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WALLONIE ESPACE INFOS n°75 juillet-août 2014
WALLONIE ESPACE INFOS
n°75
juillet-août 2014
Coordonnées de l’association Wallonie Espace
Wallonie Espace
WSL, Liege Science Park,
Rue des Chasseurs Ardennais,
B-4301 Angleur-Liège, Belgique
Tel. 32 (0)4 3729329
Skywin Wallonie
Chemin du Stockoy, 3,
B-1300 Wavre, Belgique
Contact: Michel Stassart,
e-mail: [email protected]
Le présent bulletin d’infos en format pdf est disponible sur le site de Wallonie
Espace (www.wallonie-espace.be), sur le portal de l’Euro Space Center/Belgium,
sur le site du pôle Skywin (http://www.skywin.be).
N’OUBLIEZ PAS DE VOUS INSCRIRE
A L’EVENEMENT SPATIAL BELGE D’OCTOBRE :
SOMMAIRE :
Thèmes : articles
Mentions Wallonie Espace
Actualité : Note de Wallonie Espace aux partis formateurs du gouvernement VitroCiset Belgium, Euro Space
fédéral belge - Manque de panache belge pour l’ATV-5 « Georges Lemaître » - Center/Belgium, UCL, Thales
Bravo à Rosetta autour d’une comète…ukrainienne !
Alenia Space Belgium, Spacebel,
Amos, Rhea
@ Pages d’histoire : Intelsat 1964-2014 – Ambition spatiale du Grand Duché Thales Alenia Space Belgium
dès 1984 avec l’affaire Coronet
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1. Politique spatiale/EU + ESA: Vision Jan Wörner de la stratégie de l’ESA –
Nouvelle Zélande, future puissance spatiale ?
2. Accès à l'espace/Arianespace : Long entretien avec Stéphane Israël, le PDG
d’Arianespace – Vols Arianespace et SpaceX en 2014 – Le trouble-fête de
SpaceX aux Etats-Unis et en Europe – Lancements commerciaux depuis Boca
Chica – Avio Spazio dans le giron de Finmeccanica ? – La Chine spatiale au
ralenti – Nouveaux petits lanceurs aux Etats-Unis – Les extrêmes de
l’Allemagne pour le transport spatial – Progrès américains en vue du lanceur
réutilisable – Projet technologique XS-1 de la DARPA – Premier pas argentin
vers le petit lanceur national Tronador II…
3. Télédétection/GMES : Prolifération continue des satellites d’observation –
Financement à finaliser de la mission Sentinel-6
4. Télécommunications/télévision : SAT-AIS canado-européen avec un PPP
entre ESA, Luxspace et exactEarth – Opérateur privé indien avec le système
NexStar
5. Navigation/Galileo : Anomalie Fregat pour les deux premiers Galileo FOC
Redu Space Services, Thales Alenia
Space Belgium – Spacebel – Redu
Space Services
6. Sécurité/Défense : Projet grand-ducal de « comsat » pour l’OTAN
Redu Space Services
7. Science/Cosmic Vision : Résurrection avortée une sonde datant des années 70
8. Exploration/Aurora : Sonde martienne pour les Emirats – Luxspace en orbite
lunaire avec la Chine – Etranges cavernes lunaires – Lander et rover indiens sur
la Lune avant la fin de la décennie – Missions lunaires sud-coréennes dans les
années 2020
9. Vols habités/International Space Station : Qui gagnera la compétition CCP Thales Alenia Space, EHP, Rhea,
(Commercial Crew Programme) de la NASA ? – Le père du Big Bang au 7ème Sonaca
ciel – Le SM d’Orion comme digne successeur de l’ATV
10. Débris spatiaux/SSA : Space Weather à Redu
Rhea
11. Tourisme spatial : Huit sites pour « spaceport » en Grande Bretagne –
Virgin Galactic et XCOR toujours cloués au sol…
12. Petits satellites/Technologie/Incubation : PROBA-V à la conférence
Smallsat - SHERPA pour satellite biologique allemand
13. Education/formation aux sciences et techniques spatiales : La « OUFTI
Lady » au VKI pour QB50
14. Wallonie-Bruxelles dans l'espace : WSL en expansion – Rhea, étoile
brillante
15. Calendrier 2013-2014 d’événements spatiaux pour la Belgique
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Spacebel
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ULg
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WSLlux
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SABCA, Thales Alenia Space
Belgium, Spacebel, Cegelec,
Techspace Aero, Rhea, VitcroCiset
Belgium, ULB, Euro Space
Center/Belgium
Annexes-tableaux (en anglais) : Les prochaines missions de l’Europe dans Spacebel, Amos, Deltatec, CSL
l’espace (2014-2022) - Palmarès des succès à l’exportation de l’industrie
spatiale européenne - Commandes à venir pour les satellites civils de
télécommunications et de télévision
Articles et livres concernant l’actualité spatiale en Europe : Rapport Cegelec, CSL, ERM, SABCA,
Belgospace 2013
Sonaca, Spacebel, Techspace Aero,
Thales Alenia Space Belgium
Nous vous rappelons l’EVENEMENT SPATIAL BELGE de l’automne : les
5èmes Space Days se tiendront les 13-14 octobre au Parc Galaxia, organisés par
VitroCiset Belgium près de l’Euro Space Center
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et du centre d’entreprises qui héberge l’ESA BIC Redu,
à Transinne-Libin, en bordure de l’autoroute E411 Bruxelles-Luxembourg.
Il est impératif de s’inscrire rapidement, car le nombre de participants est limité !
Le parc d'activités Galaxia à Transinne-Libin, le long de l’autoroute E411,
à mi-chemin entre les capitales européennes de Bruxelles et de Luxembourg
vous souhaite la bienvenue pour les Space Days 2014 de Wallonie Espace
Dernière minute : Souhaits de Wallonie Espace adressés
aux partis qui négocient la formation du gouvernment belge
L’association Wallonie Espace a, ce 1er septembre, envoyé une note à l’attention des
partis (MR, NVA, CD&V, Open VLD) qui ont accepté de négocier la formation du
prochain gouvernement fédéral de la Belgique. Elle souhaite que celui-ci poursuive la
politique spatiale menée avec succès depuis des décennies et puisse même augmenter
de 10 % (soit environ 20 millions €) le budget annuel consacré au spatial en Belgique :
« afin de consolider encore l’expertise de nos sociétés et leur ouvrir de nouveaux
marchés ». Il y est question surtout des lanceurs auxquels l’Etat belge a contribué à
hauteur de 6 %.
La note se termine par cette remarque pertinente : « Si une réforme de l’administration
est prévue dans le programme du nouveau gouvernment, le moment est probablement
venu aussi de revoir la gouvernance du spatial en Belgique, à l’instar par exemple de
ce qui s’est fait dans tous les autres pays européens qui se sont dotés d’une agence
spatiale nationale ». C’est le cas de l’Allemagne, l’Autriche, la Bulgarie, la Croatie, la
France, la Hongrie, l’Italie, les Pays-Bas, la Norvège, la Roumanie, le Royaume-Uni,
de la Suède. Bientôt de l’Espagne et de la Pologne.
Dommage pour le Carolo Georges Lemaître honoré par l’Europe
spatiale : la Belgique a manqué de panache politique à Kourou !
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Alors que l’Europe avec le vaisseau spatial ATV-5 (Automated Transfer Vehicle) - le
dernier exemplaire d’un programme technologique fort bien réussi - a tenu à glorifier
sur orbite une gloire belge (méconnue vu la personnalité très discrète, voire modeste
d’un abbé professeur à l’Université Catholique de Louvain) en le baptisant Georges
Lemaître, la Belgique a raté une magnifique occasion de mettre en évidence sur le plan
international son patrimoine scientifique de haut niveau. Le Chanoine Georges
Lemaître est considéré comme le père de la théorie du Big Bang et l’ESA (European
Space Agency) a accepté la proposition belge de donner le nom de Georges Lemaître à
son dernier ravitailleur automatique de l’ISS (International Space Station).
Le lancement réussi de l’ATV-5 le 29 juillet, puis son arrimage précis le 12 août à la
partie russe de l’ISS auraient dû être des occasions de hisser bien haut nos couleurs
tricolores. La mise à l’honneur européenne de cette grande figure de Georges Lemaître
- né à Charleroi, ayant vécu à Louvain - qui a marqué de l’empreinte du « Big Bang »
la communauté mondiale des astrophysiciens et cosmologistes est passée inaperçue en
Belgique. Il est vrai qu’on était en plein période des vacances estivales. Et les
politiciens – qui étaient préoccupés par la formation et le programme (pour les cinq
années à venir) des gouvernements – et, dans leur trajectoire, les médias n’ont pas
honoré de leur présence le superbe envol de l’ATV-5 « Georges Lemaître ».
La Belgique se trouvait représentée au Centre Spatial Guyanais (CSG) de Kourou par
un délégué de Belspo (Pierre Coquay), par les Archives Georges Lemaître à Louvainla-Neuve (Liliane Moens-Haulotte et son mari), ainsi que par trois étudiants du
secondaire sélectionnés suite à un concours d’images insolites sur ordinateur mettant
en évidence la personnalité du père du « Big Bang ». Ils provenaient du Collège Sacré
Cœur de Charleroi (Jérôme Vande Morgel), de l’Athénée de Leuven (Birgit Skenazi),
et du Lycée Martin V (Mélanie Mahillon). Ils ont été fort impressionnés, lors de la
visite des installations du CSG et avec le lancement brillant d’Ariane 5/ATV-5, par les
efforts que déploie l’Europe technologique pour affirmer sa présence dans l’espace.
Et le comble : Malgré les efforts de son Haut Représentant pour la Politique Spatiale,
Eric Beka, la Belgique renonce à organiser à Charleroi l’exposition qui était prévue du
26 septembre au 2 novembre pour honorer Georges Lemaître comme « l’enfant du
pays » et pour sensibiliser le grand public à l’impact de son œuvre (sous la forme de
documents inédits avec l’aide des Archives Georges Lemaître à Louvain-la-Neuve).
Comme quoi, nul n’est prophère en son pays.
Bravo Rosetta : l’Europe a élu domicile
autour et bientôt sur une comète… ukrainienne !
« Nous sommes à la comète !» exulte Sylvain Lodiot, tout en levant les bras au ciel. Il
est le 6 août, 11 h 29. Dans la salle de contrôle de l’ESOC (European Space
Operations Centre) à Darmstadt, Sylvain Lodiot est responsable de la conduite des
opérations Rosetta. Sur l’écran des signaux qui mettent 22 minutes pour franchir les
550 millions de km séparant la sonde européenne de notre planète, il vient de constater
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sur l’écran que la sonde a réussi à s’arrimer au noyau de la comète TchourioumovGuerasimenko. Et ce, à l’issue d’une phase propulsée qui a duré 6 minutes et 26
secondes. Avec ce magnifique succès, l’Europe spatiale vient de franchir une nouvelle
étape dans l’exploration de ces astres spectaculaires que sont les noyaux des comètes
dans le système solaire.
Cette histoire européenne de la découverte des comètes a commencé dans les années
70. Giotto fut la première sonde, le 2 juillet 1985, à avoir été expédiée par une fusée
Ariane 1 autour du Soleil à la rencontre de la fameuse comète de Halley. Elle allait,
dans la nuit du 13 au 14 mars 1986, frôler son noyau à moins de 600 km, pour nous
révéler un astéroïde ayant la forme d’une patate avec des jets. Dans les années 90,
l’Europe a décidé de se lancer dans une mission plus audacieuse : se poser sur un
noyau cométaire pour l’étudier « in situ ». Rosetta, partie de la Terre le 2 mars 2004 au
moyen d’une Ariane 5G+, vient de toucher au but. Depuis le 6 août, l’ESA (European
Space Agency) a donné un compagnon… européen au noyau d’une comète…
ukrainienne. Celle-ci porte le nom des deux astronomes de Kiev qui furent les
premiers à la découvrir en septembre 1969 : Klim Tchourioumov et Svetlana
Guerassimenko.
L’arrimage de Rosetta à la comète 67P/ Tchourioumov-Guerasimenko vient couronner
une odyssée de près de 6,4 milliards de km, qui a duré dix ans, cinq mois et quatre
jours entre notre planète et Jupiter, comme l’a rappelé Jean-Jacques Dordain, directeur
général de l’ESA, particulièrement ému. Et d’insister sur le rôle de l’ESOC (« la
meilleure agence de voyages dans le monde ! ») ainsi que l’aboutissement de 50
années d’innovations dues à la coopération entre les Etats européens, entre l’ESA et
les agences spatiales nationales . Auparavant, Rosetta avait eu l’occasion de survoler et
photographier les astéroïdes Steins (4 août 2008), puis Lutetia (10 juillet 2010). De
quoi rassurer l’équipe industrielle d’Airbus Defence & Space quant au bon
fonctionnement des appareils de bord.
Voici Rosetta à pied d’œuvre durant au moins deux années. L’engin va nous
familiariser avec les caractéristiques de ce témoin de nos origines et faire comprendre
son comportement lors de son retour vers le Soleil. On sait que la chevelure d’une
comète est due aux émissions de gaz et d’eau qui se manifestent à la surface du noyau
lorsqu’il se réchauffe. Durant les prochains mois, Rosetta qui se trouve à un demimilliard de km va revenir vers nous en escortant la comète. La sonde doit se
rapprocher à quelque 30 km, voire 10 km de ce rocher fort accidenté, à l’allure bizarre.
Les images prises par la caméra OSIRIS (Optical, Spectroscopic & Infrared Remote
Sensing System) du Max-Planck-Institut für Sonnensystemforschung offriront une
résolution métrique afin de déterminer le site où pourra sans dommages se poser le
micro-robot Philae de 100 kg. Celui-ci est réalisé par un consortium dirigé par le DLR
(Deutsche Luft- und Raumfahrt Zentrum) allemand. Johann-Dietrich Wörner, son
directeur général, de mettre en évidence les percées technologiques que permet cette
mission scientifique de premier plan. Le 25 août, l’ESA a annoncé le choix de cinq
sites potentiels pour l’arrivée de Philae sur le noyau cométaire. Le 15 septembre, le
point d’atterrissage cométaire sera annoncé par l’ESA.
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Cette mission Rosetta-Philae d’une grande originalité scientifique et technologique
représente un investissement total de quelque 1,3 milliard €. Ce qui équivaut à trois
fois le prix d’un Airbus A380. Avec les contributions nationales de 300 millions €
pour l’Allemagne, de 250 millions € pour la France, de 100 millions € pour l’Italie.
L’Europe s’affirme comme une pionnière dans la (re)connaissance des comètes. Le 11
novembre - d’après les prévisions actuelles -, ce bijou d’électronique doit être largué
pour s’accrocher à l’aide de deux harpons au noyau de la comète TchourioumovGuerasimenko. Pendant six semaines, il doit, grâce à ses dix instruments, procéder à la
photographie fine et à une analyse in situ d’un noyau cométaire et de son
environnement.
La Belgique, Etat membre de l’Esa, participe à cette « première » cométaire : avec
l’IASB (Institut d’Aéronomie Spatiale de Belgique) pour l’expérience Rosina (Rosetta
Orbiter Spectrometer for Ion and Neutral Analysis) destinée à l’étude des composants
gazeux qui sont émis par le noyau, ainsi qu’avec les industriels Thales Alenia Space
Belgium (Charleroi), Spacebel (Liège), Amos (Liège), CGI/Logica (Diegem), Nexans
(Buizingen), Rhea Systems (Wavre).
@. Pages d’histoire (pour rappeler les exploits des « golden sixties »)
@.1. Intelsat 1964-2014 : cinquante ans
d’un organisme global pour les satellites de télécommunications
C’est le 20 août 1964 qu’a vu le jour à Washington, D.C., Intelsat comme consortium
international pour les télécommunications par satellite. Sept Etats ont officiellement
signé le Traité instituant Intelsat : Etats-Unis (avec une participation majoritaire de la
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Comsat), Royaume-Uni, le Canada, le Japon, le les Pays-Bas, l’Espagne et le Vatican !
Quatre autres les rejoignent durant le mois qui suit : l’Australie, la Norvège, la Suisse,
l’Allemagne. On les considère comme les pays fondateurs de cette coopérative
intergouvernementale qui allait avoir un rôle pionnier dans l’essor du « village
global » de l’information et de la communication. Mise mis sur pied sous l'impulsion
de la Comsat, entreprise publique américaine, elle allait se doter de satellites
géostationnaires, dont le resté célèbre Early Bird, alias Intelsat-1. La Belgique rejoignit
Intelsat le 10 février 1962 avec, comme « actionnaire », la RTT (Régie des
Télégraphes et Téléphones), aujourd’hui Belgacom.
Avec trois satellites-relais Intelsat III, dits géostationnaires - placés à quelque 35.800
km à l'aplomb de l'équateur, sur les Océan Atlantique, Pacifique et Indien -, Intelsat
inaugurait le premier système mondial de télécommunications le 1er juillet 1969, soit
trois semaines avant l'exploit des astronautes d'Apollo 11 sur la Lune. Dès ce moment,
grâce à l’espace, la société des Terriens a bel et bien basculé dans une autre
dimension! L'industrie belge d'électronique a cherché à s'associer aux fabricants
américains de satellites pour répondre aux appels d'offres d'Intelsat. Bell Telephone dont le département spatial est devenu Antwerp Space - est la première à fournir des
équipements de télécommunications pour les satellites de la génération Intelsat III.
ETCA, aujourd’hui Thales Alenia Space Belgium, obtenait la consécration
internationale de spécialiste de l'alimentation électrique et de l'électronique embarquée
pour les satellites Intelsat IV lancés durant la première moitié des années 70.
La RTT, pour des services dans le Bénélux, s’est dotée d'une station pour
communiquer avec le monde via les satellites du système Intelsat. Elle fut réalisée à
Lessive près de Rochefort et on peut en voir ses grandes paraboles blanches depuis
l’autoroute E411. Une première antenne d'un diamètre de 30 m, fournie par Bell
Telephone, est inaugurée par le Roi Baudouin et par l'astronaute américain Alan Bean
(qui marcha sur la Lune en novembre 1969 lors de la mission Apollo 11) le 21
septembre 1972. Elle a été suivie de trois autres, installées par Bell Telephone et SAIT
Electronics (absorbée par le groupe Zenitel). Une autre station, destinée à la mise en
œuvre de réseaux d’entreprises VSAT, est implantée à Liedekerke, non loin de
Bruxelles. Les installations de Lessive et de Liedekerke ont été acquises en 1977 par
Belgium Satellite Services (BSS) pour des services en Afrique, au Moyen Orient,
jusqu’en Inde. BSS est une société détenue par l’entreprise indienne ORG Informatics
qui gère des réseaux de transmissions de données en Inde.
Le 18 juillet 2001, Intelsat devenait une société privée sous le nom d’Intelsat Ltd,
enregistrée aux Bermudes. Cinq ans plus tard, elle faisait l’acquisition de son rival
PanAmSat et combinait les deux flottes de satellites pour en faire le plus gros
opérateur de satellites géostationnaires dans le monde. Mais de cette opération, Intelsat
qui a été rachetée par des fonds d’investissements privés, sortait fort endettée.
Aujourd’hui, Intelsat SA a encore du mal à se refaire une santé financière vu un lourd
endettement qui pénalise ses revenus et son développement. Si le centre opérationnel
d’Intelsat reste près de la capitale fédérale américaine – pour ses 50 ans, elle vient de
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s’installer à Tysons Corner en Virginie -, son centre officiel se trouve à Luxembourg,
au cœur de l’Europe, pour des raisons administratives (fiscales avant tout).
@.2. La surprise de 1984 qui allait bousculer l’Europe audio-visuelle :
l’affaire Coronet du Grand-Duché aux origines de l’odyssée de SES
Il y a 30 ans, le Luxembourg n’hésitait pas à s’attirer les foudres de Paris et de Bonn
(encore à l’époque, capitale allemande) en lançant le projet privé Coronet de satellite
GDL (Grand Duché Luxembourg) dans le paysage audiovisuel européen qui était alors
placé sous contrôle des instances gouvernementales. Il s’agissait de couvrir l’Europe
avec des programmes TV diffusés par un satellite de télécommunications dans les
fréquences FSS (Fixed Satellite Service): 16 chaînes de télévision proposées d’un coup
aux millions de téléspectateurs ! Une révolution pour le Vieux Continent dont les
chaînes TV, étant en nombre limité et financées par les pouvoirs publics n’avaient
qu’une couverture strictement limitée aux territoires des Etats. L’arrivée de GDL allait
bousculer les habitudes audio-visuelles du Vieux Continent.
L’attribution de fréquences spécifiques en bande Ku pour la « télédiffusion directe par
satellite » - BSS (Broadcasting Satellite Service) - par la Conférence Administrative
Mondiale des Radiocommunications de Genève en 1971 - prévoyait des fréquences
pour cinq chaînes TV par Etat en Europe émises par de puissants satellites: de quoi
préserver le rôle des pouvoirs publics dans la mise en œuvre de chaînes de télévision.
Pas question de laisser la porte trop entrouverte aux télédiffuseurs privés. Malgré les
efforts de la France du Président Mitterand pour faire capoter l’initiative grand-ducale
au profit des puissants satellites TV-Sat et TDF-1, le Luxembourg a poursuivi sur sa
lancée… avec son satellite de télécommunications qui était baptisé Coronet, à forte
coloration américaine (on parlait de satellite Coca-Cola !). Il allait modifier au
printemps 1984 la trajectoire de son projet - Partenariat Public-Privé - pour que les
investisseurs européens montent à bord. Ainsi fut mise sur pied pour la concession du
satellite GDL la SLS (Société Luxembourgeoise de Satellites) qui donna naissance le
1er mars 1985 à la SES (Société Européenne des Satellites). Près de trente ans plus
tard, l’opérateur SES est devenu le géant que l’on connaît, qui dispose d’une flotte de
55 satellites géostationnaires qui permettent de diffuser 6.200 chaînes TV dans le
monde. A ce jour, l’opérateur basé au Château de Betzdorf a exploité une soixantaine
de satellites. Il emploie 1.240 personnes pour un chiffre d’affaires 2013 de plus de
1,86 milliards €. Il a fait éclore au Grand-Duché une industrie de systèmes spatiaux:
Luxspace pour des microsatellites, Hitec Luxembourg pour des stations terrestres sur
mesure et de secours. Et l’ESA considère SES comme partenaire primordial pour
innover dans les systèmes spatiaux. Le 2 décembre, le Grand Duché accueillera le
Conseil ESA au niveau ministériel.
Il convient de rappeler le rôle influent de Candace Johnson, la dynamique « satellady »
de l’odyssée grand-ducale dans l’espace, auprès du Premier ministre luxembourgeois
de l’époque qui était Pierre Werner. Via l’ambassade du Grand Duché aux Etats-Unis,
elle a établi en 1984 la « connection » avec Clay Whitehead, consultant américain pour
les satellites de télécommunications. On retrouve aujourd’hui Mrs Johnson comme
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actionnaire et administrateur de la société Kacific Broadband qui projette de déployer
des relais à large bande pour désenclaver les archipels du Pacifique. Comme quoi,
quand on est atteint du virus du business spatial, on ne peut s’en défaire.
1. Politique spatiale EU + ESA
1.1. « L’ESA ne doit pas être une organisation misant sur la solidarité entre
ses membres, mais une organisation proposant des programmes qui répondent
au désir de chaque Etat afin qu’il s’engage en vue d’y trouver son bonheur »
Tel est l’appel lancé par Jan Wörner, président du DLR (Deutsche
Zentrum für Luft- und Raumfahrt) en vue de la Ministérielle de
Luxembourg
Dans le Boeing 777 300/200 LR (Air Austral) qui emmenait à Cayenne les invités
pour vivre en Guyane le lancement de l’ATV-5 « Georges Lemaître », Johann-Dietrich
Wörner a pris plaisir à converser avec les médias. L’actuel président de l’Exécutif du
DLR, pressenti entre autres candidats pour être le prochain Directeur général de l’ESA
- le choix de ce nouveau DG sera annoncé à la mi-décembre pour une prise en fonction
dès juin 2015 -, a parlé à cœur ouvert de sa stratégie de l’Europe spatiale à cinq mois
du Conseil ESA au niveau ministériel, qui se tiendra le 2 décembre à Luxembourg. Il
aura été précédé par un Conseil préparatoire sur les lanceurs, le 23 septembre, à Zurich
avec les délégations concernées. A savoir celles de France, d’Allemagne, d’Italie,
d’Espagne, de Belgique, de Suisse et du Luxembourg.
- Au sujet de sa vision du fonctionnement de l’Agence Spatiale Européenne, Jan
Wörner s’est voulu on ne peut plus clair : « L’ESA ne doit pas fonctionner comme une
organisation misant sur la solidarité entre ses membres pour le financement de ses
activités, mais une organisation proposant des programmes qui répondent au désir
chez chaque Etat de s’engager en vue d’y trouver son bonheur ». Et d’ajouter : « Je
considère que l’ESA n’est pas une institution qui doit exiger des obligations pour
équilibrer les contributions de ses membres au financement des programmes
proposés. Les participations des Etats doivent rester volontaires en fonction de ce
qui les intéresse. Certes, les convaincre de contribuer à tel ou tel programme de façon
volontaire et non solidaire prend du temps.[…] L’Allemagne ne cherchera pas à
forcer l’un ou l’autre pays à payer sa quote-part en échange d’un autre financement. »
Les membres de l’ESA doivent s’engager de façon volontaire et non en privilégiant le
solidaire !
- Pour l’avenir du transport spatial en Europe, qui sera le grand sujet de la Ministérielle
ESA de Luxembourg, le président du DLR a demandé que tout soit mis en œuvre pour
convaincre les Etats d’Europe d’utiliser un lanceur européen. Concernant les décisions
à prendre au Conseil ESA, « elles portent sur les trois segments que sont Ariane 5 ME,
Ariane 6 et Vega Evolution, pour lesquels les Etats membres ont des positions
spécifiques ». Il est confiant dans un succès : « Nous avons une chance. Nous pouvons
réussir ». Et de justifier cet optimisme tout de même prudent : « Pour faciliter et
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mener à bien les négociations, des corridors financiers ont été établis et acceptés par
les délégations .»
1.2. La Nouvelle Zélande en passe de devenir une « puissance spatiale » :
capable dès 2015 de lancer des satellites grâce à la PME Rocket Lab ?
L’annonce a été faite durant cet été. La Nouvelle Zélande est en mesure de devenir une
« puissance spatiale » avec des lancements de petits satellites depuis son territoire. Le
lanceur a été conçu à Los Angeles par la PME Rocket Lab, mais celle-ci est également
une société néo-zélandaise qui a un siège officiel près de l’aéroport d’Auckland. En
2016, Rocket Lab devrait être en mesure de mettre en orbite de petits satellites avec
son lanceur Electron en matériaux composites. Voir la rubrique Accès à l’espace.
ETATS & ENTREPRENEURS
AYANT DEMONTRE UN ACCES DIRECT A L'ESPACE
NOM
(Etat)
Date
(lanceur)
1er SATELLITE
(masse au lancement)
Caractéristiques de la mission
1. URSS/RUSSIE
4 octobre 1957
(R7 Semiorka)
1er février 1958
(Jupiter-C)
SPOUTNIK-1
(83,8 kg)
EXPLORER-1
(14 kg)
URSS/UKRAINE
16 mars 1962
(Cosmos B)
COSMOS-1
(47 kg)
3. FRANCE
26 novembre 1965
(Diamant-A)
29 novembre 1967
(Sparta-Redstone)
A-1/ASTERIX
(42 kg)
WRESAT
(45 kg)
11 février 1970
(Lambda-4S)
24 avril 1970
(Longue Marche 1)
28 octobre 1971
(Black Arrow)
24 décembre 1979
(Ariane 1)
OHSUMI
(12 kg)
Dong Fang Hong 1
(173 kg)
PROSPERO
(66 kg)
CAT-1
(1.602 kg)
19 juillet 1980
(SLV)
19 septembre 1988
(Shavit)
ROHINI_1
(40 kg)
OFEQ-1
(157 kg)
28 septembre 2008
(Falcon 1)
DEMO-RATSAT
(165 kg ?)
2 février 2009
(Safir 2)
OMID-1
(20 kg ?)
Balise radio expérimentale lancée du
cosmodrome de Baïkonour (Kazakhstan)
Satellite scientifique lancé de la base de
Cape Canaveral (Floride), ayant mis en
évidence la ceinture de radiations Van Allen.
Lanceur et satellite réalisés par l'industrie
ukrainienne. Premier lancement de satellite
de la base de Kapustin Yar.
Balise radio technologique lancée de la base
de Hammaguir (Sahara algérien)
Satellite militaire lancé de la base de
Woomera avec une fusée US : ayant effectué
des mesures sur l'environnement spatial.
Satellite technologique lancé du centre de
Kagoshima.
Balise radio expérimentale lancée du centre
de Jiuquan.
Satellite scientifique lancé de la base de
Woomera pour l'étude des micro-météorites.
Capsule technologique et lest placée en
orbite de transfert géostationnaire depuis le
Centre Spatial Guyanais de Kourou
Satellite technologique équipé de senseurs,
lancé de la base de l'île de Sriharikota
Satellite expérimental lancé de la base
militaire de Palmachim, utilisé pour la
collecte de données.
Simulateur de satellite, attaché au 2ème étage.
Succès, après 3 tentatives, de la société
SpaceX depuis l’île d’Omelek (Atoll de
Kwajalein/Marshall)
Démonstrateur équipé d’une balise radio,
lancé du centre de lancements de Semnan.
2. ETATS-UNIS
AUSTRALIE
4. JAPON
5. CHINE
6. ROYAUME-UNI
3bis. ESA/EUROPE
/FRANCE
7. INDE
8. ISRAEL
2bis. PRIVE USA
[SPACE EXPLORATION
TECHNOLOGIES
CORP.]
9. IRAN
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WALLONIE ESPACE INFOS n°75 juillet-août 2014
10. COREE DU NORD
(Unha-3)
KWANGMYONG-SONG-1 Satellite « fantôme» (balise radio lancée de
la base de Musudan-ri, mais n'ayant pu être
(100 kg?)
détectée sur l'orbite annoncée ) lancé le 31
août 1998 en toute discrétion avec une fusée
Taepo Dong 1.
© Space Information Center 2014
URSS : Union des Républiques Socialistes Soviétiques. Parmi ces Républiques, il y avait la
Russie (Moscou), l'Ukraine (Kiev), le Kazakhstan (avec le cosmodrome de Baïkonour).
2. Accès à l'espace/Arianespace
2.1. Entretien (réalisé avant la fin malheureuse du vol Soyouz, le 22 août,
paru dans Espace Exploration n°23, septembre-octobre)
de Stéphane Israël, président directeur général d’Arianespace :
« On est dans un moment de cristallisation : il va falloir que l’Europe des
lanceurs se réinvente avec une nouvelle gouvernance et autour d’une feuille
de route ambitieuse ».
Nous avons eu l’occasion de nous entretenir avec Stéphane Israël, le président
directeur général d’Arianespace, à l’occasion du lancement ATV-5 « Georges
Lemaître ». Il fait preuve de beaucoup de lucidité et d’une certaine transparence dans
ce qui doit être la stratégie de son entreprise d’envergure européenne. Ses propos, mis
à jour avec l’actualité de cet été, nous donnent un éclairage très utile sur l’évolution du
transport spatial en Europe pour les dix années à venir. L’objectif est qu’Arianespace
reste le n°1 pour les lancements commerciaux de satellites d’applications.
L’avenir d’Arianespace est le sujet de bien des commentaires ces derniers mois,
dans la perspective, pour la décennie prochaine, d’un lanceur de nouvelle
génération, qui est généralement appelé Ariane 6. Mais comment se porte, pour son
président directeur général, la société européenne de transport spatial depuis le
début de cette année ?
Stéphane Israël : Au début de 2014, nous avions l’objectif ambitieux de faire douze
lancements de satellites. Nous pouvons être satisfaits, puisque nous en avons effectué
six fin juillet. Notre feuille de route est respectée, en dépit d’un retard sur un satellite à
lancer en position basse d’Ariane. Quand on regarde le calendrier des lancements
jusqu’à la fin de l’année et pour autant que les satellites soient disponibles et qu’il n’y
ait aucun problème technique lors d’un lancement, on peut toujours viser jusqu’à six
autres vols. Pour le moment, d’un point de vue opérationnel, cette année se passe
remarquablement bien. Nous comptons ainsi lancer encore trois Ariane 5 : en
septembre, en octobre, puis en décembre. En plus de deux Soyouz et d’un Vega. Sur le
plan des commandes, on a signé quatre contrats pour des satellites GTO
(Geostationary Transfer Orbit). Il y a des opportunités qui mijotent sur des contrats
pour de petits satellites. On espère faire une annonce en septembre durant la semaine
Euroconsult du business spatial.
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WALLONIE ESPACE INFOS n°75 juillet-août 2014
Qu’en est-il de la réduction des coûts pour que le lanceur Ariane 5 reste attractif
face à la concurrence ?
Stéphane Israël : Avec le contrat PB Plus qui porte sur 18 lanceurs pour des vols
jusqu’en 2019, la production se fait déjà à un coût moindre, même s’il faut que nous
allions au-delà. Ces premières réductions de coût et d’autres que nous envisageons
avec l’ensemble des acteurs de la filière nous ont déjà permis d’ajuster nos prix sur les
petits satellites pour la position basse d’Ariane pour faire face à une concurrence très
agressive.
Quid au sujet d’Ariane 5 ME dont le développement doit être approuvé à cette
Ministérielle ?
Stéphane Israël : Nous travaillons sur les coûts d’Ariane 5 EC-A. Cette démarche en
cours va profiter à Ariane 5 ME qui volera dès 2018 si la Ministérielle de Luxembourg
en décide ainsi. Au-delà des améliorations de nature industrielle, un moyen immédiat
de réduire les coûts est de refonder la filière à travers une nouvelle gouvernance,
comme l’ont proposé nos deux actionnaires industriels, les plus importants, proposée
par deux de nos principaux actionnaires, Airbus et Safran, avec leur projet de coentreprise dédiée aux lanceurs civils.
Comment se positionne Arianespace devant ce projet de gouvernance ?
Stéphane Israël : Nous pensons que c’est un moyen d’être plus compétitif à court
terme. Il sera aussi nécessaire de revoir l’organisation industrielle de la filière de
production. Mais, cela, on peut le faire avec un nouveau lanceur et il faudra tenir
compte de la volonté des Etats de préserver une forme de retour industriel. L’initiative
de la JV (Joint Venture) Airbus-Safran vise à rendre la gouvernance plus compétitive
le plus vite possible. Evidemment, il faudra définir les relations entre Arianespace et la
JV, tout en sachant que Arianespace a un actionnariat européen qui dépasse Airbus et
Safran et que son rôle est lié par une convention à l’ESA (European Space Agency)
qui confie à Arianespace l’exploitation de trois lanceurs depuis le CSG (Centre Spatial
Guyanais) : Ariane, naturellement, mais aussi Vega et Soyouz. Ce sont là deux
paramètres fort importants. Nous sommes au service de l’ESA pour assurer une
autonomie d’accès à l’espace. Et nous avons une relation extrêmement profonde avec
l’ensemble de nos actionnaires européens. Dès lors que la JV sera constituée, il faudra
que le travail s’engage entre elle et Arianespace.
Et la position d’Arianespace concernant les configurations d’Ariane 6, celle de
l’ESA-CNES et d’Airbus-Safran ?
Stéphane Israël : Ces derniers mois, Arianespace a apporté beaucoup d’éléments pour
enrichir la définition du nouveau lanceur européen. Nos études de marché ont montré
un scénario à l’horizon 2020 avec une majorité de satellites petits et moyens qui seront
à propulsion chimique, hybride ou électrique. Dès janvier 2014, nous avons dit
clairement qu’il nous paraissait intéressant qu’Ariane 6 puisse emporter deux petits
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WALLONIE ESPACE INFOS n°75 juillet-août 2014
satellites. Par ailleurs, nous avons dit que la concurrence du lanceur Falcon 9 de
SpaceX stimulait le segment de satellites entre 3,5 et 5 t. Ce sont des satellites que
nous ne pouvons pas lancer en position basse avec Ariane 5 EC-A et pour lequel la
version ME apporterait un vrai plus. Notre troisième apport au débat sur l’avenir
d’Ariane a été de dire que la concurrence nous obligeait à faire des économies tout de
suite et que nous ne pouvions pas attendre dix années et la venue d’un nouveau lanceur
pour relever le défi de la compétitivité coût. En parallèle à nos travaux, Airbus et
Safran ont pris l’initiative d’une co-entreprise. Tout cela se rejoint. On voit bien qu’on
est dans un moment de cristallisation : il va falloir que l’Europe des lanceurs se
réinvente avec une nouvelle gouvernance et autour d’une feuille de route ambitieuse.
Cette gouvernance nouvelle signifie-t-elle la naissance d’une autre Arianespace ?
Stéphane Israël : Il est évident qu’Arianespace prendra toute sa place dans la
nouvelle gouvernance des lanceurs européens. Car elle a une triple expertise à
valoriser. D’abord une expertise industrielle qui démontre notre capacité d’opérer avec
succès une famille de lanceurs au Centre Spatial Guyanais. Puis, il y a notre expertise
commerciale que nous avons bâtie depuis plus de trente ans avec des contacts efficaces
et durables avec les clients. Enfin, nous avons plus généralement une compétence de
services. Sans même évoquer la force de notre marque, Arianespace, mondialement
connue et reconnue. Cette triple excellence, Arianespace va la mettre au service de la
refondation de la filière. La JV a annoncé qu’Arianespace avait vocation à la rejoindre.
C’est une décision qui relèvera de nos actionnaires. Parmi ceux-ci, il y a aussi le
CNES (Centre National d’Etudes Spatiales) et le reste de l’industrie européenne. Mais
je le répète : nous sommes résolument favorables à une refondation de la filière, pour
une compétitivité accrue, et le plus vite possible. Nous serons une force pour le
changement, car il faut passer à une nouvelle étape de la fabuleuse aventure d’Ariane.
On va donc à marche forcée vers une refondation de la filière… Pour la fin de
l’année ?
Stéphane Israël : C’est trop tôt pour le dire. Il faudra voir les décisions qui seront
prises à la Ministérielle de Luxembourg. Tant en matière de gouvernance que pour la
feuille de route des lanceurs européens. Dans les années qui viennent, Arianespace
sera différente de ce qu’elle est aujourd’hui. Est-ce que ce sera Arianespace Neo ou
Arianespace 2.0. Je ne sais pas ! Ce sera en tous les cas une grande Arianespace avec
le niveau d’excellence de ses salariés qui font d’elle un leader du transport spatial
commercial. Il est important de mettre à profit cette renommée d’excellence dans la
refondation de la filière.
Dans ce remue-ménage européen, SpaceX ne fait-il pas figure d’épouvantail ?
Stéphane Israël : J’ai toujours dit qu’il ne fallait ni le sous-estimer ni le surestimer.
Notre ambition est claire : rester le leader que nous sommes. Notre concurrent fait
partie du paysage et nous avons déjà réagi avec force à cette compétition nouvelle,
mais ce concurrent présente aussi des faiblesses. Primo : il n’a pas l’acquis de fiabilité
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WALLONIE ESPACE INFOS n°75 juillet-août 2014
d’Arianespace qui peut aligner 60 succès d’affilée d’Ariane 5. SpaceX a mené quatre
lancements depuis le début de l’année et il y a eu beaucoup d’anomalies sur ces
lancements, comme l’ont révélé des rapports officiels américains. Secundo : son
manifeste de lancements est très encombré, alors même que son lanceur manque de
maturité, ce qui entraînera des retards importants pour ses clients. Tertio : nous avons
le sentiment que le business model de SpaceX est un peu fragile, car il pratique des
prix très agressifs sur le plan commercial qui ne sont soutenables que s’il y a en
permanence des commandes pour des lancements institutionnels à des prix élevés. Ce
qui n’est pas garanti, car le contribuable américaine ne voudra sans doute pas
subventionner dans la durée les offres de SpaceX à des opérateurs commerciaux.
Enfin : SpaceX n’a pas jamais caché son ambition ultime d’une colonisation
martienne. Ce qui désoriente un peu nos clients qui n’ont pas pour ambition d’aller sur
Mars. Ceux-ci ont besoin d’avoir un lanceur qui leur garantisse que leur satellite sera
mis de façon fiable sur la bonne orbite. Ils ont besoin d’un lanceur qui fonctionne bien,
qui soit disponible et à un prix acceptable. Comme ils cherchent une relation durable
avec un lanceur, ils sont inquiets devant les audaces martiennes et les projets ultimes
d’Elon Musk, le patron de SpaceX. Les faiblesses du concurrent doivent nous inciter à
faire preuve de grande réactivité en étant toujours meilleurs et plus compétitifs. C’est
la démarche dans laquelle Arianespace est résolument engagée et cette démarche se
révèle payante. On pourra le constater avec les annonces que nous ferons à
Euroconsult.
Pour Ariane 6, quelle version paraît vous convenir ?
Stéphane Israël : Il faut se rendre à l’évidence : des évolutions importantes sont
intervenues, depuis que s’est tenue en 2012 la Ministérielle de l’ESA à Naples . Il y a
la propulsion électrique, le marché des petits satellites, avec une concurrence
renforcée. Ces évolutions ont justifié les démarches pour une Ariane 6 différente de
celle qui avait d’abord été envisagée et qui ne semble plus d’actualité. Dans ce
contexte, Arianespace soutient la démarche de convergence menée par l’ESA avec
l’industrie et les agences pour aboutir à la meilleure décision possible en décembre
prochain à Luxembourg. La décision ultime sur Ariane 6 doit être prise dans un
dialogue constructif entre l’ESA, les agences, les industriels et Arianespace, son
exploitant. Sur le fond, nous pensons que la première urgence pour préserver les
capacités industrielles de l’Europe et son autonomie d’accès à l’espace est de répondre
à la concurrence accrue sur le marché commercial, qui représente dans la durée 75 %
des lancements opérés par Arianespace. Et, dans ce but, nous pensons qu’un lanceur
d’une capacité d’environ 8,5 t, pouvant lancer deux petits satellites à un prix
compétitif, présenterait de nombreux avantages. Plus vite cette Ariane 6 sera
disponible, mieux ce sera.
2.2. Tableau comparatif et instructif
des plans de vols 2014 de SpaceX et d’Arianespace
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WALLONIE ESPACE INFOS n°75 juillet-août 2014
La comparaison des activités de lancements en 2014 pour SpaceX et Arianespace
montre :
- que le lanceur privé américain (Falcon 9 v.1.1) fait preuve d’une grande flexibilité
pour les missions à accomplir à partir de Cape Canaveral (Complexe 40): sur GTO
(Geostationary Transfer Orbit), en LEO (Low Earth Orbit) et vers l’ISS (International
Space Station);
- que le transporteur européen présente une offre diversifiée de services avec quatre
lanceurs différents – depuis trois complexes spécifiques au CSG (Centre Spatial
Guyanais) - pour mener à bien une grande variété de missions : sur GTO
(Geostationary Transfer Orbit) avec Ariane 5 ECA, en LEO (Low Earth Orbit), SSO
(Sun-Synchronous Orbit), et MEO (Medium Earth Orbit) avec Soyouz, vers l’ISS
(International Space Station)avec Ariane 5 ES.
SpaceX
Arianespace
Vols effectués
- Le 6 janvier, Thaicom-6/Africom-1 (Thaïlande)
lancé de Cape Canaveral en GTO
- Le 18 avril, Dragon SpX-3 (CRS-3 de la
NASA)envoyé de Cape Canaveral vers l’ISS
- Le 14 juillet, 6 Orbcomm G2 (USA) placés en
LEO depuis Cape Canaveral
- Le 5 août, Asiasat-8 (Hong Kong) lancé de Cape
Canaveral en GTO
Vols effectués
- Le 6 février, ABS-2 (Hong Kong) et AthenaFIDUS (France-Italie) satellisés par Ariane 5
ECA en GTO
- Le 22 mars, Astra-5B (Luxembourg) et
Amazonas-4A (Espagne) lancés par Ariane 5
ECA en GTO
- Le 3 avril, Sentinel-1A (ESA/Commission
européenne) satellisé par Soyouz/Fregat en SSO
- Le 30 avril, le KazEOSat-1 (Kazakhstan) lancé
par Vega en SSO
- Le 10 juillet, 4 O3b (Jersey/Royaume-Uni)
lancés par Soyouz/Fregat
- Le 29 juillet, ATV-5 « Georges Lemaître »
(ESA) expédié par Ariane 5 ES depuis le CSG
vers l’ISS
Vols planifiés
Vols planifiés
- Le 25 août, Asiasat-6/Thaicom-7 (Hong
- Le 22 août, 2 Galileo FOC (ESA/Commission
Kong/Thaïlande) en GTO depuis Cape Canaveral européenne) satellisés par Soyouz/Fregat en
- Le 12 septembre, Dragon SpX-4 (CRS-4 de la
MEO (orbite correcte non atteinte)
NASA) de Cape Canaveral vers l’ISS
- Le 11 septembre, Measat-3b/Jabiru-2
- En novembre, 11 Orbcomm G2 (USA) en LEO
(Malaisie/Australie) et Optus-10 (Australie)
depuis Cape Canaveral
lancés par Ariane 5 ECA en GTO
er
- Le 1 décembre, Dragon SpX-5 (CRS-5 de la
- Le 16 octobre, Intelsat 30/DLA-1
NASA) de Cape Canaveral vers l’ISS
(USA/Luxembourg) et Arsat-1 (Argentine)
satellisés par Ariane 5 ECA en GTO
- Le 8 novembre, le planeur expérimental IXV
(ESA) lancé sur une trajectoire suborbitale par
Vega
- En décembre, 2 Galileo FOC (ESA/Commission
européenne) par Soyouz/Fregat en MEO (sans
doute report en 2015)
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WALLONIE ESPACE INFOS n°75 juillet-août 2014
- En décembre, NBN Co-1A (Australie) et Gsat-16
(Inde) par Ariane 5 ECA en GTO (à confirmer)
2.3. Quel trouble-fête, ce SpaceX ! L’entreprise privée américaine bouscule
les instances américaines et l’industrie européenne, obligées à se remettre
en question(s). L’innovation ne serait-elle pas sacrifiée par la compétition ?
SpaceX vient de fêter dix années d’activités dans le domaine des lanceurs spatiaux.
Cette entreprise privée, que l’on doit à Elon Musk, un jeune businessman ayant réussi
dans les affaires en informatique, a réussi en septembre 2008 sa première satellisation
avec le petit lanceur Falcon 1 à 2 étages. Qui eût pu imaginer que SpaceX, avec son
lanceur Falcon 9 ayant 9 propulseurs kérolox sur le 1er étage, serait en mesure de
ravitailler l’ISS (International Space Station) avec une capsule récupérable Dragon,
puis de placer des satellites en orbite de transfert géostationnaire ou de déployer des
constellations de petits satellites ? Aujourd’hui, la société californienne de transport
spatial défie l’US Air Force en revendiquant un rôle de concurrent dans l’attribution
des contrats de lancements pour les satellites militaires. Le magazine américain
Fortune lui a consacré un long article sous le titre : « An aggressive SpaceX put
commercial space rivals on notice. » Il y est question de la pression que met SpaceX
sur Arianespace et Airbus Defence & Space, respectivement l’opérateur et le
producteur des lanceurs européens Ariane 5.
Ces derniers mois, SpaceX s’est fixé comme objectif de rompre le monopole d’ULA
(United Launch Alliance) de Boeing (Delta 4) et de Lockheed Martin (Atlas 5). Elle a
décrié l’achat de propulseurs kérolox produits en Russie pour équiper le 1er étage du
lanceur Atlas 5. Le climat de tension entre Washington et Moscou autour de la crise
ukrainienne, qui n’est pas sans rappeler la période de guerre froide entre les USA et
l’URSS, pousse à faire en sorte que la stratégie américaine ne soit point compromise
par le manque d’indépendance technologique. Surtout dans le secteur sensible des
systèmes de propulsion pour avoir accès à la dimension spatiale. SpaceX mise sur des
propulseurs kérolox qui ne sont pas d’avant-garde, mais qui sont faciles à produire et
qui sont robustes à l’utilisation… Elon Musk a préféré mise sur la rentabilité
économique en sacrifiant l’innovation technologique. Bien lui en a pris. Il n’empêche
qu’il croit au développement d’un étage réutilisable pour équiper son lanceur Falcon 9
v.1.1 présenté comme déjà économique !
Par ailleurs, l’Europe s’inquiète pour son leadership pour les lancements commerciaux
de satellites, business convoité par SpaceX avec des services « low cost » qui sont
compétitifs. Son lanceur Ariane 5-ECA a perdu des contrats pour des satellites
géostationnaires de taille moyenne et à propulsion électrique. La contre-attaque de
l’ESA, du CNES, d’Airbus Defence & Space et Safran/Snecma prend la forme du
lanceur à haute performance Ariane 5-ME et du lanceur de nouvelle génération Ariane
6. Trois versions sont en cours d’évolution afin d’arriver à une solution de compromis
pour le Conseil ESA au niveau ministériel, le 2 décembre, à Luxembourg.
Ariane 5-ME et Ariane 6.2 : un scénario ESA pour Luxembourg ?
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WALLONIE ESPACE INFOS n°75 juillet-août 2014
On sait que le Conseil ESA de Luxembourg sera principalement axé sur l’avenir du
transport spatial en Europe. A quel compromis peut-on s’attendre ? Ariane 5-ME (avec
le propulseur ré-allumable Vinci) devrait avoir le feu vert comme lanceur lourd pour
deux à trois satellites commerciaux de télécommunications et de télévision. Ariane 6.2
(avec l’étage ré-allumable Aestus) pourrait avoir la priorité pour remplacere le Soyouz
russe en Guyane au début des 2020s. Le faux pas pour la satellisation des deux
premiers Galileo FOC est mal perçu à la Commission européenne qui insiste sur sa
préférence pour des lancements Ariane 5. Le climat de tension entre l’Union et la
Russie au sujet de l’Ukraine qui est en train d’être dépecée par Moscou met à mal une
coopération judicieuse en matière de lancements.
L’analyste américain du business spatial NSR (Northern Sky Research) a publié un
tableau comparatif des caractéristiques, performances et coûts de lancement des
versions Ariane 6 PPH (proposition publique CNES-ESA) et Ariane 6.1 et 6.2
(proposition privée Airbus-Safran). On laisse à NSR la responsabilité des chiffres de
rentabilité pour les trois versions d’Ariane 6. Ce lanceur de nouvelle génération, dans
les années 2020, doit remplacer le Soyouz qui est fabriqué par le Centre Spatial
Progress de Samara. On peut se demander combien ce Soyouz, dont la conception
remonte aux années 50, restera en service aux côtés des lanceurs modulaire de la
famille Angara, qui sont produits par le Centre Spatial Khrounichev de Moscou. Les
jours de l’actuel Soyouz sont comptés… La desserte de l’ISS (International Space
Station) assure sa pérennité jusqu’au début de la prochaine décennie.
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WALLONIE ESPACE INFOS n°75 juillet-août 2014
D’après NSR, c’est la version Ariane 6.1 qui paraît la plus économique comparée à
l’actuelle Ariane 5-ECA. Elle offre l’intérêt de pouvoir être modulaire avec l’emploi
possible de boosters moins importants et supplémentaires. A l’instar de la famille
Ariane 4 de lanceurs « sur mesure » qui a fait d’Arianespace le leader mondial des
mises en orbite de transfert géostationnaire.
Coût du lancement : en millions de dollars
Coût du kilogramme sur orbite : en milliers de dollars
Un compromis « à l’européenne » ou jugement à la Salomon est-il en train de dessiner
pour le futur lanceur de l’Europe, qui sera commercialisé par Arianespace ? On en
saura plus à l’issue du Conseil préparatoire lanceurs de l’ESA qui aura lieu à Zurich, le
23 septembre prochain. Si la solution, qui réconcilie les objectifs politiques (défendus
par l’ESA et le CNES) et les enjeux industriels (privilégiés par Airbus et Safran, et
sans doute Avio Spazio), n’est trouvée pour Ariane 6, dit le lanceur européen de
nouvelle génération, il faudra en faire l’impasse à la Ministérielle. Seul le budget
d’Ariane 5-ME avec de sérieuses
Programme bien embrouillé de lanceur européen de nouvelle génération avec cap sur
deux Ariane 6 : modèle PPH qui serait un lanceur Vega évolué et modèle PHH qui
serait un lanceur Ariane 5 dégradé ?
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WALLONIE ESPACE INFOS n°75 juillet-août 2014
2.4. SpaceX : plus que jamais cow-boy en mettant
le cap sur Boca-Chica entre le Texas et le Mexique
L’entreprise de transport spatial créée et dynamisée par le businessman Elon Musk ne
veut plus dépendre des contraintes d’un complexe gouvernemental de lancements,
sous contrôle de l’US Air Force. SpaceX était à la recherche d’un site pour y implanter
un ensemble privé pour les vols sur orbite de ses Falcon 9. Après évaluation de
plusieurs offres, elle a choisi de s’installer au Texas (où elle a déjà son centre
d’essais), juste à la frontière avec le Mexique. Feu vert a été donné, tant au niveau
fédéral que régional, pour le centre de lancements SpaceX sur la plage de Boca Chica,
près de la cité de Brownsville, dans le Cameron County. Comme le montre la carte.
Réutilisation du 1er étage (avec ses neuf propulseurs kérolox Merlin 1D) : comment le
récupérer après avoir été lancé de Boca Chica sans passer par la hasardeuse chute en
mer ? Pourquoi n’avoir cherché un site qui permettait un retour sur la terre ferme ?
2.5. Avio Spazio bientôt dans le giron de Finmeccanica : le gouvernement
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WALLONIE ESPACE INFOS n°75 juillet-août 2014
italien souhaite conserver le contrôle de son motoriste pour l’espace
Pour cette rentrée, on devrait connaître le repreneur d’Avio Spazio, le motoriste italien
d’Ariane 5 et de Vega. Airbus Defence & Space (France), Safran/SNECMA (France),
ATK (USA) et Finmeccanica étaient sur les rangs pour l’acquisition de la branche
moteurs-fusées d’Avio. Le gouvernement de Rome avec l’ASI (Agenzia Spaziale
Italiana) privilégie la carte « à l’italienne ». Les tractations se sont poursuivies durant
l’été. « On espère avoir connaissance de la solution en septembre », nous a confié
Roberto Battiston, le nouveau président de l’ASI, lors du voyage au Centre spatial
Guyanais pour le lancement de l’ATV « Georges Lemaître ».
Avio Spazio constitue un acteur clef pour le lanceur Vega et son évolution, ainsi que
pour les blocs propulsifs et des éléments de la propulsion cryogénique d’Ariane 5
(avec la turbopompe oxygène liquide des moteurs Vulcain et Vinci). Avec cette
mainmise sur Avio, Finmeccanica devient un systémier complet pour l’espace, depuis
les satellites (avec Thales Alenia Space en France, Italie, Belgique et Espagne) aux
lanceurs (avec Avio Spazio). Il aura plus que jamais son mot à dire sur la scène de
l’Europe spatiale aux côtés d’Airbus Defence & Space (en France, Allemagne,
Royaume-Uni et Espagne) et OHB (en Allemagne, Italie, Belgique et au Luxembourg)
2.6. La Chine spatiale au ralenti : dans l’attente des lanceurs
de nouvelle génération, qui décolleront d’un tout nouveau cosmodrome
Et de trois - seulement, soit autant qu’en Inde - jusqu’en août 2014 ! Les lancements
chinois de satellites se font cette année très rares. Sans doute la seconde moitié de
l’année sera marquée par de nouvelles missions. En attendant, on ne peut que constater
que la Chine de l’espace vit au ralenti… Trois lancements de satellites en huit mois.
2014 s’annonce comme une année moins active pour la Chine spatiale. Il est vrai que
2015 doit être celle de la mise en œuvre du Wenchang Space Launch Center sur l’île
de Hainan avec l’avènement des lanceurs chinois de nouvelle génération, qui
emploient des ergols écologiquement « propres ». Le CZ-7/Longue Marche 7 doit l’an
prochain inaugurer le nouveau complexe de lancements qui est appelé à devenir le plus
important de la Chine. Celle-ci compte déjà trois autres sites de lancements : Jiuquan,
Xichang et Taiyuan, dont l’activité a fort diminué ces derniers mois.
2.7. Nouveaux petits venus aux Etats-Unis pour le transport spatial:
GOlauncher, Virgin Galactic LauncherOne,
Firefly Space Systems, MISHAAL Aerospace, Rocket Lab
Les Américains ne manquent pas d’initiatives pour avoir accès au nouveau monde de
l’espace. La réussite d’Elon Musk avec SpaceX, fait des émules aux Etats-Unis. Or,
SpaceX, en arrêtant son programme de petit lanceur Falcon 1e, a laissé le champ libre à
l’avènement de micro-lanceurs légers, qui soient peu coûteux et faciles à mettre en
œuvre. Des PME prennent forme, avec l’objectif d’imiter SpaceX sur le marché des
micro- et nano-satellites : ce sont Generation Orbit (GO) Launch Services en Géorgie,
Virgin Galactic LauncherOne en Californie, One Firefly Space Systems en Californie,
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Rocket Lab en Californie et Nouvelle Zélande, Mishaal Aerospace en Floride. Points
communs entre les trois dernières sociétés : elles mettent en œuvre des lanceurs à
partir d’infrastructures terrestres et elles font appel à des structures en matériaux
composites et à la propulsion liquide, comme le montre le tableau ci-dessous.
A noter que Firefly Space Systems a ses bureaux non loin du siège administratif et
technique de SpaceX, que son personnel est fait d’ingénieurs et techniciens qui ont une
solide expertise puisqu’ils ont travaillé chez SpaceX, Blue Origin et Virgin Galactic.
Rocket Lab Ltd intéresse le gouvernement néo-zélandais pour des lancements spatiaux
depuis son territoire. Mishaal Aerospace est une PME fondée en 2010 et dirigée par
une femme ingénieur, Mishaal Ashmimry, qui s’est entourée de spécialistes pour les
systèmes de propulsion hybride.
Generation Orbit Launch Services a été sélectionnée par la NASA, dans le cadre d’un
contrat NEXT (NASA’s Enabling eXploration & Technology) pour démontrer le
lancement bon marché d’un groupe de trois Triple Cubesats. GOLauncher s’envole en
étant accroché sous le fuselage d’un avion Gulfstream G-III, afin d’être largué à
l’altitude de 12.000 m et à la vitesse de Mach 0.7. Il est proposé en deux versions : la
1 à un étage à propulsion hybride pour des vols suborbitaux jusqu’à 300 km
d’altitude ; la 2 à deux étages pour satelliser jusqu’à 40 kg (notamment des Cubesats) à
quelque 500 km. GOLauncher, dont la première mission orbitale est annoncée pour
2016, sera exploité à partir du Cecil Spaceport de Jacksonville en Floride.
Par ailleurs, avec son projet LauncherOne de lanceur largué de son avion en matériaux
composites WK2 (WhiteKnight Two), Virgin Galactic veut dès 2016 satelliser quelque
225 kg en orbite basse. Cette fusée ailée a deux étages qui sont propulsés par des
Newton, moteurs kérolox que Virgin Galactic a conçus et est en train de mettre au
point. Elle cherche à faire oublier les déboires et retards de son offre du tourisme
suborbital avec le planeur-fusée SpaceShipTwo (SS2) qui est propulsé par un moteur
hybride de Sierra Nevada Corp. La mise au point de ce propulseur s’avère plus
laborieuse que prévu. Les prochaines semaines devraient nous fixer sur la qualité de
fonctionnement, la fiabilité et les performances avec la reprise des vols propulsés du
SS2 pour gagner des altitudes de plus en plus élevées jusqu’à 100 km…
Tableau comparatif des petits systèmes US lancés à partir du sol
LANCEUR
FIREFLY ALPHA
ELECTRON
M-OV
Pays
Maître d’œuvre/opérateur
Nombre d’étages
(propergols)
Performances en LEO
Propulseur 1er étage
(poussée)
Propulseur 2nd étage
(poussée)
USA
Firefly Space Systems
2 étages
(méthane/oxygène)
Jusqu’à 400 kg
FRE-2 pressurisé
(400.3 kN)
FRE-1 pressurisé
(44.5 kN)
USA + Nouvelle Zélande
Rocket Lab Ltd
3 étages
(2 kérolox + 1 solide)
Jusqu’à 120 kg
9 Rutherford
(120-150 kN)
1 Rutherford
(18 kN)
USA
Mishaal Aerospace
2 étages + 4 boosters
(propulsion hybride)
Jusqu’à 450 kg
Propulseur hybride
(?)
Propulseur hybride
(?)
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Hauteur/Diamètre
Masse au décollage
Site de lancements
Particularité technologique
?/1.8 m
18 m/1 m
14,6 m/1.2 m
?
10.5 t
?
A choisir aux Etats-Unis
En Nouvelle Zélande
Aux Etats-Unis (Floride ?)
Propulseurs de type
Micro-propulseurs
Propulsion hybride en
Aerospike
Rutherford
développement
FRE : Firefly Rocket Engine
M-OV : Mishaal Orbital Vehicle (dérivé du M-SV/Mishaal Suborbital Vehicle)
2.8. Vus à ILA 2014 : systèmes extrêmes
de l’Allemagne du transport spatial
L’ILA 2014 de Berlin donne l’occasion d’apprécier les activités d’étudiants et de
chercheurs sur des projets innovants de systèmes spatiaux. Au détour des stands, nous
avons découvert deux concepts faisant preuve de beaucoup de créativité.
- La TU Berlin ou Polytechnique de Berlin présentait la petite fusée bi-étage DECAN
(Deutsche CanSat-Höhenrakete) qui permet d’envoyer une charge de quelque 150
kg à quelque 10 km d’altitude. Elle est développée par l’Institut für Luft- und
Raumfahrt) dans le cadre du programme R & D STERN (Studentische Experimentalraketen) du DLR, le Centre aérospatial allemand. Son originalité réside dans la
combinaison de deux étages très différents. Le 1er consiste en une fusée à eau sous
pression, qui est une spécialité que l’on maîtrise depuis des années à la TU Berlin. Le
2ème est formé d’une nouvelle fusée-sonde à propulsion hybride de 2,9 m et de 22,6 kg
qui doit atteindre seule l’altitude de 6,5 km. Son propulseur développe une poussée de
3 kN durant près de 7 s. Les étudiants en maîtrise ont mis au point le moteur ainsi que
l’électronique de bord. Le premier essai en vol de la fusée DECAN doit avoir lieu de
l’Esrange de Kiruna (Suède) en 2015. A bord se trouvera une micro-caméra haute
définition. L’étape à venir est la qualification de la fusée hybride.
- L’équipe SART (Systemanalyse Raumtransport) du DLR exposait sous forme de
maquette le résultat de son étude technique SpaceLiner 7 pour le transport de
passagers sur quelque 18.000 km. Ce travail technologique en cours au DLR depuis
2005 porte sur un transporteur hypersonique dans la droite ligne du système bi-étage
Sänger dont l’Allemagne étudie des concepts depuis la fin der Seconde Guerre. Le
SpaceLiner 7, destiné aux voyages intercontinentaux pour 50 à 100 personnes, se
compose de deux éléments à aile delta, qui sont propulsés par des propulseurs
cryogéniques de 1.830 kN et 1.961 kN. A l’instar du Space Shuttle de la NASA,
l’ensemble de 1.840 t décollera à la verticale, tandis que les deux parties reviendront
automatiquement au sol en planant. L’étage « booster » d’une masse de 1.460 t, d’une
longueur de 83,5 m pour une envergure de 37,5 m, sera propulsé par 9 propulseurs (à
la manière du 1er étage du Falcon 9 V1.1) jusqu’à la vitesse de 3.7 km/s (13.300
km/h). L’étage « passenger » d’une masse de 380 t, ayant une longueur de 65 m et 33
m d’envergure, atteindra avec deux propulseurs la vitesse de 7 km/s (25.200 km/h)
pour monter à 80 km d’altitude et franchir près de 18.000 km. Le vol propulsé durera à
peine 8 minutes pour atteindre Mach 24. Les auteurs de l’étude annoncent que les
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passagers du SpaceLiner pourront de l’Europe rejoindre l’Australie en une heure et
demie ou la Californie en à peine1 heure !
2.9. Mythe du lanceur réutilisable : un défi bientôt relevé aux Etats-Unis ?
Verra-t-on un jour un système complètement réutilisable effectuer des aller-retours
dans l’espace ? Des entreprises privées annoncent leur volonté de relever les défis qui
jalonnent le développement d’un véhicule qui soit moins coûteux que le Space Shuttle
conçu dans les années 70 ? Ce système de la NASA, en grande partie réutilisable,
devait permettre un accès « low cost » sur orbite. Mais sa mise en œuvre, avec des
astronautes à bord, s’est révélée plus complexe et fort coûteuse. Le transport spatial est
en quête d’idées innovantes en vue d’un lanceur dont les éléments reviennent au sol
afin de pouvoir être remis en état en vue d’un autre vol spatial.
Deux entreprises privées en Californie veulent faire reculer une frontière en lançant
dans le développement d’étages de fusées qui peuvent revenir au sol sans subir trop de
dommages… afin de pouvoir remis en état rapidement. On les doit à deux milliardaires
de la bulle informatique : Elon Musk avec SpaceX, Jef Bezos avec Blue Origin. Point
commun : ils travaillent au Texas sur des systèmes qui permettent d’assurer le retour
de fusées en bon état au sol. Après l’avoir éprouvée de façon spectaculaire avec le
Falcon Grasshopper (Sauterelle) sur son site d’essais de McGregor (Texas), SpaceX a
testé à deux reprises la procédure de l’arrivée « en douceur » dans l’Océan Atlantique.
L’équipe d’Elon Musk en a conclu que l’atterrissage d’un étage pour une réutilisation
aurait lieu dans les mois à venir. Wait & see. Mais dans le transport spatial, on n’est
jamais à l’abri d’une mauvaise surprise : le 22 août, le démonstrateur Falcon a connu
une anomalie au niveau de son pilotage et il a fallu le détruire en vol au-dessus du site
d’essais de McGregor (Texas). Comme chacun sait, on ne fait pas d’omelette, sans…
De son côté, Blue Origin, dans un certain secret, poursuit le développement, plus
difficile et plus coûteux que prévu, de son vaisseau réutilisable New Shepard. Ce
VTVL (Vertical Takeoff & Vertical Landing), d’allure imposante - 5 m de diamètre
pour une hauteur de 15 m – est propulsé par trois moteurs cryogéniques BE-3 (chacun
d’une poussée de 445 kN) pour emmener 200 kg ou un équipage de trois personnes
pour un aller-retour à plus de 100 km d’altitude. Sa capsule habitable est prévue pour
voler sur orbite grâce un lanceur à deux étages qui doivent être récupérés. Mais peu
d’informations ont à ce jour filtré sur les technologies mises en œuvre et sur leur état
de développement. On devrait en savoir en 2015 avec l’annonce d’une campagne « de
dizaines de vols suborbitaux expérimentaux, qui seront suivis par l’essai d’un booster
orbiter ». Entretemps, Blue Origin - dont l’établissement est voisin de Boeing à Seattle
- s’est rapproché du constructeur d’avions dans un partenariat pour le programme XS1 de la DARPA (U.S. Defense Advanced Research Projects Agency). Voir ci-dessous.
Qu’en est-il des sommes (connues) qui ont été investies pour développer des systèmes
réutilisables d’accès à l’espace ? On estime que SpaceX a dépensé quelque $ 1,5
milliard (1,15 milliard €) dans les technologies de Falcon 1 et des Falcon 9 (avec les
Dragon ?). Blue Origin aurait déjà misé un $ demi milliard (375 millions €) - difficile
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à vérifier - dans la réalisation de son vaisseau suborbital et de son lanceur orbital, qui
doivent prendre leur envol… avec succès. Ce sont en tout plus de $ 2 milliards (1,5
milliard €) d’argent privé qui ont été engagés dans une révolution du transport spatial.
2.10. Projet technologique XS-1 pour un 1er vol en 2018 : la relance DARPA
du lanceur « low cost » réutilisable dans l’industrie aérospatiale américaine
Verra-t-on un jour un système complètement réutilisable effectuer des aller-retours
dans l’espace ? Des entreprises privées annoncent leur volonté de relever les défis qui
jalonnent le développement d’un véhicule qui soit moins coûteux que le Space Shuttle
conçu dans les années 70 ? Le transport spatial est en quête d’idées innovantes en vue
d’un lanceur dont les éléments reviennent au sol pour être remis en état en vue d’un
autre vol sur orbite. L’organisme public DARPA, fer de lance pour les nouveautés
technologiques au Département de la Défense, s’intéresse depuis belle lurette au
lanceur réutilisable. Initiative la plus récente : la DARPA a lancé un appel d’offres à
l’industrie américaine pour le développement du planeur orbital XS-1 pour un premier
vol dès 2018… Cet avion spatial réutilisable devrait être en mesure d’effectuer 10 vols
en dix jours !
Credit: DARPA
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Credit: DARPA
Credit: DARPA
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Trois teams industriels avec des concepts XS-1 ont été sélectionnés par la DARPA
comme elle l’a annoncé le 15 juillet: il s’agit des partenariats Boeing-Blue Origin
(voici l’entreprise de Jeff Bezos qui sort de l’ombre!), Masten Space Systems-XCOR
Aerospace (qui développe le Lynx MkIII), ainsi que Northrop Grumman-Virgin
Galactic (qui prépare le système WK2-SS2 pour des vols suborbitaux et qui propose
le lanceur LauncherOne). A coup sûr, dans les mois à venir, on reparlera d’un système
réutilisable de transport sur orbite ! En attendant, voici des concepts ainsi qu’une
feuille de route de la DARPA.
2.11. Course à l’espace en Amérique Latine : qui, de l’Argentine ou du
Brésil, sera la première nation à réussir la mise sur orbite d’un satellite ?
Avec la fusée VEx1b, premier pas argentin vers un lanceur national…
Alors que le Brésil mise sur la propulsion solide pour son lanceur national de satellites,
l’Argentine développe des propulseurs à liquides pour son accès à l’orbite avec
Tronador II. Ce 15 août, elle a réussi l’essai en vol du prototype d’une fusée à
propulsion liquide depuis la base de Las Pipinas, dans le Punta Indio (province de
Buenos Aires). VEX1b (Véhicule Expérimental) a une hauteur de 14,5 mètres et une
masse de près de 3 tonnes au décollage : il simule l’étage pressurisé du lanceur
Tronador II avec son propulseur hypergolique (MMH-monométhylhydrazine/tétroxyde
d’azote + acide nitrique), a fonctionné pendant 27 secondes pour atteindre quelque
2.200 m d’altitude.
Ce résultat assez modeste est le premier pas de la CONAE (Comision Nacional de
Actividades Espaciales) dans son programme ambitieux de développement du lanceur
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Tronador II. Cet objectif sera-t-il atteint à la fin de cette décennie ? Pour les ingénieurs
et techniciens argentins, au sein de l’entreprise publique Y-TEC (Technologia) qui est
détenue par la YPF et le CONICET (Consejo Nacional de Investigaciones y Tecnicas)
-, il reste en effet un long chemin à parcourir dans la maîtrise des technologies en
matière de propulsion, structures, guidage, logiciel de bord… Mais la CONAE –
prestige national oblige - est bien décidée à maîtriser l’accès à l’espace pour ses
satellites à venir !
A ce jour, aucun pays latino-américain n’a réussi à placer un satellite avec ses propres
moyens de lancement. Deux Etats ont entrepris des programmes de fusées de plus en
plus performantes : ce sont le Brésil et l’Argentine. Et entre Buenos Aires et Brasilia,
la course est lancée pour atteindre l’orbite terrestre. Qui, du Brésil ou de l’Argentine,
sera la première nation à satelliser un objet dans l’espace ? Certes, le continent sudaméricain sert depuis décembre 1979 à la mise sur orbite de satellites : c’est du
Département français de Guyane, précisément au Centre Spatial Guyanais de Kourou,
que s’envolent les lanceurs européens Ariane et Vega, ainsi que le Soyouz russe.
Le Brésil et l’Argentine produisent déjà leurs propres satellites, principalement pour
des applications sur orbite, à savoir les télécommunications et la télédétection. Le
Vénézuela et la Bolivie(en coopération avec la Chine), le Chili comme le Mexique se
dotent de la capacité de réaliser de petits satellites. L’un d’entre eux réussira-t-il à
lancer ses satellites de façon opérationnelle dès 2020 ? Le gouvernement de Cristina
Fernandez Kirchner (Argentine) est bien décidé de relever le défi, tout en finançant la
réalisation chez Invap à Barriloche des satellites ArSat (communications) et Saocom
(observations radar), de l’autonomie pour l’accès à l’espace. Le Y-TEC (Technologia)
et l’industrie argentine sont partie prenante dans le programme Tronador II de la
CONAE. Les essais des étages du lanceur argentin – six prototypes VEX sont à tester
en 2014-15 - se déroulent sur une base militaire près du village de Pipinas (156
kilomètres au sud de Buenos Aires). Le VEx5, qui est en préparation, doit tester en
2015 le propulseur du 1er étage de Tronador II, ainsi que la séparation des 1er et 2nd
étages. Le lanceur complet avec ses deux étages doit décoller depuis un complexe de
lancements de satellites sur la base de Belgrano près de la ville de Bahía Blanca (situé
à environ 690 kilomètres au sud de la capitale de l'Argentine), sur la côte de l’Océan
Atlantique.
Dans le programme Tronador II, le gouvernement de Buenos Aires entend faire de
l’Argentine un Etat souverain pour son accès à la dimension spatiale. Il a décidé
d’investir entre 2014 et 2016 quelque $ 335 millions (250 millions €), dont 9,2 (6,9)
pour le programme VEx. Celui-ci doit comprendre 6 à 8 vols d’essais avant de passer à
un lancement, prévu en 2016, de démonstrateur de lancement sur orbite. Le Tronador
II qui sera capable de satelliser jusqu’à 250 kg est un lanceur à 2 étages :
- le premier est propulsé par trois moteurs-fusées kérolox (kérozène/oxygène liquide)
de conception et fabrication nationales qui développent ensemble une poussée de 880
kN (295 kN par propulseur) ;
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- le second (étage sous pression) a un propulseur hypergolique fonctionnant au MMHmonométhylhydrazine et au tétroxyde d’azote + acide nitrique pour produire une
poussée de 19 à 54 kN dans le vide.
Ainsi en 2016, l’Argentine compte bien avec le succès de Tronador II - que l’on décrit
de fabrication nationale à 100 % ! - entrer dans le club fermé des puissances dites
spatiales (celles qui ont démontré leur capacité de lancer des satellites avec leurs
moyens propres), à savoir l’URSS/Russie, les USA, la France, le Japon, la Chine, le
Royaume-Uni (1 satellisation sans lendemains depuis Woomera en Australie), l’Inde,
Israël, l’Iran, la Corée du Nord, puis la Corée du Sud (avec un lanceur russo-coréen).
Sans attendre la réussite du programme Tronador II, la CONAE développe une vision
à long terme, puisqu’elle travaille sur le lanceur amélioré Tronador III qui pourra
satelliser jusqu’à 1 t en orbite héliosynchrone. De quoi assurer à l’Argentine
l’autonomie pour les lancements de ses satellites d’observation optique et radar. Un
budget de 6.593 millions de pesos (quelque 595 millions €) est prévu de 2012 à 2015
par Buenos Aires pour que l’Argentine soit autonome pour les lanceurs de ses
satellites d’observation. Pour l’heure, la nation doit affronter une grave crise financière
– avec des tensions avec les institutions bancaires - à cause de sa dette sur le plan
international.
3. Télédétection/GMES
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3.1. Satellites d’observations dans le monde : et la prolifération continue…
Ce ne sont plus seulement les Etats-Unis, la Russie, l’Europe (France, Allemagne,
Italie, Espagne, Royaume-Uni), le Japon, la Chine, l’Inde, Israel la Corée du Sud qui
se dotent de satellites de télédétection pour mieux voir ce qui se passe à la surface
terrestre. La liste des Etats qui mettent déjà en œuvre leurs satellites d’observation et
qui projettent d’en acquérir un à des fins nationales ne cesse de s’allonger.
- Dans l’Est de l’Europe, le Bélarus, la Turquie, le Kazakhstan et l’Ukraine disposent
de leur propre capacité d’observer depuis l’espace. L’Azerbaidjan projette d’avoir le
sien dans un avenir proche.
- Au Moyen Orient, l’Arabie Séoudite et les Emirats (avec Dubaï) se dotent de la
technologie pour développer des satellites de télédétection.
- En Afrique, l’Algérie, le Nigéria, l’Egypte ont recours à des observateurs sur orbite.
Le Maroc et l’Afrique du Sud en ont déjà expérimenté et s’intéressent à des satellites
plus performants (résolution plus élevée).
- En Asie, la Thailande, Singapour, l’Indonésie, la Malaisie, le Vietnam exploitent
leurs propres systèmes de télédétection spatiale. Le Pakistan et le Sri Lanka se
préparent à avoir le leur en propre.
- En Amérique latine, le Brésil, l’Argentine, le Vénézuela, le Chili possèdent leurs
propres yeux dans l’espace. Le Pérou, la Bolivie et la Colombie préparent des plans
pour des satellites d’observation.
Ajoutez à ces missions et projets nationaux de satellites d’observation le déploiement
de constellations comprenant des dizaines de satellites pour une couverture en continu
de l’ensemble du globe terrestre : Skysat/Google, OmniEarth, Perseus, PlanetLabs,
Satellogic...
3.2. Financement du Sentinel-6, alias Cryosat-Jason-4 :
appel aux contributions nationales à la Ministérielle de Luxembourg
Le Conseil ESA au niveau ministériel, qui se tiendra le 2 décembre à Luxembourg,
n’aura pas que les nouveaux lanceurs pour le futur d’Arianespace. Outre le rôle à venir
de l’Europe dans l’exploitation de l’ISS (jusqu’en 2020 - il est question de jouer les
prolongations jusqu’en 2024), ainsi que des financements supplémentaires du
programme ExoMars et du SM/Service Module du PMCV Orion de la NASA, il
abordera la finalisation du budget de Sentinel-6, alias Cryosat/Jason-4. Sentinel-6,
dont le financement n’atteint pas les 80 %, fera désormais partie du programme
Copernicus de la Commission européenne, qui est destiné à la surveillance
opérationnelle du globe pour l’environnement et la sécurité. C’est ce que nous a
confirmé Volker Liebig, Directeur ESA des Observations de la Terre, lors de
l’événement historique de l’ancrage de Rosetta autour du noyau d’une comète.
4. Télécommunications/télévision
4.1. PPP entre ESA, Luxspace et exactEarth pour démarrer des services
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SAT-AIS avec des micro-satellites « made in Luxembourg»
Au Salon de Farnborough 2014, le 15 juillet, l’ESA a signé les contrats SAT-AIS pour
deux microsatellites avec Luxspace (maître d’œuvre) au Luxembourg et avec
exactEarth (opérateur) au Canada. Il s’agit d’un PPP (Partenariat Public-Privé) entre
l’ESA, Luxspace et exactEarth (ComDev) pour la mise en œuvre de premiers éléments
d’une constellation SAT-AIS destinée à la collecte et la localisation des signaux AIS
(Automated Identification System) pour l’identification des navires et la gestion du
trafic maritime. Les deux premiers micro-satellites de 100 kg seront lancés en 2018 et
en 2010. Jochen Harms, le directeur de Luxspace, n’était pas peu fier d’annoncer :
« Ce contrat de maîtrise d’œuvre est un nouveau pas dans le développement de notre
société comme intégrateur d’un système spatial complet. » En parallèle, l’ESA
intensifie sa coopération avec Norsk Romsenter en Norvège dans le cadre de la
mission Norsat-1 d’un petit satellite équipé d’une charge utile de réception AIS.
4.2. Système NexStar de l’opérateur privé indien : il passe commande
de deux petits satellites « tout électrique » à Dauria Aerospace
Le Salon de Farnborough 2014, qui est à orientation spatiale grâce à l’ESA, l’UK
Space Agency et l’industrie britannique des satellites (principalement SSTL/Surrey
Satellite Technology Ltd), a été marqué par la signature du contrat de deux satellites
de petite taille (moins d’1 t en GEO, chacun avec 16 répéteurs en bande Ku) entre
l’opérateur indien Aniara et le constructeur russe Dauria Aerospace qui étaient jusque
là inconnus pour la mise en œuvre de systèmes en orbite géostationnaire.
L’entrepreneur Dauria Aerospace, nouveau venu dans le business des petits satellites avec l’appui de Roscosmos -, a son siège à Munich et son infrastructure technique
dans la banlieue de Moscou. Il se positionne comme concurrent de SSTL et multiplie
les partenariats en Europe (avec la société espagnole Elecnor Deimos entre autres).
QinetiQ Space est en discussion avec Dauria Aerospace pour une participation à la
plate-forme du comsat « tout électrique ». Frank Preudhomme, son directeur
commercial, se trouvait sur la photo des officiels - on pouvait voir un représentant de
SSTL ! - pour la signature du contrat Dauria-Aniara.
Aniara, avec Aniara Spacecom basé à Princeton (USA) et Aniara Communications
Private à Bangalore (Inde), exploite depuis 2001 des services numériques avec de la
capacité en bande C sur l’ensemble du continent asiatique (avec les satellites Palapa-D
de l’Indonésie et trois Chinasat), ainsi qu’en bande Ku pour l’Inde (avec Chinasat-11 à
98.2°Est). Aniara veut déployer ses propres satellites NexStar en bande Ku en faisant
appel à la génération des comsats « tout électrique ». Il a passé commande à Dauria
Aerospace, à la tête d’un consortium européen, de deux satellites NexStar qui doivent
être lancés en 2017 et qui pourraient l’être par un GSLV MkII indien. Le système
NexStar est conçu pour une couverture « low cost » de l’Asie, du Moyen-Orient et de
l’Afrique. Le fonds russe d’investissements EXIAR (Export Insurance Agency of
Russia) doit contribuer à son financement. Mais pas la moindre indication sur les
positions géostationnaires, pas plus que sur le montant à investir.
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5. Navigation/Galileo
Galileo FOC : anomalie Fregat pour la mauvaise mise en orbite
des deux premiers satellites opérationnels de la constellation
Le 22 août – après un report de 24 heures dû au mauvais temps à Kourou -, à l’issue du
vol propulsé du 9ème lanceur russe Soyouz depuis le Centre spatial Guyanais, alias le
Port Spatial de l’Europe, on croyait à un nouveau succès pour cette vénérable fusée qui
date des années 50. Mais après les discours et messages de félicitations mutuelles
devant une assistance heureuse, il a fallu se rendre à l’évidence : les deux premiers
Galileo FOC, que la Commission Européenne qui en a la propriété a baptisés Doresa et
Milana, n’avaient pas été satellisés sur la trajectoire prévue.
Une anomalie dans le fonctionnement lors de son 2ème allumage du 4ème étage dit
Fregat s’est traduite par un mauvais départ pour le système opérationnel Galileo de
navigation globale, le premier qui soit d’initiative et à gestion civiles. Une commission
d’enquête, indépendante d’Arianespace responsable du lancement Soyouz, est mise en
place pour diagnostiquer la cause de la panne en vol. Cet étage supérieur, qui peut être
allumé une vingtaine de fois, est réalisé à Moscou par NPO Lavochkin, fleuron de
l’industrie spatiale russe, puisque l’entreprise publique a développé des sondes qui
sont allées sur la Lune (pour y déposer des rovers et en ramener des échantillons), sur
Vénus et sur Mars -Le propulseur du Frégat aurait fonctionné de façon nominale, mais
en s’orientant de façon incorrecte. Comme la phase de propulsion s’était déroulée de
façon correcte, on a cru dans l’immédiat à un succès lorsque les satellites ont été
largués… L'inclinaison est de 49.8 degrés au lieu des 55 visés... Difficile de changer
de plan orbital et de compenser les 400 à 600 m/s manquants en employant les
réserves en carburant qui sont disponibles de chaque Galileo FOC produit par OHB et
SSTL.
Certains pensent que le report de 24 heures - ce qui est inhabituel pour le lanceur
Soyouz, qui nous a habitués à une grande ponctualité – pourrait être à l’origine de cette
orientation erronée. L’étage se guide de façon programmée en se positionnant sur le
firmament. Le logiciel du Fregat est développé par l’Academician Pilyugin Center
(Academician Pilyugin Scientific-production Center of Automatics & InstrumentMaking) de Moscou. Sans doute la reprogrammation du comportement de l’étage russe
aurait-elle dû s’imposer… Ce qui aurait sans doute pris du temps dans les préparatifs
pour une nouvelle tentative de lancement. Petite cause, grands effets. Certains
responsables doivent s’en mordre les doigts, devant ce faux pas du 9ème Soyouz
guyanais qui retarde le déploiement des 22 satellites opérationnels réalisés par le
tandem OHB-SSTL (OHB pour l’intégration et le bus, SSTL pour la charge utile). Ce
sont les Américains, avec le réseau de surveillance spatiale du Department of Defense,
qui furent les premiers à s’être rendu compte de l’orbite incorrecte des deux Galileo
FOC. Parmi eux, l’astronome Jonathan McDowell, qui tient à jour le Jonathan’s Space
Report, très détaillé et précis, sur base des données du réseau américain de surveillance
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de l’espace. Force est de constater que l’Europe ne dispose pas (encore) d’une telle
capacité !
Doresa (FOC FM-01) et Milan (FOC FM-02) : inutilisables pour la constellation,
mais utiles pour tester sur orbite la plate-forme OHB avec la charge utile SSTL
Placés sur une orbite elliptique entre 13.000 et 27.000 km, avec une inclinaison de
49,8 degrés, les deux premiers satellites de la série Galileo FOC ne pourront pas servir
dans le cadre de la constellation opérationnelle Galileo. Mais ce seront de précieux
outils pour mettre à l’épreuve de l’espace les systèmes de la plate-forme OHB et de la
charge utile SSTL (avec les horloges atomiques au rubidium et maser hydrogène
passif. Le Centre ESA de Redu (province de Luxembourg), avec l’équipe de RSS
(Redu Space Services) va - comme il est chargé de le faire pour chaque satellite
Galileo - procéder à une campagne d’essais sur orbite (IOT) sur les deux satellites pour
bien cerner leur comportement et leurs performances autour de la Terre. A noter que
l’industrie spatiale wallonne est concernée par les Galileo FOC : avec Thales Alenia
Space Belgium pour l’alimentation électrique, avec Spacebel pour le logiciel
embarqué de traitement des données.
Les systèmes concurrents du Galileo européen, qui sont le GPS américain, le
GLONASS russe et le Beidou chinois, sont à vocation militaire, contrôlés par les
autorités de défense. L’implication d’une Europe spatiale ambitieuse dans la mise en
œuvre de sa constellation non militarisée Galileo est une priorité d’ordre stratégique
pour son rôle économique et son futur technologique. Les instances européennes ont
bien compris que le géo-positionnement par satellites est devenu, grâce aux
applications GPS, un outil de la vie de demain. Se repérer en se référant au temps est
devenu aussi indispensable que l’accès à l’eau, l’emploi de l’électricité, le haut débit
pour être connecté partout dans le monde.
Des chaînes radio et TV m’ont interviewé le samedi 23 août sur ce nouveau
contretemps dans le calendrier du déploiement des satellites Galileo. Etant donné que
les explications données se faisaient sur le vif et dans un temps limité, voici les
précisions qu’il conviendrait de donner sur ce malheureux vol VS 09 (Galileo FOC
M1, Sat 5-6) :
- En ce qui concerne la qualité et la fiabilité des systèmes produits aujourd'hui par
l'industrie spatiale russe (il est bien loin le temps de l’appareil militaro-industriel qui
avait tous les moyens avec le régime soviétique), il faut constater que ses lanceurs
connaissent quelques ennuis à répétition, comme ceux du Proton qui n'a plus volé
depuis le 15 mai... Le plus puissant des lanceurs russes, qui est commercialisé par ILS
(International Launch Services) comme l’un des rivaux les plus sérieux d’Ariane 5, n’a
pu remplir sa mission suite à la défaillance de son 3ème étage qui était réputé fiable.
Evidemment le Soyouz, ce n’est pas le Proton : il affiche au compteur des lancements
orbitaux le chiffre 1769 (d’après le site Kosmonavtika de Nicolas Pillet), dont une
quarantaine d’échecs. Il faut préciser que l'industrie européenne n'était nullement
incriminée dans ce lancement acheté à la Russie pour un vol depuis la Guyane. Le seul
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équipement à bord « made in Europe » est de fabrication belge : c’est le KSE (Kit de
Sauvegarde Européen) qui est fourni par Thales Alenia Space Belgium (ETCA) au
Centre Progress de Samara qui produit le Soyouz.
Le lanceur Soyouz a un beau palmarès et qu'il sert aux vols habités depuis Baïkonour,
et ce, depuis 1961. C’est un lanceur qui est acheté par Arianespace à la Russie, via
l'agence spatiale russe Roscosmos. Du personnel russe se trouve d’ailleurs en
permanence "au bagne" de Guyane pour les lancements Soyouz depuis ELS (Ensemble
de Lancements Soyouz) entre Kourou et Sinnamary. Seul un nombre limité
d'ingénieurs et techniciens européens, triés sur le volet, peuvent surveiller l’état des
préparatifs. Même le carburant (avec du kérozène aux additifs dont la Russie a le
secrets) est amené par bateau de Russie, via Saint Pétersbourg, en même temps que les
éléments du lanceur.
C'était le 9ème vol depuis le port spatial de l'Europe et que jusqu'ici tous les
lancements s'étaient admirablement passés. Les quatre Galileo IOV avaient été lancées
avec succès par paires par deux Soyouz, dès octobre 2011. A ce moment, des voix
s'étaient élevées du côté européen pour déplorer que les satellites de navigation, outil
stratégique de la Commission, aient eu recours à des lanceurs de Russie... qui
développe son propre système de navigation par satellites, à savoir GLONASS. Et il
est vrai que l'industrie européenne des lanceurs - Airbus Defence & Space, Safran)
n'ont jamais vu d'un bon œil la présence du Soyouz en Guyane, considéré comme un
intrus à quelque 10 km des Ensembles de Lancements Ariane 5 et Vega.
- La constellation doit comprendre jusqu'à 32 satellites dont 4 en réserve. On a 4 IOV
(In Orbit Validation) déjà en orbite, mais les 2 FOC (Full Operational Capability)
placés le 22 août sur une mauvaise orbite ne sont pas utilisables pour faire du
positionnement. Comme ils sont d’une autre famille que les IOV - ils utilisent une
autre plate-forme, mais les horloges atomiques à bord sont du même type - serviront
de bancs d'essais pour les 20 autres à lancer. Dans les prochains mois, une commande
d’au moins six satellites supplémentaires doit être passée par l’ESA pour le compte de
la Commission européenne.
- A sujet du budget total du système Galileo, on évoque un investissement d’au moins
12 milliards € qui est prévu jusqu'à la mise en œuvre en œuvre de la constellation... à
l’horizon 2020 (on devrait avoir alors finalisé la commande des satellites de deuxième
génération). Le programme Galileo a commencé en 1999, après quelques années
d'études de faisabilité et de conception. Les sommes investies sont estimées se répartir
comme suit :
. Galileo études, Giove (2 satellites pour 100 millions €) et IOV (4 satellites pour 1,5
milliard €): un total de 2,5 à 3 milliards € avec les quatre lancements Soyouz et
l’infrastructure au sol, dans le cadre d’un programme ESA ;
. Galileo FOC (22 satellites) et les satellites supplémentaires à commander, plus le
segment sol fort complexe, avec sa maintenance (3 centres de contrôle, stations de
référence des mesures du temps et centres de sécurisation des données): un
financement de 3,4 milliards € décidé en avril 2008, auquel il faut ajouter les 6,3
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milliards que l'Union a inscrit pour la mise en œuvre du GNSS européen dans son
budget CPF Cadre Financier Pluriannuel) pour la période 2014-2020.
Dès le 25 août, une commission d’enquête est mise en place pour analyser le vol
Fregat du VS09 et diagnostiquer l’anomalie à l’origine du dysfonctionnement. Elle est
composée de représentants de l’ESA, de la Commission Européenne, du CNES, de
professeurs des Universités de Rome (Sapienzia) et de Darmstadt. Elle doit remettre
un premier rapport pour le 8 septembre. D’ores et jà, il faut s’attendre à quelques mois
de retard pour le prochain lancement de deux Galileo FOC. Des voix s’élèves,
ntoamment à la Commission européenne, pour que les Galileo FOC soient désormais
confiés à des Ariane 5-ES (4 à la fois), plutôt qu’à des Soyouz (par paires).
Le GPS qui en est à la troisième génération - les GPS III à satelliser dès 2016 - aurait
coûté de 40 à 50 milliards de dollars... Mais aucun chiffre officiel n'a pu nous être
donné par l'US Air Force qui fait état « de dizaines de milliards ». Les Etats d’Europe
avec la Commission auraient voulu que ce soit le moins lourd possible pour les
pouvoirs publics. Ce qui explique les atermoiements des débuts surtout que la
Commission espérait que le privé allait mettre la main au portefeuille. Il n'en a rien été,
à cause des risques encourus, qu’on ne pouvait raisonnablement assurer. Ce sont les
vaches européennes - on est allé puiser dans les aides non utilisées de la PAC
(Politique Agricole Commune) – qui ont à la Commission, avec l’accord du Parlement
européen, permis de lancer le développement du système avec un financement de 3,4
milliards €. Pour le programme Galileo jusqu’en 2020, ce sont 6,3 milliards € qui ont
été débloqués pour la fabrication des satellites, leurs lancements (avec Soyouz et
Ariane 5), l’infrastructure au sol, les opérations de maintenance, la sécurisation du
système…
6. Sécurité & Espace/Défense spatiale
Projet luxembourgeois d’entreprise – entre l’opérateur SES et
le gouvernement grand-ducal - pour un comsat destiné à l’OTAN
SES va-t-il fournir de la capacité satellitaire à l’OTAN via une société créée
conjointement par l’opérateur luxembourgeois des satellites Astra et le gouvernement
grand-ducal pour des services de télécommunications militaires ? L’idée de « comsat »
à usage militaire, mis en œuvre depuis le Luxembourg pur l’OTAN, a été lancée cet
été par Etienne Schneider, vice premier-ministre, en charge de la défense et de la
sécurité intérieure, du Grand Duché. Ce « comsat » pourrait être soit un satellite
complet de petite taille, soit une charge hôte à bord d’un prochain satellite de la flotte
SES. Le Ministère belge de la Défense pourrait s’impliquer dans l’initiative grandducale pour l’OTAN, notamment via l’infrastructure sécurisée du Centre ESA de Redu
(province de Luxembourg) et la société RSS (Redu Space Services).
7. Science/Cosmic Vision
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Résurrection avortée de la sonde ISEE-3
pour une nouvelle mission entre Soleil et Terre
Développée dans les années 70 dans le cadre d’un programme de coopération
scientifique NASA-ESA, la sonde américaine ISEE-3 (International Sun-Earth
Explorer), surnommée ICE (International Cometary Explorer) était de retour près de la
Terre. Placée le 12 août 1978 sur une orbite « halo » autour du Point de Lagrange L1 à
quelque 1,5 million de km de la Terre en direction du Soleil, elle avait dévié de sa
trajectoire pour se placer sur une orbite solaire en vue d’explorer deux comètes :
Halley en mars 1985, puis Giacobini-Zinner en septembre 1986.
Pourquoi ne pas chercher à la reprendre en mains pour une nouvelle mission d’étude
des relations Soleil-Terre. Sous l’impulsion de Dennis Wingo, président directeurgénéral de Skycorp Inc, un groupe d’enthousiaste lançait une campagne de collecte de
dons privés pour cette résurrection d’ISEE-3. Le 23 mai dernier, un puissant signal
réussissait la reprise de contact et tous les espoirs étaient permis pour que la sonde en
état d’hibernation soit à nouveau utilisable. Mais afin d’ancrer ISEE-3 à nouveau sur
orbite terrestre – en le repositionnant à L1 - pour une mission de « space weather » il
fallait remettre en marche son système de propulsion! Un McDo désaffecté sur le
campus du NASA Ames Research était aménagé en centre de contrôle ISEE-3 Reboot
Project par l’équipe de Dennis Wingo. Mais il lui fallait se rendre à l’évidence : les
petits moteurs-fusées ne pouvaient être actionnés, car leur propergol – de l’hydrazine se trouvait gelé ou avait disparu suite à une fuite… Le 10 août, comme prévu, ISEE-3
est passé au large de la Lune et a repris sa ronde autour du Soleil, sans qu’on puisse le
ramener près du bercail terrestre.
8. Exploration/Aurora
8.1. Cap sur la Planète Rouge avec les Emirats :
une sonde arabe d’exploration martienne en 2021-2022
On connaissait Emirates, la compagnie aérienne qui vole l’ensemble du globe. Voici
que les Emirats Arabes Unis visent Mars en décidant la création d’une agence spatiale.
L’UAE Space Agency, sous la présidence de son Altesse le Cheikh Mohammed bin
Rashid Al Maktoum, Vice-Président et Premier Ministre des Emirats et UAE, comme
représentant de Dubaï. Avec pour premier objectif - ambitieux et spectaculaire l’envoi d’une sonde vers Mars. Vont-ils réaliser la charge utile pour une plate-forme
qui sera commandée à un industriel américain, russe, japonais ou européen ? Une
échéance a été fixée : faire arriver un engin sur Mars lors de la fenêtre martienne de
2021. Cette annonce en a surpris plus d’un. Tant Dubaï (avec ses atouts économiques)
qu’Abou Dhabi (avec ses ressources pétrolières), qui sont les deux plus fortunés des
sept Emirats, ont les moyens financiers pour se payer une mission d’un aussi haut
niveau technologique.
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Cette annonce fut faite lors d’une réunion au sommet. “Il s’agit d’une mission
historique et un défi important pour le monde arabe et islamique, qui sera mené à bien
par un team de talents dans les Emirats”, devait déclarer le Cheik Mohammed. “Notre
réussite démontrera valablement la réputation de fiabilité que nous avons acquise.
C’est un message pour la nouvelle génération arabe de faire confiance dans ses
capacités et dans ce qu’elle peut mener à bien." Mais il reste bien des inconnues sur le
plan spatial des Emirats. Jusqu’où va se concrétiser sa réalisation ? Quelles
caractéristiques et quelle mission aura la sonde des Emirats pour l’exploration de la
Planète Rouge ? La mission qui durera 9 mois doit coïncider avec la célébration des
50 ans de la Fédération. Il faudra recourir à un lanceur qui n’existe dans aucun pays du
Golfe persique. Evidemment, on peut tout s’acheter. La superbe vidéo de présentation
du projet montre un lanceur Falcon Heavy expédier une capsule vers Mars… De là à
penser que SpaceX serait le partenaire de cette réalisation : il n’y a qu’un pas trop
facile à faire.
Il ne faut pas ignorer que, depuis les années 90, le spatial fait déjà recette dans les
Emirats. A cette époque, Abou Dhabi aurait pu se payer le système Energia-Bourane
qui était à l’abandon après la faillite du régime communiste de l’URSS (Union des
Républiques Socialistes Soviétiques). Il aurait disposé d’une capacité incroyable pour
entreprendre de grandes expéditions en vue d’explorer le système solaire… Il a investi
dans le système Thuraya de télécommunications mobiles par satellites
géostationnaires à forte puissance, qui ont été développés par Boeing Satellite
Systems. Ce système a une couverture qui va de l’Europe à l’Asie-Pacifique, en
passant par une partie de l’Afrique et l’Océan Indien. En 2011, la Mubadala
Development Company mettait en œuvre le système Yahsat, avec un premier satellite
de télévision et connections haut débit, le Yahsat-1A qui était réalisé par Airbus
Defence & Space (bus Eurostar 3000) et Thales Alenia Space (charge utile dans les
bandes C, Ku et Ka). Le Yahsat-1B avec une capacité en bande Ka le rejoignait en
2012. L’Emirat de Dubaï mise sur la télédétection spatiale avec ses satellites
Dubaisat, de plus en plus performants pour la résolution des prises de vues, qui sont
réalisés avec le support technologique de Satrec Initiative : Dubaisat-1 depuis juillet
2009, Dubaisat-2 depuis novembre 2013. Dubaisat-3, pour observer des détails de 0,70
m, sera réalisé par l’EIAST (Emirates Institution for Advanced Science &
Technology) avec la coopération de Satrec Initiative en vue d’un lancement en 2017.
8.2. Le Luxembourg autour de la Lune cet automne :
avec un équipement radio-amateur développé par Luxspace !
Décidément, le Grand-Duché de l’espace ne finit pas surprendre. D’abord avec SES et
sa flotte globale de 55 satellites géostationnaires pour les télécommunications et la
télévision. Puis avec Luxspace et ses microsatellites « made in Betzdorf » pour le suivi
du trafic maritime sur l’ensemble du globe. Cet automne, un équipement
luxembourgeois de radiocommunications, destiné aux radio-amateurs du monde entier,
évoluera autour de la Lune à bord de la sonde chinoise Chang’e-5T1. Celle-ci,
comprenant une capsule de rentrée expérimentale, sera envoyée vers notre satellite
naturel le 24 octobre, pour se placer en orbite sélène trois jours plus tard. Après une
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semaine de manœuvres au-dessus de la surface lunaire, Chang’e-T1 procèdera au
retour de sa capsule vers la Terre. Luxspace a obtenu le contrat pour développer, en un
temps record, l’émetteur avec batteries (14 kg) qui sera mis à disposition des radioamateurs pour qu’ils captent des signaux loin de la Terre, jusqu’autour de la Lune !
8.3. D’étranges cavernes à la surface de notre satellite naturel :
Des places propices à l’implantation de colonies de Terriens ?
Les images à très haute résolution de la sonde américaine LRO (Lunar Reconnaissance
Orbiter) ont montré l’existence d’une centaine d’étranges trous dans le sol lunaire, des
trous profonds qui pourraient conduire à des cavernes… On imagine déjà des colonies
terrestres s’implanter dans ces cavernes sélènes. La nécessité s’impose de faire arriver
sur la Lune des rovers pour explorer ces trous dont le diamètre varie de 5 à 900 m. A
ce jour, aucune mission n’est programmée pour aller jeter un coup d’œil dans ces
structures caverneuses.
8.4. Chandrayaan-2 : un lander et un rover indiens à la surface lunaire !
Chandrayaan-2 Artisitic View
Dans son rapport 2013-2014, publié au début d’août, le Department of Space de l’Inde
fait état de ses ambitions au cours des cinq années à venir. Parmi elles :
- GSAT-11, un imposant satellite de télécommunications qui utilise un bus pour 4 à 6 t
en orbite géostationnaire, avec de multiples répéteurs dans les bandes Ku et Ka;
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- GISAT, un satellite météo géostationnaire à haute résolution, qui sera le premier au
monde à montrer des détails de 50 m vus depuis 35.800 km ;
- Chandrayaan-2, une sonde d’exploration lunaire avec orbiter (servant de relais),
lander (à quatre pieds) et micro-rover (à six roues motrices); cette mission devait être
réalisée dans le cadre d’une coopération ISRO et Roscosmos par l’entreprise russe
Lavotchkine pour le lander. Mais les déboires de Phobos-Grünt et les retards du
programme lunaire russe, avec leur conséquences financières, ont conduit l’ISRO
(Indian Space Research Organisation) à reprendre en main son développement pour
une réalisation entièrement « made in India ». Le rapport a publié la configuration de
Chandrayaan-2 à la mode indienne, mais aucune date n’est donnée quant à son envoi
sur la Lune.
Par ailleurs, l’ISRO prépare l’observatoire solaire Aditaya-1 pour une mission autour
du point de lagrange 1, entre Soleil et Terre. Lancé par un PSLV-XL, il emportera une
demi-douzaine d’instruments qui seront développés par des équipes scientifiques à
Bengaluru, Trivandum, Ahmedabad et Pune.
8.5. Cap sur la Lune pour la Corée du Sud des années 2020 :
1ère étape d’un programme à long terme d’exploration du système solaire
Le gouvernement de Séoul vient d’approuver une feuille de route pour des missions
dans le système solaire. Son effort spatial dans les cinq années à venir doit atteindre
les 5,5 milliards de dollars (4,1 milliards €). Dans quelle mesure ce programme à long
terme sera-t-il ouvert à la coopération internationale ? Une agence aérospatiale sudcoréenne devrait voir le jour en 2015. Son Ministry of Science, ICT & Future Planning
a présenté ses priorités lunaires de la prochaine décennie :
- 2020 : lancement de Lunar Orbiter, une sonde sur orbite sélène, ainsi que d’un lander
lunaire sud-coréen ;
- 2030 : retour sur Terre d’échantillons prélevés sur notre satellite naturel.
Pour réaliser ces missions, la Corée du Sud mettra au point son lanceur KSLV-2
capable de satelliser jusqu’à 1,5 t en orbite basse. Il utilisera des propulseurs kérolox
de fabrication nationale LRE-75 (4 Ure-1 sur le 1er étage, 1 Ure-2 sur le 2ème), ainsi
que LRE-7 (pour le 3ème étage).
Entre 2030 et 2040, il y aura une sonde Mars Orbiter et un explorateur d’astéroïdes,
ainsi que le développement d’un lanceur KSLV-2 Heavy (dont le concept actuel offre
quelque ressemblance avec le Falcon Heavy de SpaceX).
9. Vols habités/International Space Station/Microgravité
9.2. Compétition pour le contrat CCP (Commercial Crew Programme)
de la NASA : « … and the winner is… ! »
Ils sont trois acteurs privés du transport spatial à concourir pour des services
compétitifs de desserte de l’ISS avec des équipages d’astronautes. La NASA refait le
coup du PPP (Partenariat Public-Privé) pour les opérations de ravitaillement de la
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station, suite à la retraite anticipée du Space Shuttle pour une question de coûts trop
élevés. Elle doit sous peu annoncer le(s)quel(s) des trois candidats subsidiés lors de la
phase de validation technique pourra (pourront) recevoir le financement public, via le
budget de la NASA, en vue d’un premier vol de démonstration dès 2017. La nécessité
pour la NASA est de disposer à nouveau de son vaisseau spatial habité. La crise
ukrainienne s’est invitée autour de la Terre pour remettre en question l’usage de
vaisseaux russes Soyouz avec les astronautes américains. Ce sont les contribuables des
USA qui subsidient Roscosmos et l’industrie des systèmes spatiaux en Russie…
Difficile de dire qui sera le « winner » de la compétition CCP (Commercial Crew
Programme), car le secret est bien gardé du côté de la NASA sur l’évaluation en cours:
- SpaceX avec son Dragon V2 réutilisable semble partir favori en ayant pris de court
ses rivaux en présentant une capsule réutilisable, qui se pose comme un hélicoptère au
retour sur Terre. Son grand atout est que la version automatique Dragon a ravitaillé à
cinq reprises l’ISS depuis décembre 2010, apportant quelque 6 t de matériels et
ramenant au sol 3 t d’équipements. Les inconvénients de la formule proposée par
SpaceX est qu’elle n’a pas encore rempli à temps les étapes du développement
CCiCap (Commercial Crew Integrated Capability) qui a commencé en août 2012 pour
une durée de deux ans, notamment avec l’essai en vol d’un sauvetage d’urgence de la
capsule lors du lancement. Le lanceur Falcon 9 v.1.1, qui démontre sa fiabilité, offre-til la redondance nécessaire pour lancer un équipage en toute sécurité ?
- Boeing avec une capsule fort conventionnelle CST-100 mise sur son nom
prestigieux – elle a développé la capsule Apollo des années 60 et 70 -, mais
l’entreprise aérospatiale de Seattle (Etat de Washington), si elle a satisfait à toutes les
étapes CCiCap, n’a guère fait le forcing pour gagner… Le lanceur Atlas V qui doit
encore faire ses preuves en matière de missions habitées a un 1er étage propulsé par des
moteurs kérolox achetés à l’industrie russe !
- Sierra Nevada Corp avec son planeur-fusée Dream Chaser, de type lifting body,
propose la solution au look le plus « sexy » qui fait rêver. Elle a obtenu l’assistance
technique de Lockheed Martin, qui est par ailleurs impliqué dans le développement du
vaisseau MPCV Orion de la NASA. Reste à démontrer que cette solution réutilisable
du véhicule ailé peut être fiable et économique. Principale inconnue : aucun retour
depuis orbite – à l’instar de l’Orbiter du Space Shuttle – n’a pas encore réalisé. Juste
un atterrissage en vol plané a été effectué et ne s’est pas terminé comme prévu… Le
Dream Chaser doit être satellisé par un lanceur Atlas V aux propulseurs « made in
Russia ». SNC mise sur la coopération avec l’ESA, le DLR et OHB pour la mise en
œuvre de sa navette. Pourquoi n’avoir pas choisi une Ariane 5 européenne pour
internationnaliser les vols habités vers l’ISS ?
- Il y aurait un quatrième candidat, fort discret, pour obtenir l’aide de la NASA : Blue
Origin de Jeff Bezos. En créant l’an 2000 son entreprise de transport spatial,
l’enthousiaste créateur et dynamique patron d’Amazon se lance dans le tourisme
spatial avec son vaisseau New Shepard sur lequel on sait peu de choses. Avec comme
logo la devise latine : « Gradatim Ferociter » (Pas à pas avec vigueur). Un grand secret
entoure le développement de ses systèmes, avec des essais intensifs dans un ranch
texan, à l’abri des curieux. Il est question de véhicules VTVL (Vertical Takeoff
&Vertical Landing) qui, propulsés par des moteurs cryo (hydrogène et oxygène
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liquides) BE-3 de conception Blue Origin, vont dans l’espace et reviennent sur la terre
ferme. Le premier véhicule pour des vols suborbitaux habités à plus de 100 km
d’altitude devrait être testé en 2015. Un véhicule orbital, utilisant un 1er étage
réutilisable dit RBS (Reusable Booster System), pourrait voler avant la fin de la
décennie.
9.2. Le « père » du Big Bang au 7ème ciel
avec l’ATV-5 « Georges Lemaître » sur l’ISS
Le 5ème et ultime ATV (Automated Transfer Vehicle) est parti ravitailler l’ISS
(International Space Station) durant cet été. Prévu pour un lancement Ariane 5-ES le
juillet, il est baptisé Georges Lemaître, du nom du mathématicien et cosmologiste
belge (1884-1966) à qui l’on doit la théorie de l’atome primitif, dite Big Bang. Natif
de Charleroi, le chanoine Lemaître était prêtre-mathématicien et professeur à
l’Université Catholique de Louvain. Il est considéré comme le « père » de l’atome
primitif aux origines de l’Univers. Cette éminente personnalité avait calculé le principe
de son évolution en définissant dès 1927 la théorie du Big Bang. L’ESA a répondu
favorablement à une proposition de la Belgique pour que son nom soit donné à l’ATV5, qui est réalisé par Airbus Defense & Space.
Lancé le 29 juillet, l’ATV-5 « Georges Lemaître » d’une masse de 20,3 t, qui dépasse
celle de ses prédécesseurs, constituait le véhicule spatial le plus lourd satellisé par une
Ariane 5. En s’arrimant de manière automatique à l’ISS le 12 août à 15 h 30 (notre
heure), il a permis d’acheminer quelque 6,7 t de charge utile aux équipages
internationaux qui effectuent des séjours de six mois à bord de la station:
- 4 t comprenant des réserves d’eau potable (600 kg), du propergol pour la station (860
kg) et d’oxygène et d’azote (environ 100 kg) ;
- près de 2,7 t (dans 154 sacs) d’aliments, vêtements, linge, matériel de toilette ; à
noter que les habitants de la station vont trouver 50 kg de café italien, du jus d’orange
et de mangue, du bread pudding, des pâtes au fromage, ainsi que des chaussettes, tshirts,…. Un total de 1.232 effets personnels. Il y a 1.234 kg (57 sacs) de chargement
« dernière minute » : il s’agit de produits qui sont placés à bord de l’ATV entre 4
semaines et 20 jours avant le lancement.
A bord pour être installé dans le module européen Columbus de la station se trouve
l’Electromagnetic Levitator (EML), un four inédit pour le traitement, par lévitation
électromagnétique, d’alliages avancés et de semi-conducteurs. Réalisé par Airbus
Defence and Space, l’EML est le fruit d’une collaboration ESA-DLR. Le programme
ATV a concerné en Wallonie EHP (Nivelles), Spacebel (Liège), Rhea (Wavre).
9.3. Le SM du vaisseau américain MPCV Orion, digne héritier
de l’ATV européen: avec du “made in Belgium” sera à bord
Le Conseil ESA au niveau ministériel, le 2 décembre, à Luxembourg devra boucler le
budget du SM (Service Module) que l’ESA a promis de fournir à la NASA pour le
vaisseau MPCV (Multi-Purpose Crew Vehicle) Orion (quatre astronautes à bord). En
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échange de sa présence - Barter agreement - pour des expériences dans l’ISS
(International Space Station), l’Europe équipera le vaisseau américain d’exploration du
système solaire. C’est là que se situe l’enjeu de la poursuite d’une participation
européenne jusqu’à l’horizon 2020 à l’exploitation de la station spatiale internationale.
Airbus Defence & Space (Brême), qui avait le maître d’œuvre de l’ATV (Automated
Transfer Vehicle), est à la tête d’un consortium européen d’industries pour mettre son
expertise au service de Lockheed Martin, le maître d’œuvre du MPCV Orion. Celui-ci
doit être testé fin de l’année en étant lancé par une Delta 4. Son prochain vol qui est à
présent annoncé pour novembre 2018 avec la première utilisation du lanceur lourd
SLS (Space Launch System) l’enverra autour de la Lune sans équipage à bord.
Pour Bart Reijnen, directeur chez Airbus Defence & Space du site de Brême et chef
d’Orbital Systems & Space Exploration, la réalisation en Europe du SM d’Orion
constitue une « première », que l’on doit à la réussite du programme ATV : « Avec
l’ATV-5, on est à la fin d’un nouveau début ». Le module de service que l’ESA doit
livrer à la NASA s’inspire de celui de l’ATV. Avec cette différence qu’il doit être
qualifié « vol habité » pour emmener des astronautes dans l’espace. L’Allemagne (4044 %), Italie (20 %), la France, la Belgique. L’industrie belge est impliquée dans
l’électronique de bord avec Antwerp Space et Thales Alenia Space Belgium, pour la
structure avec Sonaca. EHP (Euro Heat Pipes) n’a pu être sélectionné pour ses
caloducs passifs. Il a fallu opter pour des caloducs actifs qui seront fournis par une
firme italienne. B. Reijnen voit un avenir prometteur pour l’héritage de l’ATV durant
la prochaine décennie: « Nous allons être partie prenante, aux côtés de la NASA, dans
l’exploration lointaine de l’espace avec des missions habitées. »
10. Débris spatiaux/Space Situational Awareness (SSA)
Space Weather Analysis & Visualisation Toolkit à Redu :
mis au point par Rhea à la tête d’un consortium européen
Le Centre ESA de Redu, pour sa mission « météo de l’espace » avec l’Observatoire
Royal de Belgique, vient de recevoir un outil important pour les utilisateurs des
données SSA (Space Situational Awareness) relatives au relations Soleil-Terre. C’est
la société Rhea, à la tête d’un consortium européen, qui a assuré la mise au point du
Space Weather Analysis & Visualisation Toolkit.
11. Tourisme spatial/véhicules suborbitaux
11.1. Huit sites en Grande Bretagne proposés pour un « spaceport »
L’UK Space Agency a tiré parti du Salon International de Farnborough pour faire
l’annonce spectaculaire de ses ambitions en matière de « spaceport ». Elle a insisté sur
le choix de huit sites (aéroports) propices pour accueillir des ports de l’espace : six en
Ecosse, un au Pays de Galles, un en Angleterre. Robert Goodwill, Sous-secrétaire
d’Etat britannique pour les transports, a précisé qu’un document technique de 319
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pages, réalisé par la CAA (UK Civil Aviation Authority), spécifiait le cadre d’une
réglementation pour des opérations de tourisme suborbital au Royaume-Uni. David
Parker, directeur de l’UK Space Agency, nous a expliqué l’importance de cette
initiative qui est la première du genre en Europe : « Pour nous, le spatial est un outil
important de l’économie britannique, puisqu’il a progressé de 7,2 % en 2012-2013.
On estime que son chiffre d’affaires a atteint 11,3 milliards de livres [14,2 milliards
€]. Si le reste de l’économie progressait aussi vite au Royaume-Uni, nous nous
porterions beaucoup mieux.[] C’est pour cette rentabilité des activités dans l’espace
que nous entendons tirer parti de l’essor prochain des vols habités suborbitaux comme
des possibilités de lancements pour petits satellites avec des systèmes
aéroportés. Nous sommes prêts à les accueillir sur un « spaceport » britannique.»
D’aucuns doutent d’un avenir prometteur pour cette initiative du Royaume-Uni.
Concernant une possible participation du Royaume-Uni et de son industrie au lanceur
européen de nouvelle génération : « Nous investissons davantage dans les programmes
de l’ESA, mais nous ne sommes point intéressés par Ariane 6. Mais nous faisons en
sorte que l’Europe, avec l’ESA et la Commission, s’intéresse au système réutilisable
Skylon que la firme anglaise Reaction Engines étudie depuis des décennies avec le
développement du Sabre, propulseur hypersonique aérobie. Un soutien européen fort
permettrait d’accélérer l’acquisition des technologies pour faire naître en Europe ce
transporteur du XXIème siècle. » Le Skylon, si son développement trouvait un
financement décisif, pourrait être un sérieux candidat pour un « spaceport » de Sa
Majesté.
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11.2. Virgin Galactic et XCOR toujours cloués au sol :
vers un réel envol pour l’espace au cours de 2015 ?
Où en est le tourisme suborbital dont on annonce l’avènement prochain… depuis le
début de cette décennie ? Les Virgin Galactic et XCOR, qui sont les plus en vue parce qu’étant proches du but ? – ne sont guère prêts à faire voler des touristes à 100
km d’altitude… Chez le premier, qui est parti en tête dans la course au saut de puce
dans l’espace pour « Monsieur Tout Le Monde », le planeur-fusée SS2 (Space Ship
Two) avec 2 pilotes et 6 passagers n’a pas repris ses essais propulsés, car il pose
toujours problème. Du côté du second, l’appareil Lynx avec propulsion biliquide n’est
pas encore en piste pour prendre son envol… Ceux qui ont réservé des tickets pour une
brève odyssée spatiale doivent se montrer on ne peut plus patients.
12. Petits satellites/Technologie/Incubation
12.1. PROBA-V et Spacebel en vedette à la Conférence Small Satellites
Chaque année, l’USU (Utah State University) de Logan (Etat de l’Utah) accueille la
traditionnelle Conférence sur les petits satellites. Ce rendez-vous annuel fournit
l’occasion aux universités, industriels et laboratoires américains de faire le point sur
les avancées technologiques en matière de micro-satellites. Du 2 au 7 août, il a réuni
1400 participants et 130 exposants, qui venaient d’une vingtaine de pays. L’Europe a
présenté des missions de petits et très petits satellites : l’Université d’Aalborg (avec
GOMX-1 pour le suivi du trafic aérien), la Polytechnique de Berlin (avec Ken Ridge-1
de télédétection hyperspectrale), Spacebel (avec les premiers résultats de PROBA-V),
ISIS (avec une étude des fournisseurs de systèmes Cubesats). L’accent a été mis sur
l’essor des constellations pour des observations de la Terre et en astronomie. On peut
télécharger les présentations sur le site de http://www.smallsat.org/
12.2. SHERPA : un porteur de micro- et nano-satellites sur l’orbite basse
Spaceflight’s SHERPA is a free-flying platform that ferries up to 1,500 kg of rideshare spacecraft and
provides a hosted payload solution. The SHERPA has a custom ring as its primary structure and
includes a propulsion system and other spacecraft subsystems to deploy payloads in a range of orbits
including low Earth, geosynchronous, low lunar and beyond.
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Le nom de Sherpa évoque un guide de haute montagne - en l’occurrence l’Everest –
qui porte sur son dos les équipements d’alpinistes en cordée. C’est le nom retenu par la
société américaine Spaceflight pour son bus remorqueur de nano- et micro-satellites.
Conçu pour être compatible à plusieurs lanceurs dans le monde, il est proposé comme
un système économique de satelliser jusqu’à une masse totale de 1,5 t). Il a déjà volé
sur les lanceurs Antares, Dnepr et Soyouz. Fondée en 2011, la société Spaceflight a
déjà servi à la mise sur orbite de 47 petits satellites et a des contrats pour en lancer 105
autres entre 2014 et 2017.
Le DLR (Deutsche Zentrum fur Luft- und Raumfahrt) lui a commandé un exemplaire
de SHERPA pour emmener sur orbite Eu :CROPIS en 2017. Il s’agit d’un laboratoire
de 250 kg qui va tester à 600 km d’altitude, dans une serre ultra-légère, des spécimens
de végétaux. Leur étude va permettre de connaître le comportement de la végétation à
différents niveaux de gravité (depuis la lunaire jusqu’à la martienne).
13. Education/formation aux sciences et techniques spatiales
Constellation QB50 du VKI : la « OUFTI lady » vient renforcer le VKI
Amandine Denis, ingénieur de l’ULg, est la marraine du Cubesat liégeois OUFTI-1.
Après un stage à Singapour, elle revient avec des idées nouvelles qu’elle va mettre au
service du développement de l’ambitieuse constellation QB50. Elle vient d’être
engagée par le VKI (Von Karman Institute) pour son expertise Cubesat. Elle a pris ses
nouvelles fonctions le 1er septembre.
14. Wallonie-Bruxelles dans l'espace
14.1. Essor de l’incubateur technologique wallon WSL :
renforcement des partenariats et réseau en expansion
Stimulé par les projets du Plan Marshall de développement technologique en Région
Wallonne, WSL est l’incubateur wallon des projets issus des sciences de l’ingénieur.
Historiquement créé à Liège et proche de l’ULg, bientôt doté de WSLlabs, il a élargi
son réseau à l’ensemble de la Wallonie avec des antennes à Mons (UMons), Charleroi
(ULB et i-Tech Incubator) et Louvain-la-Neuve (CEI LLN), ainsi qu’avec les
infrastructures WSLlux (spatial), Space Francorchamps (construction automobile) et
WSLlabs (micro-systèmes).
A la fin de 2013, WSL accompagnait 64 projets et entreprises : 35 % au-delà des
objectifs prévus. Son chiffre d’affaires a atteint les 40 millions € avec quelque 350
emplois directs. Agnès Flémal, directeur général de WSL, est bien décidée à ne pas en
rester là. Elle précise que « sur la courte période 2012-2013, l’incubateur est devenu
un véritable écosystème à deux niveaux : au niveau des entreprises qu’elle incube et
au niveau des personnes qui les suivent ». Dans le domaine des applications par
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satellites, WSLlux (WSL et Idelux) capitalise sur ses relations privilégiées avec l’ESA
avec l’infrastructure ESA BIC (Business Incubator Centre). Herbert Hansen est
responsable de son développement.
14.2. Rhea, étoile en expansion dans le ciel high-tech belge
Le prochain IAC (International Astronautical Congress) se tiendra à Toronto, la
capitale économique du Canada. C’est l’occasion de présenter Rhea (Systems), un
membre de Wallonie Espace qui a des assises canadiennes et qui étend sa toile en
Europe à partir de notre pays.
Quel peut bien être l’élément belge commun aux missions spatiales européennes du
satellite d’astrométrie Gaia, d’ATV-5 « Georges Lemaître » vers l’ISS (International
Space Station) et de la sonde européenne Rosetta autour d’un noyau cométaire ? Pour
leur mise en œuvre complexe, ces missions ont recours au MOIS (Manufacturing &
Operations Information System), devenu un incontournable outil de gestion
informatique, qui est développé par Rhea, une entreprise belge à l’essor remarquable.
Elle affiche le palmarès de quelque 80 succès de l’Europe dans l’espace, avec des
opérations qui démontrent l’efficacité du MOIS, constamment adapté aux exigences
des préparatifs au sol et des activités sur orbite. Le MOIS est un ensemble de logiciels
qui permettent d’intégrer grâce à un langage commun, en les combinant avec efficacité
(gain de temps et de moyens), les préparatifs (avec les essais) de systèmes spatiaux et
leurs opérations dans l’espace.
Grâce à son étroite collaboration avec le Groupe Canadien ADGA et sous l’impulsion
d’André Sincennes, l’actuel administrateur délégué directeur général, la société Rhea
de Wavre a un rôle d’acteur clef en Europe dans les systèmes pour l’espace, la défense
et la cyber-sécurité. Créée en 1992, elle a réussi à se faire un nom dans les opérations à
l’ESA et dans ses Etats membres, comme dans l’industrie européenne des satellites.
Depuis 2011, elle se trouve judicieusement implantée autour de Bruxelles, capitale des
institutions de l’Union et siège de l’OTAN. Faisant preuve de beaucoup de
dynamisme, elle ne cesse de grandir : en 2013, elle dispose d’un centre d’excellence
technologique (150 m²) à Diegem où son personnel, principalement employé dans les
centres ESA, Eumetsat, GSA (European GNSS Agency) et à l’OTAN, vient
régulièrement se ressourcer. Ainsi, avec ses implantations à Wavre et à Diegem,
RHEA participe au développement socio-économique des Régions de Belgique.
La judicieuse « Canadian connection »
Rhea en matière d’ingénierie informatique s’est spécialisée dans les solutions
performantes et dans la consultance de haut niveau au service des missions spatiales,
de la défense et de la sécurité des citoyens. Son expertise fait l’objet de présentations à
SpaceOps, LA Conférence internationale sur les Opérations spatiales, qui se tient tous
les deux ans soit en Amérique du Nord soit en Europe. Depuis qu’elle se trouve
associée il y a dix ans au puissant Groupe ADGA, créé en 1969 et présidé par Albert
Denis Gagnon - ses initiales ont donné le nom de l’entreprise -, elle n’a cessé ces
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dernières années de prendre de l’envergure. ADGA qui est basé à Ottawa, ce sont
quelque 700 personnes dans le monde, qui œuvrent notamment pour les besoins en
ingénierie de systèmes du Ministère de la défense du Canada, ainsi que pour nombres
d'autres départements et ministères du Canada. Dans les années 70, le Groupe s’est
initié aux exigences de l’électronique et de l’informatique dans l’espace à l’occasion
du programme canadien du puissant satellite Hermès qui a testé la diffusion de chaînes
TV jusqu’à des paraboles de 0,60 m. Ce qui était un exploit à l’époque !
Entre ADGA et Rhea, une connexion transatlantique a pris forme et s’est amplifiée,
chaque organisation tirant parti de l’expertise de l’autre. Un bel exemple de cette
collaboration est le leadership aujourd'hui exercé par Rhea en Europe dans le créneau
de la Sécurité, notamment la protection des banques de données, ainsi que des
communications haut débit. La cyber-sécurité, essentielle au fonctionnement des
systèmes d’information globale, est devenue une priorité de Rhea avec des services
pour les instances gouvernementales et les autorités militaires. En fait, la cybernétique
par le biais de ses multiples applications sur Terre et dans l’espace est la motivation
essentielle pour la Belge Rhea… à l’accent canadien. Rhea s’est taillé une place de
choix dans ce domaine travaillant en étroite relation auprès de l'OTAN, de l'Union
Européenne et de l'ESA. Ce dynamisme et cette vision stratégique expliquent que son
personnel soit passé de 90 en 2004 à 185 employés en 2014. L’âge moyen se situe à 35
ans et ils sont de 14 nationalités. Le chiffre de 185 devrait être dépassé à la fin de
l’année, comme nous l’a indiqué André Sincennes, son Administrateur délégué
directeur général. Alors que le personnel de Rhea est le plus souvent détaché dans les
centres de l’ESA (ESTEC, ESAC, ESOC, ESRIN), à l’OTAN, ainsi que chez
Eumetsat, Thales Alenia Space, Airbus Defence & Space et autres industriels du
spatial, son application logicielle MOIS est utilisée à l'échelle européenne par l'ESA,
Eumetsat, DLR, ainsi que par une panoplie de grands industriels du spatial tels OHB
System en Allemagne, Telespazio (Italie), GMV (Espagne). Ainsi, grâce à MOIS,
Rhea participe à l’exploration du système solaire avec des sondes autour de Mars, de
Vénus, du noyau d’une comète…
La valorisation d’un esprit d'équipe
Le chiffre d’affaires de Rhea a connu une belle croissance, passant de 10 millions € en
2009 à 17.5 millions en 2013. Mais 2014, l’année des 10 ans de la connection ADGARhea, est cruciale pour le positionnement d’activités innovantes de référence. La
diversification est à l’ordre du jour : quand on est bon dans un domaine d'ingénierie et
de l’informatique, on peut l’être dans des activités connexes. En ayant à l’esprit le
souci d’A. Sincennes dans sa stratégie d’acquisitions, via des rachats de PME
d’ingénierie informatique innovante et en fonction de missions nouvelles pour
l’Europe: « Chez Rhea, chaque membre du personnel a conscience de faire partie
d’une grande famille et est un ambassadeur de la société partout où elle exerce son
savoir-faire ».
La spécialité la plus récente de Rhea concerne l'intégration d'une compétence
"Concurrent Design & Engineering" et son logiciel CDP™ (Concurrent Design
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WALLONIE ESPACE INFOS n°75 juillet-août 2014
Platform), pour des travaux pluri-disciplinaires à une grande échelle. Le CDP™ est
devenu un outil incontournable dans la prise de décision et dans la gestion des risques
et définitions des besoins pour tout grand système complexe.
14.3. Missions spatiales avec du "made in Wallonie-Bruxelles"
Régulièrement, sous la forme de ce tableau, nous faisons état des lancements de
satellites ou des missions spatiales qui utilisent du matériel des membres de Wallonie
Espace.
Il ne se passe pas une semaine sans qu'une mission spatiale
dans le monde n'implique un centre de recherches
ou une entreprise en Wallonie et à Bruxelles.
Ce résultat est rendu possible grâce aux efforts consentis par l'Etat belge, depuis quatre
décennies, dans les programmes de l'Europe dans l'espace.
Afin d'être au courant des principales caractéristiques (maître d'oeuvre, plateforme, performances, planning...) des satellites et lanceurs (classés par pays), le
site de Gunter's Space, bien tenu à jour, est à recommander :
http://www.skyrocket.de/space/
Pour l'actualité quotidienne concernant le spatial dans le monde :
http://www.spacetoday.net/
http://www.spacedaily.com/
Evénement spatial
Participation wallonne de chercheurs et d’industriels
Lancement VV03 de Vega, le 30 avril, avec le
satellite d’observation haute résolution KazEosat2 (Airbus Defence & Space) pour KGS
(Kazakhstan)
SABCA comme sous-systémier du pilotage des quatre étages avec
des EMAs (Electro-Mechanical Actuators) ou servo-vérins
électromécaniques et comme fournisseur de la structure de base du 1 er
étage. Thales Alenia Space Belgium pour de l’électronique dans la
centrale inertielle. Spacebel pour la contribution au logiciel de bord.
Implication de Cegelec dans les bancs d’essais des EMAs de SABCA
et dans le fonctionnement du Centre Spatial Guyanais. Contribution
du CSL aux tests sous vide du satellite kazakhe.
Participation de Thales Alenia Space Belgium pour la PCDU de
chaque satellite O3b. Thales Alenia Space Belgium à bord du Soyouz
ST guyanais avec le système KSE (Kit Sauvegarde Européen). A
noter que le centre de contrôle d’O3b se trouve chez SES au Château
de Betzdorf.
Lancement VS08 du Soyouz ST guyanais, le 10
juillet, avec quatre O3b (Thales Alenia Space)
pour le déploiement d’une constellation de
satellites haut débit en orbite moyenne destinés à
O3b Networks (Jersey)
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WALLONIE ESPACE INFOS n°75 juillet-août 2014
Lancement Ariane 5-ES, le 29 juillet, du 5ème et
dernier ATV, baptisé « Georges Lemaître »
(Airbus Defence & Space) de l’ESA pour le
ravitaillement automatique de l’ISS (International
Space Station)
Lancement VS09 du Soyouz ST guyanais, le 22
août, avec deux Galileo FOC (OHB + SSTL),
baptisés Doresat et Milena, pour le déploiement
d’une constellation civile de satellites de
navigation
(Commission
EuropéenneGSA/European GNSS Agency), mais dépôt des
satellites sur une orbite incorrecte qui ne convient
pas au système Galileo de navigation civile.
Lancement V218, prévu
le 11 septembre,
d’Ariane 5-ECA avec le satellite de
télécommunications en bande Ku Measat3B/Jabiru-2 (Airbus Defence & Space) pour
Measat (Malaisie) et NewSat (Australie), ainsi que
le satellite de télécommunications Optus-10
(SSL) pour SingTel Optus (Australie).
Lancement V220, prévu le 16 octobre, d’Ariane
5-ECA avec le satellite de télévision Intelsat30/DLA-1 – Direct TV Latin America (SSL) pour
Intelsat,
ainsi
que
le
satellite
de
télécommunications Arsat-1 (Invap + Thales
Alenia Space) pour Ar-Sat (Argentine).
Lancement VV04 de Vega, prévu le 18
novembre, avec le planeur expérimental IXV
(Thales Alenia Space) pour l’ESA (vol suborbital)
Lancement V221, prévu en décembre, d’Ariane
5-ECA avec les satellites de télécommunications
NBN Co-1A (Lockheed Martin) pour NBN
(Australie) et GSAT-16 (ISRO) pour l’Inde ? (à
confirmer)
Contribution industrielle belge à la réalisation du ravitailleur
européen ATV : Thales Alenia Space Belgium (alimentation
électrique, dont une PCU/Power Conditioning Unit, ainsi qu’une
expérience de navigation par satellite), Space Applications Services
(management des opérations), EHP (caloducs pour le contrôle
thermique de l’avionique), Spacebel et Rhea (logiciels de bord et au
sol), RSS (Redu Space Services) et la station ESA de Redu (relais de
données via le satellite européen Artemis). Participation au lanceur
Ariane 5 de SABCA (servocommandes, structures), de Thales Alenia
Space Belgium (nombreux éléments et composants d’avionique pour
la case à équipements), Techspace Aero (vannes et organes de
commande). Centre de Contrôle n°3 (pour les opérations du compte à
rebours) équipé et mis en œuvre par Thales Alenia Space
Belgium.Implication de Cegelec dans le fonctionnement du Centre
Spatial Guyanais.
Participation de Thales Alenia Space Belgium à l’alimentation
électrique de chaque Galileo FOC. Thales Alenia Space Belgium à
bord du Soyouz ST guyanais avec le système KSE (Kit Sauvegarde
Européen). A noter que le Centre ESA de Redu, avec RSS (Redu
Space Services), est chargé des tests sur orbite, en bande L, de
chaque satellite Galileo FOC. Contribution de Spacebel au logiciel de
manipulation des données à bord de chaque satellite en soutien des
opérations au sol. Implication de VitroCiset Belgium dans le segment
sol du système Galileo.
Participation au lanceur Ariane 5 de SABCA (servocommandes,
structures), de Thales Alenia Space Belgium (nombreux éléments et
composants d’avionique pour la case à équipements), Techspace
Aero (vannes et organes de commande). Centre de Contrôle n°3
(pour les opérations du compte à rebours) équipé et mis en œuvre par
Thales Alenia Space Belgium. Implication de Cegelec dans le
fonctionnement du Centre Spatial Guyanais.
Participation au lanceur Ariane 5 de SABCA (servocommandes,
structures), de Thales Alenia Space Belgium (nombreux éléments et
composants d’avionique pour la case à équipements), Techspace
Aero (vannes et organes de commande). Centre de Contrôle n°3
(pour les opérations du compte à rebours) équipé et mis en œuvre par
Thales Alenia Space Belgium. Implication de Cegelec dans le
fonctionnement du Centre Spatial Guyanais.
SABCA comme sous-systémier du pilotage des quatre étages avec
des EMAs (Electro-Mechanical Actuators) ou servo-vérins
électromécaniques et comme fournisseur de la structure de base du 1 er
étage, ainsi que des gouvernes du planeur IXV. Thales Alenia Space
Belgium pour de l’électronique dans la centrale inertielle. Spacebel
pour la contribution au logiciel de bord. Implication de Cegelec dans
les bancs d’essais des EMAs de SABCA et dans le fonctionnement
du Centre Spatial Guyanais.
Participation au lanceur Ariane 5 de SABCA (servocommandes,
structures), de Thales Alenia Space Belgium (nombreux éléments et
composants d’avionique pour la case à équipements), Techspace
Aero (vannes et organes de commande). Centre de Contrôle n°3
(pour les opérations du compte à rebours) équipé et mis en œuvre par
Thales Alenia Space Belgium. Implication de Cegelec dans le
fonctionnement du Centre Spatial Guyanais.
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WALLONIE ESPACE INFOS n°75 juillet-août 2014
Lancement VS10 du Soyouz ST guyanais, prévu
en janvier-février (à confirmer), avec deux
Galileo FOC (OHB + SSTL), baptisés Adam et
Anastasia, pour le déploiement d’une constellation
civile de satellites de navigation (Commission
Européenne-GSA/European GNSS Agency)
Lancement VS11 du Soyouz ST guyanais, prévu
en février 2015, avec quatre O3b (Thales Alenia
Space) pour le déploiement d’une constellation de
satellites haut débit en orbite moyenne destinés à
O3b Networks (Jersey)
Lancement VS12 du Soyouz ST guyanais, prévu
en mars-avril 2015, avec deux Galileo FOC
(OHB + SSTL), baptisés Alba et Oriana, pour le
déploiement d’une constellation civile de satellites
de
navigation
(Commission
EuropéenneGSA/European GNSS Agency)
Participation de Thales Alenia Space Belgium à l’alimentation
électrique de chaque Galileo FOC. Thales Alenia Space Belgium à
bord du Soyouz ST guyanais avec le système KSE (Kit Sauvegarde
Européen). A noter que le Centre ESA de Redu, avec RSS (Redu
Space Services), est chargé des tests sur orbite, en bande L, de
chaque satellite Galileo FOC. Contribution de Spacebel au logiciel de
manipulation des données à bord de chaque satellite en soutien des
opérations au sol. Implication de VitroCiset Belgium dans le segment
sol du système Galileo.
Participation de Thales Alenia Space Belgium pour la PCDU de
chaque satellite O3b. Thales Alenia Space Belgium à bord du Soyouz
ST guyanais avec le système KSE (Kit Sauvegarde Européen). A
noter que le centre de contrôle d’O3b se trouve chez SES au Château
de Betzdorf.
Participation de Thales Alenia Space Belgium à l’alimentation
électrique de chaque Galileo FOC. Thales Alenia Space Belgium à
bord du Soyouz ST guyanais avec le système KSE (Kit Sauvegarde
Européen). A noter que le Centre ESA de Redu est chargé des tests
sur orbite, en bande L, de chaque satellite Galileo FOC. Contribution
de Spacebel au logiciel de manipulation des données à bord de
chaque satellite en soutien des opérations au sol. Implication de
VitroCiset Belgium dans le segment sol du système Galileo.
12. CALENDRIER 2014-2015
D'"EVENEMENTS SPATIAUX" POUR LA BELGIQUE
(*) Théo Pirard prévoit de participer à ces événements.
Note : si vous avez des conférences qui peuvent intéresser des chercheurs et ingénieurs
du domaine spatial, n’hésitez pas à les communiquer pour les inclure dans cet agenda.
A partir du 4 avril : « Look at me », exposition à l’Euro Space Center/Belgium,
Transinne-Libin, en coopération avec le CSL (Christian Barbier) et la Maison de la science de
Liège
A partir du 4 avril : Sous l’œil des satellites, exposition à l’Euro Space Center/Belgium,
Transinne-Libin, pour présenter comment le patrimoine mondial de l’humanité est placé sous
la surveillance d’observatoires sur orbite. Evénement organisé avec Belspo et l’UNESCO
(*) Du 24 juin 2014 au 5 avril 2015 : Vers la Lune avec Tania, exposition avec ateliers
pour élèves, étudiants et enseignants, au Centre de Culture Scientifique (CCS) de l’ULB
(Campus de Parentville), rue de Villers, 227, 6010 Charleroi. Cette exposition d’une année
vous guidera depuis les traces les plus anciennes de notre satellite naturel que nos aïeux ont
laissées gravées sur des os jusqu’aux projets de bases lunaires permanentes, en passant par les
mythes, légendes, observations astronomiques et les pas des « Apollonautes » dans la
poussière lunaire. Exposition réalisée en collaboration avec de la Maison de la Science de
l’ULg et de l’Euro Space Center de Transinne-Libin. Un livre fort utile, superbement illustré,
a été édité à cette occasion.
(*) 4-6 septembre : demi-siècle de l’Université de Liège dans l’espace, grâce au CSL
(Centre Spatial de Liège). Trois jours d’activités, lors du 1er week-end de septembre, sont
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WALLONIE ESPACE INFOS n°75 juillet-août 2014
prévues pour la célébration festive de 50 années au service du spatial européen. Un livre est
en préparation pour cet anniversaire. Avec la présence de l’astronaute Frank De Winne et de
son épouse.
(*) 8-12 septembre: World Satellite Business Week, dans le cadre prestigieux de l’Hôtel
The Westin (Tuileries), Paris, organisé par Euroconsult, le spécialiste des études du marché
spatial. C’est l’incontournable Rendez-Vous de la rentrée de septembre sous le signe du
business spatial qui connaît un bel essor dans le monde pour les télécommunications, la
télévision, la télédétection, la géo-information…
Cette semaine de présentations, d’échanges de vues, de rencontres avec les opérateurs,
constructeurs, investisseurs, assureurs, transporteurs de systèmes spatiaux - avec des
représentants de haut niveau - est devenue un « must » incontournable pour les acteurs des
systèmes d’applications spatiales. En fait, deux grandes conférences sur le business des
applications spatiales sont organisées par Euroconsult :
- 18th World Summit for Satellite Financing, du 8 au 10 septembre, axé sur le
développement commercial des systèmes spatiaux de télécommunications fixes et mobiles, de
services haut débit, au niveau global et à l’échelle régionale ;
- 2nd Symposium on Prospects for TV distribution, le 10 septembre, sur les aspects et
applications de la TV numérique par des satellites de plus en plus performants.
- 6th Symposium on Earth Observation Business (sur le thème de « Sustained expansion in
the EO Business »), les 11 et 12 septembre, une rare occasion d’aborder les questions du
marché (fournisseurs et utilisateurs de l’imagerie satellitaire) de la télédétection spatiale.
12 septembre : Evénement scientifique pour les 50 ans de l’Europe spatiale, à Genève
(Suisse).
(*) 12-16 septembre : IBC 2014, à Amsterdam, avec une exposition sur les multimédias, où
se donnent rendez-vous les opérateurs de satellites qui couvrent l’Europe, le Moyen-Orient,
l’Afrique et l’Amérique latine. Deltatec y présente en « première » européenne ses nouveaux
produits multimédia.
22-24 septembre : United Nations/Austria Symposium on Space Science & the United
Nations, à Graz (Autriche), organisé par UNOOSA, le COSPAR et l’ESA.
23 septembre : à Zurich, Conseil préparatoire ESA pour la Ministérielle de
Luxembourg. Il devrait évaluer l’état d’avancement du concept retenu pour le projet Ariane 6
du lanceur européen de nouvelle génération. On sait que Airbus Defence & Space et Safran
(acteurs industriels) ont proposé une alternative cryo à la version à poudre de l’ESA et du
CNES (pouvoirs publics). Cette réunion du compromis, avec les délégations des Etats qui sont
actuellement intéressés par financer Ariane 6 (France, Allemagne, Italie, Espagne, Belgique,
Suisse et Luxembourg) est très attendue par Arianespace pour son avenir dans les années
2020 (voir dans ce numéro l’interview de Stéphane Israël, son président directeur général).
(*) Du 26 septembre au 2 novembre, Expo inédite à Charleroi (Rockerill, rue de la
Providence, 136) sur la vie et l’œuvre du chanoine Georges Lemaître. L’astronome et
physicien, qui est à l’origine du « Big Bang », est un enfant de Charleroi. L’Expo devrait être
transférée à Leuven, dont l’Université fut marquée par la personnalité scientifique de Georges
Lemaître.
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(*) 29 septembre-3 octobre : 65th IAC (International Astronautical Congress), à Toronto,
Canada, sur le thème « Our World Needs Space » (Notre Monde a besoin de l’Espace). Le
Pôle Skywin (Wallonie Espace), avec le support de l’AWEX, est partie prenante de Space
Expo 2014, avec EHP, Lambda-X, Nsilition, SABCA, Spacebel, Thales Alenia Space
Belgium.
A partir d’octobre, European Space Expo, à l’Euro Space Center/Belgium, TransinneLibin. Cette exposition itinérante trouve un site définitif à l’Euro Space Center, après avoir
visité plusieurs capitales d’Europe pour présenter les activités spatiales de la Commission, à
savoir les systèmes Galileo (navigation par satellites) et Copernicus (observations de
l’environnement)
9 octobre : Orbital Slots & Spectrum Use in an Era of Interference, une journée de
conférence organisée par la Secure World Foundation à l’Hôtel EU de Bruxelles.
(*) 13-17 octobre: Climate Research & Earth Observations from Space – Climate
information for decision making, à Darmstadt (Allemagne). Ce symposium international,
qui fera le point sur nos connaissances de la machine du climat, grâce aux observations des
satellites, est organisé par l’organisation Eumetsat.
(*) 13-14 octobre : Space Days 2014 de Skywin Wallonie Espace, sur le thème de
l’incubation des systèmes d’applications intégrées (Galileo + Copernicus + comsats…). Ces
deux journées de l’espace, pour lequelles est prévue une importante participation
internationale, auront lieu au Galaxia Business Park de Transinne-Libin (près de l’Euro Space
Center) sur le thème des applications spatiales intégrées. C’est Vitrociset Belgium qui assure
l’organisation de cet événement destiné à valoriser la technologie des systèmes spatiaux.
Attention, nouvelle date ! 14-16 octobre : 6th European Cubesat Symposium, organisé
par le VKI et l’entreprise S3 (Swiss Space Systems), à Estavayer-le-Lac (Suisse). Cette
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conférence internationale permet de faire le point sur l’état d’avancement de la constellation
QB50 et sur le développement de missions Cubesat en Europe.
28-29 octobre : Workshop on Additive Manufacturing for Space Application, organisé
par l’ESA à l’ESTEC.
(*) 29-31 octobre : Space Exploration International Conference, à l’ISU (International
Space University), à Strasbourg. Cette rencontre internationale, organisée par Astech Paris
Region, vise à passer en revue les aspects techniques, scientifiques et programmatiques de la
GER (Global Exploration Roadmap) de l’ISECG (International Space Exploration
Coordination Group), dont il a été question dans ce bulletin d’infos.
(*) 10-11 novembre : grande « première » à l’ESOC avec l’atterrissage du micro-robot
Philae sur le noyau de la comète 67P/Churyumov-Gerasimenko. Cet événement n’est pas
sans rappeler cette autre « première » de l’ESA avec l’exploit, le 14 janvier 2005, de l’arrivée
de la capsule Huygens – larguée par la sonde américaine Cassini – sur le sol inconnu de Titan
(autour de Saturne), la seule « lune » dotée d’une atmosphère du système solaire.
(*) 17-21 novembre : ESWW 11 ou 11th European Space Weather Week, au Palais des
Congrès de Liège. L’événement annuel européen, organisé oar le STCE et l’ESA, fait le point
sur les activités de « météo de l’espace » dans le monde.
18-20 novembre : 12th Reinventing Space Conference (Rispace) « From imagination to
reality » à Londres, organisé par la BIS (British Interplanetary Society) à la Royal Society
(6-9 Carlton House Terrace). Cette conférence, destinée à brasser des idées innovantes,
abordera les thèmes des systèmes spatiaux tactiques pour les besoins de la défense, des
constellations low-cost » pour la surveillance du globe, de moyens de surveillance réactive
aux débris dans l’espace…
(*) 25 novembre : célébration des 50 ans de l’IASB (Institut d’Aéronomie Spatiale de
Belgique) sur le Plateau d’Uccle.
(*) 2 décembre : Conseil ESA au niveau ministériel à Luxembourg, qui doit définir la
feuille de route européenne pour le transport spatial. La France, l’Allemagne et l’Italie doivent
s’accorder sur leur financement de Ariane 5-ME, Ariane 6 et Vega Evolution. Dans la balance
budgétaire, il y a les participations allemande (DLR), française (CNES), italienne (ASI) et
britannique (UKSpace) à l’avenir des opérations européennes à bord de l’ISS (International
Space Station), dont la NASA va prolonger l’exploitation jusqu’en 2024. Les relations ESAUnion Européenne également à l’ordre du jour.
2015
(*) 27-28 janvier : 7th Annual Conference on European Space Policy sur le thème de
« Boosting the Competiveness of the European Space Sector », au Bâtiment Charlemagne de
la Commission Européenne à Bruxelles, organisée de façon experte par Business Bridge
Europe avec les acteurs du spatial en Europe. Ce sera l’occasion de faire connaissance avec le
Commissaire en charge du spatial européen, dans la Commission Jean-Claude Juncker, et de
faire le point sur l’état d’avancement des systèmes Galileo et Copernicus et de leurs aspects
opérationnels, ainsi que sur l’avenir du transport spatial en Europe au lendemain de la
Ministérielle de Luxembourg.
WEI n°75 2014-4 - 52
WALLONIE ESPACE INFOS n°75 juillet-août 2014
4-5 février : Paris Space Week, à Paris-Orly Airport, rencontres B2B organisées par le
cluster The ASTech Paris Region et Proximum Group.
(*) 20-24 avril : 10th IAA Symposium on Small Satellites for Earth Observation,
organisé par le DLR et l’IAA à l’Académie des Sciences de Berlin. Il s’agit d’une semaine de
présentations fort pertinentes sur les missions et les défis des petits satellites de télédétection
dans le monde, à l’heure où se développent des constellations d’observatoires pour assurer un
suivi continu de l’environnement terrestre.
4-5 février : Paris Space Week, à Paris-Orily Airport, rencontres B2B organisées par le
cluster The ASTech Paris Region et Proximum Group.
(*) 20-24 avril : 10th IAA Symposium on Small Satellites for Earth Observation,
organisé par le DLR et l’IAA à l’Académie des Sciences de Berlin. Il s’agit d’une semaine de
présentations fort pertinentes sur les missions et les défis des petits satellites de télédétection
dans le monde, à l’heure où se développent des constellations d’observatoires pour assurer un
suivi continu de l’environnement terrestre.
(*) 15-21 juin : Salon International de l’Aéronautique et de l’Espace sur l’aéroport du
Bourget-Paris. Avec la présence de Skywin et de Wallonie Espace, ainsi que de nombreux
industriels du spatial wallon.
(*) Septembre-octobre 2015: 66th IAC à Jerusalem (Israel).
17-19 novembre : Space Tech Expo Europe, à Brême (Allemagne).
Octobre 2016: 67th IAC à Guadalajara (Mexique).
Annexes-tableaux (publiés désormais en anglais)
A.1. Calendrier des prochaines missions de l’Europe dans l’espace
(2013-2022)
Cette liste, qui veut montrer que la technologie spatiale est une réalité bien vivante
dans l’Union européenne, s’efforce d’être la plus complète possible mais elle ne
prétend pas être exhaustive. La difficulté réside dans la mise à jour de ce calendrier,
car le planning des missions – surtout d’ordre scientifique et technologique - n’est
guère respecté. On s’efforce, dans la mesure du possible et sans être certain des dates
de lancement, d’inclure les pico- et nano-satellites (Cubesat) qui est réalisés par des
teams d’étudiants comme outils d’éducation et de recherche… S’il manque l’une ou
l’autre mission, pouvez-vous le signaler ([email protected]) ?
Surlignés en bleu : les missions ESA, Eumetsat et Union
Surlignés en rouge : les missions ESA vers l’ISS
Surlignés en vert : les satellites d’opérateurs commerciaux
NAME
KAZEOSAT-2 MRES
Launch
14 June
Launcher
Dnepr
Mission (agency/operator)
Earth Observations (Kazcosmos)
WEI n°75 2014-4 - 53
Prime contractor
SSTL
WALLONIE ESPACE INFOS n°75 juillet-août 2014
DEIMOS-2
UNISAT-6
DTUSAT-2
QB50-P1
QB50-P2
SPOT-7
AISAT
O3B 5-8
TECHDEMOSAT-1
AISSAT-2
UKUBE-1
CYGNUS CRS-2
LAMBDASAT-1
ATV-5 “Georges Lemaître”
BRITE-PL-2 HEWELIUSZ
GALILEO FOC 1-2
ESTELLE
IMSAT ?
SICRAL-2/SYRACUSE-3C
GALILEO FOC 3-4
DMC-3 CONSTELLATION
MAX VALIER SATELLITE
AYSEM-1
BEOSAT ?
IXV Suborbital
NADEGE
AALTO-1
ALBERT ?
E-ST@R-2?
SALLESAT-1 ?
CZCUBE-1 ?
UPCSAT-1 ?
MICROPPTSAT ?
ATMOCUBE
CYGNUS CRS-3
TURKSAT-4B
TURKMENSAT/MONACOSAT
GALILEO FOC 5-6
SENTINEL-2A
THOR-7
PAZ/SEOSAR
UPMSAT-2 UNION
VENTA-1
NEMO-HD
ALMASAT-EO
BIROS
LAPAN-TUBSAT A2
LAPAN TUBSAT A3
FLYING LAPTOP
NOVASAT 2013?
HEIDELSAT
O3B 9-12
ESTCUBE-2
GAMASAT-1
NUTS
OPTOS-2G
NANOSAT-2A
DELFFI/DELTA + PHI
14 June
14 June
14 June
14 June
14 June
30 June
30 June
10 July
8 July
8 July
8 July
13 July
13 July
30 July
19 August
22 August
2014
2014
2014
December 2014
2014 ?
2014
2014
2014
2014
2014
2014
2014
2014
2014
2014
2014
2014
2014
2014
2014
December 2014
2015
2015
2015
2014
2014
2014
2015
2015
2015
2015
2015
2015
2015
2015
2015
2015
2015
2015
2015
2015
2015
Dnepr
Dnepr
Dnepr
Dnepr
Dnepr
PSLV
PSLV
Soyuz CSG
Soyuz
Soyuz
Soyuz
Antares
Antares
Ariane 5-ES
Long March 4
Soyuz CSG
Dnepr
PSLV or Vega
Ariane 5
Soyuz CSG
PSLV
PSLV
PSLV ?
PSLV ?
Vega
?
TBD
TBD
TBD
TBD
TBD
TBD
Vega ?
Vega ?
Antares
Proton-Breeze
Falcon 9 v1.1
Soyuz CSG
Rokot
Ariane 5
Dnepr
Dnepr
Dnepr ?
Dnepr ?
Vega ?
Soyuz
PSLV
PSLV
Soyuz
TBD
PSLV ?
Soyuz CSG
TBD
TBD
TBD
TBD
TBD
TBD
High-resolution EO (Deimos Space)
Technology to deploy 4 Cubesats (GAUSS)
Cubesat science (Oersted DTU)
Double cubesat precursors (INMS in UK)
Double cubesat precursors (Un. Dresden)
High resolution (Airbus Com Info Security)
AIS technology (DLR)
Constellation Communications (03b)
Technological demonstrator (UKSA)
AIS Cubesat (UTIAS + Kongsberg)
Cubesat techno (UKSA + Clyde)
COTS module to ISS (Orbital Sciences)
Cubesat techno wih AIS payload (Lambda)
Maintenance ISS (ESA)
Astro-seismology (Polytech Univ Warzaw)
Navigation (Commission + ESA)
Technology cubesat (Estonia)
Remote sensing microsat (ASI)
Milsatcom (Defence It/Fr)
Navigation (Commission + ESA)
High Res 3-satellite Constellation (DMCII)
Astronomy Quadsat (Inst Bozen)
Türkish Cubesat (Bahcesehir Un)
Space environment (ERIG)
Re-entry test (ESA)
Triple Cubesat techno (Nexeya)
Earth Observation (VTT Finland)
Cubesat science (Imperial College)
Technology (Polytechnics Turin)
Cubesat techno (Un. La Salle)
Techno Cubesat (Czech amateurs)
Cubesat techno catalan (UPC)
Cubesat micropropulseurs (ARC)
Cubesat scientifique (Un. Trieste)
COTS module to ISS (Orbital Sciences)
Communications (Türksat)
Communications (Turkmenistan + Monaco)
Navigation (Commission + ESA)
Observations Copernicus (ESA)
Communications (Telenor Satellite Broadcast)
Military radar (CDTI)
Earth environment monitoring (UPM)
AIS Quadsat (Ventspils + Un. Bremen)
Earth observations (SFL + Space-SI)
Earth Observations (Min Univ & Res)
Infrared earth observations (DLR)
Earth observations (LAPAN)
HDTV Earth imagery (TU Berlin)
Technology (IRS Un.Stuttgart)
Solar sail Triple Cubesat (NovaNano)
Triple Cubesat (FH Heidelberg)
Constellation Communications (03b)
Micro-propulsion (Un. Tartu)
Reentry test (Un. Porto)
Gravity waves (NTNU)
Astrophysics (INTA + ?)
Technology (INTA + ?)
Formation flight (TU Delft)
WEI n°75 2014-4 - 54
Deimos Castilla + Satrec Initiative
GAUSS (Un. La Sapienza Roma)
Oersted DTU
VKI (Von Karman Institute) + ISIS
VKI (Von Karman Institute) + ISIS
Airbus D&S Satellites
DLR
Thales Alenia Space (F)
SSTL + ?
Kongsberg Seatex (Norway)
Clyde Space
+ Thales Alenia Space Italia
US & Greek students
Airbus D&S (Airbus Defence & Space)
Space Research Inst + Un Toronto
OHB-System + SSTL
Tartu University + NanoSpace
Carlo Gavazzi Space ?
Thales Alenia Space (I) ?
OHB-System + SSTL
SSTL
Inst Bozen + MPE Garching
Bahcesehir University/ CalPoly
Univ. Braunschweig
Thales Alenia Space Italia
Nexeya + Silicom
VTT Finland
Imperial College London
ESA + Polytechnics Turin
Un La Salle - Barcelona
Czech amateur club
Univ. Polytech. Catalonia
Austrian Research Centers
Un. Trieste
+ Thales Alenia Space Italia
MELCO + TAI + Türksat ?
Thales Alenia Space (F)
OHB-System + SSTL
Airbus D&S Satellites (F)
Space Systems Loral
CDTI + EADS CASA + INTA
UPM + INTA
Ventspils + Augstkola + OHB
+ Space-SI (Slovenia)
AlmaSpace
DLR for Firebird constellation
LAPAN + TU Berlin
TU Berlin + LAPAN
IRS Un.Stuttgart
NovaNano + ?
FH Heidelberg + DLR
Thales Alenia Space (F)
Un. Tartu, Estonia
Un. Porto + Tekever)
NTNU, Norway
INTA
INTA
TU Delft + ISIS
WALLONIE ESPACE INFOS n°75 juillet-août 2014
PICASSO
VKI RE-ENTSAT
INFLATESAIL
GOSSAMER-1
EUTELSAT-9B + EDRS-A
ASTRA-2G
TECHNOSAT
GÖKTÜRK-1
HISPASAT AG-1
PILSENCUBE
OUFTI-1/LEODIUM
POLYTEC-1/NAOSAT
AAUSAT-4
ROBUSTA-1B
GALILEO FOC 7-8
EUTELSAT-36C/RSCC
O3B 9-12
GALILEO FOC 9-10
GALILEO FOC 11-14
BEAGLESAT
SENTINEL-3A
PRISMA ITALIA
ADM-AEOLUS
JASON-3
CYGNUS CRS-4
GALILEO FOC 15-18
ERA/ISS NAUKA MODULE
SENTINEL-3A
INGENIO-SEOSAT
LISA PATHFINDER
AMAZONAS-4B
SES-9
GALILEO FOC 19-22
AMSAT P3 EXPRESS
CYGNUS CRS-5
ELISE
SIMBA
Q-RED ?
OTB-1
PILSENCUBE
OUFTI-1/LEODIUM
POLYTEC-1/NAOSAT
AAUSAT-4
ROBUSTA-1B
EARTHCARE
GALILEO FOC 15-18
GALILEO FOC 19-22
EDRS-C/HYLAS-3
TURKSAT-5A/PEYKOM-1
TUBIN-TUBIX20
EXPERT? Sub orbital
IONOSAT-1
QB50 CONSTELLATION
OTB/ORBITAL TEST BED
EU:CROPIS
CFOSAT
EUTELSAT-65 WEST A
EXOMARS/SCHIAPARELLI
2015
2015
2015
2015
2015
2015
2015
2015
2015
2015
2015
2015
2015
2015
2015
2015
2015
2015
2015
2015 ?
2015
2015
2015
2015
2015
2015
2015
2015
2015
2015
2015
2015
2015
2015
2015
2015
2015
2015
2015
2015
2015
2015
2015
2015
2015
2015
2015
2015
2015
2016
2016?
2016 ?
2016
2016
2016
2016
2016
2016 Feb-March
TBD
TBD
TBD
TBD
Proton
Proton
TBD
Vega
Ariane 5 ?
TBD
TBD
TBD
TBD
TBD
Soyuz CSG
Proton
Soyuz CSG
Soyuz CSG
Ariane 5 ES
TBD
Rokot
Vega ?
Vega
Falcon 9 v.1.1
Antares
Ariane 5 ES
Proton
Soyuz CSG
Vega
Vega
Ariane 5 ?
Ariane 5 ?
Ariane 5 ES
Ariane 5/ Soyuz
Antares
TBD
TBD
TBD
TBD
TBD
TBD
TBD
TBD
TBD
Vega ?
Ariane 5 ES
Ariane 5 ES
TBD
TBD
TBD
TBD
Cyclone 4 ?
Cyclone 4
Falcon Heavy
Falcon Heavy?
Long March 2C
TBD
Proton-Breeze
Aeronomy (BISA + Clyde Space)
Re-entry experiment (VKI)
Solar sail demonstrator (SSC)
Solar sail demonstrator (DLR + ESA)
Communications (Eutelsat + Airbus D&S)
Communications (SES Astra)
Technological microsat (TU Berlin)
Military observations (Turkey/TAI)
Communications (ESA + Hispasat)
Communications (Un. West Bohemia)
Télécom D-Star (Amsat ?)
Earth observations (Un. Pol. Valencia)
AIS demonstration (Un. Aalborg)
Radiation testing (Un. Montpellier)
Navigation (Commission + ESA)
Communications (Eutelsat + RSCC)
Constellation Communications (03b)
Navigation (Commission + ESA)
Navigation (Commission + ESA)
Technology (Istanbul University)
Oceanography GMES (ESA)
Security monitoring (ASI)
Earth Explorer (ESA)
Oceanography (Eumetsat + NOAA)
COTS module to ISS (Orbital Sciences)
Navigation (Commission + ESA)
ISS remote manipulator (ESA)
Observations GMES (ESA)
Observations (CDTI + ESA)
Technological demonstrator (ESA)
Communications (Hispasat)
Communications (SES)
Navigation (Commission + ESA)
Technology (Amsat DL)
COTS module to ISS (Orbital Sciences)
12U Cubesat demonstrator (Nexeya)
Sun-earth Imbalance (RMI)
Cubesat reentry test (Tekever)
Orbital Test Bed (SSTL)
Communications (Un. West Bohemia)
Télécom D-Star (Amsat ?)
Earth observations (Un. Pol. Valencia)
AIS demonstration (Un. Aalborg)
Radiation testing (Un. Montpellier)
Earth Explorer (ESA + JAXA)
Navigation (Commission + ESA)
Navigation (Commission + ESA)
Communications (ESA + Avanti)
Communications (Türksat)
Technology microsat (TU Berlin)
Re-entry test (ESA)
Space Weather (NSAU/Ukraine)
Thermosphere study (VKI)
Technology microsat (SSTL)
Biological minisat (DLR)
Oceanography (CNES + CNSA)
Communications (Eutelsat do Brasil)
Mars lander (ESA + NASA + Roscosmos?)
WEI n°75 2014-4 - 55
BISA, Belgium + VKI ?
VKI, Belgium + ?
Surrey Space Center
DLR/Kayser Threde
Eutelsat + Airbus D&S + ESA
Airbus D&S Satellites
TU Berlin + DLR ?
Telespazio + Thales Alenia Space
OHB + Thales Alenia
Un. West Bohemia
Univ. Liège + CSL
Naosat + Un. Pol. Valencia
Un. Aalborg
ESA + Un. Montpellier
OHB-System + SSTL
ISS Reshetnev or Airbus D&S?
Thales Alenia Space (F)
OHB-System + SSTL
OHB-System + SSTL
TAI + Istanbul University
Thales Alenia Space (F)
Carlo Gavazzi Space
Airbus D&S Satellites
Thales Alenia Space + CNES (F)
+ Thales Alenia Space Italia
OHB-System + SSTL
EADS Dutch Space
Airbus D&S Satellites
EADS CASA
Airbus D&S Satellites
Orbital Sciences
Boeing
OHB-System + SSTL
Amsat DL
+ Thales Alenia Space Italia
Nexeya + Silicom
RMI Belgium + ?
Tekever (Portugal)
SSTL
Un. West Bohemia
Univ. Liège + CSL
Naosat + Un. Pol. Valencia
Un. Aalborg
ESA + Un. Montpellier
TBD
OHB-System + SSTL
OHB-System + SSTL
OHB + Airbus D&S
TUSAS/ TAI + MELCO
TU Berlin
Thales Alenia Space Italia
Youchnoye + ESA + EC
Team of universities
SSTL
DLR
CNSA + Thales Alenia Space
Space Systems/Loral
Thales Alenia Space + Airbus D&S
WALLONIE ESPACE INFOS n°75 juillet-août 2014
EXOMARS/TGO
SHALOM
SENTINEL-5 PRECURSOR
SES-10
BEPICOLOMBO
ESEO ?
S-NET-1/-2/-3/-4
MERLIN
OPS-SAT
MICROCARB
MUSIS CSO-1
TARANIS
OPTSAT-3000
VENµS
NORSAT-1
GOSSAMER-3
SENTINEL-1B
METOP-C
SENTINEL-3B
PERSEUS ?
MEGASAT ?
GÖKTÜRK-3
EU:CROPIS
PROBA-3A
PROBA-3B
SIGMA/MARCONI-1
SENTINEL-6/CRYOSAT-
2016 Feb-March
2016
2016
Proton-Breeze
TBD
Rokot
Mars orbiter (ESA + NASA + Roscosmos?)
Hyperspectral EO (ISA + ASI)
Atmosphere chemistry (ESA + TNO)
2016
Falcon 9 (Heavy?)
Broadcasts/communications in Latin America (SES)
2016
2016 ?
2016
2016
2016
2016
2016
2016
2016
2016
2016
2016
2017
2017
2017
2016
2017
2017
2017
2017
2017
2017
2017
Ariane 5
Vega
TBD
Vega
Vega ?
TBD
Vega ?
Vega
Vega
Vega
TBD
TBD
Soyuz 2 CSG
Soyuz 2 CSG
Soyouz 2 ?
PSLV ?
TBD
TBD
TBD
Vega
Vega
TBD
Vega
Mercury orbiters (ESA + JAXA)
Student earth observation microsat (ESA)
Nanosat constellation (TU Berlin)
Methane observations (CNES + DLR)
Technology (ESTEC)
Chemistry of atmosphere (CNES)
Spy satellite (DGA)
Analysis of lightning & stripes (CNES)
2017
2017
2017
2017
2017
2017
2017
2018
2018
2018
2017 ?
2018
2018
2018
2018
2018
2018
2019
2019
2019
2019
2019
2019
2019
2020
2020
2020
2020
2020 ?
2020 ?
PSLV
Soyuz 2
Vega ?
Vega ?
Vega ?
TBD
TBD
TBD
TBD
Vega
TBD
TBD
TBD
TBD
Ariane 5 ?
Proton-Breeze
SLS Block1
TBD
TBD
Falcon 9 v.1.1
Falcon 9 v.1.1
Vega ?
TBD
TBD
Vega ?
Soyouz or ?
TBD
TBD
PSLV ?
Soyuz 2 CSG
Hyperspectral imagery (DLR)
Observations GMES (ESA)
Spy satellite (DGA)
Exoplanets monitoring (ESA)
Technology (CNES + ESA)
Earth observations (Belspo + VITO)
Science (ESA)
Broadband communications (ASI + PPP)
Communications (DLR + ?)
High-Resolution EO (ASI)
Atmosphere chemistry (ESA + BISA)
Student moon orbiter (ESA)
GEO meteo imager (ESA/Eumetsat)
Solar exploration (ESA)
Astronomy/Astrophysics (NASA)
Mars rover (ESA + NASA) ?
Manned spacecraft (NASA + ESA)
GEO meteo sounder (ESA/Eumetsat)
Dual-use radar satellites (Defensa/ASI)
Satellite émetteur radar (Bundeswehr)
Satellite récepteur radar (Bundeswehr)
Oceanography & Polar monitoring (ESA)
Cosmology (ESA)
Ocean topography (CNES + NASA)
Asteroid mission (ESA)
Electronic intelligence (DGA + CNES)
GEO meteo imager (ESA/Eumetsat)
Polar Meteo (ESA + Eumetsat)
Moon orbiter (IRS Stuttgart)
Moon lander (DLR)
Dual-use high-resolution EO (It. Min.Defence)
Observations (CNES + ISA)
Sat-AIS & security (Norsk Romsenter)
Large solar sail demonstrator (DLR)
Radar observations GMES (ESA)
Polar meteo (Eumetsat +NOAA)
Oceanography GMES (ESA)
Astrophysics + Techno (IRS)
Communications (CNES + Eutelsat ?)
SAR Earth Obs (TAI + Tübitak)
Biological laboratory (DLR)
Formation flight (ESA)
Formation flight target (ESA)
Broadband communications (ASI + PPP)
Oceanography (ESA + Eumetsat)
JASON-4
ENMAP
SENTINEL-2B
MUSIS CSO-2
CHEOPS
MICROSCOPE
PROBA-V2?
COSMIC VISION M1
SIGMA/MARCONI-2
HEINRICH HERTZ
OPSIS
PROBA-ALTIUS?
ESMO ?
MTG-I-1 (METEOSAT)
SOLAR ORBITER
JAMES WEBB ST
EXOMARS-2 Rover
MPCV ORION
MTG-S-1 (METEOSAT)
COSMO SG-1 & SG-2
SARAH AKTIV-1
SARAH PASSIV-1 & -2
SENTINEL-6/JASON-4 CRYOSAT
EUCLID
SWOT
PROBA-4 IMP ?
CERES-1, -2, -3
MTG-I-2 (METEOSAT)
EPS/METOP SG-1
LUNAR BW-1 ?
LUNAR LANDER
WEI n°75 2014-4 - 56
Thales Alenia Space Italia
Israeli + Italian industry
Airbus D&S UK + TNO
Airbus D&S
Airbus D&S + JAXA
Carlo Gavazzi
TU Berlin
CNES + DLR + ?
ESA
CNES + ?
Airbus D&S + Thales Alenia Space
CNES + CNRS
IAI (Israel), CGS + Telespazio
ISA + French & Israeli industry
? + Kongsberg
DLR / ?
Thales Alenia Space (I)
Airbus D&S Satellites
Thales Alenia Space (F)
IRS/Univ. Stuttgart
Airbus D&S/Thales Alenia Space ?
TAI + ?
DLR + ?
QinetiQ Space
EADS CASA + Sener
Italian industry + ?
Thales Alenia Space + Airbus
Defence & Space
Kayser-Threde
Airbus D&S Satellites
Airbus D&S + Thales Alenia Space
SSTL
CNES + ONERA
QinetiQ Space + Spacebel + VITO
TBD
Italian industry + ?
OHB-System + Airbus D&S ?
CGS + Italian industry + OHB ?
QinetiQ Space
SSTL + ESA
Thales Alenia Space + OHB
Airbus D&S + ?
Northrop Grumman + ESA
Thales Alenia + Airbus D&S
Lockheed martin + Airbus Def&Sp
Thales Alenia Space + OHB
Thales Alenia Space Italia
OHB + Airbus D&S
OHB
Thales Alenia Space + Airbus D&S?
Thales Alenia Space
TBD + NASA/JPL
TBD
Airbus D&S + Thales Alenia Space?
TBD
Airbus Defence & Space
IRS Stuttgart
DLR + European partners?
WALLONIE ESPACE INFOS n°75 juillet-août 2014
2020 ?
TBD
EXOMARS-3 ?
2021
?
TBD
OTOS
2021
?
TBD
COMSAT NG
2022
Proton-Breeze
JUICE + GANYMEDE
2022
TBD
EPS/METOP SG-2
2023
TBD
MTG-I-3 (METEOSAT)
2024
Soyuz ?
PLATO
2028
Ariane 5 ?
ATHENA
© Space Information Center/Belgium – June 2014
Mars Science (ESA + NASA)
Super High resolution EO (DGA + CNES)
Military Satcom (DGA + CNES)
Jupiter Moon exploration (ESA + NASA?)
Polar Meteo (ESA + Eumetsat)
GEO meteo imager (ESA/Eumetsat)
Exoplanetary science (ESA)
X-ray observatory (ESA)
TBD
Airbus D&S + Thales Alenia Space?
Airbus D&S or Thales Alenia Space
TBD + Russian industry
Airbus Defence & Space
Thales Alenia Space + OHB
TBD
TBD
4. Export contrats for the satellite industry in Europe
This alphabetical list review the known contracts signed by the European
industry of space systems for spacecraft outside Europe to be launched during the
period 2013-2018. It also includes the major contracts for payloads or platforms.
NAME
ALSAT-1B
ALSAT-2A/2B
AONESAT-1?
ARABSAT-6B
ARSAT-1/-2 & /-3 ?
BADR-7
DMC-3 CONSTELLATION
DIRECTV-15
DIRECTV Latin America
EXPRESS AM-4R
EXPRESS AM-7
EXPRESS AM-8
EXPRESS AMU-1
EXPRESS AT-1
EXPRESS AT-2
FALCON EYE-1
& -2
GEO-KOMPSAT-2B
GÖKTURK-1
HELLASAT-3/
EUROPASAT
INDOSAT
IRIDIUM NEXT
/IRIDIUM PRIME?
KAZEOSAT-1/MRES
KAZEOSAT-2/HRES
KAZSAT-3
KAZSTSAT/Earth Mapper
KOREASAT-5A
KOREASAT-7
LAPANSAT-A2
Contractor (Country)
Mission (launch schedule)
Prime contractor (State)
ASAL/CTS (Algeria)
ASAL/CNTS (Algeria)
AOneSat Communications
(Switzerland/India)
Arabsat (Saudi Arabia)
Remote sensing microsats [2015]
SSTL + DMCII
Remote sensing micro-satellites (2010) Airbus D&S (France)
GEO telecommunications (2016?)
*Thales Alenia Space (France)
Iridium Satellite (USA)
Mobile comsat constellation (20152017)
Remote sensing mini-satellite (2014?)
Remote sensing micro-satellite (2014)
GEO telecom (2014)
Remote sensing micro-satellite (2015)
GEO Telecom (2016)
GEO Telecom (2016)
Remote sensing micro-satellite (2014)
Airbus D&S (France) +
*Thales Alenia Space (France)
ArSat (Argentina)
GEO telecommunications (2014-17)
* Thales Alenia Space + Airbus
D&S
Arabsat (Saudi Arabia)
GEO telecom/broadcasts (2015)
Airbus D&S (France) +
*Thales Alenia Space (France)
DMCII (United Kingdom) High-resolution satellites (2014)
SSTL + DMCII (+ China)
DirecTV (USA)
GEO broadcasts (2014)
Airbus D&S Satellites (France)
DirecTV (USA)
GEO broadcasts (2016)
Airbus D&S Satellites (France)
RSCC (Russia)
GEO telecom/broadcasts (2014)
Airbus D&S (France)
RSCC (Russia)
GEO telecom/broadcasts (2014)
Airbus D&S (France)
RSCC (Russia)
GEO telecom/broadcasts (2014)
*Thales Alenia Space (France)
RSCC (Russia)
GEO telecom/broadcasts (2015)
Airbus D&S (France)
RSCC (Russia)
GEO telecom/broadcasts (2013)
*Thales Alenia Space (France)
RSCC (Russia)
GEO telecom/broadcasts (2014)
*Thales Alenia Space (France)
UAE Armed Forces (UAE) Very high-resolution observations Thales Alenia Space + Airbus
(2017, 2018)
D&S (France)
GEO meteorological observations (2019)
KARI (South Korea)
*Airbus D&S (France)
Telespazio + Thales Alenia Space
Min Defence (Turkey)
High-resolution observations (2015)
Arabsat (Saudi Arabia) & GEO High-power broadcasts (2017)
Thales Alenia Space
Inmarsat (United Kingdom)
Kazcosmos (Kazakhstan)
Kazcosmos (Kazakhstan)
JSC Kazsat (Kazakhstan)
Ghalam KJC (Kazakhstan)
KT Sat (South Korea)
KT Sat (South Korea)
LAPAN (Indonesia)
GEO telecom/broadcasts (2014)
WEI n°75 2014-4 - 57
Thales Alenia Space (France)
Airbus D&S Satellites (France)
SSTL (United Kingdom)
*Thales Alenia Space (Italy)
SSTL (United Kingdom)
Thales Alenia Space (France)
Thales Alenia Space (France)
*TU Berlin (Germany)
WALLONIE ESPACE INFOS n°75 juillet-août 2014
LAPANSAT-A3
MEASAT-3B
MOROCCO-EOSAT-1/-2
NEXSTAR-1 & -2
O3B (12 satellites)
PERUSAT-1
SGDC-1
TELSTAR-12R
TURKMENSAT-1
/MONACOSAT
VNREDSAT-1B
YAMAL-401
YAMAL-601
LAPAN (Indonesia)
MEASAT (Malaysia)
CRTS? (Morocco)
Aniara
Communications
(India)
O3b Networks (Jersey)
Min Defence (Peru)
Remote sensing micro-satellite (2014)
GEO Telecommunications (2014)
High-resolution observations (2017)
GEO Telecommunications (2017)
Broadband constellation (2013-2015)
High-resolution observations (2016)
Visiona Technologia (Brazil) Governmental communications (2016)
Telesat (Canada)
GEO telecom (2015)
Turkmenian Space Agency GEO telecommunications (2014)
(Turkmenistan)
+
SSI
(Monaco)
VAST/Institute Science & Remote sensing micro-satellite (2017)
Technology (Vietnam)
Gazprom Space Systems (Russia)
Gazprom Space Systems (Russia)
GEO communications (2014)
GEO communications (2016)
*TU Berlin (Germany)
Airbus D&S Satellites (France)
Thales Alenia Space (France)
* Elecnor Deimos (Spain) +
European partners
Thales Alenia Space (France)
Airbus D&S Satellites (France)
Thales Alenia Space (France)
Airbus D&S Satellites (France)
Thales Alenia Space (France)?
Spacebel + QinetiQ Space +
Amos + CSL + Deltatec + VITO
*Thales Alenia Space (France)
Thales Alenia Space (France)
* Payload contractor
SSL = Space Systems Loral
SSTL = Surrey Satellite Technology Ltd
© Space Information Center/Belgium – August 2014
A.3. Table of planned/expected contrats
related to civilian satellites for communications and broadcasts
The most profit-making space business concerns the satellite systems for
communications and broadcasts (see in this Directory the table reviewing all the
spacecraft in operational service and in preparatory status). This new and
original table summarizes the known/announced satellites for which a RFP is in
progress or in project. European satellite industry has to play a significantly
promising role, in spite of the high value of the euro. Space Systems/Loral as One
of the main aggressive contenders for comsat contracts was acquired by Canada’s
MDA (McDonald Dettwiler & Associates).
SATELLITE (Operator/country)
ABS-3A/KOREASAT-9? (Asia
Broadcast Satellite/Hong Kong)
Position (frequencies)
3°West (C- & Ku-bands)
AFGHANSAT-1 (MCIT-Ministry of
Communications and Information
Technology
/Afghanistan)
48°East (C- & Ku-bands)
AFRICASAT-2A (Measat Satellite
Systems/Malaysia)
5.7° East (C-, Ku & Kabands)
ALCOMSAT-1 (ASAL/Algeria)
24.5°East (C- & Ku-band –
Northern beams)
Status (particular aspects) - Launcher
Replacement of ABS-3/Agila-2 at 3°West since November 2011,
used by Intersputnik. All-electric medium-size comsat or BSS
702SP of Boeing Satellite System. To be launched by Falcon 9 of
SpaceX with Satmex-7. Market prospects studied by ABS1A/Koreasat-2 in inclined orbit. Agreement with Arabsat for the
long-term lease of Ku-band capacity. (early 2015: for a coverage
of Europe, Middle East, Asia and Africa)
International call, conducted by ATRA (Afghan Telecom
Regulatory Authority) for Expressions of Interest for the
geosynchronous position allocated to Afghanistan. Issuance of
license with Eutelsat which moves its Eutelsat W2M/28B comsat
from 28.5 to 48 degrees Est to meet needs of Afghanistan until
2020 (2014)
RFP in progress for satellite to be launched in 2015. Measat
looking for a partner such as Eutelsat or Arabsat… (replacements
of Africasat-1/Measat-1 positioned at 46°East, of Africasat2/Measat-2 positioned at 5.7°East)
RFP in preparation since many years for a SmallGEO-type
contract during 2013? – proposal made by CGWIC/China Great
WEI n°75 2014-4 - 58
WALLONIE ESPACE INFOS n°75 juillet-août 2014
Wall Industry Corp (2017: for a coverage of Maghreb countries).
First private comsat operator in the Middle East interested by
Latin America for broadband connections. International RFP
issued to have a possible contract in 2014 (2016)
61° West (C- & Ku-band)
5-t satellite contract to Space Systems/Loral. Launched by Ariane
5-ECA in February 2013
61° West (C-, Ku- & KaAfter international RFP, Orbital Sciences selected as prime
band)
contractor for two satellites. Launched by Arianespace. Problems
in orbit for Amazonas-4A, because of limited power supply.
(2014, 2015)
61° West (C-, Ku- & KaInternational RFP in progress for satellite and launch contracts in
band)
2014. (2016)
4°West (Ku- & Ka-bands)
After international RFP, Israel Aerospace Industries (IAI)
selected as prime contractor, with Canadian MDA as payload
contractor. Heavy satellite to be launched by Falcon 9. Integration
in the fleet of Hispasat-Abertis. (2015, to replace Amos-2 and to
add Ka-band capacity to the ‘hot bird’ position of Spacecom).
17°West and ? (Ku- & KaPowerful satellite(s) to cover Latin America. Specifications under
bands)
study for international RFP in 2014. Future linked to the purchase
of Spacecom by Abertis-Hispasat (2017)
24.5°East (C- & Ku-band – In-orbit delivery contract with Russian RKK Energia and
Southern beams)
Rosoboronexport. Negotiations finalized in May 2011. Total cost
of the full system: around 245 million euros. To be launched by
Zenit 3SLB (2016, with a full coverage of Eastern and Southern
Africa).
50°East, 98°East or 160°
Private operator in India with small GEO satellites. Contract to
East (Ku-band)
Dauria Aerospace for two 16-Ku band spacecraft to cover Middle
East and Africa. Launcher not yet selected, but possibility of dual
launch with Indian GSLV MkII (2017)
107.3°East (Ku-band & XSpace Systems/Loral selected to build this multipurpose
band)
broadcasting & communications satellite to cover North
America.. Launched by ILS in April 2013.
107.3° East (Ku- & KaMultipurpose broadcasting & communications satellite. Planned
bands?)
contract in 2014. (2017)
47.5° West (C-, Ku, KaNew operator based in Switzerland. Company created by Indian
bands ?)
family Pavuluri (Hyderabad) with views for global broadband
business. First medium-size Ekspress-1000N type comsat,with
payload of Thales Alenia Space, contracted through MOU by ISS
Reshetnev in order to cover Latin America. Launcher not yet
selected Plan for further two comsats around the globe. (2016)
76.5° East (C- & Ku-) bands Thales Alenia Space as prime contractor for a “ITAR-free”
satellite – Apstar-7B to be transferred to China Satcom as
Chinasat-12/Supremesat-1. Launch with Long March 3B (APstar7A launched on 31 March 2012 to replace APstar-2R; Apstar7B/Chinasat-12 launched in November 2012)
TBD (Ku-band, Ka-band ?) Plan to expand coverage and services. Contract with CGWIC
(China Great Wall Industry Corp) for in-orbit delivery of highpower DFH-4 type comsat (2016)
26°E, 34°E ? (Ku- & KaSixth generation of Arabsat spacecraft: RFP for international
bands)
contract in 2014. To be launched in 2016-2017.
71.4°East (Ku-band)
National comsat, for coverage of Eastern Europe and Central
Asia, to be developed with the assistance of Roscosmos or
CGWIC? (2017 ?)
71,8° West, 81° West (Ku- Part of SSGAT (Sistema Satelital Geoestacionario Argentino de
band)
Telecomunicaciones). Invap SA as prime contractor, with Thales
Alenia Space selected for the payload after an international RFP.
First two satellites to be launched by Arianespace. (2014, 2015,
2016?)
21.5°East (L-, S-, Ku- and
Advanced Relay & Technology Mission) of ESA ARTES
AL YAH-3/YAHSAT-3 (Yahsat/United Atlantic Ocean (Ka-band)
Arab Emirates)
AMAZONAS-3 (Hispasat/Spain)
AMAZONAS-4A & -4B
(Hispasat/Spain)
AMAZONAS-5 (Hispasat/Spain)
AMOS-6 (Spacecom/Israel)
AMOS-7 & -8 (Spacecom/Israel)
ANGOSAT-1 (Ministry
Telecoms/Angola)
ANIARA NEXSTAR-1 & -2 ? (Aniara
Communications/India)
ANIK G-1 (Telesat/Canada)
ANIK G-2 (Telesat/Canada)
AONESAT-1 (AOneSat
Communications/Switzerland + India)
APSTAR-7A & -7B (APT Satellite
Holdings/Hong Kong)
APSTAR-9 (APT Satellite
Holdings/Hong Kong)
ARABSAT-6A & -6E
(Arabsat/Saudia Arabia)
ARMSAT-1 (Armcosmos, Armenia)
ARSAT-1/-2/-3 (ArSat/Argentina)
ARTEMIS-AVANTI (ESA & Avanti
WEI n°75 2014-4 - 59
WALLONIE ESPACE INFOS n°75 juillet-août 2014
Communications
/France- UK)
Ka-bands)
programme. Made by Thales Alenia Space Italia. In orbit since 12
July 2001. Satellite with associated rights to be transferred in
2014 to Avanti Communications which will become responsible
for Artemis operations (until desorbitation in 2017)
ASIASAT-6/THAICOM-7 and
120°East and 105.5° East
Space Systems Loral as prime contractor - Asiasat-6 as back-up
ASIASAT-8 (AsiaSat/Hong Kong +
(C-band for Asiasat-6, Kufor AsiaSat-5 and Asiasat-8 launched by Falcon 9. Asiasat-6 used
Thaicom/
& Ka-bands for Asiasat-8)
by Thaicom as Thaicom-7 to retain Thailand’s regulatory rights to
Thailand)
120°East (2014-2015)
AZERSPACE-2
62°East (Ku- & Ka-bands)
2nd comsat to be contracted in 2014 with international partners
(Azercosmos/Azerbaidjan)
and domestic involvement for its development. China interested
by contract. To be used jointly with Azerspace-1 which is in
GEO since February 2013 (2016-2017)
BANGABANDHU-1 (Post &
119.1° or 102° East (C- and Preparation of RFP with American consultant Space Partnership
Telecommunications/Bangladesh)
Ku-band
International. Negotiations with Intersputnik Hodlings to acquire
the geostationary position. Plan for in-orbit delivery contract and
turnkey system to be decided in 2014? (2017?)
BELINTERSAT-1 (Belintersat/Belarus) 51.5° East (38 transponders After international RFP launched in 2010, CGWIC (China Great
in C- and Ku-bands)
Wall Industry Corp) selected for in-orbit delivery contract –
DFH-4 type comsat for services in Central Asia, Africa and
Europe - Financial support of Chinese Ex-Im (2015) – Launch
with Long March 3B (2016)
BRISAT-1 (PT BRI/Bank Rakvat
150.5° East (C- & Ku-band) SSL (ex-Space Systems Loral) as contractor for the medium-size
Indonesia)
comsat to connect the 11,000 bank branches of Babk Rakvat
Indonesia across the Indonesian Archipelago. Launch contract
with Arianespace (2016)
CONGOSAT-01 (Congo)
TBD (C- & Ku-bands)
Announcement of a contract for in-orbit delivery with China
Telecom and CGWIC (China Great Wall Industry Corp) (2015)
DIRECTV-15 (DirecTV/USA)
From 99° to 119°West (Ku- 6.3-t broadcasting satellite to cover North America with high& Ka-bands)
power beams. Airbus D&S Satellites selected as prime contractor
– To be launched by Ariane 5. (2014)
DIRECTV LATIN AMERICA or
TBD (Ku-band)
Powerful DTH satellite to cover Brasil and Latin America. Airbus
INELSAT-32 (DirecTV-Sky
D&S Satellites selected as builder with a Eurostar 3000 platform.
Brasil/USA-Brasil)
To be launched by Ariane 5-ECA (2016)
DPRK COMSAT-1? (KCSTTBD (C-band)
Indigenous development of a geosynchronous satellite in the
NADA/North Korea)
Space Plan 2012-2017 of DPRK, but no recent info. To be
launched by a national system. (2018 ?)
ECHOSTAR-18 (Dish Network CorpTBD (Ku-band)
Direct broadcasting satellite for the Dish Network Corp. Space
Echostar/USA)
Systems/Loral as prime contractor. Launcher not yey selected
(2015)
ECHOSTAR-19/JUPITER-2 (Hughes
TBD (Ka-band)
SSL (Space Systems Loral) as prime contractor for interactive
Network Systems/USA)
broadband satellite with very heavy and powerful spacecraft to
cover North America. Ariane 5-ECA selected as launch vehicle
(2016)
ECHOSTAR-23 (Dish Network CorpTBD (Ku-band)
SSL (Space Systems Loral) as prime contractor with LS-1300
Echostar/USA)
spacecraft. Launcher not yet selected. (2016)
ECHOSTAR SOLARIS MOBILE
10° East (S-band)
Purchase of Solaris Mobile Ltd (Ireland), with S-band payload of
(Echostar/USA)
Eutelsat W2A/10A in order to develop S-band multimedia
applications in Europe. Possibleuse of Terrestar-2 satellite
purchased by Echostar and stored at SSL (Space Systems Loral)
ECHOSTAR T2/TERRESTAR-2
TBD (S-band)
6.9-t broadcasting satellite for mobile applications. Space
(Echostar Satellite Services/USA)
Systems/Loral as prime contractor. To be launched by Proton.
(2015-2016)
ECHOSTAR-105/SES-11
105°W (C- & Ku-bands)
Joint Echostar-SES communications satellite to cover North
(Echostar/USA & SES/Luxembourg)
America, Mexico et the Carribean. Contracted with Airbus
Defence & Space. Launcher not yet selected (2016)
ENERGIA-100 ? /RSC Energia/Russia) TBD (Ku-band)
Small GEO comsat made by RKK Energia for broadband
connections in Russia. Customer/operator not yet disclosed.
(2016)
ES’HAIL-2 (ES’HAISAT/Qatar +
26°East (Ku- & Ka-bands), Parnership with Arabsat for the joint use of the capacity.
WEI n°75 2014-4 - 60
WALLONIE ESPACE INFOS n°75 juillet-août 2014
Arabsat/Saudi Arabia)
close to Badr position of
International RFP in progress. Contract to be announced in 2014.
Arabsat
(2017)
EUTELSAT-3B (Eutelsat)
3° East (C-, Ku-, Ka-bands) Coverage, with new services, of the Middle East, Central Asia,
Africa and Latin America. Satellite contract to Airbus D&S. To
be launched by Zenit 3SL (2014)
EUTELSAT-9B + EDRS-A (Eutelsat + 9°East (Ku-bands + optical Airbus D&S as prime contractor. Hosted payload for Airbus D&S
Airbus D&S Services)
relay for data intersatellite
Services in PPP with ESA. Launcher not yet selected (2014)
links)
EUTELSAT-8 WestB (Eutelsat + Thales 8°West (C- & Ku-bands)
Thales Alenia Space selected as prime contractor with Spacebus
Alenia Space)
4000C3-type spacecraft. To be launched by Proton-Breeze M
(2015)
EUTELSAT-65 WestA (Eutelsat +
65°West (C-, Ku- & KaEutelsat offer selected by Anatel for the use of Brazilian position
Anatel/Brazil)
bands, with spotbeams)
to cover Latin America. Contract with SSL (ex-Space
System/Loral). Availability of services for the Olympic Games.
Launcher still to be selected. (2016).
EUTELSAT-172B (Eutelsat)
172°East (C- & Ku-bands,
Innovative HTS (High Throughput Satellite) to cover Asia-Pacific
with spotbeams)
for broadband links and mobile connectivity. With the partnership
of Panasonic Avionics Corp. All-electricEurostar 3000EOR
platform developed by Airbus Defence & Space. (2017)
EKSPRESS AM-7 (RSCC)
40° East (L-, C- & Ku5.7 t satellite contract with Airbus D&S: Eurostar 3000 bus with
bands)
16 kW payload . To be launched by Proton. (2014)
EKSPRESS AM-8 (RSCC)
14°West (C- & Ku-bands)
AM-8 to be built by ISS Reshetnev for the platform and Thales
Alenia Space for the payload. To be launched in GEO by ProtonBreeze DM-03. (2014)
EKSPRESS AM-9? (RSCC)
36° East? (C-, Ku- & KaRFP in progress for a possible contract in 2014. (2017)
bands?)
EKSPRESS AMU-1/EUTELSAT-36C 36° East (70 repeaters in
Airbus D&S selected with Eurostar-3000 spacecraft. Capacity to
(RSCC/Eutelsat)
Ku- & Ka-bands)
be jointly operated by RSCC and Eutelsat. To be launched by
Proton-Breeze M. (2015)
EKSPRESS AMU-2 (RSCC)
103° East (80 repeaters in
International RFP in progress for selection in 2014. Pressure of
C- & Ku-bands)
Roscosmos to get the contract for a Russian enterprise of space
systems. (2017)
EKSPRESS AT-1 & AT-2
50°East (to replace Bonum- Broadcasting satellites to be built by ISS Reshetnev for the
(RSCC/Russia)
1) & 36°East (Ku-band)
platform and Thales Alenia Space for the payload. Successfully
launched by Proton-Breeze M in March 2014.
GLOBALSTAR II 25-30
LEO Constellation (L-band) Additional six satellites to be confirmed for contract with Thales
(Globalstar/USA)
Alenia Space. Use of EliteBus platform. Globalstar 19-24
launched by Soyuz from Baikonur in February 2013 (2016?)
HEINRICH HERTZ/H2SAT (DLR +
TBD (Ka-band)
OHB as prime contractor with SmallGEO bus. Broadband
OHB + ESA? )
services with advanced Ka-band payload for dual use (2017)
HELLASAT-3/EUROPASAT
39°East (Ku- & Ka-bands,
Powerful broadcasting satellite contracted by Arabsat to Thales
(Arabsat/Greece + Saudi Arabia &
S-band)
Alenia Space. Addtional S-band hosted payload for Inmarsat to
Inmarsat/UK)
cover Europe with MSS broadcasts (2017)
HELLASAT-4 (Arabsat/Greece + Saudi 39°East (Ku- & Ka-bands)
Powerful broadcasting satellite to be contracted by Arabsat.
Arabia)
Possible S-band hosted payload for Inmarsat to cover Europe with
MSS broadcasts. Internaitonal RFP for contracts (satellite,
launcher) in 2014. (2017)
HISPASAT AG1 (ESA + Hispasat
36° West ? (Ku-band)
Luxor/SmallGEO bus (ARTES 11 programme) with payload
/Spain)
developed by TESAT and Thales Alenia Space. Contract signed
with OHB System. PPP between ESA and Hispasat for the
payload. To be launched by Arianespace. (2015)
HISPASAT-1F (Hispasat/Spain)
30°W (Ku-band)
High-capacity communications satellite for broadband
connections. SSL selected as prime contractor. Launcher not yet
selected. (2017)
HYLAS-3/EDRS-C (Avanti
0° ? (S- & Ka-band)
Small GEO platform of OHB carrying EDRS-C of Airbus D&S
Communications, United Kingdom +
Services/TESAT + Avanti payload for broadband Ka
ESA)
communications through PPP agreement with ESA. Launch
contract with Arianespace (2016)
HYLAS-4 (Avanti Communications,
TBD (Ka-band)
Broadband comsat based upon Geostar-3 bus. Contracts with
WEI n°75 2014-4 - 61
WALLONIE ESPACE INFOS n°75 juillet-août 2014
United Kingdom)
INMARSAT 5/GLOBAL EXPRESS
(Inmarsat/United Kingdom)
INMARSAT XL/ALPHASAT (ESA +
Inmarsat/United Kingdom)
INSAT K (ISRO/India)
INTELSAT-27R or -34
(Intelsat/Luxembourg)
INTELSAT-30 DLA-1 & -31 DLA-2
(Intelsat/Luxembourg – DirecTV Latin
America)
INTELSAT-32/SKY BRASIL-1
(Intelsat/Luxembourg – DirecTV Latin
America
INTELSAT-36 MULTICHOICE
(Intelsat/Luxembourg – Multichoice
/South Africa)
INTELSAT EPIC-1/-29E & -2/33E/NEXT GENERATION
(Intelsat/Luxembourg)
INTELSAT EPIC-3/-35E/NEXT
GENERATION (Intelsat/Luxembourg)
IRANSAT-1, -2 & -3 (SRI-Space
Research Institute & ISA/Iranian Space
Agency/Iran)
IRIDIUM NEXT
(Iridium Communications/USA)
IRIDIUM PRIME
(Iridium Communications/USA)
JABIRU-1 (NewSat/Australia)
Orbital Sciences (satellite) and Arianespace (launch) (2017)
Contract for up to 4 powerful spacecraft for mobile broadband
services: Boeing Satellite Systems as prime contractor with BSS702HP bus. Proton-Breeze M launch contract with ILS. 1st launch
in December 2013 (2014, 2015)
Heavy geosynchronous satellite with 12-m aperture antenna for
mobile services in Europe, the Middle East and Africa. Satellite
jointly developed by Airbus D&S (prime contractor) and Thales
Alenia Space (Alphabus) to test a new large platform. PPP
between ESA and Inmarsat. Launched by Ariane 5 in August
2013.
Indian Ocean (Ka-band)
6-t class spacecraft for Ka-band communications (broadband
links), to be purchased from abroad; 2nd satellite to be
indigenously developed (2016?)
55.5° East/Atlantic Ocean
Lost at launch with Zenit 3SL, on 31 January 2013, of the
(C- and Ku-bands + UHF
medium-power HS702 satellite developed by Boeing Satellite
military payload for US
Systems, carrying a hosted payload for military purposes. Specific
Navy)
coverage of Latin America. Replacement with 3-t comsat ordered
to SSL (ex-Space Systems/Loral) in 2013. (2015)
95°West (C- & mostly Ku- Co-located high-power LS-1300 satellites of SSL (ex-Space
bands)
Systems/Loral), for DTH broadcasts in Latin America (DLA:
DTH Latin America). Ariane 5 launch for Intelsat-30 DLA-1 ,
Proton-Breeze M launch for Intelsat-31 DLA-2 (2014 & 2015)
TBD (Ku-band)
Powerful DTH satellite to cover Brasil and Latin America. Airbus
D&S Satellites selected as builder with a Eurostar 3000 platform.
To be launched by Ariane 5-ECA (2016)
68.3°East (C- & Ku-bands, Powerful satellite to be co-located with Intelsat-20 for panmainly for DTH broadcasts) african coverage. SSL (Space systems/Loral) selected as prime
contractor. Launcher not yet selected. (2017)
29°East, 33°East (C- and
Versatile high-power satellites, using an innovative heavy
Ku-bands with broadband
platform, for mobile broadband applications: after international
spotbeams/high throughput RFP, contracts in 2012 and in 2013 to Boeing Satellite Systems.
technology)
Ariane 5, Proton or Heavy Falcon as candidates for the launches
(2015 & 2016)
35°East (C- and Ku-bands
Versatile high-power satellites, using an innovative heavy
with broadband
platform, for mobile broadband applications: Boeing Satellite
spotbeams/high throughput Systems selected as prime contractor. Launcher not yet selected
technology)
(2016)
47°East, 34°East (KuCivilian project of small geosynchronous satellites to carry 2 Kubands)
band transponders for digital broadcasts. Indigenous
development in progress with North Korea? See also the military
Qaem project. (2016?)
LEO constellation (L- band, Thales Alenia Space selected as prime contractor for the space
with interlinks)
segment (72 satellites in orbit + 9 ground spare). Launch services
with nine Falcon 9 rockets of SpaceX from Vandenberg AFB and
Dnepr from Yazny. Contract with Canadian Aireon LLC to
collect ADS-B signals for aeronautical traffic monitoring (20152017/replacement of the existing and operational 66-satellite
constellation)
LEO constellation (L-band, Expansion of Iridium Prime to offer LEO missions with hosted
with interlinks)
payload for innovative research and applications. Iridium Next
satellites, based upon EliteBus platform and made by Thales
Alenia Space in Orbital Sciences facility, proposed to welcome
265-kg instrumentation for up to 17 Mbps of data. An average of
2 to 6 satellites launching per year. Use of Iridium Next ground
infrastructure (after 2017).
90°East (Ka-bands)
Australian private project of an international broadband satellite
covering Oceania, Asia, Middle-East and Easter Africa, for
defence and enterprise links. Agreements with Lockheed Martin
Atlantic, Pacific & Indian
Oceans (89 Ka-band
transponders on each
satellite)
25° East (L-band)
WEI n°75 2014-4 - 62
WALLONIE ESPACE INFOS n°75 juillet-août 2014
JABIRU-2/MEASAT-3B
(NewSat/Australia)
Indian Ocean, close to
Jabiru-1 (Ku- & Ka-band)
JABIRU-3 (NewSat/Australia)
Indian Ocean, close to
Africa (Ka-band)
JCSAT-14 (Sky Perfect JSAT/Japan)
154°East (C- & Ku-bands)
JCSAT-15 (Sky Perfect JSAT/Japan)
110°East (Ku-band)
JCSAT-16 (Sky Perfect JSAT/Japan)
TBD (C- & Ku-bands)
JUPITER-2/ECHOSTAR-19 (Hughes
Network Systems/USA)
109.1° West, close to
Jupiter-1 (Ka-band)
KACIFIC-1a & -1b (Kacific Broadband
Satellite/Singapore)
From 130 to 170°East (Kaband)
KAZSAT-3 (KazcosmosRTSKS/Kazakhstan)
58.5° East (Ku- bands)
KOREASAT-5A (KT Sat/South Korea)
113°East (Ku-band)
KOREASAT-7 (KT Sat/South Korea)
116°East (Ku- & Ka-bands)
LAOSAT-1 (Min.
Telecommunications/Laos)
128.5° East (C- & Kubands)
LYBID-1/UKRCOMSAT-1 (NSAUUkrCosmos/Ukraine)
48° East (Ku-band & Kaband)
MEASAT-3B/JABIRU-2 (Measat
Satellite Systems/
Malaysia – NewSat/Australia)
91.5°East (Ku-band)
MEASAT-3C/AFRICASAT-2a (Measat (C-, Ku- and Ka-bands)
Satellite Systems/Malaysia)
MEXSAT-1/CENTENARIO &
113°West (L- & Ku-bands)
-2/MORELOS-3 (SCT-Secretaria de
Communicaciones y
Transportes/Mexico)
MYANMAR-SAT? (M-Tel/Myanmar or TBD (C- & Ku-band)
Birmania)
for the space segment and Arianespace for the launch.
Exploitation of 5.9-t comsat with broadband beams (2015)
Specific small Ku-/Ka-band comsat to cover Oceania. Joint
partnership with Malaysian Measat operator to exploit Measat-3B
Ku-band capacity for Australia. No further plan for a full satellite.
(2014)
High-power satellite for broadband connections in Africa, the
Middle East, Europe, India, China, South-East Asia and
Indonesia. Need for an international partner. Plans, not yet
confirmed, for Jabiru-4 and -5 satellites over Pacific and Atlantic
Oceans to create a global system. (2017 ?)
Replacement of JCSAT-2A with SSL (ex-Space Systems/Loral)
as prime contractor. To be launched by Falcon 9 v1.1 (2015)
Replacement of JCSat-110. Contract to SSL (Space systems
Loral). Possible launch with Japanese H-2A. (2016)
First of five comsats to be ordered until end of the decade.
Contract to SSL for a possible launch with Japanese H-2A. (2017)
SSL (ex-Space Systems Loral) as prime contractor for interactive
broadband satellite with powerful 6.6-t spacecraft to cover North
America with broadband spotbeams to meet HughesNet Gen4
high-speed internet services. Ariane 5-ECA selected as launch
vehicle (2016)
System using a hosted Ka-band multibeam payload to enhance
broadband connections in the Pacific. International RFP in
progress for a contract in 2014 with an existing operator on a
powerful spacecraft. (2017)
Contract of JSC Kazsat with ISS Reshetnev satellite (Ekspress1000N bus). Payload of Thales Alenia Space to provide
communications & broadcasts in Central Asia. Proton-Breeze M
launch. (2014)
Upgraded Spacebus 4000B2 spacecraft of 3.5 t contracted to
Thales Alenia Space. Launch vehicle not yet selected. (2016)
Upgraded Spacebus 4000B2 spacecraft of 3.5 t contracted to
Thales Alenia Space. Launch vehicle not yet selected. (2016)
In-orbit delivery contract with CGWIC (China Great Wall
Industry Corp), in order to cover South East Asia, from Pakistan
to Papua New Guinea. Satellite made by CAST (Chinese
Academy of Space Technology) with Long March 3B/G2 launch
(2015)
High-power satellite (transponders of 120 W) built by MDA
(McDonald Dettwiler & Associates – ex-SPAR Aerospace) as
prime contractor with ISS Reshetnev platform (Ekspress 1000H).
Canadian funding of the system. Development delayed by
financial problems. Launch with “made in Ukraine” Zenit 3LB
(announced for September 2011, now postponed to 2015)
High-power satellite to be collocated with Measat-3 and Measat3A. Airbus D&S as prime contractor. To be launched by Ariane
5. To be exploited as Jabiru-2 in partnership with NewSat in
Australia (2014)
Negotiations in progress for a partnership with another comsat
operator, to cover Europe, Africa,the Middle East. No recent info
about development (2016)
Governmental contract for 3 satellites with Boeing Satellite
Systems, including 2 Boeing 702HP Geomobile satellites
equipped with 22-m L-band antenna. To be launched by ProtonBreeze M and by Atlas 5 (2014, 2015)
Negotiations with satellite operators - especially Intersputnik - for
the use of orbital slot and frequencies. Singtel and CGWIC well
positioned for development contract? (2016 ?)
WEI n°75 2014-4 - 63
WALLONIE ESPACE INFOS n°75 juillet-août 2014
NBN CO-1A & -1B (NBN/Australia)
NBN CO-1C (NBN/Australia)
NICASAT-1 (TBD/Nicaragua)
NIGCOMSAT-2 & -3
(Nigcomsat/Nigeria)
O3b/12 (O3b Networks/Jersey)
OPTUS-10 (SingTel Optus
/Australia)
QAEM (Defense Ministry/Iran)
PALAPA-E1 (PT Indosat Tbk)
/Indonesia)
SATMEX-7 (Satelites
Mexicanos/Mexico)
SATMEX-8 (Satelites
Mexicanos/Mexico)
SATMEX-9 (Satelites
Mexicanos/Mexico)
SES-8 (SES/Luxemburg)
SES-9 (SES/Luxemburg)
SES-10 (SES/Luxembourg)
SES-11 (SES/
Luxembourg)
SES-12 (SES/
Luxembourg)
SGDC BRSat (AEB + Visiona
Technologia Espacial/Brazil)
137.9 or 154° East (Kaband)
High-power satellite system for NBN (National Broadband
Network). Space Systems/Loral as prime contractor for the two
co-located spacecraft. To be launched by Ariane 5-ECA (2015)
TBD (Ka-band)
Need for a third broadband comsat. RFP to be decided in 2014 for
contract in 2015 (2017?)
TBD (Ku-band)
Communication & broadcasting satellite for Latin America.
Based on DHF-4 bus, to be developed and delivered in orbit by
CGWIC (2017?)
42.5° East (L-, C- , Ku- and International RFP to be issued after the launch of Nigcomsat-1R
Ka-bands)
(2014 ?)
Equatorial MEO
Broadband system for 3G cellular networks and WiMAX towers.
constellation (Ka-band)
Development in progress with the strong support of SES for
funding resources and control facilities. 16 satellites in
construction, with 12 to be launched by Soyuz from French
Guyana. First 4 satellites launched in June 2013, but affected by
power problems. Up to 20 satellites for 2020? (2013-2014)
164°East (Ku-band)
Contract for 3.2-t LS-1300 spacecraft of SSL (ex-Space
Systems/Loral). To be launched by Arianespace. (2014)
TBD (C- & Ku-bands)
National project of comsat for governmental services in Iran, with
C-band and Ku-band transponders. To be indigenously developed
and launched (2017 ?)
150.5° East ? (Ku-band)
High-power communications satellite contracted to Orbital
Sciences, in order to replace Palapa-C2. Indosat looking for
exploitation with an international partner. Preceded since June
2012 by PSN-V, the Chinasat-5B, in inclined orbit, sold by
Chinasatcom. See BRIsat. (2016)
Regional operator acquired by Eutelsat. Contract with Boeing
114,9° West (C- & KuSatellite Systems for an all-electric medium-size comsat. To be
bands)
launched by Falcon 9 of SpaceX with ABS-3A (early 2015)
116.8°West (C- & KuRegional operator acquired by Eutelsat. Contract with SSL (exbands)
Space Systems/Loral) for high-power LS-1300 comsat. Launched
by Proton Breeze-M in March 2013
116.8°West (C- & Ku-band) Regional operator acquired by Eutelsat. Contract with Boeing
Satellite Systems for an all-electric medium-size comsat. To be
launched by Falcon 9 of SpaceX (late 2015)
95°East (Ku-band)
DTH satellite with medium-sized platform to cover South Asia
and Indochina: contract with Orbital Sciences Corp. Launched by
Falcon-9 v.1.1 in December 2013
108.2 East (Ku-band)
High-power SES-9 satellite contracted with Boeing Satellite
Systems, in order to cover Asia-Pacific regions. Launch not yet
selected (2015)
67° West for Latin America High-power SES-10 to cover Andean countries for DTH and
(Ku- & Ka-bands)
broadband applications. Contracts with Airbus D&S for powerful
Eurostar E3000 and with SpaceX for Falcon 9 (Heavy?) launch
(2016 ?)
TBD (Ku- & Ka-bands)
New high-power satellite currently in the process of interfnational
RFP (2017 ?)
95°East (Ku- & Ka-bands) DTH (Direct To Home) and HTS (High Throughput Satellite)
comsat to cover Asia-Pacific. Airbus Defence & Space as prime
contractor with all-electricEurostar 3000EOR platform. Launcher
not yet selected (2017)
68°West & ? (C-, X-, Ku- Satélite Geoestacionário de DefESA e Comunicações Estratégicas
bands ? + meteo payload for (SGDC) or Multi-purpose satellites to be used for governmental
SGDC-3)
commun ications, broadband links, air traffic management. Joint
venture Embraer+Telebras, under the name of
VisionaTechnologia Espacial, to manufacture the satellites with
foreign support. Possibility to include a meteorological payload
on the 2nd spacecraft After international RFP, selection of Thales
Alenia Space and Arianespace for SGDC-1 satellite and launch
WEI n°75 2014-4 - 64
WALLONIE ESPACE INFOS n°75 juillet-août 2014
SICRAL-2 (Italian MOD-ASI + DGACNES/Italy + France)
STAR ONE-C4 (Star One/Brazil)
STAR ONE-C5 (Star One/Brazil)
STAR ONE-C6 (Star One/Brazil)
STAR ONE-D1 (Star One/Brazil)
SUPREMESAT-2 (Supremesat/Sri
Lanka)
TELESPAZIO BRASIL-1
(Telespazio/Brazil)
TELKOM-3S (Telekomunicasi
Indonesia)
TELSTAR-12V/VANTAGE
(Telesat/Canada)
THAICOM-6/AFRICOM-1
(Thaicom/Thailand)
THAICOM-8
(Thaicom/Thailand)
THAICOM-9?
(Thaicom/Thailand)
THAICOM-IPSTAR-2?
(Thaicom/Thailand)
THOR-7 (Telenor Satellite
Broadcasting/Norway)
THURAYA-4/Thuraya/United Arab
Emirates) ?
TKSAT-2/TUPAC KATARI
SATELLITE (Bolivian Space Agency
/Bolivia)
TURKMENALEM 520E
/MONACOSAT
(Turkmenian Space
Agency?/Turkmenistan + Space
Systems International/Monaco)
TÜRKSAT-4A/-4B
(Türksat/Turkey)
(2016)
Italian-French military comsat to upgrade the Sicral and Syracuse
3 systems. Thales Alenia Space Italia (with Telespazio) selected
as prime contractor. To be launched by Ariane 5. (2014)
75° West (L-, C-, S- bands) Civilian comsat, colocated with Star One C-3, to carry digital and
mobile TV services during the World Cup 2014. SSL (ex-Space
Systems Loral) as prime contractor (2014)
68° West (C- & Ku-bands)
Civilian comsat to cover Latin America. RFP for selection of
contractor in 2014 (2016)
84°West (Ku-band)
Civilian comsat for Latin America. RFP for selection of
contractor in 2014? (2017?)
85° West (C-, Ku- & KaCivilian comsat to support the Olympic Games of Rio for
band)
broadcasts and broadband services in Latin America. SSL (exSpace Systems Loral) as contractor. To be launched by Ariane 5
(2016)
50°East (Ku-bands)
Contracts with CGWIC (China Great Wall Industry Corp) for inorbit delivery of DFH-4 type comsat and with China Satellite
Communications Corp. Supremesat-1 launched in November
2012 with leased capacity onboard Chinasat-12 (2015)
TBD (Ku- & Ka-bands)
Using Brazilian licence to deploy a geosynchronous comsat to
cover Latin America. RFP in progress. (2016)
118°East (C- & Ku-band)
3.5 t Spacebus 4000B2 spacecraft contract to cover Indonesia and
south-East Asia. Arianespace as launch provider (2016)
15°West (Ku-band)
High-power broadcasting satellite with beams on Europe, Larin
America, Middle East, Africa, in order to replace Telstar-12.
Spotbeams for maritime mobile services. Airbus D&S selected as
contractor. To be launched by Japanese H-2A (2015)
78.5° East (C- & Ku-bands) Medium-size comsat approved by government. Orbital Sciences
as prime contractor. C-band coverage of Africa. Launched in
January 2014 by Space X Falcon v1.1 and co-located with
Thaicom-5 – See Asiasat-6/Thaicom-7.
78.5°East (Ku- & Ka-bands) High-power broadcasting satellite to be collocated with Thaicom5 and -6. Contracts to Orbital Sciences for satellite, to SpaceX for
launch (2016)
50.5°East (Ku-band)
Broadcasting satellite for expansion of the Thaicom system to the
Middle East, Europe and Africa. Not yet decided. Possibility of
acquiring a 2nd hand comsat already in orbit to keep the orbital
slot. (2016)
119.5°East (Ku- & KaHigh-power broadband satellite to be acquired through
bands)
partnership with another operator. Enhancement of IPSTAR-1
capacity in South-East Asia and Oceania. Contracts not confirmed
to SSL for satellite, to SpaceX for launch (2017)
1° West (Ku- & Ka-bands
Contracts to SSL (ex-Space Systems Loral) for high-power
satellite and Arianespace for the launch. Enhancing Telenor
Satellite Broadcasting fleet and offering mobile services. (2015)
Over the Atlantic? (L- & S- RFP not yet finalized, in order to achieve a global coverage for
bands)
personal communications. Go-ahead decision related to financial
results. (2016?)
87.2° West? (C-, Ku- and
Project of second comsat for Bolivia, after the successful
Ka-bands)
operations with TKSat-1, developed by CGWIC (China Great
Wall Industry Corp) and launched in December 2013. [2017?]
52° East (Ku-band)
After international RFP, Thales Alenia Space selected as prime
contractor with Spacebus-4000C2 spacecraft. To be launched by
Falcon 9 v.1.1 (instead of Long March 3C). Lease of a GEO
position owned by Monaco through Space Systems International.
Monacosat-1 capacity marketed by SES (2014)
42° & 50°East (C-, Ku- &
Envisioning international partnership for the development of the
Ka-bands ?)
two Türksat-4 satellites. Contract with Mitsubishi Electric
(MELCO) for the satellites and with ILS for the launches.
37°East (UHF and SHF
bands)
WEI n°75 2014-4 - 65
WALLONIE ESPACE INFOS n°75 juillet-août 2014
(2014/broadcasts and broadband services in the rural areas of the
Middle East and Central Asia; African coverage with Türksat-4A)
TÜRKSAT-5A or -4C?
31°East ? (C- & Ku-bands ?) Medium-size comsat to be developed in Turkey. TAI as prime
(Türksat/Turkey)
contractor with Japanese technology transfer from MELCO
(2018-2019)
TÜRKSAT-6A (Türksat/Turkey)
42°East (Ku-band)
Medium-size comsat developed in Turkey by TAI. (2018)
TÜRKSAT-7A (Türksat/Turkey)
TBD (Ku- & Ka-bands)
Comsat to be made in Turkey by TAI. (2020)
VIASAT-2 (Viasat/USA)
111.1°West (Ka-band)
6.7-t powerful satellite for broadband services in North America
and for air & maritime links over the Atlantic Ocean. Contract
with Boeing Satellite Systems for BSS-702HP spacecraft.
Launcher niot yet selected. (2016)
VINASAT-3 & -4 (VNPT/Vietnam)
TBD (Ku-band)
Preparation of international RFP. Possible partnership with
another operator in Asia-Pacific. (2016?, 2017)
YAMAL-401 (Gazprom Space
55°East (Ku-band) for -402, Spacebus-4000C3 spacecraft of Thales Alenia Space to upgrade
Systems/Russia)
90°E (C- and Ku-bands) for Gazprom satellite fleet. To be launched by Proton-Breeze M
-401.
(2014)
YAMAL-601 (Gazprom Space
49°East (C-, Ku- and KaReplacement of Yamal-202. After international RFP, Thales
Systems/Russia
bands)
Alenia Space selected in 2013 as prime contractor. Proton as
launch vehicle (2016)
YAHSAT-3/AL YAH-3 (Yal Yah
Atlantic Ocean (Ka-band)
Ka-band HTS (High Thoughput Satellite) for translantic
Satellite Communications
connections, with coverage of Latin America and Africa.
Company/UAE)
Selection of Orbital Sciences Geostar-3 spacecraft. Launcher not
yet selected. (2016)
© Space Information Center/Belgium – August 2014
In italics: project in study phase or with unclear status
Lecture – Livres & sites internet
concernant la Belgique dans l’espace
Belgospace – Agoria, Rapport des Activités 2013.
Thermomètre annuel des compétences de la Belgique dans l’espace, le Rapport
Belgospace est toujours très attendu. Il vient de paraître pour les activités de 2013. On
peut se rendre compte de la diversité et de la multiplicité des réalisations de l’industrie
spatiale belge, qui comprend les membres d’Agoria. Wallonie Espace y est à l’honneur
avec Cegelec, CSL, ERM (Ecole royale Militaire), SABCA, Sonaca, Spacebel,
Techspace Aero, Thales Alenia Space Belgium (ETCA) qui y décrivent leurs travaux
de l’année écoulée. Le rapport est d’un grand intérêt, mais sa lecture en est quelque
peu fastidieuse vu l’absence d’index pour se repérer dans la panoplie des missions en
cours et en projet. On est surpris de ne rien voir au sujet de la participation belge, au
sein d’Airbus Defence & Space, au programme SM (Service Module) du MPCV
(Multi-Purpose Crew Vehicle) Orion de la NASA. On sait que ce programme fait suite
au succès des ravitailleurs automatiques ATV (Automated Transfer Vehicle) pour
l’ISS (International Space Station).
============================================================Si vous avez des suggestions à faire, des modifications à apporter, n'hésitez pas à
le faire: elles seront les bienvenues.
Courriel : [email protected] ou (nouvelle adresse) [email protected]
WEI n°75 2014-4 - 66