le financement de ses activités, mais une organisation proposant des programmes qui répondent au désir chez chaque Etat de s’engager en vue d’y trouver son bonheur ». Et d’ajouter : « Je considère que l’ESA n’est pas une institution qui doit exiger des obligations pour équilibrer les contributions de ses membres au financement des programmes proposés. Les participations des Etats doivent rester volontaires en fonction de ce qui les intéresse. Certes, les convaincre de contribuer à tel ou tel programme de façon volontaire et non solidaire prend du temps.[…] L’Allemagne ne cherchera pas à forcer l’un ou l’autre pays à payer sa quote-part en échange d’un autre financement. » Les membres de l’ESA doivent s’engager de façon volontaire et non en privilégiant le solidaire ! - Pour l’avenir du transport spatial en Europe, qui sera le grand sujet de la Ministérielle ESA de Luxembourg, le président du DLR a demandé que tout soit mis en œuvre pour convaincre les Etats d’Europe d’utiliser un lanceur européen. Concernant les décisions à prendre au Conseil ESA, « elles portent sur les trois segments que sont Ariane 5 ME, Ariane 6 et Vega Evolution, pour lesquels les Etats membres ont des positions spécifiques ». Il est confiant dans un succès : « Nous avons une chance. Nous pouvons réussir ». Et de justifier cet optimisme tout de même prudent : « Pour faciliter et WEI n°75 2014-4 - 9 WALLONIE ESPACE INFOS n°75 juillet-août 2014 mener à bien les négociations, des corridors financiers ont été établis et acceptés par les délégations .» 1.2. La Nouvelle Zélande en passe de devenir une « puissance spatiale » : capable dès 2015 de lancer des satellites grâce à la PME Rocket Lab ? L’annonce a été faite durant cet été. La Nouvelle Zélande est en mesure de devenir une « puissance spatiale » avec des lancements de petits satellites depuis son territoire. Le lanceur a été conçu à Los Angeles par la PME Rocket Lab, mais celle-ci est également une société néo-zélandaise qui a un siège officiel près de l’aéroport d’Auckland. En 2016, Rocket Lab devrait être en mesure de mettre en orbite de petits satellites avec son lanceur Electron en matériaux composites. Voir la rubrique Accès à l’espace. ETATS & ENTREPRENEURS AYANT DEMONTRE UN ACCES DIRECT A L'ESPACE NOM (Etat) Date (lanceur) 1er SATELLITE (masse au lancement) Caractéristiques de la mission 1. URSS/RUSSIE 4 octobre 1957 (R7 Semiorka) 1er février 1958 (Jupiter-C) SPOUTNIK-1 (83,8 kg) EXPLORER-1 (14 kg) URSS/UKRAINE 16 mars 1962 (Cosmos B) COSMOS-1 (47 kg) 3. FRANCE 26 novembre 1965 (Diamant-A) 29 novembre 1967 (Sparta-Redstone) A-1/ASTERIX (42 kg) WRESAT (45 kg) 11 février 1970 (Lambda-4S) 24 avril 1970 (Longue Marche 1) 28 octobre 1971 (Black Arrow) 24 décembre 1979 (Ariane 1) OHSUMI (12 kg) Dong Fang Hong 1 (173 kg) PROSPERO (66 kg) CAT-1 (1.602 kg) 19 juillet 1980 (SLV) 19 septembre 1988 (Shavit) ROHINI_1 (40 kg) OFEQ-1 (157 kg) 28 septembre 2008 (Falcon 1) DEMO-RATSAT (165 kg ?) 2 février 2009 (Safir 2) OMID-1 (20 kg ?) Balise radio expérimentale lancée du cosmodrome de Baïkonour (Kazakhstan) Satellite scientifique lancé de la base de Cape Canaveral (Floride), ayant mis en évidence la ceinture de radiations Van Allen. Lanceur et satellite réalisés par l'industrie ukrainienne. Premier lancement de satellite de la base de Kapustin Yar. Balise radio technologique lancée de la base de Hammaguir (Sahara algérien) Satellite militaire lancé de la base de Woomera avec une fusée US : ayant effectué des mesures sur l'environnement spatial. Satellite technologique lancé du centre de Kagoshima. Balise radio expérimentale lancée du centre de Jiuquan. Satellite scientifique lancé de la base de Woomera pour l'étude des micro-météorites. Capsule technologique et lest placée en orbite de transfert géostationnaire depuis le Centre Spatial Guyanais de Kourou Satellite technologique équipé de senseurs, lancé de la base de l'île de Sriharikota Satellite expérimental lancé de la base militaire de Palmachim, utilisé pour la collecte de données. Simulateur de satellite, attaché au 2ème étage. Succès, après 3 tentatives, de la société SpaceX depuis l’île d’Omelek (Atoll de Kwajalein/Marshall) Démonstrateur équipé d’une balise radio, lancé du centre de lancements de Semnan. 2. ETATS-UNIS AUSTRALIE 4. JAPON 5. CHINE 6. ROYAUME-UNI 3bis. ESA/EUROPE /FRANCE 7. INDE 8. ISRAEL 2bis. PRIVE USA [SPACE EXPLORATION TECHNOLOGIES CORP.] 9. IRAN WEI n°75 2014-4 - 10 WALLONIE ESPACE INFOS n°75 juillet-août 2014 10. COREE DU NORD (Unha-3) KWANGMYONG-SONG-1 Satellite « fantôme» (balise radio lancée de la base de Musudan-ri, mais n'ayant pu être (100 kg?) détectée sur l'orbite annoncée ) lancé le 31 août 1998 en toute discrétion avec une fusée Taepo Dong 1. © Space Information Center 2014 URSS : Union des Républiques Socialistes Soviétiques. Parmi ces Républiques, il y avait la Russie (Moscou), l'Ukraine (Kiev), le Kazakhstan (avec le cosmodrome de Baïkonour). 2. Accès à l'espace/Arianespace 2.1. Entretien (réalisé avant la fin malheureuse du vol Soyouz, le 22 août, paru dans Espace Exploration n°23, septembre-octobre) de Stéphane Israël, président directeur général d’Arianespace : « On est dans un moment de cristallisation : il va falloir que l’Europe des lanceurs se réinvente avec une nouvelle gouvernance et autour d’une feuille de route ambitieuse ». Nous avons eu l’occasion de nous entretenir avec Stéphane Israël, le président directeur général d’Arianespace, à l’occasion du lancement ATV-5 « Georges Lemaître ». Il fait preuve de beaucoup de lucidité et d’une certaine transparence dans ce qui doit être la stratégie de son entreprise d’envergure européenne. Ses propos, mis à jour avec l’actualité de cet été, nous donnent un éclairage très utile sur l’évolution du transport spatial en Europe pour les dix années à venir. L’objectif est qu’Arianespace reste le n°1 pour les lancements commerciaux de satellites d’applications. L’avenir d’Arianespace est le sujet de bien des commentaires ces derniers mois, dans la perspective, pour la décennie prochaine, d’un lanceur de nouvelle génération, qui est généralement appelé Ariane 6. Mais comment se porte, pour son président directeur général, la société européenne de transport spatial depuis le début de cette année ? Stéphane Israël : Au début de 2014, nous avions l’objectif ambitieux de faire douze lancements de satellites. Nous pouvons être satisfaits, puisque nous en avons effectué six fin juillet. Notre feuille de route est respectée, en dépit d’un retard sur un satellite à lancer en position basse d’Ariane. Quand on regarde le calendrier des lancements jusqu’à la fin de l’année et pour autant que les satellites soient disponibles et qu’il n’y ait aucun problème technique lors d’un lancement, on peut toujours viser jusqu’à six autres vols. Pour le moment, d’un point de vue opérationnel, cette année se passe remarquablement bien. Nous comptons ainsi lancer encore trois Ariane 5 : en septembre, en octobre, puis en décembre. En plus de deux Soyouz et d’un Vega. Sur le plan des commandes, on a signé quatre contrats pour des satellites GTO (Geostationary Transfer Orbit). Il y a des opportunités qui mijotent sur des contrats pour de petits satellites. On espère faire une annonce en septembre durant la semaine Euroconsult du business spatial. WEI n°75 2014-4 - 11 WALLONIE ESPACE INFOS n°75 juillet-août 2014 Qu’en est-il de la réduction des coûts pour que le lanceur Ariane 5 reste attractif face à la concurrence ? Stéphane Israël : Avec le contrat PB Plus qui porte sur 18 lanceurs pour des vols jusqu’en 2019, la production se fait déjà à un coût moindre, même s’il faut que nous allions au-delà. Ces premières réductions de coût et d’autres que nous envisageons avec l’ensemble des acteurs de la filière nous ont déjà permis d’ajuster nos prix sur les petits satellites pour la position basse d’Ariane pour faire face à une concurrence très agressive. Quid au sujet d’Ariane 5 ME dont le développement doit être approuvé à cette Ministérielle ? Stéphane Israël : Nous travaillons sur les coûts d’Ariane 5 EC-A. Cette démarche en cours va profiter à Ariane 5 ME qui volera dès 2018 si la Ministérielle de Luxembourg en décide ainsi. Au-delà des améliorations de nature industrielle, un moyen immédiat de réduire les coûts est de refonder la filière à travers une nouvelle gouvernance, comme l’ont proposé nos deux actionnaires industriels, les plus importants, proposée par deux de nos principaux actionnaires, Airbus et Safran, avec leur projet de coentreprise dédiée aux lanceurs civils. Comment se positionne Arianespace devant ce projet de gouvernance ? Stéphane Israël : Nous pensons que c’est un moyen d’être plus compétitif à court terme. Il sera aussi nécessaire de revoir l’organisation industrielle de la filière de production. Mais, cela, on peut le faire avec un nouveau lanceur et il faudra tenir compte de la volonté des Etats de préserver une forme de retour industriel. L’initiative de la JV (Joint Venture) Airbus-Safran vise à rendre la gouvernance plus compétitive le plus vite possible. Evidemment, il faudra définir les relations entre Arianespace et la JV, tout en sachant que Arianespace a un actionnariat européen qui dépasse Airbus et Safran et que son rôle est lié par une convention à l’ESA (European Space Agency) qui confie à Arianespace l’exploitation de trois lanceurs depuis le CSG (Centre Spatial Guyanais) : Ariane, naturellement, mais aussi Vega et Soyouz. Ce sont là deux paramètres fort importants. Nous sommes au service de l’ESA pour assurer une autonomie d’accès à l’espace. Et nous avons une relation extrêmement profonde avec l’ensemble de nos actionnaires européens. Dès lors que la JV sera constituée, il faudra que le travail s’engage entre elle et Arianespace. Et la position d’Arianespace concernant les configurations d’Ariane 6, celle de l’ESA-CNES et d’Airbus-Safran ? Stéphane Israël : Ces derniers mois, Arianespace a apporté beaucoup d’éléments pour enrichir la définition du nouveau lanceur européen. Nos études de marché ont montré un scénario à l’horizon 2020 avec une majorité de satellites petits et moyens qui seront à propulsion chimique, hybride ou électrique. Dès janvier 2014, nous avons dit clairement qu’il nous paraissait intéressant qu’Ariane 6 puisse emporter deux petits WEI n°75 2014-4 - 12 WALLONIE ESPACE INFOS n°75 juillet-août 2014 satellites. Par ailleurs, nous avons dit que la concurrence du lanceur Falcon 9 de SpaceX stimulait le segment de satellites entre 3,5 et 5 t. Ce sont des satellites que nous ne pouvons pas lancer en position basse avec Ariane 5 EC-A et pour lequel la version ME apporterait un vrai plus. Notre troisième apport au débat sur l’avenir d’Ariane a été de dire que la concurrence nous obligeait à faire des économies tout de suite et que nous ne pouvions pas attendre dix années et la venue d’un nouveau lanceur pour relever le défi de la compétitivité coût. En parallèle à nos travaux, Airbus et Safran ont pris l’initiative d’une co-entreprise. Tout cela se rejoint. On voit bien qu’on est dans un moment de cristallisation : il va falloir que l’Europe des lanceurs se réinvente avec une nouvelle gouvernance et autour d’une feuille de route ambitieuse. Cette gouvernance nouvelle signifie-t-elle la naissance d’une autre Arianespace ? Stéphane Israël : Il est évident qu’Arianespace prendra toute sa place dans la nouvelle gouvernance des lanceurs européens. Car elle a une triple expertise à valoriser. D’abord une expertise industrielle qui démontre notre capacité d’opérer avec succès une famille de lanceurs au Centre Spatial Guyanais. Puis, il y a notre expertise commerciale que nous avons bâtie depuis plus de trente ans avec des contacts efficaces et durables avec les clients. Enfin, nous avons plus généralement une compétence de services. Sans même évoquer la force de notre marque, Arianespace, mondialement connue et reconnue. Cette triple excellence, Arianespace va la mettre au service de la refondation de la filière. La JV a annoncé qu’Arianespace avait vocation à la rejoindre. C’est une décision qui relèvera de nos actionnaires. Parmi ceux-ci, il y a aussi le CNES (Centre National d’Etudes Spatiales) et le reste de l’industrie européenne. Mais je le répète : nous sommes résolument favorables à une refondation de la filière, pour une compétitivité accrue, et le plus vite possible. Nous serons une force pour le changement, car il faut passer à une nouvelle étape de la fabuleuse aventure d’Ariane. On va donc à marche forcée vers une refondation de la filière… Pour la fin de l’année ? Stéphane Israël : C’est trop tôt pour le dire. Il faudra voir les décisions qui seront prises à la Ministérielle de Luxembourg. Tant en matière de gouvernance que pour la feuille de route des lanceurs européens. Dans les années qui viennent, Arianespace sera différente de ce qu’elle est aujourd’hui. Est-ce que ce sera Arianespace Neo ou Arianespace 2.0. Je ne sais pas ! Ce sera en tous les cas une grande Arianespace avec le niveau d’excellence de ses salariés qui font d’elle un leader du transport spatial commercial. Il est important de mettre à profit cette renommée d’excellence dans la refondation de la filière. Dans ce remue-ménage européen, SpaceX ne fait-il pas figure d’épouvantail ? Stéphane Israël : J’ai toujours dit qu’il ne fallait ni le sous-estimer ni le surestimer. Notre ambition est claire : rester le leader que nous sommes. Notre concurrent fait partie du paysage et nous avons déjà réagi avec force à cette compétition nouvelle, mais ce concurrent présente aussi des faiblesses. Primo : il n’a pas l’acquis de fiabilité WEI n°75 2014-4 - 13 WALLONIE ESPACE INFOS n°75 juillet-août 2014 d’Arianespace qui peut aligner 60 succès d’affilée d’Ariane 5. SpaceX a mené quatre lancements depuis le début de l’année et il y a eu beaucoup d’anomalies sur ces lancements, comme l’ont révélé des rapports officiels américains. Secundo : son manifeste de lancements est très encombré, alors même que son lanceur manque de maturité, ce qui entraînera des retards importants pour ses clients. Tertio : nous avons le sentiment que le business model de SpaceX est un peu fragile, car il pratique des prix très agressifs sur le plan commercial qui ne sont soutenables que s’il y a en permanence des commandes pour des lancements institutionnels à des prix élevés. Ce qui n’est pas garanti, car le contribuable américaine ne voudra sans doute pas subventionner dans la durée les offres de SpaceX à des opérateurs commerciaux. Enfin : SpaceX n’a pas jamais caché son ambition ultime d’une colonisation martienne. Ce qui désoriente un peu nos clients qui n’ont pas pour ambition d’aller sur Mars. Ceux-ci ont besoin d’avoir un lanceur qui leur garantisse que leur satellite sera mis de façon fiable sur la bonne orbite. Ils ont besoin d’un lanceur qui fonctionne bien, qui soit disponible et à un prix acceptable. Comme ils cherchent une relation durable avec un lanceur, ils sont inquiets devant les audaces martiennes et les projets ultimes d’Elon Musk, le patron de SpaceX. Les faiblesses du concurrent doivent nous inciter à faire preuve de grande réactivité en étant toujours meilleurs et plus compétitifs. C’est la démarche dans laquelle Arianespace est résolument engagée et cette démarche se révèle payante. On pourra le constater avec les annonces que nous ferons à Euroconsult. Pour Ariane 6, quelle version paraît vous convenir ? Stéphane Israël : Il faut se rendre à l’évidence : des évolutions importantes sont intervenues, depuis que s’est tenue en 2012 la Ministérielle de l’ESA à Naples . Il y a la propulsion électrique, le marché des petits satellites, avec une concurrence renforcée. Ces évolutions ont justifié les démarches pour une Ariane 6 différente de celle qui avait d’abord été envisagée et qui ne semble plus d’actualité. Dans ce contexte, Arianespace soutient la démarche de convergence menée par l’ESA avec l’industrie et les agences pour aboutir à la meilleure décision possible en décembre prochain à Luxembourg. La décision ultime sur Ariane 6 doit être prise dans un dialogue constructif entre l’ESA, les agences, les industriels et Arianespace, son exploitant. Sur le fond, nous pensons que la première urgence pour préserver les capacités industrielles de l’Europe et son autonomie d’accès à l’espace est de répondre à la concurrence accrue sur le marché commercial, qui représente dans la durée 75 % des lancements opérés par Arianespace. Et, dans ce but, nous pensons qu’un lanceur d’une capacité d’environ 8,5 t, pouvant lancer deux petits satellites à un prix compétitif, présenterait de nombreux avantages. Plus vite cette Ariane 6 sera disponible, mieux ce sera. 2.2. Tableau comparatif et instructif des plans de vols 2014 de SpaceX et d’Arianespace WEI n°75 2014-4 - 14 WALLONIE ESPACE INFOS n°75 juillet-août 2014 La comparaison des activités de lancements en 2014 pour SpaceX et Arianespace montre : - que le lanceur privé américain (Falcon 9 v.1.1) fait preuve d’une grande flexibilité pour les missions à accomplir à partir de Cape Canaveral (Complexe 40): sur GTO (Geostationary Transfer Orbit), en LEO (Low Earth Orbit) et vers l’ISS (International Space Station); - que le transporteur européen présente une offre diversifiée de services avec quatre lanceurs différents – depuis trois complexes spécifiques au CSG (Centre Spatial Guyanais) - pour mener à bien une grande variété de missions : sur GTO (Geostationary Transfer Orbit) avec Ariane 5 ECA, en LEO (Low Earth Orbit), SSO (Sun-Synchronous Orbit), et MEO (Medium Earth Orbit) avec Soyouz, vers l’ISS (International Space Station)avec Ariane 5 ES. SpaceX Arianespace Vols effectués - Le 6 janvier, Thaicom-6/Africom-1 (Thaïlande) lancé de Cape Canaveral en GTO - Le 18 avril, Dragon SpX-3 (CRS-3 de la NASA)envoyé de Cape Canaveral vers l’ISS - Le 14 juillet, 6 Orbcomm G2 (USA) placés en LEO depuis Cape Canaveral - Le 5 août, Asiasat-8 (Hong Kong) lancé de Cape Canaveral en GTO Vols effectués - Le 6 février, ABS-2 (Hong Kong) et AthenaFIDUS (France-Italie) satellisés par Ariane 5 ECA en GTO - Le 22 mars, Astra-5B (Luxembourg) et Amazonas-4A (Espagne) lancés par Ariane 5 ECA en GTO - Le 3 avril, Sentinel-1A (ESA/Commission européenne) satellisé par Soyouz/Fregat en SSO - Le 30 avril, le KazEOSat-1 (Kazakhstan) lancé par Vega en SSO - Le 10 juillet, 4 O3b (Jersey/Royaume-Uni) lancés par Soyouz/Fregat - Le 29 juillet, ATV-5 « Georges Lemaître » (ESA) expédié par Ariane 5 ES depuis le CSG vers l’ISS Vols planifiés Vols planifiés - Le 25 août, Asiasat-6/Thaicom-7 (Hong - Le 22 août, 2 Galileo FOC (ESA/Commission Kong/Thaïlande) en GTO depuis Cape Canaveral européenne) satellisés par Soyouz/Fregat en - Le 12 septembre, Dragon SpX-4 (CRS-4 de la MEO (orbite correcte non atteinte) NASA) de Cape Canaveral vers l’ISS - Le 11 septembre, Measat-3b/Jabiru-2 - En novembre, 11 Orbcomm G2 (USA) en LEO (Malaisie/Australie) et Optus-10 (Australie) depuis Cape Canaveral lancés par Ariane 5 ECA en GTO er - Le 1 décembre, Dragon SpX-5 (CRS-5 de la - Le 16 octobre, Intelsat 30/DLA-1 NASA) de Cape Canaveral vers l’ISS (USA/Luxembourg) et Arsat-1 (Argentine) satellisés par Ariane 5 ECA en GTO - Le 8 novembre, le planeur expérimental IXV (ESA) lancé sur une trajectoire suborbitale par Vega - En décembre, 2 Galileo FOC (ESA/Commission européenne) par Soyouz/Fregat en MEO (sans doute report en 2015) WEI n°75 2014-4 - 15 WALLONIE ESPACE INFOS n°75 juillet-août 2014 - En décembre, NBN Co-1A (Australie) et Gsat-16 (Inde) par Ariane 5 ECA en GTO (à confirmer) 2.3. Quel trouble-fête, ce SpaceX ! L’entreprise privée américaine bouscule les instances américaines et l’industrie européenne, obligées à se remettre en question(s). L’innovation ne serait-elle pas sacrifiée par la compétition ? SpaceX vient de fêter dix années d’activités dans le domaine des lanceurs spatiaux. Cette entreprise privée, que l’on doit à Elon Musk, un jeune businessman ayant réussi dans les affaires en informatique, a réussi en septembre 2008 sa première satellisation avec le petit lanceur Falcon 1 à 2 étages. Qui eût pu imaginer que SpaceX, avec son lanceur Falcon 9 ayant 9 propulseurs kérolox sur le 1er étage, serait en mesure de ravitailler l’ISS (International Space Station) avec une capsule récupérable Dragon, puis de placer des satellites en orbite de transfert géostationnaire ou de déployer des constellations de petits satellites ? Aujourd’hui, la société californienne de transport spatial défie l’US Air Force en revendiquant un rôle de concurrent dans l’attribution des contrats de lancements pour les satellites militaires. Le magazine américain Fortune lui a consacré un long article sous le titre : « An aggressive SpaceX put commercial space rivals on notice. » Il y est question de la pression que met SpaceX sur Arianespace et Airbus Defence & Space, respectivement l’opérateur et le producteur des lanceurs européens Ariane 5. Ces derniers mois, SpaceX s’est fixé comme objectif de rompre le monopole d’ULA (United Launch Alliance) de Boeing (Delta 4) et de Lockheed Martin (Atlas 5). Elle a décrié l’achat de propulseurs kérolox produits en Russie pour équiper le 1er étage du lanceur Atlas 5. Le climat de tension entre Washington et Moscou autour de la crise ukrainienne, qui n’est pas sans rappeler la période de guerre froide entre les USA et l’URSS, pousse à faire en sorte que la stratégie américaine ne soit point compromise par le manque d’indépendance technologique. Surtout dans le secteur sensible des systèmes de propulsion pour avoir accès à la dimension spatiale. SpaceX mise sur des propulseurs kérolox qui ne sont pas d’avant-garde, mais qui sont faciles à produire et qui sont robustes à l’utilisation… Elon Musk a préféré mise sur la rentabilité économique en sacrifiant l’innovation technologique. Bien lui en a pris. Il n’empêche qu’il croit au développement d’un étage réutilisable pour équiper son lanceur Falcon 9 v.1.1 présenté comme déjà économique ! Par ailleurs, l’Europe s’inquiète pour son leadership pour les lancements commerciaux de satellites, business convoité par SpaceX avec des services « low cost » qui sont compétitifs. Son lanceur Ariane 5-ECA a perdu des contrats pour des satellites géostationnaires de taille moyenne et à propulsion électrique. La contre-attaque de l’ESA, du CNES, d’Airbus Defence & Space et Safran/Snecma prend la forme du lanceur à haute performance Ariane 5-ME et du lanceur de nouvelle génération Ariane 6. Trois versions sont en cours d’évolution afin d’arriver à une solution de compromis pour le Conseil ESA au niveau ministériel, le 2 décembre, à Luxembourg. Ariane 5-ME et Ariane 6.2 : un scénario ESA pour Luxembourg ? WEI n°75 2014-4 - 16 WALLONIE ESPACE INFOS n°75 juillet-août 2014 On sait que le Conseil ESA de Luxembourg sera principalement axé sur l’avenir du transport spatial en Europe. A quel compromis peut-on s’attendre ? Ariane 5-ME (avec le propulseur ré-allumable Vinci) devrait avoir le feu vert comme lanceur lourd pour deux à trois satellites commerciaux de télécommunications et de télévision. Ariane 6.2 (avec l’étage ré-allumable Aestus) pourrait avoir la priorité pour remplacere le Soyouz russe en Guyane au début des 2020s. Le faux pas pour la satellisation des deux premiers Galileo FOC est mal perçu à la Commission européenne qui insiste sur sa préférence pour des lancements Ariane 5. Le climat de tension entre l’Union et la Russie au sujet de l’Ukraine qui est en train d’être dépecée par Moscou met à mal une coopération judicieuse en matière de lancements. L’analyste américain du business spatial NSR (Northern Sky Research) a publié un tableau comparatif des caractéristiques, performances et coûts de lancement des versions Ariane 6 PPH (proposition publique CNES-ESA) et Ariane 6.1 et 6.2 (proposition privée Airbus-Safran). On laisse à NSR la responsabilité des chiffres de rentabilité pour les trois versions d’Ariane 6. Ce lanceur de nouvelle génération, dans les années 2020, doit remplacer le Soyouz qui est fabriqué par le Centre Spatial Progress de Samara. On peut se demander combien ce Soyouz, dont la conception remonte aux années 50, restera en service aux côtés des lanceurs modulaire de la famille Angara, qui sont produits par le Centre Spatial Khrounichev de Moscou. Les jours de l’actuel Soyouz sont comptés… La desserte de l’ISS (International Space Station) assure sa pérennité jusqu’au début de la prochaine décennie. WEI n°75 2014-4 - 17 WALLONIE ESPACE INFOS n°75 juillet-août 2014 D’après NSR, c’est la version Ariane 6.1 qui paraît la plus économique comparée à l’actuelle Ariane 5-ECA. Elle offre l’intérêt de pouvoir être modulaire avec l’emploi possible de boosters moins importants et supplémentaires. A l’instar de la famille Ariane 4 de lanceurs « sur mesure » qui a fait d’Arianespace le leader mondial des mises en orbite de transfert géostationnaire. Coût du lancement : en millions de dollars Coût du kilogramme sur orbite : en milliers de dollars Un compromis « à l’européenne » ou jugement à la Salomon est-il en train de dessiner pour le futur lanceur de l’Europe, qui sera commercialisé par Arianespace ? On en saura plus à l’issue du Conseil préparatoire lanceurs de l’ESA qui aura lieu à Zurich, le 23 septembre prochain. Si la solution, qui réconcilie les objectifs politiques (défendus par l’ESA et le CNES) et les enjeux industriels (privilégiés par Airbus et Safran, et sans doute Avio Spazio), n’est trouvée pour Ariane 6, dit le lanceur européen de nouvelle génération, il faudra en faire l’impasse à la Ministérielle. Seul le budget d’Ariane 5-ME avec de sérieuses Programme bien embrouillé de lanceur européen de nouvelle génération avec cap sur deux Ariane 6 : modèle PPH qui serait un lanceur Vega évolué et modèle PHH qui serait un lanceur Ariane 5 dégradé ? WEI n°75 2014-4 - 18 WALLONIE ESPACE INFOS n°75 juillet-août 2014 2.4. SpaceX : plus que jamais cow-boy en mettant le cap sur Boca-Chica entre le Texas et le Mexique L’entreprise de transport spatial créée et dynamisée par le businessman Elon Musk ne veut plus dépendre des contraintes d’un complexe gouvernemental de lancements, sous contrôle de l’US Air Force. SpaceX était à la recherche d’un site pour y implanter un ensemble privé pour les vols sur orbite de ses Falcon 9. Après évaluation de plusieurs offres, elle a choisi de s’installer au Texas (où elle a déjà son centre d’essais), juste à la frontière avec le Mexique. Feu vert a été donné, tant au niveau fédéral que régional, pour le centre de lancements SpaceX sur la plage de Boca Chica, près de la cité de Brownsville, dans le Cameron County. Comme le montre la carte. Réutilisation du 1er étage (avec ses neuf propulseurs kérolox Merlin 1D) : comment le récupérer après avoir été lancé de Boca Chica sans passer par la hasardeuse chute en mer ? Pourquoi n’avoir cherché un site qui permettait un retour sur la terre ferme ? 2.5. Avio Spazio bientôt dans le giron de Finmeccanica : le gouvernement WEI n°75 2014-4 - 19 WALLONIE ESPACE INFOS n°75 juillet-août 2014 italien souhaite conserver le contrôle de son motoriste pour l’espace Pour cette rentrée, on devrait connaître le repreneur d’Avio Spazio, le motoriste italien d’Ariane 5 et de Vega. Airbus Defence & Space (France), Safran/SNECMA (France), ATK (USA) et Finmeccanica étaient sur les rangs pour l’acquisition de la branche moteurs-fusées d’Avio. Le gouvernement de Rome avec l’ASI (Agenzia Spaziale Italiana) privilégie la carte « à l’italienne ». Les tractations se sont poursuivies durant l’été. « On espère avoir connaissance de la solution en septembre », nous a confié Roberto Battiston, le nouveau président de l’ASI, lors du voyage au Centre spatial Guyanais pour le lancement de l’ATV « Georges Lemaître ». Avio Spazio constitue un acteur clef pour le lanceur Vega et son évolution, ainsi que pour les blocs propulsifs et des éléments de la propulsion cryogénique d’Ariane 5 (avec la turbopompe oxygène liquide des moteurs Vulcain et Vinci). Avec cette mainmise sur Avio, Finmeccanica devient un systémier complet pour l’espace, depuis les satellites (avec Thales Alenia Space en France, Italie, Belgique et Espagne) aux lanceurs (avec Avio Spazio). Il aura plus que jamais son mot à dire sur la scène de l’Europe spatiale aux côtés d’Airbus Defence & Space (en France, Allemagne, Royaume-Uni et Espagne) et OHB (en Allemagne, Italie, Belgique et au Luxembourg) 2.6. La Chine spatiale au ralenti : dans l’attente des lanceurs de nouvelle génération, qui décolleront d’un tout nouveau cosmodrome Et de trois - seulement, soit autant qu’en Inde - jusqu’en août 2014 ! Les lancements chinois de satellites se font cette année très rares. Sans doute la seconde moitié de l’année sera marquée par de nouvelles missions. En attendant, on ne peut que constater que la Chine de l’espace vit au ralenti… Trois lancements de satellites en huit mois. 2014 s’annonce comme une année moins active pour la Chine spatiale. Il est vrai que 2015 doit être celle de la mise en œuvre du Wenchang Space Launch Center sur l’île de Hainan avec l’avènement des lanceurs chinois de nouvelle génération, qui emploient des ergols écologiquement « propres ». Le CZ-7/Longue Marche 7 doit l’an prochain inaugurer le nouveau complexe de lancements qui est appelé à devenir le plus important de la Chine. Celle-ci compte déjà trois autres sites de lancements : Jiuquan, Xichang et Taiyuan, dont l’activité a fort diminué ces derniers mois. 2.7. Nouveaux petits venus aux Etats-Unis pour le transport spatial: GOlauncher, Virgin Galactic LauncherOne, Firefly Space Systems, MISHAAL Aerospace, Rocket Lab Les Américains ne manquent pas d’initiatives pour avoir accès au nouveau monde de l’espace. La réussite d’Elon Musk avec SpaceX, fait des émules aux Etats-Unis. Or, SpaceX, en arrêtant son programme de petit lanceur Falcon 1e, a laissé le champ libre à l’avènement de micro-lanceurs légers, qui soient peu coûteux et faciles à mettre en œuvre. Des PME prennent forme, avec l’objectif d’imiter SpaceX sur le marché des micro- et nano-satellites : ce sont Generation Orbit (GO) Launch Services en Géorgie, Virgin Galactic LauncherOne en Californie, One Firefly Space Systems en Californie, WEI n°75 2014-4 - 20 WALLONIE ESPACE INFOS n°75 juillet-août 2014 Rocket Lab en Californie et Nouvelle Zélande, Mishaal Aerospace en Floride. Points communs entre les trois dernières sociétés : elles mettent en œuvre des lanceurs à partir d’infrastructures terrestres et elles font appel à des structures en matériaux composites et à la propulsion liquide, comme le montre le tableau ci-dessous. A noter que Firefly Space Systems a ses bureaux non loin du siège administratif et technique de SpaceX, que son personnel est fait d’ingénieurs et techniciens qui ont une solide expertise puisqu’ils ont travaillé chez SpaceX, Blue Origin et Virgin Galactic. Rocket Lab Ltd intéresse le gouvernement néo-zélandais pour des lancements spatiaux depuis son territoire. Mishaal Aerospace est une PME fondée en 2010 et dirigée par une femme ingénieur, Mishaal Ashmimry, qui s’est entourée de spécialistes pour les systèmes de propulsion hybride. Generation Orbit Launch Services a été sélectionnée par la NASA, dans le cadre d’un contrat NEXT (NASA’s Enabling eXploration & Technology) pour démontrer le lancement bon marché d’un groupe de trois Triple Cubesats. GOLauncher s’envole en étant accroché sous le fuselage d’un avion Gulfstream G-III, afin d’être largué à l’altitude de 12.000 m et à la vitesse de Mach 0.7. Il est proposé en deux versions : la 1 à un étage à propulsion hybride pour des vols suborbitaux jusqu’à 300 km d’altitude ; la 2 à deux étages pour satelliser jusqu’à 40 kg (notamment des Cubesats) à quelque 500 km. GOLauncher, dont la première mission orbitale est annoncée pour 2016, sera exploité à partir du Cecil Spaceport de Jacksonville en Floride. Par ailleurs, avec son projet LauncherOne de lanceur largué de son avion en matériaux composites WK2 (WhiteKnight Two), Virgin Galactic veut dès 2016 satelliser quelque 225 kg en orbite basse. Cette fusée ailée a deux étages qui sont propulsés par des Newton, moteurs kérolox que Virgin Galactic a conçus et est en train de mettre au point. Elle cherche à faire oublier les déboires et retards de son offre du tourisme suborbital avec le planeur-fusée SpaceShipTwo (SS2) qui est propulsé par un moteur hybride de Sierra Nevada Corp. La mise au point de ce propulseur s’avère plus laborieuse que prévu. Les prochaines semaines devraient nous fixer sur la qualité de fonctionnement, la fiabilité et les performances avec la reprise des vols propulsés du SS2 pour gagner des altitudes de plus en plus élevées jusqu’à 100 km… Tableau comparatif des petits systèmes US lancés à partir du sol LANCEUR FIREFLY ALPHA ELECTRON M-OV Pays Maître d’œuvre/opérateur Nombre d’étages (propergols) Performances en LEO Propulseur 1er étage (poussée) Propulseur 2nd étage (poussée) USA Firefly Space Systems 2 étages (méthane/oxygène) Jusqu’à 400 kg FRE-2 pressurisé (400.3 kN) FRE-1 pressurisé (44.5 kN) USA + Nouvelle Zélande Rocket Lab Ltd 3 étages (2 kérolox + 1 solide) Jusqu’à 120 kg 9 Rutherford (120-150 kN) 1 Rutherford (18 kN) USA Mishaal Aerospace 2 étages + 4 boosters (propulsion hybride) Jusqu’à 450 kg Propulseur hybride (?) Propulseur hybride (?) WEI n°75 2014-4 - 21 WALLONIE ESPACE INFOS n°75 juillet-août 2014 Hauteur/Diamètre Masse au décollage Site de lancements Particularité technologique ?/1.8 m 18 m/1 m 14,6 m/1.2 m ? 10.5 t ? A choisir aux Etats-Unis En Nouvelle Zélande Aux Etats-Unis (Floride ?) Propulseurs de type Micro-propulseurs Propulsion hybride en Aerospike Rutherford développement FRE : Firefly Rocket Engine M-OV : Mishaal Orbital Vehicle (dérivé du M-SV/Mishaal Suborbital Vehicle) 2.8. Vus à ILA 2014 : systèmes extrêmes de l’Allemagne du transport spatial L’ILA 2014 de Berlin donne l’occasion d’apprécier les activités d’étudiants et de chercheurs sur des projets innovants de systèmes spatiaux. Au détour des stands, nous avons découvert deux concepts faisant preuve de beaucoup de créativité. - La TU Berlin ou Polytechnique de Berlin présentait la petite fusée bi-étage DECAN (Deutsche CanSat-Höhenrakete) qui permet d’envoyer une charge de quelque 150 kg à quelque 10 km d’altitude. Elle est développée par l’Institut für Luft- und Raumfahrt) dans le cadre du programme R & D STERN (Studentische Experimentalraketen) du DLR, le Centre aérospatial allemand. Son originalité réside dans la combinaison de deux étages très différents. Le 1er consiste en une fusée à eau sous pression, qui est une spécialité que l’on maîtrise depuis des années à la TU Berlin. Le 2ème est formé d’une nouvelle fusée-sonde à propulsion hybride de 2,9 m et de 22,6 kg qui doit atteindre seule l’altitude de 6,5 km. Son propulseur développe une poussée de 3 kN durant près de 7 s. Les étudiants en maîtrise ont mis au point le moteur ainsi que l’électronique de bord. Le premier essai en vol de la fusée DECAN doit avoir lieu de l’Esrange de Kiruna (Suède) en 2015. A bord se trouvera une micro-caméra haute définition. L’étape à venir est la qualification de la fusée hybride. - L’équipe SART (Systemanalyse Raumtransport) du DLR exposait sous forme de maquette le résultat de son étude technique SpaceLiner 7 pour le transport de passagers sur quelque 18.000 km. Ce travail technologique en cours au DLR depuis 2005 porte sur un transporteur hypersonique dans la droite ligne du système bi-étage Sänger dont l’Allemagne étudie des concepts depuis la fin der Seconde Guerre. Le SpaceLiner 7, destiné aux voyages intercontinentaux pour 50 à 100 personnes, se compose de deux éléments à aile delta, qui sont propulsés par des propulseurs cryogéniques de 1.830 kN et 1.961 kN. A l’instar du Space Shuttle de la NASA, l’ensemble de 1.840 t décollera à la verticale, tandis que les deux parties reviendront automatiquement au sol en planant. L’étage « booster » d’une masse de 1.460 t, d’une longueur de 83,5 m pour une envergure de 37,5 m, sera propulsé par 9 propulseurs (à la manière du 1er étage du Falcon 9 V1.1) jusqu’à la vitesse de 3.7 km/s (13.300 km/h). L’étage « passenger » d’une masse de 380 t, ayant une longueur de 65 m et 33 m d’envergure, atteindra avec deux propulseurs la vitesse de 7 km/s (25.200 km/h) pour monter à 80 km d’altitude et franchir près de 18.000 km. Le vol propulsé durera à peine 8 minutes pour atteindre Mach 24. Les auteurs de l’étude annoncent que les WEI n°75 2014-4 - 22 WALLONIE ESPACE INFOS n°75 juillet-août 2014 passagers du SpaceLiner pourront de l’Europe rejoindre l’Australie en une heure et demie ou la Californie en à peine1 heure ! 2.9. Mythe du lanceur réutilisable : un défi bientôt relevé aux Etats-Unis ? Verra-t-on un jour un système complètement réutilisable effectuer des aller-retours dans l’espace ? Des entreprises privées annoncent leur volonté de relever les défis qui jalonnent le développement d’un véhicule qui soit moins coûteux que le Space Shuttle conçu dans les années 70 ? Ce système de la NASA, en grande partie réutilisable, devait permettre un accès « low cost » sur orbite. Mais sa mise en œuvre, avec des astronautes à bord, s’est révélée plus complexe et fort coûteuse. Le transport spatial est en quête d’idées innovantes en vue d’un lanceur dont les éléments reviennent au sol afin de pouvoir être remis en état en vue d’un autre vol spatial. Deux entreprises privées en Californie veulent faire reculer une frontière en lançant dans le développement d’étages de fusées qui peuvent revenir au sol sans subir trop de dommages… afin de pouvoir remis en état rapidement. On les doit à deux milliardaires de la bulle informatique : Elon Musk avec SpaceX, Jef Bezos avec Blue Origin. Point commun : ils travaillent au Texas sur des systèmes qui permettent d’assurer le retour de fusées en bon état au sol. Après l’avoir éprouvée de façon spectaculaire avec le Falcon Grasshopper (Sauterelle) sur son site d’essais de McGregor (Texas), SpaceX a testé à deux reprises la procédure de l’arrivée « en douceur » dans l’Océan Atlantique. L’équipe d’Elon Musk en a conclu que l’atterrissage d’un étage pour une réutilisation aurait lieu dans les mois à venir. Wait & see. Mais dans le transport spatial, on n’est jamais à l’abri d’une mauvaise surprise : le 22 août, le démonstrateur Falcon a connu une anomalie au niveau de son pilotage et il a fallu le détruire en vol au-dessus du site d’essais de McGregor (Texas). Comme chacun sait, on ne fait pas d’omelette, sans… De son côté, Blue Origin, dans un certain secret, poursuit le développement, plus difficile et plus coûteux que prévu, de son vaisseau réutilisable New Shepard. Ce VTVL (Vertical Takeoff & Vertical Landing), d’allure imposante - 5 m de diamètre pour une hauteur de 15 m – est propulsé par trois moteurs cryogéniques BE-3 (chacun d’une poussée de 445 kN) pour emmener 200 kg ou un équipage de trois personnes pour un aller-retour à plus de 100 km d’altitude. Sa capsule habitable est prévue pour voler sur orbite grâce un lanceur à deux étages qui doivent être récupérés. Mais peu d’informations ont à ce jour filtré sur les technologies mises en œuvre et sur leur état de développement. On devrait en savoir en 2015 avec l’annonce d’une campagne « de dizaines de vols suborbitaux expérimentaux, qui seront suivis par l’essai d’un booster orbiter ». Entretemps, Blue Origin - dont l’établissement est voisin de Boeing à Seattle - s’est rapproché du constructeur d’avions dans un partenariat pour le programme XS1 de la DARPA (U.S. Defense Advanced Research Projects Agency). Voir ci-dessous. Qu’en est-il des sommes (connues) qui ont été investies pour développer des systèmes réutilisables d’accès à l’espace ? On estime que SpaceX a dépensé quelque $ 1,5 milliard (1,15 milliard €) dans les technologies de Falcon 1 et des Falcon 9 (avec les Dragon ?). Blue Origin aurait déjà misé un $ demi milliard (375 millions €) - difficile WEI n°75 2014-4 - 23 WALLONIE ESPACE INFOS n°75 juillet-août 2014 à vérifier - dans la réalisation de son vaisseau suborbital et de son lanceur orbital, qui doivent prendre leur envol… avec succès. Ce sont en tout plus de $ 2 milliards (1,5 milliard €) d’argent privé qui ont été engagés dans une révolution du transport spatial. 2.10. Projet technologique XS-1 pour un 1er vol en 2018 : la relance DARPA du lanceur « low cost » réutilisable dans l’industrie aérospatiale américaine Verra-t-on un jour un système complètement réutilisable effectuer des aller-retours dans l’espace ? Des entreprises privées annoncent leur volonté de relever les défis qui jalonnent le développement d’un véhicule qui soit moins coûteux que le Space Shuttle conçu dans les années 70 ? Le transport spatial est en quête d’idées innovantes en vue d’un lanceur dont les éléments reviennent au sol pour être remis en état en vue d’un autre vol sur orbite. L’organisme public DARPA, fer de lance pour les nouveautés technologiques au Département de la Défense, s’intéresse depuis belle lurette au lanceur réutilisable. Initiative la plus récente : la DARPA a lancé un appel d’offres à l’industrie américaine pour le développement du planeur orbital XS-1 pour un premier vol dès 2018… Cet avion spatial réutilisable devrait être en mesure d’effectuer 10 vols en dix jours ! Credit: DARPA WEI n°75 2014-4 - 24 WALLONIE ESPACE INFOS n°75 juillet-août 2014 Credit: DARPA Credit: DARPA WEI n°75 2014-4 - 25 WALLONIE ESPACE INFOS n°75 juillet-août 2014 Trois teams industriels avec des concepts XS-1 ont été sélectionnés par la DARPA comme elle l’a annoncé le 15 juillet: il s’agit des partenariats Boeing-Blue Origin (voici l’entreprise de Jeff Bezos qui sort de l’ombre!), Masten Space Systems-XCOR Aerospace (qui développe le Lynx MkIII), ainsi que Northrop Grumman-Virgin Galactic (qui prépare le système WK2-SS2 pour des vols suborbitaux et qui propose le lanceur LauncherOne). A coup sûr, dans les mois à venir, on reparlera d’un système réutilisable de transport sur orbite ! En attendant, voici des concepts ainsi qu’une feuille de route de la DARPA. 2.11. Course à l’espace en Amérique Latine : qui, de l’Argentine ou du Brésil, sera la première nation à réussir la mise sur orbite d’un satellite ? Avec la fusée VEx1b, premier pas argentin vers un lanceur national… Alors que le Brésil mise sur la propulsion solide pour son lanceur national de satellites, l’Argentine développe des propulseurs à liquides pour son accès à l’orbite avec Tronador II. Ce 15 août, elle a réussi l’essai en vol du prototype d’une fusée à propulsion liquide depuis la base de Las Pipinas, dans le Punta Indio (province de Buenos Aires). VEX1b (Véhicule Expérimental) a une hauteur de 14,5 mètres et une masse de près de 3 tonnes au décollage : il simule l’étage pressurisé du lanceur Tronador II avec son propulseur hypergolique (MMH-monométhylhydrazine/tétroxyde d’azote + acide nitrique), a fonctionné pendant 27 secondes pour atteindre quelque 2.200 m d’altitude. Ce résultat assez modeste est le premier pas de la CONAE (Comision Nacional de Actividades Espaciales) dans son programme ambitieux de développement du lanceur WEI n°75 2014-4 - 26 WALLONIE ESPACE INFOS n°75 juillet-août 2014 Tronador II. Cet objectif sera-t-il atteint à la fin de cette décennie ? Pour les ingénieurs et techniciens argentins, au sein de l’entreprise publique Y-TEC (Technologia) qui est détenue par la YPF et le CONICET (Consejo Nacional de Investigaciones y Tecnicas) -, il reste en effet un long chemin à parcourir dans la maîtrise des technologies en matière de propulsion, structures, guidage, logiciel de bord… Mais la CONAE – prestige national oblige - est bien décidée à maîtriser l’accès à l’espace pour ses satellites à venir ! A ce jour, aucun pays latino-américain n’a réussi à placer un satellite avec ses propres moyens de lancement. Deux Etats ont entrepris des programmes de fusées de plus en plus performantes : ce sont le Brésil et l’Argentine. Et entre Buenos Aires et Brasilia, la course est lancée pour atteindre l’orbite terrestre. Qui, du Brésil ou de l’Argentine, sera la première nation à satelliser un objet dans l’espace ? Certes, le continent sudaméricain sert depuis décembre 1979 à la mise sur orbite de satellites : c’est du Département français de Guyane, précisément au Centre Spatial Guyanais de Kourou, que s’envolent les lanceurs européens Ariane et Vega, ainsi que le Soyouz russe. Le Brésil et l’Argentine produisent déjà leurs propres satellites, principalement pour des applications sur orbite, à savoir les télécommunications et la télédétection. Le Vénézuela et la Bolivie(en coopération avec la Chine), le Chili comme le Mexique se dotent de la capacité de réaliser de petits satellites. L’un d’entre eux réussira-t-il à lancer ses satellites de façon opérationnelle dès 2020 ? Le gouvernement de Cristina Fernandez Kirchner (Argentine) est bien décidé de relever le défi, tout en finançant la réalisation chez Invap à Barriloche des satellites ArSat (communications) et Saocom (observations radar), de l’autonomie pour l’accès à l’espace. Le Y-TEC (Technologia) et l’industrie argentine sont partie prenante dans le programme Tronador II de la CONAE. Les essais des étages du lanceur argentin – six prototypes VEX sont à tester en 2014-15 - se déroulent sur une base militaire près du village de Pipinas (156 kilomètres au sud de Buenos Aires). Le VEx5, qui est en préparation, doit tester en 2015 le propulseur du 1er étage de Tronador II, ainsi que la séparation des 1er et 2nd étages. Le lanceur complet avec ses deux étages doit décoller depuis un complexe de lancements de satellites sur la base de Belgrano près de la ville de Bahía Blanca (situé à environ 690 kilomètres au sud de la capitale de l'Argentine), sur la côte de l’Océan Atlantique. Dans le programme Tronador II, le gouvernement de Buenos Aires entend faire de l’Argentine un Etat souverain pour son accès à la dimension spatiale. Il a décidé d’investir entre 2014 et 2016 quelque $ 335 millions (250 millions €), dont 9,2 (6,9) pour le programme VEx. Celui-ci doit comprendre 6 à 8 vols d’essais avant de passer à un lancement, prévu en 2016, de démonstrateur de lancement sur orbite. Le Tronador II qui sera capable de satelliser jusqu’à 250 kg est un lanceur à 2 étages : - le premier est propulsé par trois moteurs-fusées kérolox (kérozène/oxygène liquide) de conception et fabrication nationales qui développent ensemble une poussée de 880 kN (295 kN par propulseur) ; WEI n°75 2014-4 - 27 WALLONIE ESPACE INFOS n°75 juillet-août 2014 - le second (étage sous pression) a un propulseur hypergolique fonctionnant au MMHmonométhylhydrazine et au tétroxyde d’azote + acide nitrique pour produire une poussée de 19 à 54 kN dans le vide. Ainsi en 2016, l’Argentine compte bien avec le succès de Tronador II - que l’on décrit de fabrication nationale à 100 % ! - entrer dans le club fermé des puissances dites spatiales (celles qui ont démontré leur capacité de lancer des satellites avec leurs moyens propres), à savoir l’URSS/Russie, les USA, la France, le Japon, la Chine, le Royaume-Uni (1 satellisation sans lendemains depuis Woomera en Australie), l’Inde, Israël, l’Iran, la Corée du Nord, puis la Corée du Sud (avec un lanceur russo-coréen). Sans attendre la réussite du programme Tronador II, la CONAE développe une vision à long terme, puisqu’elle travaille sur le lanceur amélioré Tronador III qui pourra satelliser jusqu’à 1 t en orbite héliosynchrone. De quoi assurer à l’Argentine l’autonomie pour les lancements de ses satellites d’observation optique et radar. Un budget de 6.593 millions de pesos (quelque 595 millions €) est prévu de 2012 à 2015 par Buenos Aires pour que l’Argentine soit autonome pour les lanceurs de ses satellites d’observation. Pour l’heure, la nation doit affronter une grave crise financière – avec des tensions avec les institutions bancaires - à cause de sa dette sur le plan international. 3. Télédétection/GMES WEI n°75 2014-4 - 28 WALLONIE ESPACE INFOS n°75 juillet-août 2014 3.1. Satellites d’observations dans le monde : et la prolifération continue… Ce ne sont plus seulement les Etats-Unis, la Russie, l’Europe (France, Allemagne, Italie, Espagne, Royaume-Uni), le Japon, la Chine, l’Inde, Israel la Corée du Sud qui se dotent de satellites de télédétection pour mieux voir ce qui se passe à la surface terrestre. La liste des Etats qui mettent déjà en œuvre leurs satellites d’observation et qui projettent d’en acquérir un à des fins nationales ne cesse de s’allonger. - Dans l’Est de l’Europe, le Bélarus, la Turquie, le Kazakhstan et l’Ukraine disposent de leur propre capacité d’observer depuis l’espace. L’Azerbaidjan projette d’avoir le sien dans un avenir proche. - Au Moyen Orient, l’Arabie Séoudite et les Emirats (avec Dubaï) se dotent de la technologie pour développer des satellites de télédétection. - En Afrique, l’Algérie, le Nigéria, l’Egypte ont recours à des observateurs sur orbite. Le Maroc et l’Afrique du Sud en ont déjà expérimenté et s’intéressent à des satellites plus performants (résolution plus élevée). - En Asie, la Thailande, Singapour, l’Indonésie, la Malaisie, le Vietnam exploitent leurs propres systèmes de télédétection spatiale. Le Pakistan et le Sri Lanka se préparent à avoir le leur en propre. - En Amérique latine, le Brésil, l’Argentine, le Vénézuela, le Chili possèdent leurs propres yeux dans l’espace. Le Pérou, la Bolivie et la Colombie préparent des plans pour des satellites d’observation. Ajoutez à ces missions et projets nationaux de satellites d’observation le déploiement de constellations comprenant des dizaines de satellites pour une couverture en continu de l’ensemble du globe terrestre : Skysat/Google, OmniEarth, Perseus, PlanetLabs, Satellogic... 3.2. Financement du Sentinel-6, alias Cryosat-Jason-4 : appel aux contributions nationales à la Ministérielle de Luxembourg Le Conseil ESA au niveau ministériel, qui se tiendra le 2 décembre à Luxembourg, n’aura pas que les nouveaux lanceurs pour le futur d’Arianespace. Outre le rôle à venir de l’Europe dans l’exploitation de l’ISS (jusqu’en 2020 - il est question de jouer les prolongations jusqu’en 2024), ainsi que des financements supplémentaires du programme ExoMars et du SM/Service Module du PMCV Orion de la NASA, il abordera la finalisation du budget de Sentinel-6, alias Cryosat/Jason-4. Sentinel-6, dont le financement n’atteint pas les 80 %, fera désormais partie du programme Copernicus de la Commission européenne, qui est destiné à la surveillance opérationnelle du globe pour l’environnement et la sécurité. C’est ce que nous a confirmé Volker Liebig, Directeur ESA des Observations de la Terre, lors de l’événement historique de l’ancrage de Rosetta autour du noyau d’une comète. 4. Télécommunications/télévision 4.1. PPP entre ESA, Luxspace et exactEarth pour démarrer des services WEI n°75 2014-4 - 29 WALLONIE ESPACE INFOS n°75 juillet-août 2014 SAT-AIS avec des micro-satellites « made in Luxembourg» Au Salon de Farnborough 2014, le 15 juillet, l’ESA a signé les contrats SAT-AIS pour deux microsatellites avec Luxspace (maître d’œuvre) au Luxembourg et avec exactEarth (opérateur) au Canada. Il s’agit d’un PPP (Partenariat Public-Privé) entre l’ESA, Luxspace et exactEarth (ComDev) pour la mise en œuvre de premiers éléments d’une constellation SAT-AIS destinée à la collecte et la localisation des signaux AIS (Automated Identification System) pour l’identification des navires et la gestion du trafic maritime. Les deux premiers micro-satellites de 100 kg seront lancés en 2018 et en 2010. Jochen Harms, le directeur de Luxspace, n’était pas peu fier d’annoncer : « Ce contrat de maîtrise d’œuvre est un nouveau pas dans le développement de notre société comme intégrateur d’un système spatial complet. » En parallèle, l’ESA intensifie sa coopération avec Norsk Romsenter en Norvège dans le cadre de la mission Norsat-1 d’un petit satellite équipé d’une charge utile de réception AIS. 4.2. Système NexStar de l’opérateur privé indien : il passe commande de deux petits satellites « tout électrique » à Dauria Aerospace Le Salon de Farnborough 2014, qui est à orientation spatiale grâce à l’ESA, l’UK Space Agency et l’industrie britannique des satellites (principalement SSTL/Surrey Satellite Technology Ltd), a été marqué par la signature du contrat de deux satellites de petite taille (moins d’1 t en GEO, chacun avec 16 répéteurs en bande Ku) entre l’opérateur indien Aniara et le constructeur russe Dauria Aerospace qui étaient jusque là inconnus pour la mise en œuvre de systèmes en orbite géostationnaire. L’entrepreneur Dauria Aerospace, nouveau venu dans le business des petits satellites avec l’appui de Roscosmos -, a son siège à Munich et son infrastructure technique dans la banlieue de Moscou. Il se positionne comme concurrent de SSTL et multiplie les partenariats en Europe (avec la société espagnole Elecnor Deimos entre autres). QinetiQ Space est en discussion avec Dauria Aerospace pour une participation à la plate-forme du comsat « tout électrique ». Frank Preudhomme, son directeur commercial, se trouvait sur la photo des officiels - on pouvait voir un représentant de SSTL ! - pour la signature du contrat Dauria-Aniara. Aniara, avec Aniara Spacecom basé à Princeton (USA) et Aniara Communications Private à Bangalore (Inde), exploite depuis 2001 des services numériques avec de la capacité en bande C sur l’ensemble du continent asiatique (avec les satellites Palapa-D de l’Indonésie et trois Chinasat), ainsi qu’en bande Ku pour l’Inde (avec Chinasat-11 à 98.2°Est). Aniara veut déployer ses propres satellites NexStar en bande Ku en faisant appel à la génération des comsats « tout électrique ». Il a passé commande à Dauria Aerospace, à la tête d’un consortium européen, de deux satellites NexStar qui doivent être lancés en 2017 et qui pourraient l’être par un GSLV MkII indien. Le système NexStar est conçu pour une couverture « low cost » de l’Asie, du Moyen-Orient et de l’Afrique. Le fonds russe d’investissements EXIAR (Export Insurance Agency of Russia) doit contribuer à son financement. Mais pas la moindre indication sur les positions géostationnaires, pas plus que sur le montant à investir. WEI n°75 2014-4 - 30 WALLONIE ESPACE INFOS n°75 juillet-août 2014 5. Navigation/Galileo Galileo FOC : anomalie Fregat pour la mauvaise mise en orbite des deux premiers satellites opérationnels de la constellation Le 22 août – après un report de 24 heures dû au mauvais temps à Kourou -, à l’issue du vol propulsé du 9ème lanceur russe Soyouz depuis le Centre spatial Guyanais, alias le Port Spatial de l’Europe, on croyait à un nouveau succès pour cette vénérable fusée qui date des années 50. Mais après les discours et messages de félicitations mutuelles devant une assistance heureuse, il a fallu se rendre à l’évidence : les deux premiers Galileo FOC, que la Commission Européenne qui en a la propriété a baptisés Doresa et Milana, n’avaient pas été satellisés sur la trajectoire prévue. Une anomalie dans le fonctionnement lors de son 2ème allumage du 4ème étage dit Fregat s’est traduite par un mauvais départ pour le système opérationnel Galileo de navigation globale, le premier qui soit d’initiative et à gestion civiles. Une commission d’enquête, indépendante d’Arianespace responsable du lancement Soyouz, est mise en place pour diagnostiquer la cause de la panne en vol. Cet étage supérieur, qui peut être allumé une vingtaine de fois, est réalisé à Moscou par NPO Lavochkin, fleuron de l’industrie spatiale russe, puisque l’entreprise publique a développé des sondes qui sont allées sur la Lune (pour y déposer des rovers et en ramener des échantillons), sur Vénus et sur Mars -Le propulseur du Frégat aurait fonctionné de façon nominale, mais en s’orientant de façon incorrecte. Comme la phase de propulsion s’était déroulée de façon correcte, on a cru dans l’immédiat à un succès lorsque les satellites ont été largués… L'inclinaison est de 49.8 degrés au lieu des 55 visés... Difficile de changer de plan orbital et de compenser les 400 à 600 m/s manquants en employant les réserves en carburant qui sont disponibles de chaque Galileo FOC produit par OHB et SSTL. Certains pensent que le report de 24 heures - ce qui est inhabituel pour le lanceur Soyouz, qui nous a habitués à une grande ponctualité – pourrait être à l’origine de cette orientation erronée. L’étage se guide de façon programmée en se positionnant sur le firmament. Le logiciel du Fregat est développé par l’Academician Pilyugin Center (Academician Pilyugin Scientific-production Center of Automatics & InstrumentMaking) de Moscou. Sans doute la reprogrammation du comportement de l’étage russe aurait-elle dû s’imposer… Ce qui aurait sans doute pris du temps dans les préparatifs pour une nouvelle tentative de lancement. Petite cause, grands effets. Certains responsables doivent s’en mordre les doigts, devant ce faux pas du 9ème Soyouz guyanais qui retarde le déploiement des 22 satellites opérationnels réalisés par le tandem OHB-SSTL (OHB pour l’intégration et le bus, SSTL pour la charge utile). Ce sont les Américains, avec le réseau de surveillance spatiale du Department of Defense, qui furent les premiers à s’être rendu compte de l’orbite incorrecte des deux Galileo FOC. Parmi eux, l’astronome Jonathan McDowell, qui tient à jour le Jonathan’s Space Report, très détaillé et précis, sur base des données du réseau américain de surveillance WEI n°75 2014-4 - 31 WALLONIE ESPACE INFOS n°75 juillet-août 2014 de l’espace. Force est de constater que l’Europe ne dispose pas (encore) d’une telle capacité ! Doresa (FOC FM-01) et Milan (FOC FM-02) : inutilisables pour la constellation, mais utiles pour tester sur orbite la plate-forme OHB avec la charge utile SSTL Placés sur une orbite elliptique entre 13.000 et 27.000 km, avec une inclinaison de 49,8 degrés, les deux premiers satellites de la série Galileo FOC ne pourront pas servir dans le cadre de la constellation opérationnelle Galileo. Mais ce seront de précieux outils pour mettre à l’épreuve de l’espace les systèmes de la plate-forme OHB et de la charge utile SSTL (avec les horloges atomiques au rubidium et maser hydrogène passif. Le Centre ESA de Redu (province de Luxembourg), avec l’équipe de RSS (Redu Space Services) va - comme il est chargé de le faire pour chaque satellite Galileo - procéder à une campagne d’essais sur orbite (IOT) sur les deux satellites pour bien cerner leur comportement et leurs performances autour de la Terre. A noter que l’industrie spatiale wallonne est concernée par les Galileo FOC : avec Thales Alenia Space Belgium pour l’alimentation électrique, avec Spacebel pour le logiciel embarqué de traitement des données. Les systèmes concurrents du Galileo européen, qui sont le GPS américain, le GLONASS russe et le Beidou chinois, sont à vocation militaire, contrôlés par les autorités de défense. L’implication d’une Europe spatiale ambitieuse dans la mise en œuvre de sa constellation non militarisée Galileo est une priorité d’ordre stratégique pour son rôle économique et son futur technologique. Les instances européennes ont bien compris que le géo-positionnement par satellites est devenu, grâce aux applications GPS, un outil de la vie de demain. Se repérer en se référant au temps est devenu aussi indispensable que l’accès à l’eau, l’emploi de l’électricité, le haut débit pour être connecté partout dans le monde. Des chaînes radio et TV m’ont interviewé le samedi 23 août sur ce nouveau contretemps dans le calendrier du déploiement des satellites Galileo. Etant donné que les explications données se faisaient sur le vif et dans un temps limité, voici les précisions qu’il conviendrait de donner sur ce malheureux vol VS 09 (Galileo FOC M1, Sat 5-6) : - En ce qui concerne la qualité et la fiabilité des systèmes produits aujourd'hui par l'industrie spatiale russe (il est bien loin le temps de l’appareil militaro-industriel qui avait tous les moyens avec le régime soviétique), il faut constater que ses lanceurs connaissent quelques ennuis à répétition, comme ceux du Proton qui n'a plus volé depuis le 15 mai... Le plus puissant des lanceurs russes, qui est commercialisé par ILS (International Launch Services) comme l’un des rivaux les plus sérieux d’Ariane 5, n’a pu remplir sa mission suite à la défaillance de son 3ème étage qui était réputé fiable. Evidemment le Soyouz, ce n’est pas le Proton : il affiche au compteur des lancements orbitaux le chiffre 1769 (d’après le site Kosmonavtika de Nicolas Pillet), dont une quarantaine d’échecs. Il faut préciser que l'industrie européenne n'était nullement incriminée dans ce lancement acheté à la Russie pour un vol depuis la Guyane. Le seul WEI n°75 2014-4 - 32 WALLONIE ESPACE INFOS n°75 juillet-août 2014 équipement à bord « made in Europe » est de fabrication belge : c’est le KSE (Kit de Sauvegarde Européen) qui est fourni par Thales Alenia Space Belgium (ETCA) au Centre Progress de Samara qui produit le Soyouz. Le lanceur Soyouz a un beau palmarès et qu'il sert aux vols habités depuis Baïkonour, et ce, depuis 1961. C’est un lanceur qui est acheté par Arianespace à la Russie, via l'agence spatiale russe Roscosmos. Du personnel russe se trouve d’ailleurs en permanence "au bagne" de Guyane pour les lancements Soyouz depuis ELS (Ensemble de Lancements Soyouz) entre Kourou et Sinnamary. Seul un nombre limité d'ingénieurs et techniciens européens, triés sur le volet, peuvent surveiller l’état des préparatifs. Même le carburant (avec du kérozène aux additifs dont la Russie a le secrets) est amené par bateau de Russie, via Saint Pétersbourg, en même temps que les éléments du lanceur. C'était le 9ème vol depuis le port spatial de l'Europe et que jusqu'ici tous les lancements s'étaient admirablement passés. Les quatre Galileo IOV avaient été lancées avec succès par paires par deux Soyouz, dès octobre 2011. A ce moment, des voix s'étaient élevées du côté européen pour déplorer que les satellites de navigation, outil stratégique de la Commission, aient eu recours à des lanceurs de Russie... qui développe son propre système de navigation par satellites, à savoir GLONASS. Et il est vrai que l'industrie européenne des lanceurs - Airbus Defence & Space, Safran) n'ont jamais vu d'un bon œil la présence du Soyouz en Guyane, considéré comme un intrus à quelque 10 km des Ensembles de Lancements Ariane 5 et Vega. - La constellation doit comprendre jusqu'à 32 satellites dont 4 en réserve. On a 4 IOV (In Orbit Validation) déjà en orbite, mais les 2 FOC (Full Operational Capability) placés le 22 août sur une mauvaise orbite ne sont pas utilisables pour faire du positionnement. Comme ils sont d’une autre famille que les IOV - ils utilisent une autre plate-forme, mais les horloges atomiques à bord sont du même type - serviront de bancs d'essais pour les 20 autres à lancer. Dans les prochains mois, une commande d’au moins six satellites supplémentaires doit être passée par l’ESA pour le compte de la Commission européenne. - A sujet du budget total du système Galileo, on évoque un investissement d’au moins 12 milliards € qui est prévu jusqu'à la mise en œuvre en œuvre de la constellation... à l’horizon 2020 (on devrait avoir alors finalisé la commande des satellites de deuxième génération). Le programme Galileo a commencé en 1999, après quelques années d'études de faisabilité et de conception. Les sommes investies sont estimées se répartir comme suit : . Galileo études, Giove (2 satellites pour 100 millions €) et IOV (4 satellites pour 1,5 milliard €): un total de 2,5 à 3 milliards € avec les quatre lancements Soyouz et l’infrastructure au sol, dans le cadre d’un programme ESA ; . Galileo FOC (22 satellites) et les satellites supplémentaires à commander, plus le segment sol fort complexe, avec sa maintenance (3 centres de contrôle, stations de référence des mesures du temps et centres de sécurisation des données): un financement de 3,4 milliards € décidé en avril 2008, auquel il faut ajouter les 6,3 WEI n°75 2014-4 - 33 WALLONIE ESPACE INFOS n°75 juillet-août 2014 milliards que l'Union a inscrit pour la mise en œuvre du GNSS européen dans son budget CPF Cadre Financier Pluriannuel) pour la période 2014-2020. Dès le 25 août, une commission d’enquête est mise en place pour analyser le vol Fregat du VS09 et diagnostiquer l’anomalie à l’origine du dysfonctionnement. Elle est composée de représentants de l’ESA, de la Commission Européenne, du CNES, de professeurs des Universités de Rome (Sapienzia) et de Darmstadt. Elle doit remettre un premier rapport pour le 8 septembre. D’ores et jà, il faut s’attendre à quelques mois de retard pour le prochain lancement de deux Galileo FOC. Des voix s’élèves, ntoamment à la Commission européenne, pour que les Galileo FOC soient désormais confiés à des Ariane 5-ES (4 à la fois), plutôt qu’à des Soyouz (par paires). Le GPS qui en est à la troisième génération - les GPS III à satelliser dès 2016 - aurait coûté de 40 à 50 milliards de dollars... Mais aucun chiffre officiel n'a pu nous être donné par l'US Air Force qui fait état « de dizaines de milliards ». Les Etats d’Europe avec la Commission auraient voulu que ce soit le moins lourd possible pour les pouvoirs publics. Ce qui explique les atermoiements des débuts surtout que la Commission espérait que le privé allait mettre la main au portefeuille. Il n'en a rien été, à cause des risques encourus, qu’on ne pouvait raisonnablement assurer. Ce sont les vaches européennes - on est allé puiser dans les aides non utilisées de la PAC (Politique Agricole Commune) – qui ont à la Commission, avec l’accord du Parlement européen, permis de lancer le développement du système avec un financement de 3,4 milliards €. Pour le programme Galileo jusqu’en 2020, ce sont 6,3 milliards € qui ont été débloqués pour la fabrication des satellites, leurs lancements (avec Soyouz et Ariane 5), l’infrastructure au sol, les opérations de maintenance, la sécurisation du système… 6. Sécurité & Espace/Défense spatiale Projet luxembourgeois d’entreprise – entre l’opérateur SES et le gouvernement grand-ducal - pour un comsat destiné à l’OTAN SES va-t-il fournir de la capacité satellitaire à l’OTAN via une société créée conjointement par l’opérateur luxembourgeois des satellites Astra et le gouvernement grand-ducal pour des services de télécommunications militaires ? L’idée de « comsat » à usage militaire, mis en œuvre depuis le Luxembourg pur l’OTAN, a été lancée cet été par Etienne Schneider, vice premier-ministre, en charge de la défense et de la sécurité intérieure, du Grand Duché. Ce « comsat » pourrait être soit un satellite complet de petite taille, soit une charge hôte à bord d’un prochain satellite de la flotte SES. Le Ministère belge de la Défense pourrait s’impliquer dans l’initiative grandducale pour l’OTAN, notamment via l’infrastructure sécurisée du Centre ESA de Redu (province de Luxembourg) et la société RSS (Redu Space Services). 7. Science/Cosmic Vision WEI n°75 2014-4 - 34 WALLONIE ESPACE INFOS n°75 juillet-août 2014 Résurrection avortée de la sonde ISEE-3 pour une nouvelle mission entre Soleil et Terre Développée dans les années 70 dans le cadre d’un programme de coopération scientifique NASA-ESA, la sonde américaine ISEE-3 (International Sun-Earth Explorer), surnommée ICE (International Cometary Explorer) était de retour près de la Terre. Placée le 12 août 1978 sur une orbite « halo » autour du Point de Lagrange L1 à quelque 1,5 million de km de la Terre en direction du Soleil, elle avait dévié de sa trajectoire pour se placer sur une orbite solaire en vue d’explorer deux comètes : Halley en mars 1985, puis Giacobini-Zinner en septembre 1986. Pourquoi ne pas chercher à la reprendre en mains pour une nouvelle mission d’étude des relations Soleil-Terre. Sous l’impulsion de Dennis Wingo, président directeurgénéral de Skycorp Inc, un groupe d’enthousiaste lançait une campagne de collecte de dons privés pour cette résurrection d’ISEE-3. Le 23 mai dernier, un puissant signal réussissait la reprise de contact et tous les espoirs étaient permis pour que la sonde en état d’hibernation soit à nouveau utilisable. Mais afin d’ancrer ISEE-3 à nouveau sur orbite terrestre – en le repositionnant à L1 - pour une mission de « space weather » il fallait remettre en marche son système de propulsion! Un McDo désaffecté sur le campus du NASA Ames Research était aménagé en centre de contrôle ISEE-3 Reboot Project par l’équipe de Dennis Wingo. Mais il lui fallait se rendre à l’évidence : les petits moteurs-fusées ne pouvaient être actionnés, car leur propergol – de l’hydrazine se trouvait gelé ou avait disparu suite à une fuite… Le 10 août, comme prévu, ISEE-3 est passé au large de la Lune et a repris sa ronde autour du Soleil, sans qu’on puisse le ramener près du bercail terrestre. 8. Exploration/Aurora 8.1. Cap sur la Planète Rouge avec les Emirats : une sonde arabe d’exploration martienne en 2021-2022 On connaissait Emirates, la compagnie aérienne qui vole l’ensemble du globe. Voici que les Emirats Arabes Unis visent Mars en décidant la création d’une agence spatiale. L’UAE Space Agency, sous la présidence de son Altesse le Cheikh Mohammed bin Rashid Al Maktoum, Vice-Président et Premier Ministre des Emirats et UAE, comme représentant de Dubaï. Avec pour premier objectif - ambitieux et spectaculaire l’envoi d’une sonde vers Mars. Vont-ils réaliser la charge utile pour une plate-forme qui sera commandée à un industriel américain, russe, japonais ou européen ? Une échéance a été fixée : faire arriver un engin sur Mars lors de la fenêtre martienne de 2021. Cette annonce en a surpris plus d’un. Tant Dubaï (avec ses atouts économiques) qu’Abou Dhabi (avec ses ressources pétrolières), qui sont les deux plus fortunés des sept Emirats, ont les moyens financiers pour se payer une mission d’un aussi haut niveau technologique. WEI n°75 2014-4 - 35 WALLONIE ESPACE INFOS n°75 juillet-août 2014 Cette annonce fut faite lors d’une réunion au sommet. “Il s’agit d’une mission historique et un défi important pour le monde arabe et islamique, qui sera mené à bien par un team de talents dans les Emirats”, devait déclarer le Cheik Mohammed. “Notre réussite démontrera valablement la réputation de fiabilité que nous avons acquise. C’est un message pour la nouvelle génération arabe de faire confiance dans ses capacités et dans ce qu’elle peut mener à bien." Mais il reste bien des inconnues sur le plan spatial des Emirats. Jusqu’où va se concrétiser sa réalisation ? Quelles caractéristiques et quelle mission aura la sonde des Emirats pour l’exploration de la Planète Rouge ? La mission qui durera 9 mois doit coïncider avec la célébration des 50 ans de la Fédération. Il faudra recourir à un lanceur qui n’existe dans aucun pays du Golfe persique. Evidemment, on peut tout s’acheter. La superbe vidéo de présentation du projet montre un lanceur Falcon Heavy expédier une capsule vers Mars… De là à penser que SpaceX serait le partenaire de cette réalisation : il n’y a qu’un pas trop facile à faire. Il ne faut pas ignorer que, depuis les années 90, le spatial fait déjà recette dans les Emirats. A cette époque, Abou Dhabi aurait pu se payer le système Energia-Bourane qui était à l’abandon après la faillite du régime communiste de l’URSS (Union des Républiques Socialistes Soviétiques). Il aurait disposé d’une capacité incroyable pour entreprendre de grandes expéditions en vue d’explorer le système solaire… Il a investi dans le système Thuraya de télécommunications mobiles par satellites géostationnaires à forte puissance, qui ont été développés par Boeing Satellite Systems. Ce système a une couverture qui va de l’Europe à l’Asie-Pacifique, en passant par une partie de l’Afrique et l’Océan Indien. En 2011, la Mubadala Development Company mettait en œuvre le système Yahsat, avec un premier satellite de télévision et connections haut débit, le Yahsat-1A qui était réalisé par Airbus Defence & Space (bus Eurostar 3000) et Thales Alenia Space (charge utile dans les bandes C, Ku et Ka). Le Yahsat-1B avec une capacité en bande Ka le rejoignait en 2012. L’Emirat de Dubaï mise sur la télédétection spatiale avec ses satellites Dubaisat, de plus en plus performants pour la résolution des prises de vues, qui sont réalisés avec le support technologique de Satrec Initiative : Dubaisat-1 depuis juillet 2009, Dubaisat-2 depuis novembre 2013. Dubaisat-3, pour observer des détails de 0,70 m, sera réalisé par l’EIAST (Emirates Institution for Advanced Science & Technology) avec la coopération de Satrec Initiative en vue d’un lancement en 2017. 8.2. Le Luxembourg autour de la Lune cet automne : avec un équipement radio-amateur développé par Luxspace ! Décidément, le Grand-Duché de l’espace ne finit pas surprendre. D’abord avec SES et sa flotte globale de 55 satellites géostationnaires pour les télécommunications et la télévision. Puis avec Luxspace et ses microsatellites « made in Betzdorf » pour le suivi du trafic maritime sur l’ensemble du globe. Cet automne, un équipement luxembourgeois de radiocommunications, destiné aux radio-amateurs du monde entier, évoluera autour de la Lune à bord de la sonde chinoise Chang’e-5T1. Celle-ci, comprenant une capsule de rentrée expérimentale, sera envoyée vers notre satellite naturel le 24 octobre, pour se placer en orbite sélène trois jours plus tard. Après une WEI n°75 2014-4 - 36 WALLONIE ESPACE INFOS n°75 juillet-août 2014 semaine de manœuvres au-dessus de la surface lunaire, Chang’e-T1 procèdera au retour de sa capsule vers la Terre. Luxspace a obtenu le contrat pour développer, en un temps record, l’émetteur avec batteries (14 kg) qui sera mis à disposition des radioamateurs pour qu’ils captent des signaux loin de la Terre, jusqu’autour de la Lune ! 8.3. D’étranges cavernes à la surface de notre satellite naturel : Des places propices à l’implantation de colonies de Terriens ? Les images à très haute résolution de la sonde américaine LRO (Lunar Reconnaissance Orbiter) ont montré l’existence d’une centaine d’étranges trous dans le sol lunaire, des trous profonds qui pourraient conduire à des cavernes… On imagine déjà des colonies terrestres s’implanter dans ces cavernes sélènes. La nécessité s’impose de faire arriver sur la Lune des rovers pour explorer ces trous dont le diamètre varie de 5 à 900 m. A ce jour, aucune mission n’est programmée pour aller jeter un coup d’œil dans ces structures caverneuses. 8.4. Chandrayaan-2 : un lander et un rover indiens à la surface lunaire ! Chandrayaan-2 Artisitic View Dans son rapport 2013-2014, publié au début d’août, le Department of Space de l’Inde fait état de ses ambitions au cours des cinq années à venir. Parmi elles : - GSAT-11, un imposant satellite de télécommunications qui utilise un bus pour 4 à 6 t en orbite géostationnaire, avec de multiples répéteurs dans les bandes Ku et Ka; WEI n°75 2014-4 - 37 WALLONIE ESPACE INFOS n°75 juillet-août 2014 - GISAT, un satellite météo géostationnaire à haute résolution, qui sera le premier au monde à montrer des détails de 50 m vus depuis 35.800 km ; - Chandrayaan-2, une sonde d’exploration lunaire avec orbiter (servant de relais), lander (à quatre pieds) et micro-rover (à six roues motrices); cette mission devait être réalisée dans le cadre d’une coopération ISRO et Roscosmos par l’entreprise russe Lavotchkine pour le lander. Mais les déboires de Phobos-Grünt et les retards du programme lunaire russe, avec leur conséquences financières, ont conduit l’ISRO (Indian Space Research Organisation) à reprendre en main son développement pour une réalisation entièrement « made in India ». Le rapport a publié la configuration de Chandrayaan-2 à la mode indienne, mais aucune date n’est donnée quant à son envoi sur la Lune. Par ailleurs, l’ISRO prépare l’observatoire solaire Aditaya-1 pour une mission autour du point de lagrange 1, entre Soleil et Terre. Lancé par un PSLV-XL, il emportera une demi-douzaine d’instruments qui seront développés par des équipes scientifiques à Bengaluru, Trivandum, Ahmedabad et Pune. 8.5. Cap sur la Lune pour la Corée du Sud des années 2020 : 1ère étape d’un programme à long terme d’exploration du système solaire Le gouvernement de Séoul vient d’approuver une feuille de route pour des missions dans le système solaire. Son effort spatial dans les cinq années à venir doit atteindre les 5,5 milliards de dollars (4,1 milliards €). Dans quelle mesure ce programme à long terme sera-t-il ouvert à la coopération internationale ? Une agence aérospatiale sudcoréenne devrait voir le jour en 2015. Son Ministry of Science, ICT & Future Planning a présenté ses priorités lunaires de la prochaine décennie : - 2020 : lancement de Lunar Orbiter, une sonde sur orbite sélène, ainsi que d’un lander lunaire sud-coréen ; - 2030 : retour sur Terre d’échantillons prélevés sur notre satellite naturel. Pour réaliser ces missions, la Corée du Sud mettra au point son lanceur KSLV-2 capable de satelliser jusqu’à 1,5 t en orbite basse. Il utilisera des propulseurs kérolox de fabrication nationale LRE-75 (4 Ure-1 sur le 1er étage, 1 Ure-2 sur le 2ème), ainsi que LRE-7 (pour le 3ème étage). Entre 2030 et 2040, il y aura une sonde Mars Orbiter et un explorateur d’astéroïdes, ainsi que le développement d’un lanceur KSLV-2 Heavy (dont le concept actuel offre quelque ressemblance avec le Falcon Heavy de SpaceX). 9. Vols habités/International Space Station/Microgravité 9.2. Compétition pour le contrat CCP (Commercial Crew Programme) de la NASA : « … and the winner is… ! » Ils sont trois acteurs privés du transport spatial à concourir pour des services compétitifs de desserte de l’ISS avec des équipages d’astronautes. La NASA refait le coup du PPP (Partenariat Public-Privé) pour les opérations de ravitaillement de la WEI n°75 2014-4 - 38 WALLONIE ESPACE INFOS n°75 juillet-août 2014 station, suite à la retraite anticipée du Space Shuttle pour une question de coûts trop élevés. Elle doit sous peu annoncer le(s)quel(s) des trois candidats subsidiés lors de la phase de validation technique pourra (pourront) recevoir le financement public, via le budget de la NASA, en vue d’un premier vol de démonstration dès 2017. La nécessité pour la NASA est de disposer à nouveau de son vaisseau spatial habité. La crise ukrainienne s’est invitée autour de la Terre pour remettre en question l’usage de vaisseaux russes Soyouz avec les astronautes américains. Ce sont les contribuables des USA qui subsidient Roscosmos et l’industrie des systèmes spatiaux en Russie… Difficile de dire qui sera le « winner » de la compétition CCP (Commercial Crew Programme), car le secret est bien gardé du côté de la NASA sur l’évaluation en cours: - SpaceX avec son Dragon V2 réutilisable semble partir favori en ayant pris de court ses rivaux en présentant une capsule réutilisable, qui se pose comme un hélicoptère au retour sur Terre. Son grand atout est que la version automatique Dragon a ravitaillé à cinq reprises l’ISS depuis décembre 2010, apportant quelque 6 t de matériels et ramenant au sol 3 t d’équipements. Les inconvénients de la formule proposée par SpaceX est qu’elle n’a pas encore rempli à temps les étapes du développement CCiCap (Commercial Crew Integrated Capability) qui a commencé en août 2012 pour une durée de deux ans, notamment avec l’essai en vol d’un sauvetage d’urgence de la capsule lors du lancement. Le lanceur Falcon 9 v.1.1, qui démontre sa fiabilité, offre-til la redondance nécessaire pour lancer un équipage en toute sécurité ? - Boeing avec une capsule fort conventionnelle CST-100 mise sur son nom prestigieux – elle a développé la capsule Apollo des années 60 et 70 -, mais l’entreprise aérospatiale de Seattle (Etat de Washington), si elle a satisfait à toutes les étapes CCiCap, n’a guère fait le forcing pour gagner… Le lanceur Atlas V qui doit encore faire ses preuves en matière de missions habitées a un 1er étage propulsé par des moteurs kérolox achetés à l’industrie russe ! - Sierra Nevada Corp avec son planeur-fusée Dream Chaser, de type lifting body, propose la solution au look le plus « sexy » qui fait rêver. Elle a obtenu l’assistance technique de Lockheed Martin, qui est par ailleurs impliqué dans le développement du vaisseau MPCV Orion de la NASA. Reste à démontrer que cette solution réutilisable du véhicule ailé peut être fiable et économique. Principale inconnue : aucun retour depuis orbite – à l’instar de l’Orbiter du Space Shuttle – n’a pas encore réalisé. Juste un atterrissage en vol plané a été effectué et ne s’est pas terminé comme prévu… Le Dream Chaser doit être satellisé par un lanceur Atlas V aux propulseurs « made in Russia ». SNC mise sur la coopération avec l’ESA, le DLR et OHB pour la mise en œuvre de sa navette. Pourquoi n’avoir pas choisi une Ariane 5 européenne pour internationnaliser les vols habités vers l’ISS ? - Il y aurait un quatrième candidat, fort discret, pour obtenir l’aide de la NASA : Blue Origin de Jeff Bezos. En créant l’an 2000 son entreprise de transport spatial, l’enthousiaste créateur et dynamique patron d’Amazon se lance dans le tourisme spatial avec son vaisseau New Shepard sur lequel on sait peu de choses. Avec comme logo la devise latine : « Gradatim Ferociter » (Pas à pas avec vigueur). Un grand secret entoure le développement de ses systèmes, avec des essais intensifs dans un ranch texan, à l’abri des curieux. Il est question de véhicules VTVL (Vertical Takeoff &Vertical Landing) qui, propulsés par des moteurs cryo (hydrogène et oxygène WEI n°75 2014-4 - 39 WALLONIE ESPACE INFOS n°75 juillet-août 2014 liquides) BE-3 de conception Blue Origin, vont dans l’espace et reviennent sur la terre ferme. Le premier véhicule pour des vols suborbitaux habités à plus de 100 km d’altitude devrait être testé en 2015. Un véhicule orbital, utilisant un 1er étage réutilisable dit RBS (Reusable Booster System), pourrait voler avant la fin de la décennie. 9.2. Le « père » du Big Bang au 7ème ciel avec l’ATV-5 « Georges Lemaître » sur l’ISS Le 5ème et ultime ATV (Automated Transfer Vehicle) est parti ravitailler l’ISS (International Space Station) durant cet été. Prévu pour un lancement Ariane 5-ES le juillet, il est baptisé Georges Lemaître, du nom du mathématicien et cosmologiste belge (1884-1966) à qui l’on doit la théorie de l’atome primitif, dite Big Bang. Natif de Charleroi, le chanoine Lemaître était prêtre-mathématicien et professeur à l’Université Catholique de Louvain. Il est considéré comme le « père » de l’atome primitif aux origines de l’Univers. Cette éminente personnalité avait calculé le principe de son évolution en définissant dès 1927 la théorie du Big Bang. L’ESA a répondu favorablement à une proposition de la Belgique pour que son nom soit donné à l’ATV5, qui est réalisé par Airbus Defense & Space. Lancé le 29 juillet, l’ATV-5 « Georges Lemaître » d’une masse de 20,3 t, qui dépasse celle de ses prédécesseurs, constituait le véhicule spatial le plus lourd satellisé par une Ariane 5. En s’arrimant de manière automatique à l’ISS le 12 août à 15 h 30 (notre heure), il a permis d’acheminer quelque 6,7 t de charge utile aux équipages internationaux qui effectuent des séjours de six mois à bord de la station: - 4 t comprenant des réserves d’eau potable (600 kg), du propergol pour la station (860 kg) et d’oxygène et d’azote (environ 100 kg) ; - près de 2,7 t (dans 154 sacs) d’aliments, vêtements, linge, matériel de toilette ; à noter que les habitants de la station vont trouver 50 kg de café italien, du jus d’orange et de mangue, du bread pudding, des pâtes au fromage, ainsi que des chaussettes, tshirts,…. Un total de 1.232 effets personnels. Il y a 1.234 kg (57 sacs) de chargement « dernière minute » : il s’agit de produits qui sont placés à bord de l’ATV entre 4 semaines et 20 jours avant le lancement. A bord pour être installé dans le module européen Columbus de la station se trouve l’Electromagnetic Levitator (EML), un four inédit pour le traitement, par lévitation électromagnétique, d’alliages avancés et de semi-conducteurs. Réalisé par Airbus Defence and Space, l’EML est le fruit d’une collaboration ESA-DLR. Le programme ATV a concerné en Wallonie EHP (Nivelles), Spacebel (Liège), Rhea (Wavre). 9.3. Le SM du vaisseau américain MPCV Orion, digne héritier de l’ATV européen: avec du “made in Belgium” sera à bord Le Conseil ESA au niveau ministériel, le 2 décembre, à Luxembourg devra boucler le budget du SM (Service Module) que l’ESA a promis de fournir à la NASA pour le vaisseau MPCV (Multi-Purpose Crew Vehicle) Orion (quatre astronautes à bord). En WEI n°75 2014-4 - 40 WALLONIE ESPACE INFOS n°75 juillet-août 2014 échange de sa présence - Barter agreement - pour des expériences dans l’ISS (International Space Station), l’Europe équipera le vaisseau américain d’exploration du système solaire. C’est là que se situe l’enjeu de la poursuite d’une participation européenne jusqu’à l’horizon 2020 à l’exploitation de la station spatiale internationale. Airbus Defence & Space (Brême), qui avait le maître d’œuvre de l’ATV (Automated Transfer Vehicle), est à la tête d’un consortium européen d’industries pour mettre son expertise au service de Lockheed Martin, le maître d’œuvre du MPCV Orion. Celui-ci doit être testé fin de l’année en étant lancé par une Delta 4. Son prochain vol qui est à présent annoncé pour novembre 2018 avec la première utilisation du lanceur lourd SLS (Space Launch System) l’enverra autour de la Lune sans équipage à bord. Pour Bart Reijnen, directeur chez Airbus Defence & Space du site de Brême et chef d’Orbital Systems & Space Exploration, la réalisation en Europe du SM d’Orion constitue une « première », que l’on doit à la réussite du programme ATV : « Avec l’ATV-5, on est à la fin d’un nouveau début ». Le module de service que l’ESA doit livrer à la NASA s’inspire de celui de l’ATV. Avec cette différence qu’il doit être qualifié « vol habité » pour emmener des astronautes dans l’espace. L’Allemagne (4044 %), Italie (20 %), la France, la Belgique. L’industrie belge est impliquée dans l’électronique de bord avec Antwerp Space et Thales Alenia Space Belgium, pour la structure avec Sonaca. EHP (Euro Heat Pipes) n’a pu être sélectionné pour ses caloducs passifs. Il a fallu opter pour des caloducs actifs qui seront fournis par une firme italienne. B. Reijnen voit un avenir prometteur pour l’héritage de l’ATV durant la prochaine décennie: « Nous allons être partie prenante, aux côtés de la NASA, dans l’exploration lointaine de l’espace avec des missions habitées. » 10. Débris spatiaux/Space Situational Awareness (SSA) Space Weather Analysis & Visualisation Toolkit à Redu : mis au point par Rhea à la tête d’un consortium européen Le Centre ESA de Redu, pour sa mission « météo de l’espace » avec l’Observatoire Royal de Belgique, vient de recevoir un outil important pour les utilisateurs des données SSA (Space Situational Awareness) relatives au relations Soleil-Terre. C’est la société Rhea, à la tête d’un consortium européen, qui a assuré la mise au point du Space Weather Analysis & Visualisation Toolkit. 11. Tourisme spatial/véhicules suborbitaux 11.1. Huit sites en Grande Bretagne proposés pour un « spaceport » L’UK Space Agency a tiré parti du Salon International de Farnborough pour faire l’annonce spectaculaire de ses ambitions en matière de « spaceport ». Elle a insisté sur le choix de huit sites (aéroports) propices pour accueillir des ports de l’espace : six en Ecosse, un au Pays de Galles, un en Angleterre. Robert Goodwill, Sous-secrétaire d’Etat britannique pour les transports, a précisé qu’un document technique de 319 WEI n°75 2014-4 - 41 WALLONIE ESPACE INFOS n°75 juillet-août 2014 pages, réalisé par la CAA (UK Civil Aviation Authority), spécifiait le cadre d’une réglementation pour des opérations de tourisme suborbital au Royaume-Uni. David Parker, directeur de l’UK Space Agency, nous a expliqué l’importance de cette initiative qui est la première du genre en Europe : « Pour nous, le spatial est un outil important de l’économie britannique, puisqu’il a progressé de 7,2 % en 2012-2013. On estime que son chiffre d’affaires a atteint 11,3 milliards de livres [14,2 milliards €]. Si le reste de l’économie progressait aussi vite au Royaume-Uni, nous nous porterions beaucoup mieux.[] C’est pour cette rentabilité des activités dans l’espace que nous entendons tirer parti de l’essor prochain des vols habités suborbitaux comme des possibilités de lancements pour petits satellites avec des systèmes aéroportés. Nous sommes prêts à les accueillir sur un « spaceport » britannique.» D’aucuns doutent d’un avenir prometteur pour cette initiative du Royaume-Uni. Concernant une possible participation du Royaume-Uni et de son industrie au lanceur européen de nouvelle génération : « Nous investissons davantage dans les programmes de l’ESA, mais nous ne sommes point intéressés par Ariane 6. Mais nous faisons en sorte que l’Europe, avec l’ESA et la Commission, s’intéresse au système réutilisable Skylon que la firme anglaise Reaction Engines étudie depuis des décennies avec le développement du Sabre, propulseur hypersonique aérobie. Un soutien européen fort permettrait d’accélérer l’acquisition des technologies pour faire naître en Europe ce transporteur du XXIème siècle. » Le Skylon, si son développement trouvait un financement décisif, pourrait être un sérieux candidat pour un « spaceport » de Sa Majesté. WEI n°75 2014-4 - 42 WALLONIE ESPACE INFOS n°75 juillet-août 2014 11.2. Virgin Galactic et XCOR toujours cloués au sol : vers un réel envol pour l’espace au cours de 2015 ? Où en est le tourisme suborbital dont on annonce l’avènement prochain… depuis le début de cette décennie ? Les Virgin Galactic et XCOR, qui sont les plus en vue parce qu’étant proches du but ? – ne sont guère prêts à faire voler des touristes à 100 km d’altitude… Chez le premier, qui est parti en tête dans la course au saut de puce dans l’espace pour « Monsieur Tout Le Monde », le planeur-fusée SS2 (Space Ship Two) avec 2 pilotes et 6 passagers n’a pas repris ses essais propulsés, car il pose toujours problème. Du côté du second, l’appareil Lynx avec propulsion biliquide n’est pas encore en piste pour prendre son envol… Ceux qui ont réservé des tickets pour une brève odyssée spatiale doivent se montrer on ne peut plus patients. 12. Petits satellites/Technologie/Incubation 12.1. PROBA-V et Spacebel en vedette à la Conférence Small Satellites Chaque année, l’USU (Utah State University) de Logan (Etat de l’Utah) accueille la traditionnelle Conférence sur les petits satellites. Ce rendez-vous annuel fournit l’occasion aux universités, industriels et laboratoires américains de faire le point sur les avancées technologiques en matière de micro-satellites. Du 2 au 7 août, il a réuni 1400 participants et 130 exposants, qui venaient d’une vingtaine de pays. L’Europe a présenté des missions de petits et très petits satellites : l’Université d’Aalborg (avec GOMX-1 pour le suivi du trafic aérien), la Polytechnique de Berlin (avec Ken Ridge-1 de télédétection hyperspectrale), Spacebel (avec les premiers résultats de PROBA-V), ISIS (avec une étude des fournisseurs de systèmes Cubesats). L’accent a été mis sur l’essor des constellations pour des observations de la Terre et en astronomie. On peut télécharger les présentations sur le site de http://www.smallsat.org/ 12.2. SHERPA : un porteur de micro- et nano-satellites sur l’orbite basse Spaceflight’s SHERPA is a free-flying platform that ferries up to 1,500 kg of rideshare spacecraft and provides a hosted payload solution. The SHERPA has a custom ring as its primary structure and includes a propulsion system and other spacecraft subsystems to deploy payloads in a range of orbits including low Earth, geosynchronous, low lunar and beyond. WEI n°75 2014-4 - 43 WALLONIE ESPACE INFOS n°75 juillet-août 2014 Le nom de Sherpa évoque un guide de haute montagne - en l’occurrence l’Everest – qui porte sur son dos les équipements d’alpinistes en cordée. C’est le nom retenu par la société américaine Spaceflight pour son bus remorqueur de nano- et micro-satellites. Conçu pour être compatible à plusieurs lanceurs dans le monde, il est proposé comme un système économique de satelliser jusqu’à une masse totale de 1,5 t). Il a déjà volé sur les lanceurs Antares, Dnepr et Soyouz. Fondée en 2011, la société Spaceflight a déjà servi à la mise sur orbite de 47 petits satellites et a des contrats pour en lancer 105 autres entre 2014 et 2017. Le DLR (Deutsche Zentrum fur Luft- und Raumfahrt) lui a commandé un exemplaire de SHERPA pour emmener sur orbite Eu :CROPIS en 2017. Il s’agit d’un laboratoire de 250 kg qui va tester à 600 km d’altitude, dans une serre ultra-légère, des spécimens de végétaux. Leur étude va permettre de connaître le comportement de la végétation à différents niveaux de gravité (depuis la lunaire jusqu’à la martienne). 13. Education/formation aux sciences et techniques spatiales Constellation QB50 du VKI : la « OUFTI lady » vient renforcer le VKI Amandine Denis, ingénieur de l’ULg, est la marraine du Cubesat liégeois OUFTI-1. Après un stage à Singapour, elle revient avec des idées nouvelles qu’elle va mettre au service du développement de l’ambitieuse constellation QB50. Elle vient d’être engagée par le VKI (Von Karman Institute) pour son expertise Cubesat. Elle a pris ses nouvelles fonctions le 1er septembre. 14. Wallonie-Bruxelles dans l'espace 14.1. Essor de l’incubateur technologique wallon WSL : renforcement des partenariats et réseau en expansion Stimulé par les projets du Plan Marshall de développement technologique en Région Wallonne, WSL est l’incubateur wallon des projets issus des sciences de l’ingénieur. Historiquement créé à Liège et proche de l’ULg, bientôt doté de WSLlabs, il a élargi son réseau à l’ensemble de la Wallonie avec des antennes à Mons (UMons), Charleroi (ULB et i-Tech Incubator) et Louvain-la-Neuve (CEI LLN), ainsi qu’avec les infrastructures WSLlux (spatial), Space Francorchamps (construction automobile) et WSLlabs (micro-systèmes). A la fin de 2013, WSL accompagnait 64 projets et entreprises : 35 % au-delà des objectifs prévus. Son chiffre d’affaires a atteint les 40 millions € avec quelque 350 emplois directs. Agnès Flémal, directeur général de WSL, est bien décidée à ne pas en rester là. Elle précise que « sur la courte période 2012-2013, l’incubateur est devenu un véritable écosystème à deux niveaux : au niveau des entreprises qu’elle incube et au niveau des personnes qui les suivent ». Dans le domaine des applications par WEI n°75 2014-4 - 44 WALLONIE ESPACE INFOS n°75 juillet-août 2014 satellites, WSLlux (WSL et Idelux) capitalise sur ses relations privilégiées avec l’ESA avec l’infrastructure ESA BIC (Business Incubator Centre). Herbert Hansen est responsable de son développement. 14.2. Rhea, étoile en expansion dans le ciel high-tech belge Le prochain IAC (International Astronautical Congress) se tiendra à Toronto, la capitale économique du Canada. C’est l’occasion de présenter Rhea (Systems), un membre de Wallonie Espace qui a des assises canadiennes et qui étend sa toile en Europe à partir de notre pays. Quel peut bien être l’élément belge commun aux missions spatiales européennes du satellite d’astrométrie Gaia, d’ATV-5 « Georges Lemaître » vers l’ISS (International Space Station) et de la sonde européenne Rosetta autour d’un noyau cométaire ? Pour leur mise en œuvre complexe, ces missions ont recours au MOIS (Manufacturing & Operations Information System), devenu un incontournable outil de gestion informatique, qui est développé par Rhea, une entreprise belge à l’essor remarquable. Elle affiche le palmarès de quelque 80 succès de l’Europe dans l’espace, avec des opérations qui démontrent l’efficacité du MOIS, constamment adapté aux exigences des préparatifs au sol et des activités sur orbite. Le MOIS est un ensemble de logiciels qui permettent d’intégrer grâce à un langage commun, en les combinant avec efficacité (gain de temps et de moyens), les préparatifs (avec les essais) de systèmes spatiaux et leurs opérations dans l’espace. Grâce à son étroite collaboration avec le Groupe Canadien ADGA et sous l’impulsion d’André Sincennes, l’actuel administrateur délégué directeur général, la société Rhea de Wavre a un rôle d’acteur clef en Europe dans les systèmes pour l’espace, la défense et la cyber-sécurité. Créée en 1992, elle a réussi à se faire un nom dans les opérations à l’ESA et dans ses Etats membres, comme dans l’industrie européenne des satellites. Depuis 2011, elle se trouve judicieusement implantée autour de Bruxelles, capitale des institutions de l’Union et siège de l’OTAN. Faisant preuve de beaucoup de dynamisme, elle ne cesse de grandir : en 2013, elle dispose d’un centre d’excellence technologique (150 m²) à Diegem où son personnel, principalement employé dans les centres ESA, Eumetsat, GSA (European GNSS Agency) et à l’OTAN, vient régulièrement se ressourcer. Ainsi, avec ses implantations à Wavre et à Diegem, RHEA participe au développement socio-économique des Régions de Belgique. La judicieuse « Canadian connection » Rhea en matière d’ingénierie informatique s’est spécialisée dans les solutions performantes et dans la consultance de haut niveau au service des missions spatiales, de la défense et de la sécurité des citoyens. Son expertise fait l’objet de présentations à SpaceOps, LA Conférence internationale sur les Opérations spatiales, qui se tient tous les deux ans soit en Amérique du Nord soit en Europe. Depuis qu’elle se trouve associée il y a dix ans au puissant Groupe ADGA, créé en 1969 et présidé par Albert Denis Gagnon - ses initiales ont donné le nom de l’entreprise -, elle n’a cessé ces WEI n°75 2014-4 - 45 WALLONIE ESPACE INFOS n°75 juillet-août 2014 dernières années de prendre de l’envergure. ADGA qui est basé à Ottawa, ce sont quelque 700 personnes dans le monde, qui œuvrent notamment pour les besoins en ingénierie de systèmes du Ministère de la défense du Canada, ainsi que pour nombres d'autres départements et ministères du Canada. Dans les années 70, le Groupe s’est initié aux exigences de l’électronique et de l’informatique dans l’espace à l’occasion du programme canadien du puissant satellite Hermès qui a testé la diffusion de chaînes TV jusqu’à des paraboles de 0,60 m. Ce qui était un exploit à l’époque ! Entre ADGA et Rhea, une connexion transatlantique a pris forme et s’est amplifiée, chaque organisation tirant parti de l’expertise de l’autre. Un bel exemple de cette collaboration est le leadership aujourd'hui exercé par Rhea en Europe dans le créneau de la Sécurité, notamment la protection des banques de données, ainsi que des communications haut débit. La cyber-sécurité, essentielle au fonctionnement des systèmes d’information globale, est devenue une priorité de Rhea avec des services pour les instances gouvernementales et les autorités militaires. En fait, la cybernétique par le biais de ses multiples applications sur Terre et dans l’espace est la motivation essentielle pour la Belge Rhea… à l’accent canadien. Rhea s’est taillé une place de choix dans ce domaine travaillant en étroite relation auprès de l'OTAN, de l'Union Européenne et de l'ESA. Ce dynamisme et cette vision stratégique expliquent que son personnel soit passé de 90 en 2004 à 185 employés en 2014. L’âge moyen se situe à 35 ans et ils sont de 14 nationalités. Le chiffre de 185 devrait être dépassé à la fin de l’année, comme nous l’a indiqué André Sincennes, son Administrateur délégué directeur général. Alors que le personnel de Rhea est le plus souvent détaché dans les centres de l’ESA (ESTEC, ESAC, ESOC, ESRIN), à l’OTAN, ainsi que chez Eumetsat, Thales Alenia Space, Airbus Defence & Space et autres industriels du spatial, son application logicielle MOIS est utilisée à l'échelle européenne par l'ESA, Eumetsat, DLR, ainsi que par une panoplie de grands industriels du spatial tels OHB System en Allemagne, Telespazio (Italie), GMV (Espagne). Ainsi, grâce à MOIS, Rhea participe à l’exploration du système solaire avec des sondes autour de Mars, de Vénus, du noyau d’une comète… La valorisation d’un esprit d'équipe Le chiffre d’affaires de Rhea a connu une belle croissance, passant de 10 millions € en 2009 à 17.5 millions en 2013. Mais 2014, l’année des 10 ans de la connection ADGARhea, est cruciale pour le positionnement d’activités innovantes de référence. La diversification est à l’ordre du jour : quand on est bon dans un domaine d'ingénierie et de l’informatique, on peut l’être dans des activités connexes. En ayant à l’esprit le souci d’A. Sincennes dans sa stratégie d’acquisitions, via des rachats de PME d’ingénierie informatique innovante et en fonction de missions nouvelles pour l’Europe: « Chez Rhea, chaque membre du personnel a conscience de faire partie d’une grande famille et est un ambassadeur de la société partout où elle exerce son savoir-faire ». La spécialité la plus récente de Rhea concerne l'intégration d'une compétence "Concurrent Design & Engineering" et son logiciel CDP™ (Concurrent Design WEI n°75 2014-4 - 46 WALLONIE ESPACE INFOS n°75 juillet-août 2014 Platform), pour des travaux pluri-disciplinaires à une grande échelle. Le CDP™ est devenu un outil incontournable dans la prise de décision et dans la gestion des risques et définitions des besoins pour tout grand système complexe. 14.3. Missions spatiales avec du "made in Wallonie-Bruxelles" Régulièrement, sous la forme de ce tableau, nous faisons état des lancements de satellites ou des missions spatiales qui utilisent du matériel des membres de Wallonie Espace. Il ne se passe pas une semaine sans qu'une mission spatiale dans le monde n'implique un centre de recherches ou une entreprise en Wallonie et à Bruxelles. Ce résultat est rendu possible grâce aux efforts consentis par l'Etat belge, depuis quatre décennies, dans les programmes de l'Europe dans l'espace. Afin d'être au courant des principales caractéristiques (maître d'oeuvre, plateforme, performances, planning...) des satellites et lanceurs (classés par pays), le site de Gunter's Space, bien tenu à jour, est à recommander : http://www.skyrocket.de/space/ Pour l'actualité quotidienne concernant le spatial dans le monde : http://www.spacetoday.net/ http://www.spacedaily.com/ Evénement spatial Participation wallonne de chercheurs et d’industriels Lancement VV03 de Vega, le 30 avril, avec le satellite d’observation haute résolution KazEosat2 (Airbus Defence & Space) pour KGS (Kazakhstan) SABCA comme sous-systémier du pilotage des quatre étages avec des EMAs (Electro-Mechanical Actuators) ou servo-vérins électromécaniques et comme fournisseur de la structure de base du 1 er étage. Thales Alenia Space Belgium pour de l’électronique dans la centrale inertielle. Spacebel pour la contribution au logiciel de bord. Implication de Cegelec dans les bancs d’essais des EMAs de SABCA et dans le fonctionnement du Centre Spatial Guyanais. Contribution du CSL aux tests sous vide du satellite kazakhe. Participation de Thales Alenia Space Belgium pour la PCDU de chaque satellite O3b. Thales Alenia Space Belgium à bord du Soyouz ST guyanais avec le système KSE (Kit Sauvegarde Européen). A noter que le centre de contrôle d’O3b se trouve chez SES au Château de Betzdorf. Lancement VS08 du Soyouz ST guyanais, le 10 juillet, avec quatre O3b (Thales Alenia Space) pour le déploiement d’une constellation de satellites haut débit en orbite moyenne destinés à O3b Networks (Jersey) WEI n°75 2014-4 - 47 WALLONIE ESPACE INFOS n°75 juillet-août 2014 Lancement Ariane 5-ES, le 29 juillet, du 5ème et dernier ATV, baptisé « Georges Lemaître » (Airbus Defence & Space) de l’ESA pour le ravitaillement automatique de l’ISS (International Space Station) Lancement VS09 du Soyouz ST guyanais, le 22 août, avec deux Galileo FOC (OHB + SSTL), baptisés Doresat et Milena, pour le déploiement d’une constellation civile de satellites de navigation (Commission EuropéenneGSA/European GNSS Agency), mais dépôt des satellites sur une orbite incorrecte qui ne convient pas au système Galileo de navigation civile. Lancement V218, prévu le 11 septembre, d’Ariane 5-ECA avec le satellite de télécommunications en bande Ku Measat3B/Jabiru-2 (Airbus Defence & Space) pour Measat (Malaisie) et NewSat (Australie), ainsi que le satellite de télécommunications Optus-10 (SSL) pour SingTel Optus (Australie). Lancement V220, prévu le 16 octobre, d’Ariane 5-ECA avec le satellite de télévision Intelsat30/DLA-1 – Direct TV Latin America (SSL) pour Intelsat, ainsi que le satellite de télécommunications Arsat-1 (Invap + Thales Alenia Space) pour Ar-Sat (Argentine). Lancement VV04 de Vega, prévu le 18 novembre, avec le planeur expérimental IXV (Thales Alenia Space) pour l’ESA (vol suborbital) Lancement V221, prévu en décembre, d’Ariane 5-ECA avec les satellites de télécommunications NBN Co-1A (Lockheed Martin) pour NBN (Australie) et GSAT-16 (ISRO) pour l’Inde ? (à confirmer) Contribution industrielle belge à la réalisation du ravitailleur européen ATV : Thales Alenia Space Belgium (alimentation électrique, dont une PCU/Power Conditioning Unit, ainsi qu’une expérience de navigation par satellite), Space Applications Services (management des opérations), EHP (caloducs pour le contrôle thermique de l’avionique), Spacebel et Rhea (logiciels de bord et au sol), RSS (Redu Space Services) et la station ESA de Redu (relais de données via le satellite européen Artemis). Participation au lanceur Ariane 5 de SABCA (servocommandes, structures), de Thales Alenia Space Belgium (nombreux éléments et composants d’avionique pour la case à équipements), Techspace Aero (vannes et organes de commande). Centre de Contrôle n°3 (pour les opérations du compte à rebours) équipé et mis en œuvre par Thales Alenia Space Belgium.Implication de Cegelec dans le fonctionnement du Centre Spatial Guyanais. Participation de Thales Alenia Space Belgium à l’alimentation électrique de chaque Galileo FOC. Thales Alenia Space Belgium à bord du Soyouz ST guyanais avec le système KSE (Kit Sauvegarde Européen). A noter que le Centre ESA de Redu, avec RSS (Redu Space Services), est chargé des tests sur orbite, en bande L, de chaque satellite Galileo FOC. Contribution de Spacebel au logiciel de manipulation des données à bord de chaque satellite en soutien des opérations au sol. Implication de VitroCiset Belgium dans le segment sol du système Galileo. Participation au lanceur Ariane 5 de SABCA (servocommandes, structures), de Thales Alenia Space Belgium (nombreux éléments et composants d’avionique pour la case à équipements), Techspace Aero (vannes et organes de commande). Centre de Contrôle n°3 (pour les opérations du compte à rebours) équipé et mis en œuvre par Thales Alenia Space Belgium. Implication de Cegelec dans le fonctionnement du Centre Spatial Guyanais. Participation au lanceur Ariane 5 de SABCA (servocommandes, structures), de Thales Alenia Space Belgium (nombreux éléments et composants d’avionique pour la case à équipements), Techspace Aero (vannes et organes de commande). Centre de Contrôle n°3 (pour les opérations du compte à rebours) équipé et mis en œuvre par Thales Alenia Space Belgium. Implication de Cegelec dans le fonctionnement du Centre Spatial Guyanais. SABCA comme sous-systémier du pilotage des quatre étages avec des EMAs (Electro-Mechanical Actuators) ou servo-vérins électromécaniques et comme fournisseur de la structure de base du 1 er étage, ainsi que des gouvernes du planeur IXV. Thales Alenia Space Belgium pour de l’électronique dans la centrale inertielle. Spacebel pour la contribution au logiciel de bord. Implication de Cegelec dans les bancs d’essais des EMAs de SABCA et dans le fonctionnement du Centre Spatial Guyanais. Participation au lanceur Ariane 5 de SABCA (servocommandes, structures), de Thales Alenia Space Belgium (nombreux éléments et composants d’avionique pour la case à équipements), Techspace Aero (vannes et organes de commande). Centre de Contrôle n°3 (pour les opérations du compte à rebours) équipé et mis en œuvre par Thales Alenia Space Belgium. Implication de Cegelec dans le fonctionnement du Centre Spatial Guyanais. WEI n°75 2014-4 - 48 WALLONIE ESPACE INFOS n°75 juillet-août 2014 Lancement VS10 du Soyouz ST guyanais, prévu en janvier-février (à confirmer), avec deux Galileo FOC (OHB + SSTL), baptisés Adam et Anastasia, pour le déploiement d’une constellation civile de satellites de navigation (Commission Européenne-GSA/European GNSS Agency) Lancement VS11 du Soyouz ST guyanais, prévu en février 2015, avec quatre O3b (Thales Alenia Space) pour le déploiement d’une constellation de satellites haut débit en orbite moyenne destinés à O3b Networks (Jersey) Lancement VS12 du Soyouz ST guyanais, prévu en mars-avril 2015, avec deux Galileo FOC (OHB + SSTL), baptisés Alba et Oriana, pour le déploiement d’une constellation civile de satellites de navigation (Commission EuropéenneGSA/European GNSS Agency) Participation de Thales Alenia Space Belgium à l’alimentation électrique de chaque Galileo FOC. Thales Alenia Space Belgium à bord du Soyouz ST guyanais avec le système KSE (Kit Sauvegarde Européen). A noter que le Centre ESA de Redu, avec RSS (Redu Space Services), est chargé des tests sur orbite, en bande L, de chaque satellite Galileo FOC. Contribution de Spacebel au logiciel de manipulation des données à bord de chaque satellite en soutien des opérations au sol. Implication de VitroCiset Belgium dans le segment sol du système Galileo. Participation de Thales Alenia Space Belgium pour la PCDU de chaque satellite O3b. Thales Alenia Space Belgium à bord du Soyouz ST guyanais avec le système KSE (Kit Sauvegarde Européen). A noter que le centre de contrôle d’O3b se trouve chez SES au Château de Betzdorf. Participation de Thales Alenia Space Belgium à l’alimentation électrique de chaque Galileo FOC. Thales Alenia Space Belgium à bord du Soyouz ST guyanais avec le système KSE (Kit Sauvegarde Européen). A noter que le Centre ESA de Redu est chargé des tests sur orbite, en bande L, de chaque satellite Galileo FOC. Contribution de Spacebel au logiciel de manipulation des données à bord de chaque satellite en soutien des opérations au sol. Implication de VitroCiset Belgium dans le segment sol du système Galileo. 12. CALENDRIER 2014-2015 D'"EVENEMENTS SPATIAUX" POUR LA BELGIQUE (*) Théo Pirard prévoit de participer à ces événements. Note : si vous avez des conférences qui peuvent intéresser des chercheurs et ingénieurs du domaine spatial, n’hésitez pas à les communiquer pour les inclure dans cet agenda. A partir du 4 avril : « Look at me », exposition à l’Euro Space Center/Belgium, Transinne-Libin, en coopération avec le CSL (Christian Barbier) et la Maison de la science de Liège A partir du 4 avril : Sous l’œil des satellites, exposition à l’Euro Space Center/Belgium, Transinne-Libin, pour présenter comment le patrimoine mondial de l’humanité est placé sous la surveillance d’observatoires sur orbite. Evénement organisé avec Belspo et l’UNESCO (*) Du 24 juin 2014 au 5 avril 2015 : Vers la Lune avec Tania, exposition avec ateliers pour élèves, étudiants et enseignants, au Centre de Culture Scientifique (CCS) de l’ULB (Campus de Parentville), rue de Villers, 227, 6010 Charleroi. Cette exposition d’une année vous guidera depuis les traces les plus anciennes de notre satellite naturel que nos aïeux ont laissées gravées sur des os jusqu’aux projets de bases lunaires permanentes, en passant par les mythes, légendes, observations astronomiques et les pas des « Apollonautes » dans la poussière lunaire. Exposition réalisée en collaboration avec de la Maison de la Science de l’ULg et de l’Euro Space Center de Transinne-Libin. Un livre fort utile, superbement illustré, a été édité à cette occasion. (*) 4-6 septembre : demi-siècle de l’Université de Liège dans l’espace, grâce au CSL (Centre Spatial de Liège). Trois jours d’activités, lors du 1er week-end de septembre, sont WEI n°75 2014-4 - 49 WALLONIE ESPACE INFOS n°75 juillet-août 2014 prévues pour la célébration festive de 50 années au service du spatial européen. Un livre est en préparation pour cet anniversaire. Avec la présence de l’astronaute Frank De Winne et de son épouse. (*) 8-12 septembre: World Satellite Business Week, dans le cadre prestigieux de l’Hôtel The Westin (Tuileries), Paris, organisé par Euroconsult, le spécialiste des études du marché spatial. C’est l’incontournable Rendez-Vous de la rentrée de septembre sous le signe du business spatial qui connaît un bel essor dans le monde pour les télécommunications, la télévision, la télédétection, la géo-information… Cette semaine de présentations, d’échanges de vues, de rencontres avec les opérateurs, constructeurs, investisseurs, assureurs, transporteurs de systèmes spatiaux - avec des représentants de haut niveau - est devenue un « must » incontournable pour les acteurs des systèmes d’applications spatiales. En fait, deux grandes conférences sur le business des applications spatiales sont organisées par Euroconsult : - 18th World Summit for Satellite Financing, du 8 au 10 septembre, axé sur le développement commercial des systèmes spatiaux de télécommunications fixes et mobiles, de services haut débit, au niveau global et à l’échelle régionale ; - 2nd Symposium on Prospects for TV distribution, le 10 septembre, sur les aspects et applications de la TV numérique par des satellites de plus en plus performants. - 6th Symposium on Earth Observation Business (sur le thème de « Sustained expansion in the EO Business »), les 11 et 12 septembre, une rare occasion d’aborder les questions du marché (fournisseurs et utilisateurs de l’imagerie satellitaire) de la télédétection spatiale. 12 septembre : Evénement scientifique pour les 50 ans de l’Europe spatiale, à Genève (Suisse). (*) 12-16 septembre : IBC 2014, à Amsterdam, avec une exposition sur les multimédias, où se donnent rendez-vous les opérateurs de satellites qui couvrent l’Europe, le Moyen-Orient, l’Afrique et l’Amérique latine. Deltatec y présente en « première » européenne ses nouveaux produits multimédia. 22-24 septembre : United Nations/Austria Symposium on Space Science & the United Nations, à Graz (Autriche), organisé par UNOOSA, le COSPAR et l’ESA. 23 septembre : à Zurich, Conseil préparatoire ESA pour la Ministérielle de Luxembourg. Il devrait évaluer l’état d’avancement du concept retenu pour le projet Ariane 6 du lanceur européen de nouvelle génération. On sait que Airbus Defence & Space et Safran (acteurs industriels) ont proposé une alternative cryo à la version à poudre de l’ESA et du CNES (pouvoirs publics). Cette réunion du compromis, avec les délégations des Etats qui sont actuellement intéressés par financer Ariane 6 (France, Allemagne, Italie, Espagne, Belgique, Suisse et Luxembourg) est très attendue par Arianespace pour son avenir dans les années 2020 (voir dans ce numéro l’interview de Stéphane Israël, son président directeur général). (*) Du 26 septembre au 2 novembre, Expo inédite à Charleroi (Rockerill, rue de la Providence, 136) sur la vie et l’œuvre du chanoine Georges Lemaître. L’astronome et physicien, qui est à l’origine du « Big Bang », est un enfant de Charleroi. L’Expo devrait être transférée à Leuven, dont l’Université fut marquée par la personnalité scientifique de Georges Lemaître. WEI n°75 2014-4 - 50 WALLONIE ESPACE INFOS n°75 juillet-août 2014 (*) 29 septembre-3 octobre : 65th IAC (International Astronautical Congress), à Toronto, Canada, sur le thème « Our World Needs Space » (Notre Monde a besoin de l’Espace). Le Pôle Skywin (Wallonie Espace), avec le support de l’AWEX, est partie prenante de Space Expo 2014, avec EHP, Lambda-X, Nsilition, SABCA, Spacebel, Thales Alenia Space Belgium. A partir d’octobre, European Space Expo, à l’Euro Space Center/Belgium, TransinneLibin. Cette exposition itinérante trouve un site définitif à l’Euro Space Center, après avoir visité plusieurs capitales d’Europe pour présenter les activités spatiales de la Commission, à savoir les systèmes Galileo (navigation par satellites) et Copernicus (observations de l’environnement) 9 octobre : Orbital Slots & Spectrum Use in an Era of Interference, une journée de conférence organisée par la Secure World Foundation à l’Hôtel EU de Bruxelles. (*) 13-17 octobre: Climate Research & Earth Observations from Space – Climate information for decision making, à Darmstadt (Allemagne). Ce symposium international, qui fera le point sur nos connaissances de la machine du climat, grâce aux observations des satellites, est organisé par l’organisation Eumetsat. (*) 13-14 octobre : Space Days 2014 de Skywin Wallonie Espace, sur le thème de l’incubation des systèmes d’applications intégrées (Galileo + Copernicus + comsats…). Ces deux journées de l’espace, pour lequelles est prévue une importante participation internationale, auront lieu au Galaxia Business Park de Transinne-Libin (près de l’Euro Space Center) sur le thème des applications spatiales intégrées. C’est Vitrociset Belgium qui assure l’organisation de cet événement destiné à valoriser la technologie des systèmes spatiaux. Attention, nouvelle date ! 14-16 octobre : 6th European Cubesat Symposium, organisé par le VKI et l’entreprise S3 (Swiss Space Systems), à Estavayer-le-Lac (Suisse). Cette WEI n°75 2014-4 - 51 WALLONIE ESPACE INFOS n°75 juillet-août 2014 conférence internationale permet de faire le point sur l’état d’avancement de la constellation QB50 et sur le développement de missions Cubesat en Europe. 28-29 octobre : Workshop on Additive Manufacturing for Space Application, organisé par l’ESA à l’ESTEC. (*) 29-31 octobre : Space Exploration International Conference, à l’ISU (International Space University), à Strasbourg. Cette rencontre internationale, organisée par Astech Paris Region, vise à passer en revue les aspects techniques, scientifiques et programmatiques de la GER (Global Exploration Roadmap) de l’ISECG (International Space Exploration Coordination Group), dont il a été question dans ce bulletin d’infos. (*) 10-11 novembre : grande « première » à l’ESOC avec l’atterrissage du micro-robot Philae sur le noyau de la comète 67P/Churyumov-Gerasimenko. Cet événement n’est pas sans rappeler cette autre « première » de l’ESA avec l’exploit, le 14 janvier 2005, de l’arrivée de la capsule Huygens – larguée par la sonde américaine Cassini – sur le sol inconnu de Titan (autour de Saturne), la seule « lune » dotée d’une atmosphère du système solaire. (*) 17-21 novembre : ESWW 11 ou 11th European Space Weather Week, au Palais des Congrès de Liège. L’événement annuel européen, organisé oar le STCE et l’ESA, fait le point sur les activités de « météo de l’espace » dans le monde. 18-20 novembre : 12th Reinventing Space Conference (Rispace) « From imagination to reality » à Londres, organisé par la BIS (British Interplanetary Society) à la Royal Society (6-9 Carlton House Terrace). Cette conférence, destinée à brasser des idées innovantes, abordera les thèmes des systèmes spatiaux tactiques pour les besoins de la défense, des constellations low-cost » pour la surveillance du globe, de moyens de surveillance réactive aux débris dans l’espace… (*) 25 novembre : célébration des 50 ans de l’IASB (Institut d’Aéronomie Spatiale de Belgique) sur le Plateau d’Uccle. (*) 2 décembre : Conseil ESA au niveau ministériel à Luxembourg, qui doit définir la feuille de route européenne pour le transport spatial. La France, l’Allemagne et l’Italie doivent s’accorder sur leur financement de Ariane 5-ME, Ariane 6 et Vega Evolution. Dans la balance budgétaire, il y a les participations allemande (DLR), française (CNES), italienne (ASI) et britannique (UKSpace) à l’avenir des opérations européennes à bord de l’ISS (International Space Station), dont la NASA va prolonger l’exploitation jusqu’en 2024. Les relations ESAUnion Européenne également à l’ordre du jour. 2015 (*) 27-28 janvier : 7th Annual Conference on European Space Policy sur le thème de « Boosting the Competiveness of the European Space Sector », au Bâtiment Charlemagne de la Commission Européenne à Bruxelles, organisée de façon experte par Business Bridge Europe avec les acteurs du spatial en Europe. Ce sera l’occasion de faire connaissance avec le Commissaire en charge du spatial européen, dans la Commission Jean-Claude Juncker, et de faire le point sur l’état d’avancement des systèmes Galileo et Copernicus et de leurs aspects opérationnels, ainsi que sur l’avenir du transport spatial en Europe au lendemain de la Ministérielle de Luxembourg. WEI n°75 2014-4 - 52 WALLONIE ESPACE INFOS n°75 juillet-août 2014 4-5 février : Paris Space Week, à Paris-Orly Airport, rencontres B2B organisées par le cluster The ASTech Paris Region et Proximum Group. (*) 20-24 avril : 10th IAA Symposium on Small Satellites for Earth Observation, organisé par le DLR et l’IAA à l’Académie des Sciences de Berlin. Il s’agit d’une semaine de présentations fort pertinentes sur les missions et les défis des petits satellites de télédétection dans le monde, à l’heure où se développent des constellations d’observatoires pour assurer un suivi continu de l’environnement terrestre. 4-5 février : Paris Space Week, à Paris-Orily Airport, rencontres B2B organisées par le cluster The ASTech Paris Region et Proximum Group. (*) 20-24 avril : 10th IAA Symposium on Small Satellites for Earth Observation, organisé par le DLR et l’IAA à l’Académie des Sciences de Berlin. Il s’agit d’une semaine de présentations fort pertinentes sur les missions et les défis des petits satellites de télédétection dans le monde, à l’heure où se développent des constellations d’observatoires pour assurer un suivi continu de l’environnement terrestre. (*) 15-21 juin : Salon International de l’Aéronautique et de l’Espace sur l’aéroport du Bourget-Paris. Avec la présence de Skywin et de Wallonie Espace, ainsi que de nombreux industriels du spatial wallon. (*) Septembre-octobre 2015: 66th IAC à Jerusalem (Israel). 17-19 novembre : Space Tech Expo Europe, à Brême (Allemagne). Octobre 2016: 67th IAC à Guadalajara (Mexique). Annexes-tableaux (publiés désormais en anglais) A.1. Calendrier des prochaines missions de l’Europe dans l’espace (2013-2022) Cette liste, qui veut montrer que la technologie spatiale est une réalité bien vivante dans l’Union européenne, s’efforce d’être la plus complète possible mais elle ne prétend pas être exhaustive. La difficulté réside dans la mise à jour de ce calendrier, car le planning des missions – surtout d’ordre scientifique et technologique - n’est guère respecté. On s’efforce, dans la mesure du possible et sans être certain des dates de lancement, d’inclure les pico- et nano-satellites (Cubesat) qui est réalisés par des teams d’étudiants comme outils d’éducation et de recherche… S’il manque l’une ou l’autre mission, pouvez-vous le signaler ([email protected]) ? Surlignés en bleu : les missions ESA, Eumetsat et Union Surlignés en rouge : les missions ESA vers l’ISS Surlignés en vert : les satellites d’opérateurs commerciaux NAME KAZEOSAT-2 MRES Launch 14 June Launcher Dnepr Mission (agency/operator) Earth Observations (Kazcosmos) WEI n°75 2014-4 - 53 Prime contractor SSTL WALLONIE ESPACE INFOS n°75 juillet-août 2014 DEIMOS-2 UNISAT-6 DTUSAT-2 QB50-P1 QB50-P2 SPOT-7 AISAT O3B 5-8 TECHDEMOSAT-1 AISSAT-2 UKUBE-1 CYGNUS CRS-2 LAMBDASAT-1 ATV-5 “Georges Lemaître” BRITE-PL-2 HEWELIUSZ GALILEO FOC 1-2 ESTELLE IMSAT ? SICRAL-2/SYRACUSE-3C GALILEO FOC 3-4 DMC-3 CONSTELLATION MAX VALIER SATELLITE AYSEM-1 BEOSAT ? IXV Suborbital NADEGE AALTO-1 ALBERT ? E-ST@R-2? SALLESAT-1 ? CZCUBE-1 ? UPCSAT-1 ? MICROPPTSAT ? ATMOCUBE CYGNUS CRS-3 TURKSAT-4B TURKMENSAT/MONACOSAT GALILEO FOC 5-6 SENTINEL-2A THOR-7 PAZ/SEOSAR UPMSAT-2 UNION VENTA-1 NEMO-HD ALMASAT-EO BIROS LAPAN-TUBSAT A2 LAPAN TUBSAT A3 FLYING LAPTOP NOVASAT 2013? HEIDELSAT O3B 9-12 ESTCUBE-2 GAMASAT-1 NUTS OPTOS-2G NANOSAT-2A DELFFI/DELTA + PHI 14 June 14 June 14 June 14 June 14 June 30 June 30 June 10 July 8 July 8 July 8 July 13 July 13 July 30 July 19 August 22 August 2014 2014 2014 December 2014 2014 ? 2014 2014 2014 2014 2014 2014 2014 2014 2014 2014 2014 2014 2014 2014 2014 December 2014 2015 2015 2015 2014 2014 2014 2015 2015 2015 2015 2015 2015 2015 2015 2015 2015 2015 2015 2015 2015 2015 Dnepr Dnepr Dnepr Dnepr Dnepr PSLV PSLV Soyuz CSG Soyuz Soyuz Soyuz Antares Antares Ariane 5-ES Long March 4 Soyuz CSG Dnepr PSLV or Vega Ariane 5 Soyuz CSG PSLV PSLV PSLV ? PSLV ? Vega ? TBD TBD TBD TBD TBD TBD Vega ? Vega ? Antares Proton-Breeze Falcon 9 v1.1 Soyuz CSG Rokot Ariane 5 Dnepr Dnepr Dnepr ? Dnepr ? Vega ? Soyuz PSLV PSLV Soyuz TBD PSLV ? Soyuz CSG TBD TBD TBD TBD TBD TBD High-resolution EO (Deimos Space) Technology to deploy 4 Cubesats (GAUSS) Cubesat science (Oersted DTU) Double cubesat precursors (INMS in UK) Double cubesat precursors (Un. Dresden) High resolution (Airbus Com Info Security) AIS technology (DLR) Constellation Communications (03b) Technological demonstrator (UKSA) AIS Cubesat (UTIAS + Kongsberg) Cubesat techno (UKSA + Clyde) COTS module to ISS (Orbital Sciences) Cubesat techno wih AIS payload (Lambda) Maintenance ISS (ESA) Astro-seismology (Polytech Univ Warzaw) Navigation (Commission + ESA) Technology cubesat (Estonia) Remote sensing microsat (ASI) Milsatcom (Defence It/Fr) Navigation (Commission + ESA) High Res 3-satellite Constellation (DMCII) Astronomy Quadsat (Inst Bozen) Türkish Cubesat (Bahcesehir Un) Space environment (ERIG) Re-entry test (ESA) Triple Cubesat techno (Nexeya) Earth Observation (VTT Finland) Cubesat science (Imperial College) Technology (Polytechnics Turin) Cubesat techno (Un. La Salle) Techno Cubesat (Czech amateurs) Cubesat techno catalan (UPC) Cubesat micropropulseurs (ARC) Cubesat scientifique (Un. Trieste) COTS module to ISS (Orbital Sciences) Communications (Türksat) Communications (Turkmenistan + Monaco) Navigation (Commission + ESA) Observations Copernicus (ESA) Communications (Telenor Satellite Broadcast) Military radar (CDTI) Earth environment monitoring (UPM) AIS Quadsat (Ventspils + Un. Bremen) Earth observations (SFL + Space-SI) Earth Observations (Min Univ & Res) Infrared earth observations (DLR) Earth observations (LAPAN) HDTV Earth imagery (TU Berlin) Technology (IRS Un.Stuttgart) Solar sail Triple Cubesat (NovaNano) Triple Cubesat (FH Heidelberg) Constellation Communications (03b) Micro-propulsion (Un. Tartu) Reentry test (Un. Porto) Gravity waves (NTNU) Astrophysics (INTA + ?) Technology (INTA + ?) Formation flight (TU Delft) WEI n°75 2014-4 - 54 Deimos Castilla + Satrec Initiative GAUSS (Un. La Sapienza Roma) Oersted DTU VKI (Von Karman Institute) + ISIS VKI (Von Karman Institute) + ISIS Airbus D&S Satellites DLR Thales Alenia Space (F) SSTL + ? Kongsberg Seatex (Norway) Clyde Space + Thales Alenia Space Italia US & Greek students Airbus D&S (Airbus Defence & Space) Space Research Inst + Un Toronto OHB-System + SSTL Tartu University + NanoSpace Carlo Gavazzi Space ? Thales Alenia Space (I) ? OHB-System + SSTL SSTL Inst Bozen + MPE Garching Bahcesehir University/ CalPoly Univ. Braunschweig Thales Alenia Space Italia Nexeya + Silicom VTT Finland Imperial College London ESA + Polytechnics Turin Un La Salle - Barcelona Czech amateur club Univ. Polytech. Catalonia Austrian Research Centers Un. Trieste + Thales Alenia Space Italia MELCO + TAI + Türksat ? Thales Alenia Space (F) OHB-System + SSTL Airbus D&S Satellites (F) Space Systems Loral CDTI + EADS CASA + INTA UPM + INTA Ventspils + Augstkola + OHB + Space-SI (Slovenia) AlmaSpace DLR for Firebird constellation LAPAN + TU Berlin TU Berlin + LAPAN IRS Un.Stuttgart NovaNano + ? FH Heidelberg + DLR Thales Alenia Space (F) Un. Tartu, Estonia Un. Porto + Tekever) NTNU, Norway INTA INTA TU Delft + ISIS WALLONIE ESPACE INFOS n°75 juillet-août 2014 PICASSO VKI RE-ENTSAT INFLATESAIL GOSSAMER-1 EUTELSAT-9B + EDRS-A ASTRA-2G TECHNOSAT GÖKTÜRK-1 HISPASAT AG-1 PILSENCUBE OUFTI-1/LEODIUM POLYTEC-1/NAOSAT AAUSAT-4 ROBUSTA-1B GALILEO FOC 7-8 EUTELSAT-36C/RSCC O3B 9-12 GALILEO FOC 9-10 GALILEO FOC 11-14 BEAGLESAT SENTINEL-3A PRISMA ITALIA ADM-AEOLUS JASON-3 CYGNUS CRS-4 GALILEO FOC 15-18 ERA/ISS NAUKA MODULE SENTINEL-3A INGENIO-SEOSAT LISA PATHFINDER AMAZONAS-4B SES-9 GALILEO FOC 19-22 AMSAT P3 EXPRESS CYGNUS CRS-5 ELISE SIMBA Q-RED ? OTB-1 PILSENCUBE OUFTI-1/LEODIUM POLYTEC-1/NAOSAT AAUSAT-4 ROBUSTA-1B EARTHCARE GALILEO FOC 15-18 GALILEO FOC 19-22 EDRS-C/HYLAS-3 TURKSAT-5A/PEYKOM-1 TUBIN-TUBIX20 EXPERT? Sub orbital IONOSAT-1 QB50 CONSTELLATION OTB/ORBITAL TEST BED EU:CROPIS CFOSAT EUTELSAT-65 WEST A EXOMARS/SCHIAPARELLI 2015 2015 2015 2015 2015 2015 2015 2015 2015 2015 2015 2015 2015 2015 2015 2015 2015 2015 2015 2015 ? 2015 2015 2015 2015 2015 2015 2015 2015 2015 2015 2015 2015 2015 2015 2015 2015 2015 2015 2015 2015 2015 2015 2015 2015 2015 2015 2015 2015 2015 2016 2016? 2016 ? 2016 2016 2016 2016 2016 2016 Feb-March TBD TBD TBD TBD Proton Proton TBD Vega Ariane 5 ? TBD TBD TBD TBD TBD Soyuz CSG Proton Soyuz CSG Soyuz CSG Ariane 5 ES TBD Rokot Vega ? Vega Falcon 9 v.1.1 Antares Ariane 5 ES Proton Soyuz CSG Vega Vega Ariane 5 ? Ariane 5 ? Ariane 5 ES Ariane 5/ Soyuz Antares TBD TBD TBD TBD TBD TBD TBD TBD TBD Vega ? Ariane 5 ES Ariane 5 ES TBD TBD TBD TBD Cyclone 4 ? Cyclone 4 Falcon Heavy Falcon Heavy? Long March 2C TBD Proton-Breeze Aeronomy (BISA + Clyde Space) Re-entry experiment (VKI) Solar sail demonstrator (SSC) Solar sail demonstrator (DLR + ESA) Communications (Eutelsat + Airbus D&S) Communications (SES Astra) Technological microsat (TU Berlin) Military observations (Turkey/TAI) Communications (ESA + Hispasat) Communications (Un. West Bohemia) Télécom D-Star (Amsat ?) Earth observations (Un. Pol. Valencia) AIS demonstration (Un. Aalborg) Radiation testing (Un. Montpellier) Navigation (Commission + ESA) Communications (Eutelsat + RSCC) Constellation Communications (03b) Navigation (Commission + ESA) Navigation (Commission + ESA) Technology (Istanbul University) Oceanography GMES (ESA) Security monitoring (ASI) Earth Explorer (ESA) Oceanography (Eumetsat + NOAA) COTS module to ISS (Orbital Sciences) Navigation (Commission + ESA) ISS remote manipulator (ESA) Observations GMES (ESA) Observations (CDTI + ESA) Technological demonstrator (ESA) Communications (Hispasat) Communications (SES) Navigation (Commission + ESA) Technology (Amsat DL) COTS module to ISS (Orbital Sciences) 12U Cubesat demonstrator (Nexeya) Sun-earth Imbalance (RMI) Cubesat reentry test (Tekever) Orbital Test Bed (SSTL) Communications (Un. West Bohemia) Télécom D-Star (Amsat ?) Earth observations (Un. Pol. Valencia) AIS demonstration (Un. Aalborg) Radiation testing (Un. Montpellier) Earth Explorer (ESA + JAXA) Navigation (Commission + ESA) Navigation (Commission + ESA) Communications (ESA + Avanti) Communications (Türksat) Technology microsat (TU Berlin) Re-entry test (ESA) Space Weather (NSAU/Ukraine) Thermosphere study (VKI) Technology microsat (SSTL) Biological minisat (DLR) Oceanography (CNES + CNSA) Communications (Eutelsat do Brasil) Mars lander (ESA + NASA + Roscosmos?) WEI n°75 2014-4 - 55 BISA, Belgium + VKI ? VKI, Belgium + ? Surrey Space Center DLR/Kayser Threde Eutelsat + Airbus D&S + ESA Airbus D&S Satellites TU Berlin + DLR ? Telespazio + Thales Alenia Space OHB + Thales Alenia Un. West Bohemia Univ. Liège + CSL Naosat + Un. Pol. Valencia Un. Aalborg ESA + Un. Montpellier OHB-System + SSTL ISS Reshetnev or Airbus D&S? Thales Alenia Space (F) OHB-System + SSTL OHB-System + SSTL TAI + Istanbul University Thales Alenia Space (F) Carlo Gavazzi Space Airbus D&S Satellites Thales Alenia Space + CNES (F) + Thales Alenia Space Italia OHB-System + SSTL EADS Dutch Space Airbus D&S Satellites EADS CASA Airbus D&S Satellites Orbital Sciences Boeing OHB-System + SSTL Amsat DL + Thales Alenia Space Italia Nexeya + Silicom RMI Belgium + ? Tekever (Portugal) SSTL Un. West Bohemia Univ. Liège + CSL Naosat + Un. Pol. Valencia Un. Aalborg ESA + Un. Montpellier TBD OHB-System + SSTL OHB-System + SSTL OHB + Airbus D&S TUSAS/ TAI + MELCO TU Berlin Thales Alenia Space Italia Youchnoye + ESA + EC Team of universities SSTL DLR CNSA + Thales Alenia Space Space Systems/Loral Thales Alenia Space + Airbus D&S WALLONIE ESPACE INFOS n°75 juillet-août 2014 EXOMARS/TGO SHALOM SENTINEL-5 PRECURSOR SES-10 BEPICOLOMBO ESEO ? S-NET-1/-2/-3/-4 MERLIN OPS-SAT MICROCARB MUSIS CSO-1 TARANIS OPTSAT-3000 VENµS NORSAT-1 GOSSAMER-3 SENTINEL-1B METOP-C SENTINEL-3B PERSEUS ? MEGASAT ? GÖKTÜRK-3 EU:CROPIS PROBA-3A PROBA-3B SIGMA/MARCONI-1 SENTINEL-6/CRYOSAT- 2016 Feb-March 2016 2016 Proton-Breeze TBD Rokot Mars orbiter (ESA + NASA + Roscosmos?) Hyperspectral EO (ISA + ASI) Atmosphere chemistry (ESA + TNO) 2016 Falcon 9 (Heavy?) Broadcasts/communications in Latin America (SES) 2016 2016 ? 2016 2016 2016 2016 2016 2016 2016 2016 2016 2016 2017 2017 2017 2016 2017 2017 2017 2017 2017 2017 2017 Ariane 5 Vega TBD Vega Vega ? TBD Vega ? Vega Vega Vega TBD TBD Soyuz 2 CSG Soyuz 2 CSG Soyouz 2 ? PSLV ? TBD TBD TBD Vega Vega TBD Vega Mercury orbiters (ESA + JAXA) Student earth observation microsat (ESA) Nanosat constellation (TU Berlin) Methane observations (CNES + DLR) Technology (ESTEC) Chemistry of atmosphere (CNES) Spy satellite (DGA) Analysis of lightning & stripes (CNES) 2017 2017 2017 2017 2017 2017 2017 2018 2018 2018 2017 ? 2018 2018 2018 2018 2018 2018 2019 2019 2019 2019 2019 2019 2019 2020 2020 2020 2020 2020 ? 2020 ? PSLV Soyuz 2 Vega ? Vega ? Vega ? TBD TBD TBD TBD Vega TBD TBD TBD TBD Ariane 5 ? Proton-Breeze SLS Block1 TBD TBD Falcon 9 v.1.1 Falcon 9 v.1.1 Vega ? TBD TBD Vega ? Soyouz or ? TBD TBD PSLV ? Soyuz 2 CSG Hyperspectral imagery (DLR) Observations GMES (ESA) Spy satellite (DGA) Exoplanets monitoring (ESA) Technology (CNES + ESA) Earth observations (Belspo + VITO) Science (ESA) Broadband communications (ASI + PPP) Communications (DLR + ?) High-Resolution EO (ASI) Atmosphere chemistry (ESA + BISA) Student moon orbiter (ESA) GEO meteo imager (ESA/Eumetsat) Solar exploration (ESA) Astronomy/Astrophysics (NASA) Mars rover (ESA + NASA) ? Manned spacecraft (NASA + ESA) GEO meteo sounder (ESA/Eumetsat) Dual-use radar satellites (Defensa/ASI) Satellite émetteur radar (Bundeswehr) Satellite récepteur radar (Bundeswehr) Oceanography & Polar monitoring (ESA) Cosmology (ESA) Ocean topography (CNES + NASA) Asteroid mission (ESA) Electronic intelligence (DGA + CNES) GEO meteo imager (ESA/Eumetsat) Polar Meteo (ESA + Eumetsat) Moon orbiter (IRS Stuttgart) Moon lander (DLR) Dual-use high-resolution EO (It. Min.Defence) Observations (CNES + ISA) Sat-AIS & security (Norsk Romsenter) Large solar sail demonstrator (DLR) Radar observations GMES (ESA) Polar meteo (Eumetsat +NOAA) Oceanography GMES (ESA) Astrophysics + Techno (IRS) Communications (CNES + Eutelsat ?) SAR Earth Obs (TAI + Tübitak) Biological laboratory (DLR) Formation flight (ESA) Formation flight target (ESA) Broadband communications (ASI + PPP) Oceanography (ESA + Eumetsat) JASON-4 ENMAP SENTINEL-2B MUSIS CSO-2 CHEOPS MICROSCOPE PROBA-V2? COSMIC VISION M1 SIGMA/MARCONI-2 HEINRICH HERTZ OPSIS PROBA-ALTIUS? ESMO ? MTG-I-1 (METEOSAT) SOLAR ORBITER JAMES WEBB ST EXOMARS-2 Rover MPCV ORION MTG-S-1 (METEOSAT) COSMO SG-1 & SG-2 SARAH AKTIV-1 SARAH PASSIV-1 & -2 SENTINEL-6/JASON-4 CRYOSAT EUCLID SWOT PROBA-4 IMP ? CERES-1, -2, -3 MTG-I-2 (METEOSAT) EPS/METOP SG-1 LUNAR BW-1 ? LUNAR LANDER WEI n°75 2014-4 - 56 Thales Alenia Space Italia Israeli + Italian industry Airbus D&S UK + TNO Airbus D&S Airbus D&S + JAXA Carlo Gavazzi TU Berlin CNES + DLR + ? ESA CNES + ? Airbus D&S + Thales Alenia Space CNES + CNRS IAI (Israel), CGS + Telespazio ISA + French & Israeli industry ? + Kongsberg DLR / ? Thales Alenia Space (I) Airbus D&S Satellites Thales Alenia Space (F) IRS/Univ. Stuttgart Airbus D&S/Thales Alenia Space ? TAI + ? DLR + ? QinetiQ Space EADS CASA + Sener Italian industry + ? Thales Alenia Space + Airbus Defence & Space Kayser-Threde Airbus D&S Satellites Airbus D&S + Thales Alenia Space SSTL CNES + ONERA QinetiQ Space + Spacebel + VITO TBD Italian industry + ? OHB-System + Airbus D&S ? CGS + Italian industry + OHB ? QinetiQ Space SSTL + ESA Thales Alenia Space + OHB Airbus D&S + ? Northrop Grumman + ESA Thales Alenia + Airbus D&S Lockheed martin + Airbus Def&Sp Thales Alenia Space + OHB Thales Alenia Space Italia OHB + Airbus D&S OHB Thales Alenia Space + Airbus D&S? Thales Alenia Space TBD + NASA/JPL TBD Airbus D&S + Thales Alenia Space? TBD Airbus Defence & Space IRS Stuttgart DLR + European partners? WALLONIE ESPACE INFOS n°75 juillet-août 2014 2020 ? TBD EXOMARS-3 ? 2021 ? TBD OTOS 2021 ? TBD COMSAT NG 2022 Proton-Breeze JUICE + GANYMEDE 2022 TBD EPS/METOP SG-2 2023 TBD MTG-I-3 (METEOSAT) 2024 Soyuz ? PLATO 2028 Ariane 5 ? ATHENA © Space Information Center/Belgium – June 2014 Mars Science (ESA + NASA) Super High resolution EO (DGA + CNES) Military Satcom (DGA + CNES) Jupiter Moon exploration (ESA + NASA?) Polar Meteo (ESA + Eumetsat) GEO meteo imager (ESA/Eumetsat) Exoplanetary science (ESA) X-ray observatory (ESA) TBD Airbus D&S + Thales Alenia Space? Airbus D&S or Thales Alenia Space TBD + Russian industry Airbus Defence & Space Thales Alenia Space + OHB TBD TBD 4. Export contrats for the satellite industry in Europe This alphabetical list review the known contracts signed by the European industry of space systems for spacecraft outside Europe to be launched during the period 2013-2018. It also includes the major contracts for payloads or platforms. NAME ALSAT-1B ALSAT-2A/2B AONESAT-1? ARABSAT-6B ARSAT-1/-2 & /-3 ? BADR-7 DMC-3 CONSTELLATION DIRECTV-15 DIRECTV Latin America EXPRESS AM-4R EXPRESS AM-7 EXPRESS AM-8 EXPRESS AMU-1 EXPRESS AT-1 EXPRESS AT-2 FALCON EYE-1 & -2 GEO-KOMPSAT-2B GÖKTURK-1 HELLASAT-3/ EUROPASAT INDOSAT IRIDIUM NEXT /IRIDIUM PRIME? KAZEOSAT-1/MRES KAZEOSAT-2/HRES KAZSAT-3 KAZSTSAT/Earth Mapper KOREASAT-5A KOREASAT-7 LAPANSAT-A2 Contractor (Country) Mission (launch schedule) Prime contractor (State) ASAL/CTS (Algeria) ASAL/CNTS (Algeria) AOneSat Communications (Switzerland/India) Arabsat (Saudi Arabia) Remote sensing microsats [2015] SSTL + DMCII Remote sensing micro-satellites (2010) Airbus D&S (France) GEO telecommunications (2016?) *Thales Alenia Space (France) Iridium Satellite (USA) Mobile comsat constellation (20152017) Remote sensing mini-satellite (2014?) Remote sensing micro-satellite (2014) GEO telecom (2014) Remote sensing micro-satellite (2015) GEO Telecom (2016) GEO Telecom (2016) Remote sensing micro-satellite (2014) Airbus D&S (France) + *Thales Alenia Space (France) ArSat (Argentina) GEO telecommunications (2014-17) * Thales Alenia Space + Airbus D&S Arabsat (Saudi Arabia) GEO telecom/broadcasts (2015) Airbus D&S (France) + *Thales Alenia Space (France) DMCII (United Kingdom) High-resolution satellites (2014) SSTL + DMCII (+ China) DirecTV (USA) GEO broadcasts (2014) Airbus D&S Satellites (France) DirecTV (USA) GEO broadcasts (2016) Airbus D&S Satellites (France) RSCC (Russia) GEO telecom/broadcasts (2014) Airbus D&S (France) RSCC (Russia) GEO telecom/broadcasts (2014) Airbus D&S (France) RSCC (Russia) GEO telecom/broadcasts (2014) *Thales Alenia Space (France) RSCC (Russia) GEO telecom/broadcasts (2015) Airbus D&S (France) RSCC (Russia) GEO telecom/broadcasts (2013) *Thales Alenia Space (France) RSCC (Russia) GEO telecom/broadcasts (2014) *Thales Alenia Space (France) UAE Armed Forces (UAE) Very high-resolution observations Thales Alenia Space + Airbus (2017, 2018) D&S (France) GEO meteorological observations (2019) KARI (South Korea) *Airbus D&S (France) Telespazio + Thales Alenia Space Min Defence (Turkey) High-resolution observations (2015) Arabsat (Saudi Arabia) & GEO High-power broadcasts (2017) Thales Alenia Space Inmarsat (United Kingdom) Kazcosmos (Kazakhstan) Kazcosmos (Kazakhstan) JSC Kazsat (Kazakhstan) Ghalam KJC (Kazakhstan) KT Sat (South Korea) KT Sat (South Korea) LAPAN (Indonesia) GEO telecom/broadcasts (2014) WEI n°75 2014-4 - 57 Thales Alenia Space (France) Airbus D&S Satellites (France) SSTL (United Kingdom) *Thales Alenia Space (Italy) SSTL (United Kingdom) Thales Alenia Space (France) Thales Alenia Space (France) *TU Berlin (Germany) WALLONIE ESPACE INFOS n°75 juillet-août 2014 LAPANSAT-A3 MEASAT-3B MOROCCO-EOSAT-1/-2 NEXSTAR-1 & -2 O3B (12 satellites) PERUSAT-1 SGDC-1 TELSTAR-12R TURKMENSAT-1 /MONACOSAT VNREDSAT-1B YAMAL-401 YAMAL-601 LAPAN (Indonesia) MEASAT (Malaysia) CRTS? (Morocco) Aniara Communications (India) O3b Networks (Jersey) Min Defence (Peru) Remote sensing micro-satellite (2014) GEO Telecommunications (2014) High-resolution observations (2017) GEO Telecommunications (2017) Broadband constellation (2013-2015) High-resolution observations (2016) Visiona Technologia (Brazil) Governmental communications (2016) Telesat (Canada) GEO telecom (2015) Turkmenian Space Agency GEO telecommunications (2014) (Turkmenistan) + SSI (Monaco) VAST/Institute Science & Remote sensing micro-satellite (2017) Technology (Vietnam) Gazprom Space Systems (Russia) Gazprom Space Systems (Russia) GEO communications (2014) GEO communications (2016) *TU Berlin (Germany) Airbus D&S Satellites (France) Thales Alenia Space (France) * Elecnor Deimos (Spain) + European partners Thales Alenia Space (France) Airbus D&S Satellites (France) Thales Alenia Space (France) Airbus D&S Satellites (France) Thales Alenia Space (France)? Spacebel + QinetiQ Space + Amos + CSL + Deltatec + VITO *Thales Alenia Space (France) Thales Alenia Space (France) * Payload contractor SSL = Space Systems Loral SSTL = Surrey Satellite Technology Ltd © Space Information Center/Belgium – August 2014 A.3. Table of planned/expected contrats related to civilian satellites for communications and broadcasts The most profit-making space business concerns the satellite systems for communications and broadcasts (see in this Directory the table reviewing all the spacecraft in operational service and in preparatory status). This new and original table summarizes the known/announced satellites for which a RFP is in progress or in project. European satellite industry has to play a significantly promising role, in spite of the high value of the euro. Space Systems/Loral as One of the main aggressive contenders for comsat contracts was acquired by Canada’s MDA (McDonald Dettwiler & Associates). SATELLITE (Operator/country) ABS-3A/KOREASAT-9? (Asia Broadcast Satellite/Hong Kong) Position (frequencies) 3°West (C- & Ku-bands) AFGHANSAT-1 (MCIT-Ministry of Communications and Information Technology /Afghanistan) 48°East (C- & Ku-bands) AFRICASAT-2A (Measat Satellite Systems/Malaysia) 5.7° East (C-, Ku & Kabands) ALCOMSAT-1 (ASAL/Algeria) 24.5°East (C- & Ku-band – Northern beams) Status (particular aspects) - Launcher Replacement of ABS-3/Agila-2 at 3°West since November 2011, used by Intersputnik. All-electric medium-size comsat or BSS 702SP of Boeing Satellite System. To be launched by Falcon 9 of SpaceX with Satmex-7. Market prospects studied by ABS1A/Koreasat-2 in inclined orbit. Agreement with Arabsat for the long-term lease of Ku-band capacity. (early 2015: for a coverage of Europe, Middle East, Asia and Africa) International call, conducted by ATRA (Afghan Telecom Regulatory Authority) for Expressions of Interest for the geosynchronous position allocated to Afghanistan. Issuance of license with Eutelsat which moves its Eutelsat W2M/28B comsat from 28.5 to 48 degrees Est to meet needs of Afghanistan until 2020 (2014) RFP in progress for satellite to be launched in 2015. Measat looking for a partner such as Eutelsat or Arabsat… (replacements of Africasat-1/Measat-1 positioned at 46°East, of Africasat2/Measat-2 positioned at 5.7°East) RFP in preparation since many years for a SmallGEO-type contract during 2013? – proposal made by CGWIC/China Great WEI n°75 2014-4 - 58 WALLONIE ESPACE INFOS n°75 juillet-août 2014 Wall Industry Corp (2017: for a coverage of Maghreb countries). First private comsat operator in the Middle East interested by Latin America for broadband connections. International RFP issued to have a possible contract in 2014 (2016) 61° West (C- & Ku-band) 5-t satellite contract to Space Systems/Loral. Launched by Ariane 5-ECA in February 2013 61° West (C-, Ku- & KaAfter international RFP, Orbital Sciences selected as prime band) contractor for two satellites. Launched by Arianespace. Problems in orbit for Amazonas-4A, because of limited power supply. (2014, 2015) 61° West (C-, Ku- & KaInternational RFP in progress for satellite and launch contracts in band) 2014. (2016) 4°West (Ku- & Ka-bands) After international RFP, Israel Aerospace Industries (IAI) selected as prime contractor, with Canadian MDA as payload contractor. Heavy satellite to be launched by Falcon 9. Integration in the fleet of Hispasat-Abertis. (2015, to replace Amos-2 and to add Ka-band capacity to the ‘hot bird’ position of Spacecom). 17°West and ? (Ku- & KaPowerful satellite(s) to cover Latin America. Specifications under bands) study for international RFP in 2014. Future linked to the purchase of Spacecom by Abertis-Hispasat (2017) 24.5°East (C- & Ku-band – In-orbit delivery contract with Russian RKK Energia and Southern beams) Rosoboronexport. Negotiations finalized in May 2011. Total cost of the full system: around 245 million euros. To be launched by Zenit 3SLB (2016, with a full coverage of Eastern and Southern Africa). 50°East, 98°East or 160° Private operator in India with small GEO satellites. Contract to East (Ku-band) Dauria Aerospace for two 16-Ku band spacecraft to cover Middle East and Africa. Launcher not yet selected, but possibility of dual launch with Indian GSLV MkII (2017) 107.3°East (Ku-band & XSpace Systems/Loral selected to build this multipurpose band) broadcasting & communications satellite to cover North America.. Launched by ILS in April 2013. 107.3° East (Ku- & KaMultipurpose broadcasting & communications satellite. Planned bands?) contract in 2014. (2017) 47.5° West (C-, Ku, KaNew operator based in Switzerland. Company created by Indian bands ?) family Pavuluri (Hyderabad) with views for global broadband business. First medium-size Ekspress-1000N type comsat,with payload of Thales Alenia Space, contracted through MOU by ISS Reshetnev in order to cover Latin America. Launcher not yet selected Plan for further two comsats around the globe. (2016) 76.5° East (C- & Ku-) bands Thales Alenia Space as prime contractor for a “ITAR-free” satellite – Apstar-7B to be transferred to China Satcom as Chinasat-12/Supremesat-1. Launch with Long March 3B (APstar7A launched on 31 March 2012 to replace APstar-2R; Apstar7B/Chinasat-12 launched in November 2012) TBD (Ku-band, Ka-band ?) Plan to expand coverage and services. Contract with CGWIC (China Great Wall Industry Corp) for in-orbit delivery of highpower DFH-4 type comsat (2016) 26°E, 34°E ? (Ku- & KaSixth generation of Arabsat spacecraft: RFP for international bands) contract in 2014. To be launched in 2016-2017. 71.4°East (Ku-band) National comsat, for coverage of Eastern Europe and Central Asia, to be developed with the assistance of Roscosmos or CGWIC? (2017 ?) 71,8° West, 81° West (Ku- Part of SSGAT (Sistema Satelital Geoestacionario Argentino de band) Telecomunicaciones). Invap SA as prime contractor, with Thales Alenia Space selected for the payload after an international RFP. First two satellites to be launched by Arianespace. (2014, 2015, 2016?) 21.5°East (L-, S-, Ku- and Advanced Relay & Technology Mission) of ESA ARTES AL YAH-3/YAHSAT-3 (Yahsat/United Atlantic Ocean (Ka-band) Arab Emirates) AMAZONAS-3 (Hispasat/Spain) AMAZONAS-4A & -4B (Hispasat/Spain) AMAZONAS-5 (Hispasat/Spain) AMOS-6 (Spacecom/Israel) AMOS-7 & -8 (Spacecom/Israel) ANGOSAT-1 (Ministry Telecoms/Angola) ANIARA NEXSTAR-1 & -2 ? (Aniara Communications/India) ANIK G-1 (Telesat/Canada) ANIK G-2 (Telesat/Canada) AONESAT-1 (AOneSat Communications/Switzerland + India) APSTAR-7A & -7B (APT Satellite Holdings/Hong Kong) APSTAR-9 (APT Satellite Holdings/Hong Kong) ARABSAT-6A & -6E (Arabsat/Saudia Arabia) ARMSAT-1 (Armcosmos, Armenia) ARSAT-1/-2/-3 (ArSat/Argentina) ARTEMIS-AVANTI (ESA & Avanti WEI n°75 2014-4 - 59 WALLONIE ESPACE INFOS n°75 juillet-août 2014 Communications /France- UK) Ka-bands) programme. Made by Thales Alenia Space Italia. In orbit since 12 July 2001. Satellite with associated rights to be transferred in 2014 to Avanti Communications which will become responsible for Artemis operations (until desorbitation in 2017) ASIASAT-6/THAICOM-7 and 120°East and 105.5° East Space Systems Loral as prime contractor - Asiasat-6 as back-up ASIASAT-8 (AsiaSat/Hong Kong + (C-band for Asiasat-6, Kufor AsiaSat-5 and Asiasat-8 launched by Falcon 9. Asiasat-6 used Thaicom/ & Ka-bands for Asiasat-8) by Thaicom as Thaicom-7 to retain Thailand’s regulatory rights to Thailand) 120°East (2014-2015) AZERSPACE-2 62°East (Ku- & Ka-bands) 2nd comsat to be contracted in 2014 with international partners (Azercosmos/Azerbaidjan) and domestic involvement for its development. China interested by contract. To be used jointly with Azerspace-1 which is in GEO since February 2013 (2016-2017) BANGABANDHU-1 (Post & 119.1° or 102° East (C- and Preparation of RFP with American consultant Space Partnership Telecommunications/Bangladesh) Ku-band International. Negotiations with Intersputnik Hodlings to acquire the geostationary position. Plan for in-orbit delivery contract and turnkey system to be decided in 2014? (2017?) BELINTERSAT-1 (Belintersat/Belarus) 51.5° East (38 transponders After international RFP launched in 2010, CGWIC (China Great in C- and Ku-bands) Wall Industry Corp) selected for in-orbit delivery contract – DFH-4 type comsat for services in Central Asia, Africa and Europe - Financial support of Chinese Ex-Im (2015) – Launch with Long March 3B (2016) BRISAT-1 (PT BRI/Bank Rakvat 150.5° East (C- & Ku-band) SSL (ex-Space Systems Loral) as contractor for the medium-size Indonesia) comsat to connect the 11,000 bank branches of Babk Rakvat Indonesia across the Indonesian Archipelago. Launch contract with Arianespace (2016) CONGOSAT-01 (Congo) TBD (C- & Ku-bands) Announcement of a contract for in-orbit delivery with China Telecom and CGWIC (China Great Wall Industry Corp) (2015) DIRECTV-15 (DirecTV/USA) From 99° to 119°West (Ku- 6.3-t broadcasting satellite to cover North America with high& Ka-bands) power beams. Airbus D&S Satellites selected as prime contractor – To be launched by Ariane 5. (2014) DIRECTV LATIN AMERICA or TBD (Ku-band) Powerful DTH satellite to cover Brasil and Latin America. Airbus INELSAT-32 (DirecTV-Sky D&S Satellites selected as builder with a Eurostar 3000 platform. Brasil/USA-Brasil) To be launched by Ariane 5-ECA (2016) DPRK COMSAT-1? (KCSTTBD (C-band) Indigenous development of a geosynchronous satellite in the NADA/North Korea) Space Plan 2012-2017 of DPRK, but no recent info. To be launched by a national system. (2018 ?) ECHOSTAR-18 (Dish Network CorpTBD (Ku-band) Direct broadcasting satellite for the Dish Network Corp. Space Echostar/USA) Systems/Loral as prime contractor. Launcher not yey selected (2015) ECHOSTAR-19/JUPITER-2 (Hughes TBD (Ka-band) SSL (Space Systems Loral) as prime contractor for interactive Network Systems/USA) broadband satellite with very heavy and powerful spacecraft to cover North America. Ariane 5-ECA selected as launch vehicle (2016) ECHOSTAR-23 (Dish Network CorpTBD (Ku-band) SSL (Space Systems Loral) as prime contractor with LS-1300 Echostar/USA) spacecraft. Launcher not yet selected. (2016) ECHOSTAR SOLARIS MOBILE 10° East (S-band) Purchase of Solaris Mobile Ltd (Ireland), with S-band payload of (Echostar/USA) Eutelsat W2A/10A in order to develop S-band multimedia applications in Europe. Possibleuse of Terrestar-2 satellite purchased by Echostar and stored at SSL (Space Systems Loral) ECHOSTAR T2/TERRESTAR-2 TBD (S-band) 6.9-t broadcasting satellite for mobile applications. Space (Echostar Satellite Services/USA) Systems/Loral as prime contractor. To be launched by Proton. (2015-2016) ECHOSTAR-105/SES-11 105°W (C- & Ku-bands) Joint Echostar-SES communications satellite to cover North (Echostar/USA & SES/Luxembourg) America, Mexico et the Carribean. Contracted with Airbus Defence & Space. Launcher not yet selected (2016) ENERGIA-100 ? /RSC Energia/Russia) TBD (Ku-band) Small GEO comsat made by RKK Energia for broadband connections in Russia. Customer/operator not yet disclosed. (2016) ES’HAIL-2 (ES’HAISAT/Qatar + 26°East (Ku- & Ka-bands), Parnership with Arabsat for the joint use of the capacity. WEI n°75 2014-4 - 60 WALLONIE ESPACE INFOS n°75 juillet-août 2014 Arabsat/Saudi Arabia) close to Badr position of International RFP in progress. Contract to be announced in 2014. Arabsat (2017) EUTELSAT-3B (Eutelsat) 3° East (C-, Ku-, Ka-bands) Coverage, with new services, of the Middle East, Central Asia, Africa and Latin America. Satellite contract to Airbus D&S. To be launched by Zenit 3SL (2014) EUTELSAT-9B + EDRS-A (Eutelsat + 9°East (Ku-bands + optical Airbus D&S as prime contractor. Hosted payload for Airbus D&S Airbus D&S Services) relay for data intersatellite Services in PPP with ESA. Launcher not yet selected (2014) links) EUTELSAT-8 WestB (Eutelsat + Thales 8°West (C- & Ku-bands) Thales Alenia Space selected as prime contractor with Spacebus Alenia Space) 4000C3-type spacecraft. To be launched by Proton-Breeze M (2015) EUTELSAT-65 WestA (Eutelsat + 65°West (C-, Ku- & KaEutelsat offer selected by Anatel for the use of Brazilian position Anatel/Brazil) bands, with spotbeams) to cover Latin America. Contract with SSL (ex-Space System/Loral). Availability of services for the Olympic Games. Launcher still to be selected. (2016). EUTELSAT-172B (Eutelsat) 172°East (C- & Ku-bands, Innovative HTS (High Throughput Satellite) to cover Asia-Pacific with spotbeams) for broadband links and mobile connectivity. With the partnership of Panasonic Avionics Corp. All-electricEurostar 3000EOR platform developed by Airbus Defence & Space. (2017) EKSPRESS AM-7 (RSCC) 40° East (L-, C- & Ku5.7 t satellite contract with Airbus D&S: Eurostar 3000 bus with bands) 16 kW payload . To be launched by Proton. (2014) EKSPRESS AM-8 (RSCC) 14°West (C- & Ku-bands) AM-8 to be built by ISS Reshetnev for the platform and Thales Alenia Space for the payload. To be launched in GEO by ProtonBreeze DM-03. (2014) EKSPRESS AM-9? (RSCC) 36° East? (C-, Ku- & KaRFP in progress for a possible contract in 2014. (2017) bands?) EKSPRESS AMU-1/EUTELSAT-36C 36° East (70 repeaters in Airbus D&S selected with Eurostar-3000 spacecraft. Capacity to (RSCC/Eutelsat) Ku- & Ka-bands) be jointly operated by RSCC and Eutelsat. To be launched by Proton-Breeze M. (2015) EKSPRESS AMU-2 (RSCC) 103° East (80 repeaters in International RFP in progress for selection in 2014. Pressure of C- & Ku-bands) Roscosmos to get the contract for a Russian enterprise of space systems. (2017) EKSPRESS AT-1 & AT-2 50°East (to replace Bonum- Broadcasting satellites to be built by ISS Reshetnev for the (RSCC/Russia) 1) & 36°East (Ku-band) platform and Thales Alenia Space for the payload. Successfully launched by Proton-Breeze M in March 2014. GLOBALSTAR II 25-30 LEO Constellation (L-band) Additional six satellites to be confirmed for contract with Thales (Globalstar/USA) Alenia Space. Use of EliteBus platform. Globalstar 19-24 launched by Soyuz from Baikonur in February 2013 (2016?) HEINRICH HERTZ/H2SAT (DLR + TBD (Ka-band) OHB as prime contractor with SmallGEO bus. Broadband OHB + ESA? ) services with advanced Ka-band payload for dual use (2017) HELLASAT-3/EUROPASAT 39°East (Ku- & Ka-bands, Powerful broadcasting satellite contracted by Arabsat to Thales (Arabsat/Greece + Saudi Arabia & S-band) Alenia Space. Addtional S-band hosted payload for Inmarsat to Inmarsat/UK) cover Europe with MSS broadcasts (2017) HELLASAT-4 (Arabsat/Greece + Saudi 39°East (Ku- & Ka-bands) Powerful broadcasting satellite to be contracted by Arabsat. Arabia) Possible S-band hosted payload for Inmarsat to cover Europe with MSS broadcasts. Internaitonal RFP for contracts (satellite, launcher) in 2014. (2017) HISPASAT AG1 (ESA + Hispasat 36° West ? (Ku-band) Luxor/SmallGEO bus (ARTES 11 programme) with payload /Spain) developed by TESAT and Thales Alenia Space. Contract signed with OHB System. PPP between ESA and Hispasat for the payload. To be launched by Arianespace. (2015) HISPASAT-1F (Hispasat/Spain) 30°W (Ku-band) High-capacity communications satellite for broadband connections. SSL selected as prime contractor. Launcher not yet selected. (2017) HYLAS-3/EDRS-C (Avanti 0° ? (S- & Ka-band) Small GEO platform of OHB carrying EDRS-C of Airbus D&S Communications, United Kingdom + Services/TESAT + Avanti payload for broadband Ka ESA) communications through PPP agreement with ESA. Launch contract with Arianespace (2016) HYLAS-4 (Avanti Communications, TBD (Ka-band) Broadband comsat based upon Geostar-3 bus. Contracts with WEI n°75 2014-4 - 61 WALLONIE ESPACE INFOS n°75 juillet-août 2014 United Kingdom) INMARSAT 5/GLOBAL EXPRESS (Inmarsat/United Kingdom) INMARSAT XL/ALPHASAT (ESA + Inmarsat/United Kingdom) INSAT K (ISRO/India) INTELSAT-27R or -34 (Intelsat/Luxembourg) INTELSAT-30 DLA-1 & -31 DLA-2 (Intelsat/Luxembourg – DirecTV Latin America) INTELSAT-32/SKY BRASIL-1 (Intelsat/Luxembourg – DirecTV Latin America INTELSAT-36 MULTICHOICE (Intelsat/Luxembourg – Multichoice /South Africa) INTELSAT EPIC-1/-29E & -2/33E/NEXT GENERATION (Intelsat/Luxembourg) INTELSAT EPIC-3/-35E/NEXT GENERATION (Intelsat/Luxembourg) IRANSAT-1, -2 & -3 (SRI-Space Research Institute & ISA/Iranian Space Agency/Iran) IRIDIUM NEXT (Iridium Communications/USA) IRIDIUM PRIME (Iridium Communications/USA) JABIRU-1 (NewSat/Australia) Orbital Sciences (satellite) and Arianespace (launch) (2017) Contract for up to 4 powerful spacecraft for mobile broadband services: Boeing Satellite Systems as prime contractor with BSS702HP bus. Proton-Breeze M launch contract with ILS. 1st launch in December 2013 (2014, 2015) Heavy geosynchronous satellite with 12-m aperture antenna for mobile services in Europe, the Middle East and Africa. Satellite jointly developed by Airbus D&S (prime contractor) and Thales Alenia Space (Alphabus) to test a new large platform. PPP between ESA and Inmarsat. Launched by Ariane 5 in August 2013. Indian Ocean (Ka-band) 6-t class spacecraft for Ka-band communications (broadband links), to be purchased from abroad; 2nd satellite to be indigenously developed (2016?) 55.5° East/Atlantic Ocean Lost at launch with Zenit 3SL, on 31 January 2013, of the (C- and Ku-bands + UHF medium-power HS702 satellite developed by Boeing Satellite military payload for US Systems, carrying a hosted payload for military purposes. Specific Navy) coverage of Latin America. Replacement with 3-t comsat ordered to SSL (ex-Space Systems/Loral) in 2013. (2015) 95°West (C- & mostly Ku- Co-located high-power LS-1300 satellites of SSL (ex-Space bands) Systems/Loral), for DTH broadcasts in Latin America (DLA: DTH Latin America). Ariane 5 launch for Intelsat-30 DLA-1 , Proton-Breeze M launch for Intelsat-31 DLA-2 (2014 & 2015) TBD (Ku-band) Powerful DTH satellite to cover Brasil and Latin America. Airbus D&S Satellites selected as builder with a Eurostar 3000 platform. To be launched by Ariane 5-ECA (2016) 68.3°East (C- & Ku-bands, Powerful satellite to be co-located with Intelsat-20 for panmainly for DTH broadcasts) african coverage. SSL (Space systems/Loral) selected as prime contractor. Launcher not yet selected. (2017) 29°East, 33°East (C- and Versatile high-power satellites, using an innovative heavy Ku-bands with broadband platform, for mobile broadband applications: after international spotbeams/high throughput RFP, contracts in 2012 and in 2013 to Boeing Satellite Systems. technology) Ariane 5, Proton or Heavy Falcon as candidates for the launches (2015 & 2016) 35°East (C- and Ku-bands Versatile high-power satellites, using an innovative heavy with broadband platform, for mobile broadband applications: Boeing Satellite spotbeams/high throughput Systems selected as prime contractor. Launcher not yet selected technology) (2016) 47°East, 34°East (KuCivilian project of small geosynchronous satellites to carry 2 Kubands) band transponders for digital broadcasts. Indigenous development in progress with North Korea? See also the military Qaem project. (2016?) LEO constellation (L- band, Thales Alenia Space selected as prime contractor for the space with interlinks) segment (72 satellites in orbit + 9 ground spare). Launch services with nine Falcon 9 rockets of SpaceX from Vandenberg AFB and Dnepr from Yazny. Contract with Canadian Aireon LLC to collect ADS-B signals for aeronautical traffic monitoring (20152017/replacement of the existing and operational 66-satellite constellation) LEO constellation (L-band, Expansion of Iridium Prime to offer LEO missions with hosted with interlinks) payload for innovative research and applications. Iridium Next satellites, based upon EliteBus platform and made by Thales Alenia Space in Orbital Sciences facility, proposed to welcome 265-kg instrumentation for up to 17 Mbps of data. An average of 2 to 6 satellites launching per year. Use of Iridium Next ground infrastructure (after 2017). 90°East (Ka-bands) Australian private project of an international broadband satellite covering Oceania, Asia, Middle-East and Easter Africa, for defence and enterprise links. Agreements with Lockheed Martin Atlantic, Pacific & Indian Oceans (89 Ka-band transponders on each satellite) 25° East (L-band) WEI n°75 2014-4 - 62 WALLONIE ESPACE INFOS n°75 juillet-août 2014 JABIRU-2/MEASAT-3B (NewSat/Australia) Indian Ocean, close to Jabiru-1 (Ku- & Ka-band) JABIRU-3 (NewSat/Australia) Indian Ocean, close to Africa (Ka-band) JCSAT-14 (Sky Perfect JSAT/Japan) 154°East (C- & Ku-bands) JCSAT-15 (Sky Perfect JSAT/Japan) 110°East (Ku-band) JCSAT-16 (Sky Perfect JSAT/Japan) TBD (C- & Ku-bands) JUPITER-2/ECHOSTAR-19 (Hughes Network Systems/USA) 109.1° West, close to Jupiter-1 (Ka-band) KACIFIC-1a & -1b (Kacific Broadband Satellite/Singapore) From 130 to 170°East (Kaband) KAZSAT-3 (KazcosmosRTSKS/Kazakhstan) 58.5° East (Ku- bands) KOREASAT-5A (KT Sat/South Korea) 113°East (Ku-band) KOREASAT-7 (KT Sat/South Korea) 116°East (Ku- & Ka-bands) LAOSAT-1 (Min. Telecommunications/Laos) 128.5° East (C- & Kubands) LYBID-1/UKRCOMSAT-1 (NSAUUkrCosmos/Ukraine) 48° East (Ku-band & Kaband) MEASAT-3B/JABIRU-2 (Measat Satellite Systems/ Malaysia – NewSat/Australia) 91.5°East (Ku-band) MEASAT-3C/AFRICASAT-2a (Measat (C-, Ku- and Ka-bands) Satellite Systems/Malaysia) MEXSAT-1/CENTENARIO & 113°West (L- & Ku-bands) -2/MORELOS-3 (SCT-Secretaria de Communicaciones y Transportes/Mexico) MYANMAR-SAT? (M-Tel/Myanmar or TBD (C- & Ku-band) Birmania) for the space segment and Arianespace for the launch. Exploitation of 5.9-t comsat with broadband beams (2015) Specific small Ku-/Ka-band comsat to cover Oceania. Joint partnership with Malaysian Measat operator to exploit Measat-3B Ku-band capacity for Australia. No further plan for a full satellite. (2014) High-power satellite for broadband connections in Africa, the Middle East, Europe, India, China, South-East Asia and Indonesia. Need for an international partner. Plans, not yet confirmed, for Jabiru-4 and -5 satellites over Pacific and Atlantic Oceans to create a global system. (2017 ?) Replacement of JCSAT-2A with SSL (ex-Space Systems/Loral) as prime contractor. To be launched by Falcon 9 v1.1 (2015) Replacement of JCSat-110. Contract to SSL (Space systems Loral). Possible launch with Japanese H-2A. (2016) First of five comsats to be ordered until end of the decade. Contract to SSL for a possible launch with Japanese H-2A. (2017) SSL (ex-Space Systems Loral) as prime contractor for interactive broadband satellite with powerful 6.6-t spacecraft to cover North America with broadband spotbeams to meet HughesNet Gen4 high-speed internet services. Ariane 5-ECA selected as launch vehicle (2016) System using a hosted Ka-band multibeam payload to enhance broadband connections in the Pacific. International RFP in progress for a contract in 2014 with an existing operator on a powerful spacecraft. (2017) Contract of JSC Kazsat with ISS Reshetnev satellite (Ekspress1000N bus). Payload of Thales Alenia Space to provide communications & broadcasts in Central Asia. Proton-Breeze M launch. (2014) Upgraded Spacebus 4000B2 spacecraft of 3.5 t contracted to Thales Alenia Space. Launch vehicle not yet selected. (2016) Upgraded Spacebus 4000B2 spacecraft of 3.5 t contracted to Thales Alenia Space. Launch vehicle not yet selected. (2016) In-orbit delivery contract with CGWIC (China Great Wall Industry Corp), in order to cover South East Asia, from Pakistan to Papua New Guinea. Satellite made by CAST (Chinese Academy of Space Technology) with Long March 3B/G2 launch (2015) High-power satellite (transponders of 120 W) built by MDA (McDonald Dettwiler & Associates – ex-SPAR Aerospace) as prime contractor with ISS Reshetnev platform (Ekspress 1000H). Canadian funding of the system. Development delayed by financial problems. Launch with “made in Ukraine” Zenit 3LB (announced for September 2011, now postponed to 2015) High-power satellite to be collocated with Measat-3 and Measat3A. Airbus D&S as prime contractor. To be launched by Ariane 5. To be exploited as Jabiru-2 in partnership with NewSat in Australia (2014) Negotiations in progress for a partnership with another comsat operator, to cover Europe, Africa,the Middle East. No recent info about development (2016) Governmental contract for 3 satellites with Boeing Satellite Systems, including 2 Boeing 702HP Geomobile satellites equipped with 22-m L-band antenna. To be launched by ProtonBreeze M and by Atlas 5 (2014, 2015) Negotiations with satellite operators - especially Intersputnik - for the use of orbital slot and frequencies. Singtel and CGWIC well positioned for development contract? (2016 ?) WEI n°75 2014-4 - 63 WALLONIE ESPACE INFOS n°75 juillet-août 2014 NBN CO-1A & -1B (NBN/Australia) NBN CO-1C (NBN/Australia) NICASAT-1 (TBD/Nicaragua) NIGCOMSAT-2 & -3 (Nigcomsat/Nigeria) O3b/12 (O3b Networks/Jersey) OPTUS-10 (SingTel Optus /Australia) QAEM (Defense Ministry/Iran) PALAPA-E1 (PT Indosat Tbk) /Indonesia) SATMEX-7 (Satelites Mexicanos/Mexico) SATMEX-8 (Satelites Mexicanos/Mexico) SATMEX-9 (Satelites Mexicanos/Mexico) SES-8 (SES/Luxemburg) SES-9 (SES/Luxemburg) SES-10 (SES/Luxembourg) SES-11 (SES/ Luxembourg) SES-12 (SES/ Luxembourg) SGDC BRSat (AEB + Visiona Technologia Espacial/Brazil) 137.9 or 154° East (Kaband) High-power satellite system for NBN (National Broadband Network). Space Systems/Loral as prime contractor for the two co-located spacecraft. To be launched by Ariane 5-ECA (2015) TBD (Ka-band) Need for a third broadband comsat. RFP to be decided in 2014 for contract in 2015 (2017?) TBD (Ku-band) Communication & broadcasting satellite for Latin America. Based on DHF-4 bus, to be developed and delivered in orbit by CGWIC (2017?) 42.5° East (L-, C- , Ku- and International RFP to be issued after the launch of Nigcomsat-1R Ka-bands) (2014 ?) Equatorial MEO Broadband system for 3G cellular networks and WiMAX towers. constellation (Ka-band) Development in progress with the strong support of SES for funding resources and control facilities. 16 satellites in construction, with 12 to be launched by Soyuz from French Guyana. First 4 satellites launched in June 2013, but affected by power problems. Up to 20 satellites for 2020? (2013-2014) 164°East (Ku-band) Contract for 3.2-t LS-1300 spacecraft of SSL (ex-Space Systems/Loral). To be launched by Arianespace. (2014) TBD (C- & Ku-bands) National project of comsat for governmental services in Iran, with C-band and Ku-band transponders. To be indigenously developed and launched (2017 ?) 150.5° East ? (Ku-band) High-power communications satellite contracted to Orbital Sciences, in order to replace Palapa-C2. Indosat looking for exploitation with an international partner. Preceded since June 2012 by PSN-V, the Chinasat-5B, in inclined orbit, sold by Chinasatcom. See BRIsat. (2016) Regional operator acquired by Eutelsat. Contract with Boeing 114,9° West (C- & KuSatellite Systems for an all-electric medium-size comsat. To be bands) launched by Falcon 9 of SpaceX with ABS-3A (early 2015) 116.8°West (C- & KuRegional operator acquired by Eutelsat. Contract with SSL (exbands) Space Systems/Loral) for high-power LS-1300 comsat. Launched by Proton Breeze-M in March 2013 116.8°West (C- & Ku-band) Regional operator acquired by Eutelsat. Contract with Boeing Satellite Systems for an all-electric medium-size comsat. To be launched by Falcon 9 of SpaceX (late 2015) 95°East (Ku-band) DTH satellite with medium-sized platform to cover South Asia and Indochina: contract with Orbital Sciences Corp. Launched by Falcon-9 v.1.1 in December 2013 108.2 East (Ku-band) High-power SES-9 satellite contracted with Boeing Satellite Systems, in order to cover Asia-Pacific regions. Launch not yet selected (2015) 67° West for Latin America High-power SES-10 to cover Andean countries for DTH and (Ku- & Ka-bands) broadband applications. Contracts with Airbus D&S for powerful Eurostar E3000 and with SpaceX for Falcon 9 (Heavy?) launch (2016 ?) TBD (Ku- & Ka-bands) New high-power satellite currently in the process of interfnational RFP (2017 ?) 95°East (Ku- & Ka-bands) DTH (Direct To Home) and HTS (High Throughput Satellite) comsat to cover Asia-Pacific. Airbus Defence & Space as prime contractor with all-electricEurostar 3000EOR platform. Launcher not yet selected (2017) 68°West & ? (C-, X-, Ku- Satélite Geoestacionário de DefESA e Comunicações Estratégicas bands ? + meteo payload for (SGDC) or Multi-purpose satellites to be used for governmental SGDC-3) commun ications, broadband links, air traffic management. Joint venture Embraer+Telebras, under the name of VisionaTechnologia Espacial, to manufacture the satellites with foreign support. Possibility to include a meteorological payload on the 2nd spacecraft After international RFP, selection of Thales Alenia Space and Arianespace for SGDC-1 satellite and launch WEI n°75 2014-4 - 64 WALLONIE ESPACE INFOS n°75 juillet-août 2014 SICRAL-2 (Italian MOD-ASI + DGACNES/Italy + France) STAR ONE-C4 (Star One/Brazil) STAR ONE-C5 (Star One/Brazil) STAR ONE-C6 (Star One/Brazil) STAR ONE-D1 (Star One/Brazil) SUPREMESAT-2 (Supremesat/Sri Lanka) TELESPAZIO BRASIL-1 (Telespazio/Brazil) TELKOM-3S (Telekomunicasi Indonesia) TELSTAR-12V/VANTAGE (Telesat/Canada) THAICOM-6/AFRICOM-1 (Thaicom/Thailand) THAICOM-8 (Thaicom/Thailand) THAICOM-9? (Thaicom/Thailand) THAICOM-IPSTAR-2? (Thaicom/Thailand) THOR-7 (Telenor Satellite Broadcasting/Norway) THURAYA-4/Thuraya/United Arab Emirates) ? TKSAT-2/TUPAC KATARI SATELLITE (Bolivian Space Agency /Bolivia) TURKMENALEM 520E /MONACOSAT (Turkmenian Space Agency?/Turkmenistan + Space Systems International/Monaco) TÜRKSAT-4A/-4B (Türksat/Turkey) (2016) Italian-French military comsat to upgrade the Sicral and Syracuse 3 systems. Thales Alenia Space Italia (with Telespazio) selected as prime contractor. To be launched by Ariane 5. (2014) 75° West (L-, C-, S- bands) Civilian comsat, colocated with Star One C-3, to carry digital and mobile TV services during the World Cup 2014. SSL (ex-Space Systems Loral) as prime contractor (2014) 68° West (C- & Ku-bands) Civilian comsat to cover Latin America. RFP for selection of contractor in 2014 (2016) 84°West (Ku-band) Civilian comsat for Latin America. RFP for selection of contractor in 2014? (2017?) 85° West (C-, Ku- & KaCivilian comsat to support the Olympic Games of Rio for band) broadcasts and broadband services in Latin America. SSL (exSpace Systems Loral) as contractor. To be launched by Ariane 5 (2016) 50°East (Ku-bands) Contracts with CGWIC (China Great Wall Industry Corp) for inorbit delivery of DFH-4 type comsat and with China Satellite Communications Corp. Supremesat-1 launched in November 2012 with leased capacity onboard Chinasat-12 (2015) TBD (Ku- & Ka-bands) Using Brazilian licence to deploy a geosynchronous comsat to cover Latin America. RFP in progress. (2016) 118°East (C- & Ku-band) 3.5 t Spacebus 4000B2 spacecraft contract to cover Indonesia and south-East Asia. Arianespace as launch provider (2016) 15°West (Ku-band) High-power broadcasting satellite with beams on Europe, Larin America, Middle East, Africa, in order to replace Telstar-12. Spotbeams for maritime mobile services. Airbus D&S selected as contractor. To be launched by Japanese H-2A (2015) 78.5° East (C- & Ku-bands) Medium-size comsat approved by government. Orbital Sciences as prime contractor. C-band coverage of Africa. Launched in January 2014 by Space X Falcon v1.1 and co-located with Thaicom-5 – See Asiasat-6/Thaicom-7. 78.5°East (Ku- & Ka-bands) High-power broadcasting satellite to be collocated with Thaicom5 and -6. Contracts to Orbital Sciences for satellite, to SpaceX for launch (2016) 50.5°East (Ku-band) Broadcasting satellite for expansion of the Thaicom system to the Middle East, Europe and Africa. Not yet decided. Possibility of acquiring a 2nd hand comsat already in orbit to keep the orbital slot. (2016) 119.5°East (Ku- & KaHigh-power broadband satellite to be acquired through bands) partnership with another operator. Enhancement of IPSTAR-1 capacity in South-East Asia and Oceania. Contracts not confirmed to SSL for satellite, to SpaceX for launch (2017) 1° West (Ku- & Ka-bands Contracts to SSL (ex-Space Systems Loral) for high-power satellite and Arianespace for the launch. Enhancing Telenor Satellite Broadcasting fleet and offering mobile services. (2015) Over the Atlantic? (L- & S- RFP not yet finalized, in order to achieve a global coverage for bands) personal communications. Go-ahead decision related to financial results. (2016?) 87.2° West? (C-, Ku- and Project of second comsat for Bolivia, after the successful Ka-bands) operations with TKSat-1, developed by CGWIC (China Great Wall Industry Corp) and launched in December 2013. [2017?] 52° East (Ku-band) After international RFP, Thales Alenia Space selected as prime contractor with Spacebus-4000C2 spacecraft. To be launched by Falcon 9 v.1.1 (instead of Long March 3C). Lease of a GEO position owned by Monaco through Space Systems International. Monacosat-1 capacity marketed by SES (2014) 42° & 50°East (C-, Ku- & Envisioning international partnership for the development of the Ka-bands ?) two Türksat-4 satellites. Contract with Mitsubishi Electric (MELCO) for the satellites and with ILS for the launches. 37°East (UHF and SHF bands) WEI n°75 2014-4 - 65 WALLONIE ESPACE INFOS n°75 juillet-août 2014 (2014/broadcasts and broadband services in the rural areas of the Middle East and Central Asia; African coverage with Türksat-4A) TÜRKSAT-5A or -4C? 31°East ? (C- & Ku-bands ?) Medium-size comsat to be developed in Turkey. TAI as prime (Türksat/Turkey) contractor with Japanese technology transfer from MELCO (2018-2019) TÜRKSAT-6A (Türksat/Turkey) 42°East (Ku-band) Medium-size comsat developed in Turkey by TAI. (2018) TÜRKSAT-7A (Türksat/Turkey) TBD (Ku- & Ka-bands) Comsat to be made in Turkey by TAI. (2020) VIASAT-2 (Viasat/USA) 111.1°West (Ka-band) 6.7-t powerful satellite for broadband services in North America and for air & maritime links over the Atlantic Ocean. Contract with Boeing Satellite Systems for BSS-702HP spacecraft. Launcher niot yet selected. (2016) VINASAT-3 & -4 (VNPT/Vietnam) TBD (Ku-band) Preparation of international RFP. Possible partnership with another operator in Asia-Pacific. (2016?, 2017) YAMAL-401 (Gazprom Space 55°East (Ku-band) for -402, Spacebus-4000C3 spacecraft of Thales Alenia Space to upgrade Systems/Russia) 90°E (C- and Ku-bands) for Gazprom satellite fleet. To be launched by Proton-Breeze M -401. (2014) YAMAL-601 (Gazprom Space 49°East (C-, Ku- and KaReplacement of Yamal-202. After international RFP, Thales Systems/Russia bands) Alenia Space selected in 2013 as prime contractor. Proton as launch vehicle (2016) YAHSAT-3/AL YAH-3 (Yal Yah Atlantic Ocean (Ka-band) Ka-band HTS (High Thoughput Satellite) for translantic Satellite Communications connections, with coverage of Latin America and Africa. Company/UAE) Selection of Orbital Sciences Geostar-3 spacecraft. Launcher not yet selected. (2016) © Space Information Center/Belgium – August 2014 In italics: project in study phase or with unclear status Lecture – Livres & sites internet concernant la Belgique dans l’espace Belgospace – Agoria, Rapport des Activités 2013. Thermomètre annuel des compétences de la Belgique dans l’espace, le Rapport Belgospace est toujours très attendu. Il vient de paraître pour les activités de 2013. On peut se rendre compte de la diversité et de la multiplicité des réalisations de l’industrie spatiale belge, qui comprend les membres d’Agoria. Wallonie Espace y est à l’honneur avec Cegelec, CSL, ERM (Ecole royale Militaire), SABCA, Sonaca, Spacebel, Techspace Aero, Thales Alenia Space Belgium (ETCA) qui y décrivent leurs travaux de l’année écoulée. Le rapport est d’un grand intérêt, mais sa lecture en est quelque peu fastidieuse vu l’absence d’index pour se repérer dans la panoplie des missions en cours et en projet. On est surpris de ne rien voir au sujet de la participation belge, au sein d’Airbus Defence & Space, au programme SM (Service Module) du MPCV (Multi-Purpose Crew Vehicle) Orion de la NASA. On sait que ce programme fait suite au succès des ravitailleurs automatiques ATV (Automated Transfer Vehicle) pour l’ISS (International Space Station). ============================================================Si vous avez des suggestions à faire, des modifications à apporter, n'hésitez pas à le faire: elles seront les bienvenues. Courriel : [email protected] ou (nouvelle adresse) [email protected] WEI n°75 2014-4 - 66