de la gare d`orsay au musee, au musee dans le train

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de la gare d`orsay au musee, au musee dans le train
COMMUNIQUÉ
DE PRESSE
PARIS, LE 18 JUIN 2013
DE LA GARE D’ORSAY AU MUSEE, AU MUSEE DANS
LE TRAIN …
SNCF TRANSILIEN, LE MUSEE D’ORSAY ET LE STIF PROPOSENT UN VOYAGE DANS LE
TEMPS
Et de 2. Suite au succès du train de Versailles l’an dernier, SNCF Transilien a décidé avec le STIF de
renouveler l’aventure : un train de la ligne J est pelliculé aux couleurs de l’impressionnisme, en partenariat
avec le Musée d’Orsay.
La ligne J… qui part de la gare de Saint Lazare, belle inspiratrice de Monet, et qui traverse des villes
emblématiques de l’impressionnisme comme Asnières sur Seine, Argenteuil, Pontoise …C’est également
une partie de l’itinéraire de la première ligne voyageurs SNCF.
Le développement des chemins de fer au 19ième siècle est une histoire parallèle à l’envolée des
impressionnistes vers la Vallée de la Seine. SNCF Transilien et le Musée d’Orsay font aujourd’hui un clin
d’œil à cette histoire commune.
Pour le régal des yeux des voyageurs franciliens car les œuvres impressionnistes, pelliculées sur toutes
les surfaces intérieures des rames, sont restituées dans le contexte architectural du Musée d’ Orsay. Ce
musée, qui fut une gare à l’origine, se déploie dans un train…la boucle est bouclée.
Pierre Serne, vice-Président de la Région Ile de France, Guy Cogeval, Président de l'établissement public
des musées d'Orsay et de l'Orangerie et Bénédicte Tilloy, Directrice générale de SNCF Transilien,
inaugurent ce « train de l’impressionnisme », avant sa mise en service commercial, mardi 18 juin.
Une rame de 6 voitures a été pelliculée par les quatre mêmes cheminots qui ont magnifié le train de
Versailles. La métamorphose s’est déroulée à l’atelier SNCF des Ardoines à Vitry sur Seine, avec un
pelliculage résistant aux graffitis et aux tags.
4 thèmes sont proposés :
Voiture 1 : Paris et l’industrialisation
Voiture 2 : Eau et jardins
Voiture 3 : Paysages de la ligne J
Ces décors sont reproduits 2 fois sur 3 voitures (train de 6 voitures
https://plus.google.com/photos/103647045105236788659/albums/5890023920975981313
crédit photos SNCF : Christophe Recoura
en
tout).
les cheminots-artistes à l’œuvre
La verrière…
SNCF Transilien, le Musée d’Orsay et le STIF, comptent ainsi démocratiser la culture en faisant entrer
l’exception du musée d’Orsay dans les trains du quotidien. Cela permet de surprendre, de faire rêver, de
rendre agréable et stimulant un voyage devenu peut-être pour certains une routine.
Comme pour le train de Versailles, il n’y a pas de date de fin programmé pour cette opération, le train de
l’impressionnisme va vivre son histoire avec les Franciliens…
Contacts presse :
SNCF Transilien : Ghislaine Collinet au 01 53 25 33 66
Musée d’Orsay : Amélie Hardivillier au 01 40 49 48 56
STIF : Guillaume Autier : 01 82 53 10 05
Un voyage dans le temps…
Monet à Argenteuil ou Giverny, Pissarro à Pontoise ou au Havre, Renoir à Chatou… les impressionnistes
ont tous recherché l’inspiration le long de la vallée de la Seine qu’ils parcouraient en train et où ils se sont
établis pour certains. Avec leurs tubes de couleur, ils ont peint la lumière sur un pont à Argenteuil, ou la
Gare Saint-Lazare, l’air du temps sur les plages de Normandie avec une approche nouvelle. Les
impressionnistes ont cherché à transcrire sur leurs toiles quelque chose de subjectif, de l’ordre du moment,
du changement permanent.
Cette modernité picturale est indissociable de la révolution industrielle qu’illustre le développement du train.
Le thème du progrès technique est alors très en vogue. Emile Zola s’en inspirera dans La Bête humaine
qui se déroule le long de la ligne Saint-Lazare – Le Havre et évoque le monde du chemin de fer. Pour les
peintres, le train est une sorte de « Pégase moderne », une machine à voir autant qu’à se mouvoir. Ce
moyen de locomotion permet à la fois d’apprécier le paysage qui défile par la fenêtre de la voiture, mais
aussi de le dessiner ou de le peindre. Cette nouvelle approche qui n’est pas figée, mais en mouvement,
contribue à une perception différente de la lumière et des contours. Afin de restituer leur expérience
visuelle, les artistes impressionnistes délaissent la construction des formes par le dessin et emploient des
touches de couleurs pures juxtaposées. La fumée des trains, la transparence des verrières et des vitres
des voitures incarnant le mouvement et la liberté, les ponts ferroviaires sont autant de sources d’inspiration
pour Monet, Manet ou Caillebotte
Bardés de boîtes de couleurs et de chevalets, les impressionnistes se retrouvent au petit matin sur le quai
d’une gare pour conduire leur véritable chasse à l’image. Ils peignent les nouveaux symboles de leur
temps, les loisirs de la société, mais aussi les villes, les usines, les gares et les ponts. « Au moment des
départs, assure Monet à Renoir, en parlant de la gare Saint-Lazare, les fumées des locomotives y sont
tellement épaisses qu’on n’y distingue à peu près rien. C’est un enchantement, une véritable féérie ». Le
maître y peignit des journées entières, avec l’aimable complicité du directeur des Chemins de fer de
l’ouest.
Si la première ligne de chemin de fer au départ de Paris est inaugurée en 1837, rapidement, d’autres
relient Asnières, Versailles, Rouen, Le Havre, Saint-Germain-en-Laye, puis Argenteuil, Mantes, Rouen, Le
Havre, pour arriver ensuite jusqu’à Honfleur. Turner, en 1838, est le premier à fixer sur la toile l’aspect
fugitif, fugace, du chemin de fer, mais également sa puissance évocatrice, dans un tableau majeur, « Pluie,
vapeur, vitesse ». A la fin du XIXe siècle, tout l’ouest parisien et la Normandie sont raccordés ce qui permet
l’émergence d’une société de loisir.
Les bourgeois, notamment les plus jeunes, sont les premiers à monter à bord pour rejoindre leurs
villégiatures des bords de Seine. Le train dit « de plaisir » offre la possibilité aux impressionnistes de se
rendre dans des sites aménagés pour le loisir et la détente (promenade, canotage…), de l’Ile de Chatou
aux plages de Trouville ou Honfleur. Ces peintres sont avant tout citadins et leur culture urbaine marque
leur façon d’aborder le paysage : ils choisissent surtout pour sujets des jardins ou des lieux où la nature est
domestiquée, aménagée, agrémentée de trains qui défilent ou de panaches de fumée.
Le 19 avril 1877, à la troisième exposition impressionniste, Monet présente 8 vues de la Gare Saint Lazare.
Caillebotte une vue du pont de l’Europe. Le critique Emile Zola est enthousiaste : « Monet a exposé cette
année des intérieurs de gare superbes. On y entend le grondement des trains qui s'engouffrent, on y voit
des débordements de fumée qui roulent sous les vastes hangars. Là est aujourd'hui la peinture, dans ces
cadres modernes d'une si belle largeur. Nos artistes doivent trouver la poésie des gares, comme leurs
pères ont trouvé celle des forêts et des fleuves ». Mélange de tradition et de modernité, d’artificiel et de
rationnel, la gare est le lieu transitoire par excellence, où tout est fugitif. Elle représente la société
industrielle, la révolution en cours et incarne le mouvement si cher aux impressionnistes.
Ce parallèle historique entre le développement d’une nouvelle infrastructure de transports moderne et une
révolution picturale a fait dire à un critique : « C’est de la portière d’un train, lancé à cinquante ou quatrevingt kilomètres heures qu’est né l’impressionnisme ». La marche rapide du train approfondit le champ
visuel des artistes. Depuis l’intérieur des voitures, de nouveaux cadrages s’offrent aux yeux des peintres.
Instantanément, ils perçoivent dans ces paysages qui défilent à vive allure les éléments fugitifs qu’ils fixent
pour l’éternité. On sait qu’Edgar Degas par exemple, peignait peu dans la nature et en plein air, mais a
conçu une bonne partie de ses rares paysages à la portière d’une voiture de chemin de fer !
Le chemin de fer agit sur le paysage à la manière des peintres impressionnistes qui condensaient sur leur
toile, à la plus grande satisfaction d’un public avide de mouvement et de dépaysement, de véritables
abrégés de modernité. Ces motifs de paysages urbains faisant écho à la vie moderne nous parlent encore
beaucoup. Devant leurs toiles, le spectateur est comme le voyageur devant le paysage. Le train participe
pleinement de l’évolution du regard des impressionnistes. Il en est même pour certains spécialistes l’une
des causes principales.
3 questions à Isolde Pludermacher, conservateur peinture au Musée d’Orsay
Avec ce train, les impressionnistes vont à la rencontre du public, pourquoi ?
IP : Ce partenariat avec SNCF Transilien est important pour nous, car l’une des missions fondamentales de
notre métier et l’une des vocations du Musée d’Orsay est d’ouvrir les portes de la connaissance à un public
le plus large possible. La gratuité des collections permanentes et des expositions jusqu’à l’âge de 26 ans
est un élément fort de la politique du musée d’Orsay en faveur du public. Montrer, dans un train qui relie
Paris et la grande banlieue, des vues du musée d’Orsay et une sélection d’œuvres majeures qui y sont
conservées permettra peut-être d’éveiller la curiosité d’un nouveau public.
Justement, quel est le public visé à travers cette opération ?
IP : Nous espérons que cela touchera des gens qui pensent qu’ils sont étrangers au monde de la culture et
que cela leur donnera l’envie de venir découvrir au musée les œuvres reproduites dans le train. Les
peintures impressionnistes bénéficient d’une grande popularité et demeurent d’un accès facile car les
sujets, souvent puisés dans le quotidien des artistes, nous semblent toujours familiers. Il est intéressant de
noter que les peintres impressionnistes empruntaient la même ligne de chemin de fer que les franciliens
d’aujourd’hui. Monet a vécu à Argenteuil, Vétheuil, Poissy et Giverny. Renoir a résidé régulièrement à
Chatou et Pissarro a vécu plusieurs années à Pontoise. Ces sites sont très présents dans les tableaux qui
figuraient aux expositions impressionnistes.
Pour beaucoup d’entre eux, le train a eu une importance considérable, pourquoi ?
IP : Le chemin de fer leur permet tout d’abord de circuler rapidement de Paris vers la banlieue et jusqu’en
Normandie pour y installer leur chevalet et peindre en plein air. Les « trains de plaisir » permettent en effet
l’essor du tourisme et d’une société de loisir très présente dans la peinture impressionniste. Si les
impressionnistes inventent une nouvelle manière de peindre, ils s’intéressent aussi à de nouveaux sujets :
la gare, le train et les ponts correspondent à leur goût pour la modernité. A la troisième exposition
impressionniste de 1877, Monet présente ainsi huit vues de La gare Saint-Lazare et Caillebote une vue
monumentale du Pont de l’Europe. Emile Zola, enthousiaste, encourage ces artistes à « trouver la poésie
des gares ». Enfin, le voyage en train contribue à une nouvelle perception, plus instantanée, du paysage
dont l’aspect fugitif est accentué par la vitesse. Le défilement des paysages a en outre certainement inspiré
aux artistes de nouveaux cadrages.
Le train des impressionnistes circule sur la ligne J
La ligne J :
250 000 voyageurs par jour
522 trains quotidiens
256 km de voies
52 gares
75 communes sur 5 départements
Son histoire
La ligne a été ouverte en 1837, de Paris Saint-Lazare à St Germain en Laye (il s’agit aujourd’hui de la
branche Saint-Germain en Laye du RER A)
1851 : ouverture de la ligne Paris Saint-Lazare à Mantes la Jolie via Conflans Sainte-Honorine et la
branche Gisors
9 mai 1943 : prolongement afin de mettre en place la branche Paris Saint-Lazare / Conflans SainteHonorine / Gisors
1966 : électrification de la ligne
Paris Saint-Lazare à Ermont-Eaubonne :
Cette liaison est ouverte depuis le 27 août 2006. Cette nouvelle desserte s’est accompagnée de la
suppression de la branche Argenteuil du RER C, de façon à doubler la fréquence sur MontignyBeauchamp.

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