Cancer du colon : diagnostic, traitement et suivi – Résumé

Transcription

Cancer du colon : diagnostic, traitement et suivi – Résumé
KCE REPORT 218Bs
RÉSUMÉ
CANCER DU COLON : DIAGNOSTIC, TRAITEMENT ET SUIVI
2014
www.kce.fgov.be
Le Centre Fédéral d’Expertise des Soins de Santé
Le Centre Fédéral d’Expertise des Soins de Santé est un parastatal, créé par la loi-programme (1) du 24
décembre 2002 (articles 259 à 281), sous tutelle du Ministre de la Santé publique et des Affaires sociales. Il
est chargé de réaliser des études éclairant la décision politique dans le domaine des soins de santé et de
l’assurance maladie.
Conseil d’Administration
Président
Fonctionnaire dirigeant de l'INAMI (vice président)
Président du SPF Santé publique (vice président)
Président du SPF Sécurité sociale (vice président)
Administrateur général de l'AFMPS
Représentants du ministre de la Santé publique
Représentants du ministre des Affaires sociales
Représentants du Conseil des ministres
Agence intermutualiste
Organisations professionnelles représentatives des
médecins
Organisations professionnelles représentatives des
infirmiers
Fédérations hospitalières
Partenaires sociaux
Chambre des Représentants
Membres effectifs
Pierre Gillet
Jo De Cock
Dirk Cuypers
Frank Van Massenhove
Xavier De Cuyper
Bernard Lange
Bernard Vercruysse
Lambert Stamatakis
Ri De Ridder
Jean-Noël Godin
Daniël Devos
Michiel Callens
Patrick Verertbruggen
Xavier Brenez
Marc Moens
Jean-Pierre Baeyens
Michel Foulon
Myriam Hubinon
Johan Pauwels
Jean-Claude Praet
Rita Thys
Paul Palsterman
Lieve Wierinck
Membres suppléants
Benoît Collin
Christiaan Decoster
Jan Bertels
Greet Musch
Brieuc Van Damme
Annick Poncé
Vinciane Quoidbach
Koen Vandewoude
Philippe Henry de Generet
Wilfried Den Tandt
Frank De Smet
Yolande Husden
Geert Messiaen
Roland Lemye
Rita Cuypers
Ludo Meyers
Olivier Thonon
Katrien Kesteloot
Pierre Smiets
Leo Neels
Celien Van Moerkerke
Contrôle
Commissaire du Gouvernement
Yves Roger
Direction
Directeur Général
Directeur Général Adjoint
Directeur du programme d'études
Raf Mertens
Christian Léonard
Kristel De Gauquier
Contact
Centre Fédéral d’Expertise des Soins de Santé (KCE)
Doorbuilding (10e étage)
Boulevard du Jardin Botanique, 55
B-1000 Bruxelles
Belgique
T +32 [0]2 287 33 88
F +32 [0]2 287 33 85
[email protected]
http://www.kce.fgov.be
KCE REPORT 218Bs
GOOD CLINICAL PRACTICE
RÉSUMÉ
CANCER DU COLON : DIAGNOSTIC, TRAITEMENT ET SUIVI
MARC PEETERS, ROOS LEROY, JO ROBAYS, GIGI VEEREMAN, DIDIER BIELEN, WIM CEELEN, ETIENNE DANSE, MARC DE MAN, PIETER
DEMETTER, PATRICK FLAMEN, ALAIN HENDLISZ, ISABELLE SINAPI, DIRK VANBECKEVOORT, ERIC VAN CUTSEM, DIRK YSEBAERT, PAUL VAN
GILS, LAETITIA VEERBEEK, YOLBA SMIT, LEEN VERLEYE
2014
www.kce.fgov.be
COLOPHON
Titre :
Cancer du colon : diagnostic, traitement et suivi – Résumé
Auteurs :
Marc Peeters (UZA), Roos Leroy (KCE), Jo Robays (KCE), Gigi Veereman (KCE), Didier Bielen (UZ Leuven),
Wim Ceelen (UZ Gent), Etienne Danse (UCL), Marc De Man (OLV Ziekenhuis Aalst), Pieter Demetter (ULB),
Patrick Flamen (Jules Bordet Instituut), Alain Hendlisz (Institut Jules Bordet), Isabelle Sinapi (Grand Hôpital de
Charleroi), Dirk Vanbeckevoort (UZ Leuven), Eric Van Cutsem (UZ Leuven), Dirk Ysebaert (Universiteit
Antwerpen), Paul van Gils (IKNL), Laetitia Veerbeek (IKNL), Yolba Smit (IKNL), Leen Verleye (KCE)
Coordinateur de projet et
superviseur senior :
Sabine Stordeur (KCE)
Relecture :
Marijke Eyssen, Raf Mertens, Sabine Stordeur
Stakeholders :
Donald Claeys (Belgian Section of Colorectal Surgery), André D'Hoore (Royal Belgian Radiological Society),
Constant Jehaes (Belgian Section of Colorectal Surgery), Alex Kartheuser (Belgian Section of Colorectal
Surgery), Daniel Léonard (Belgian Section of Colorectal Surgery), Ivo Nagels (Stichting Tegen Kanker), Bart Op
De Beeck (Royal Belgian Radiological Society), Piet Pattyn (Belgian Section of Colorectal Surgery), Ward
Rommel (Vlaamse Liga Tegen Kanker), Sabine Tejpar (Belgian Group of Digestive Oncology), Nancy Van
Damme (Kankerregister), Vincent Vandecaveye (Royal Belgian Radiological Society), Didier Vander Steichel
(Fondation Contre le Cancer)
Validateurs externes :
Bert Aertgeerts (CEBAM, KU Leuven), Daniel Van Daele (CHU de Liège), Cornelis Van de Velde (Leids
Universitair Medisch Centrum)
Autres intérêts déclarés :
Honoraires ou autres compensations pour la rédaction d’une publication ou la collaboration à un tel travail :
Patrick Flamen
Bourse, honoraire ou fonds en tant que membre d’un staff ou autre forme de compensation pour la conduite
d’une recherche : Patrick Flamen (Sirtex, Bayer, Roche), Marc Peeters (Amgen, Roche), Dirk Ysebaert
Consultance ou emploi dans une société, association ou organisation à laquelle les résultats de ce rapport
peuvent apporter des gains ou des pertes : Patrick Flamen, Marc Peeters (Amgen, Merck Serono, Roche,
Sanofi)
Rémunération pour une communication, subside de formation, prise en charge de frais de voyage ou paiement
pour participation à un symposium : Marc De Man (support participation in conferences (Merck Serono, Pfizer,
Roche), Advisory Board (Merck Senoro)), Patrick Flamen, Marc Peeters (Amgen, Merck Serono, Roche, Sanofi)
Présidence ou fonction de responsable au sein d’une institution, d’une association, d’un département ou d’une
autre entité pour lequel les résultats de ce rapport pourraient avoir un impact : Donald Claeys (Chairman
Collegium Chirurgicum), Constant Jehaes (Member of the board of the section of colorectal surgery of the
Belgian Royal Society of Surgery), Didier Vander Steichel (Medical and Scientific Director Foundation against
Cancer), Dirk Ysebaert (project Translational Research National Cancer Plan)
Participation à une étude scientifique ou expérimentale en qualité d’initiateur, de chercheur principal (‘principal
investigator’) ou de chercheur : Patrick Flamen, Alain Hendlisz (Principal Investigator PePiTA trial), Marc Peeters
(Amgen, Merck Serono), Cornelis Van de Velde (différent essais colorectaux)
En outre, il convient de noter que tous les experts et les stakeholders, ainsi que les validateurs consultés dans
ce rapport ont été choisis en raison de leur expertise dans le domaine de cancer du colon. Par conséquent, ils
peuvent avoir des intérêts potentiels de différentes natures liés au sujet principal du rapport.
Layout :
Ine Verhulst
Disclaimer :
 Les experts externes ont été consultés sur une version (préliminaire) du rapport scientifique. Leurs
remarques ont été discutées au cours des réunions. Ils ne sont pas co-auteurs du rapport scientifique
et n’étaient pas nécessairement d’accord avec son contenu.
 Une version (finale) a ensuite été soumise aux validateurs. La validation du rapport résulte d’un
consensus ou d’un vote majoritaire entre les validateurs. Les validateurs ne sont pas co-auteurs du
rapport scientifique et ils n’étaient pas nécessairement tous les trois d’accord avec son contenu.
 Finalement, ce rapport a été approuvé à l'unanimité par le Conseil d’administration.
 Le KCE reste seul responsable des erreurs ou omissions qui pourraient subsister de même que des
recommandations faites aux autorités publiques.
Date de publication :
17 janvier 2014
Domaine :
Good Clinical Practice (GCP)
MeSH :
Colonic Neoplasms; Practice guidelines
Classification NLM :
WI 529
Langue :
Français
Format :
Adobe® PDF™ (A4)
Dépot légal :
D/2014/10.273/13
Copyright :
Les rapports KCE sont publiés sous Licence Creative Commons « by/nc/nd »
http://kce.fgov.be/fr/content/a-propos-du-copyright-des-rapports-kce.
Comment citer ce rapport ?
Peeters M, Leroy R, Robays J, Veereman G, Bielen D, Ceelen W, Danse E, De Man M, Demetter P, Flamen P,
Hendlisz A, Sinapi I, Vanbeckevoort D, Van Cutsem E, Ysebaert D, van Gils P, Veerbeek L, Smit Y, Verleye L.
Cancer du colon : diagnostic, traitement et suivi – Résumé. Good Clinical Practice (GCP). Bruxelles: Centre
Fédéral d’Expertise des Soins de Santé (KCE). 2014. KCE Reports 218Bs. D/2014/10.273/13.
Ce document est disponible en téléchargement sur le site Web du Centre Fédéral d’Expertise des Soins de
Santé.
KCE Report 218Bs
 PRÉFACE
Cancer du colon
1
Dans le top trois des cancers les plus fréquents, le cancer du côlon occupe la troisième place chez les hommes et la
deuxième chez les femmes. Bien que le taux de survie à cinq ans atteigne maintenant 60 à 70%, il reste l'une des
principales causes de décès par cancer. Compte tenu de son impact, le cancer du côlon a également été l'un des
premiers types de cancer pour lesquels le KCE, conjointement avec le Collège d'Oncologie, a élaboré un guide de
pratique clinique (rapport KCE 26, 2006).
Depuis lors, beaucoup de choses ont évolué - non seulement dans la prise en charge optimale des patients, incluant le
diagnostic et le traitement - mais aussi dans notre propre approche de l'élaboration des recommandations de pratique
clinique. Le moment était venu de produire une nouvelle version de ces recommandations. D'autant plus que le
paysage des soins est en pleine mutation. D'une part, le vieillissement croissant de la population va particulièrement
influencer l'incidence d'une pathologie qui affecte prioritairement les personnes plus âgées. Et par ailleurs, un
programme de dépistage systématique de la population se déploie progressivement dans les différentes parties du
pays.
Comme d'habitude, ces recommandations sont colligées dans un document très technique, destiné à un public de
prestataires de soins très spécialisé. Cette fois-ci, pas de recommandation pour centraliser la prise en charge. Le
cancer du côlon est un cancer fréquent, qui devrait pouvoir être pris en charge de manière appropriée dans tout hôpital
qui dispose d'un programme de soins en oncologie. Un petit bémol toutefois. Comme pour de nombreux autres types
de tumeurs, des traitements «personnalisés» ont été récemment mis au point pour le cancer du côlon, en particulier
pour les patients dont la tumeur porte des récepteurs spécifiques. L'évaluation appropriée de ces marqueurs nécessite
une expertise particulière, et qui n'est actuellement pas nécessairement à la portée de chaque laboratoire. Mutatis
mutandis, le même constat peut être posé pour des techniques thérapeutiques innovantes, telle que la radiothérapie
stéréotaxique, qui est indiquée dans des situations bien spécifiques.
En bref, des soins de haute qualité en oncologie, version 2014, nécessitent plus que jamais un travail d'équipe
multidisciplinaire. Les hôpitaux ne peuvent y répondre de manière adéquate qu'en s'engageant dans une logique de
complémentarité, en réseau. Des recommandations cliniques de qualité, version 2014, nécessitent tout aussi bien un
travail en équipe multidisciplinaire, et ne peuvent pas être élaborées sans l'expertise des spécialistes cliniques et
l'implication des représentants des patients. Pour preuve, la longue liste des intervenants, reprise dans le colophon.
Nous remercions chacun et chacune d'entre eux très sincèrement pour leur contribution essentielle.
Christian LÉONARD
Directeur Général Adjoint
Raf MERTENS
Directeur Général
2
Cancer du colon
KCE Report 218Bs
 RÉSUMÉ
TABLE DES MATIÈRES

PRÉFACE ..............................................................................................................................................1

RÉSUMÉ ................................................................................................................................................2
TABLE DES MATIÈRES ......................................................................................................................................2
LISTE DES ABRÉVIATIONS ...............................................................................................................................4
GLOSSAIRE .........................................................................................................................................................5
1.
INTRODUCTION ....................................................................................................................................6
2.
COLLABORATION INTERNATIONALE ...............................................................................................6
3.
OBJECTIFS ET PORTEE DES RECOMMANDATIONS ......................................................................7
4.
MÉTHODES ...........................................................................................................................................8
4.1.
RECHERCHE DE RECOMMANDATIONS DE BONNE PRATIQUE CLINIQUE ..................................8
4.2.
MISE À JOUR.........................................................................................................................................9
4.3.
5.
ÉLABORATION DES RECOMMANDATIONS .......................................................................................9
RECOMMANDATIONS CLINIQUES ...................................................................................................12
5.1.
DIAGNOSTIC .......................................................................................................................................12
5.2.
STADIFICATION DU CANCER DU CÔLON INVASIF ........................................................................12
5.3.
CONCERTATION ONCOLOGIQUE MULTIDISCIPLINAIRE ..............................................................12
5.4.
PATHOLOGIE ......................................................................................................................................13
5.5.
TRAITEMENT CHIRURGICAL DES STADES 0-III .............................................................................13
5.6.
TRAITEMENT DES OBSTRUCTIONS AIGUËS..................................................................................14
5.7.
CHIMIOTHÉRAPIE ADJUVANTE POUR LE CANCER DU CÔLON DE STADE II-III ........................14
5.8.
TRAITEMENT CHIRURGICAL DES METASTASES HEPATIQUES ..................................................15
5.9.
MODALITÉS DE TRAITEMENT LOCAL DES MÉTASTASES HÉPATIQUES NON RÉSÉCABLES .15
5.10.
TRAITEMENT LOCAL DES MÉTASTASES PULMONAIRES ............................................................16
5.11.
TRAITEMENT DES MÉTASTASES PÉRITONÉALES : CHIRURGIE CYTORÉDUCTIVE ET
CHIMIOTHÉRAPIE HYPERTHERMIQUE INTRAPÉRITONÉALE (HIPEC)........................................16
5.12.
TRAITEMENT DU CANCER DU CÔLON MÉTASTATIQUE : CHIMIOTHÉRAPIE DE PREMIÈRE
LIGNE ET THÉRAPIE CIBLÉE ............................................................................................................16
5.13.
CHIMIOTHÉRAPIE DE DEUXIÈME LIGNE DANS LE TRAITEMENT DU CANCER DU CÔLON
KCE Report 218Bs
Cancer du colon
3
MÉTASTATIQUE..................................................................................................................................17
5.14.
6.
SUIVI APRÈS TRAITEMENT À VISÉE CURATIVE ............................................................................17
MISE EN ŒUVRE ET MISE A JOUR DES RECOMMANDATIONS ..................................................18
6.1.
MISE EN ŒUVRE ................................................................................................................................18
6.1.1. Approche multidisciplinaire ....................................................................................................18
6.1.2. Soins centrés sur le patient....................................................................................................18
6.1.3. Dissémination et mise en œuvre de ces recommandations ..................................................18
6.2.
SURVEILLANCE DE LA QUALITÉ DES SOINS .................................................................................19
6.3.


MISE À JOUR DES RECOMMANDATIONS .......................................................................................19
RECOMMANDATIONS POLITIQUES .................................................................................................20
RÉFÉRENCES .....................................................................................................................................21
4
LISTE DES
ABRÉVIATIONS
Cancer du colon
ABREVIATION
5FU
CEA
CT
EGFR
ERAS
GDG
GRADE
HIPEC
IKNL
IRM
KCE
COM
MSI
INAMI
PET-CT
RAS
RCT
TNM
KCE Report 218Bs
DEFINITION
5-fluorouracil
Carcinoembryonic antigen (antigène carcino-embryonnaire)
Computed tomography (tomographie assistée par ordinateur)
Epidermal growth factor receptor (récepteur du facteur de croissance
épidermique)
Enhanced recovery after surgery (réhabilitation rapide après chirurgie)
Groupe de Développement des Guidelines
Grading of Recommendations Assessment, Development and Evaluation
Hyperthermic Intraperitoneal Chemotherapy (chimiothérapie hyperthermique
intrapéritonéale)
Integraal Kankercentrum Nederland
Imagerie par Résonnance Magnétique
Centre Fédéral d'Expertise des Soins de santé
Consultation oncologique multidisciplinaire
Microsatellite instability (instabilité des microsatellites)
Institut National d'Assurance Maladie-Invalidité
Tomographie par émission de positrons couplée à une tomographie assistée
par ordinateur
Rat sarcoma viral oncogene homolog
Randomised controlled trial (essai clinique contrôlé randomisé)
Tumour, Node, Metastasis (Tumeur, ganglion, métastase)
KCE Report 218Bs
GLOSSAIRE
Cancer du colon
5
Programme de
récupération rapide
après chirurgie
La récupération rapide des patients après chirurgie (RRAC), également appelée
réhabilitation précoce (Fast-Track-Chirurgie ou enhanced recovery after surgery ERAS), vise la reprise d'une autonomie active et complète du patient, le plus
rapidement possible après sa chirurgie. Ces programmes se composent d'un
certain nombre de mesures péri-opératoires qui visent à maintenir la fonction
physiologique et facilitent la récupération post-opératoire, telles qu'éviter l'utilisation
systématique d'une sonde naso-gastrique, le maintien de la normothermie au cours
de l'intervention chirurgicale et le début d'une alimentation orale à la demande
après la chirurgie.
Le récepteur du facteur
de croissance
épidermique (EGFR)
La protéine présente à la surface de certaines cellules, et à laquelle le facteur de
croissance épidermique se lie, ce qui provoque la division cellulaire. On la trouve à
des niveaux anormalement élevés à la surface de nombreux types de cellules
cancéreuses, de sorte que ces cellules peuvent se diviser excessivement en
présence de facteur de croissance épidermique. Aussi appelé ErbB1 et HER1.
Lynch syndroom
Une maladie héréditaire qui, pour les individus qui en sont affectés, accroît de façon
élevée le risque de développer un cancer colorectal et d'autres types de cancer,
souvent avant l'âge de 50 ans. Également appelé cancer du côlon héréditaire sans
polypose (HNPCC).
Métastases hépatiques
métachrones
Des métastases du foie qui ne sont pas diagnostiqués en même temps que la
tumeur primaire, mais à un moment distinct.
L'instabilité des
microsatellites (MSI)
Un changement qui se produit dans l'ADN de certaines cellules (telles que les
cellules tumorales) dans lequel le nombre de répétitions de microsatellites (courtes
séquences répétées d'ADN) est différent du nombre de répétitions qui se trouvait
dans l'ADN lorsqu'il a été hérité. La cause de l'instabilité microsatellite peut être un
défaut dans la capacité de réparer les erreurs commises lorsque l'ADN est copié
dans la cellule.
Des métastases du foie qui sont diagnostiquées en même temps que la tumeur
primaire.
Métastases hépatiques
synchrones
Stent comme un pont à
la chirurgie
Un stent est un dispositif placé dans une structure de corps (par exemple un
vaisseau sanguin ou le tractus gastro-intestinal) afin de maintenir la structure
ouverte. Pour les patients avec un cancer colorectal localisé du côté gauche et
résécable, qui présentent des signes d'obstruction aiguë, un stent qui soulage
l'obstruction en l'attente d'une chirurgie planifiée est appelé un «stent comme un
pont vers la chirurgie».
6
Cancer du colon
KCE Report 218Bs
1. INTRODUCTION
2. COLLABORATION INTERNATIONALE
Le cancer colorectal est le troisième cancer le plus fréquent chez l’homme
et le deuxième chez la femme. Il représente aussi la deuxième cause de
décès par cancer chez l’homme et la troisième chez la femme (Belgique,
2008). Le cancer colorectal touche plus d’hommes que de femmes
(rapport hommes/femmes : 1,56 en 2008), et surtout des patients âgés de
plus de 64 ans (69,5% d’hommes et 72,9% de femmes en 2008). En
Flandre, l’incidence a augmenté au cours des dix dernières années. Avec
le vieillissement de la population, le cancer colorectal représentera un
problème sanitaire majeur pour notre société dans les prochaines
décennies.1
Les présentes recommandations mettent l’accent sur le cancer du côlon.
Les cancers du côlon et de la jonction rectosigmoïdienne représentent
68,2% de l’ensemble des cancers colorectaux chez l’homme et 73,9%
chez la femme. En ce qui concerne les cancers du côlon diagnostiqués en
Belgique entre 2004 et 2008, les taux de survie relative à 5 ans étaient de
62,3% pour l’homme et de 64,6% pour la femme, avec des différences
régionales mineures.1
Dans le cancer du côlon, la stadification représente un facteur pronostique
très important de la survie. Pour le stade pathologique, les estimations de
la survie relative sont de 91,2% et 96,2% pour le stade I et de 19,1% et
19,8% pour le stade IV, chez les hommes et les femmes respectivement.1
Le centre néerlandais d'expertise et de qualité en oncologie ‘Integraal
Kankercentrum Nederland’ (IKNL) a décidé de mettre à jour ses
recommandations cliniques relatives au diagnostic et au traitement du
cancer colorectal ainsi que ses directives relatives au traitement du cancer
colorectal avec métastases hépatiques. Cette mise à jour a ciblé huit
questions de recherche (voir plus loin), qui ont également suscité l’intérêt
du KCE. Une collaboration internationale a été mise sur pied et les huit
questions ont été divisées à parts égales entre les deux organisations,
IKNL et KCE.
La collaboration a porté sur la recherche de données probantes (stratégie
de recherche et sélection de la littérature), l’évaluation de la qualité des
publications, l’élaboration de tableaux de synthèse des données,
l’évaluation du niveau de la qualité des preuves sur la base du système
GRADE et la rédaction du rapport scientifique. Les recommandations ont
été formulées séparément par chaque organisation.
KCE Report 218Bs
Cancer du colon
3. OBJECTIFS ET PORTEE DES
RECOMMANDATIONS
L’objectif de ces recommandations est de synthétiser les données
scientifiques actuelles en matière de diagnostic, de traitement et de suivi
du cancer du côlon et de formuler des recommandations pour les
prestataires de soins qui prennent en charge des patients souffrant d’un
cancer du côlon.
Ces
recommandations
mettent
principalement
l’accent
sur
l’adénocarcinome primitif du côlon. Les présentes recommandations ne
concernent pas les autres types histologiques rares du cancer du côlon et
du rectum. Le dépistage de la population ou la surveillance des groupes à
risque élevé (p. ex. les patients ayant des antécédents familiaux ou une
maladie intestinale inflammatoire) ne sont pas couverts par ces
recommandations.
La décision a été prise de baser ces recommandations sur les
recommandations internationales récentes et de bonne qualité. Pour
certaines questions de recherche prioritaires, une mise à jour
complémentaire de la littérature a été nécessaire (voir chapitre suivant).
Au total, quatorze questions de recherche prioritaires ont été identifiées ;
huit ont été sélectionnées par les stakeholders néerlandais et six autres
par les stakeholders belges.
Les huit questions suivantes ont été choisies par les experts néerlandais :

Le PET-CT est-il plus sensible et/ou spécifique que le CT pour
détecter les métastases chez les patients atteints de métastases
hépatiques (ou pulmonaires), potentiellement résécables et
susceptibles d'entraîner un changement du plan de traitement ?

Quelle est la valeur des programmes de réhabilitation rapide après
colectomie laparoscopique ou ouverte liée à un cancer colorectal ?

Un stent ou une colostomie présentent-ils un bénéfice supérieur à une
résection, avec ou sans anastomose primaire, en cas d’obstruction
aiguë due à un carcinome du côlon gauche ?
7

La résection additionnelle (segmentaire) du côlon donne-t-elle de
meilleurs résultats (survie sans progression et survie globale, qualité
de vie) qu’une attente vigilante chez les patients avec un carcinome
du côlon Tis/T1 qui ont subi une polypectomie endoscopique ?

Quel groupe de patients âgés, atteints d'un carcinome colorectal
primitif non métastatique, ne tirera pas avantage d’une chirurgie avec
ou sans radiothérapie préopératoire ou chimiothérapie adjuvante ?

Quelle est la meilleure séquence thérapeutique pour les patients
atteints de
o a. métastases hépatiques métachrones résécables ?
o b. métastases hépatiques synchrones résécables ?

Quand utiliser un traitement local pour des métastases pulmonaires
ou hépatiques non résécables d’un cancer colorectal ?

A l'heure actuelle, quel est le traitement standard de première
intention pour le cancer colorectal métastatique inopérable ?
La sélection des questions de recherche par les collaborateurs belges a
été effectuée lors d’une réunion initiale des experts au KCE, le 3 mai 2012,
sur la base d’une liste de recommandations internationales :

Faut-il effectuer une IRM du foie chez les patients atteints de
métastases hépatiques potentiellement résécables, en plus du CT et
du PET-CT, pour détecter des métastases hépatiques additionnelles
et/ou déterminer leur résécabilité ?

Quelles sont les indications cliniques (autres que l’identification du
syndrome de Lynch) des tests initiaux de l’instabilité des
microsatellites (MSI) ?

Quels sont les facteurs à déterminer pour identifier les patients atteints
d’un cancer du côlon de stade II à risque élevé, éligibles pour une
chimiothérapie adjuvante ?
8

Cancer du colon
La colectomie laparoscopique est-elle supérieure à la chirurgie
ouverte en termes de morbidité, de convalescence et de résultats
oncologiques avec une attention plus particulière pour les tumeurs T4
et les tumeurs du côlon transverse ? Quelle est l’efficacité clinique des
‘techniques à incision unique’ et de la résection mésocolique totale
chez les patients atteints d’un cancer du côlon ?

La chirurgie de réduction suivie d’une chimiothérapie intrapéritonéale
hyperthermique (HIPEC) est-elle recommandée chez les patients
atteints d’un cancer du côlon résécable avec métastases
péritonéales?

Faut-il effectuer un CT de l’abdomen en routine à intervalles réguliers
lors du suivi ?
KCE Report 218Bs
4. MÉTHODES
Pour la préparation de ces recommandations, nous avons utilisé la
méthode ADAPTE (http://www.g-i-n.net/activities/adaptation/introduction-gi-n-adaptation-wg). Cette méthode se base sur des recommandations
factuelles et récentes de haute qualité et les adapte en fonction de l’avis
des experts et intervenants nationaux représentant les disciplines
concernées.
En ce qui concerne les questions de recherche prioritaires, les
recommandations internationales ont été mises à jour sur la base des
données probantes publiées récemment. Pour d’autres thèmes de
recherche, les recommandations formulées dans les guides de pratique
clinique internationaux et les preuves sous-jacentes ont été examinées par
le Groupe de Développement des Guidelines (GDG) et adaptées au
contexte belge.
4.1. Recherche de recommandations de bonne pratique
clinique
Les recommandations de bonne pratique clinique sur le cancer du côlon
publiées depuis 2009 ont été identifiées en utilisant OVID Medline, the
National Guideline Clearinghouse (guideline.gov) et le réseau international
des recommandations (GIN; www.g-i-n.net). Les sites web d’autres
agences internationales qui publient des recommandations ont également
fait l’objet de recherches. Toutes les recherches ont été conduites en juillet
2012.
Sur les 32 recommandations identifiées, 21 recommandations ont été
exclues pour les raisons suivantes :

15 recommandations ont été exclues pour absence de revue
systématique des données probantes ;

4 recommandations ont été exclues en raison d’une méthodologie
insatisfaisante ou peu claire ;

1 recommandation était une synthèse d’autres recommandations ;

1 recommandation était le rapport d’une mise à jour.
Onze recommandations factuelles ont été retenues et ont servi de point de
départ à l’élaboration des présentes recommandations.
KCE Report 218Bs
Cancer du colon
9
4.2. Mise à jour
Pour les questions prioritaires, la recherche de revues systématiques,
revues par des pairs, plus récentes, et la recherche d’études primaires ont
été menées dans OVID Medline, EMBASE, CENTRAL et la Cochrane
Database of Systematic Reviews, entre le mois de novembre 2012 et le
mois de juillet 2013.
Un chercheur a procédé à la sélection, à l’évaluation de la qualité des
études et à l’extraction des données. Un deuxième chercheur a été
consulté en cas d'incertitude.
L’analyse a suivi une approche hiérarchique en deux étapes :
1. Extraction des données des revues systématiques et méta-analyses ;
en l’absence de revues systématiques de haute qualité et de métaanalyses, des recommandations cliniques de haute qualité ont servi
de point de départ.
2. Recherche des études primaires les plus récentes pour compléter les
données probantes apportées par l'étape précédente.
4.3. Élaboration des recommandations
Un niveau de preuve et de force de la recommandation a été attribué à
chaque recommandation en utilisant le système GRADE (Tableau 1 et
Tableau 2). La force des recommandations a été attribuée en tenant
compte de l’équilibre entre les effets désirables et les effets indésirables,
de la qualité des preuves, des valeurs et des préférences ainsi que des
coûts (attribution des ressources) bien qu'aucune étude formelle du
rapport coût/efficacité n’ait été réalisée dans le cadre de ce rapport.2, 3
En raison de limitations méthodologiques, GRADE n’a pas été appliqué
aux recommandations relatives aux interventions diagnostiques. En ce qui
concerne les questions de recherche non prioritaires, le niveau des
preuves n’a pas été évalué. Pour ces recommandations, nous avons utilisé
la méthodologie ADAPTE.4
Sur la base des données probantes extraites des publications
sélectionnées, les experts du KCE ont rédigé un guide préliminaire de
recommandations (LV, JR, GV & RL), envoyé pour révision au groupe de
développement des recommandations (GDG). Les données probantes et
les recommandations ont été discutées au cours de plusieurs réunions
auxquelles ont participé des experts du KCE et des experts externes. Les
déclarations d’intérêt des membres du GDG ont été officiellement
enregistrées.
Les recommandations ont été soumises à un panel de stakeholders,
regroupant des représentants d’organisations professionnelles et
d’associations de patients (voir colophon), qui les ont évaluées en leur
attribuant un score de 1 (‘pas du tout d’accord’) à 5 (‘tout à fait d’accord’)
et en ont discuté lors d'une réunion face-à-face.
Enfin, trois validateurs externes ont évalué et validé ces recommandations
en utilisant la liste de critères d'évaluation Agree II. Le processus de
validation a été présidé par le CEBAM (Belgian Centre for Evidence-Based
Medicine).
10
Cancer du colon
KCE Report 218Bs
Tableau 1 – Niveaux de preuve sur base du système GRADE
Niveau de
qualité
Définition
Qualité méthodologique des preuves à l’appui
Elevé
Nous sommes très confiants que l’effet réel est proche de
l’estimation de l’effet.
RCTs sans limitations importantes ou preuves irréfutables provenant
d’études observationnelles
Modéré
Nous sommes modérément confiants dans l’estimation de l’effet :
l’effet réel est probablement proche de l’estimation, mais il y a une
possibilité qu’il soit considérablement différent.
RCTs comportant des limitations importantes (résultats incohérents,
faiblesses méthodologiques, méthodes indirectes ou imprécises) ou
exceptionnellement des preuves solides émanant d’études
observationnelles
Faible
Notre confiance en l’estimation est limitée : l’effet réel peut être
considérablement différent de l’estimation.
Très faible
Nous avons très peu confiance dans l’estimation de l’effet : l’effet réel
est probablement considérablement différent de l’estimation.
RCTs comportant des limitations très importantes ou études
observationnelles ou séries de cas
Source: Balshem H, Helfand M, Schünemann HJ, Oxman AD, Kunz R, Brozek J, et al. GRADE guidelines: 3. Rating the quality of evidence. J Clin Epidemiol. 2011;64(4):401-6
KCE Report 218Bs
Cancer du colon
11
Tableau 2 – Interprétation des recommandations fortes et conditionnelles (faibles)* 3
Implications
Recommandation forte
Recommandation faible
Pour les patients
La majorité des individus dans cette situation
opterait pour le plan d'action recommandé et seule,
une petite minorité des patients ne le ferait pas.
Des aides formelles à la décision ne sont
probablement pas nécessaires pour aider les
individus à prendre des décisions congruentes par
rapport à leurs valeurs et leurs préférences.
Dans cette situation, la majorité des individus
souhaiterait le plan d'action suggéré, mais de
nombreuses personnes ne le souhaiteraient pas.
Pour les cliniciens
La majorité des individus devrait bénéficier de
l’intervention. L’adhésion à cette recommandation
conformément au guide de pratique clinique pourrait
être utilisée comme critère de qualité ou indicateur
de performance.
Il convient de reconnaître que des choix différents
sont appropriés pour les patients et que vous
devez aider chaque patient à prendre une
décision de prise en charge congruente avec ses
propres valeurs et ses préférences. Des aides à la
décision peuvent s’avérer utiles pour aider les
individus à prendre des décisions congruentes
avec leurs valeurs et leurs préférences.
Pour les décideurs
La recommandation peut être adoptée comme
politique dans la plupart des cas.
Les décisions politiques nécessitent un débat
substantiel et la participation de différents
intervenants.
* les termes ‘‘conditionnel’’ et ‘‘faible » peuvent être utilisés comme synonymes
Source: Andrews JC, Schunemann HJ, Oxman AD, Pottie K, Meerpohl JJ, Coello PA, et al. GRADE guidelines: 15. Going from evidence to recommendation-determinants of a
recommendation's direction and strength. J Clin Epidemiol. 2013;66(7):726-35.
12
Cancer du colon
KCE Report 218Bs
5. RECOMMANDATIONS CLINIQUES
Les détails complets sur les données probantes à la base des recommandations ci-dessous sont disponibles dans le rapport scientifique et son supplément.
Les recommandations suivent la séquence des chapitres du rapport scientifique.
5.1. Diagnostic
Recommandations
Force de la
recommandation
Niveau de
preuve
Pour confirmer ou exclure le cancer du côlon, la coloscopie associée à une confirmation histologique est la
technique de premier choix chez les patients jugés en bonne condition.
Forte
NA
Si on estime que la coloscopie n’est pas réalisable ou qu’elle est contre-indiquée, le coloscanner est préféré au
lavement baryté.
Forte
NA
Force de la
recommandation
Niveau de
preuve
Un CT scan comprenant le thorax et l’abdomen est recommandé chez tous les patients ayant un diagnostic de
cancer du côlon.
Forte
NA
Un PET-CT n’est pas recommandé dans le cadre de l’évaluation préopératoire de routine du cancer du côlon non
métastatique.
Forte
NA
Un PET-CT est recommandé pour détecter des métastases additionnelles chez les patients atteints d’un cancer
colorectal et des métastases potentiellement résécables.
Forte
NA
Une IRM du foie doit être envisagée chez les patients éligibles pour une résection des métastases hépatiques sur la
base d’un CT et d’un PET-CT.
Forte
NA
Force de la
recommandation
Niveau de
preuve
Forte
ADAPTE
Note. NA = non applicable
5.2. Stadification du cancer du côlon invasif
Recommandations
Note. NA = non applicable
5.3. Concertation oncologique multidisciplinaire
Recommandations
Les décisions de traitement doivent être discutées au sein d’une équipe multidisciplinaire (COM).
KCE Report 218Bs
Cancer du colon
13
5.4. Pathologie
Recommandations
Force de la
recommandation
Niveau de
preuve
Les mutations du statut RAS devraient être évaluées chez tous les patients dès qu’un traitement anti-EGFR est
envisagé.
Forte
NA
Les rapports de pathologie devraient contenir, au moins, l’ensemble minimal de données telles que définies par les
organisations professionnelles (inter)nationales et, de manière systématique, la classification pathologique TNM.
Forte
ADAPTE
En ce qui concerne l’examen pathologique des échantillons de résection du cancer colorectal, il faut évaluer un
nombre maximal de ganglions lymphatiques en vue d’y détecter l’éventuelle présence de cellules tumorales. Seuls
des échantillons colorés à l’hématoxyline et à l'éosine doivent être utilisés.
Forte
ADAPTE
Force de la
recommandation
Niveau de
preuve
Pour les patients chez qui on diagnostique un Tis après polypectomie, aucun traitement supplémentaire n’est
indiqué à condition que les exigences suivantes soient rencontrées :
(1) il y a une marge d’excision claire (1 à 2 mm),
(2) la tumeur est bien ou moyennement différenciée, et
(3) il n’y a pas d’envahissement lymphatique ou veineux.
Forte
Très faible
Pour les patients ayant cancer au stade T1 après polypectomie, il faut envisager une résection chirurgicale.
Forte
Très faible
En l’absence de contre-indications, la chirurgie par laparoscopie constitue une option chirurgicale valide pour les
patients atteints d’un cancer du côlon de stade I-III résécable.
Faible
Faible
Une laparoscopie par incision unique peut être envisagée à la place d’une laparoscopie multi-incisions.
Faible
Très faible
Étant donné son coût élevé et l'absence de preuve relative à sa valeur ajoutée, la colectomie assistée par robot
n’est pas recommandée chez les patients souffrant d’un cancer du côlon.
Forte
Très faible
On ne dispose pas de preuves suffisantes pour formuler une quelconque recommandation concernant le recours à
l’excision mésocolique complète pour traiter le cancer du côlon.
NA
NA
Forte
Très faible
Note. NA = non applicable
5.5. Traitement chirurgical des stades 0-III
Recommandations
Un programme de récupération rapide est recommandé suite au traitement chirurgical du cancer du côlon.
Note. NA = non applicable
14
Cancer du colon
KCE Report 218Bs
5.6. Traitement des obstructions aiguës
Recommandations
Force de la
recommandation
Niveau de
preuve
L’utilisation d’un stent intraluminal, comme stratégie "pont" adoptée en l'attente d’une chirurgie, chez les patients
souffrant d’obstruction aiguë due à un cancer colorectal curable n’est pas recommandée.
Forte
Très faible
Pour le traitement des patients souffrant d’obstruction aiguë due à un cancer colorectal incurable, la pose d'un stent
intraluminal peut être envisagée chez certains patients.
Faible
Très faible
Force de la
recommandation
Niveau de
preuve
Une chimiothérapie adjuvante peut être envisagée pour le cancer du côlon de stade II en tenant compte de la
présence de caractéristiques à haut risque au niveau de la tumeur, des comorbidités et des préférences des
patients.
Faible
Faible
Une chimiothérapie adjuvante est recommandée pour le cancer du côlon de stade III. Chez les patients en bonne
condition, la combinaison de premier choix est celle de la fluoropyrimidine et de l’oxaliplatine.
Forte
ADAPTE
Lorsqu'une monothérapie au 5FU est envisagée, un test MSI doit être réalisé. Si la tumeur présente un MSI élevé, le
5FU ne doit pas être administré en monothérapie.
Forte
NA
Une chimiothérapie adjuvante pour le cancer du côlon de stade II ou III ne doit pas être écartée chez les patients
âgés uniquement en raison de leur âge.
Faible
Faible
5.7. Chimiothérapie adjuvante pour le cancer du côlon de stade II-III
Recommandations
Note. NA = non applicable
KCE Report 218Bs
Cancer du colon
15
5.8. Traitement chirurgical des métastases hépatiques
Recommandations
Les métastases hépatiques doivent être réséquées lorsque les techniques d’imagerie indiquent que la chirurgie
constitue une option.
L’ablation par radiofréquence (RFA) doit être envisagée en plus d’une chirurgie chez les patients présentant des
métastases hépatiques afin d'obtenir une réponse complète et de conserver une fonction hépatique résiduelle
suffisante.
La résection simultanée d’une tumeur primitive du côlon et de métastases hépatiques peut être envisagée si le
patient est jugé en bonne condition et qu’une opération simultanée est jugée techniquement faisable.
Une chimiothérapie systémique périopératoire ou adjuvante peut être envisagée chez les patients qui ont des
métastases hépatiques colorectales résécables.
Une chimiothérapie (néo)adjuvante par perfusion dans l’artère hépatique n’est pas recommandée chez les patients
présentant des métastases hépatiques colorectales résécables.
Force de la
recommandation
Niveau de
preuve
Forte
ADAPTE
Forte
ADAPTE
Faible
Moyen
Faible
Moyen
Forte
Très faible
5.9. Modalités de traitement local des métastases hépatiques non résécables
Lorsque les métastases hépatiques ne sont pas résécables, la thérapie systémique constitue le traitement de choix. Plusieurs modalités de traitement local
ont été évaluées en addition à la thérapie systémique ou comme traitement de recours pour les cancers devenus réfractaires à la thérapie systémique.
Recommandations
L’ablation par radiofréquence (RFA) n’est pas recommandée chez les patients atteints de métastases hépatiques
non résécables.
La chimiothérapie dans l’artère hépatique (HAI) n’est pas recommandée en traitement des métastases hépatiques
liées à un cancer colorectal.
La chimio-embolisation des métastases hépatiques liées à un cancer colorectal n’est pas recommandée en dehors
du cadre de la recherche clinique.
Ajouter une radio-embolisation à une chimiothérapie systémique chez des patients qui ont des métastases
hépatiques non résécables n’est pas recommandé.
La radio-embolisation peut être envisagée chez les patients qui ont des métastases hépatiques non résécables
réfractaires à une chimiothérapie systémique.
Le recours à un traitement par radiothérapie stéréotaxique dans le cadre du traitement des métastases hépatiques
liées à un cancer colorectal n’est pas recommandé en dehors du cadre de la recherche clinique.
Force de la
recommandation
Niveau de
preuve
Forte
Faible
Forte
Très faible
Faible
Très faible
Faible
Très faible
Faible
Faible
Forte
Très faible
16
Cancer du colon
KCE Report 218Bs
5.10. Traitement local des métastases pulmonaires
Recommandations
Force de la
recommandation
Niveau de
preuve
La résection des métastases pulmonaires doit être envisagée si une résection complète est réalisable.
Forte
Très faible
Le recours à la radiothérapie stéréotaxique peut être envisagé dans les cas de métastases pulmonaires limitées non
résécables ou inopérables liées à un cancer colorectal
Faible
Très faible
5.11. Traitement des métastases péritonéales : chirurgie cytoréductive et chimiothérapie hyperthermique intrapéritonéale (HIPEC)
Recommandation
Force de la
recommandation
Niveau de
preuve
Forte
Très faible
Force de la
recommandation
Niveau de
preuve
Forte
Très faible
Faible
Très faible
Faible
Élevé
Forte
Faible
Forte
Moyen
La chirurgie cytoréductive et l’HIPEC doivent être proposées à des patients strictement sélectionnés, en bonne
condition, qui présentent des métastases limitées à la cavité abdominale, à condition que le nombre de sites
métastatiques soit limité et que les métastases puissent être excisées de manière radicale par la chirurgie. L’HIPEC
ne doit être utilisée que moyennant des arrangements spéciaux en matière de consentement et de gouvernance
clinique, incluant un audit, ou devrait être pratiquée dans le cadre de la recherche clinique, étant donné le risque
significatif de morbidité et de mortalité auquel est associé ce traitement, ce qui nécessite de bien en évaluer le
rapport risque/bénéfice (c.-à-d. l’amélioration de la survie du patient atteint d’un cancer colorectal).
5.12. Traitement du cancer du côlon métastatique : chimiothérapie de première ligne et thérapie ciblée
Recommandations
Une chimiothérapie combinée basée sur des fluoropyrimidines orales ou intraveineuses et de l’oxaliplatine ou de
l’irinotécan est considérée comme la stratégie de premier choix pour le traitement de première ligne du cancer
colorectal métastatique.
En cas de chimiothérapie combinée à base de fluoropyrimidines et d’irinotécan, les fluoropyrimidines doivent être
administrées par voie intraveineuse.
La chimiothérapie séquentielle ou combinée de première ligne peut être envisagée chez les patients souffrant d’un
cancer du côlon métastatique.
Chez les patients ayant un RAS de type sauvage, l’ajout d’un traitement anti-EGFR (cetuximab ou panitumumab) ou
de bevacizumab à la chimiothérapie de première ligne doit être envisagé.
Chez les patients présentant une mutation RAS, l’ajout de bevacizumab à la chimiothérapie de première ligne doit
être envisagé.
KCE Report 218Bs
Cancer du colon
17
5.13. Chimiothérapie de deuxième ligne dans le traitement du cancer du côlon métastatique
Recommandations
Force de la
recommandation
Niveau de
preuve
Une chimiothérapie de deuxième ligne doit être envisagée chez les patients atteints d’un cancer colorectal
métastatique ayant un bon score de performance et des fonctions organiques adéquates.
Forte
ADAPTE
Chez les patients en bonne condition qui souffrent d’une maladie progressive après une chimiothérapie de première
ligne avec de l’oxaliplatine ou de l’irinotécan, un changement de régime cytotoxique doit être envisagé, i.e. de
l'oxaliplatine vers l'irinotécan ou de l'irinotécan vers l'oxaliplatine.
Forte
ADAPTE
5.14. Suivi après traitement à visée curative
Recommandations
Force de la
recommandation
Niveau de
preuve
Il convient de désigner un coordinateur qui communique un plan de suivi au patient après une résection curative.
NA
NA
Lorsque la coloscopie totale a été impossible en phase préopératoire, une coloscopie complète doit être effectuée
dès que possible et certainement pas au-delà de 6 mois après une chirurgie curative.
NA
NA
Une coloscopie de surveillance est recommandée un an et cinq ans après le traitement curatif.
NA
NA
Après un traitement curatif, il est recommandé de proposer :
NA
NA
NA
NA

Une première visite clinique (y compris un CT de base et un prélèvement sanguin pour dosage CEA) 4-6
semaines après le traitement ; ces données serviront de base pour le reste du suivi

Pendant les 2 premières années, examens cliniques et dosage CEA tous les 3 mois et CT tous les 6 mois
 De la 3ème à la 5ème année de suivi : examens cliniques et dosage CEA tous les 6 mois et CT annuel
L’analyse de dépistage de sang occulte n’a pas de place dans le suivi du cancer du côlon traité.
Note. NA = non applicable
18
Cancer du colon
6. MISE EN ŒUVRE ET MISE A JOUR DES
RECOMMANDATIONS
6.1. Mise en œuvre
6.1.1. Approche multidisciplinaire
Dans ce rapport, nous avons mis l’accent sur l’efficacité de certaines
interventions (médicales) spécifiques, sans tenir compte de l’organisation
des services de santé. Dans la pratique clinique, une approche
multidisciplinaire coordonnée par différents professionnels de la santé doit
être encouragée. Cette approche doit couvrir non seulement les besoins
médicaux des patients mais doit aussi tenir compte de leurs besoins
psychosociaux.
6.1.2. Soins centrés sur le patient
Le choix d’un traitement ne doit pas seulement tenir compte des aspects
médicaux mais doit aussi tenir compte des préférences du patient. Les
patients doivent être informés en temps utile des différentes options de
traitement et des avantages et inconvénients liés à ces traitements. En
effet, les patients et les représentants des patients impliqués dans le
développement de ce rapport ont souligné le besoin d’information du
patient. Cette information doit être claire et, idéalement, répétée dans le
temps, et doit souligner les effets indésirables potentiels liés à chaque
traitement.
6.1.3. Dissémination et mise en œuvre de ces recommandations
Les recommandations cliniques fournissent aux médecins un outil de
soutien à consulter lors des différentes étapes de la prise en charge des
patients : dépistage, diagnostic, traitement et suivi. Elles sont élaborées en
fonction de principes hautement codifiés basés sur des informations
scientifiques régulièrement mises à jour à partir de la littérature
internationale. Le KCE formule des recommandations qui s’adressent à
différents groupes cibles spécifiques (cliniciens, décideurs, mutualités,
INAMI, organisations professionnelles, gestionnaires des hôpitaux,...). Le
KCE n’est pas impliqué dans le processus décisionnel à proprement
parler, pas plus que dans l’exécution des décisions.
KCE Report 218Bs
La mise en œuvre de ces recommandations sera facilitée par le Collège
d’Oncologie. Un outil de mise en œuvre en ligne similaire aux outils qui
accompagnaient les précédentes recommandations sera développé
(www.collegeoncologie.be).
De plus, les membres du groupe de développement des recommandations
et les organisations professionnelles consultées ont marqué leur accord
pour faciliter la diffusion et la mise en œuvre de ces recommandations,
p.ex. dans le cadre des futurs congrès scientifiques ou des programmes
de formation des médecins.
Barrières et facilitateurs
Au moment de la révision externe, les représentants des organisations
professionnelles ont été interrogés sur les facteurs qui, selon eux,
pourraient faciliter ou entraver la mise en œuvre de ces recommandations.
Au cours des réunions avec les stakeholders, les barrières et les
facilitateurs potentiels liés à l’utilisation des présentes recommandations
ont été discutés.
Une barrière potentielle à la mise en œuvre de ces recommandations est
leur manque de visibilité auprès des professionnels de la santé concernés
par les soins aux patients ayant un cancer du côlon. Les stakeholders ont
souligné l’importance d’une large diffusion des recommandations par le
biais de différents sites web et sociétés professionnelles. Des informations
supplémentaires sur l’identification des barrières et des facilitateurs dans
le domaine des recommandations sont disponibles dans le rapport KCE
212 "Dissémination et mise en œuvre des guides de pratique clinique en
Belgique" (voir sur le site web du KCE).5
KCE Report 218Bs
Cancer du colon
19
6.2. Surveillance de la qualité des soins
6.3. Mise à jour des recommandations
Finalement, l'amélioration de la qualité des soins en oncologie doit être
envisagée dans le cadre d'un système de qualité intégrée, couvrant le
développement et la mise en œuvre des recommandations de pratique
clinique, le suivi de la qualité des soins au moyen d'indicateurs, le
feedback aux prestataires de soins de santé et organisations de soins, et
des mesures ciblées pour améliorer la qualité si cela s'avère nécessaire
(voir rapport KCE 152).6
Selon cette vision intégrée, compléter les recommandations par un
ensemble approprié d’indicateurs de qualité permettrait d’évaluer la qualité
des soins aux patients ayant un cancer du côlon en Belgique. Toutefois,
bien qu'un ensemble d’indicateurs de qualité couvrant les options
diagnostiques et thérapeutiques ait déjà été développé pour d’autres types
de cancer,7-9 ce n'est pas encore le cas pour le cancer du côlon. D'autres
pays tels que la Norvège et les Pays-Bas ont illustré l'impact des audits et
des feedbacks sur l'amélioration de la qualité des soins aux patients ayant
un cancer du côlon et sur les résultats de santé. Les résultats et une
proposition pour un ensemble harmonisé de données sont disponibles sur
le site internet du projet d'enregistrement européen des soins aux cancers
(EURECCA; www.canceraudit.eu).
Les tests moléculaires utilisés pour guider la thérapie méritent une
attention particulière en termes de qualité de l’échantillon et du test à
proprement parler. Une centralisation des tests peut s’avérer nécessaire
pour garantir des résultats solides et précis, et veiller à ce que les
traitements ciblés très coûteux soient adressés aux bons patients. Une
accréditation ISO obligatoire pour les tests et la participation du laboratoire
à l’assurance qualité externe ont été recommandées dans un précédent
rapport du KCE sur le diagnostic moléculaire. Les décisions de
remboursement des traitement ciblés au niveau de l’INAMI devraient
inclure une évaluation commune et coordonnée du médicament et du
test.10
Dans les cinq prochaines années, une pré-évaluation de la littérature
devrait être menée afin d’identifier les parties de ces recommandations qui
doivent être mises à jour. En attendant la mise à jour des
recommandations, les nouvelles preuves importantes seront publiées sur
le site web du Collège d’Oncologie (http://www.collegeoncologie.be).
20
Cancer du colon
 RECOMMANDATIONS
POLITIQUESa
KCE Report 218Bs
Au Collège d’Oncologie

Des outils et des canaux de communication doivent être développés et utilisés pour
soutenir la mise en œuvre des recommandations. Cela peut comprendre des
présentations des recommandations à des réunions auxquelles participent les disciplines
concernées.

Une mise à jour des recommandations tous les cinq ans est recommandée. En attendant
la mise à jour des recommandations, il est recommandé de reprendre les nouvelles
donnés probantes importantes sur le site web du Collège d’Oncologie.
Aux associations scientifiques et professionnelles

La mise en œuvre de ces recommandations doit être stimulée par la création d’outils
conviviaux adaptés aux besoins des prestataires de soins spécifiques. Différents canaux
de communication doivent être envisagés, notamment les sites web et les séminaires de
formation permanente.
Agenda de recherche
a
Le KCE reste seul responsable des recommandations.

Il faut élaborer un ensemble d’indicateurs de qualité pour la prise en charge du cancer du
côlon en Belgique.

La radiothérapie stéréotaxique ne doit être utilisée que dans un cadre de recherche
clinique, et le remboursement devrait rester limité aux centres avec une convention avec
l’INAMI avec enregistrement obligatoire.
KCE Report 218Bs
 RÉFÉRENCES
Cancer du colon
1.
2.
3.
4.
5.
6.
7.
21
Belgian Cancer Registry. Cancer Survival in Belgium. 2012.
Balshem H, Helfand M, Schunemann HJ, Oxman AD, Kunz R,
Brozek J, et al. GRADE guidelines: 3. Rating the quality of evidence.
J Clin Epidemiol. 2011;64(4):401-6.
Andrews JC, Schunemann HJ, Oxman AD, Pottie K, Meerpohl JJ,
Coello PA, et al. GRADE guidelines: 15. Going from evidence to
recommendation-determinants of a recommendation's direction and
strength. J Clin Epidemiol. 2013;66(7):726-35.
ADAPTE collaboration. Available from: http://www.adapte.org/www/
Desomer A, Dilles T, Steckel S, Duchesnes C, Vanmeerbeek M,
Peremans L, et al. Dissemination and implementation of clinical
practice guidelines in Belgium. Health Services Research (HSR).
Brussels: Belgian Health Care Knowledge Centre (KCE); 2013. KCE
Reports 212 (D/2013/10.273/89) Available from:
https://kce.fgov.be/sites/default/files/page_documents/KCE_212_Cli
nical_practice_guideline_no%20quotes.pdf
Vlayen J, Stordeur S, Vrijens F, Van Eycken E. Quality indicators in
oncology: prerequisites for the set–up of a quality system. Good
Clinical Practice (GCP). Brussels: Belgian Health Care Knowledge
Centre (KCE); 2011. KCE Reports 152 Available from:
https://kce.fgov.be/publication/report/quality-indicators-in-oncologyprerequisites-for-the-set%E2%80%93up-of-a-quality-system
Stordeur S, Vrijens F, Beirens K, Vlayen J, Devriese S, Van Eycken
E. Quality indicators in oncology: breast bancer. Good Clinical
Practice (GCP). Brussels: Belgian Health Care Knowledge Centre
(KCE); 2010. KCE Reports 150C (D/2010/10.273/101) Available
from:
https://kce.fgov.be/sites/default/files/page_documents/kce_150c_bre
ast_cancer_1.pdf
22
8.
9.
10.
Cancer du colon
Vlayen J, De Gendt C, Stordeur S, Schillemans V, Camberlin C,
Vrijens F, et al. Quality indicators for the management of upper
gastrointestinal cancer. Good Clinical Practice (GCP). Brussels:
Belgian Health Care Knowledge Centre (KCE); 2013. KCE Reports
200 (D/2013/10.273/15) Available from:
https://kce.fgov.be/sites/default/files/page_documents/KCE_200_Qu
ality_indicators_for_the_management_of_upper_gastrointestinal_ca
ncer.pdf
Vlayen J, Vrijens F, Beirens K, Stordeur S, Devriese S, Van Eycken
E. Quality indicators in oncology: testis cancer. Good Clinical
Practice (GCP). Brussels: Belgian Health Care Knowledge Centre
(KCE); 2010. KCE Reports 149 Available from:
https://kce.fgov.be/publication/report/quality-indicators-in-oncologytestis-cancer
Hulstaert F, Huybrechts M, Van Den Bruel A, Cleemput I, Bonneux
L, Vernelen K, et al. Molecular Diagnostics in Belgium. Health
Technology Assessment (HTA). Brussels: Belgian Health Care
Knowledge Centre (KCE); 2005 22/11/2005. KCE Reports 20
Available from: https://kce.fgov.be/publication/report/moleculardiagnostics-in-belgium
KCE Report 218Bs