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VUE LA RE LAIRAGE C ’É L DE N°282 DOSSIER PRÉPARER LES RÉSEAUX PUBLICS AU SMART LIGHTING RENCONTRE ROBERTO BOTTI, PDG DE SIMES 24 LIVRÉ LE VOLCAN SCÈNE NATIONALE AU HAVRE LUMIÈRES DE VILLE LA DIAGONAL DE BARCELONE 48 16 30 À LA LOUPE ROGER NATHAN : RETOUR D’EUROLUCE MADE IN FRANCE LES ÉMERGENCES DE TECHNILUM 52 LATERALO RING LED UNE LUMIÈRE CONCENTRÉE Design: Hartmut S. Engel www.trilux.com/lateralo-led La revue de L’écLairage fondée en 1928 par Joseph Wetzel 2015 Juin lux société d’édition et de formation 17, rue de l’amiral-hamelin 75783 paris 16 Directeur de la publication alain azaïs [email protected] — Édition LUX Marie-Pierre alexandre [email protected] — Rédaction vertBatim Bp 50033 78590 noisy-le-roi cedex — Directeur éditorial Jacques darmon [email protected] — Secrétaire de rédaction Lucie cluzan [email protected] — ont collaboré à ce numéro lucie cluzan et roland Kuschner. — remerciements à xavier albouy, philippe Badaroux, antonin Brillard, rémy de framond, christian mousnier, roger nathan, roger narboni, alain van der ham et Georges zissis. — Publicité et Abonnements Société LuX 17, rue de l’amiral-hamelin 75783, paris cedex 16 tél : 33(0) 1 45 05 72 22 [email protected] — Gestion et administration des ventes et paiements Publicité/Abonnements B.e.c. 83/87, rue de paris 92100 Boulogne-Billancourt mathieu charron [email protected] tél. : 33(0)1 41 90 65 90 — Maquette & exécution e-look – emmanuel regard [email protected] — Impression imprimerie de champagne langres (52) — En couverture : Kilden Concert Hall, Norvège, ALA Architects © Simes Ce numéro comporte un encart abonnement inséré en page 1. 150 exemplaires de cette édition comporte un cavalier Trilux. Dépôt légal : à parution. Il est interdit de reproduire tout ou partie du présent magazine sans l’accord de l’éditeur. Imprimé en France. ISSN : 00247669 en voiture ! « Comparativement aux automobiles sophistiquées et haut de gamme que l’on ferait circuler sur des routes défoncées, avec un carburant de plus en plus médiocre, on installe des appareils LED de haute technologie sur des réseaux fortement dégradés et alimentés par un courant électrique de plus en plus pollué. » C’est un véritable dos d’âne que franchit Alain van der Ham, expert AFE (voir dossier Préparer la qualité des réseaux au Smart Lighting, p. 33) en soulignant que les communes et gestionnaires de réseaux sont aujourd’hui confrontés à des parcs d’éclairage urbain de plus en plus énergivores et vétustes. Pour poursuivre la référence « automobilisque », Carlos Ghosn, PDG du groupe Renault, anticipait récemment que les jeunes générations choisiront des voitures connectées. N’en sera-t-il pas de même vis-à-vis des bâtiments ? « Si le parallèle entre l’univers de l’automobile et celui du bâtiment a souvent été avancé, avec l’émergence du numérique, les deux mondes ont tendance à se rapprocher », poursuit Emmanuel François, président de la SBA (Smart Building Alliance). Pour preuve, Tesla Motors, constructeur américain de voitures électriques fondé par Elon Musk, vient de dévoiler la Tesla Powerwall, prototype de batterie dédiée à l’habitat. Selon lui, elle devrait changer la totalité de l’infrastructure énergétique dans le monde. Et la lumière dans ce contexte ? À l’heure où le secteur de la construction et celui de l’urbain adoptent la technologie LED, de nouvelles opportunités s’offrent à la filière éclairage. Pour elle, la rupture technologique provoquée par la LED remet tout en cause, crée de nouvelles solutions de pilotage, de conception de matériels d’éclairage et aussi de mise en œuvre. L’aventure continue... Pour autant, pour que l’ensemble circule efficacement, encore faut-il disposer de réseau et d’une énergie de qualité... à l’intérieur comme en extérieur. Jacques Darmon Directeur éditorial Sommaire 282 06 13 14 FlaSh deSign culture actualités les cRéatioNs d’aRtuRo eRbsmaN exPositioNs fRèRes lumièRe et l’odyssée de la lumièRe 16 18 21 rencontre perSpectiVeS liVré 1 RobeRto botti, Pdg de simes geoRges Zissis suR le « PRemium light amsteRdam sous des eaux de lumièRe 22 24 28 liVré 2 liVré 3 lumièreS de Ville l’oRéal academy de baRceloNe le volcaN scèNe NatioNale au havRe la diagoNal à baRceloNe 33 44 doSSier éclairage public FocuS l’île de seiN Passe à la télégestioN PRéPaReR les Réseaux au smaRt lightiNg 47 48 52 À la loupe on aime made in France RetouR de RogeR NathaN suR euRoluce sélectioN de la RédactioN les émeRgeNces de techNilum 55 56 60 Showroom ViSion Smart lighting Sur le Secteur KKdc à PaRis RogeR NaRboNi suR le futuR de l’éclaiRage des buReaux bRèves 63/64 agenda/ réFérenceS lux 282 5 598 projets remis, venant de 54 pays avec 70 % d’internationalisation et 21 finalistes, voici les chiffres de la sixième édition de cette récompense initiée par le fabricant espagnol Lamp. Les prix jugent le développement durable, la qualité, l’innovation et le design des projets d’éclairage présentés, et ce quels que soient le fabricant et la marque des luminaires utilisés. Le panorama offert par cette sélection illustre toutes les applications de la lumière aujourd’hui à l’échelle publique. Petit avant goût avec ces quelques projets dont le très poétique Light of Ancestral Seas de l’étudiant suisse Valle Medina (photo du bas), une mystérieuse lumière flottant au-dessus des eaux. Résultats au prochain numéro ! À l’occasion de l’exposition universelle Milan 2015, l’association Électriciens Sans Frontières, dont l’AFE est partenaire depuis 2013, s’est vu attribuer le prix « Accès à l’énergie » par le comité de sélection de WAME & EXPO 2015, pour son projet d’énergie verte pour 24 villages isolés de la province de Phongsaly, dans le Nord du Laos. Un dispositif de pico-turbines a été installé dans les cours d’eau situés à proximité des villages. La mise en œuvre, l’exploitation et la maintenance sont assurées par 69 jeunes riziculteurs formés spécialement. L’action est portée par les bénévoles de la délégation Languedoc-Roussillon. Un second projet concernant dix autres villages est en cours. www.lamp.es/fr/prizes www.electriciens-sans-frontieres.org © Theo Berends Photography ÉLECTRIFICATION RURALE AU LAOS Dolmen Light de Titia Ex, Pays-Bas Le Chai Ballande de Yon Anton Olano, France © José Hevia LAMP LIGHTING AWARDS Lluna Plena, d’Eduard Callís et Guillem Moliner, Espagne Light of Ancestral Seas de Valle Medina, étudiant à ETH Zurich, Suisse 6 lux 282 ©Arthur Pequin le FlaSh © Arthur Hitchcock le FlaSh APPEL À PROJETS DESIGN Deux canadiennes ont lancés il y a trois ans un concours international de design de luminaires, les LAMP Awards (Lighting Architecture Movement Project) qui récompensent trois créations dans les catégories Étudiants, Jeunes créateurs et Designers confirmés. Le thème de cette année Crystallize (cristalliser). En illustration, le premier prix 2014, Droop Light, design Spencer Staley (ci-dessus) et le second avec la lampe Stump, de l’australien Duncan Meerding (ci-dessous). Date limite des candidatures : 27 juillet 2015. © Annika Hagen www.welovelamp.ca INvITATION À LA CRÉATION Le fabricant de LED Seoul Semiconductor et le département de Design de l’université des Sciences appliquées de Munich se sont associés pour proposer à 17 étudiants de créer pendant 4 mois modes luminaires sur la base du nouveau module lancé par la marque, Acrich3, avec lequel on peut interagir via une tablette ou un smartphone. Les créations sont à découvrir sur le site dédié. Le designer Ingo Maurer présidera le jury qui récompensera les trois meilleurs projets. www.seoul-be-bright.com/contest 1 rue de Bruxelles - BP 50048 F-67151 ERSTEIN CEDEX Tél. : +33 (0)3 90 29 90 70 www.rohl.com le FlaSh LED’S CHAT Serait-ce une invitation à converser avec des LED ? En quelque sorte oui, ou en tout cas une nouvelle manière d’envisager un pilotage autonome des luminaires grâce à une technologie intégrée à bord de chacun des modules de ce puzzle associables à l’envi. Développé par quatre informaticiens et présenté pour la première fois à Marseille l’an passé, LED’s Chat permet de composer des panneaux lumineux interactifs (pour le moment, application en intérieur seulement), pilotable depuis une appli. Toujours en cours de recherche, ces modules profitent déjà de la puissance de calculs des microprocesseurs de petite taille. Ce système simple à mettre en place puisque sans câble est une nouvelle opportunité pour les concepteurs lumière, fabricants ou installateurs pour éclairer, illuminer ou communiquer via une diffusion média. Tous les scénarios sont possibles, à chacun le soin de développer son application. www.leds-chat.com ÉLECTRICITÉ EN TOUT LIEU ? LA BIOLUMINESCENCE À L’ŒUvRE La recherche de technologies alternatives à l’éclairage traditionnel en vue d’économiser de l’énergie ne cesse de nous apporter d’étonnantes trouvailles. Glowee, c’est le nom de la startup et du produit qu’elle a développé : une source lumineuse fonctionnant selon le principe de la bioluminescence. Le principe ? Des microorganismes cultivés dans un liquide à base de sucre qui, bien nourries, se développent et produisent de la lumière. Toujours en phase d’expérimentation, l’objectif est de parvenir à un produit qui atteigne les 3 mois de vie. Placés par exemple sur des vitrines pour pallier l’extinction obligatoire depuis juillet dernier, ces bouillons de culture sont des supports de communication qui diffusent une douce lumière. Lancement prévu rentrée 2015. www.glowee.fr 8 lux 282 On sait que la grande évolution du siècle à venir sera l’autonomisation et le caractère renouvelable de l’énergie produite. Moyen incontournable du développement des pays émergents, des lieux situés hors réseau et, de façon plus générale, d’assurer la transition énergétique, c’est pourtant le stockage de l’énergie qui reste un frein. Annoncée le 30 avril comme « un changement fondamental de la manière dont la Terre fonctionne » par Elon Musk, PDG de Telsa Motors, la batterie murale Powerwall a été conçue pour être la plus simple possible de pose et d’usage. Caractéristiques : 130 par 86 et 18 centimètres, 100 kilos, 10 kW, résistant à des températures de -20°C à 43°C, le tout pour 3 500 dollars. Elle est chargée grâce à l’inépuisable énergie solaire. Déjà un succès commercial pour ce produit qui s’adresse aux particuliers mais aussi aux petites entreprises car neuf modules peuvent être assemblés. www.teslamotors.com/powerwall le FlaSh LAS vEGAS SE PARE DE LED © GE Lighting Même s’il serait vain d’envisager Las Vegas comme une ville à terme totalement « verte », on peut se dire que chaque petite pierre apportée à l’édification d’une ville moins consommatrice d’énergie est à noter. Le complexe Palazzo et The Venitian compte à lui seul 7 000 chambres, un musée, 16 restaurants, un canal, des boutiques et bien entendu un casino. Pour réduire la facture énergétique, l’équipe gérante a décidé de remplacer toutes les lampes halogènes de 120 W par des LED de 12 W. Un chantier réalisé par General Electric qui a déjà ainsi économiser 2 millions de dollars sur le seul poste de l’éclairage. Colossal ! www.gelighting.com © Aldo Ballo Le Centre national des arts plastiques enrichit chaque année son fonds avec l’acquisition d’œuvres d’artistes vivants. Comptent parmi les secteurs représentés les arts décoratifs, les métiers d’art et de la création industrielle. Sur les 87 pièces achetées en 2014 figurent quelques luminaires, dont le lampadaire Western de Martine Bedin datant de 1982 (à gauche), une pièce unique que le CNAP souhaitait voir entrer dans le patrimoine commun. Cette sélection illustre aussi les enjeux et préoccupations de notre époque, comme en témoigne le choix du prototype d’Aérobie de Pierre Charrié, une lampe à poser détecteur de CO2 (à droite) de 2013-2014. www.cnap.fr CARLOS CRUz-DIEz EN MOTS Voici un nouvel ouvrage consacré au le travail de l’artiste vénézuélien Carlos-Cruz Diez, figure emblématique de l’art cinétique. Ces entretiens avec le critique d’art Ariel Jiménez couvrent trente années de dialogues entre les deux hommes et abordent autant ses premières émotions picturales que son investigation sur la couleur. Carlos Cruz-Diez. Entretiens avec Ariel Jiménez, ariel Jiménez et carlos cruz-diez, Beaux-arts de Paris éditions et la cruz-diez Foundation, 2015, 21 x 23 cm, 184 pages LE « WIKIPEDIA DE L’ÉCLAIRAGE » Il aura fallu presque deux ans à Bruno Charnay, président de SFELGAL-Genéralux, et son équipe, pour lancer le site leclairage.fr, un outil exhaustif dédié aux acteurs de l’éclairage (fabricant, distributeur, électricien, BE, architecte, concepteur lumière, maître d’ouvrage), qui permet d’aborder des sujets et technologies encore peu exploités telle la gradation, ou émergents, comme le PoE, la modulation d’amplitude le LiFi, etc. Avec une centaine de pages, de nombreux tableaux synthétiques et plus de 400 définitions, « certains l’utilisent déjà quotidiennement, comme le personnel de Tridonic ou de BWF, en référence ou en formation, et l’appellent le “Wikipédia” de l’éclairage », explique Bruno Charnay. www.leclairage.fr 10 lux 282 © Colombe Clier DES LAMPES DISTINGUÉES Unique sur le marché 3D Focus LED éclairage directif 3° d’angle Module LED 21 W https://www.stanley.co.jp/ Tél. : +33 (0)1 47 81 85 85 Distance 500 mètres deSign soleil et PoLychroMie Chroma, ensemble d’écrans colorés combinables pour créer un effet vitrail. Zenith, ampoule à incandescence surmontée d’une lentille et entourée d’un bandeau de LED. Toujours à la frontière entre éclairage et sculpture, le designer Arturo Erbsman exploite autant la LED que la flamme d’une bougie. Une esthétique variée pour des créations surprenantes. I l y a un an, nous présentions dans ces pages le travail du designer Arturo Erbsman, jeune diplômé des l’École des arts décoratifs de Paris, dont l’imagination semble sans limites. Il poursuit son expérimentation autour des quatre éléments avec ici, non plus des luminaires déclinant des formes de liquide glacé, mais des variations sur le soleil. Présentés à l’occasion du Salone Satellite 2015, ses créations jouent sur la projection de la lumière ou avec des filtres ; ont pour source des LED ou des bougies. Plutôt que de s’appuyer sur la technologie, le concepteur s’en remet à des dispositifs et des principes simples. Helios reproduit un coucher de soleil ; Eclipse, le passage de la lune devant le soleil et Zenith combine une ampoule à incandescence à la lumière chaude et le froid d’un ruban de LED. Chroma est un jeu d’écrans colorés, tels des vitraux à géométrie variable. Cette capacité à créer des paysages intérieurs, à renouveler les effets pour nous faire pénétrer dans des dimensions inattendues explique sûrement qu’il ait pour la seconde fois été récompensé par l’Agence pour la promotion de la Création Industrielle et son label Observeur du design. Lucie Cluzan www.arturoerbsman.com Helios, source de lumière blanche et filtre dichroïque. lux 282 13 culture les lumières en couLeur D ans le cadre du 120e anniversaire de l’invention du cinématographe par les Frères Lumière à Lyon, une série d’événements et exposition est organisée par l’Institut Lumière. Parmi eux, cette exposition au Grand Palais qui retrace l’histoire des inventions des Frères Lumière. Car à ces deux génies on ne doit pas seulement l’invention du cinéma, cette « écriture du mouvement », en 1895, mais aussi celle de la photographie couleur avec les Autochromes, dont Louis Lumière dépose le brevet en 1903. Produit industriellement dès 1907, ce procédé, sortes de diapositive, intègre à une plaque en noir et blanc un écran composé de millions de grains de fécule de pomme de terre teintés en trois couleurs (rouge-orangé, vert et bleu-violet) qui filtrent à une échelle microscopique les radiations colorées de la lumière. C’est seulement à la fin des années Repas familial Lumière en 1910 à La Ciotat (avec Louis Lumière). Plaque Autochrome Lumière lumièRe ! le ciNéma iNveNté Jusqu’au 14 juin 2015 grand Palais salon d’honneur entrée par le square Jean-perrin 3, avenue du Général eisenhower 75008 paris Ci-contre : Gabriel Veyre, autoportrait à Casablanca en 1908. Plaque Autochrome Lumière (© Collection Jacquier-Veyre) 1930 que ce procédé sera supplanté par les couleurs chimiques. C’est lui qui donnera à la mémoire de la Grande guerre ses teintes. Cette exposition est aussi la première occasion de pouvoir visionner l’intégralité des films 1 422 films Lumière réalisés entre 1895 et 1905, soit 23 heures au total ! LC 14 lux 282 www.grandpalais.fr Ci-dessus : Suzanne, fille de Louis Lumière, en 1910. Plaque Autochrome Lumière culture un voyage dans le cosmos B ien avant le mercure, le sodium ou les LED existaient les deux sources de lumière que sont le soleil et, moins connu, le fond diffus cosmologique ou « rayonnement fossile » dont la lumière fut émise il y a environ 13,8 milliards d’années quand l’univers est sorti de l’opacité et est devenu transparent. Cette exposition organisée par le Service d’astrophysique du CEA-Laboratoire AIM (CEA/CNRS/université Paris-Diderot) et l’Institut d’astrophysique spatiale d’Orsay (IAS – CNRS/Université Paris-Sud), nous invite à suivre le voyage de deux particules, l’une issue du soleil et l’autre de ce fond diffus, jusqu’à la Terre. Un parcours de la lumière qui est pour les astrophysiciens l’unique messager. Pour une découverte de l’interactions de ces deux photons avec la matière dans l’univers. LC 2015 : l’odyssée de la lumièRe Jusqu’au 30 août 2015 cité des sciences et de l’industrie 30, avenue corentin-cariou - 75019 paris www.cite-sciences.fr lux 282 15 rencontre roBerto Botti « Le deSign LuMière, c’eSt Béton ! » Deux événements ont marqué le début 2015 pour Simes : d’une part, son accord exclusif de distribution avec Trilux France, d’autre part, la présentation à Euroluce, d’une gamme de luminaires habillés de béton. Rencontre avec Roberto Botti, talentueux self made man qui depuis 25 ans développe l’entreprise italienne créée par son père, Egidio, en 1973. Son credo, le design associé à la qualité ! « Concevoir la lumière signifie communiquer des émotions, établir de nouveaux rapports avec les éléments, imaginer des scénarios dévoilant ou cachant ce que nous percevons. » Au-delà de cette vision, l’engagement de Roberto Botti porte sur la synthèse entre l’équilibre des proportions de la forme et le dosage de la lumière émise. Pour quel objectif ? « L’obtention d’un confort visuel maximal dans une distribution uniforme. » Sont ainsi multipliées les démarches nouvelles afin d’exploiter le potentiel infini qu’offre la lumière. de PèRe eN fils… Après la Westphalie, en Allemagne, Brescia représente la deuxième région européenne spécialisée dans l’injection d’aluminium. Fort de ce savoir-faire, Egidio Botti décide de créer, en 1973, la Société Italienne de Matériel Électrique Étanche (Simes) dédiée à la fabrication de luminaires. Il choisit un 16 lux 282 Destiné à l’éclairage extérieur des contours de fenêtre, le Shape (Red Dot Award 2014) permet un ajustement d’environ 5° pour un parfait alignement du faisceau lumineux. segment de marché précis, celui des appareils d’éclairage architecturaux installés autour des bâtiments tertiaires et résidentiels. À l’âge de 18 ans, son fils Roberto le rejoint dans l’entreprise, y exerce toutes les fonctions pour, en 1990, en prendre la direction. Un beau début de parcours pour ce self made man qui comprend très rapidement que « le design est une nécessité dont toutes les composantes permettent de créer du plaisir ». Riche du système de valeurs transmis par son père, dont l’essentielle qualité industrielle confortée par un outil de production performant, et convaincu que tout luminaire doit habiller au mieux une fonction, Roberto Botti crée, dès 1992, le tout premier encastré de sol et, dès 1999, les « Microled ». Cette famille d’encastrés a été développée avec Dietmar Zembrot, alors chez Zumbotel, aujourd’hui membre du comité exécutif de Trilux en charge de la direction technique. Cette première « révolution » a été suivie par plusieurs autres, visant toutes le même objectif : « que l’objet allumé mette judicieusement en relief le faisceau lumineux et l’atmosphère qu’il dégage dans l’espace ». La création de la famille « Blitz », caractérisée par des rayons de « peinture lumineuse » tracés sur les façades, illustre ce concept. c’est quoi le desigN ? La conception de la gamme des projecteurs « Movit », par le designer Klaus Begasse, répond à cette interrogation. « C’est compact. C’est intelligent. C’est élégant. C’est géométrique. C’est simple à comprendre et à manipuler. » C’est aussi créer la lumière là où et quand elle est nécessaire pour s’intégrer ou disparaître dans l’architecture en suscitant plaisir et émotion. Concept récemment concrétisé par la création du Shape, destiné à l’éclairage des encadrements de fenêtres et caractérisé par un astucieux diffuseur LED rencontre Le siège social de Simes, à Corte Franca près de Brescia, singularisé, à droite, par les rayons lumineux dessinés par les appliques Blitz. réalisé en polycarbonate. Par ailleurs, à l’occasion d’Euroluce, ont été dévoilés quatre luminaires, toujours conçus en aluminium injecté (assurant notamment l’étanchéité) et habillés de béton. « Ce matériau assure un parfait mimétisme avec tout environnement architectural contemporain », souligne Roberto Botti, en se félicitant du bon niveau d’accueil reçu depuis leur lancement. « le design est une nécessité dont toutes les composantes permettent de créer du plaisir » Nouvelle lectuRe « Communiquer en images l’effet lumineux de façon réaliste permet de porter l’attention sur l’objet lumière plutôt que sur la forme du produit. » D’où le nouvel outil de communication édité par Simes. Il s’agit du Light Book dont l’objectif consiste à suggérer élégamment des démarches nouvelles. « S’ensuit une lecture de l’espace dans lequel se situe l’objet lumineux », conclut Roberto Botti, en considérant, également, que « récents ou nouveaux, les produits acquièrent ainsi des valeurs supplémentaires ». Pour connaître leurs caractéristiques techniques, un catalogue papier en résume les principales. Pour en savoir encore plus, un site internet est disponible. JD déPloiemeNt eN fRaNce Après Régent, en Suisse, Concord, en Grande-Bretagne et Fagerhult, dans les pays scandinaves, Simes a recherché, en France, un partenaire intéressé par la spécificité et la complémentarité de son offre. Dans notre pays, le choix s’est porté sur Trilux France qui, depuis le 1er février dernier, est devenu distributeur exclusif de la marque italienne. lux 282 - 17 PERSPECTIVES Qualité des lampes domestiques LED : peuT mieux faire ! Pendant que l’incandescence tire sa révérence, nous vivons une vraie révolution avec l’arrivée d’un intrus venant du monde du semi-conducteur : la LED. En conséquence, il devient difficile, pour les consommateurs ou acheteurs professionnels, de disposer d’une vue d’ensemble des produits disponibles afin de choisir ceux correspondant à leurs besoins. D’où la mission du projet européen PremiumLight destiné à aider à la sélection de lampes LED domestiques de haute qualité éco-énergétique. Georges Zissis* nous l’expose. L es technologies des sources de lumière et des systèmes d’éclairage sont actuellement en pleine mutation. Les diodes électroluminescentes blanches deviennent matures et, rapidement, pénètrent tous les segments du marché de l’éclairage. Les projections estiment qu’en 2020, 80 % des revenus d’industrie de l’éclairage seront liés aux LED. Est-ce que cela est réaliste ? Quels sont les freins qui peuvent enrayer cette progression fulgurante ? L’incontournable tendance LED Aujourd’hui, des produits d’éclairage fiables et dignes de ce nom sont produits en série et commercialisés tandis que des installations pilotes ont démontré la validité du concept. En conséquences, la technologie se démocratise et les prix baissent. Dès lors, les questions de fiabilité de fonctionnement, de qualité, d’impact énergétique et environnemental prennent de l’importance. Parallèlement, le développement technologique rapide et les nouvelles exigences légales imposées par l’Europe conduisent à des changements importants au niveau des marchés des produits d’éclairage. Comment s’y retrouver ? Avec la disparation des lampes à incandescence du marché Européenne, les lacunes concernant l’information sérieuse portant sur les lampes de substitution (à savoir les lampes fluocompactes et LED), ont créé 18 lux 282 une attitude négative des consommateurs à l’égard de ces technologie économes en énergie. D’autant plus que des produits de faible qualité restent encore très présents sur le marché. Faire les bons produits éco-énergétiques « visibles » pour le consommateur passe donc par des tests qualité systématiques. C’était un des objectifs du projet européen PremiumLight. Sa mission vise à soutenir les consommateurs ainsi que les acheteurs professionnels au moment de la sélection de lampes de haute qualité éco-énergétique, concernant, à la fois, les lampes à LED et fluocompactes. Toutefois, une attention toute particulière a été portée sur la technologie LED. Le consortium propose aux acheteurs des lignes directrices, portant sur des informations issues des tests de produits, ainsi que de nombreux autres services destinés à ceux souhaitant approfondir leurs connaissances dans le domaine de l’éclairage de bonne qualité. Ces informations sont accessibles sur le site internet du projet. Plusieurs cas singuliers Des tests complets de produits de haute efficacité ont été réalisés en deux étapes espacées de 12 mois (2013 et 2014). Plus de 370 lampes grand public, représentant 95 marques différentes, ont été ainsi testées. Il s’agit des ampoules LED omnidirectionnelles, incluant les lampes de type « flamme », ainsi que des spots à LED. Toutes les lampes testées, supposées être des produits de haute qualité selon les critères établis par PremiumLight, ont été sélectionnées, de façon anonyme, dans des magasins implantés dans 12 pays européens. Lors de ces campagnes qui ont eu lieux en France (laboratoire Laplace à l’Université de Toulouse), ainsi que dans des laboratoires accrédités en Autriche et en Suède, les données suivantes ont été systématiquement mesurées : flux lumineux, efficacité lumineuse, température de couleur proximale, indice de rendu des couleurs, qualité de la lumière blanche Δu’v’(déviation par rapport à la position du corps noir), spectre de la lampe, photométrie et papillotement de la lumière, puissance absorbée, valeur EEI servant à la détermination de la classe énergétique, facteur de puissance et distorsion harmonique totale. « La grande majorité des produits testés affichent des déclarations conformes aux mesures, mais certains cas singuliers existent encore », constate Georges Zissis. Par exemples, la puissance déclarée par une marque est 21 % plus faible que la puissance réelle ; pour une autre lampe, la valeur déclarée du flux lumineux est 50 % plus forte que la réalité. « Globalement, il est bien plus difficile de donner une valeur conforme pour la température de couleur proximale que pour le flux lumineux », poursuit-il. Par perSpectiVeS ailleurs, ont été découverts des produits présentant d’excellentes caractéristiques : jusqu’à 104 lm/W (pour une lampe à LED omnidirectionnelle), des indices de rendu de couleur allant jusqu’à 95 et des flux lumineux jusqu’à 1 040 lm pour un luminaire AR111. iNaccePtable ! Globalement, les mesures ont montré que la moyenne concernant l’efficacité lumineuse des ampoules LED omnidirectionnelles progresse de 71 lm/W à près de 77 lm/W en un an ; ce qui correspond à une augmentation de 8 % mesurée entre les deux étapes des essais. Pour les spots à LED, cette efficacité passe de 53 lm/W à 66 lm/W correspondant à une amélioration de plus de 30 % en un an. Cependant, 15 % des lampes à LED omnidirectionnelles ont une efficacité mesurée inferieure à 60 lm/W tandis que pour 15 % des spots l’efficacité reste inferieure à 50 lm/W. « C’est inacceptable selon les critères de qualité PremiumLight », regrette Georges Zissis. De nombreuses ampoules LED sont jugées appartenir à classe énergétique A+. Pour la majorité des produits l’indice de rendu des couleurs est supérieur à 80. « Toutefois, plus de 32 % du lot présentent des valeurs faibles jugées inacceptables », (allant jusqu’à une valeur IRC mesurée de 62). Qui plus est, si pour la majorité de lampes testées le facteur de puissance est supérieur à 0,5, plus de 20 % du lot présentent des valeurs très faibles pouvant tomber à 0,2. « Ce qui reste inacceptable pour le réseau électrique. » De plus comme toute technologie nouvelle ou émergente, les LED doivent prouver être au moins aussi sûres que les produits traditionnels qu’elles sont susceptibles de remplacer. Ainsi, leur sécurité sanitaire doit être évaluée en conditions réelles d’utilisation, les risques potentiels qu’elles posent pour la santé humaine étant principalement liés aux rayonnements optiques émis et à leurs interactions avec la peau et les yeux (sécurité photobiologique), aux effets indésirables dûs aux rayonnements optiques perturbant la vision comme l’éblouissement et les effets de scintillement et aux effets des rayonnements optiques influençant les rythmes circadiens. Dans ce contexte, les mesures effectuées au niveau du scintillement de la lumière ont révélées que des progrès restent encore à faire, plus de la moitié du lot générant un scintillement inacceptable pouvant atteindre les 100 % ! Au regard des résultats PremiumLight, il est manifeste que le marché de LED commence à devenir mature, au moins pour ce qui concerne le segment des produits haut de gamme. « Toutefois, pour bon nombre d’autres produits plus économiques, les performances déclarées restent mensongères et inacceptables », conclut Georges Zissis. JD * Georges Zissis, professeur des universités, exerce à l’Université de Toulouse, Laplace UMR 5213 (CNRS, INTP, UT3) www.premiumlight.eu lux 282 19 Grâce à ses lignes droites sans discontinuité avec le mât, l’Urba est un luminaire simple, élégant et parfaitement adapté aux projets d’éclairage urbain. Son style minimaliste, conjugué à ses couleurs contrastées, font de ce luminaire un produit qui convient à la fois aux environnements modernes et traditionnels. Il est synonyme de qualité et d’innovation. Sophistiqué de jour et révélateur la nuit, il crée une signature unique en matière de solution d’éclairage. Urba – Place au confort et au raffinement Urba • Signature unique grâce à ses lignes distinctives • Disponible en 2 tailles avec le choix entre 9 distributions lumineuses, privilégiant le confort des usagers • Systèmes de gestion intégrés pour réduire la facture énergétique et les frais de maintenance • Gamme complète de supports décoratifs coordonnés www.thornlighting.fr/URBA © Studio Roosegaarde liVré 1 aMSterdaM sous les eaux Suite à l’achat d’un tableau évoquant la catastrophe d’une digue brisée au XVIIe siècle, le Rijskmuseum a, le temps d’une installation temporaire, plongé une partie de la ville dans une lumière bleutée. L’ épée de Damoclès qui pend au-dessus de la tête des PaysBas, prend la forme d’une digue qui rompt, comme se fut le cas en 1651, rappelant que le pays est construit sous le niveau de la mer. L’acquisition récente par le Rijskmuseum du tableau de l’artiste Jan Asselijn – qui représente cet événement tragique dont le pays mettra une année à se remettre –, a été l’occasion de proposer une installation signée par le Studio Roosegaarde dont la production est aussi variée que poétique. Trois jours d’affilée, à la nuit tombée, les trois hectares de parvis et jardin autour du musée ont été baignés d’une lumière bleue, comme flottant à deux mètres au-dessus du sol. La légère brume générée par l’humidité ambiante, mue par les vents, a donné encore plus de corps à cette projection dont les concepteurs ont souhaité la discrétion au niveau de la faisabilité technique. Les visiteurs ont pu se représenter ce que serait la ville si une digue venait à nouveau à rompre. L’enjeu du réchauffement climatique et de la montée des eaux est aussi évoqué en filigrane ; le pays est des plus vulnérables. Waterlicht, ou quand la lumière se fait eau. LC fiche PRoJet Waterlicht, installation temporaire sur le parvis du Rijksmuseum (Amserdam, Pays-Bas) commanditaires Rijksmuseum, ING Nederland et Service des Eaux (secteur Rijn en Ijssel) conception lumière Studio Roosegaarde surface couverte 3 hectares année de réalisation 2015 lux 282 21 Photos © Pedro Pegenaute liVré 2 La paroi sinueuse est souligné par un travail de mise en lumière du plafond qui ajoutent en ondulations, tout comme les cannes de bambous supportant des projecteurs orientables. du Blanc, La couLeur La nouvelle école L’Oréal produits professionnels a ouvert ses portes en plein centre de Barcelone, à deux pas de la Plaça de Catalunya. Outre une réponse aux besoins fonctionnels, c’est aussi un espace inspiré par l’histoire de la marque avec une mise en lumière qui met en relief l’architecture intérieure. 22 lux 282 À l’origine de l’empire de la cosmétique, il y a Eugène Schueller, jeune chimiste et entrepreneur qui lance en 1909 une des premières colorations pour cheveux. Dès 1940, l’entreprise investit dans la formation des coiffeurs, car avant d’entrer dans les foyers en 1966, ces produits sont destinés aux professionnels. Mais la marque a toujours gardé cette niche et les académies de coiffure sont implantées partout dans le monde. Celle de la calle Córcega à Barcelone combine fonctionnalité et esthétique dans un espace tout en longueur qui se déploie sur deux niveaux – un entresol avec salle polyvalente et salon de coiffure, à l’étage, soins du visage et bureaux – le tout d’un dans un blanc seulement rompu par le brun du bambou suspendu aux plafonds. Blanc comme une toile qui n’attend plus que l’intervention du peintre ; car l’idée de l’architecte Benedetta Tagliabue était bien de rendre les surfaces neutres pour révéler par contraste les nuances de couleurs. Quant aux lignes sinueuses des aménagements, elles évoquent les ondulations capillaires. Au sol, la céramique (créée spécialement) s’est imposée : hygiène et modernisme catalan obligent. White is White Le travail des concepteurs de la société espagnole Lamp s’est attaché à procurer un éclairage adapté pour un travail de précision, mais qui accompagne aussi les aménagements dans cet espace en boyau où aucune lumière naturelle ne pénètre, liVré 2 Surplombant la salle de cours, un entrelacs de bambous évoque des cheveux mêlés. Il sert de support à des projecteurs fabriqués en aluminium injecté, avec équipement intégré à l’intérieur du corps et un ensemble optique chromé composé de réflecteurs à 10 LED WW, de couleur blanche, non rasantes pour un grand confort visuel. sauf très faiblement par la vitrine. Tous issus du catalogue, des suspensions et projecteurs (connectés à un système DALI) ont été utilisés pour l’accueil et salle polyvalente, spécialement adaptés pour être fixés aux cannes de bambous courbées, des créations artisanales réalisées sur mesure. Ces sources ponctuelles sont combinées à une lumière indirecte blanche au niveau du sol et des plafonds. Pas de couleurs inutiles donc ; tout est possible sur cette page blanche. LC fiche PRoJet Nouvelle L’Oréal Academy (Barcelone, Espagne) année de réalisation 2013 entreprise SAISS maîtrise d’ouvrage L’Oréal España S.A. maîtrise d’œuvre Benedetta Tagliabue architecte, Daniel Rosselló directeur de projet surface 1 100 m2 matériel LAMP Maui Deco, Avant -145 Base HIT-TC 70W Extensivo, Fil +Trimless, Flat et Nic La vitrine contient une lumière à base de LED aux couleurs changeantes. Sa vocation est d’attirer le regard pour ensuite révéler le blanc de l’intérieur. lux 282 23 liVré 3 le réveil du voLcan La versant sud du Volcan de béton est mis en valeur par une « touche de lumière » unidirectionnelle. À son pied, l’éclairage par transparence depuis le hall d’accueil. Première phase livrée de la réhabilitation du site oscar Niemeyer du havre, la scène nationale le volcan reprend du service après trois années de travaux. un renouveau attendu mis en lumière par sara castagné de l’agence lumiNocité qui en collaboration étroite avec les architectes a sublimé espaces et matériaux. 24 lux 282 E n plein cœur du Havre de la Reconstruction signé par l’architecte Auguste Perret, s’élève à l’extrémité du bassin du Commerce celui que l’on nomme « Le Volcan ». Ce volume de béton blanc, aux courbes si caractéristiques du brésilien Oscar Niemeyer, accueille une scène nationale dont les équipements étaient dans un état de vétusté nécessitant une mise aux normes. Cette restructuration complète s’intègre au projet plus général du site Niemeyer inauguré en 1982, partie intégrante du périmètre UNESCO. C’est donc pour la ville, une nouvelle œuvre en trois actes avec, outre le traitement du Grand Volcan, celui du Petit Volcan qui devient une médiathèque de 4 000 mètres carrés de nouvelle génération ; et à l’échelle urbaine, la reconfiguration des liaisons entre la place basse que constitue cet ensemble avec son environnement. Un projet d’envergure donc liVré 3 quand on sait que seules les « coquilles » de béton ont été conservées. Quant à la conception lumière, elle a été intégrée à la réflexion sur cette réhabilitation dès le début des études (sauf pour les locaux techniques et la scénographie qui ne relèvent pas de ce poste) et totalement planifiée grâce au logiciel Dialux. face NoRd et face sud Photos © Nicolas Wilmouth Dans sa forme, le volcan n’est pas régulier et affiche une face sud en pente douce et une face nord plus abrupte. « Le bâtiment a été pensé pour recueillir la lumière naturelle avec une face au sud sensuelle, fortement éclairée par le soleil et une face au nord plus abrupte qui recueille l’ombre. Dans le respect de la forme architecturale, la mise en lumière du volcan réinterprète le travail de Niemeyer avec une “touche de lumière” unidirectionnelle, légère et évanescente, venant du sud », décrit Sara Castagné de l’agence LUMINOcité. À son pied, la lumière surgit par transparence depuis les halls vitrés. Quant au contexte plus général de l’éclairage public, il va respecter la norme EN 13201 et c’est pourquoi le choix s’est porté sur une lumière blanche chaude (3 000K, IRC<80). Des mâts seront placés sur le pourtour du site et des balises informatives viendront éclairer plus particulièrement la place. Par ailleurs, deux scénarios sont envisagés pour répondre au plus près aux usages : une ambiance soirée jusqu’à une heure du matin et une ambiance nuit de 1 heure à 6 heures du matin. L’intensité ira de 1 à 20 lux au sol. Dans le respect De la forme architecturale, la mise en lumière Du volcan réinterprète le travail De niemeyer uNe mise à JouR NécessaiRe Côté maîtrise d’œuvre, il s’est agit de « traduire l’âme de Niemeyer » et de conserver ce Hall d’accueil, bar et billeterie font l’objet d’éclairage ponctuels intégrés ou suspendus. lux 282 25 liVré 3 Les murs en béton d’origine et l’intérieur des la coque sont éclairés par des gorges lumineuses qui en accentue la matérialité. L’accès à la grande salle se fait par des escaliers éclairés par des LED RVB. Le bois clair qui recouvre la grande salle renforce sa qualité lumineuse. Escaliers et fauteuils sont éclairés en partie basse par des LED blanches graduables de 0 à 100 %. En hauteur, un backlighting donne une transparence à l’habillage. Ce dispositif est pilotable via DMX. 26 lux 282 liVré 3 qui pouvait l’être de cette construction devenue obsolète à bien des égards. La demande s’orientait pour l’intérieur vers « l’apport d’une ambiance chaleureuse et des besoins en lumière naturelle ». La nécessité de sources lumineuses moins énergivores était une priorité. Aussi, les anciennes portes coulissantes de secours (les mêmes que l’ont peut voir dans l’auditorium du siège du Parti Communiste place Colonel Fabien à Paris), ont été supprimées pour laisser place à des baies vitrées occultables. Dans le hall, de fines failles dans la coque de béton laissent pénétrer une légère lumière. Côté éclairage, « l’intégralité des appareils restent intégrés comme initialement prévu par Oscar Niemeyer », explique Sara Castagné. Gorges lumineuses pour les circulations, focalisation par des suspensions au-dessus de l’accueil et du bar. la led s’iNvite au sPectacle Le chef d’orchestre Antoine de Casadesus qui a eu le double l’honneur, d’inaugurer la salle en 1982 et en janvier dernier, dressait il y a 33 ans un constat sans appel : cette salle était selon lui un « acousticide » ! Pour les architectes, l’acoustique a donc été une priorité. D’où le tout bois pour cet espace de représentation qui a perdu en nombre de places assises mais gagné en qualité sonore. Pour que la lumière fasse partie intégrante de la définition des espaces, la conceptrice a proposé un nappage lumineux au sol, une lumière blanche en partie basse des parois latérales en bois qui vient éclairer escaliers latéraux et pieds de fauteuil. À cet éclairage indirect s’ajoute un complément direct sous la forme de downlights LED encastrés dans la sous-face de la passerelle technique. En attendant la livraison de l’ensemble du site prévue pour cet été, le renouveau de cet icone havrais est déjà une étape vers une fréquentation plus importante. La rupture avec son contexte avait imposé son isolement. Suite au prochain numéro ! LC Salvi, Votre nouveau partenaire des projets d’éclairage public. fiche PRoJet Réhabilitation du site Oscar Niemeyer, le volcan (Le Havre, Seine-Maritime) maîtrise d’ouvrage Ville du Havre – Chef de projet Jacques Mahé architecte mandataire Agence Deshoulières-Jeanneau conception lumière LUMINOcité – Sara Castagné bet tce & hqe SLH calendrier Dépôt projet juin 2012 / Livraison janvier 2015 coût des travaux 25 millions euros (hors équipements) surface Grand Volcan 6 470 m2 matériel DIALUX, ZUMTOBEL / FEERICK / THORN / ANDOMIA / iGUZZINI / SECANTE / TECHNILUM / WE-EF / ETAP www.salvilighting.com lux 282 - 27 P A R I S · B A R C E L O N E · D U B A I · C A S A B L A N C A · R O M A M O N T R E A L · B O G O T A · M O S C O U · D O H A · S H A N G H A I lumièreS de Ville Barcelone en « diagonaL » L’avenue Diagonal, longue de 10 km traverse la ville d’est en ouest. Les trottoirs y ont été élargis et le trafic routier réparti sur les voies centrales et les contre-allées. Pour la chaussée, des mâts de 9,30 m de hauteur, ont été placés entre les arbres. Pour les trottoirs, seuls 6,30 m suffisent. 28 lux 282 lumièreS de Ville Paris a son urbanisme haussmannien et Barcelone son plan cerdà, avec ses axes tout aussi linéaires. traversant la ville d’est en ouest sur 10 kilomètres, la « diagonal » est l’avenue la plus large de la ville. Souffrant d’un trop gros trafic, sa requalification nécessaire profite aujourd’hui aux piétons et cyclistes, sous un éclairage spécifiquement conçu, qui démontre la volonté de la ville d’inscrire ses équipements dans l’ère du smart. D essiné en 1860, le plan Cerdá a donné à la ville de Barcelone un nouveau visage et des axes de circulation aux dimensions généreuses, mais aujourd’hui engorgés par le trafic routier et surtout par une abondance de deux-roues à la vélocité dangereuse et au parking empirique. La Diagonal n’échappe pas à ce constat et son aménagement qui n’a pas évolué en 150 ans est devenu obsolète. L’heure de rénover totalement les réseaux est venue, aussi bien sous terre qu’en surface. Car si cette avenue est largement plantée d’arbres, les 3 mètres de trottoirs latéraux sont bien maigres en regard de ses 50 mètres de largeur ! Une première tranche de travaux sur 1,3 kilomètre augure d’un axe au souffle retrouvé. Les architectes en charge du projet, avec à leur tête Marta Gabàs, ont décidé de « ne pas toucher à l’axe central et de travailler sur les côtés en élargissant les trottoirs », de préserver totalement la végétation existante et même planter de nouveaux arbres. Cette requalification qui sécurise les circulations de chacun, est complétée par un travail sur l’éclairage qui suit le nouveau plan lumière de la ville avec un luminaire crée sur mesure par le fabricant catalan Salvi. Place aux PiétoNs ! Partant du constat que l’éclairage est certes uniforme dans la ville mais souvent inadapté aux différents usages, avec parfois des chaussées mieux éclairées que les trottoirs et une « verticalité qui disparaît à la nuit tombée », la municipalité a défini dans son nouveau plan lumière de 2013, trois grands objectifs de transformation pour l’amélioration de son cadre de vie nocturne. Le premier est de donner la priorité aux piétons ; le second est l’efficacité énergétique et la mise en place d’une gestion intelligente ; le troisième « le plan vertical », à savoir la mise en lumière des monuments et bâtiments d’intérêt. Après étude de 180 rues, il a été déterminé différentes typologies et que le niveau d’éclairement des chaussées répondrait à la vitesse et à l’intensité du trafic, allant de 2 cd/m2 (30 lux) à 0,5 cd/m2 (8 lux), celui des trottoirs de 25 à 7,5 lux. Concernant plus particulièrement la Diagonal, le niveau sur rue est de 30 lux et celui des trottoirs de 20/25 lux. L’uniformité attendue est de 40 %. uN lumiNaiRe suR mesuRe Autre élément déterminant pour le remplacement des luminaires : l’interférence avec les nombreux arbres. En effet, « l’usage veut lux 282 29 Photos : © Salvi lumièreS de Ville La colonne et le bras du luminaire Lan conçu par le fabricant local Salvi sont en acier galvanisé et composés d’une seule pièce. que dans la ville les luminaires soient placés entre les arbres », explique Marta Gabàs, « mais ici c’était impossible ! » Aucun produit ne correspondant aux besoins, il a été décidé de concevoir un luminaire spécifique, de 9,30 mètres de haut pour être glissés sous les arbres et aussi mieux éclairer. Lan dessiné par les architectes Marta Gabàs, Anna Ribas et Carles Casamor, en collaboration avec le fabricant Salvi, est décliné en deux versions, une à deux têtes pour les routes et à tête unique de 6,30 mètres pour les trottoirs. Autre caractéristique, il est structurellement capable de supporter les caténaires des décorations de Noël et est conçu pour accueillir la technologie de pilotage Smart. Concernant la mise en l’éclairage des façades, les moyens financiers de la ville ne lui permettent pas aujourd’hui de le prendre en charge. Aussi, elle s’en remet aux particuliers qui suivant un cahier des charges spécifique peut entreprendre ces installations. veRs uNe smaRt city Afin de répondre aux exigences d’efficacité énergétique, outre le remplacement des lampes sodium par des LED, un pilotage des luminaires point par point a été installé. Le système City Touch de contrôle de Philips a été retenu. « Une technologie qui sera aussi 30 lux 282 Afin d’augmenter le sentiment de sécurité et de bien définir les différents espaces, la couleur de lumière est plus chaude pour les trottoirs avec 3 000°K contre 4 000°K sur les chaussées. mise en place pour les prochains aménagements mais, pour des raisons budgétaires, seulement dans les lieux jugés les plus pertinents », souligne Luisa Cabezas Fernández, chef du service éclairage public de la ville de Barcelone. Sur la portion aménagée, les économies d’énergie sont pour le moment de 30 % mais les 45 % devraient être atteints quand la phase d’ajustement sera terminée. Par ailleurs, les luminaires installés comportent des éléments « smart » sous la forme d’un boîtier situé à un mètre du sol dans lequel sont placés des capteurs pour la pollution, le bruit et la température, ainsi que des bornes wifi et des caméras pour évaluer le trafic routier et piétons. « Si dans deux ans nos besoins changent, nous pouvons faire évoluer cet équipement », décrit-elle. Ce projet est pour la ville la preuve que l’évolution de l’éclairage urbain est l’occasion de renouveler les usages et de la faire entrer par petite touche mais assurément dans l’ère du smart. À noter, fait bien acquis, les dimanches la circulation est interdite et des hamacs sont à disposition pour qui veut farnienter ! LC. lumièreS de Ville Dans l’état original, les piétons pouvaient emprunter deux trottoirs différents qui n’avaient pas d’éclairage spécifique en plus d’être très encombrés par les deux-roues. La piste cyclable a été aménagée sur cette contre-allée. Les coupes révèlent la répartition des usages avant (en haut) et après (en bas) la requalification de l’avenue. Tous les arbres ont été conservés et le plus gros du trafic relocalisé sur les voies centrales. Les contre-allées permettent maintenant aux deux-roues d’accéder à des zones de parking aménagées. fiche PRoJet Requalification de la Avenguida de la Diagonal (Barcelone, Espagne) montant des travaux 14 millions d’euros (ensemble de la requalification) maîtrise d’ouvrage Ville de Barcelone Luisa Cabezas Fernández, chef du service éclairage public, Mairie de Barcelone calendrier Études 2013-2014 Travaux 9 mois Livraison avril 2015 maîtrise d’œuvre / conception lumière Carles Casamor, Marta Gabàs et Anna Ribas, architectes municipaux matériel SALVI Lan LED à haute efficacité, 3 000°K ou 4 000°K, IRC ≥70, débit maximal 12 810 lm 4 000°K, système de contrôle autonome ou 1-10V, IP 65 / IP 66 Groupe optique / FHS <1% / Classe I, H. 9,35 m (94 unités) et 6,60 m (136 unités), colonne acier galvanisé, bornes et pilote IP 65 Grâce à la LED blanche, la distribution de la lumière est meilleure sans en augmenter la quantité. lux 282 31 doSSier préparer la Qualité des réseaux au smart lighting comme le souligne la cre (commission de régulation de l’énergie), les espaces publics voit s’accélérer l’implantation de nouveaux équipements embarquant de l’électronique sensible. Le réseau électrique, et particulièrement celui de l’éclairage public, est de plus en plus sollicité afin d’alimenter ces équipements et les connecter pour les faire fonctionner dans une perspective « intelligente ». Les collectivités, la filière éclairage et la normalisation s’y préparent pour garantir la meilleure qualité possible des services rendus. car, si d’immenses possibilités s’annoncent, le comportement différent des alimentations électroniques remet en cause l’architecture traditionnelle des réseaux et modifie les conditions de mise en œuvre et d’exploitation. DOSSIER REALISé PAR JACQUES DARMON lux 282 33 © Philips Lighting doSSier Los Angeles est devenue la première métropole mondiale dont l’éclairage public est entièrement contrôlé à distance via le système City Touch de Philips. « Aujourd’hui, la ville compte plus de rues éclairées par des LED que n’importe quelle autre cité américaine », se félicite Ed Ebrahimian, directeur du service éclairage public, en précisant que 12 000 km de rues sont équipés. 34 lux 282 doSSier « Avec l’éclairage intelligent dans les villes, va-t-on vers une révolution tranquille ou vers un tsunami ? », s’interroge Christophe Richon, consultant Lux Fit. De plus en plus, l’éclairage public devient un réseau d’énergie communicant, innervant l’espace urbain. Il mute en un système, composé d’innovations technologiques, de contraintes économiques pour les collectivités locales et de menaces environnementales, « C’est une véritable onde de choc ! », a-t-il introduit en ouverture de la table ronde qui clôturait la conférence « Éclairages connectés dans les Smart Buildings et Smart Cities », co-organisée par le Cluster Lumière et l’AFE (voir encadré « Pourquoi devenir Smart ? »). Au cours de la conférence qui précédait, plusieurs intervenants ont situé l’enjeu du Smart Lighting . le défi de l’iNteRoPéRabilité Comment définit-on un éclairage intelligent ? Pour Xavier Albouy, directeur de la marque Citeos, il est avant tout « performant et s’adapte en permanence à son environnement et aux besoins ». Déjà, plusieurs fabricants intègrent, dans leurs luminaires (principalement LED), des capteurs types caméras, des détecteurs de présence, des systèmes de reconnaissance de forme. Autant d’équipements permettant aux points lumineux de devenir de plus en plus autonomes. En conséquence, la vision d’un éclairage public télégéré depuis un centre de contrôle type Big Brother, « n’a aucun intérêt ! », considère-t-il. En revanche, disposer d’un réseau d’énergie, en permanence sous tension, maillant les territoires et associé à la gestion au point lumineux, permet d’envisager le développement de services urbains complémentaires, sources de valeur ajoutée. En témoigne le démonstrateur d’éclairage public communicant actuellement expérimenté à Chartres (voir LUX mars-avril, n°281, pp. 30 à 34). Aux besoins variés des usagers, privilégiant sécurité et confort, « se multiplient des solutions techniques différentes », constate Rémy de Framond, directeur commercial et marketing de Sogexi. D’où une profusion de solutions techniques disponibles qu’il est important de segmenter, en sachant que éclairage intelligent n’est pas uniquement synonyme d’installations connectées. « À terme, anticipe-t-il, l’intelligence sera mixte. D’une part, localisée, donc non connectée ; d’autre part centralisée, donc connectée ». Dans cette optique, le défi à résoudre reste celui de l’interopérabilité entre les différentes solutions, avec les parcs de capteurs, les bases de données (Big Data), les multiples applications développées au sein des Smart Cities en devenir, et sans oublier la future gestion européenne des réseaux de transport et de distribution d’énergie (Smart Grids). lux 282 35 doSSier Enfin, sans s’écarter du rôle fondamental de tout éclairage public (éclairer juste, au bon endroit, au bon moment), il convient de constater que « l’on éclaire encore trop sans que cela soit nécessaire », regrette Rémy de Framond, soucieux d’aider les collectivités à réaliser des économies d’énergie. Mais aussi des gains de maintenance et plus globalement, « des économies de fonctionnement, objectif essentiel pour l’accélération des investissements, clé du cercle vertueux qu’elles recherchent ». le smart, quant à lui, n’arrivera réellement que si plusieurs systèmes interagissent pour créer Des systèmes De systèmes. solutioNs smaRt ou futées ? © OSRAM « Qu’est-ce que le smart dans tout cela ? » Sans vouloir s’inscrire en faux par rapport à ce qui a été déjà écrit, Philippe Badaroux, président de BH Technologies, apporte sa 36 lux 282 vision complémentaire. Des embryons de solutions d’automatisation, associant différentes technologies, se développent. « Mais sont-elles vraiment smart ou simplement futées ? » Intégrer un peu d’intelligence dans un luminaire, pour lui permettre d’être moins énergivore, ne représente qu’une première étape. Par ailleurs, le fait de connecter un objet ne le rend pas obligatoirement smart. Ce sont les solutions auxquelles il contribue, qui deviendront smart au regard des nouveaux usages générés. Actuellement, on assiste surtout à l’amélioration continue de process déjà connus. « Nous ne vivons pas encore la rupture pressentie. Tout porte à croire qu’elle adviendra rapidement, par touches successives, un peu comme le numérique a déjà révolutionné les médias et les communications. » Le Smart, quant à lui, n’arrivera réellement que si plusieurs systèmes interagissent pour créer des systèmes de systèmes. Par exemple, la gestion du trafic (feux tricolores) interagit avec le système de mesure de la pollution et la gestion de l’éclairage public. Cette évolution numérique générera de nouveaux usages accompagnant la mobilité dans la ville, entre habitat et lieux de travail ou de loisirs, en empruntant des rues communicantes tout en ayant une autre perception de la vie nocturne. Sans oublier que le Smart permettra d’évoluer de la donnée à l’information. « Une révolution est à construire ! », anticipe Philippe Badaroux. la NoRmalisatioN PRéPaRe à cette évolutioN Smart ou futée, la normalisation prépare à l’avènement de l’éclairage public communicant. Son fer de lance ? La NF C 17-200 ! Rappelons-nous, en mai 1997, était publiée la norme homologuée NF C 17-200, profondément révisée en février 2007. Ce document réunit les règles de sécurité spécifiques aux installations d’éclairage extérieur, en complément des normes générales concernant les installations électriques, en particulier les normes NF C 13-100, NF C 13200, NF C 14-100 et NF C 15-100. À noter, d’une part, qu’elle ne traite pas des prescriptions à respecter en matière d’éclairement, qui font l’objet des normes et documents de la série NF EN 13201 visant, par ailleurs, à harmoniser les niveaux d’éclairage à l’échelle européenne. D’autre part, à la différence de la rigoureuse NF C 15-100, dont les règles sont obligatoires, l’application de la NF C 17-200 « n’est que volontaire ». © OSRAM doSSier Ci-dessus et ci-contre : Existant également en version sur mât, la version caténaire du luminaire LED DL 50 de Siteco-Osram lui permet de s’adapter à toutes les configurations urbaines afin d’assurer un éclairage optimal de la chaussée. En référence à l’arrêté du 19 avril 2012, les installations électriques extérieures réalisées dans le respect de la norme NF C 17-200 sont réputées satisfaire aux prescriptions du décret 2010-1017 relatif aux obligations des maîtres d’ouvrages. D’où, trop souvent, des installations mises en œuvre a minima, une remise à niveau de la sécurité électrique des armoires de commande et des raccordements des points lumineux négligées, des prestations de maintenance se « limitant » principalement au nettoyage des lanternes, réflecteurs et verrines ainsi qu’au remplacement des sources lumineuses. Et pourtant, comme le précise le Guide pour la distribution d’électricité1 publié par la FNCCR2 : « Les réseaux d’éclairage public et les réseaux de distribution publique d’électricité sont fréquemment étroitement imbriqués. Les travaux entrepris sur les uns nécessitent inévitablement d’intervenir sur les autres. » Et de rappeler également que l’éclairage public, destiné à assurer la sécurité des personnes et des biens, fait partie des pouvoirs de police du maire. « Son entretien représente un service public obligatoire puisque les coûts qu’il engendre sont assimilés à des dépenses de voirie, lesquelles sont obligatoires, en vertu de l’article L.2321 du CGCT. »3 Aujourd’hui, tout réseau d’éclairage extérieur de qualité doit s’inscrire dans une plate-forme multi-équipements et répondre à de nouvelles disponibilités adaptées quaNd l’éclaiRage Public RechaRge les véhicules électRiques Le développement à grande échelle du véhicule électrique en France suppose que des infrastructures de recharge soient disponibles pour les usagers. Si l’essentiel des recharges se fera au domicile ou sur les lieux de travail, la disponibilité de bornes en accès public est nécessaire pour assurer l’utilisateur contre le risque d’autonomie insuffisante. Dans ce contexte, Citelum coordonne le consortium « Téléwatt », accompagné par l’Ademe dans le cadre du programme « véhicule du futur des investissements d’avenir ». Rappelons que ce projet, initié en 2011, propose de développer une solution de recharge des véhicules électriques utilisant le réseau et les infrastructures d’éclairage public pour déployer un ensemble de points de charge à travers la ville. L’innovation majeure de cette solution porte sur l’optimisation de la puissance disponible sur les réseaux d’éclairage public pour recharger à toute heure les véhicules électriques, tout en préservant le service d’éclairage. À noter, que la Communauté d’Agglomération du Pays d’Aix-en-Provence a été retenue pour mener une première expérimentation. lux 282 37 © Philips Lighting doSSier Une récente étude polonaise révèle que 75 % des personnes interrogées se sentent en danger lorsqu’elles traversent, à pied, une zone non éclairée. À Szczecin, elles ne peuvent qu’être rassurées. 38 lux 282 doSSier l’éclaiRage led N’aime Pas les PeRtuRbatioNs Les réseaux d’alimentation électriques extérieurs sont particulièrement sensibles aux perturbations de toute nature. De plus, leur ancienneté, voire leur vétusté, augmentent l’ensemble des menaces risquant de détériorer les équipements connectés à ces réseaux (foudre et effets secondaires, environnement électromagnétique sévère, surtension de manœuvre, rupture de neutre, erreur de branchement, harmoniques, charges électrostatiques…). Jusqu’à présent, la robustesse des sources à décharge utilisées en éclairage public, ainsi que celle des appareillages, était suffisante pour en limiter les conséquences. Mais aujourd’hui, l’introduction d’équipements électroniques installés sur ces réseaux, notamment l’éclairage LED, fait que « les perturbations permanentes, temporaires et transitoires deviennent une menace réelle et majeure », prévient Christian Macanda, membre de la commission UF 37 AB « parafoudre » de l’AFNOR (par ailleurs responsable Produits & Normalisation chez Citel). En conséquence, poursuit-il, « les matériels LED vont être de plus en plus soumis à un ensemble de perturbations risquant de dégrader leurs performances et leur durée de vie. Deux arguments principaux expliquant pourtant la migration rapide vers cette technologie ». S’en protéger devient essentiel, d’autant plus que les solutions existent. Nous les développerons dans une prochaine édition de LUX, associée à l’évolution de la réglementation dans ce domaine. lux 282 39 doSSier PouRquoi deveNiR smaRt ? Le 19 mars dernier, le Cluster Lumière, en partenariat avec l’AFE, a organisé à Paris une conférence portant sur « les éclairages connectés dans les smart buildings et smart cities ». Une occasion pour différents intervenants d’expliquer pourquoi les villes doivent devenir « de plus en plus smart ». D’entrée, Lory Warks, du ministère de l’Écologie, du Développement durable et de l’Énergie, a rappelé que, au regard de la loi portant sur la transition énergétique, l’amélioration de l’éclairage public doit permettre la division par trois des consommations, associée à une forte diminution des nuisances lumineuses nocturnes. « Confort des habitants et biodiversité obligent ! » de Nouveaux seRvices L’arrivée des LED dans l’éclairage a entraîné les technologies électroniques dans son sillage. L’éclairage devient un système complexe, intégrant de nouvelles fonctionnalités et visant des objectifs variés. « Les LED ont ainsi ouvert la voie à la lumière connectée », commente Patrick Mottier, responsable « programme éclairage » du CEA-Leti, en présentant un instructif schéma de principe des fonctionnalités embarquées dans un luminaire connecté. Qui plus est, ajoute Denis Marsault, directeur marketing de Luciom, « tout devient possible avec le Li-Fi (Light Fidelity) ». En effet, cette technologie de communication sans fil, basée sur l’utilisation de la lumière visible (des 670 THz du bleu aux 480 THz du rouge), va transformer l’infrastructure d’éclairage en une nouvelle infrastructure de services et de communication. « En d’autres termes, ajoute Denis Marsault, le Li-Fi convertit les coûts d’éclairage en de nouvelles sources de revenus basées sur les services rendus par l’infrastructure lumière. » mutualisatioN Au niveau des applications de connectivité sans fil, « faire cohabiter plusieurs technologies représente un véritable challenge », considère Camille Loth, directeur marketing de 40 lux 282 m2ocity*, premier opérateur de télérelevé interopérable en France. Selon lui, la mutualisation des usages devient donc un véritable objectif pour les collectivités afin de limiter le nombre de réseaux déployés sur leurs territoires. Services complémentaires, ouverture et interopérabilité à l’échelle de la ville, « la rupture technologique que provoque la LED remet tout en cause », poursuit Philippe Badaroux, PDG de BH Technologies. Elle crée des opportunités de pilotage, de conception de matériels d’éclairage et également de mise en œuvre. « Pour autant, nous devons garantir à la ville que son système fonctionnera », prévient-il. Déjà, des exemples en témoignent. Rémy de Framond, responsable commercial et marketing chez Sogexi, explique comment la ville de Clermont-Ferrand est parvenue à piloter son éclairage public à 100 %. « Partant d’un objectif qui consistait surtout à sécuriser la ville, elle bénéficie aujourd’hui du plus grand parc d’éclairage public entièrement connecté en France. » Quant à la ville d’Honfleur, John Fiske, business développement manager chez Bouygues Énergies et Services, fait référence à la mise en place d’un réseau de télégestion d’éclairage piloté par une solution City Box. Dans le cadre d’un marché de maintenance de l’éclairage (360 points lumineux télégérés individuellement), la municipalité a souhaité, sans recours à du génie civil supplémentaire ni à l’installation de nouveaux câbles sur les façades, moderniser l’espace historique de son centre-ville (en particulier le vieux bassin), rénover son service de sonorisation et proposer un accès Internet Wifi aux plaisanciers de passage. « Oui, mais pas que ! », conclut JeanYves Soetinck, dirigeant d’Acte Lumière, à l’origine de l’éclairage événementiel et architectural connecté mis en œuvre à Troyes, « dans une Smart City, le Smart Lighting contribue également à l’enchantement des sites par la lumière ». * « Ville de demain 2014 ». Telle est l’étude réalisée par m2ocity reposant sur 50 villes et leurs projets emblématiques de la « ville intelligente » en France. Rappelons que cet opérateur a été créé, en 2011, par Orange et Veolia Eau (www.m2ocity.com). doSSier © SmartNodes « comparées à des automobiles haut de gamme, on fait aujourd’hui “circuler” des installations led sur des chaussées défoncées avec un carburant de plus en plus dégradé. » 240 luminaires LED ne s’éclairent que si une voiture, un cycliste ou un piéton passent à proximité de chacun d’eux. Nous sommes à Wavre, en Belgique, où, dans le quartier de Village expo, la société liégeoise SmartNodes a développé cette solution. à d’autres équipements, au-delà des seuls candélabres. Parallèlement, se développent de nouvelles solutions embarquant de l’électronique sensible, notamment la technologie LED et ses drivers ou les systèmes de contrôle-commande, connectés ou non. Principale concrétisation de cette évolution au niveau de la normalisation : la traditionnelle NF C 17-200. Dans ses versions 1987, 1990 et 1997, elle s’intitulait « Installations d’éclairage public ». Puis, en mars 2007, elle adopte l’appellation « Installation d’éclairage extérieur ». Dans sa nouvelle version, attendue pour juillet 2016, elle élargira son périmètre aux « Installations électriques extérieures ». uNe Nouvelle Nf c 17-200 PouR les JNl 2016 ? Quand on sait que le génie civil (réalisation des tranchées, mises en place des fourreaux et chambres de tirage, réfection de la voirie…) représente de 70 à 80 % du coût d’investissement total dans la création ex nihilo d’un réseau, on comprend l’importance de la révision, d’une part, du fascicule 36 du CCTG/ Travaux (Cahier des clauses techniques et générales) par les groupes permanents d’étude des marchés de matériels mécaniques, électriques et électroniques (GPEM/ME) et de travaux (GPEM/T). D’autre part, le cadre normatif de la NF C 17-200, datant de mars 2007 et définissant les règles de sécurité spécifiques aux installations neuves et en rénovation d’éclairage extérieur, doit être également actualisé. Pourquoi ? « Comparées à des automobiles haut de gamme, on fait aujourd’hui “circuler” des installations LED sur des chaussées défoncées avec un carburant de plus en plus dégradé », image Alain van der Ham, expert AFE et formateur chez Formapelec, organisme dédié au développement des compétences des professionnels du génie électrique. Aujourd’hui, les communes et les gestionnaires de réseaux sont confrontés à des parcs d’éclairage urbain de plus en plus énergivores et vétustes (câbles et fourreaux vieillissants, énergie polluée par des microcoupures, fuites électriques conséquentes, cos phi déplorable, surtensions…). « De plus, ajoute Rémy de Framond, directeur commercial et marketing de Sogexi, il est probable que, dans les années à venir, la puissance réactive sera facturée comme elle l’est déjà pour l’industrie. » Déjà, en une seule année, les collectivités ont vu leur facture électricité EP augmenter de 22 %. Ce poste de consommation devenant élevé, les installations d’éclairage public doivent se préparer à cette nouvelle et fâcheuse échéance en gagnant en qualité. En parallèle l’éclairage public doit devenir multifonctions. C’est-à-dire « offrir plus que la lumière » tant de nuit que de jour : alimentation de bornes Wifi et de systèmes de vidéoprotection et/ou de vidéosurveillance, de contrôle-commande d’arrosages automatiques, d’équipements de sonorisation, des infrastructures de recharge des véhicules électriques (IRVE)… Autant de valeurs ajoutées monnayables par les collectivités leur permettant d’amortir leurs inéluctables investissements. La normalisation s’y prépare ! En tant que président de la commission de l’AFNOR, Christian Mousnier travaille à la cohérence de la NF C 17-200 avec l’évolution de son domaine d’application élargi à la conception, la mise en œuvre, la vérification et à la maintenance des installations électriques extérieures. En revanche, ne seront toujours pas concernés les luminaires et matériels électriques fixés et installés sur l’extérieur des bâtiments et directement alimentés de l’intérieur, à partir d’une installation du domaine de la NF C 15-100. « Par rapport à la NF C 17-200 de mars 2007, la prochaine version ne comprendra pas de modifications lux 282 41 doSSier © OSRAM techniques notables. En revanche, notre objectif consiste à éditer un document unique regroupant toutes les règles à respecter », conclut Christian Mousnier. Dans cette optique et dans un but de simplification pour les utilisateurs, elle respectera en gardant sa spécificité les sommaires des normes NF C 13-100, NF C 13-200 et de la NFC 15-100 (installations électriques BT). Mais la NF C 17-200 anticipera-t-elle le retour à l’alimentation en courant continu ? Réponses possibles dans un an, à la fois dans les colonnes de LUX et à l’occasion des Journées Nationales de la Lumière qui seront organisées en juin 2016, à Lyon. À suivre donc… 1. « Construction et déplacement des ouvrages d’éclairage public », version du 6 janvier 2014. 2. Créée en 1934, la Fédération nationale des collectivités concédantes et régies (FNCCR) est une association de collectivités territoriales spécialisées dans les services publics locaux de distribution d’électricité, de gaz, d’eau, d’assainissement, de communications électroniques, de collecte et de valorisation des déchets. 3. CGCT : Code général des collectivités territoriales (dernière version consolidée, avril 2015). Grâce à une gestion numérique intelligente, les nouvelles générations de luminaires LED utilisés en éclairage public permettent de moduler les niveaux d’éclairement pour s’adapter à la circulation, aux conditions météorologiques, ou aux niveaux de luminosité naturelle disponibles au cours de la journée. la PReuve PaR 3 Le Gimélec, syndicat professionnel regroupant les fournisseurs d’équipements et de solutions électriques de contrôle-commande (nouveau membre associé de l’AFE), a créé, en 2014, une division A70 consacrée à la gestion intelligente de l’éclairage public réunissant Augier, BH Technologies et Schneider Electric. Ils nous résument leur feuille de route. Pour Raymond Grinneiser, directeur technique de Augier, il importe de valoriser la pertinence des récentes solutions de contrôle-commande de tous les éclairages extérieurs. Et de rappeler « qu’elles permettent de rendre leur simplicité aux systèmes de télégestion, comme le demandent les personnels municipaux ou sous-traitants, et toutes les personnes en charge de l’éclairage, de l’efficacité énergétique, des économies ou de la Smart City ». Quant à Philippe Badaroux, président de BH Technologies et président de la division A70, « contrairement aux idées reçues, 42 lux 282 ce n’est pas seulement en remplaçant les luminaires des villes que l’on pourra baisser rapidement la consommation des éclairages en France. Aussi, souhaitons-nous échanger avec d’autres constructeurs pour mettre en avant les bonnes pratiques en matière d’éclairage public et proposer des solutions d’économies massives et rapides pour les collectivités ». Enfin, pour Eric Hoëbeck de Schneider Electric, « la ville intelligente doit être capable de mettre en œuvre une gestion des infrastructures (eau, énergies, information et télécommunications, transports, services d’urgence, équipements publics, bâtiments, gestion et tri des déchets, etc.) communicantes, adaptables, durables et plus efficaces, automatisées pour améliorer le bien être des citoyens, dans le respect de l’environnement ». Bien éclairer, au bon moment, pour assurer la sécurité et le confort des usagers sur la voie publique y contribue. DESIGN + LED QUALITY SPIKE NOUVELLE APPLIQUE-TERRASSE Up&Down LED SPIKE BLANC MAT AVEC PRISE DÉTAIL [email protected] - ©Photos : SG Lighting SPIKE GRAPHITE SPIKE NOIR SG LIGHTING SA/NV - Parc de l'Arboretum - Bat A1 - 73 rue de Saint-Mandrier 83140 SIX-FOURS-LES-PLAGES - Tél. 04 94 930 000 - Fax 04 94 63 32 86 E-mail : [email protected] - www.sglighting.fr 2015 hting.net www.sglig Nouveau Catalogue SG 2015 FocuS Située à 8 km au large de la Pointe du Raz, l’île de Sein (Enez Sun en breton) émerge à peine du niveau de la mer. Recevant ainsi de plein fouet le déferlement des tempêtes, l’habitat y est resserré, regroupé autour du port pour faire front aux éléments. « Sein-PathiqueMent » EFFICACE au large de la Pointe du raz en Bretagne, l’île de Sein a lancé un programme exemplaire de transition éclairagiste avec Led et télégestion. un projet à la fois ambitieux et rationnel pour ce petit territoire singulier où l’électricité produite est revendue 5 centimes le kWh pour un prix de revient de 45 centimes. D eux groupes électrogènes, plus un de secours (960 kVA au total), produisent l’électricité nécessaire à la vie quotidienne des 195 Sénans auxquels s’ajoutent, en période estivale, 1 500 visiteurs venus du continent. Globalement, la consommation électrique de l’île s’élève à 1 450 MWh/an. Afin de pallier la forte consommation de fuel (420 000 litres/an), de réduire les émissions de CO2 et d’éviter la dépendance vis-à-vis d’une unique source d’approvisionnement, l’opérateur historique travaille conjointement avec la municipalité pour diminuer les consommations actuelles et étudier de nouvelles sources de production renouvelables. tRaNsitioN éclaiRagiste Déjà, en 2005, ont été gracieusement distribuées des lampes basse consommation fluocompactes. À l’automne 2014, nouvelle 44 lux 282 distribution gratuite de 7 lampes LED Philips par foyer, avec possibilité d’en acheter des supplémentaires (à prix coûtant). Par ailleurs, en collaboration avec EDF, l’éclairage public a été rénové en tenant compte de la sévérité du climat et de l’architecture singularisée par des maisons basses bordant des ruelles étroites. Au total, 88 luminaires LED ClearWay de 23 W fournis par Philips (2,02 kW de puissance totale installée), dont la compacité répond à la spécificité du bâti, remplacent depuis mars 2015 des luminaires plus que trentenaires équipés de ballons fluorescents de 125 W (13,2 kW au total installés). Résultats : d’une part, une économie d’énergie potentielle de 85 %. D’autre part, 2 500 lm de flux lumineux et une température de couleur de 4 000°K. « L’efficacité est proche des 110 lm/W », souligne Bertrand Marhadour, directeur Ouest Éclairage public et sportif de Philips. FocuS comme à los aNgeles Comme dans la Cité des Anges (voir p. 34), a été mise en œuvre la solution d’éclairage public City Touch. Chaque luminaire est ainsi équipé d’une puce intégrée qui, dès l’installation, le géolocalise sur la carte de l’île via le réseau téléphonique GSM. Une fois le luminaire répertorié, le logiciel enregistre son type, sa puissance et son état, et transmet en temps réel les données relatives à ce dernier sur un serveur sécurisé accessible via un site internet. De plus, le système fournit un rapport sur l’état de fonctionnement des 88 points lumineux. Il est enfin possible d’ajuster ou programmer le flux lumineux, pour modifier la gradation des luminaires selon le type de rues, les événements, le calendrier ou encore de mesurer l’énergie disponible sur les sites où la production de l’électricité est autonome. « Cette solution de luminaires LED et son système de commande associé, offre à l’île une gestion ludique et conviviale de son éclairage public. Adaptée au rythme de vie de la cité, elle contribue par ailleurs à optimiser la consommation d’énergie, contribuant à rendre celle-ci plus respectueuse de l’environnement », conclut Jacques Montfort, DG du SDEF (Syndicat départemental d’énergie et d’équipement du Finistère). JD Les ruelles étroites s’entremêlent pour que s’y « perdent » vents et embruns, ce qui ne représente aucune gêne pour la circulation puisque Sein est une île sans voiture. lux 282 45 on aime euroLuce 2015, LA FêTE ET QUELQUES TENDANCES Pour sa 28e édition, le salon biennal Euroluce 2015 de Milan-Rho a attiré, du 14 au 19 avril dernier, des visiteurs du monde entier, venus à la rencontre de solutions d’éclairage intérieur contemporain présentées par plus de 450 exposants. Roger Nathan*, dénicheur de talents et tendances depuis 50 ans, était parmi eux. « Euroluce c’est la fête du design, qui rejaillit sur les luminaires, l’ameublement, la mode, le bâtiment. » Pour Roger Nathan, comme à chaque édition, « çà a été la fête, loin des ambiances ternes des parcs d’exposition parisiens ». Çà a été aussi le Off, avec plus de 200 lieux répartis dans Milan où se sont enchainés expositions et cocktails. « Les Italiens fabriquent des luminaires qui captivent le monde entier, et savent mettre autant d’ardeur et d’appétit à les montrer. » quasi 100 % led De cette édition 2015, on retiendra que les sources sont quasi 100 % LED, même si certains continuent d’utiliser les halogènes dans l’attente que les LED les rattrapent en termes de qualité de lumière. Les prises USB équipent des luminaires pour recharger smartphones et tablettes, et la gradation de lumière est sans cesse plus adoptée. En conséquence, « les luminaires deviennent multifonctions ». Les grands fabricants tirent dans tous les coins, sans direction particulière, affirmant chacun leurs personnalités, choisissant leurs designers et leurs projets. Pour les matériaux, tous sont exploités : fibres de verre et tissus, tresses fibres de verre, Kevlar et carbone ; le bois est en vedette, mais aussi le ciment, la pierre. « Il y a sur les matériaux de vraies recherches, en plus de la qualité de la lumière et du design. » Les OLED étaient présentes aussi sur le stand LG Chem, comme elles l’étaient à Light & Building Francfort. « Mais on attend toujours leur commercialisation. » Les designers français sont partout et appréciés ; des frères Ronan et Erwan Bouroullec – au Salon international de l’ameublement, qui se tenait en même temps qu’Euroluce –, à Matali Crasset et aussi Philippe Starck toujours présent chez Flos avec une lampe projet, Jean-Marie Massaud ou encore Ionna Vautrin chez Foscarini. Flos présentait, sur son spectaculaire stand, ses nouvelles collections mais aussi des pièces âgées de plus de 50 ans « qui n’ont pas pris une ride », estime Roger Nathan. Comme toujours, les fabricants italiens savent aller chercher les talents là où ils sont. L’agence Wilmotte poursuit le développement d’une gamme de luminaires avec Artemide, chez qui elle signe une quinzaine de modèles. eNtRe valeuRs sûRes et Nostalgie On notera quelques absents de marque : Philips indirectement présent, Tobias Grau, ou encore Lumina. Et puis aussi beaucoup de rééditions de luminaires lancés il y a 25 ans ; entre valeurs sûres et nostalgie, ils reviennent équipés de LED offrant de meilleurs rendements lumineux. Parmi nos concitoyens, Baguès, Designheure et Forestier ont eu le courage de se mesurer aux Italiens. « Quant aux Suédois, ils continuent à faire du suédois, comme les Hollandais font de la folie hollandaise (Moooi) », s’amuse Roger Nathan. Sur les stands, des designers et des commerciaux asiatiques étaient également très présents, alors que s’annoncent des joint-ventures entre sociétés européennes et asiatiques (Lumen Center). La classe moyenne italienne qui jusqu’alors « consommait » du design, se tourne, pouvoir d’achat en berne, vers des sociétés telle Ikea, même si elle aime encore venir en masse au salon. En revanche, comme à l’habitude, peu de visiteurs français dans les allées. Toutefois, les grands acheteurs français étaient, eux, au rendez-vous. moNtReR la fReNch touch Le marché français de l’éclairage contemporain est actif. Il devient impossible en France, et c’est nouveau, de concevoir un magasin, un hôtel, une salle de restaurant, sans faire appel à un ou à plusieurs luminaires au design contemporain. Autant de signes d’une certaine bonne santé du marché bien soutenu par les pays émergents et leurs clientèles fortunées avides, à leur tour, de design et de marque. Cette tendance conduit les fabricants à investir dans des circuits de vente et à acquérir une pensée industrielle. Autant de raisons poussant Roger Nathan à s’exclamer : « À quand un salon à Paris, pour montrer la French Touch de l’éclairage ! ». Une question toujours d’actualité qui taraudait déjà les fabricants d’éclairage des années 1930. Propos recueillis par Roland Kuschner, en collaboration avec Jean-Jacques Delvallée * En 1965, il y a déjà 50 ans, Roger Nathan a ouvert, boulevard Saint-Germain à Paris, Electrorama, premier magasin consacré à l’éclairage intérieur contemporain et à l’origine de la découverte de nombreux talents et tendances. lux 282 47 on aime EUROLUCE les led iNsPiReNt le desigN Ether conçue par Philippe Stark pour FLoS,, déclinée en lampe de table, suspension, spot encastré ou lampe à poser au sol, est destinée au résidentiel comme au tertiaire, une nouveauté pour ce fabricant. Cette gamme, personnalisable à volonté, est couronnée d’un disque intégrant des LED, et qui est proposé en chrome, en cuivre ou en aluminium galvanisé. Le corps central est disponible en plusieurs finitions, coloris et matériaux. La série lampes de table comprend un petit modèle équipé d’un variateur et d’une batterie, rechargeable via une micro USB, d’une autonomie de 6 heures. (2 700 K, 250 lm totale, CRI 80 - 4,3 W). lamPadaiRe lamPadai P Padai Re ou susPeNsioN Statistocrat, réalisé par l’Atelier Van Lieshout pour Moooi , est élaboré en trois dimensions à l’aide de modules disposés autour d’un axe en aluminium. Le lampadaire d’une hauteur de 2 m, est composé de trois modules, l’un diffuse la lumière vers le plafond, un autre sert de lampe de lecture, et un troisième placé plus bas, est une tablette conçue pour recevoir un ordinateur. baguettes eN veRR veRRe L’applique Pillar Light de davey Lighting pour salle de bains et extérieur existent en deux formats, profil incurvé réalisé à partir de baguettes de verre solide de 8 mm de diamètre, disponible en laiton antique ou plaqué chrome. goutte Lutetia, design Jean Michel Wilmotte pour arteMide doit sa forme à un double façonnage du verre, avec une série de coupures avant le soufflage final qui rendent chaque pièce unique. Il unit qualité artisanale et LED pour une étude minutieuse de la qualité de la lumière. Un corps conique en aluminium surmonte la forme du verre et contient le moteur optique. Le verre est nuancé, allant de l’opalin qui tamise la vision de la source et répand la lumière, au transparent, pour procurer une lumière douce et enveloppante dans l’espace. LED : 40 W, dim : Ø 30 cm x Ø base 15 cm x H. 60 cm. 48 lux 282 on aime de caRRé et de RectaNgle Le lustre 4 Grand Carré Eau de lumière créé par Davide Oppizz pour deSignheure est constitué de moyens rectangles et de grands carrés, montés en forme de lustre avec une alimentation centrale et réglables en hauteur et largeur. La version rectangulaire est recommandée pour figurer au dessus d’une table ; la version Grand Carré est proposée avec un élément dissocié vers le bas. Hauteur sous plafond de 4,5 à 6 m, Ø 205 cm x H. 275 cm, Abj/Ls : L. 56 x l. 24 x H. 66 cm, 4 x 18 W, 3 000 K, IRC >80. Coloris : textile gris/ orange, fil noir. Finition : marbre blanc de Carrare ou chêne gris teinté. Matériaux : tissus, marbre blanc de Carrare, chêne massif, fil tissé coloré. Jeu d’ombRe et de lumièRe Spokes, du designer Vicente Garcia Jimenez-Cinzia Cumini pour FoScarini, s’inspire des anciennes lampes orientales à volières et des rayons d’une roue de vélo. Résultat : une suspension aux formes rondes et au volume léger qui contient la lumière, tout en la laissant filtrer dans l’espace. Réalisée en fil de métal, elle est équipée de LED (LED 35 W, 2 700°K, 2 780 lm) éclairant par le dessous afin d’obtenir des jeux d’ombres et lumière. Spokes est proposé en deux formes, deux dimensions (Ø 32,5 x H. 71 cm et Ø 52 x H. 52,5 cm) et deux coloris (blanc et moutarde), et s’adapte tant aux espaces domestiques que publics. eNcastRable ou susPeNdu Vaeder de ModuLar Lighting, est doté d’un réflecteur dont le design a été remodelé pour optimiser le flux des LED, offrir un faible taux d’éblouissement (UGR d’à peine <16) et mieux s’intégrer à sa coque extérieure. Ce réflecteur est associé à un diffuseur ultrafin, et la coque est proposée en trois coloris : blanc, noir, « gris âne ». Le nid d’abeilles est disponible en blanc et en noir. Lignes de LED Fortimo 3 000 K (4 000 K sur demande), DALI, variateur poussoir ou 1-10 V). Conforme à la norme d’éclairage de bureau EN 12464. PRODUITS TECHNIQUES dRiveR à faible sciNtillemeNt led faisceau étRoit Le nouveau module XTM 9 mm LES de Xicato vient s’ajouter au 19 mm LES, pour fournir un faisceau étroit utilisés dans les commerces, musées et halls. Flux : de 700 lm à 2 000 lm, jusqu’à 100 lm/W - CRI jusqu’à 98 Ra pour la série Artiste – de 2 700 à 4 000 K - Interface mécanique compatible Zhaga. SeouL SeMiconductor lance son driver LED Prime Acrich3 (220 V AC/DC) conçu pour alimenter un réseau de LED avec un minimum de scintillement, grâce à ses 4 canaux (variation PWM). Compacité (pas d’alimen-tation séparée, convertisseur intégré), prix, efficacité énergétique, compatibilité avec les variateurs Triac et analogiques (0-10 V), caractérisent ce driver destiné à l’éclairage urbain et intérieur. Acrich3 propose un facteur de puissance élevé (>0,97), à faible THD (<15 %) et avec un indice de scintillement inférieur à 0,12. Il peut être interfacé à une grande variété de réseaux et capteurs sans fil. lux 282 49 on aime eN esPace RestReiNt PRofilé led couleuRs à PlusieuRs lusieu s couleu s La nouvelle barrette à LED apparentes Timi 208 Mix 24 V de KKdc, profilé qui existe aussi en version Mimi (profilé fermé) et en version Momo (profilé fermé plus épais), et en version Timi 207 moins puissante, est conçu pour recevoir des LED de deux températures de couleur différentes, parmi une gamme de 11 blancs de 2 300 à 9 300 K (température sur mesure possible selon quantité), avec un IRC de 92 à 98 sur demande, avec des tris de LED à 2 dans l’ellipse de Mac Adam. Il est ainsi possible de faire varier les couleurs selon le cycle circadien – froid le matin jusqu’à chaud le soir – grâce à un driver à deux canaux (variation linéaire ou logarithmique). KKDC propose également un profilé Timi C-RGBW où sont positionnés une LED RGB et une LED blanche, ainsi qu’un dimmer 1-10 V placé entre l’alimentation et les LED qui supprime le scintillement des LED (flickering), en envoyant 1 200 impulsions par seconde au lieu de 120 (protocole PWM). PhotoGlobe 4fA de Scientec-SediS est composée d’une structure circulaire en aluminium de 3x3x3 m équipée de 19 capteurs optiques (plage de travail de 0 à 80 000 lux, résolution de 0,01 lux) dont les mesures sont transférées à l’ordinateur. La structure, animée par un moteur géré par un logiciel, tourne autour du luminaire, ce qui permet d’effectuer les mesures dans un volume 19 fois plus petit que le volume requis pour un goniomètre traditionnel. substitutioN des lamPes meRcuRe Pour l’éclairage urbain, en remplacement des lampes à vapeur de mercure haute pression, haveLLS SyLvania propose Relumina qui répond aux dernières exigences de la directive ErP, interdisant l’usage des lampes à mercure dans les pays de l’Union Européenne. Relumina offre un rendement lumineux et un rendement des couleurs supérieurs, ainsi qu’une meilleure cohérence des couleurs (jusqu’à 88 lm/W). Existe en trois versions : 55 W = 80 W (mercure), 85 W = 125 W (mercure), 170 W = 250 W (mercure). 50 lux 282 PiloteR eN extéRieuR seloN la lumiNosité Le système d’éclairage extérieur nightDim d’heLvar pour luminaire LED adapte l’éclairage en fonction de la luminosité. Composé d’un driver et d’un détecteur de lumière, il enregistre les données des nuits précédentes afin d’estimer les besoins en lumière de la nuit suivante. Il identifie les périodes creuses de la nuit pour réduire l’intensité de la lumière de 50 %, et ainsi augmenter la durée de vie des LED. La programmation des scénarios de gradation de lumière est instinctive, directement relié à un interrupteur réseau, nightDim envoie des commandes d’impulsions marche/arrêt au réseau, avec la possibilité de reprendre la main. Cette solution utilise le câblage existant du réseau, sans programmation, et est adapté à la rénovation. IP20, supportant les températures extrêmes (-40°C/+50°C), en 20 W, 30 W et 70 W, il peut être raccordé à un système de gestion d’éclairage intelligent. on aime GESTION LOCALE iNtelligeNce RéPaRtie PouR géReR l’éclaiRage Pour les immeubles de bureau, les commerces, haveLLS SyLvania annonce un partenariat avec la société Organic Response pour proposer un système de gestion de l’éclairage. Doté de capteurs de mouvements et de lumière ambiante, et d’algorithmes basés sur l’environnement, Organic Response s’affranchit du câblage permettant aux luminaires de communiquer entre eux, sans programmation préalable par rapport au système DALI. Ce système gère l’éclairage de façon intuitive et peut être piloté via un Smartphone. Équipe d’ores et déjà les gammes Officelyte, Quadrille, Unity, Rana et Rubico d’Havells Sylvania, est lauréat du meilleur système en gestion de l’éclairage aux Lighting Design Awards 2014. bulle de lumièRe autouR de l’usageR SMartnodeS propose des modules intelligents dotés de capteurs, de moyens de communication et d’une intelligence décentralisée, destinés à faire varier la puissance d’éclairage émise par chaque luminaire en créant une « bulle de lumière » qui accompagne les usagers (piéton, cycliste, voiture ou autre) dans leurs déplacements et en gardant les sources lumineuses au niveau minimum en absence d’usagers. On minimise ainsi la consommation d’énergie tout en respectant les normes d’éclairage par type d’usager. Les luminaires équipés de ces modules forment un réseau décentralisé (communication sans fil IEEE 802.15.4 sécurisée) et modifiable (paramétrable et logiciel évolutif). Les modules sont configurés sur site à l’aide d’une tablette. Télé-monitoring et télé-contrôle sont également associés à ce système via un point d’accès IP permettant de se connecter au réseau des modules pour transmission bidirectionnelle d’informations. Les modules, SLS-R2-A, à fixer au candélabre, convient à tout type d’installations de type LED ou autres à ballast électronique (1-10 V ou DALI). Si un contrôle à distance est souhaité, outre le coût des modules, un point d’accès interfacé avec Internet et un abonnement par point lumineux sont à budgéter. lux 282 51 made in France LeS éMergenceS de technilum en écLairage urBain Installée à Béziers, depuis 1971, Technilum est une PME spécialisée dans le mobilier urbain d’éclairage en aluminium. Employant une cinquantaine de salariés, elle intervient sur des projets en France et à l’international, avec un leitmotiv constant, l’innovation. C ’est dans l’un des plus anciens chais de l’Hérault, le domaine de Lézigno converti en site de sidérurgie « douce », propice à l’imagination et à la créativité, que Technilum conçoit et fabrique ses lampadaires. Jouissant depuis plus de 40 ans d’une expertise dans la mise en œuvre de l’aluminium (matériau 100 % recyclable et à l’infini), elle a développé des concepts innovants de mobiliers privilégiant l’aluminium extrudé et des assemblages mécaniques de grande qualité, « vissés, boulonnés, collés, sans soudure donc, comme dans l’aéronautique » pour des éclairages 100 % made in France. La société s’est dotée de lignes d’usinage à grande vitesse afin de rationnaliser sa production et ses coûts, tout en développant une R&D performante, avec un bureau d’études intégré. Dix personnes sont ainsi dévolues à l’accompagnement technique et esthétique des projets des prescripteurs et des clients. Si Technilum produit en France, c’est à la fois afin de maîtriser la qualité de ses fabrications, mais aussi parce que la force de l’entreprise tient dans sa capacité à accompagner les projets spécifiques nécessitant réactivité et adaptabilité de l’outil de production. © Jean Paul Planchon RaffiNemeNt des foRmes et des matièRes Atelier d’assemblage des mâts au sein de l’usine du domaine de Lézigno. 52 lux 282 Technilum est apte à répondre aux demandes les plus originales en terme de design ou de technologies, en portant toujours une grande attention au cadre et aux ambiances où ses lampadaires sont implantés. « Notre offre contribue à la création de patrimoine urbain ou architectural ; © PL / Technilum made in France Luminaire Ceramic conçu avec Marc Aurel. elle valorise un site », explique Benoît Saes, directeur commercial. Ainsi, l’entreprise est spécialiste des émergences en matière d’urbanisme lumière. Entendez par là toute émergence verticale qu’il s’agisse de borne, colonne lumineuse, lampadaire décoratif ou fonctionnel, mais aussi support pour l’éclairage scénique et dimensionnel. Audelà de l’aluminium, Technilum reste ouverte à la pertinence d’autres matériaux. Jouissant Depuis plus De 40 ans D’une expertise Dans la mise en œuvre De l’aluminium Ainsi avec le designer Marc Aurel et le maître d’art céramiste Gérard Borde, a été créée la gamme de lampadaires Ceramic®. La céramique technique – un matériau utilisé autant en joaillerie que dans l’électronique, l’aérospatiale, l’automobile, pour sa résistance mécanique, sa résistance aux agressions extérieurs et sa faible densité – permet de confectionner des habillages et décors venant recouvrir, tels des abatjour interchangeable (Jules ou Juliette), la lumière émise par un luminaire à LED. Bien que parfaitement innovante tant en termes technique qu’esthétique, cette gamme qui commence à être commercialisée, est très concurrentielle pour répondre aux nouveaux enjeux de l’éclairage urbain. Technilum a lancé un ambitieux projet d’extension sur son site, « pour structurer nos projets de développement à l’export, être moins tributaire de la commande publique, mais aussi augmenter sensiblement nos volumes et améliorer les coûts de production », explique Agnès Jullian qui vise une CA de 25 M€ sous quelques années. En mettant le cap vers l’export, avec une filiale au Canada et une aux États-Unis, au-delà d’un réseau d’agents en Europe et au Moyen Orient, la société entend valoriser sur ces marchés la French Touch déjà plébiscitée. « En visant un objectif de 35 % à l’export, nous ambitionnons des références plus nombreuses encore à l’international. La raison à cela est qu’il n’y a pas véritablement d’équivalence en matière de créativité et de qualité. Et comme dans ce secteur d’activités, les références en appellent d’autres, on se laisse porter par cette popularité. » Technilum est reconnue sur son marché national comme partenaire incontournable des solutions aluminium, qu’il s’agisse de l’éclairage d’une ZAC avec un produit catalogue ou d’un éclairage de prestige avec un produit sur mesure. RK smaRt iN site exPeRtise eN eNJeux uRbaiNs Parallèlement, et au-delà de l’innovation formelle, Technilum mène aussi des réflexions sur la ville nocturne. Le but est de dépasser le simple fait d’éclairer, parfois contesté ou financièrement malmené, pour proposer d’autres usages plus novateurs. Initiés avec le concept « Ma Ville et Moi » – QR-Code donnant accès à une plateforme de communication sur le projet concerné –, Smart in Site prend désormais une autre envergure. Ainsi, les « émergences » n’ont plus seulement vocation à éclairer mais sont le maillage essentiel des smart cities qui, très vite, modifieront notre façon de pratiquer les villes. Ce concept et ses services associés font à ce jour l’objet de sites pilotes et de la création d’une ligne dédiée en collaboration avec Roger Narboni. technilum est dirigée par Agnès Jullian, également très impliquée dans la vie socio-professionnelle, et engagée politiquement au titre de la société civile. Experte en matière d’enjeux urbains et entretenant des échanges intellectuels et créatifs avec les maîtrises d’œuvre et d’ouvrage, Technilum a créé l’association culturelle Lézigno, dont la programmation répond aux interrogations sur le devenir de la ville, à travers la lumière et ses interférences sur l’architecture, l’art, le design et le paysage. Laboratoire de recherche, lieu d’accueil, d’échanges, de dialogue et d’exposition, il accueille des artistes en résidence et propose un cycle annuel de conférences et de rencontres, les « Heureuses Coïncidences », destiné à un public professionnel. exteNsioN et exPoRt Pour l’heure, afin d’assouvir son développement et augmenter sa productivité, www.lezigno.org lux 282 53 www.batimat.com www.ideobain.com www.interclimaelec.com Showroom KKdc à PariS © Jo Pauwels KKdc 20-22 Passage Dauphine 75006 Paris t. +33 (0)1 40 67 17 44 [email protected] www.kkdc.fr F abricant de LED australien, présent en Asie et en Europe, KKDC propose des solutions haut de gamme, avec pas moins de 11 couleurs de blanc (IRC de 90, tri des LED de 2 sur une échelle de 5) destinées à l’éclairage architectural, et issues de ses usines coréennes. Présent en France depuis cinq ans, tant au service des monuments historiques et des bâtiments contemporains que des espaces paysagers et urbains, KKDC propose aussi une « fabrication maison » de chaque linéaire, afin de répondre à toute problématique d’éclairage. En septembre dernier, avec l’agenceur belge haute de gamme Obumex, il a ouvert un showroom de 150 mètres carrés, passage Dauphine dans le 6e arrondissement, destiné à sensibiliser les architectes et les éclairaigistes aux LED avec la mise en situation de ses luminaires (profilés, réglettes ou solution d’éclairage indirect). Ce showroom dispose également d’une galerie qui accueille des expositions autour de la lumière et du design. Ainsi ont été invités le fabricant de luminaires parisiens Ozone, suivi par le fabricant de tissus Jim Thompson, et, en juin prochain, Triode Design y présentera les rééditions du mobilier Finn-Juhl ainsi que des luminaires de Rich Brilliant Willing. À terme, ce lieu devrait proposer des installations autour de la lumière. RK lux 282 55 ViSion Smart lighting © Concepto / Roger Narboni LUMIèRE ET BIEN-êTRE au buReau Collège Thomas Mann, Paris 56 lux 282 artiste plasticien et électronicien de formation, Roger Narboni se consacre, depuis près de 30 ans au sein de son agence concepto, à la lumière urbaine et architecturale. fort de cette expertise, il considère, à présent, que tout est à réinventer, y compris au niveau de l’éclairage des bureaux. bien-être oblige. « Il était une fois, dans un futur proche… » C’était juste un peu avant la nuit, la pluie tombait à verse. Il décida donc de rester plus tard au bureau. Il avait encore beaucoup de chose à faire et appréciait ce moment calme quand tous ses autres collègues avaient disparu. Depuis son enfance, il préférait ce crépuscule et l’obscurité. À l’inverse, il n’appréciait pas l’intense ambiance des immeubles de bureaux maintenant inondés de lumière naturelle pour des raisons d’économies d’énergie. Sereinement, il commence à contrôler son espace de travail et sa propre atmosphère. Il illumine lentement le grand mur latéral, cherchant le bon niveau de luminance et une température de couleur agréable. Ces nouvelles surfaces organiques émettrices de lumière étaient si utiles. Plus de luminaires au plafond, plus de lampes disgracieuses sur le bureau ! Plus d’éblouissement ! Uniquement le volume, rien d’autre. Il équilibre l’effet lumineux du mur latéral avec la paroi arrière, mais avec un niveau si faible qu’elle semble luire dans l’obscurité, derrière lui. Par ailleurs, pour admirer la nuit urbaine au travers de la baie vitrée qui lui fait face, il lui faut juste arrêter le programme vidéo que sa société projette automatiquement sur le verre transparent. Enfin, avec les trois grands écrans d’ordinateur posés sur son bureau, sa composition lumineuse est parfaite. Il l’enregistre ! Il jette un coup d’œil sur son niveau de consommation électrique. Tout va bien, son crédit mensuel n’est pas encore atteint. Il peut donc commencer à se concentrer sur son travail. Mais, peut-être que la pièce est un trop austère pour permettre une grande concentration ? Il se saisit donc des deux derniers luminaires « lucioles » qu’il vient d’acheter et les programme. Tous les citadins possèdent maintenant ces petits appareils d’éclairage mobiles. Mais peu avaient choisi des violettes comme lui. Les deux lucioles se positionnèrent immédiatement au-dessus de ses épaules et commencèrent à briller intensément, projetant des rais de lumière violette dynamiques sur le dernier mur resté sombre. Ces dispositifs autonomes ne risquent pas de lui faire dépasser son niveau de consommation d’énergie. ViSion Smart lighting PSA Design Center, Vélizy Quelle quiétude ! Les nouvelles technologies d’éclairage ont apporté un tel confort et une telle liberté aux usagers de bureaux que plus personne n’imagine, à présent, ramener du travail à son domicile. JoueR avec les ambiaNces lumiNeuses PSA Design Center, Vélizy Enfin, elle doit encourager les occupants à diversifier et à varier leurs ambiances lumineuses (en terme d’intensité, de couleur, de position des sources dans l’espace) tout au long de la journée pour augmenter les contrastes et « le plaisir d’être au bureau ». Propos recueillis par Jacques Darmon En fait, notre acteur projeté dans un futur proche, a appris à jouer avec le système de pilotage des ambiances lumineuses mis à sa disposition. Ce pour trois raisons principales. Tout d’abord, il lui permet de colorer et maîtriser les apports de lumière naturelle (partiellement, ponctuellement, temporairement), afin de modifier sa vision de l’extérieur et sa perception de son espace de travail. Ensuite, il lui devient possible de créer ses parois lumineuses grâce aux évolutions technologiques (nouveaux matériaux de l’architecture, Oled…) pour sculpter et transformer l’espace éclairé artificiellement (avec son lot d’appareils d’éclairage) en un espace lumineux ou luminescent, diffus ou orienté. Enfin, il peut faire entrer, dans l’espace de travail, de la lumière artificielle colorée (y compris saturée) en complément des éclairages fonctionnels blancs. Cette solution lui laisse la possibilité de choisir ses couleurs lumineuses et leurs dispositions dans l’espace. Elle peut également lui permettre de transformer temporairement le décor coloré existant (murs et meubles) grâce à la synthèse additive et soustractive des couleurs. le PlaisiR d’êtRe au buReau Dorénavant, il ne faut plus considérer de manière uniforme et régulière l’éclairage de l’espace de travail. Il convient de proposer des systèmes d’éclairage pilotables et modulables permettant à chacun de composer et de constituer son propre univers lumineux associé à un accompagnement pédagogique portant sur les possibilités de création d’ambiances lumineuses. Cette tendance au bien-être oblige aussi à imaginer des espaces communs, lumineux et reposants, permettant de se « ressourcer » durant une pause, en application des recherches menées sur les biorythmes et les neurorécepteurs, notamment en période hivernale. Elle conduit, par ailleurs, à penser les écrans plats (vidéo et informatique) comme sources de lumière mouvantes lorsqu’ils sont inactifs. lux 282 57 ViSion Smart lighting L’environneMent d’un LuMinaire connecté un BeL avenir Selon une récente étude de Northeast Group, les luminaires LED s’arrogeront 84 % du marché total de l’éclairage public d’ici 2025. À cette date, la société d’études estime à 352 millions le parc de lampadaires, contre 304 aujourd’hui. Elle estime aussi à 53,7 milliards de dollars les investissements en faveur de l’éclairage public à LED d’ici les 10 ans à venir. Enfin, Northeast Group affirme que les luminaires à LED connectés représenteront 37 % du marché global de l’éclairage public, toujours d’ici 2025. À ce titre, ils participeront à des programmes plus larges de villes intelligentes. Logiciel Logiciel embarqué embarqué Autres GTB Présence Smartphones Luminosité Interrupteurs Capteurs Capteurs externes externes Terminaux Terminaux LumInAIRE Communication Communication Capteurs Capteurs internes internes Flux Couleur Température Intrusion Luminaires Luminiares voisins voisins CPL Présence Radio Luminosité Ethernet CO2 Paire torsadée Incendie Lifi Le luminaire connecté, intégré a un réseau de communication, dialogue avec les luminaires voisins, le bâtiment ou l’utilisateur à l’aide de techniques types CPL, radio, Ethernet, paire torsadée… Outre les données directement liées à l’utilisation du luminaire, celles qu’il transmet ou reçoit concernent par exemple la présence de personnes dans la zone qu’il éclaire, ou le niveau de lumière du jour disponible. Ces données sont issues de capteurs, embarqués ou déportés et connectés au luminaire. Sa position, généralement située au plafond d’un local, le prédispose à accueillir d’autres capteurs comme des sondes de températures, des capteurs de fumée ou autres détecteurs d’intrusion par exemple. Il leur permet ainsi d’utiliser le réseau d’éclairage pour transmettre des signaux d’alerte. arteMiSe Se PréPare au recycLage deS Led « La rationalisation des sources lumineuses et leurs réemplois à court et moyen terme permettent de faire vivre le concept de développement durable. » C’est dans cet esprit que l’électricien Jean-Marie Bailly1 a créé, en 2011, la société Artemise qu’il préside toujours aujourd’hui. Retenue par l’éco-organisme Recylum en qualité de centre de traitement (son principal client pour la France), l’entreprise s’est installée, depuis mai 2014, dans « une usine modèle conçue à la fois propre, sécurisée et compétitive », souligne le dirigeant aubois qui a investi 2 millions d’euros sur ce site 58 lux 282 classé ICPE (Installation classée pour la protection de l’environnement). Actuellement, y sont traités 60 % de sources fluorescentes de tous types et dimensions et 40 % de lampes à décharge. Au total, 1 620 tonnes ont été recyclées en 2014. « À présent, nous travaillons à optimiser notre production pour nous développer dans des filières de type démantèlement des DEEE2 ou dans la collecte de multi-déchets 3 via un conteneur que nous avons conçu », explique Laure Clerget, directrice de la S.A.S., également soucieuse d’élargir son champ d’activité au-delà de l’Hexagone. Enfin, Artemise s’est rapprochée du laboratoire de Nanotechnologie et d’Instrumentation Optique (LNIO) de l’Université de Technologie de Troyes. Avec trois enseignants-chercheurs, Gilles Lerondel, Christophe Couteau et Youcef Bouzidi, est mis au point un système optique de tri et est envisagé le développement d’un programme de R&D pour le traitement des lampes et luminaires à LED. À suivre donc… 1. Il préside Aubélec et est l’ex-fondateur de TCMS, société cédée à l’entreprise Rémondis, appartenant à la famille allemande Rethmann, en 2007. 2. DEEE : Déchets d’équipements électriques et électroniques. 3. Lampes usagées, piles et cartouches. ViSion Smart lighting PariS verS La viLLe connectée Le service Éclairage public de Paris et EVESA, groupement auquel la ville a confié l’exploitation de ses installations EP/signalisation lumineuse, ont décidé de remplacer environ 20 000 BCEP Pulsadis (boîtiers de télécommande de l’éclairage public) par des systèmes radiofréquence intégrant la technologie de l’américain SSN (Silver Spring Networks). Développée en France par Lumnex et commercialisée par Connection Protection, cette solution sera concrétisée, dès septembre, par une première phase d’installation portant sur environ 2 000 Lumnex Light Control. Ouverte, basée sur l’utilisation d’interfaces communicantes (standard ISO), elle permet de gérer tous types de lampes à décharge (sodium et iodures métalliques) de sources LED et d’autres technologies d’éclairage à faible consommation. Concrètement, ont été développés des ballasts électroniques installés dans chaque lampadaire. Contrôlés à distance par un logiciel de gestion, ils adaptent en temps réel l’intensité lumineuse du lampadaire en fonction du trafic mesuré sur la voirie. « Cette solution permet de générer jusqu’à 50 % d’économie sur la facture d’électricité d’une municipalité », estime François Lhéraud, DG de Connection Protection. Par ailleurs, elle permet d’économiser les coûts de maintenance puisqu’elle limite les interventions juste nécessaires grâce à la remontée d’informations en temps réel. Lumnex, start up implantée à Poitiers, a été créée en 2011 à Chasseneuil-du-Poitou par Brahim Zaïm, docteur en électronique de l’Université de Poitiers, et par Christian Holweck, tous deux anciens cadres dirigeants de Schlumberger. L’entreprise conçoit, fabrique et commercialise des solutions de gestion de l’éclairage public. En avril 2015, la société Connection Protection, filiale du groupe Sicame, a conclu un accord de partenariat avec la société Lumnex pour le développement commercial, en France, de son système de gestion de l’éclairage extérieur Lumen Light Control. Rappelons que cette entreprise développe des produits de raccordement pour l’éclairage extérieur conformes à la NF C 17-200. lux 282 59 le Secteur BuSineSS neWS legRaNd ReJoiNt l’associatioN KNx fRaNce Dans le but de poursuivre sa stratégie tournée vers le développement des architectures intelligentes et communicantes du bâtiment, notamment par la promotion de solutions actives de gestion et de supervision propices à la maîtrise et aux économies d’énergie, Legrand rejoint l’association KNX France pour s’inscrire dans cette démarche de communication, d’échanges et de formations des différents acteurs du bâtiments et des professions concernées, afin d’enrichir et d’optimiser les solutions de contrôle du bâtiment. Innoval, opérateur de formation du groupe Legrand, est d’ailleurs devenu depuis janvier 2015, centre de formation certifié KNX. www.legrand.fr / www.knx.fr il Nous a quittés JoeL SPira Inventeur du premier système de variation lumineuse Il y a plus de 50 ans, en 1959, Joel Spira, jeune physicien installé à New York, a parié sur l’intérêt de maîtriser l’intensité lumineuse pour réduire la consommation d’énergie de l’éclairage, et pour son influence sur les comportements. Il a ainsi conçu un variateur à semi-conducteur utilisant un thyristor, pour remplacer les rhéostats, encombrants, énergivores, principalement utilisés dans les théâtres. En 1961, Joel et Ruth Spira ont créé Lutron Electronics. Aujourd’hui, la société, devenue l’un des leaders de l’industrie de la diffusion et de la régulation de l’éclairage centralisé propose plus de 17 000 produits et détient plus de 2 700 brevets à travers le monde. Joel Spira est décédé mi-avril 2015. 60 lux 282 obligatoiRe : maNuel de PRéveNtioN du Risque électRique sPécial ouvRages de distRibutioN et iNstallatioNs extéRieuRes Conformément à la publication UTE C 18510-1, relative aux opérations sur les ouvrages de tension BT/HTA dont l’application définitive est fixée au 1er avril 2015, l’employeur se doit de fournir à toute personne habilitée un manuel de prescription, relatif aux risques électriques et aux mesures de prévention, conforme aux nouveaux référentiels. Validé par ce dernier et complété des instructions propres à l’entreprise, il doit être signé des deux parties. Pour les installations (éclairages publics), la norme NF C 18-510, devient le seul référentiel réglementaire à compter du 1er juillet 2015. Ce carnet de prescription s’adresse à toutes les personnes habilitées pour effectuer des opérations d’ordre électrique sur les ouvrages publics des domaines de tension BT/HTA ainsi que sur les installations électriques extérieures (éclairage public BT, production photovoltaïque…). MELEC-3, 134 pages, 110 x 190 mm, 16 euros Disponible sur www.comstedition.com NomiNatioN Jean-MicheL Lagarde Directeur général de Meljac Le fabricant français d’interrupteurs haut de gamme a créé ce nouveau poste pour répondre à l’essor de l’entreprise. Ce diplômé de l’Institut Supérieur de Gestion à Paris, un habitué de l’industrie du luxe (Parfums Nina Ricci, Paco Rabanne, Barbara Bui), va ainsi travailler en étroite collaboration avec André Bousquet, son président fondateur. osRam RécomPeNsé PouR sa famille osloN blacK flat La revue américaine Automotive News remet chaque année depuis 20 ans les PACE Awards qui distinguent des innovations dans le domaine de l’automobile. Pour la troisième fois Osram remporte ce prix : Color-on-Demand conversion LED en 2006 et les ampoules de la gamme Ostar en 2011 dont le produit primé aujourd’hui est une évolution. Ces LED pour phares, ont une luminosité trois fois plus élevée que la version existante : une seule LED suffit pour un feu de croisement complet alors qu’avant plusieurs puces LED étaient nécessaires en fonction de la conception et du type de LED utilisées. Comment ? En associant les technologies de puce UX:3, de conversion céramique et celle basée sur le courant élevé utilisée dans les applications de projection. Bientôt, les phares prendront encore moins de place ! Une innovation dont le prototype fut dévoilé seulement en octobre 2014. www.osram-os.com le succès de la led à hoNg KoNg « Nous avons constaté sur le salon une dynamique de négociations et de networking ainsi qu’un intérêt particulier des acheteurs pour les produits d’éclairage écologiques, comme les solutions d’éclairage LED et intelligentes », commente Benjamin Chau, Directeur général adjoint du HKTDC. Une septième édition du salon de l’éclairage de Hong Kong en effet marqué par une demande forte dans ces secteurs. Pourquoi ? Parce que les trois principaux marchés d’exportation, les États-Unis, l’Union européenne et la Chine continentale, ont interdit ou envisagent d’interdire les ampoules à incandescence. www.hktdc.com P R É S E N T E LE RENDEZ-VOUS RETAIL ULTIME Les salons E-Commerce Paris et Digital(in)Store rassemblent 35 000 acteurs du e-commerce et du commerce physique autour des enjeux de demain ! 21 23 sept. 2015 PARIS EXPO PORTE DE VERSAILLES Pavillon 1 2 salons, 1 seul lieu NEW • 600 sociétés participantes • Plus de 250 Ateliers Solutions • Plus de 30 Masterclass • 2 Villages start-up • 10 Awards de référence dont 1 spécial start-up «Rookie of the Year» Inside Paris Retail Week • 4 plénières exclusives • Les académies Facebook, Twitter, Google • La cérémonie de remise des Awards, le 21 septembre à 18h • Un Espace Carrière Hors Les Murs • 2 store tours Informations non contractuelles, susceptibles de modifications • Une soirée de networking • Des événements partenaires COMMANDEZ VOTRE BADGE GRATUIT SUR : Préparez votre visite en téléchargeant l’appli ECOMMERCEPARIS.COM DIGITAL-IN-STORE-EVENT.COM PARIS, CAPITALE DU COMMERCE CONNECTÉ. Rejoignez la communauté #ParisRetailWeek #ECP15 #DIS15 flix agenda post it 10 juin – 13h30 À 17h aPRès-midi techNique afe bRetagNe VANNES – MORBIHAN ÉNERGIES Les thèmes de cette rencontre porteront sur : « Normalisation de l’éclairage public, Norme NF 13 201 » et « Raccordement et protection des luminaires LED ». infos : 02 96 01 20 20 11 juin de 8h30 À 18h30 sémiNaiRe lightiNg ssl – osRam, gaggioNe et Piseo PARIS 9E Consacré à l’éclairage à LED, les experts présenterons les nouveautés et des ateliers techniques permettra d’aborder des thèmes divers et variés. inscriptions et renseignements auprès d’Olivia Jablonski au 01 56 63 08 31 et [email protected] 23 au 27 Septembre assemblée géNéRale luci HELSINKI, FINLANDE Quatre journées de conférences et visites dans la capitale finlandaise pour traiter de tous les enjeux de l’éclairage extérieur. www.luciassociation.org 25 juin – 12h À 16h clusteR lumièRe – thiNK taNK « Pilotage » GRANDS ATELIERS – VILLEFONTAINE, ISèRE Soirée réservée aux adhérents et aux professionnels intéressés autour de la problématique du pilotage et de l’éclairage intelligent dans le bâtiment. www.clusterlumiere.com salons 2015 2 au 8 Septembre maisoN & obJet PRoJets PARC DES EXPOSITIONS PARIS NORD VILLEPINTE - HALL 8 Tous les métiers et ressources nécessaires pour personnaliser avec luxe un projet architectural. www.maison-objet.com/fr/paris 21 au 23 Septembre PaRis Retail WeeK PARIS – PORTE DE VERSAILLES En co-localisation : E-Commerce Paris, le nouvel événement dédié au cross-canal en Europe, et dédié à la digitalisation du magasin et du commerce connecté : le salon Digital (in) Store by Equipmag. www.equipmag.com www.digital-in-store.com 27 au 30 octobre hoNg KoNg iNteRNatioNal lightiNg faiR foRum led Le rendez-vous d’automne pour les marchés asiatiques avec plus de 180 000 visiteurs attendus. LyON – CENTRE DE CONGRèS Technologies et produits liés à la détection de présence, de mouvements et de luminosité. www.forumled.com www.hktdc.com 7 et 8 décembre HONG KONG CONVENTION AND EXHIBITION CENTRE 2 au 6 noVembre 2015 moNdial du bÂtimeNt batimat + iNteRclimaelec + idéobaiN PARC DES EXPOSITIONS DE PARIS NORD VILLEPINTE Nouvelle envergure internationale pour ces 3 salons dorénavant réunis sous un seul et même nom. Plus de 2 600 exposants attendus pour 350 000 visiteurs. light festival exPo LyON – CITÉ-CENTRE DES CONGRèS Ce salon de l’éclairage festif et événementiel se tiendra pendant la Fête des Lumières de Lyon. Exposition, conférences et rencontres B2B. www.lightfestivalexpo.com www.batimat.com 2016 19 et 20 noVembre 13 au 18 marS aRchitect@WoRK light + buildiNg 17 au 19 noVembre FRANCFORT-SUR-LE-MAIN – ALLEMAGNE Lors de ce salon phare mondial, quelques 2 300 entreprises présentent leurs nouveautés pour la lumière, l’électrotechnique et la domotique ainsi que les logiciels destinés au bâtiment. www.light-building.com saloN des maiRes 13 au 16 aVril PARIS – PARIS EVENT CENTER Salon exclusivement dédié aux prescripteurs de la construction, architectes et architectes d’intérieur. www.architectatwork.fr PARIS – PORTE DE VERSAILLES hoNg KoNg electRoNics faiR Rendez-vous des acteurs de la commande publique, organisé par le groupe Moniteur. HONG KONG CONVENTION AND EXHIBITION CENTRE Le grand rendez-vous de l’électronique en Asie présente toutes les produits et services du secteur. www.hktdc.com www.salondesmaires.com 23 au 26 noVembre the big 5 DUBAÏ – WORLD TRADE CENTRE 27 et 28 juin JouRNées NatioNales de la lumièRe www.thebig5.ae LyON – CITÉ INTERNATIONALE DES CONGRèS Les JNL organisées par l’AFE se tiendront cette année en juin et non plus en septembre. Le thème de cette édition sera « L’éclairage du futur ». www.afe-eclairage.fr 24 et 25 noVembre 16 au 20 noVembre Le grand rendez-vous international de la construction et du BTP ouvre à nouveau ses portes pour de nouveaux partenariats entre les acteurs du secteur. Plus de 80 000 visiteurs du monde entier attendus. saloN iNteRNatioNal des techNiques du sPectacle PARIS – PORTE DE LA CHAPELLE, DOCK PULLMAN Pour cette 18e édition, le Dock Haussmann est désormais consacré à la lumière. Les visiteurs, désireux de voir et tester le matériel en situation optimale, se retrouvent dans des « boîtes noires ». www.jtse.fr 1er au 4 décembre Paysalia equiP’hotel PARIS – PORTE DE VERSAILLES Le salon biennal, rendez-vous incontournable des acteurs du CHR. www.equiphotel.com Formation foRmatioNs cfPe 2015 www.paysalia.com Nouveautés pour 2015 : une formation sur la mise en place et la maintenance de protocoles DALI pour la gestion de l’éclairage. pour tout renseignement : Valérie michalon-Jauson au 01 45 05 72 22 ou par mail [email protected] 2 au 4 décembre 16 et 17 juin 2015 LyON – EUREXPO 14 000 visiteurs attendus au prochain rendez-vous des professionnels du paysage. samRtgRid + smaRtcity simi – saloN de l’immobilieR d’eNtRePRise PARIS – PORTE DE VERSAILLES En parallèle du salon IBS, rendez-vous des technologies intelligentes pour rendre la ville et les territoires plus attractifs et durables. Conférences et Prix de l’aménagement urbain, Prix junior de l’Immobilier et les Grands Prix SIMI viendront ponctuer cet événement. www.smartgrid-smartcity.com www.simi.salons.groupemoniteur.fr 7 et 8 octobre 7 et 8 décembre PARIS PORTE MAILLOT – PALAIS DES CONGRèS PhotométRie, coloRimétRie, RadiométRie de souRces SCIENTEC – 17 AVENUE DES ANDES - BâTIMENT LE CèDRE LES ULIS (91) 1 300 euros HT/personne. inscriptions : [email protected] www.scientec.fr lux 282 63 réFérenceS ConCepteurs Lumière / ArChiteCtes Benedetta Tagliabue architecte www.mirallestagliabue.com LUMINOcité www.luminocite.fr/ Agence DeshoulièresJeanneau www.dj-architectes.com Studio Roosegaarde www.studioroosegaarde.net AssoCiAtions Votre spécialiste en gestion d’éclairage De la source lumineuse… au système complet. 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