Une petite histoire de la Seine-Saint-Denis

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Une petite histoire de la Seine-Saint-Denis
Une petite histoire de la Seine-Saint-Denis
Jusqu’au XVIème siècle
A elle seule, la toponymie atteste l’origine ancienne de la région. Ainsi Pierrefitte évoque une
pierre fichée dans le sol, c’est-à-dire un menhir de l’époque Néolithique. Pendant la période
gallo-romaine, de grandes propriétés terriennes donnent leur nom à des villes de la région :
Villa Picta (Villepinte), Dunius (Dugny), Balbinius (Bobigny) ou Romainville. Des découvertes
prouvent également cette présence gallo-romaine. Ainsi, les pièces et tuiles romaines
trouvées à Clichy-sous-Bois (qui dériverait du latin Cleppius, nom également porté par une
famille gallo-romaine). Enfin, des sarcophages de plâtre Mérovingiens, retrouvés à
Villemomble, accréditent l’existence de cette commune pendant le Haut-Moyen-Age.
Dans le Nord du territoire, l’Abbaye de Saint-Denis connaît pendant plusieurs siècles un très
grand rayonnement, à la fois haut lieu de la Chrétienté - recevant les sépultures des rois de
France -, foyer artistique et centre de commerce (la fameuse foire du Lendit est fréquentée
par des marchands venant de toute l’Europe ainsi que d’Asie Mineure). Certains lieux sont
prisés par les monarques, tel Charles V qui vient chasser dans les bois de Clichy-sous-Bois,
tandis que se développe le pèlerinage de Notre-Dame des Anges, dont l’eau de source est dite
miraculeuse ou Henri IV qui y abrite ses amours avec la belle Gabrielle d’Estrées. A l’opposé,
c’est le brigandage qui sévit dans la célèbre forêt de Bondy, laquelle alimentera les annales du
crime jusqu’à la Révolution. Par ailleurs, sur l’ensemble de la région, les guerres successives
(Cent ans, de religions et la Fronde) réduisent la population à la plus extrême misère.
Du XVIIème siècle à la Révolution
Le XVIIème siècle laisse également le souvenir à la fois de fastes et de calamités. L’architecte Le
Vau édifie le Château du Raincy pour le Secrétaire aux finances du Roi Louis XIII. Celui de Noisyle-Grand devient la propriété de Madame de Maintenon, conquise par la beauté du site.
Madame de Sévigné fait de nombreux séjours à l’Abbaye de Livry, chez son oncle l’Abbé
Christophe de Coulanges. Elle écrit le 30 mai 1672 : « la beauté de Livry est au-dessus de tout
ce que vous avez vu ». Dans les années 1693-1694, les récoltes sont mauvaises. La guerre et
la famille sévissent en même temps. Les morts sont nombreuses comme le sont aussi celles
qui suivent l’hiver 1709.
Au cours du 18ème siècle, la cour des rois Louis XV et Louis VI fréquente la région, attirée par
les chasses abondantes de la forêt de Bondy. Madame de Pompadour s’installe à Saint-Ouen,
Beaumarchais à Pantin, Jean-Jacques Rousseau à Montreuil ; Joséphine de Beauharnais réside
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à Noisy-le- Grand. Une fille de Louis XV, Madame Louise de France, entre au Carmel de SaintDenis. Le roi, qui vient souvent lui rendre visite depuis Versailles, fait construire la « Route de
la Révolte » pour éviter Paris devenu hostile. Cette voie représente la première esquisse du
Boulevard Périphérique. En 1789, les cahiers de doléances des bourgs expriment des vœux
comme des moyens de pourvoir à la subsistance des pauvres (Tremblay, Clichy-sous-Bois,
Villepinte), la surveillance des écoles par le pouvoir séculaire et non par les ecclésiastiques
(Rosny-sous-Bois), la suppression de « l’impôt de trop bu » payé sur la consommation de vin à
l’auberge et au foyer (Noisy-le-Grand).
Devant la Mairie de Pantin, La Fayette, représentant l’Assemblée Nationale, prend le roi Louis
XVI et la famille royale, de retour de Varennes. En 1793, la disette est très dure et la mauvaise
alimentation provoque des épidémies. Des communes changent de nom, Le Pré-Saint-Gervais
en Pré-Le-Pelleter (du nom d’un Conventionnel guillotiné), Saint-Ouen en Bains-sur-Seine,
Saint-Denis en Franciade. On démantèle la Basilique de Saint-Denis.
Le XIXème siècle
Pendant le Premier Empire, en 1814, des combats ont lieu à Pantin et à Romainville entre la
Grande Armée et les troupes prussiennes et russes. Des hauteurs de Clichy-sous-Bois, le tsar
Alexandre découvre Paris. La dernière bataille a lieu le 30 mars 1814 à Pantin, les assauts sont
féroces. Paris capitule. L’ennemi ayant établi son quartier général à Bondy, l’Armistice du 30
mars 1814 porte le nom de « Convention de Bondy ».
De l’époque de la Restauration, on peut retenir une Charte Constitutionnelle octroyée au
Français et rédigée à Saint-Ouen par Louis XVIII, le message de Thiers au Duc d’Orléans (futur
Louis-Philippe) alors qu’il séjourne dans son château du Raincy pour l’appeler à prendre la
couronne en 1830, à la chute de Charles X. En 1870, lors de l’invasion prussienne et du siège
de Paris, la région souffre particulièrement, du fait de sa situation entre les deux lignes de feu.
On enregistre des pertes considérables à Rosny-sous-Bois. Villetaneuse est envahie, Noisy-leGrand occupée, Saint-Denis bombardée, Clichy-sous-Bois dévastée. La population se plaint des
vexations et déprédations des envahisseurs. Les troupes françaises, composées entre autres
de 10000 hommes d’infanterie subissent deux défaites au Bourget et au Plateau d’Avron.
Pendant la Commune de Paris, en 1871, les Prussiens informés des sympathies dont
bénéficient les Communards au sein de la population dyonisienne mettent en place un cordon
de troupe dans la plaine de la Chapelle afin d’empêcher les habitants de Saint-Denis de venir
en aide aux parisiens insurgés.
Au cours des deux guerres mondiales
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La région est, au cours de la Première guerre mondiale, d’abord une plaque tournante pour
les troupes du Général Gallieni, lequel concentre ses réserves à Pantin et ordonne la création,
en Novembre 1914, de la première base militaire de France au Bourget. Celle-ci débute avec
14 appareils, dont 7 sont affectés à la défense et à la surveillance de la Capitale. C’est à
l’aéroport du Bourget que Lindbergh est accueilli en 1927, après sa traversée de l’Atlantique
Nord.
Lors de son offensive victorieuse, c’est à Gagny que le Général Gallieni rassemble les « 500
taxis de la Marne » lesquels conduiront 2000 hommes vers le front. Un grand nombre
d’ouvriers appelés de province pour les besoins de l’industrie de guerre ne s’en retournent
plus, une fois la paix revenue.
Ensuite, durant la Seconde guerre mondiale, la région a le triste privilège d’être le point de
départ de nombreux déportés vers les camps de la mort. Un centre de triage est en effet
installé à Drancy et 120000 civils, surtout des juifs, y transitent. Comme ailleurs, les conditions
de vie sont très dures. On cultive le moindre lopin de terre autour des pavillons de banlieue.
Dugny est presque totalement détruite par les bombardements aériens et Pantin pâtit des
combats de la libération. En août 144, Montreuil est la première ville de banlieue à se soulever.
Sur le plan militaire, un combat se déroule au Bourget, située sur la route de la retraite des
Allemands. Une autre bataille est livrée à Rosny-sous-Bois.
Crédits : Office de Tourisme d’Aulnay – www.tourisme-aulnay.fr
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