- SmartNodes

Transcription

- SmartNodes
VUE
LA RE LAIRAGE
C
’É
L
DE
N°282
DOSSIER
PRÉPARER LES RÉSEAUX
PUBLICS AU SMART LIGHTING
RENCONTRE
ROBERTO BOTTI,
PDG DE SIMES
24
LIVRÉ
LE VOLCAN SCÈNE
NATIONALE AU HAVRE
LUMIÈRES DE VILLE
LA DIAGONAL
DE BARCELONE
48
16
30
À LA LOUPE
ROGER NATHAN :
RETOUR D’EUROLUCE
MADE IN FRANCE
LES ÉMERGENCES
DE TECHNILUM
52
LATERALO RING LED
UNE LUMIÈRE CONCENTRÉE
Design: Hartmut S. Engel
www.trilux.com/lateralo-led
La revue
de L’écLairage
fondée en 1928
par Joseph Wetzel
2015
Juin
lux société d’édition
et de formation
17, rue de l’amiral-hamelin
75783 paris 16
Directeur de la publication
alain azaïs
[email protected]
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Édition LUX
Marie-Pierre alexandre
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Rédaction
vertBatim
Bp 50033
78590 noisy-le-roi cedex
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Directeur éditorial
Jacques darmon
[email protected]
—
Secrétaire de rédaction
Lucie cluzan
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ont collaboré à ce numéro
lucie cluzan et roland Kuschner.
—
remerciements à
xavier albouy, philippe
Badaroux, antonin Brillard,
rémy de framond, christian
mousnier, roger nathan, roger
narboni, alain van der ham
et Georges zissis.
—
Publicité et Abonnements
Société LuX
17, rue de l’amiral-hamelin
75783, paris cedex 16
tél : 33(0) 1 45 05 72 22
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des ventes et paiements
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92100 Boulogne-Billancourt
mathieu charron
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Maquette & exécution
e-look – emmanuel regard
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Impression
imprimerie de champagne
langres (52)
—
En couverture :
Kilden Concert Hall, Norvège, ALA Architects
© Simes
Ce numéro comporte un encart abonnement
inséré en page 1.
150 exemplaires de cette édition comporte un
cavalier Trilux.
Dépôt légal : à parution.
Il est interdit de reproduire tout ou partie du
présent magazine sans l’accord de l’éditeur.
Imprimé en France. ISSN : 00247669
en voiture !
« Comparativement aux automobiles sophistiquées et haut de gamme
que l’on ferait circuler sur des routes défoncées, avec un carburant de plus
en plus médiocre, on installe des appareils LED de haute technologie
sur des réseaux fortement dégradés et alimentés par un courant électrique de
plus en plus pollué. » C’est un véritable dos d’âne que franchit
Alain van der Ham, expert AFE (voir dossier Préparer la qualité des réseaux
au Smart Lighting, p. 33) en soulignant que les communes et gestionnaires
de réseaux sont aujourd’hui confrontés à des parcs d’éclairage urbain
de plus en plus énergivores et vétustes.
Pour poursuivre la référence « automobilisque », Carlos Ghosn,
PDG du groupe Renault, anticipait récemment que les jeunes générations
choisiront des voitures connectées. N’en sera-t-il pas de même vis-à-vis
des bâtiments ? « Si le parallèle entre l’univers de l’automobile et celui
du bâtiment a souvent été avancé, avec l’émergence du numérique, les deux
mondes ont tendance à se rapprocher », poursuit Emmanuel François,
président de la SBA (Smart Building Alliance). Pour preuve, Tesla Motors,
constructeur américain de voitures électriques fondé par Elon Musk,
vient de dévoiler la Tesla Powerwall, prototype de batterie dédiée à
l’habitat. Selon lui, elle devrait changer la totalité de l’infrastructure
énergétique dans le monde.
Et la lumière dans ce contexte ? À l’heure où le secteur de la
construction et celui de l’urbain adoptent la technologie LED, de nouvelles
opportunités s’offrent à la filière éclairage. Pour elle, la rupture
technologique provoquée par la LED remet tout en cause, crée de nouvelles
solutions de pilotage, de conception de matériels d’éclairage et aussi de
mise en œuvre. L’aventure continue...
Pour autant, pour que l’ensemble circule efficacement, encore
faut-il disposer de réseau et d’une énergie de qualité... à l’intérieur comme
en extérieur.
Jacques Darmon
Directeur éditorial
Sommaire 282
06
13
14
FlaSh
deSign
culture
actualités
les cRéatioNs
d’aRtuRo eRbsmaN
exPositioNs fRèRes lumièRe
et l’odyssée de la lumièRe
16
18
21
rencontre
perSpectiVeS
liVré 1
RobeRto botti, Pdg de simes
geoRges Zissis
suR le « PRemium light
amsteRdam sous des eaux
de lumièRe
22
24
28
liVré 2
liVré 3
lumièreS de Ville
l’oRéal academy
de baRceloNe
le volcaN scèNe NatioNale
au havRe
la diagoNal à baRceloNe
33
44
doSSier
éclairage public
FocuS
l’île de seiN Passe
à la télégestioN
PRéPaReR les Réseaux au smaRt lightiNg
47
48
52
À la loupe
on aime
made in France
RetouR de RogeR NathaN
suR euRoluce
sélectioN de la RédactioN
les émeRgeNces de techNilum
55
56
60
Showroom
ViSion
Smart lighting
Sur le Secteur
KKdc à PaRis
RogeR NaRboNi suR le futuR
de l’éclaiRage des buReaux
bRèves
63/64
agenda/
réFérenceS
lux 282 5
598 projets remis, venant de 54 pays avec 70 % d’internationalisation et 21 finalistes, voici les chiffres de la sixième édition de cette
récompense initiée par le fabricant espagnol Lamp. Les prix jugent
le développement durable, la qualité, l’innovation et le design des
projets d’éclairage présentés, et ce quels que soient le fabricant et
la marque des luminaires utilisés. Le panorama offert par cette sélection illustre toutes les applications de la lumière aujourd’hui à
l’échelle publique. Petit avant goût avec ces quelques projets dont
le très poétique Light of Ancestral Seas de l’étudiant suisse Valle
Medina (photo du bas), une mystérieuse lumière flottant au-dessus
des eaux. Résultats au prochain numéro !
À l’occasion de l’exposition universelle Milan 2015, l’association
Électriciens Sans Frontières, dont l’AFE est partenaire depuis 2013,
s’est vu attribuer le prix « Accès à l’énergie » par le comité de sélection de WAME & EXPO 2015, pour son projet d’énergie verte pour
24 villages isolés de la province de Phongsaly, dans le Nord du Laos.
Un dispositif de pico-turbines a été installé dans les cours d’eau
situés à proximité des villages. La mise en œuvre, l’exploitation et
la maintenance sont assurées par 69 jeunes riziculteurs formés
spécialement. L’action est portée par les bénévoles de la délégation
Languedoc-Roussillon. Un second projet concernant dix autres
villages est en cours.
www.lamp.es/fr/prizes
www.electriciens-sans-frontieres.org
© Theo Berends Photography
ÉLECTRIFICATION RURALE AU LAOS
Dolmen Light de Titia Ex, Pays-Bas
Le Chai Ballande de Yon Anton Olano, France
© José Hevia
LAMP LIGHTING AWARDS
Lluna Plena, d’Eduard Callís et Guillem Moliner, Espagne
Light of Ancestral Seas de Valle Medina, étudiant à ETH Zurich, Suisse
6 lux 282
©Arthur Pequin
le FlaSh
© Arthur Hitchcock
le FlaSh
APPEL À PROJETS DESIGN
Deux canadiennes ont lancés il y a trois ans un
concours international de design de luminaires, les
LAMP Awards (Lighting Architecture Movement Project)
qui récompensent trois créations dans les catégories
Étudiants, Jeunes créateurs et Designers confirmés.
Le thème de cette année Crystallize (cristalliser). En
illustration, le premier prix 2014, Droop Light, design
Spencer Staley (ci-dessus) et le second avec la lampe
Stump, de l’australien Duncan Meerding (ci-dessous).
Date limite des candidatures : 27 juillet 2015.
© Annika Hagen
www.welovelamp.ca
INvITATION À LA CRÉATION
Le fabricant de LED Seoul Semiconductor et le département
de Design de l’université des Sciences appliquées de
Munich se sont associés pour proposer à 17 étudiants de
créer pendant 4 mois modes luminaires sur la base du
nouveau module lancé par la marque, Acrich3, avec lequel
on peut interagir via une tablette ou un smartphone. Les
créations sont à découvrir sur le site dédié. Le designer
Ingo Maurer présidera le jury qui récompensera les trois
meilleurs projets.
www.seoul-be-bright.com/contest
1 rue de Bruxelles - BP 50048
F-67151 ERSTEIN CEDEX
Tél. : +33 (0)3 90 29 90 70
www.rohl.com
le FlaSh
LED’S CHAT
Serait-ce une invitation à converser avec des LED ? En quelque
sorte oui, ou en tout cas une nouvelle manière d’envisager un
pilotage autonome des luminaires grâce à une technologie
intégrée à bord de chacun des modules de ce puzzle associables
à l’envi. Développé par quatre informaticiens et présenté pour la
première fois à Marseille l’an passé, LED’s Chat permet de composer
des panneaux lumineux interactifs (pour le moment, application
en intérieur seulement), pilotable depuis une appli. Toujours en
cours de recherche, ces modules profitent déjà de la puissance de
calculs des microprocesseurs de petite taille. Ce système simple à
mettre en place puisque sans câble est une nouvelle opportunité
pour les concepteurs lumière, fabricants ou installateurs pour
éclairer, illuminer ou communiquer via une diffusion média. Tous
les scénarios sont possibles, à chacun le soin de développer son
application.
www.leds-chat.com
ÉLECTRICITÉ EN TOUT LIEU ?
LA BIOLUMINESCENCE À L’ŒUvRE
La recherche de technologies alternatives à l’éclairage traditionnel
en vue d’économiser de l’énergie ne cesse de nous apporter
d’étonnantes trouvailles. Glowee, c’est le nom de la startup et du
produit qu’elle a développé : une source lumineuse fonctionnant
selon le principe de la bioluminescence. Le principe ? Des microorganismes cultivés dans un liquide à base de sucre qui, bien
nourries, se développent et produisent de la lumière. Toujours en
phase d’expérimentation, l’objectif est de parvenir à un produit qui
atteigne les 3 mois de vie. Placés par exemple sur des vitrines pour
pallier l’extinction obligatoire depuis juillet dernier, ces bouillons
de culture sont des supports de communication qui diffusent une
douce lumière. Lancement prévu rentrée 2015.
www.glowee.fr
8 lux 282
On sait que la grande évolution du siècle à venir sera
l’autonomisation et le caractère renouvelable de l’énergie produite.
Moyen incontournable du développement des pays émergents,
des lieux situés hors réseau et, de façon plus générale, d’assurer
la transition énergétique, c’est pourtant le stockage de l’énergie
qui reste un frein. Annoncée le 30 avril comme « un changement
fondamental de la manière dont la Terre fonctionne » par Elon Musk,
PDG de Telsa Motors, la batterie murale Powerwall a été conçue
pour être la plus simple possible de
pose et d’usage. Caractéristiques :
130 par 86 et 18 centimètres,
100 kilos, 10 kW, résistant à des
températures de -20°C à 43°C, le
tout pour 3 500 dollars. Elle est
chargée grâce à l’inépuisable
énergie solaire. Déjà un succès
commercial pour ce produit qui
s’adresse aux particuliers mais
aussi aux petites entreprises
car neuf modules peuvent être
assemblés.
www.teslamotors.com/powerwall
le FlaSh
LAS vEGAS SE PARE DE LED
© GE Lighting
Même s’il serait vain d’envisager Las Vegas comme une ville à
terme totalement « verte », on peut se dire que chaque petite
pierre apportée à l’édification d’une ville moins consommatrice
d’énergie est à noter. Le complexe Palazzo et The Venitian compte
à lui seul 7 000 chambres, un musée, 16 restaurants, un canal, des
boutiques et bien entendu un casino. Pour réduire la facture énergétique, l’équipe gérante a décidé de remplacer toutes les lampes
halogènes de 120 W par des LED de 12 W. Un chantier réalisé par
General Electric qui a déjà ainsi économiser 2 millions de dollars
sur le seul poste de l’éclairage. Colossal !
www.gelighting.com
© Aldo Ballo
Le Centre national des arts plastiques enrichit
chaque année son fonds avec l’acquisition
d’œuvres d’artistes vivants. Comptent parmi les
secteurs représentés les arts décoratifs, les métiers d’art et de la création industrielle. Sur les
87 pièces achetées en 2014 figurent quelques
luminaires, dont le lampadaire Western de
Martine Bedin datant de 1982 (à gauche), une
pièce unique que le CNAP souhaitait voir entrer dans le patrimoine commun. Cette sélection illustre aussi les enjeux et préoccupations
de notre époque, comme en témoigne le choix
du prototype d’Aérobie de Pierre Charrié, une
lampe à poser détecteur de CO2 (à droite) de
2013-2014.
www.cnap.fr
CARLOS CRUz-DIEz EN MOTS
Voici un nouvel ouvrage consacré au le travail
de l’artiste vénézuélien Carlos-Cruz Diez,
figure emblématique de l’art cinétique. Ces
entretiens avec le critique d’art Ariel Jiménez
couvrent trente années de dialogues entre les
deux hommes et abordent autant ses premières
émotions picturales que son investigation sur
la couleur.
Carlos Cruz-Diez. Entretiens avec Ariel Jiménez, ariel Jiménez et
carlos cruz-diez, Beaux-arts de Paris éditions et la cruz-diez
Foundation, 2015, 21 x 23 cm, 184 pages
LE « WIKIPEDIA DE L’ÉCLAIRAGE »
Il aura fallu presque deux ans à Bruno Charnay, président de SFELGAL-Genéralux, et son équipe, pour lancer le site leclairage.fr,
un outil exhaustif dédié aux acteurs de l’éclairage (fabricant, distributeur, électricien, BE, architecte, concepteur lumière, maître
d’ouvrage), qui permet d’aborder des sujets et technologies encore
peu exploités telle la gradation, ou émergents, comme le PoE, la
modulation d’amplitude le LiFi, etc. Avec une centaine de pages,
de nombreux tableaux synthétiques et plus de 400 définitions,
« certains l’utilisent déjà quotidiennement, comme le personnel
de Tridonic ou de BWF, en référence ou en formation, et l’appellent
le “Wikipédia” de l’éclairage », explique Bruno Charnay.
www.leclairage.fr
10 lux 282
© Colombe Clier
DES LAMPES DISTINGUÉES
Unique sur le marché
3D Focus LED
éclairage directif
3° d’angle
Module LED 21 W
https://www.stanley.co.jp/
Tél. : +33 (0)1 47 81 85 85
Distance 500 mètres
deSign
soleil et PoLychroMie
Chroma, ensemble d’écrans colorés
combinables pour créer un effet vitrail.
Zenith, ampoule à incandescence surmontée
d’une lentille et entourée d’un bandeau de LED.
Toujours à la frontière entre
éclairage et sculpture,
le designer Arturo Erbsman
exploite autant la LED que
la flamme d’une bougie.
Une esthétique variée pour
des créations surprenantes.
I
l y a un an, nous présentions dans ces
pages le travail du designer Arturo
Erbsman, jeune diplômé des l’École des
arts décoratifs de Paris, dont l’imagination
semble sans limites. Il poursuit son expérimentation autour des quatre éléments
avec ici, non plus des luminaires déclinant
des formes de liquide glacé, mais des variations sur le soleil. Présentés à l’occasion du
Salone Satellite 2015, ses créations jouent
sur la projection de la lumière ou avec des
filtres ; ont pour source des LED ou des
bougies. Plutôt que de s’appuyer sur la
technologie, le concepteur s’en remet à des
dispositifs et des principes simples. Helios
reproduit un coucher de soleil ; Eclipse, le
passage de la lune devant le soleil et Zenith
combine une ampoule à incandescence à la
lumière chaude et le froid d’un ruban de LED.
Chroma est un jeu d’écrans colorés, tels des
vitraux à géométrie variable.
Cette capacité à créer des paysages intérieurs, à renouveler les effets pour nous faire
pénétrer dans des dimensions inattendues
explique sûrement qu’il ait pour la seconde
fois été récompensé par l’Agence pour la
promotion de la Création Industrielle et son
label Observeur du design. Lucie Cluzan
www.arturoerbsman.com
Helios, source de lumière blanche et filtre dichroïque.
lux 282 13
culture
les lumières en couLeur
D
ans le cadre du 120e anniversaire
de l’invention du cinématographe
par les Frères Lumière à Lyon, une
série d’événements et exposition est organisée par l’Institut Lumière. Parmi eux, cette
exposition au Grand Palais qui retrace l’histoire des inventions des Frères Lumière. Car
à ces deux génies on ne doit pas seulement
l’invention du cinéma, cette « écriture du
mouvement », en 1895, mais aussi celle de la
photographie couleur avec les Autochromes,
dont Louis Lumière dépose le brevet en 1903.
Produit industriellement dès 1907, ce procédé, sortes de diapositive, intègre à une
plaque en noir et blanc un écran composé
de millions de grains de fécule de pomme de
terre teintés en trois couleurs (rouge-orangé,
vert et bleu-violet) qui filtrent à une échelle
microscopique les radiations colorées de la
lumière. C’est seulement à la fin des années
Repas familial Lumière en 1910 à La Ciotat (avec Louis Lumière). Plaque Autochrome Lumière
lumièRe !
le ciNéma iNveNté
Jusqu’au 14 juin 2015
grand Palais
salon d’honneur
entrée par le square
Jean-perrin
3, avenue du Général
eisenhower
75008 paris
Ci-contre : Gabriel Veyre, autoportrait à Casablanca en 1908.
Plaque Autochrome Lumière (© Collection Jacquier-Veyre)
1930 que ce procédé sera supplanté par les
couleurs chimiques. C’est lui qui donnera à
la mémoire de la Grande guerre ses teintes.
Cette exposition est aussi la première occasion de pouvoir visionner l’intégralité des
films 1 422 films Lumière réalisés entre 1895
et 1905, soit 23 heures au total ! LC
14 lux 282
www.grandpalais.fr
Ci-dessus : Suzanne, fille de Louis Lumière, en 1910.
Plaque Autochrome Lumière
culture
un voyage
dans le cosmos
B
ien avant le mercure, le sodium ou les LED existaient
les deux sources de lumière que sont le soleil et, moins
connu, le fond diffus cosmologique ou « rayonnement
fossile » dont la lumière fut émise il y a environ 13,8 milliards
d’années quand l’univers est sorti de l’opacité et est devenu
transparent. Cette exposition organisée par le Service d’astrophysique du CEA-Laboratoire AIM (CEA/CNRS/université
Paris-Diderot) et l’Institut d’astrophysique spatiale d’Orsay (IAS
– CNRS/Université Paris-Sud), nous invite à suivre le voyage de
deux particules, l’une issue du soleil et l’autre de ce fond diffus,
jusqu’à la Terre. Un parcours de la lumière qui est pour les astrophysiciens l’unique messager. Pour une découverte de l’interactions de ces deux photons avec la matière dans l’univers. LC
2015 : l’odyssée de la lumièRe
Jusqu’au 30 août 2015
cité des sciences et de l’industrie
30, avenue corentin-cariou - 75019 paris
www.cite-sciences.fr
lux 282 15
rencontre
roBerto Botti
« Le deSign LuMière, c’eSt Béton ! »
Deux événements ont marqué
le début 2015 pour Simes :
d’une part, son accord exclusif
de distribution avec Trilux
France, d’autre part, la
présentation à Euroluce, d’une
gamme de luminaires habillés
de béton. Rencontre avec Roberto
Botti, talentueux self made man
qui depuis 25 ans développe
l’entreprise italienne créée
par son père, Egidio, en 1973.
Son credo, le design associé
à la qualité !
«
Concevoir la lumière signifie communiquer des émotions, établir de
nouveaux rapports avec les éléments,
imaginer des scénarios dévoilant ou cachant
ce que nous percevons. » Au-delà de cette vision, l’engagement de Roberto Botti porte
sur la synthèse entre l’équilibre des proportions de la forme et le dosage de la lumière
émise. Pour quel objectif ? « L’obtention
d’un confort visuel maximal dans une distribution uniforme. » Sont ainsi multipliées
les démarches nouvelles afin d’exploiter le
potentiel infini qu’offre la lumière.
de PèRe eN fils…
Après la Westphalie, en Allemagne, Brescia
représente la deuxième région européenne
spécialisée dans l’injection d’aluminium.
Fort de ce savoir-faire, Egidio Botti décide
de créer, en 1973, la Société Italienne de
Matériel Électrique Étanche (Simes) dédiée
à la fabrication de luminaires. Il choisit un
16 lux 282
Destiné à l’éclairage extérieur des contours de fenêtre, le Shape (Red Dot Award 2014) permet un ajustement
d’environ 5° pour un parfait alignement du faisceau lumineux.
segment de marché précis, celui des appareils d’éclairage architecturaux installés
autour des bâtiments tertiaires et résidentiels. À l’âge de 18 ans, son fils Roberto le
rejoint dans l’entreprise, y exerce toutes
les fonctions pour, en 1990, en prendre la
direction. Un beau début de parcours pour
ce self made man qui comprend très rapidement que « le design est une nécessité dont
toutes les composantes permettent de créer
du plaisir ». Riche du système de valeurs
transmis par son père, dont l’essentielle
qualité industrielle confortée par un outil
de production performant, et convaincu
que tout luminaire doit habiller au mieux
une fonction, Roberto Botti crée, dès 1992,
le tout premier encastré de sol et, dès 1999,
les « Microled ». Cette famille d’encastrés
a été développée avec Dietmar Zembrot,
alors chez Zumbotel, aujourd’hui membre
du comité exécutif de Trilux en charge
de la direction technique. Cette première
« révolution » a été suivie par plusieurs
autres, visant toutes le même objectif :
« que l’objet allumé mette judicieusement en
relief le faisceau lumineux et l’atmosphère
qu’il dégage dans l’espace ». La création de la
famille « Blitz », caractérisée par des rayons
de « peinture lumineuse » tracés sur les
façades, illustre ce concept.
c’est quoi le desigN ?
La conception de la gamme des projecteurs
« Movit », par le designer Klaus Begasse, répond à cette interrogation. « C’est compact.
C’est intelligent. C’est élégant. C’est géométrique. C’est simple à comprendre et à manipuler. » C’est aussi créer la lumière là où
et quand elle est nécessaire pour s’intégrer
ou disparaître dans l’architecture en suscitant plaisir et émotion. Concept récemment
concrétisé par la création du Shape, destiné
à l’éclairage des encadrements de fenêtres
et caractérisé par un astucieux diffuseur LED
rencontre
Le siège social de Simes, à Corte Franca près de Brescia, singularisé, à droite, par les
rayons lumineux dessinés par les appliques Blitz.
réalisé en polycarbonate. Par ailleurs, à l’occasion d’Euroluce, ont
été dévoilés quatre luminaires, toujours conçus en aluminium
injecté (assurant notamment l’étanchéité) et habillés de béton.
« Ce matériau assure un parfait mimétisme avec tout environnement architectural contemporain », souligne Roberto Botti, en se
félicitant du bon niveau d’accueil reçu depuis leur lancement.
« le design est
une nécessité
dont toutes
les composantes
permettent
de créer
du plaisir »
Nouvelle lectuRe
« Communiquer en images l’effet lumineux de façon réaliste permet de
porter l’attention sur l’objet lumière
plutôt que sur la forme du produit. »
D’où le nouvel outil de communication édité par Simes. Il s’agit du Light
Book dont l’objectif consiste à suggérer élégamment des démarches
nouvelles. « S’ensuit une lecture de
l’espace dans lequel se situe l’objet
lumineux », conclut Roberto Botti,
en considérant, également, que « récents ou nouveaux, les
produits acquièrent ainsi des valeurs supplémentaires ». Pour
connaître leurs caractéristiques techniques, un catalogue papier en résume les principales. Pour en savoir encore plus, un
site internet est disponible. JD
déPloiemeNt eN fRaNce
Après Régent, en Suisse, Concord, en Grande-Bretagne et
Fagerhult, dans les pays scandinaves, Simes a recherché,
en France, un partenaire intéressé par la spécificité et la
complémentarité de son offre. Dans notre pays, le choix
s’est porté sur Trilux France qui, depuis le 1er février dernier,
est devenu distributeur exclusif de la marque italienne.
lux 282 - 17
PERSPECTIVES
Qualité des lampes
domestiques LED :
peuT mieux faire !
Pendant que l’incandescence tire sa révérence, nous vivons une vraie révolution avec l’arrivée
d’un intrus venant du monde du semi-conducteur : la LED. En conséquence, il devient difficile,
pour les consommateurs ou acheteurs professionnels, de disposer d’une vue d’ensemble des produits
disponibles afin de choisir ceux correspondant à leurs besoins. D’où la mission du projet
européen PremiumLight destiné à aider à la sélection de lampes LED domestiques de haute qualité
éco-énergétique. Georges Zissis* nous l’expose.
L
es technologies des sources de lumière et des systèmes d’éclairage sont
actuellement en pleine mutation. Les
diodes électroluminescentes blanches deviennent matures et, rapidement, pénètrent
tous les segments du marché de l’éclairage.
Les projections estiment qu’en 2020, 80 %
des revenus d’industrie de l’éclairage seront
liés aux LED. Est-ce que cela est réaliste ?
Quels sont les freins qui peuvent enrayer
cette progression fulgurante ?
L’incontournable tendance LED
Aujourd’hui, des produits d’éclairage fiables
et dignes de ce nom sont produits en série
et commercialisés tandis que des installations pilotes ont démontré la validité du
concept. En conséquences, la technologie
se démocratise et les prix baissent. Dès lors,
les questions de fiabilité de fonctionnement, de qualité, d’impact énergétique et
environnemental prennent de l’importance.
Parallèlement, le développement technologique rapide et les nouvelles exigences légales imposées par l’Europe conduisent à
des changements importants au niveau des
marchés des produits d’éclairage. Comment
s’y retrouver ?
Avec la disparation des lampes à incandescence du marché Européenne, les lacunes
concernant l’information sérieuse portant
sur les lampes de substitution (à savoir les
lampes fluocompactes et LED), ont créé
18 lux 282
une attitude négative des consommateurs
à l’égard de ces technologie économes en
énergie. D’autant plus que des produits
de faible qualité restent encore très présents sur le marché. Faire les bons produits
éco-énergétiques « visibles » pour le consommateur passe donc par des tests qualité systématiques. C’était un des objectifs du projet
européen PremiumLight. Sa mission vise à
soutenir les consommateurs ainsi que les
acheteurs professionnels au moment de
la sélection de lampes de haute qualité
éco-énergétique, concernant, à la fois, les
lampes à LED et fluocompactes. Toutefois,
une attention toute particulière a été portée
sur la technologie LED.
Le consortium propose aux acheteurs des
lignes directrices, portant sur des informations issues des tests de produits, ainsi que
de nombreux autres services destinés à ceux
souhaitant approfondir leurs connaissances
dans le domaine de l’éclairage de bonne qualité. Ces informations sont accessibles sur le
site internet du projet.
Plusieurs cas singuliers
Des tests complets de produits de haute
efficacité ont été réalisés en deux étapes
espacées de 12 mois (2013 et 2014). Plus
de 370 lampes grand public, représentant
95 marques différentes, ont été ainsi testées. Il s’agit des ampoules LED omnidirectionnelles, incluant les lampes de type
« flamme », ainsi que des spots à LED. Toutes
les lampes testées, supposées être des produits de haute qualité selon les critères
établis par PremiumLight, ont été sélectionnées, de façon anonyme, dans des magasins implantés dans 12 pays européens.
Lors de ces campagnes qui ont eu lieux en
France (laboratoire Laplace à l’Université de
Toulouse), ainsi que dans des laboratoires
accrédités en Autriche et en Suède, les données suivantes ont été systématiquement
mesurées : flux lumineux, efficacité lumineuse, température de couleur proximale,
indice de rendu des couleurs, qualité de la
lumière blanche Δu’v’(déviation par rapport à la position du corps noir), spectre de
la lampe, photométrie et papillotement de
la lumière, puissance absorbée, valeur EEI
servant à la détermination de la classe énergétique, facteur de puissance et distorsion
harmonique totale. « La grande majorité
des produits testés affichent des déclarations
conformes aux mesures, mais certains cas singuliers existent encore », constate Georges
Zissis. Par exemples, la puissance déclarée
par une marque est 21 % plus faible que la
puissance réelle ; pour une autre lampe, la
valeur déclarée du flux lumineux est 50 %
plus forte que la réalité.
« Globalement, il est bien plus difficile
de donner une valeur conforme pour la
température de couleur proximale que
pour le flux lumineux », poursuit-il. Par
perSpectiVeS
ailleurs, ont été découverts des produits présentant d’excellentes caractéristiques : jusqu’à 104 lm/W (pour une
lampe à LED omnidirectionnelle), des indices de rendu
de couleur allant jusqu’à 95 et des flux lumineux jusqu’à
1 040 lm pour un luminaire AR111.
iNaccePtable !
Globalement, les mesures ont montré que la moyenne concernant l’efficacité lumineuse des ampoules LED omnidirectionnelles progresse de 71 lm/W à près de 77 lm/W en un an ; ce
qui correspond à une augmentation de 8 % mesurée entre les
deux étapes des essais. Pour les spots à LED, cette efficacité
passe de 53 lm/W à 66 lm/W correspondant à une amélioration de plus de 30 % en un an. Cependant, 15 % des lampes à
LED omnidirectionnelles ont une efficacité mesurée inferieure
à 60 lm/W tandis que pour 15 % des spots l’efficacité reste inferieure à 50 lm/W. « C’est inacceptable selon les critères de qualité PremiumLight », regrette Georges Zissis. De nombreuses
ampoules LED sont jugées appartenir à classe énergétique A+.
Pour la majorité des produits l’indice de rendu des couleurs est
supérieur à 80. « Toutefois, plus de 32 % du lot présentent des
valeurs faibles jugées inacceptables », (allant jusqu’à une valeur
IRC mesurée de 62). Qui plus est, si pour la majorité de lampes
testées le facteur de puissance est supérieur à 0,5, plus de 20 %
du lot présentent des valeurs très faibles pouvant tomber à 0,2.
« Ce qui reste inacceptable pour le réseau électrique. »
De plus comme toute technologie nouvelle ou émergente, les
LED doivent prouver être au moins aussi sûres que les produits
traditionnels qu’elles sont susceptibles de remplacer. Ainsi, leur
sécurité sanitaire doit être évaluée en conditions réelles d’utilisation, les risques potentiels qu’elles posent pour la santé humaine étant principalement liés aux rayonnements optiques
émis et à leurs interactions avec la peau et les yeux (sécurité
photobiologique), aux effets indésirables dûs aux rayonnements
optiques perturbant la vision comme l’éblouissement et les
effets de scintillement et aux effets des rayonnements optiques
influençant les rythmes circadiens.
Dans ce contexte, les mesures effectuées au niveau du scintillement de la lumière ont révélées que des progrès restent
encore à faire, plus de la moitié du lot générant un scintillement
inacceptable pouvant atteindre les 100 % !
Au regard des résultats PremiumLight, il est manifeste que le
marché de LED commence à devenir mature, au moins pour
ce qui concerne le segment des produits haut de gamme.
« Toutefois, pour bon nombre d’autres produits plus économiques, les performances déclarées restent mensongères et inacceptables », conclut Georges Zissis. JD
* Georges Zissis, professeur des universités, exerce à l’Université de Toulouse,
Laplace UMR 5213 (CNRS, INTP, UT3)
www.premiumlight.eu
lux 282 19
Grâce à ses lignes droites sans discontinuité avec le mât,
l’Urba est un luminaire simple, élégant et parfaitement
adapté aux projets d’éclairage urbain. Son style minimaliste,
conjugué à ses couleurs contrastées, font de ce luminaire un
produit qui convient à la fois aux environnements modernes
et traditionnels. Il est synonyme de qualité et d’innovation.
Sophistiqué de jour et révélateur la nuit, il crée une signature
unique en matière de solution d’éclairage.
Urba – Place au confort et
au raffinement
Urba
• Signature unique grâce à ses
lignes distinctives
• Disponible en 2 tailles avec
le choix entre 9 distributions
lumineuses, privilégiant le confort
des usagers
• Systèmes de gestion intégrés pour
réduire la facture énergétique et
les frais de maintenance
• Gamme complète de supports
décoratifs coordonnés
www.thornlighting.fr/URBA
© Studio Roosegaarde
liVré 1
aMSterdaM sous les eaux
Suite à l’achat d’un tableau évoquant la catastrophe d’une digue brisée au XVIIe siècle,
le Rijskmuseum a, le temps d’une installation temporaire, plongé une partie de la ville
dans une lumière bleutée.
L’
épée de Damoclès qui pend au-dessus de la tête des PaysBas, prend la forme d’une digue qui rompt, comme se fut
le cas en 1651, rappelant que le pays est construit sous le
niveau de la mer. L’acquisition récente par le Rijskmuseum du
tableau de l’artiste Jan Asselijn – qui représente cet événement
tragique dont le pays mettra une année à se remettre –, a été l’occasion de proposer une installation signée par le Studio Roosegaarde
dont la production est aussi variée que poétique. Trois jours d’affilée, à la nuit tombée, les trois hectares de parvis et jardin autour
du musée ont été baignés d’une lumière bleue, comme flottant
à deux mètres au-dessus du sol. La légère brume générée par l’humidité ambiante, mue par les vents, a donné encore plus de corps à
cette projection dont les concepteurs ont souhaité la discrétion au
niveau de la faisabilité technique. Les visiteurs ont pu se représenter ce que serait la ville si une digue venait à nouveau à rompre.
L’enjeu du réchauffement climatique et de la montée des eaux
est aussi évoqué en filigrane ; le pays est des plus vulnérables.
Waterlicht, ou quand la lumière se fait eau. LC
fiche PRoJet
Waterlicht, installation
temporaire sur le parvis
du Rijksmuseum
(Amserdam, Pays-Bas)
commanditaires Rijksmuseum, ING Nederland
et Service des Eaux
(secteur Rijn en Ijssel)
conception lumière
Studio Roosegaarde
surface couverte
3 hectares
année de réalisation
2015
lux 282 21
Photos © Pedro Pegenaute
liVré 2
La paroi sinueuse est souligné par un travail de mise en lumière du plafond qui ajoutent en ondulations, tout comme les cannes de bambous supportant des projecteurs
orientables.
du Blanc, La couLeur
La nouvelle école L’Oréal
produits professionnels a
ouvert ses portes en plein
centre de Barcelone, à deux
pas de la Plaça de Catalunya.
Outre une réponse aux besoins
fonctionnels, c’est aussi un
espace inspiré par l’histoire
de la marque avec une mise
en lumière qui met en relief
l’architecture intérieure.
22 lux 282
À
l’origine de l’empire de la cosmétique,
il y a Eugène Schueller, jeune
chimiste et entrepreneur qui lance
en 1909 une des premières colorations pour
cheveux. Dès 1940, l’entreprise investit dans
la formation des coiffeurs, car avant d’entrer
dans les foyers en 1966, ces produits sont
destinés aux professionnels. Mais la marque
a toujours gardé cette niche et les académies
de coiffure sont implantées partout dans le
monde. Celle de la calle Córcega à Barcelone
combine fonctionnalité et esthétique dans
un espace tout en longueur qui se déploie
sur deux niveaux – un entresol avec salle
polyvalente et salon de coiffure, à l’étage,
soins du visage et bureaux – le tout d’un
dans un blanc seulement rompu par le
brun du bambou suspendu aux plafonds.
Blanc comme une toile qui n’attend plus
que l’intervention du peintre ; car l’idée de
l’architecte Benedetta Tagliabue était bien
de rendre les surfaces neutres pour révéler
par contraste les nuances de couleurs. Quant
aux lignes sinueuses des aménagements,
elles évoquent les ondulations capillaires.
Au sol, la céramique (créée spécialement)
s’est imposée : hygiène et modernisme
catalan obligent.
White is White
Le travail des concepteurs de la société
espagnole Lamp s’est attaché à procurer
un éclairage adapté pour un travail de
précision, mais qui accompagne aussi les
aménagements dans cet espace en boyau
où aucune lumière naturelle ne pénètre,
liVré 2
Surplombant la salle de cours, un entrelacs de bambous évoque des cheveux mêlés. Il sert de support à des projecteurs fabriqués en aluminium injecté, avec équipement
intégré à l’intérieur du corps et un ensemble optique chromé composé de réflecteurs à 10 LED WW, de couleur blanche, non rasantes pour un grand confort visuel.
sauf très faiblement par la vitrine. Tous issus du catalogue, des
suspensions et projecteurs (connectés à un système DALI) ont été
utilisés pour l’accueil et salle polyvalente, spécialement adaptés
pour être fixés aux cannes de bambous courbées, des créations
artisanales réalisées sur mesure. Ces sources ponctuelles sont
combinées à une lumière indirecte blanche au niveau du sol
et des plafonds. Pas de couleurs inutiles donc ; tout est possible
sur cette page blanche. LC
fiche PRoJet
Nouvelle L’Oréal Academy
(Barcelone, Espagne)
année de réalisation 2013
entreprise SAISS
maîtrise d’ouvrage
L’Oréal España S.A.
maîtrise d’œuvre
Benedetta Tagliabue
architecte, Daniel Rosselló
directeur de projet
surface 1 100 m2
matériel
LAMP Maui Deco, Avant -145 Base HIT-TC 70W
Extensivo, Fil +Trimless, Flat et Nic
La vitrine contient une lumière à base de LED aux couleurs changeantes. Sa vocation
est d’attirer le regard pour ensuite révéler le blanc de l’intérieur.
lux 282 23
liVré 3
le réveil du voLcan
La versant sud du Volcan de béton est mis en valeur par une « touche de lumière » unidirectionnelle. À son pied, l’éclairage par transparence depuis le hall d’accueil.
Première phase livrée de la réhabilitation du site oscar
Niemeyer du havre, la scène nationale le volcan reprend
du service après trois années de travaux. un renouveau attendu
mis en lumière par sara castagné de l’agence lumiNocité
qui en collaboration étroite avec les architectes a sublimé
espaces et matériaux.
24 lux 282
E
n plein cœur du Havre de la
Reconstruction signé par l’architecte
Auguste Perret, s’élève à l’extrémité du bassin du Commerce celui que l’on
nomme « Le Volcan ». Ce volume de béton
blanc, aux courbes si caractéristiques du
brésilien Oscar Niemeyer, accueille une
scène nationale dont les équipements
étaient dans un état de vétusté nécessitant
une mise aux normes. Cette restructuration
complète s’intègre au projet plus général du
site Niemeyer inauguré en 1982, partie intégrante du périmètre UNESCO. C’est donc
pour la ville, une nouvelle œuvre en trois
actes avec, outre le traitement du Grand
Volcan, celui du Petit Volcan qui devient
une médiathèque de 4 000 mètres carrés de
nouvelle génération ; et à l’échelle urbaine,
la reconfiguration des liaisons entre la place
basse que constitue cet ensemble avec son
environnement. Un projet d’envergure donc
liVré 3
quand on sait que seules les « coquilles » de
béton ont été conservées. Quant à la conception lumière, elle a été intégrée à la réflexion
sur cette réhabilitation dès le début des
études (sauf pour les locaux techniques et
la scénographie qui ne relèvent pas de ce
poste) et totalement planifiée grâce au logiciel Dialux.
face NoRd et face sud
Photos © Nicolas Wilmouth
Dans sa forme, le volcan n’est pas régulier et
affiche une face sud en pente douce et une
face nord plus abrupte. « Le bâtiment a été
pensé pour recueillir la lumière naturelle avec
une face au sud sensuelle, fortement éclairée
par le soleil et une face au nord plus abrupte
qui recueille l’ombre. Dans le respect de la
forme architecturale, la mise en lumière du
volcan réinterprète le travail de Niemeyer avec
une “touche de lumière” unidirectionnelle,
légère et évanescente, venant du sud », décrit Sara Castagné de l’agence LUMINOcité.
À son pied, la lumière surgit par transparence depuis les halls vitrés. Quant au
contexte plus général de l’éclairage public,
il va respecter la norme EN 13201 et c’est
pourquoi le choix s’est porté sur une lumière
blanche chaude (3 000K, IRC<80). Des mâts
seront placés sur le pourtour du site et des
balises informatives viendront éclairer plus
particulièrement la place. Par ailleurs, deux
scénarios sont envisagés pour répondre au
plus près aux usages : une ambiance soirée
jusqu’à une heure du matin et une ambiance nuit de 1 heure à 6 heures du matin.
L’intensité ira de 1 à 20 lux au sol.
Dans le respect
De la forme
architecturale,
la mise en lumière
Du volcan
réinterprète
le travail
De niemeyer
uNe mise à JouR NécessaiRe
Côté maîtrise d’œuvre, il s’est agit de « traduire l’âme de Niemeyer » et de conserver ce
Hall d’accueil, bar et billeterie font l’objet d’éclairage ponctuels intégrés ou
suspendus.
lux 282 25
liVré 3
Les murs en béton d’origine et l’intérieur des la coque sont éclairés par des
gorges lumineuses qui en accentue la matérialité.
L’accès à la grande salle se fait par des escaliers éclairés par des LED RVB.
Le bois clair qui recouvre la grande salle renforce sa qualité lumineuse. Escaliers et fauteuils sont éclairés en partie basse par des LED blanches graduables de 0 à 100 %.
En hauteur, un backlighting donne une transparence à l’habillage. Ce dispositif est pilotable via DMX.
26 lux 282
liVré 3
qui pouvait l’être de cette construction devenue obsolète à bien
des égards. La demande s’orientait pour l’intérieur vers « l’apport
d’une ambiance chaleureuse et des besoins en lumière naturelle ».
La nécessité de sources lumineuses moins énergivores était une
priorité. Aussi, les anciennes portes coulissantes de secours (les
mêmes que l’ont peut voir dans l’auditorium du siège du Parti
Communiste place Colonel Fabien à Paris), ont été supprimées
pour laisser place à des baies vitrées occultables. Dans le hall, de
fines failles dans la coque de béton laissent pénétrer une légère
lumière. Côté éclairage, « l’intégralité des appareils restent intégrés
comme initialement prévu par Oscar Niemeyer », explique Sara
Castagné. Gorges lumineuses pour les circulations, focalisation
par des suspensions au-dessus de l’accueil et du bar.
la led s’iNvite au sPectacle
Le chef d’orchestre Antoine de Casadesus qui a eu le double
l’honneur, d’inaugurer la salle en 1982 et en janvier dernier,
dressait il y a 33 ans un constat sans appel : cette salle était
selon lui un « acousticide » ! Pour les architectes, l’acoustique a
donc été une priorité. D’où le tout bois pour cet espace de représentation qui a perdu en nombre de places assises mais gagné
en qualité sonore. Pour que la lumière fasse partie intégrante de
la définition des espaces, la conceptrice a proposé un nappage
lumineux au sol, une lumière blanche en partie basse des parois
latérales en bois qui vient éclairer escaliers latéraux et pieds de
fauteuil. À cet éclairage indirect s’ajoute un complément direct
sous la forme de downlights LED encastrés dans la sous-face de
la passerelle technique.
En attendant la livraison de l’ensemble du site prévue pour cet
été, le renouveau de cet icone havrais est déjà une étape vers
une fréquentation plus importante. La rupture avec son contexte
avait imposé son isolement. Suite au prochain numéro ! LC
Salvi, Votre
nouveau partenaire
des projets
d’éclairage public.
fiche PRoJet
Réhabilitation du site Oscar Niemeyer, le volcan
(Le Havre, Seine-Maritime)
maîtrise d’ouvrage Ville du Havre – Chef de projet Jacques Mahé
architecte mandataire
Agence Deshoulières-Jeanneau
conception lumière
LUMINOcité – Sara Castagné
bet tce & hqe SLH
calendrier
Dépôt projet juin 2012 / Livraison janvier 2015
coût des travaux
25 millions euros (hors équipements)
surface
Grand Volcan 6 470 m2
matériel
DIALUX, ZUMTOBEL / FEERICK / THORN / ANDOMIA / iGUZZINI / SECANTE /
TECHNILUM / WE-EF / ETAP
www.salvilighting.com
lux 282 - 27
P A R I S · B A R C E L O N E · D U B A I · C A S A B L A N C A · R O M A
M O N T R E A L · B O G O T A · M O S C O U · D O H A · S H A N G H A I
lumièreS de Ville
Barcelone
en « diagonaL »
L’avenue Diagonal, longue de 10 km traverse la ville d’est en ouest. Les trottoirs y ont été élargis et le trafic routier réparti sur les voies centrales et les contre-allées.
Pour la chaussée, des mâts de 9,30 m de hauteur, ont été placés entre les arbres. Pour les trottoirs, seuls 6,30 m suffisent.
28 lux 282
lumièreS de Ville
Paris a son urbanisme haussmannien et Barcelone son plan
cerdà, avec ses axes tout aussi linéaires. traversant la ville d’est
en ouest sur 10 kilomètres, la « diagonal » est l’avenue la plus
large de la ville. Souffrant d’un trop gros trafic, sa requalification
nécessaire profite aujourd’hui aux piétons et cyclistes, sous
un éclairage spécifiquement conçu, qui démontre la volonté
de la ville d’inscrire ses équipements dans l’ère du smart.
D
essiné en 1860, le plan Cerdá a
donné à la ville de Barcelone un
nouveau visage et des axes de circulation aux dimensions généreuses, mais
aujourd’hui engorgés par le trafic routier et
surtout par une abondance de deux-roues à
la vélocité dangereuse et au parking empirique. La Diagonal n’échappe pas à ce constat
et son aménagement qui n’a pas évolué en
150 ans est devenu obsolète. L’heure de
rénover totalement les réseaux est venue,
aussi bien sous terre qu’en surface. Car si
cette avenue est largement plantée d’arbres,
les 3 mètres de trottoirs latéraux sont bien
maigres en regard de ses 50 mètres de largeur ! Une première tranche de travaux sur
1,3 kilomètre augure d’un axe au souffle retrouvé. Les architectes en charge du projet,
avec à leur tête Marta Gabàs, ont décidé de
« ne pas toucher à l’axe central et de travailler
sur les côtés en élargissant les trottoirs », de
préserver totalement la végétation existante
et même planter de nouveaux arbres. Cette
requalification qui sécurise les circulations
de chacun, est complétée par un travail sur
l’éclairage qui suit le nouveau plan lumière
de la ville avec un luminaire crée sur mesure
par le fabricant catalan Salvi.
Place aux PiétoNs !
Partant du constat que l’éclairage est certes
uniforme dans la ville mais souvent inadapté aux différents usages, avec parfois
des chaussées mieux éclairées que les trottoirs et une « verticalité qui disparaît à la nuit
tombée », la municipalité a défini dans son
nouveau plan lumière de 2013, trois grands
objectifs de transformation pour l’amélioration de son cadre de vie nocturne. Le premier est de donner la priorité aux piétons ;
le second est l’efficacité énergétique et la
mise en place d’une gestion intelligente ; le
troisième « le plan vertical », à savoir la mise
en lumière des monuments et bâtiments
d’intérêt. Après étude de 180 rues, il a été
déterminé différentes typologies et que le
niveau d’éclairement des chaussées répondrait à la vitesse et à l’intensité du trafic, allant de 2 cd/m2 (30 lux) à 0,5 cd/m2 (8 lux),
celui des trottoirs de 25 à 7,5 lux. Concernant
plus particulièrement la Diagonal, le niveau
sur rue est de 30 lux et celui des trottoirs de
20/25 lux. L’uniformité attendue est de 40 %.
uN lumiNaiRe suR mesuRe
Autre élément déterminant pour le remplacement des luminaires : l’interférence avec
les nombreux arbres. En effet, « l’usage veut
lux 282 29
Photos : © Salvi
lumièreS de Ville
La colonne et le bras du luminaire Lan conçu par le fabricant local Salvi
sont en acier galvanisé et composés d’une seule pièce.
que dans la ville les luminaires soient placés entre les arbres », explique
Marta Gabàs, « mais ici c’était impossible ! » Aucun produit ne correspondant aux besoins, il a été décidé de concevoir un luminaire
spécifique, de 9,30 mètres de haut pour être glissés sous les arbres
et aussi mieux éclairer. Lan dessiné par les architectes Marta Gabàs,
Anna Ribas et Carles Casamor, en collaboration avec le fabricant Salvi,
est décliné en deux versions, une à deux têtes pour les routes et à
tête unique de 6,30 mètres pour les trottoirs. Autre caractéristique,
il est structurellement capable de supporter les caténaires des décorations de Noël et est conçu pour accueillir la technologie de pilotage Smart. Concernant la mise en l’éclairage des façades, les moyens
financiers de la ville ne lui permettent pas aujourd’hui de le prendre
en charge. Aussi, elle s’en remet aux particuliers qui suivant un cahier
des charges spécifique peut entreprendre ces installations.
veRs uNe smaRt city
Afin de répondre aux exigences d’efficacité énergétique, outre le
remplacement des lampes sodium par des LED, un pilotage des luminaires point par point a été installé. Le système City Touch de
contrôle de Philips a été retenu. « Une technologie qui sera aussi
30 lux 282
Afin d’augmenter le sentiment de sécurité et de bien définir les différents
espaces, la couleur de lumière est plus chaude pour les trottoirs avec
3 000°K contre 4 000°K sur les chaussées.
mise en place pour les prochains aménagements mais, pour des raisons budgétaires, seulement dans les lieux jugés les plus pertinents »,
souligne Luisa Cabezas Fernández, chef du service éclairage public
de la ville de Barcelone. Sur la portion aménagée, les économies
d’énergie sont pour le moment de 30 % mais les 45 % devraient être
atteints quand la phase d’ajustement sera terminée. Par ailleurs,
les luminaires installés comportent des éléments « smart » sous la
forme d’un boîtier situé à un mètre du sol dans lequel sont placés
des capteurs pour la pollution, le bruit et la température, ainsi que
des bornes wifi et des caméras pour évaluer le trafic routier et piétons. « Si dans deux ans nos besoins changent, nous pouvons faire
évoluer cet équipement », décrit-elle.
Ce projet est pour la ville la preuve que l’évolution de l’éclairage
urbain est l’occasion de renouveler les usages et de la faire entrer
par petite touche mais assurément dans l’ère du smart. À noter, fait
bien acquis, les dimanches la circulation est interdite et des hamacs
sont à disposition pour qui veut farnienter ! LC.
lumièreS de Ville
Dans l’état original, les piétons pouvaient emprunter deux trottoirs
différents qui n’avaient pas d’éclairage spécifique en plus d’être très
encombrés par les deux-roues. La piste cyclable a été aménagée sur
cette contre-allée.
Les coupes révèlent la répartition des usages avant (en haut) et après (en bas) la
requalification de l’avenue. Tous les arbres ont été conservés et le plus gros du trafic
relocalisé sur les voies centrales. Les contre-allées permettent maintenant aux
deux-roues d’accéder à des zones de parking aménagées.
fiche PRoJet
Requalification de la
Avenguida de la Diagonal
(Barcelone, Espagne)
montant des travaux
14 millions d’euros
(ensemble de la requalification)
maîtrise d’ouvrage Ville de Barcelone
Luisa Cabezas Fernández,
chef du service éclairage
public, Mairie de Barcelone
calendrier
Études 2013-2014
Travaux 9 mois
Livraison avril 2015
maîtrise d’œuvre /
conception lumière
Carles Casamor, Marta Gabàs
et Anna Ribas, architectes
municipaux
matériel
SALVI Lan LED à haute efficacité, 3 000°K
ou 4 000°K, IRC ≥70, débit maximal
12 810 lm 4 000°K, système de contrôle
autonome ou 1-10V, IP 65 / IP 66
Groupe optique / FHS <1% / Classe I,
H. 9,35 m (94 unités) et 6,60 m
(136 unités), colonne acier galvanisé,
bornes et pilote IP 65
Grâce à la LED blanche, la distribution de la lumière est meilleure
sans en augmenter la quantité.
lux 282 31
doSSier
préparer la Qualité
des réseaux au
smart lighting
comme le souligne la cre (commission de régulation de l’énergie), les
espaces publics voit s’accélérer l’implantation de nouveaux équipements
embarquant de l’électronique sensible. Le réseau électrique, et
particulièrement celui de l’éclairage public, est de plus en plus sollicité afin
d’alimenter ces équipements et les connecter pour les faire fonctionner
dans une perspective « intelligente ». Les collectivités, la filière éclairage
et la normalisation s’y préparent pour garantir la meilleure qualité
possible des services rendus. car, si d’immenses possibilités s’annoncent,
le comportement différent des alimentations électroniques remet en cause
l’architecture traditionnelle des réseaux et modifie les conditions de mise
en œuvre et d’exploitation.
DOSSIER REALISé PAR JACQUES DARMON
lux 282 33
© Philips Lighting
doSSier
Los Angeles est devenue la première métropole mondiale dont l’éclairage public est entièrement contrôlé à distance via le système City Touch de Philips. « Aujourd’hui,
la ville compte plus de rues éclairées par des LED que n’importe quelle autre cité américaine », se félicite Ed Ebrahimian, directeur du service éclairage public, en précisant
que 12 000 km de rues sont équipés.
34 lux 282
doSSier
«
Avec l’éclairage intelligent dans les villes, va-t-on
vers une révolution tranquille ou vers un tsunami ? », s’interroge Christophe Richon, consultant Lux Fit. De plus en plus, l’éclairage public devient
un réseau d’énergie communicant, innervant l’espace
urbain. Il mute en un système, composé d’innovations
technologiques, de contraintes économiques pour les
collectivités locales et de menaces environnementales,
« C’est une véritable onde de choc ! », a-t-il introduit en
ouverture de la table ronde qui clôturait la conférence
« Éclairages connectés dans les Smart Buildings et
Smart Cities », co-organisée par le Cluster Lumière et
l’AFE (voir encadré « Pourquoi devenir Smart ? »). Au
cours de la conférence qui précédait, plusieurs intervenants ont situé l’enjeu du Smart Lighting .
le défi de l’iNteRoPéRabilité
Comment définit-on un éclairage intelligent ? Pour
Xavier Albouy, directeur de la marque Citeos, il est avant
tout « performant et s’adapte en permanence à son environnement et aux besoins ». Déjà, plusieurs fabricants intègrent, dans leurs luminaires (principalement LED), des
capteurs types caméras, des détecteurs de présence, des
systèmes de reconnaissance de forme. Autant d’équipements permettant aux points lumineux de devenir de
plus en plus autonomes. En conséquence, la vision d’un
éclairage public télégéré depuis un centre de contrôle
type Big Brother, « n’a aucun intérêt ! », considère-t-il.
En revanche, disposer d’un réseau d’énergie, en permanence sous tension, maillant les territoires et associé
à la gestion au point lumineux, permet d’envisager le
développement de services urbains complémentaires,
sources de valeur ajoutée. En témoigne le démonstrateur d’éclairage public communicant actuellement expérimenté à Chartres (voir LUX mars-avril, n°281, pp.
30 à 34).
Aux besoins variés des usagers, privilégiant sécurité
et confort, « se multiplient des solutions techniques différentes », constate Rémy de Framond, directeur commercial et marketing de Sogexi. D’où une profusion de
solutions techniques disponibles qu’il est important de
segmenter, en sachant que éclairage intelligent n’est pas
uniquement synonyme d’installations connectées. « À
terme, anticipe-t-il, l’intelligence sera mixte. D’une part,
localisée, donc non connectée ; d’autre part centralisée,
donc connectée ». Dans cette optique, le défi à résoudre
reste celui de l’interopérabilité entre les différentes solutions, avec les parcs de capteurs, les bases de données (Big
Data), les multiples applications développées au sein des
Smart Cities en devenir, et sans oublier la future gestion
européenne des réseaux de transport et de distribution
d’énergie (Smart Grids).
lux 282 35
doSSier
Enfin, sans s’écarter du rôle fondamental de
tout éclairage public (éclairer juste, au bon
endroit, au bon moment), il convient de
constater que « l’on éclaire encore trop sans
que cela soit nécessaire », regrette Rémy de
Framond, soucieux d’aider les collectivités à
réaliser des économies d’énergie. Mais aussi
des gains de maintenance et plus globalement, « des économies de fonctionnement,
objectif essentiel pour l’accélération des investissements, clé du cercle vertueux qu’elles
recherchent ».
le smart, quant à lui,
n’arrivera réellement
que si plusieurs
systèmes interagissent
pour créer Des systèmes
De systèmes.
solutioNs smaRt ou futées ?
© OSRAM
« Qu’est-ce que le smart dans tout cela ? »
Sans vouloir s’inscrire en faux par rapport
à ce qui a été déjà écrit, Philippe Badaroux,
président de BH Technologies, apporte sa
36 lux 282
vision complémentaire. Des embryons de
solutions d’automatisation, associant différentes technologies, se développent. « Mais
sont-elles vraiment smart ou simplement futées ? » Intégrer un peu d’intelligence dans
un luminaire, pour lui permettre d’être
moins énergivore, ne représente qu’une
première étape.
Par ailleurs, le fait de connecter un objet ne
le rend pas obligatoirement smart. Ce sont
les solutions auxquelles il contribue, qui
deviendront smart au regard des nouveaux
usages générés. Actuellement, on assiste
surtout à l’amélioration continue de process déjà connus. « Nous ne vivons pas encore la rupture pressentie. Tout porte à croire
qu’elle adviendra rapidement, par touches
successives, un peu comme le numérique a
déjà révolutionné les médias et les communications. » Le Smart, quant à lui, n’arrivera réellement que si plusieurs systèmes
interagissent pour créer des systèmes de
systèmes. Par exemple, la gestion du trafic
(feux tricolores) interagit avec le système de
mesure de la pollution et la gestion de l’éclairage public. Cette évolution numérique générera de nouveaux usages accompagnant
la mobilité dans la ville, entre habitat et
lieux de travail ou de loisirs, en empruntant
des rues communicantes tout en ayant une
autre perception de la vie nocturne. Sans oublier que le Smart permettra d’évoluer de la
donnée à l’information. « Une révolution est
à construire ! », anticipe Philippe Badaroux.
la NoRmalisatioN PRéPaRe
à cette évolutioN
Smart ou futée, la normalisation prépare à
l’avènement de l’éclairage public communicant. Son fer de lance ? La NF C 17-200 !
Rappelons-nous, en mai 1997, était publiée la norme homologuée NF C 17-200,
profondément révisée en février 2007. Ce
document réunit les règles de sécurité spécifiques aux installations d’éclairage extérieur, en complément des normes générales
concernant les installations électriques, en
particulier les normes NF C 13-100, NF C 13200, NF C 14-100 et NF C 15-100. À noter,
d’une part, qu’elle ne traite pas des prescriptions à respecter en matière d’éclairement,
qui font l’objet des normes et documents
de la série NF EN 13201 visant, par ailleurs,
à harmoniser les niveaux d’éclairage à
l’échelle européenne. D’autre part, à la différence de la rigoureuse NF C 15-100, dont
les règles sont obligatoires, l’application
de la NF C 17-200 « n’est que volontaire ».
© OSRAM
doSSier
Ci-dessus et ci-contre : Existant également en version sur mât, la version caténaire du luminaire LED DL 50 de Siteco-Osram lui permet de s’adapter à toutes les configurations
urbaines afin d’assurer un éclairage optimal de la chaussée.
En référence à l’arrêté du 19 avril 2012, les
installations électriques extérieures réalisées dans le respect de la norme NF C 17-200
sont réputées satisfaire aux prescriptions
du décret 2010-1017 relatif aux obligations
des maîtres d’ouvrages. D’où, trop souvent,
des installations mises en œuvre a minima,
une remise à niveau de la sécurité électrique
des armoires de commande et des raccordements des points lumineux négligées, des
prestations de maintenance se « limitant »
principalement au nettoyage des lanternes,
réflecteurs et verrines ainsi qu’au remplacement des sources lumineuses. Et pourtant,
comme le précise le Guide pour la distribution d’électricité1 publié par la FNCCR2 : « Les
réseaux d’éclairage public et les réseaux de
distribution publique d’électricité sont fréquemment étroitement imbriqués. Les travaux entrepris sur les uns nécessitent inévitablement d’intervenir sur les autres. » Et de
rappeler également que l’éclairage public,
destiné à assurer la sécurité des personnes
et des biens, fait partie des pouvoirs de police du maire. « Son entretien représente un
service public obligatoire puisque les coûts
qu’il engendre sont assimilés à des dépenses
de voirie, lesquelles sont obligatoires, en vertu
de l’article L.2321 du CGCT. »3
Aujourd’hui, tout réseau d’éclairage extérieur de qualité doit s’inscrire dans une
plate-forme multi-équipements et répondre
à de nouvelles disponibilités adaptées
quaNd l’éclaiRage Public RechaRge les véhicules électRiques
Le développement à grande échelle du véhicule électrique en
France suppose que des infrastructures de recharge soient disponibles pour les usagers. Si l’essentiel des recharges se fera au
domicile ou sur les lieux de travail, la disponibilité de bornes en accès public est nécessaire pour assurer l’utilisateur contre le risque
d’autonomie insuffisante. Dans ce contexte, Citelum coordonne le
consortium « Téléwatt », accompagné par l’Ademe dans le cadre
du programme « véhicule du futur des investissements d’avenir ».
Rappelons que ce projet, initié en 2011, propose de développer
une solution de recharge des véhicules électriques utilisant le
réseau et les infrastructures d’éclairage public pour déployer un
ensemble de points de charge à travers la ville. L’innovation majeure de cette solution porte sur l’optimisation de la puissance
disponible sur les réseaux d’éclairage public pour recharger
à toute heure les véhicules électriques, tout en préservant le
service d’éclairage. À noter, que la Communauté d’Agglomération du Pays d’Aix-en-Provence a été retenue pour mener une
première expérimentation.
lux 282 37
© Philips Lighting
doSSier
Une récente étude polonaise révèle que 75 % des personnes interrogées se sentent en danger lorsqu’elles traversent, à pied, une zone non éclairée.
À Szczecin, elles ne peuvent qu’être rassurées.
38 lux 282
doSSier
l’éclaiRage led N’aime Pas les PeRtuRbatioNs
Les réseaux d’alimentation électriques extérieurs sont particulièrement sensibles aux perturbations de toute nature. De plus, leur ancienneté, voire leur
vétusté, augmentent l’ensemble des menaces risquant de détériorer les équipements connectés à ces réseaux (foudre et effets secondaires, environnement
électromagnétique sévère, surtension de manœuvre, rupture de neutre, erreur
de branchement, harmoniques, charges électrostatiques…). Jusqu’à présent, la
robustesse des sources à décharge utilisées en éclairage public, ainsi que celle des
appareillages, était suffisante pour en limiter les conséquences. Mais aujourd’hui,
l’introduction d’équipements électroniques installés sur ces réseaux, notamment
l’éclairage LED, fait que « les perturbations permanentes, temporaires et transitoires
deviennent une menace réelle et majeure », prévient Christian Macanda, membre
de la commission UF 37 AB « parafoudre » de l’AFNOR (par ailleurs responsable
Produits & Normalisation chez Citel). En conséquence, poursuit-il, « les matériels
LED vont être de plus en plus soumis à un ensemble de perturbations risquant de
dégrader leurs performances et leur durée de vie. Deux arguments principaux expliquant pourtant la migration rapide vers cette technologie ».
S’en protéger devient essentiel, d’autant plus que les solutions existent. Nous
les développerons dans une prochaine édition de LUX, associée à l’évolution de
la réglementation dans ce domaine.
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doSSier
PouRquoi deveNiR smaRt ?
Le 19 mars dernier, le Cluster Lumière, en partenariat avec
l’AFE, a organisé à Paris une conférence portant sur « les éclairages connectés dans les smart buildings et smart cities ». Une
occasion pour différents intervenants d’expliquer pourquoi
les villes doivent devenir « de plus en plus smart ». D’entrée,
Lory Warks, du ministère de l’Écologie, du Développement durable et de l’Énergie, a rappelé que, au regard de la loi portant
sur la transition énergétique, l’amélioration de l’éclairage public doit permettre la division par trois des consommations,
associée à une forte diminution des nuisances lumineuses
nocturnes. « Confort des habitants et biodiversité obligent ! »
de Nouveaux seRvices
L’arrivée des LED dans l’éclairage a entraîné les technologies
électroniques dans son sillage. L’éclairage devient un système
complexe, intégrant de nouvelles fonctionnalités et visant
des objectifs variés. « Les LED ont ainsi ouvert la voie à la lumière connectée », commente Patrick Mottier, responsable «
programme éclairage » du CEA-Leti, en présentant un instructif schéma de principe des fonctionnalités embarquées dans
un luminaire connecté. Qui plus est, ajoute Denis Marsault,
directeur marketing de Luciom, « tout devient possible avec le
Li-Fi (Light Fidelity) ». En effet, cette technologie de communication sans fil, basée sur l’utilisation de la lumière visible
(des 670 THz du bleu aux 480 THz du rouge), va transformer
l’infrastructure d’éclairage en une nouvelle infrastructure de
services et de communication. « En d’autres termes, ajoute
Denis Marsault, le Li-Fi convertit les coûts d’éclairage en de
nouvelles sources de revenus basées sur les services rendus par
l’infrastructure lumière. »
mutualisatioN
Au niveau des applications de connectivité sans fil, « faire
cohabiter plusieurs technologies représente un véritable
challenge », considère Camille Loth, directeur marketing de
40 lux 282
m2ocity*, premier opérateur de télérelevé interopérable en
France. Selon lui, la mutualisation des usages devient donc
un véritable objectif pour les collectivités afin de limiter le
nombre de réseaux déployés sur leurs territoires. Services
complémentaires, ouverture et interopérabilité à l’échelle
de la ville, « la rupture technologique que provoque la LED
remet tout en cause », poursuit Philippe Badaroux, PDG de
BH Technologies. Elle crée des opportunités de pilotage, de
conception de matériels d’éclairage et également de mise
en œuvre. « Pour autant, nous devons garantir à la ville que
son système fonctionnera », prévient-il. Déjà, des exemples
en témoignent. Rémy de Framond, responsable commercial et marketing chez Sogexi, explique comment la ville de
Clermont-Ferrand est parvenue à piloter son éclairage public
à 100 %. « Partant d’un objectif qui consistait surtout à sécuriser
la ville, elle bénéficie aujourd’hui du plus grand parc d’éclairage
public entièrement connecté en France. »
Quant à la ville d’Honfleur, John Fiske, business développement manager chez Bouygues Énergies et Services, fait référence à la mise en place d’un réseau de télégestion d’éclairage
piloté par une solution City Box. Dans le cadre d’un marché
de maintenance de l’éclairage (360 points lumineux télégérés
individuellement), la municipalité a souhaité, sans recours à
du génie civil supplémentaire ni à l’installation de nouveaux
câbles sur les façades, moderniser l’espace historique de son
centre-ville (en particulier le vieux bassin), rénover son service de sonorisation et proposer un accès Internet Wifi aux
plaisanciers de passage. « Oui, mais pas que ! », conclut JeanYves Soetinck, dirigeant d’Acte Lumière, à l’origine de l’éclairage événementiel et architectural connecté mis en œuvre
à Troyes, « dans une Smart City, le Smart Lighting contribue
également à l’enchantement des sites par la lumière ».
* « Ville de demain 2014 ». Telle est l’étude réalisée par m2ocity reposant sur
50 villes et leurs projets emblématiques de la « ville intelligente » en France.
Rappelons que cet opérateur a été créé, en 2011, par Orange et Veolia Eau
(www.m2ocity.com).
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© SmartNodes
« comparées à des
automobiles
haut de gamme,
on fait aujourd’hui
“circuler”
des installations led
sur des chaussées
défoncées avec
un carburant
de plus en plus
dégradé. »
240 luminaires LED ne s’éclairent que si une voiture, un cycliste ou un piéton passent à proximité
de chacun d’eux. Nous sommes à Wavre, en Belgique, où, dans le quartier de Village expo, la société
liégeoise SmartNodes a développé cette solution.
à d’autres équipements, au-delà des seuls
candélabres. Parallèlement, se développent
de nouvelles solutions embarquant de
l’électronique sensible, notamment la technologie LED et ses drivers ou les systèmes
de contrôle-commande, connectés ou non.
Principale concrétisation de cette évolution
au niveau de la normalisation : la traditionnelle NF C 17-200. Dans ses versions 1987,
1990 et 1997, elle s’intitulait « Installations
d’éclairage public ». Puis, en mars 2007, elle
adopte l’appellation « Installation d’éclairage extérieur ». Dans sa nouvelle version,
attendue pour juillet 2016, elle élargira son
périmètre aux « Installations électriques extérieures ».
uNe Nouvelle Nf c 17-200 PouR
les JNl 2016 ? Quand on sait que le génie civil (réalisation
des tranchées, mises en place des fourreaux
et chambres de tirage, réfection de la voirie…)
représente de 70 à 80 % du coût d’investissement total dans la création ex nihilo d’un
réseau, on comprend l’importance de la révision, d’une part, du fascicule 36 du CCTG/
Travaux (Cahier des clauses techniques et générales) par les groupes permanents d’étude
des marchés de matériels mécaniques,
électriques et électroniques (GPEM/ME) et de
travaux (GPEM/T). D’autre part, le cadre normatif de la NF C 17-200, datant de mars 2007
et définissant les règles de sécurité spécifiques aux installations neuves et en rénovation d’éclairage extérieur, doit être également
actualisé. Pourquoi ? « Comparées à des automobiles haut de gamme, on fait aujourd’hui
“circuler” des installations LED sur des chaussées défoncées avec un carburant de plus en
plus dégradé », image Alain van der Ham,
expert AFE et formateur chez Formapelec,
organisme dédié au développement des
compétences des professionnels du génie
électrique. Aujourd’hui, les communes et les
gestionnaires de réseaux sont confrontés à
des parcs d’éclairage urbain de plus en plus
énergivores et vétustes (câbles et fourreaux
vieillissants, énergie polluée par des microcoupures, fuites électriques conséquentes,
cos phi déplorable, surtensions…). « De plus,
ajoute Rémy de Framond, directeur commercial et marketing de Sogexi, il est probable que,
dans les années à venir, la puissance réactive
sera facturée comme elle l’est déjà pour l’industrie. » Déjà, en une seule année, les collectivités ont vu leur facture électricité EP augmenter de 22 %. Ce poste de consommation
devenant élevé, les installations d’éclairage
public doivent se préparer à cette nouvelle
et fâcheuse échéance en gagnant en qualité.
En parallèle l’éclairage public doit devenir
multifonctions. C’est-à-dire « offrir plus que
la lumière » tant de nuit que de jour : alimentation de bornes Wifi et de systèmes de
vidéoprotection et/ou de vidéosurveillance,
de contrôle-commande d’arrosages automatiques, d’équipements de sonorisation, des
infrastructures de recharge des véhicules
électriques (IRVE)… Autant de valeurs ajoutées monnayables par les collectivités leur
permettant d’amortir leurs inéluctables investissements.
La normalisation s’y prépare ! En tant que
président de la commission de l’AFNOR,
Christian Mousnier travaille à la cohérence
de la NF C 17-200 avec l’évolution de son
domaine d’application élargi à la conception, la mise en œuvre, la vérification et à la
maintenance des installations électriques
extérieures. En revanche, ne seront toujours
pas concernés les luminaires et matériels
électriques fixés et installés sur l’extérieur
des bâtiments et directement alimentés
de l’intérieur, à partir d’une installation du
domaine de la NF C 15-100. « Par rapport à
la NF C 17-200 de mars 2007, la prochaine
version ne comprendra pas de modifications
lux 282 41
doSSier
© OSRAM
techniques notables. En revanche, notre objectif consiste à éditer un document unique
regroupant toutes les règles à respecter »,
conclut Christian Mousnier. Dans cette
optique et dans un but de simplification
pour les utilisateurs, elle respectera en
gardant sa spécificité les sommaires des
normes NF C 13-100, NF C 13-200 et de la
NFC 15-100 (installations électriques BT).
Mais la NF C 17-200 anticipera-t-elle le retour à l’alimentation en courant continu ?
Réponses possibles dans un an, à la fois
dans les colonnes de LUX et à l’occasion
des Journées Nationales de la Lumière qui
seront organisées en juin 2016, à Lyon.
À suivre donc…
1. « Construction et déplacement des ouvrages d’éclairage
public », version du 6 janvier 2014.
2. Créée en 1934, la Fédération nationale des collectivités
concédantes et régies (FNCCR) est une association de
collectivités territoriales spécialisées dans les services
publics locaux de distribution d’électricité, de gaz, d’eau,
d’assainissement, de communications électroniques, de
collecte et de valorisation des déchets.
3. CGCT : Code général des collectivités territoriales
(dernière version consolidée, avril 2015).
Grâce à une gestion numérique intelligente, les nouvelles générations de luminaires LED utilisés en éclairage public permettent de moduler les niveaux d’éclairement
pour s’adapter à la circulation, aux conditions météorologiques, ou aux niveaux de luminosité naturelle disponibles au cours de la journée.
la PReuve PaR 3
Le Gimélec, syndicat professionnel regroupant les fournisseurs
d’équipements et de solutions électriques de contrôle-commande (nouveau membre associé de l’AFE), a créé, en 2014,
une division A70 consacrée à la gestion intelligente de l’éclairage public réunissant Augier, BH Technologies et Schneider
Electric. Ils nous résument leur feuille de route. Pour Raymond
Grinneiser, directeur technique de Augier, il importe de valoriser la pertinence des récentes solutions de contrôle-commande
de tous les éclairages extérieurs. Et de rappeler « qu’elles permettent de rendre leur simplicité aux systèmes de télégestion,
comme le demandent les personnels municipaux ou sous-traitants, et toutes les personnes en charge de l’éclairage, de l’efficacité énergétique, des économies ou de la Smart City ».
Quant à Philippe Badaroux, président de BH Technologies et
président de la division A70, « contrairement aux idées reçues,
42 lux 282
ce n’est pas seulement en remplaçant les luminaires des villes
que l’on pourra baisser rapidement la consommation des éclairages en France. Aussi, souhaitons-nous échanger avec d’autres
constructeurs pour mettre en avant les bonnes pratiques en
matière d’éclairage public et proposer des solutions d’économies massives et rapides pour les collectivités ». Enfin, pour Eric
Hoëbeck de Schneider Electric, « la ville intelligente doit être
capable de mettre en œuvre une gestion des infrastructures (eau,
énergies, information et télécommunications, transports, services d’urgence, équipements publics, bâtiments, gestion et tri
des déchets, etc.) communicantes, adaptables, durables et plus
efficaces, automatisées pour améliorer le bien être des citoyens,
dans le respect de l’environnement ». Bien éclairer, au bon moment, pour assurer la sécurité et le confort des usagers sur la
voie publique y contribue.
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Nouveau
Catalogue SG 2015
FocuS
Située à 8 km au large de la Pointe du Raz, l’île de Sein (Enez Sun en breton) émerge à peine du niveau de la mer. Recevant ainsi de plein fouet le déferlement des tempêtes,
l’habitat y est resserré, regroupé autour du port pour faire front aux éléments.
« Sein-PathiqueMent »
EFFICACE
au large de la Pointe du raz
en Bretagne, l’île de Sein
a lancé un programme
exemplaire de transition
éclairagiste avec Led
et télégestion.
un projet à la fois ambitieux
et rationnel pour ce petit
territoire singulier
où l’électricité produite
est revendue 5 centimes
le kWh pour un prix de revient
de 45 centimes.
D
eux groupes électrogènes, plus un
de secours (960 kVA au total), produisent l’électricité nécessaire à la
vie quotidienne des 195 Sénans auxquels
s’ajoutent, en période estivale, 1 500 visiteurs venus du continent. Globalement, la
consommation électrique de l’île s’élève
à 1 450 MWh/an. Afin de pallier la forte
consommation de fuel (420 000 litres/an),
de réduire les émissions de CO2 et d’éviter
la dépendance vis-à-vis d’une unique source
d’approvisionnement, l’opérateur historique
travaille conjointement avec la municipalité
pour diminuer les consommations actuelles
et étudier de nouvelles sources de production renouvelables.
tRaNsitioN éclaiRagiste
Déjà, en 2005, ont été gracieusement distribuées des lampes basse consommation
fluocompactes. À l’automne 2014, nouvelle
44 lux 282
distribution gratuite de 7 lampes LED Philips
par foyer, avec possibilité d’en acheter des
supplémentaires (à prix coûtant). Par ailleurs, en collaboration avec EDF, l’éclairage
public a été rénové en tenant compte de la
sévérité du climat et de l’architecture singularisée par des maisons basses bordant
des ruelles étroites. Au total, 88 luminaires
LED ClearWay de 23 W fournis par Philips
(2,02 kW de puissance totale installée), dont
la compacité répond à la spécificité du bâti,
remplacent depuis mars 2015 des luminaires plus que trentenaires équipés de ballons fluorescents de 125 W (13,2 kW au total
installés). Résultats : d’une part, une économie d’énergie potentielle de 85 %. D’autre
part, 2 500 lm de flux lumineux et une température de couleur de 4 000°K. « L’efficacité
est proche des 110 lm/W », souligne Bertrand
Marhadour, directeur Ouest Éclairage public
et sportif de Philips.
FocuS
comme à los aNgeles
Comme dans la Cité des Anges (voir p. 34), a été mise en œuvre la
solution d’éclairage public City Touch. Chaque luminaire est ainsi
équipé d’une puce intégrée qui, dès l’installation, le géolocalise sur
la carte de l’île via le réseau téléphonique GSM. Une fois le luminaire répertorié, le logiciel enregistre son type, sa puissance et son
état, et transmet en temps réel les données relatives à ce dernier
sur un serveur sécurisé accessible via un site internet. De plus,
le système fournit un rapport sur l’état de fonctionnement des
88 points lumineux. Il est enfin possible d’ajuster ou programmer
le flux lumineux, pour modifier la gradation des luminaires selon
le type de rues, les événements, le calendrier ou encore de mesurer
l’énergie disponible sur les sites où la production de l’électricité
est autonome.
« Cette solution de luminaires LED et son système de commande
associé, offre à l’île une gestion ludique et conviviale de son éclairage
public. Adaptée au rythme de vie de la cité, elle contribue par ailleurs
à optimiser la consommation d’énergie, contribuant à rendre celle-ci
plus respectueuse de l’environnement », conclut Jacques Montfort,
DG du SDEF (Syndicat départemental d’énergie et d’équipement
du Finistère). JD
Les ruelles étroites s’entremêlent pour que s’y « perdent » vents et embruns, ce qui
ne représente aucune gêne pour la circulation puisque Sein est une île sans voiture.
lux 282 45
on aime
euroLuce 2015,
LA FêTE ET QUELQUES TENDANCES
Pour sa 28e édition, le salon biennal Euroluce 2015 de Milan-Rho a attiré,
du 14 au 19 avril dernier, des visiteurs du monde entier, venus à la rencontre
de solutions d’éclairage intérieur contemporain présentées par plus de
450 exposants. Roger Nathan*, dénicheur de talents et tendances depuis
50 ans, était parmi eux.
«
Euroluce c’est la fête du design,
qui rejaillit sur les luminaires,
l’ameublement, la mode, le bâtiment. »
Pour Roger Nathan, comme à chaque édition,
« çà a été la fête, loin des ambiances ternes des
parcs d’exposition parisiens ». Çà a été aussi
le Off, avec plus de 200 lieux répartis dans
Milan où se sont enchainés expositions
et cocktails. « Les Italiens fabriquent des
luminaires qui captivent le monde entier, et
savent mettre autant d’ardeur et d’appétit à
les montrer. »
quasi 100 % led
De cette édition 2015, on retiendra que les
sources sont quasi 100 % LED, même si certains continuent d’utiliser les halogènes dans
l’attente que les LED les rattrapent en termes
de qualité de lumière. Les prises USB équipent
des luminaires pour recharger smartphones
et tablettes, et la gradation de lumière est
sans cesse plus adoptée. En conséquence,
« les luminaires deviennent multifonctions ».
Les grands fabricants tirent dans tous les
coins, sans direction particulière, affirmant
chacun leurs personnalités, choisissant leurs
designers et leurs projets. Pour les matériaux,
tous sont exploités : fibres de verre et tissus,
tresses fibres de verre, Kevlar et carbone ; le
bois est en vedette, mais aussi le ciment, la
pierre. « Il y a sur les matériaux de vraies recherches, en plus de la qualité de la lumière
et du design. » Les OLED étaient présentes
aussi sur le stand LG Chem, comme elles
l’étaient à Light & Building Francfort. « Mais
on attend toujours leur commercialisation. »
Les designers français sont partout et appréciés ; des frères Ronan et Erwan Bouroullec
– au Salon international de l’ameublement,
qui se tenait en même temps qu’Euroluce –,
à Matali Crasset et aussi Philippe Starck toujours présent chez Flos avec une lampe projet,
Jean-Marie Massaud ou encore Ionna Vautrin
chez Foscarini. Flos présentait, sur son spectaculaire stand, ses nouvelles collections
mais aussi des pièces âgées de plus de 50 ans
« qui n’ont pas pris une ride », estime Roger
Nathan. Comme toujours, les fabricants italiens savent aller chercher les talents là où
ils sont. L’agence Wilmotte poursuit le développement d’une gamme de luminaires avec
Artemide, chez qui elle signe une quinzaine
de modèles.
eNtRe valeuRs sûRes
et Nostalgie
On notera quelques absents de marque :
Philips indirectement présent, Tobias Grau,
ou encore Lumina. Et puis aussi beaucoup de
rééditions de luminaires lancés il y a 25 ans ;
entre valeurs sûres et nostalgie, ils reviennent
équipés de LED offrant de meilleurs rendements lumineux. Parmi nos concitoyens,
Baguès, Designheure et Forestier ont eu le
courage de se mesurer aux Italiens. « Quant
aux Suédois, ils continuent à faire du suédois,
comme les Hollandais font de la folie hollandaise (Moooi) », s’amuse Roger Nathan. Sur
les stands, des designers et des commerciaux
asiatiques étaient également très présents,
alors que s’annoncent des joint-ventures
entre sociétés européennes et asiatiques
(Lumen Center). La classe moyenne italienne
qui jusqu’alors « consommait » du design, se
tourne, pouvoir d’achat en berne, vers des
sociétés telle Ikea, même si elle aime encore
venir en masse au salon. En revanche, comme
à l’habitude, peu de visiteurs français dans les
allées. Toutefois, les grands acheteurs français étaient, eux, au rendez-vous.
moNtReR la fReNch touch
Le marché français de l’éclairage contemporain est actif. Il devient impossible en France,
et c’est nouveau, de concevoir un magasin,
un hôtel, une salle de restaurant, sans faire
appel à un ou à plusieurs luminaires au design contemporain. Autant de signes d’une
certaine bonne santé du marché bien soutenu par les pays émergents et leurs clientèles
fortunées avides, à leur tour, de design et de
marque. Cette tendance conduit les fabricants à investir dans des circuits de vente et
à acquérir une pensée industrielle. Autant de
raisons poussant Roger Nathan à s’exclamer :
« À quand un salon à Paris, pour montrer la
French Touch de l’éclairage ! ». Une question
toujours d’actualité qui taraudait déjà les
fabricants d’éclairage des années 1930.
Propos recueillis par Roland Kuschner, en collaboration
avec Jean-Jacques Delvallée
* En 1965, il y a déjà 50 ans, Roger Nathan a ouvert,
boulevard Saint-Germain à Paris, Electrorama, premier
magasin consacré à l’éclairage intérieur contemporain
et à l’origine de la découverte de nombreux talents
et tendances.
lux 282 47
on aime
EUROLUCE
les led iNsPiReNt le desigN
Ether conçue par Philippe Stark pour FLoS,, déclinée en lampe de table,
suspension, spot encastré ou lampe à poser au sol, est destinée au résidentiel comme au tertiaire, une nouveauté pour ce fabricant. Cette gamme,
personnalisable à volonté, est couronnée d’un disque intégrant des LED, et
qui est proposé en chrome, en cuivre ou en aluminium galvanisé. Le corps
central est disponible en plusieurs finitions, coloris et matériaux. La série
lampes de table comprend un petit modèle équipé d’un variateur et d’une
batterie, rechargeable via une micro USB, d’une autonomie de 6 heures.
(2 700 K, 250 lm totale, CRI 80 - 4,3 W).
lamPadaiRe
lamPadai
P
Padai
Re ou susPeNsioN
Statistocrat, réalisé par l’Atelier Van Lieshout pour
Moooi , est élaboré en trois dimensions à l’aide de
modules disposés autour d’un axe en aluminium. Le
lampadaire d’une hauteur de 2 m, est composé de trois
modules, l’un diffuse la lumière vers le plafond, un autre
sert de lampe de lecture, et un troisième placé plus bas,
est une tablette conçue pour recevoir un ordinateur.
baguettes eN veRR
veRRe
L’applique Pillar Light de davey
Lighting pour salle de bains et
extérieur existent en deux formats,
profil incurvé réalisé à partir de baguettes de verre solide de 8 mm de
diamètre, disponible en laiton antique ou plaqué chrome.
goutte
Lutetia, design Jean Michel Wilmotte pour
arteMide doit sa forme à un double façonnage du
verre, avec une série de coupures avant le soufflage
final qui rendent chaque pièce unique. Il unit qualité
artisanale et LED pour une étude minutieuse de la
qualité de la lumière. Un corps conique en aluminium surmonte la forme du verre et contient le moteur optique. Le verre est nuancé, allant de l’opalin
qui tamise la vision de la source et répand la lumière,
au transparent, pour procurer une lumière douce et
enveloppante dans l’espace. LED : 40 W, dim : Ø 30
cm x Ø base 15 cm x H. 60 cm.
48 lux 282
on aime
de caRRé
et de RectaNgle
Le lustre 4 Grand Carré Eau de lumière créé par Davide Oppizz pour
deSignheure est constitué de
moyens rectangles et de grands
carrés, montés en forme de lustre
avec une alimentation centrale et
réglables en hauteur et largeur. La
version rectangulaire est recommandée pour figurer au dessus
d’une table ; la version Grand
Carré est proposée avec un élément dissocié vers le bas. Hauteur
sous plafond de 4,5 à 6 m, Ø 205
cm x H. 275 cm, Abj/Ls : L. 56 x
l. 24 x H. 66 cm, 4 x 18 W, 3 000 K,
IRC >80. Coloris : textile gris/
orange, fil noir. Finition : marbre
blanc de Carrare ou chêne gris
teinté. Matériaux : tissus, marbre
blanc de Carrare, chêne massif, fil
tissé coloré.
Jeu d’ombRe et de lumièRe
Spokes, du designer Vicente Garcia Jimenez-Cinzia
Cumini pour FoScarini, s’inspire des anciennes
lampes orientales à volières et des rayons d’une roue
de vélo. Résultat : une suspension aux formes rondes et
au volume léger qui contient la lumière, tout en la laissant filtrer dans l’espace. Réalisée en fil de métal, elle
est équipée de LED (LED 35 W, 2 700°K, 2 780 lm) éclairant par le dessous afin d’obtenir des jeux d’ombres
et lumière. Spokes est proposé en deux formes, deux
dimensions (Ø 32,5 x H. 71 cm et Ø 52 x H. 52,5 cm) et
deux coloris (blanc et moutarde), et s’adapte tant aux
espaces domestiques que publics.
eNcastRable ou susPeNdu
Vaeder de ModuLar Lighting, est doté d’un réflecteur dont le design a été remodelé pour optimiser le flux
des LED, offrir un faible taux d’éblouissement (UGR d’à
peine <16) et mieux s’intégrer à sa coque extérieure. Ce
réflecteur est associé à un diffuseur ultrafin, et la coque
est proposée en trois coloris : blanc, noir, « gris âne ». Le
nid d’abeilles est disponible en blanc et en noir. Lignes
de LED Fortimo 3 000 K (4 000 K sur demande), DALI,
variateur poussoir ou 1-10 V). Conforme à la norme
d’éclairage de bureau EN 12464.
PRODUITS TECHNIQUES
dRiveR à faible sciNtillemeNt
led faisceau étRoit
Le nouveau module XTM 9 mm LES de
Xicato vient s’ajouter au 19 mm LES,
pour fournir un faisceau étroit utilisés
dans les commerces, musées et halls.
Flux : de 700 lm à 2 000 lm, jusqu’à
100 lm/W - CRI jusqu’à 98 Ra pour la série Artiste – de 2 700 à 4 000 K - Interface
mécanique compatible Zhaga.
SeouL SeMiconductor lance son driver LED Prime
Acrich3 (220 V AC/DC) conçu pour alimenter un réseau
de LED avec un minimum de scintillement, grâce à ses
4 canaux (variation PWM). Compacité (pas d’alimen-tation séparée, convertisseur intégré), prix, efficacité
énergétique, compatibilité avec les variateurs Triac et
analogiques (0-10 V), caractérisent ce driver destiné à
l’éclairage urbain et intérieur. Acrich3 propose un facteur de
puissance élevé (>0,97), à faible THD (<15 %) et avec un indice
de scintillement inférieur à 0,12. Il peut être interfacé à une grande
variété de réseaux et capteurs sans fil.
lux 282 49
on aime
eN esPace RestReiNt
PRofilé led
couleuRs
à PlusieuRs
lusieu s couleu
s
La nouvelle barrette à LED apparentes
Timi 208 Mix 24 V de KKdc, profilé qui
existe aussi en version Mimi (profilé
fermé) et en version Momo (profilé fermé plus épais), et en version Timi 207
moins puissante, est conçu pour recevoir des LED de deux températures de
couleur différentes, parmi une gamme
de 11 blancs de 2 300 à 9 300 K (température sur mesure possible selon
quantité), avec un IRC de 92 à 98 sur
demande, avec des tris de LED à 2 dans
l’ellipse de Mac Adam. Il est ainsi possible de faire varier les couleurs selon le
cycle circadien – froid le matin jusqu’à
chaud le soir – grâce à un driver à deux
canaux (variation linéaire ou logarithmique). KKDC propose également un
profilé Timi C-RGBW où sont positionnés une LED RGB et une LED blanche,
ainsi qu’un dimmer 1-10 V placé entre
l’alimentation et les LED qui supprime
le scintillement des LED (flickering), en
envoyant 1 200 impulsions par seconde
au lieu de 120 (protocole PWM).
PhotoGlobe 4fA de Scientec-SediS est
composée d’une structure circulaire en
aluminium de 3x3x3 m équipée de 19
capteurs optiques (plage de travail de 0
à 80 000 lux, résolution de 0,01 lux) dont
les mesures sont transférées à l’ordinateur. La structure, animée par un moteur géré par un logiciel, tourne autour
du luminaire, ce qui permet d’effectuer
les mesures dans un volume 19 fois plus
petit que le volume requis pour un goniomètre traditionnel.
substitutioN des lamPes
meRcuRe
Pour l’éclairage urbain, en remplacement des lampes
à vapeur de mercure haute pression, haveLLS
SyLvania propose Relumina qui répond aux dernières exigences de la directive ErP, interdisant
l’usage des lampes à mercure dans les pays de l’Union
Européenne. Relumina offre un rendement lumineux et
un rendement des couleurs supérieurs, ainsi qu’une meilleure cohérence des couleurs (jusqu’à 88 lm/W). Existe
en trois versions : 55 W = 80 W (mercure), 85 W = 125 W
(mercure), 170 W = 250 W (mercure).
50 lux 282
PiloteR eN extéRieuR
seloN la lumiNosité
Le système d’éclairage extérieur
nightDim d’heLvar pour luminaire
LED adapte l’éclairage en fonction
de la luminosité. Composé d’un driver et d’un détecteur de lumière, il
enregistre les données des nuits précédentes afin d’estimer les besoins
en lumière de la nuit suivante. Il
identifie les périodes creuses de la
nuit pour réduire l’intensité de la lumière de 50 %, et ainsi augmenter la
durée de vie des LED. La programmation des scénarios de gradation
de lumière est instinctive, directement relié à un interrupteur réseau,
nightDim envoie des commandes
d’impulsions marche/arrêt au réseau, avec la possibilité de reprendre
la main. Cette solution utilise le
câblage existant du réseau, sans programmation, et est adapté à la rénovation. IP20, supportant les températures extrêmes (-40°C/+50°C),
en 20 W, 30 W et 70 W, il peut être
raccordé à un système de gestion
d’éclairage intelligent.
on aime
GESTION LOCALE
iNtelligeNce RéPaRtie PouR
géReR l’éclaiRage
Pour les immeubles de bureau, les commerces,
haveLLS SyLvania annonce un partenariat avec
la société Organic Response pour proposer un
système de gestion de l’éclairage. Doté de capteurs de mouvements et de lumière ambiante, et
d’algorithmes basés sur l’environnement, Organic
Response s’affranchit du câblage permettant aux
luminaires de communiquer entre eux, sans programmation préalable par rapport au système
DALI. Ce système gère l’éclairage de façon intuitive et peut être piloté via un Smartphone. Équipe
d’ores et déjà les gammes Officelyte, Quadrille,
Unity, Rana et Rubico d’Havells Sylvania, est lauréat du meilleur système en gestion de l’éclairage
aux Lighting Design Awards 2014.
bulle de lumièRe autouR
de l’usageR
SMartnodeS propose des modules intelligents
dotés de capteurs, de moyens de communication
et d’une intelligence décentralisée, destinés à faire
varier la puissance d’éclairage émise par chaque
luminaire en créant une « bulle de lumière » qui
accompagne les usagers (piéton, cycliste, voiture
ou autre) dans leurs déplacements et en gardant
les sources lumineuses au niveau minimum en
absence d’usagers. On minimise ainsi la consommation d’énergie tout en respectant les normes
d’éclairage par type d’usager. Les luminaires équipés de ces modules forment un réseau décentralisé
(communication sans fil IEEE 802.15.4 sécurisée)
et modifiable (paramétrable et logiciel évolutif).
Les modules sont configurés sur site à l’aide d’une
tablette. Télé-monitoring et télé-contrôle sont
également associés à ce système via un point
d’accès IP permettant de se connecter au réseau
des modules pour transmission bidirectionnelle
d’informations. Les modules, SLS-R2-A, à fixer au
candélabre, convient à tout type d’installations de
type LED ou autres à ballast électronique (1-10 V ou
DALI). Si un contrôle à distance est souhaité, outre
le coût des modules, un point d’accès interfacé avec
Internet et un abonnement par point lumineux
sont à budgéter.
lux 282 51
made in France
LeS éMergenceS de technilum
en écLairage urBain
Installée à Béziers, depuis 1971, Technilum est une PME spécialisée dans le mobilier urbain
d’éclairage en aluminium. Employant une cinquantaine de salariés, elle intervient sur des projets
en France et à l’international, avec un leitmotiv constant, l’innovation.
C
’est dans l’un des plus anciens
chais de l’Hérault, le domaine de
Lézigno converti en site de sidérurgie « douce », propice à l’imagination et à
la créativité, que Technilum conçoit et fabrique ses lampadaires. Jouissant depuis
plus de 40 ans d’une expertise dans la mise
en œuvre de l’aluminium (matériau 100 %
recyclable et à l’infini), elle a développé des
concepts innovants de mobiliers privilégiant
l’aluminium extrudé et des assemblages
mécaniques de grande qualité, « vissés,
boulonnés, collés, sans soudure donc, comme
dans l’aéronautique » pour des éclairages
100 % made in France. La société s’est dotée
de lignes d’usinage à grande vitesse afin de
rationnaliser sa production et ses coûts, tout
en développant une R&D performante, avec
un bureau d’études intégré. Dix personnes
sont ainsi dévolues à l’accompagnement
technique et esthétique des projets des prescripteurs et des clients. Si Technilum produit
en France, c’est à la fois afin de maîtriser la
qualité de ses fabrications, mais aussi parce
que la force de l’entreprise tient dans sa capacité à accompagner les projets spécifiques
nécessitant réactivité et adaptabilité de l’outil de production.
© Jean Paul Planchon
RaffiNemeNt des foRmes et des
matièRes
Atelier d’assemblage des mâts au sein de l’usine du domaine de Lézigno.
52 lux 282
Technilum est apte à répondre aux demandes les plus originales en terme de
design ou de technologies, en portant
toujours une grande attention au cadre et
aux ambiances où ses lampadaires sont
implantés. « Notre offre contribue à la création de patrimoine urbain ou architectural ;
© PL / Technilum
made in France
Luminaire Ceramic conçu avec Marc Aurel.
elle valorise un site », explique Benoît Saes,
directeur commercial. Ainsi, l’entreprise
est spécialiste des émergences en matière
d’urbanisme lumière. Entendez par là toute
émergence verticale qu’il s’agisse de borne,
colonne lumineuse, lampadaire décoratif
ou fonctionnel, mais aussi support pour
l’éclairage scénique et dimensionnel. Audelà de l’aluminium, Technilum reste ouverte à la pertinence d’autres matériaux.
Jouissant Depuis plus De
40 ans D’une expertise
Dans la mise en œuvre
De l’aluminium
Ainsi avec le designer Marc Aurel et le
maître d’art céramiste Gérard Borde, a été
créée la gamme de lampadaires Ceramic®.
La céramique technique – un matériau
utilisé autant en joaillerie que dans l’électronique, l’aérospatiale, l’automobile, pour
sa résistance mécanique, sa résistance aux
agressions extérieurs et sa faible densité –
permet de confectionner des habillages
et décors venant recouvrir, tels des abatjour interchangeable (Jules ou Juliette), la
lumière émise par un luminaire à LED. Bien
que parfaitement innovante tant en termes
technique qu’esthétique, cette gamme qui
commence à être commercialisée, est très
concurrentielle pour répondre aux nouveaux enjeux de l’éclairage urbain.
Technilum a lancé un ambitieux projet
d’extension sur son site, « pour structurer
nos projets de développement à l’export,
être moins tributaire de la commande publique, mais aussi augmenter sensiblement
nos volumes et améliorer les coûts de production », explique Agnès Jullian qui vise
une CA de 25 M€ sous quelques années.
En mettant le cap vers l’export, avec une
filiale au Canada et une aux États-Unis,
au-delà d’un réseau d’agents en Europe
et au Moyen Orient, la société entend valoriser sur ces marchés la French Touch
déjà plébiscitée. « En visant un objectif
de 35 % à l’export, nous ambitionnons des
références plus nombreuses encore à l’international. La raison à cela est qu’il n’y a
pas véritablement d’équivalence en matière
de créativité et de qualité. Et comme dans
ce secteur d’activités, les références en appellent d’autres, on se laisse porter par cette
popularité. » Technilum est reconnue sur
son marché national comme partenaire
incontournable des solutions aluminium,
qu’il s’agisse de l’éclairage d’une ZAC avec
un produit catalogue ou d’un éclairage de
prestige avec un produit sur mesure. RK
smaRt iN site
exPeRtise eN eNJeux uRbaiNs
Parallèlement, et au-delà de l’innovation
formelle, Technilum mène aussi des réflexions sur la ville nocturne. Le but est de
dépasser le simple fait d’éclairer, parfois
contesté ou financièrement malmené, pour
proposer d’autres usages plus novateurs.
Initiés avec le concept « Ma Ville et Moi »
– QR-Code donnant accès à une plateforme
de communication sur le projet concerné –,
Smart in Site prend désormais une autre
envergure. Ainsi, les « émergences » n’ont
plus seulement vocation à éclairer mais
sont le maillage essentiel des smart cities
qui, très vite, modifieront notre façon de
pratiquer les villes. Ce concept et ses services associés font à ce jour l’objet de sites
pilotes et de la création d’une ligne dédiée
en collaboration avec Roger Narboni.
technilum est dirigée par Agnès
Jullian, également très impliquée dans
la vie socio-professionnelle, et engagée politiquement au titre de la société civile. Experte en matière d’enjeux
urbains et entretenant des échanges
intellectuels et créatifs avec les maîtrises d’œuvre et d’ouvrage, Technilum
a créé l’association culturelle Lézigno,
dont la programmation répond aux interrogations sur le devenir de la ville, à
travers la lumière et ses interférences
sur l’architecture, l’art, le design et le
paysage. Laboratoire de recherche, lieu
d’accueil, d’échanges, de dialogue et
d’exposition, il accueille des artistes en
résidence et propose un cycle annuel
de conférences et de rencontres, les
« Heureuses Coïncidences », destiné
à un public professionnel.
exteNsioN et exPoRt
Pour l’heure, afin d’assouvir son développement et augmenter sa productivité,
www.lezigno.org
lux 282 53
www.batimat.com
www.ideobain.com
www.interclimaelec.com
Showroom
KKdc à PariS
© Jo Pauwels
KKdc
20-22 Passage Dauphine
75006 Paris
t. +33 (0)1 40 67 17 44
[email protected]
www.kkdc.fr
F
abricant de LED australien, présent en
Asie et en Europe, KKDC propose des solutions haut de gamme, avec pas moins
de 11 couleurs de blanc (IRC de 90, tri des LED
de 2 sur une échelle de 5) destinées à l’éclairage architectural, et issues de ses usines coréennes. Présent en France depuis cinq ans,
tant au service des monuments historiques
et des bâtiments contemporains que des espaces paysagers et urbains, KKDC propose
aussi une « fabrication maison » de chaque
linéaire, afin de répondre à toute problématique d’éclairage. En septembre dernier, avec
l’agenceur belge haute de gamme Obumex, il
a ouvert un showroom de 150 mètres carrés,
passage Dauphine dans le 6e arrondissement,
destiné à sensibiliser les architectes et les
éclairaigistes aux LED avec la mise en situation de ses luminaires (profilés, réglettes ou
solution d’éclairage indirect). Ce showroom
dispose également d’une galerie qui accueille
des expositions autour de la lumière et du design. Ainsi ont été invités le fabricant de luminaires parisiens Ozone, suivi par le fabricant
de tissus Jim Thompson, et, en juin prochain,
Triode Design y présentera les rééditions du
mobilier Finn-Juhl ainsi que des luminaires
de Rich Brilliant Willing. À terme, ce lieu devrait proposer des installations autour de la
lumière. RK
lux 282 55
ViSion Smart lighting
© Concepto / Roger Narboni
LUMIèRE
ET BIEN-êTRE
au buReau
Collège Thomas Mann, Paris
56 lux 282
artiste plasticien et électronicien de
formation, Roger Narboni se consacre, depuis
près de 30 ans au sein de son agence concepto,
à la lumière urbaine et architecturale. fort
de cette expertise, il considère, à présent,
que tout est à réinventer, y compris au niveau
de l’éclairage des bureaux. bien-être oblige.
«
Il était une fois, dans un futur proche… » C’était juste un peu
avant la nuit, la pluie tombait à verse. Il décida donc de rester
plus tard au bureau. Il avait encore beaucoup de chose à faire et
appréciait ce moment calme quand tous ses autres collègues avaient
disparu. Depuis son enfance, il préférait ce crépuscule et l’obscurité.
À l’inverse, il n’appréciait pas l’intense ambiance des immeubles de
bureaux maintenant inondés de lumière naturelle pour des raisons
d’économies d’énergie.
Sereinement, il commence à contrôler son espace de travail et sa
propre atmosphère. Il illumine lentement le grand mur latéral, cherchant le bon niveau de luminance et une température de couleur
agréable. Ces nouvelles surfaces organiques émettrices de lumière
étaient si utiles. Plus de luminaires au plafond, plus de lampes disgracieuses sur le bureau ! Plus d’éblouissement ! Uniquement le
volume, rien d’autre.
Il équilibre l’effet lumineux du mur latéral avec la paroi arrière, mais
avec un niveau si faible qu’elle semble luire dans l’obscurité, derrière
lui. Par ailleurs, pour admirer la nuit urbaine au travers de la baie
vitrée qui lui fait face, il lui faut juste arrêter le programme vidéo
que sa société projette automatiquement sur le verre transparent.
Enfin, avec les trois grands écrans d’ordinateur posés sur son bureau,
sa composition lumineuse est parfaite. Il l’enregistre ! Il jette un
coup d’œil sur son niveau de consommation électrique. Tout va bien,
son crédit mensuel n’est pas encore atteint. Il peut donc commencer
à se concentrer sur son travail.
Mais, peut-être que la pièce est un trop austère pour permettre
une grande concentration ? Il se saisit donc des deux derniers luminaires « lucioles » qu’il vient d’acheter et les programme. Tous
les citadins possèdent maintenant ces petits appareils d’éclairage
mobiles. Mais peu avaient choisi des violettes comme lui. Les
deux lucioles se positionnèrent immédiatement au-dessus de ses
épaules et commencèrent à briller intensément, projetant des rais
de lumière violette dynamiques sur le dernier mur resté sombre.
Ces dispositifs autonomes ne risquent pas de lui faire dépasser
son niveau de consommation d’énergie.
ViSion Smart lighting
PSA Design Center, Vélizy
Quelle quiétude ! Les nouvelles technologies d’éclairage ont apporté
un tel confort et une telle liberté aux usagers de bureaux que plus
personne n’imagine, à présent, ramener du travail à son domicile.
JoueR avec les ambiaNces lumiNeuses
PSA Design Center, Vélizy
Enfin, elle doit encourager les occupants à diversifier et à varier leurs
ambiances lumineuses (en terme d’intensité, de couleur, de position
des sources dans l’espace) tout au long de la journée pour augmenter
les contrastes et « le plaisir d’être au bureau ».
Propos recueillis par Jacques Darmon
En fait, notre acteur projeté dans un futur proche, a appris à jouer
avec le système de pilotage des ambiances lumineuses mis à sa disposition. Ce pour trois raisons principales. Tout d’abord, il lui permet
de colorer et maîtriser les apports de lumière naturelle (partiellement, ponctuellement, temporairement), afin de modifier sa vision
de l’extérieur et sa perception de son espace de travail. Ensuite, il lui
devient possible de créer ses parois lumineuses grâce aux évolutions
technologiques (nouveaux matériaux de l’architecture, Oled…) pour
sculpter et transformer l’espace éclairé artificiellement (avec son
lot d’appareils d’éclairage) en un espace lumineux ou luminescent,
diffus ou orienté. Enfin, il peut faire entrer, dans l’espace de travail,
de la lumière artificielle colorée (y compris saturée) en complément
des éclairages fonctionnels blancs.
Cette solution lui laisse la possibilité de choisir ses couleurs lumineuses et leurs dispositions dans l’espace. Elle peut également lui permettre de transformer temporairement le décor coloré existant (murs
et meubles) grâce à la synthèse additive et soustractive des couleurs.
le PlaisiR d’êtRe au buReau
Dorénavant, il ne faut plus considérer de manière uniforme et régulière l’éclairage de l’espace de travail. Il convient de proposer des
systèmes d’éclairage pilotables et modulables permettant à chacun
de composer et de constituer son propre univers lumineux associé
à un accompagnement pédagogique portant sur les possibilités de
création d’ambiances lumineuses.
Cette tendance au bien-être oblige aussi à imaginer des espaces
communs, lumineux et reposants, permettant de se « ressourcer »
durant une pause, en application des recherches menées sur les biorythmes et les neurorécepteurs, notamment en période hivernale.
Elle conduit, par ailleurs, à penser les écrans plats (vidéo et informatique) comme sources de lumière mouvantes lorsqu’ils sont inactifs.
lux 282 57
ViSion Smart lighting
L’environneMent
d’un LuMinaire connecté
un BeL
avenir
Selon une récente étude de
Northeast Group, les luminaires
LED s’arrogeront 84 % du marché total de l’éclairage public
d’ici 2025.
À cette date, la société
d’études estime à 352 millions le parc de lampadaires,
contre 304 aujourd’hui. Elle
estime aussi à 53,7 milliards
de dollars les investissements en faveur de l’éclairage
public à LED d’ici les 10 ans à
venir. Enfin, Northeast Group
affirme que les luminaires à
LED connectés représenteront
37 % du marché global de l’éclairage public, toujours d’ici 2025.
À ce titre, ils participeront à des
programmes plus larges de villes
intelligentes.
Logiciel
Logiciel embarqué
embarqué
Autres
GTB
Présence
Smartphones
Luminosité
Interrupteurs
Capteurs
Capteurs externes
externes
Terminaux
Terminaux
LumInAIRE
Communication
Communication
Capteurs
Capteurs internes
internes
Flux
Couleur
Température
Intrusion
Luminaires
Luminiares voisins
voisins
CPL
Présence
Radio
Luminosité
Ethernet
CO2
Paire torsadée
Incendie
Lifi
Le luminaire connecté, intégré a un réseau de communication, dialogue avec les luminaires voisins, le bâtiment ou l’utilisateur à l’aide de techniques types CPL, radio, Ethernet, paire torsadée…
Outre les données directement liées à l’utilisation du luminaire, celles qu’il transmet ou reçoit
concernent par exemple la présence de personnes dans la zone qu’il éclaire, ou le niveau de
lumière du jour disponible. Ces données sont issues de capteurs, embarqués ou déportés et
connectés au luminaire. Sa position, généralement située au plafond d’un local, le prédispose
à accueillir d’autres capteurs comme des sondes de températures, des capteurs de fumée ou
autres détecteurs d’intrusion par exemple. Il leur permet ainsi d’utiliser le réseau d’éclairage
pour transmettre des signaux d’alerte.
arteMiSe Se PréPare au recycLage deS Led
« La rationalisation des sources lumineuses
et leurs réemplois à court et moyen terme
permettent de faire vivre le concept de développement durable. » C’est dans cet esprit
que l’électricien Jean-Marie Bailly1 a créé,
en 2011, la société Artemise qu’il préside
toujours aujourd’hui.
Retenue par l’éco-organisme Recylum en
qualité de centre de traitement (son principal client pour la France), l’entreprise s’est
installée, depuis mai 2014, dans « une usine
modèle conçue à la fois propre, sécurisée et
compétitive », souligne le dirigeant aubois
qui a investi 2 millions d’euros sur ce site
58 lux 282
classé ICPE (Installation classée pour la protection de l’environnement). Actuellement, y
sont traités 60 % de sources fluorescentes de
tous types et dimensions et 40 % de lampes
à décharge. Au total, 1 620 tonnes ont été
recyclées en 2014.
« À présent, nous travaillons à optimiser
notre production pour nous développer dans
des filières de type démantèlement des DEEE2
ou dans la collecte de multi-déchets 3 via
un conteneur que nous avons conçu », explique Laure Clerget, directrice de la S.A.S.,
également soucieuse d’élargir son champ
d’activité au-delà de l’Hexagone. Enfin,
Artemise s’est rapprochée du laboratoire
de Nanotechnologie et d’Instrumentation
Optique (LNIO) de l’Université de Technologie
de Troyes. Avec trois enseignants-chercheurs, Gilles Lerondel, Christophe Couteau
et Youcef Bouzidi, est mis au point un système optique de tri et est envisagé le développement d’un programme de R&D pour le
traitement des lampes et luminaires à LED.
À suivre donc…
1. Il préside Aubélec et est l’ex-fondateur de TCMS,
société cédée à l’entreprise Rémondis, appartenant
à la famille allemande Rethmann, en 2007.
2. DEEE : Déchets d’équipements électriques
et électroniques.
3. Lampes usagées, piles et cartouches.
ViSion Smart lighting
PariS verS La viLLe connectée
Le service Éclairage public de Paris et EVESA,
groupement auquel la ville a confié l’exploitation de ses installations EP/signalisation lumineuse, ont décidé de remplacer
environ 20 000 BCEP Pulsadis (boîtiers de
télécommande de l’éclairage public) par
des systèmes radiofréquence intégrant
la technologie de l’américain SSN (Silver
Spring Networks).
Développée en France par Lumnex et commercialisée par Connection Protection, cette
solution sera concrétisée, dès septembre, par
une première phase d’installation portant
sur environ 2 000 Lumnex Light Control.
Ouverte, basée sur l’utilisation d’interfaces
communicantes (standard ISO), elle permet
de gérer tous types de lampes à décharge
(sodium et iodures métalliques) de sources
LED et d’autres technologies d’éclairage à
faible consommation.
Concrètement, ont été développés des ballasts électroniques installés dans chaque
lampadaire. Contrôlés à distance par un
logiciel de gestion, ils adaptent en temps
réel l’intensité lumineuse du lampadaire
en fonction du trafic mesuré sur la voirie.
« Cette solution permet de générer jusqu’à
50 % d’économie sur la facture d’électricité d’une municipalité », estime François
Lhéraud, DG de Connection Protection. Par
ailleurs, elle permet d’économiser les coûts
de maintenance puisqu’elle limite les interventions juste nécessaires grâce à la remontée d’informations en temps réel.
Lumnex, start up implantée à Poitiers, a
été créée en 2011 à Chasseneuil-du-Poitou
par Brahim Zaïm, docteur en électronique
de l’Université de Poitiers, et par Christian
Holweck, tous deux anciens cadres dirigeants de Schlumberger.
L’entreprise conçoit, fabrique et commercialise des solutions de gestion de l’éclairage
public. En avril 2015, la société Connection
Protection, filiale du groupe Sicame, a conclu
un accord de partenariat avec la société
Lumnex pour le développement commercial, en France, de son système de gestion
de l’éclairage extérieur Lumen Light Control.
Rappelons que cette entreprise développe
des produits de raccordement pour l’éclairage extérieur conformes à la NF C 17-200.
lux 282 59
le Secteur
BuSineSS neWS
legRaNd ReJoiNt
l’associatioN KNx
fRaNce
Dans le but de poursuivre sa stratégie tournée vers le développement des architectures intelligentes et communicantes du
bâtiment, notamment par la promotion de
solutions actives de gestion et de supervision propices à la maîtrise et aux économies
d’énergie, Legrand rejoint l’association KNX
France pour s’inscrire dans cette démarche
de communication, d’échanges et de formations des différents acteurs du bâtiments et
des professions concernées, afin d’enrichir
et d’optimiser les solutions de contrôle du
bâtiment. Innoval, opérateur de formation
du groupe Legrand, est d’ailleurs devenu
depuis janvier 2015, centre de formation
certifié KNX.
www.legrand.fr / www.knx.fr
il Nous a quittés
JoeL SPira
Inventeur du premier
système de variation lumineuse
Il y a plus de 50 ans, en 1959, Joel Spira, jeune
physicien installé à New York, a parié sur
l’intérêt de maîtriser l’intensité lumineuse
pour réduire la consommation d’énergie de
l’éclairage, et pour son influence sur les comportements. Il a ainsi conçu un variateur à
semi-conducteur utilisant un thyristor, pour
remplacer les rhéostats, encombrants, énergivores, principalement utilisés dans les
théâtres. En 1961, Joel et Ruth Spira ont créé
Lutron Electronics. Aujourd’hui, la société,
devenue l’un des leaders de l’industrie de
la diffusion et de la régulation de l’éclairage
centralisé propose plus de 17 000 produits
et détient plus de 2 700 brevets à travers le
monde. Joel Spira est décédé mi-avril 2015.
60 lux 282
obligatoiRe : maNuel
de PRéveNtioN du
Risque électRique
sPécial ouvRages de
distRibutioN et
iNstallatioNs
extéRieuRes
Conformément à la publication UTE C 18510-1, relative aux opérations sur les ouvrages de tension BT/HTA dont l’application
définitive est fixée au 1er avril 2015, l’employeur se doit de fournir à toute personne
habilitée un manuel de prescription, relatif
aux risques électriques et aux mesures de
prévention, conforme aux nouveaux référentiels. Validé par ce dernier et complété des
instructions propres à l’entreprise, il doit être
signé des deux parties. Pour les installations
(éclairages publics), la norme NF C 18-510,
devient le seul référentiel réglementaire à
compter du 1er juillet 2015. Ce carnet de prescription s’adresse à toutes les personnes habilitées pour effectuer des opérations d’ordre
électrique sur les ouvrages publics des domaines de tension BT/HTA ainsi que sur les
installations électriques extérieures (éclairage public BT, production photovoltaïque…).
MELEC-3, 134 pages, 110 x 190 mm, 16 euros
Disponible sur www.comstedition.com
NomiNatioN
Jean-MicheL Lagarde
Directeur général de Meljac
Le fabricant français d’interrupteurs haut
de gamme a créé ce nouveau poste pour répondre à l’essor de l’entreprise. Ce diplômé
de l’Institut Supérieur de Gestion à Paris, un
habitué de l’industrie du luxe (Parfums Nina
Ricci, Paco Rabanne, Barbara Bui), va ainsi
travailler en étroite collaboration avec André
Bousquet, son président fondateur.
osRam RécomPeNsé
PouR sa famille osloN
blacK flat
La revue américaine Automotive News remet
chaque année depuis 20 ans les PACE Awards
qui distinguent des innovations dans le domaine de l’automobile. Pour la troisième fois
Osram remporte ce prix : Color-on-Demand
conversion LED en 2006 et les ampoules de la
gamme Ostar en 2011 dont le produit primé
aujourd’hui est une évolution. Ces LED pour
phares, ont une luminosité trois fois plus élevée que la version existante : une seule LED
suffit pour un feu de croisement complet alors
qu’avant plusieurs puces LED étaient nécessaires en fonction de la conception et du type
de LED utilisées. Comment ? En associant les
technologies de puce UX:3, de conversion céramique et celle basée sur le courant élevé
utilisée dans les applications de projection.
Bientôt, les phares prendront encore moins
de place ! Une innovation dont le prototype
fut dévoilé seulement en octobre 2014.
www.osram-os.com
le succès de la led
à hoNg KoNg
« Nous avons constaté sur le salon une dynamique de négociations et de networking ainsi
qu’un intérêt particulier des acheteurs pour
les produits d’éclairage écologiques, comme
les solutions d’éclairage LED et intelligentes »,
commente Benjamin Chau, Directeur général adjoint du HKTDC. Une septième édition
du salon de l’éclairage de Hong Kong en effet
marqué par une demande forte dans ces secteurs. Pourquoi ? Parce que les trois principaux marchés d’exportation, les États-Unis,
l’Union européenne et la Chine continentale,
ont interdit ou envisagent d’interdire les ampoules à incandescence.
www.hktdc.com
P R É S E N T E
LE RENDEZ-VOUS
RETAIL ULTIME
Les salons E-Commerce Paris
et Digital(in)Store rassemblent
35 000 acteurs du e-commerce
et du commerce physique autour
des enjeux de demain !
21 23 sept. 2015
PARIS EXPO PORTE DE VERSAILLES
Pavillon 1
2 salons, 1 seul lieu
NEW
• 600 sociétés participantes
• Plus de 250 Ateliers Solutions
• Plus de 30 Masterclass
• 2 Villages start-up
• 10 Awards de référence dont 1 spécial
start-up «Rookie of the Year»
Inside Paris Retail Week
• 4 plénières exclusives
• Les académies Facebook, Twitter, Google
• La cérémonie de remise des Awards,
le 21 septembre à 18h
• Un Espace Carrière
Hors Les Murs
• 2 store tours
Informations non contractuelles, susceptibles de modifications
• Une soirée de networking
• Des événements partenaires
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#ParisRetailWeek
#ECP15
#DIS15
flix
agenda
post it
10 juin – 13h30 À 17h
aPRès-midi techNique afe bRetagNe
VANNES – MORBIHAN ÉNERGIES
Les thèmes de cette rencontre porteront sur :
« Normalisation de l’éclairage public, Norme NF 13 201 »
et « Raccordement et protection des luminaires LED ».
infos : 02 96 01 20 20
11 juin de 8h30 À 18h30
sémiNaiRe lightiNg ssl – osRam,
gaggioNe et Piseo
PARIS 9E
Consacré à l’éclairage à LED, les experts présenterons
les nouveautés et des ateliers techniques permettra
d’aborder des thèmes divers et variés.
inscriptions et renseignements auprès d’Olivia
Jablonski au 01 56 63 08 31 et [email protected]
23 au 27 Septembre
assemblée géNéRale luci
HELSINKI, FINLANDE
Quatre journées de conférences et visites dans la
capitale finlandaise pour traiter de tous les enjeux
de l’éclairage extérieur.
www.luciassociation.org
25 juin – 12h À 16h
clusteR lumièRe – thiNK taNK
« Pilotage »
GRANDS ATELIERS – VILLEFONTAINE, ISèRE
Soirée réservée aux adhérents et aux professionnels
intéressés autour de la problématique du pilotage
et de l’éclairage intelligent dans le bâtiment.
www.clusterlumiere.com
salons
2015
2 au 8 Septembre
maisoN & obJet PRoJets
PARC DES EXPOSITIONS PARIS NORD VILLEPINTE - HALL 8
Tous les métiers et ressources nécessaires pour
personnaliser avec luxe un projet architectural.
www.maison-objet.com/fr/paris
21 au 23 Septembre
PaRis Retail WeeK
PARIS – PORTE DE VERSAILLES
En co-localisation : E-Commerce Paris, le nouvel
événement dédié au cross-canal en Europe, et dédié à
la digitalisation du magasin et du commerce connecté :
le salon Digital (in) Store by Equipmag.
www.equipmag.com www.digital-in-store.com
27 au 30 octobre
hoNg KoNg iNteRNatioNal
lightiNg faiR
foRum led
Le rendez-vous d’automne pour les marchés asiatiques
avec plus de 180 000 visiteurs attendus.
LyON – CENTRE DE CONGRèS
Technologies et produits liés à la détection de présence,
de mouvements et de luminosité.
www.forumled.com
www.hktdc.com
7 et 8 décembre
HONG KONG CONVENTION AND EXHIBITION CENTRE
2 au 6 noVembre 2015
moNdial du bÂtimeNt
batimat + iNteRclimaelec + idéobaiN
PARC DES EXPOSITIONS DE PARIS NORD VILLEPINTE
Nouvelle envergure internationale pour ces 3 salons
dorénavant réunis sous un seul et même nom. Plus de
2 600 exposants attendus pour 350 000 visiteurs.
light festival exPo
LyON – CITÉ-CENTRE DES CONGRèS
Ce salon de l’éclairage festif et événementiel se tiendra
pendant la Fête des Lumières de Lyon. Exposition,
conférences et rencontres B2B.
www.lightfestivalexpo.com
www.batimat.com
2016
19 et 20 noVembre
13 au 18 marS
aRchitect@WoRK
light + buildiNg
17 au 19 noVembre
FRANCFORT-SUR-LE-MAIN – ALLEMAGNE
Lors de ce salon phare mondial, quelques 2 300
entreprises présentent leurs nouveautés pour la
lumière, l’électrotechnique et la domotique ainsi que
les logiciels destinés au bâtiment.
www.light-building.com
saloN des maiRes
13 au 16 aVril
PARIS – PARIS EVENT CENTER
Salon exclusivement dédié aux prescripteurs de la
construction, architectes et architectes d’intérieur.
www.architectatwork.fr
PARIS – PORTE DE VERSAILLES
hoNg KoNg electRoNics faiR
Rendez-vous des acteurs de la commande publique,
organisé par le groupe Moniteur.
HONG KONG CONVENTION AND EXHIBITION CENTRE
Le grand rendez-vous de l’électronique en Asie
présente toutes les produits et services du secteur.
www.hktdc.com
www.salondesmaires.com
23 au 26 noVembre
the big 5
DUBAÏ – WORLD TRADE CENTRE
27 et 28 juin
JouRNées NatioNales de la lumièRe
www.thebig5.ae
LyON – CITÉ INTERNATIONALE DES CONGRèS
Les JNL organisées par l’AFE se tiendront cette année
en juin et non plus en septembre. Le thème de cette
édition sera « L’éclairage du futur ».
www.afe-eclairage.fr
24 et 25 noVembre
16 au 20 noVembre
Le grand rendez-vous international de la construction
et du BTP ouvre à nouveau ses portes pour de
nouveaux partenariats entre les acteurs du secteur.
Plus de 80 000 visiteurs du monde entier attendus.
saloN iNteRNatioNal des
techNiques du sPectacle
PARIS – PORTE DE LA CHAPELLE, DOCK PULLMAN
Pour cette 18e édition, le Dock Haussmann est
désormais consacré à la lumière. Les visiteurs, désireux
de voir et tester le matériel en situation optimale, se
retrouvent dans des « boîtes noires ».
www.jtse.fr
1er au 4 décembre
Paysalia
equiP’hotel
PARIS – PORTE DE VERSAILLES
Le salon biennal, rendez-vous incontournable des
acteurs du CHR.
www.equiphotel.com
Formation
foRmatioNs cfPe 2015
www.paysalia.com
Nouveautés pour 2015 : une formation sur la mise en
place et la maintenance de protocoles DALI pour la
gestion de l’éclairage.
pour tout renseignement : Valérie michalon-Jauson
au 01 45 05 72 22 ou par mail [email protected]
2 au 4 décembre
16 et 17 juin 2015
LyON – EUREXPO
14 000 visiteurs attendus au prochain rendez-vous des
professionnels du paysage.
samRtgRid + smaRtcity
simi – saloN de l’immobilieR
d’eNtRePRise
PARIS – PORTE DE VERSAILLES
En parallèle du salon IBS, rendez-vous des technologies
intelligentes pour rendre la ville et les territoires plus
attractifs et durables.
Conférences et Prix de l’aménagement urbain,
Prix junior de l’Immobilier et les Grands Prix SIMI
viendront ponctuer cet événement.
www.smartgrid-smartcity.com
www.simi.salons.groupemoniteur.fr
7 et 8 octobre
7 et 8 décembre
PARIS PORTE MAILLOT – PALAIS DES CONGRèS
PhotométRie, coloRimétRie,
RadiométRie de souRces
SCIENTEC – 17 AVENUE DES ANDES - BâTIMENT LE CèDRE
LES ULIS (91)
1 300 euros HT/personne.
inscriptions : [email protected]
www.scientec.fr
lux 282 63
réFérenceS
ConCepteurs Lumière / ArChiteCtes
Benedetta Tagliabue architecte
www.mirallestagliabue.com
LUMINOcité
www.luminocite.fr/
Agence DeshoulièresJeanneau
www.dj-architectes.com
Studio Roosegaarde
www.studioroosegaarde.net
AssoCiAtions
Votre spécialiste en gestion d’éclairage
De la source lumineuse… au système complet.
Avec notre large gamme de produits communicants DALI, incluant
drivers LED, capteurs et interfaces utilisateurs, vous pouvez concevoir
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des économies d’énergie.
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Ademe
www.ademe.fr
Artemise
www.artemise-recyclage.com
Association Française de
l’Éclairage
www.afe-eclairage.com.fr
Récylum
www.recylum.com
FAbriCAnts / instALLAteurs / ÉvÉnementieL
Artemide
www.artemide.com
Led Linear
www.led-linear.com
Aura Light
www.auralight.fr
Lumnex
www.lumnex.com
Batimat
www.batimat.com
Minolta
www.konicaminolta.com
Beka
www.smartnodes.be
Modular Lighting
www.supermodular.com
BH Technologies
www.bh-technologies.com
Moooi
www.moooi.com
Bullier
www.bullier.bz
Osram
www.osram.fr
Citel
www.citel.fr
Philips Lighting
www.lighting.philips.fr
Citeos
www.citeos.fr
Rohl
www.rohl.com
Connection Protection
www.connection-protection.fr
Salvi
www.salvi.es/fr/
Davey Lighting
www.davey-lighting.fr
Schneider Electric
www.schneider-electric.com/fr
Designheure
www.designheure.com
Scientec
www.scientec.fr
Dial
www.dial.de/DIAL/fr
Selux
www.selux.com
Disano
www.disano.it
Seoul Semiconductor
www.seoulsemicon.com
Etap
www.etaplighting.com
SG
www.sg-as.no/fr/
Feerick
www.feerick.fr
Simes
www.simes.com/fr/
Flos
www.flos.com
Sogexi
www.sogexi.fr
Forum LED
www.forumled.com
Stanley
www.stanley.co.jp
Foscarini
www.foscarini.com/fr/
Technilum
www.technilum.com
Havells Sylvania
www.havells-sylvania.com
Thorn
www.thornlighting.fr
Helvar
www.helvar.com
Trioptics
www.trioptics.fr
iGuzzini
www.iguzzini.fr
Trilux
www.trilux.com/fr/
KKDC
www.kkdc.fr
WE-EF
www.weef.de
Lamp
www.lamp.es
Xicato
http://fr.xicato.com/
Lumnex
64 - lux 282
www.lumnex.com
Zumtobel
www.zumtobel.com/fr
Solutions Lumière pour la ville
Smart Cities
Connecter
la lumière
et la ville
www.philips.fr/eclairage

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