Traumatismes de l`oreille

Transcription

Traumatismes de l`oreille
Strasbourg, le 30 janvier 2004
CPT (2004) 12
COMITE EUROPEEN POUR LA PREVENTION
DE LA TORTURE ET DES PEINES OU TRAITEMENTS
INHUMAINS OU DEGRADANTS
(CPT)
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TRAUMATISMES DE L’OREILLE
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document établi par
M. Florin Alexandru STANESCU
.
-2Généralités : L’oreille ( latin auricula ) est l’organe de l’ouïe. Les pavillons des
oreilles par leurs positions topographiques d’une partie et de l’autre de la tête, représente un
relief, qui constitue des proéminences, qui comme toute zone qui se trouve dans la même
situation ( exemple : pyramide nasale, genoux, coudes, région scapulaire ) sont exposée à
toute sorte de traumatismes.
Chez les Romains, quand survenait un différend qui ne pouvait se terminer à
l’amiable, l’offensé citait devant le Prêteur celui dont il croyait avoir à se plaindre ; si ce
dernier ne comparaissait pas dans les délais voulus, le plaignant sommait les témoins de venir
déposer. En cas de refus de leur part, ce qui arrivait souvent, l’offensé était autorisé à les
« amener par l’oreille », et de leur pincer fortement, s’ils faisaient résistance ; De là
l’expression « se faire tirer l’oreille » ( qui a la signification de résister long temps, de ne
céder qu’avec peine ) .
On utilise les termes de « frotter » ou de « tirer les oreilles » de quelqu’un, ce qui
signifie de lui infliger une correction.
Pour l’activité du C.P.T., la remarque des lésions traumatiques de l’oreille, et leurs
conséquences ( un possible infirmité, par la perte de l’ouïe ), peuvent être des preuves de
l’application de mauvais traitements.
Bref rappel d’anatomie – physiologie. L’appareil auditif chez l’homme et chez les
mammifères, se compose de trois parties ( voire le dessin Fig.1 ) :
I. L’oreille externe ( I ), avec le pavillon et le conduit auditif ( 1 ), fermé à sa
profondeur par la membrane du tympan ( 2 )
Le pavillon est formé d’une éminence, plus ou moins développé, libre dans la plus
grande partie de son étendue, fixée autour du conduit auditif. Une portion demi – circulaire
et saillante nommée hélix ( voire Fig. A ), qui commence au centre de la conque, au-dessus
du conduit auditif, et ce termine après un trajet semi-circulaire au-dessous du conduit auditif.
La partie inférieure nommée lobule est arrondi molle et non cartilagineuse ( voire Fig. A ).
Chez les femmes ( possible, dans les dernières années, aussi chez les hommes ), le lobule est
perforé pour fixer des boucles d’oreille.
Le pavillon de l’oreille a le rôle de recueillir les vibrations sonores de l’air de
l’alentour, et de les conduire par le conduit auditif externe vers la membrane du tympan.
Le tympan ( 2 ) sépare l’oreille externe de l’oreille moyenne. C’est une membrane,
qui constitue une cloison mince, fibreuse, relatif transparente, recouverte à l’extérieur ( vers
le conduit auditif externe ) par un prolongement de la peau, et a l’intérieur couvert par une
muqueuse. Sa forme est relative circulaire, concave en dehors, convexe en dedans. La
membrane est plus épaisse dans sa circonférence périphérique, lieu d’insertion sur un petit
relief osseux annulaire, de la partie osseuse finale du conduit auditif externe. La membrane
du tympan est vascularisée et innervée.
Le tympan ( 2 ) a le rôle de transformer les vibrations sonores aériennes en vibrations
mécaniques et de les transmettre aux osselets de l’oreille moyenne.
-3II. L’oreille moyenne ( II ), est formée d’une cavité nommée aussi la caisse du
tympan, communiquant dans sa partie inférieure, avec l’espace du pharynx, par un tube
nommé « la trope d’Eustache » ( 3 ) Dans cette cavité ce trouvent une chaîne d’osselets ( 4, 5
) ( leur nomme rappellent vaguement leur forme : marteau, l’enclume, l’os lenticulaire et
l’étrier ).
Le rôle des osselets est de transmettre les vibrations reçues du tympan vers la fenêtre
ovale, pour faire vibrer les liquides de l’oreille interne.
Le rôle de la trompe d’Eustache est de maintenir la même pression de l’aire, des deux
coté de la membrane du tympan.
III.L’oreille interne ( III ), nomée aussi le labyrinthe osseux, se trouve dans
l’eppaiseur de la portion de l’os témporal nommée rocher. Elle comprend le vestibule, les
canaux semi-circulaires et le limaçon.
Le rôle de l’oreille interne est de transformer les vibrations sonores en influx nerveux
et de le transmettre au cerveau. De plus l’oreille interne à un important rôle pour maintenir
l’équilibre du corps humain.
Les traumatismes du pavillon de l’oreille : Presque toujours suite a un traumatisme
local produit par des coups directes : gifles, coup de poing, aplication par force de la tête sur
des plans dures ( exemple mur ou meublees )
Les lésions, séparée ou groupées sont localisée dans tout la surface des deux faces du
pavillon, en cas d’un ou de plusieurs coups très fortes ou ( d’habitude ) seulement dans la
région de l'hélix ( voire Fig. C ). En cas de coups plus fortes on peut trouver des lésions
(ecchymoses ) aussi sur la région retro - auriculaire sur la peau qui couvre la zone
mastoïdienne
Les lésions sont des ecchymosés. Leur évolutions ( intéressantes pour apprécier la
date du traumatisme ) est la suite des modifications du sang qui résulte des petites ruptures
capillaires, dermo et hypo - dermiques produites au moment de l’impact :
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Au cours des premières heures, la coloration est rouge et elle est donne par
l’oxyhémoglobine, ainsi que par une vasodilatation irritative histaminique.
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Ensuite l’hémoglobine perd l’oxygène et la couleur des ecchymoses
deviennent bleu – violette – brune. Cette couleur persiste les 2 a 3 jours
suivantes.
-
L’hémoglobine se divise dans ses éléments constitutifs : la globine et
l’hématine. L’hématine perd le fer de sa constitution chimique et se transforme
en bilirubine. Celle-ci donne à l’ecchymose une couleur marron a l’intervalle
de temps du 3-eme jusqu’au 7–ème jour qui suit à la date de la production du
traumatisme. Cette couleur est due aussi à l’oxydation du fer de l’hémoglobine
et la production de l’hémosyderine ( le processus métabolique commence 3 a 4
jours après la production de la lésion.
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-
L’oxydation de la bilirubine, processus qui commence à la périphérie de la
zone ecchymotique, est produite par la biliverdine qui donne une couleur
verdâtre à la périphérie de l’ecchymose et il reste au centre la couleur jaune.
Cette couleur jaunâtre est maintenue aussi par l’oxydation du fer bivalent de
l’hématine, qui par l’hémosydérine accentue la couleur jaune de l’ecchymose
qui peut être encore remarquée après 10 a 12 jours après le traumatisme.
Ils peuvent exister des cas ou conséquence a un très fort traumatisme, l’ecchymose
peut être dés le début bleu-violette ou même saillante et fluctuante ce qui constitue un
hématome du pavillon de l’oreille ( voire Fig. D ), qui peut nécessiter une évacuation
chirurgicale ( et suite de cette intervention on peut trouver la cicatrice ) Sans une intervention
chirurgicale le ot - hématome peut évoluer avec des déformation consécutives, suite a une
guérison spontanée, soit à la suppuration et la nécrose du cartilage, en résultant un pavillon
recroquevillé, bosselé (qui peut être traité partiellement par une intervention de chirurgie
esthétique )
Dans le cas que la victime a été soumise à la « sanction » de lui « tirer les oreilles »
(assez fréquemment chez les sévices appliquées aux enfants, écoliers – mais possibles aussi
chez les adultes, comme des mauvais traitements, pendant les interrogatoires - )on peut
trouver sur les ecchymoses des écorchures (excoriations ) linéaires, d’aspect semi – lunaires
chacune de 0,8 a 1cm, qui sont la trace de contact avec l’action des ongles de l’agresseur
(voire Fig. E ).
Dans les prisons, et aussi dans les hospices d’aliénés on peut trouver des sujets avec la
manque partielle du pavillon de l’oreille, suite a une morsure humaine. Apres cette
« accident » il est préférable d’être faite une suture chirurgicale du moignon Dans ces cas la
cicatrice a une forme concave, et dans beaucoup de cas on peut remarquer la trace d’une
arcade dentaire ( voire Fig. F ). La solution thérapeutique pour corriger est du domaine de la
chirurgie esthétique.
Lésions - plaie ou ecchymoses - du lobule de l’oreille, peuvent survenir en cas
d’arrachement des boucles d’oreille (exemple : pendant des actes de vol - brigandage )
Une lésion grave peut être la fracture du conduit auditif externe, par un mécanisme
indirect, suite a un chute sur le menton, ou par un coup directe ( poing fort ) reçu sur le
menton ( c’est l’enfoncement de la partie antérieure du conduit auditif ( dans sa portion
interne, osseuse ), faite par le condyle du maxillaire inférieur, projète vers l’arrière suite au
coup du menton.
La fracture de la partie profonde osseuse, du conduit auditif externe, et des autres
zones de l’oreille interne, peut aussi se produire dans des graves lésions de la base du crâne,
sujet en dehors de cette exposée.
Les traumatismes du tympan :
a)
par mécanisme direct : introduction des corps étrangers ( spécialement pointu )
dans le conduit auditif externe, aussi pendant des manœuvres chirurgicales
intempestives ( mal praxis )
-5b)
par mécanisme indirect : L’application d’une pression ou d’une dépression
sur le pavillon de l’oreille, qui provoque une compression ou d’une
décompression brusque de la colonne d’air du conduit auditif externe ou de
l’oreille moyenne : des baro-traumatismes, détonations, explosions ( un coup
de canon ), en général un bruit très fort produit a faible distance, plongement
dans l’eau, les travailleurs dans les caissons et les aviateurs au grandes
altitudes sont exposée ; Dec cas spéciales : suite a un éternuement violent, un
baiser avec succsion applique sur le pavillion de l’oreille, etc ; mais aussi une
gifle – avec la paume ouverte et bien apliquee avec force sur le pavillion - ou
un coup de poing ( ces dernières modalités intéresse spécialement l’activité du
C.P.T.) .
Au début, la victime peut accuser une douleur brusque, violente, localisée ou fond de
l’oreille. (d’habitude il s’agit de l’oreille gauche – l’agresseur frappe avec sa main droite - )
Dans le conduit auditif externe on trouve du sang liquide ou des croûtes sanguines. La
victime peut accuser une diminution totale ou partielle de l’ouïe de la part de l’oreille
traumatisé.
La pression qui produit la rupture du tympan peut avoir des répercussions sur l’oreille
interne, par l’apparition d’un vertige labyrinthique périphérique, des fois aussi avec petites
lipothymies.
Une preuve est la manœuvre « Valsalva » ( Fig. 2 ) : la personne qui est examiné
ferme la bouche et en obture ses narines, et fait une énergique expiration forcée. Dans cette
situation suite a la pression de l’air du pharynx, celui – ci pénètre dans la trompe d’Eustache
dans la caisse du tympan, et le sujet sent un claquement brusque, le claquement tympanique,
qui est la preuve de l’intégrité de la membrane tympanique et de la perméabilité de la trompe
d’Eustache.
Les grandes perforations du tympan, évoluent vers une perforation permanente. Si la
lésion tympanique est récente ( de quelques jours ) la manœuvre Valsalva peut provoquer de
la douleur dans l’oreille traumatisé . Si la lésion est ancienne ( la cicatrisation d’une rupture
traumatique de tympan, se produit - dans les cas simples, sans complications - dans 2 a 3
semaines ) pendant la manœuvre Valsalva l’assistent peut entendre un discret sifflement qui
sort de l’oreille traumatisé, ou même sentir un courant d’air qui sort de l’oreille ( a la seule
condition que la trompe d’Eustache soit perméable ). On doit savoir que les victimes de
sévices ont la tendance d’indiquer le claquement qu'ils entendent dans l’oreille avec la
satisfaction de démontrer le traumatisme ( c’est faut : le claquement pendant la manevre
Valsalva est la preuve de la permeabilité de la trompe d’Eustache, etaussi de l’integrité de la
mémbrane du tympan.).
Pour l’activité pratique du C.P.T. la conduite de la conversation pendant les visites :
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en cas d’allégation d’avoir eu, par exemple pendant un interrogatoire
« musclé », reçu des coups, on peut demander s’il a senti une douleur brusque
localisé dans une partie de son corps ( le sujet peut alors indiquer ainsi aussi
l’oreille) ;
-
on peut demander s’il fait des pas, s’il marche bien ( alors il peut nous dire
qu’il a, - ou qu’il a eu - des vertiges ) ;
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on peut lui demander s’il a ( ou s’il a eu ) des petites périodes de perte de l'état
de connaissances, des lipothymies ( en cas affirmative de préciser le moment
de l’apparitions de ces troubles ) ;
-
si le sujet affirme avoir reçu des lésions relative récentes ( de quelque jours et
a moins de 2 a 3 semaines ), on peut lui demander la permission de lui
regarder les oreilles ;
-
à l’inspection du pavillion de l’oreille on doit regarder aussi le sillon – ou le
retranchement - de sous le helix, lieu ou les traces des ecchimoses peuvent
persister ( voire Fig. A ) ;
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en cas que la victime fait des allégations qu’on lui a « tirer » les oreilles il est
possible de trouver des ecchymoses et des écorchures semi-lunaires ( voire
Fig. E ) ;
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en cas de lésion récente du tympan on peut voir du sang dans le conduit auditif
externe ;
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sur les deux faces du pavillon de l’oreille on peut voir des ecchymoses ( avec
des colorations variables ), ou la présence d’un hématome ( un gonflement
sensible et ecchymosé ) du pavillon ( voire Fig. D ) ;
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en cas de lésions anciennes on peut trouver une induration ( suite de l’
hématome transformé et ferme dans un kyste ) ou une déformation du
pavillon de l’oreille ;
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on pourrait instruire le sujet pour effectuer la manœuvre « Valsalva » et voir
les résultats ;
-
les informations recueillîtes peuvent être confronté avec les dates notes et
écrites dans la fiche médicale ;
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caution : la perforation de la membrane du tympan peut avoir aussi une origine
non traumatique, en cas d’une ancienne inflammation et suppuration de
l’oreille moyenne. (pour exclure cette possibilité il est intéressant de demander
au sujet si pendant son enfance – il s’arrive assez fréquemment – il a eu un
« écoulement » de secrétions de son oreille).
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