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L’Anderlechtois Wout Faes, sosie
de David Luiz, semble indiquer le
chemin à suivre au groupe des
U17 belges en Bulgarie. Un
déplacement placé sous le signe
du foot, des excursions et des
petits plaisirs de la vie.
EN BULGARIE
GRIMBERGHS
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ls sont nés en 1998, n’ont aucun
souvenir des attentats du 11 septembre et n’ont pas vécu les années de
détresse du football belge. Eux, ce
sont les dernières progénitures de ce
qu’on se plaît parfois à appeler la génération Y. Des mecs qui ont grandi avec le
wi-fi et ont vécu en Bulgarie leur premier
rendez-vous avec l’élite : le Championnat
d’Europe des moins de 17 ans. Eux étaient
là pour apprendre et décrocher leur billet
pour le Mondial chilien qui aura lieu à
l’automne prochain, nous, pour voir à
quoi ressemblera l’après « génération dorée ». Et force est de constater qu’on n’a
pas été déçu. Descente en apnée dans la
coulisse d’un tournoi réussi.
2h45 de vol jusque Sofia, 6 heures de
bus entre la capitale Bulgare et Pomorie, il
fallait bien cela pour mériter son arrivée
au Sunset Resort de Pomorie. Un hôtel
cinq étoiles en bord de mer Noire loué par
l’UEFA pour y faire séjourner les 16 nations représentées dans ce 14e championnat d’Europe des moins de 17ans. Nos
Diables s’attendaient sans doute à découvrir les avantages du « all-in », peut-être
pas à devoir apprendre à manier la boussole. Avec ses 9 restaurants, ses 13 bars,
ses 4 piscines extérieures et ses dizaines
d’ascenseurs, on aurait aussi bien pu ne jamais retrouver le « team Belgium ».
Sauf que non, quand l’UEFA sort le
32 SPORT FOOT 17/06/15 WWW.SPORTMAGAZINE.BE
Sport/Foot Magazine 17/06/2015, bladzijden 32 & 33
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Mardi 5 mai :
L’enfer, c’est les autres
« C’est vrai qu’on ne s’attendait pas à
tout ça, mais bon, c’est le Championnat
d’Europe quand même... » À peine sorti
de l’eau, Christophe Janssens (ndlr, lire
l’histoire de la famille Janssens page 42)
tempère tout luxe excessif. Lui est Montois et fait ses classes à Bruges depuis un
an mais profitera de son bon Euro pour signer pro à Genk dès son retour en Bel-
gique. Ce qu’on ne sait pas encore, c’est
qu’il est arrière gauche et a du talent ; ce
qu’on s’apprête à découvrir, c’est qu’il est
« ne ressent pas le stress ». Un bon début.
Pendant que Christophe se la joue décontract’, ses coéquipiers sont tous sortis de
l’eau. Direction les chambres.
Spacieuses, certaines ressemblent plus
à de petits appartements. Celle d’Orel
Mangala et Matisse Thuys est dans la
norme. Comme tous les francophones du ❯
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chéquier, l’UEFA est partout. Pas de
fausses notes, que des sourires et une organisation digne d’une réception à la Maison-Blanche. Logés dans l’aile ouest de ce
qui ressemble à une microsociété, les Diables ont pris possession d’Eta. À cinq petites minutes à pied de Sigma, le bâtiment
principal, et à seulement 30 mètres de la
plage. C’est là, à leur sortie de l’eau, que
nous les avons retrouvés pour la toute première fois.
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REPORTAGE
❯ groupe, Orel partage son espace avec un
coéquipier néerlandophone. Dans les canapés de la chambre E5-11, Nelson Azevedo et Christophe (Janssens) s’incrustent. Pour la plupart, tous ces gamins s’affrontent depuis leur plus jeune âge et ont
appris à se connaître par cœur. Entre eux,
pas de tabou. Avec les autres équipes,
c’est différent.
Orel Mangala : « On les évite un peu,
c’est un peu chacun dans son monde, mais
c’est vrai qu’on n’a pas trop l’intention de
parler avec eux. » En slip et torse nu, les autres approuvent. À la cool, comme toujours,
mais avec les idées claires à la veille du premier match contre l’Allemagne. « C’est excitant, parce que c’est l’Euro, mais ce n’est
qu’un début » tempère Nelson.
Mercredi 6 mai :
La claque allemande
Premier adversaire de dimension à
l’agenda : la machine allemande. Et à vrai
dire, cela ne se passera pas si mal si on excepte le résultat (2-0) et cette défaite un
peu forcée. À la mi-temps, il n’y avait
d’ailleurs pas grand-monde pour miser sur
pareille issue. Un analyste du staff de
l’équipe de France, venu pour observer, résumait bien le sentiment général : « Ils font
une belle impression vos petits Belges.
Dans un match au point, la Belgique serait
devant depuis longtemps. Vous avez tout :
de la percussion, du jeu en combinaisons,
non vraiment, c’est très propre. »
Sauf que dans un tournoi, bien jouer ne
sert pas à grand-chose si l’on ne prend pas
de point. Pendant que les joueurs éliminent
cette frustration toute neuve via un minidécrassage – « physiquement, ça ne sert à
rien, mais ça les calme » confessera Bob
Browaeys – à même la pelouse, Jean Kindermans, directeur technique du centre de
formation d’Anderlecht, nous explique
Un hôtel 5 étoiles sur les bords de la mer Noire : les Diablotins
et le staff belge ont été gâtés au Sunset Resort de Pomorie.
LA DÉLÉGATION
LISTE DES 18 :
Jens Teunckens : Club Bruges
Alper Ademoglu : RSC Anderlecht
Nelson Azevedo : RSC Anderlecht
Ismail Azzaoui: Tottenham
Dries Caignau: Gand
Gaetan Coucke : KRC Genk
Lennerd Daneels : PSV Eindhoven
Kino Delorge : KRC Genk
Wout Faes : RSC Anderlecht
Siebe Horemans: Gand
Christophe Janssens: K.R. C Genk
Orel Mangala: RSC Anderlecht
Dante Rigo: P.S. V Eindhoven
Rubin Seigers : KRC Genk
Matisse Thuys : KRC Genk
Dennis Van Vaerenbergh: Club Bruges
Jorn Vancamp: RSC Anderlecht
Matthias Verreth: PSV Eindhoven
Jeudi 7 mai :
Mediatraining accéléré
La défaite contre l’Allemagne n’est pas
oubliée, mais les sourires sont retrouvés.
Au programme de la journée : entraînement, kiné, piscine et temps libre. Étonnamment, tout le monde semble avoir
trouvé un stratagème pour voir Messi
faire de Boateng sa chose la veille. Une
journée tranquille, au calme, que seul un
petit « bad buzz » viendra ternir. À
l’avant-veille du départ pour la Bulgarie,
Ismail Azzaoui s’était confié à la DH. Le
hic, c’est que le titre – « J’ai quitté Anderlecht parce que je suis Marocain » – ne
correspond pas aux propos du principal
intéressé. Et qu’en quelques heures, l’article crée la polémique sur Internet. « Tout
le monde me critique, m’insulte dans les
commentaires, heureusement qu’il y a
mes coéquipiers qui ont réagi sur Facebook pour me défendre. »
Parmi ceux-ci, son pote Orel (Mangala)
demandera de doser la critique envers son
« frère marocain ». Lui, comme l’ensemble de ses coéquipiers, ne semble pas
comprendre d’où sort cette polémique.
« Ça n’a pas de sens. Personne n’aurait dit
un truc pareil. Lui ce qu’il a voulu dire,
c’est qu’il estimait avoir plus de chance de
percer à Tottenham. » Il n’empêche
qu’Ismail vient de vivre sa première leçon
de journalisme. Dans la coulisse, Brecht
Schelstraete, le Mr Comm’ de l’Union
Belge pendant ce tournoi, gère la crise. Au
téléphone, il obtient des explications, un
changement de la titraille, mais pas de démenti. Pas encore vraiment rodés à l’exercice de l’interview, ces futurs cracks devraient, comme leurs aînés, apprendre
sous peu à manier la langue de bois.
Merci pour nous.
Samedi 9 mai : Drôle de victoire
Dans tout tournoi, il y a ce qu’on appelle un match-couperet. Un qu’il
convient de ne pas perdre, sous peine de
faire ses valises un peu plus tôt que prévu.
Bob Browaeys a l’expérience de ce type
de match et une manière bien à lui de les
gérer. « Dans le vestiaire, je leur ai juste ❯
LE STAFF :
Bob Browaeys: Entraîneur principal
David Van Renterghem: Entraîneur adjoint
Fabrice Lecomte: Entraîneur des gardiens
Norbert Deviaene: Scout
Pascal Wernaers : Médecin
Sander Nuyens : Physiothérapeute
Kris Saenen : Physiothérapeute
Piet Erauw : Team manager
Jan Van Onsem: Chef de délégation
Brecht Schelstraete : Media Officer
ISMAIL AZZAOUI « IL FAUT ÊTRE FORT POUR QUITTER SES PARENTS À 16 ANS »
Au dire de ses coéquipiers dans le groupe des U17 de Bob Browaeys, il est le
meilleur joueur de console, le plus agile derrière la table de ping-pong et pas à
plaindre au billard. En terminant meilleur buteur belge lors des récents championnats d’Europe en Bulgarie, Ismail Azzaoui a aussi prouvé qu’il n’était pas
mauvais balle au pied. Découvert par Anderlecht sur la pelouse du Black Star,
le gamin a, depuis, fait pas mal de chemin. De Neder-Over-Heembeek à Tottenham, entretien découverte.
Pourquoi être parti si jeune en Angleterre?
Les premiers contacts remontent à il y a deux ans. Ça n’a pas été un choix facile parce que je ne parlais pas encore anglais et que j’allais vivre dans une famille que je ne connaissais pas. Je pense qu’il faut être fort pour quitter la Belgique à 16 ans sans ses parents. Mais j’ai eu confiance dans le plan de formation que Tottenham m’a proposé.
Pas de regret quand tu vois que Wout Faes ou Orel Mangala ont déjà été re-
avoir fait le déplacement pour « évaluer »
ses poulains. Rien de plus.
« Ce n’est pas ici que nous allons faire
des affaires », dit-il. « Les meilleurs sont
déjà sous contrat et les autres ne nous intéressent pas... » Ça a le mérite d’être clair.
Kindermans ne fera donc pas de vieux os
en Bulgarie. Les joueurs, eux, s’éternisent
un peu dans le vestiaire. Au comptegouttes, ils finissent par sortir de leur
douche et se réjouissent de se changer les
idées devant Barça-Bayern. Ça, c’était
avant d’entendre le programme : souper à
22h (21h en Belgique) et au lit à 23h.
pris dans le groupe qui a participé à la Youth League avec Anderlecht ?
Des regrets certainement pas. Je suis très content pour eux. La première règle dans le football, c’est d’être patient. Et moi, de mon côté, j’ai aussi eu
droit à de belles expériences. Je suis quand même resté un peu choqué par
rapport au professionnalisme et à la facilité dans laquelle on travaille en Angleterre et puis, cette saison, on a disputé la FA Youth Cup (la Cup pour les
U18, ndlr). Ce sont des moments rares où l’on joue pratiquement chaque
match devant 5 à 10.000 personnes sur la pelouse de l’équipe première.
Comment on gère le fait de vouloir devenir pro à l’âge ou d’autres découvrent
les vices propres à l’adolescence ?
Maintenant je vis à Londres, donc j’ai plus ces problèmes-là. Mais c’est vrai
qu’avant, quand je vivais à Bruxelles, ce n’était pas si facile. Mais j’ai su faire
la différence entre les amis qui pouvaient me faire monter et ceux qui pouvaient me faire descendre. Mon père m’a aussi beaucoup aidé à faire le tri.
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gique, j’ai été à l’école en Belgique, je me suis fait soigner
en Belgique, donc oui je me sens belge évidemment.
Mais seul Dieu sait si j’arriverai un jour à jouer avec
l’équipe A de la Belgique. Une interview accordée à la DH avait créé la polémique puisque tu y affirmais: « J’ai quitté Anderlecht parce que je suis Marocain »« Moi, on m’a
juste posé une question et le seul truc que j’ai dit,
c’est que je n’ai jamais vu un Marocain percer à
Anderlecht. Je n’ai jamais voulu dire ça sous
forme de reproche. On voit bien que dans l’équipe
première, il y a différentes cultures et nationalités et
cela n’a jamais posé de problème. Il n’y a pas de raison que ça en pose avec les Marocains. Moi, ce qui
est sûr, c’est que je n’ai honnêtement jamais eu de
problème avec Anderlecht. »
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Apprenti footballeur pro, ce n’est pas un peu une vie d’ermite
parfois ?
Il y a beaucoup de sports ou de métiers qui sont plus
durs, mais c’est vrai que c’est beaucoup de sacrifices. Quand je suis parti à Londres à 16 ans, ma
sœur venait d’avoir un enfant, je quittais mon neveu et quelque part, j’acceptais de ne plus grandir
auprès de ma famille. Je n’ai jamais été tenté de
revenir en arrière, mais il y a des jours où je me
dis que c’est chaud parce que je suis tout seul.
Après, j’arrive à un âge où je dois assumer mes
choix.
Justement, ton choix va-t-il s’opérer en faveur
de la Belgique ou le Maroc dans le futur?
« Je n’oublierai jamais mes origines marocaines
et cela reste une option, mais j’ai grandi en Bel-
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REPORTAGE
❯ dit que c’était le match le plus important
de leur carrière. Qu’ils étaient obligés de
le gagner. » Parce qu’apprendre à gérer la
pression fait aussi partie de l’écolage.
Longtemps étouffés par le pressing
tchèque, les Diables l’emportent pourtant
largement (3-0).
Orel Mangala et Alper Ademoglu, les
deux dépositaires du jeu belge, ont beau
avoir du mal à se souvenir d’un match où
ils ont touché moins de ballons, la Belgique vient de gagner le match qu’il fallait
pour s’offrir un quart de finale. Un
« match de merde » selon l’expression
d’Orel, mais le premier « plus beau moment de [la] carrière » de Jens
Teunckens. Un gardien décisif est un portier heureux. Rassurez-vous, Jens sera
souvent de bonne humeur pendant ce tournoi.
Lundi 11 mai : Parlez jeunesse !
L’entraînement de l’après-midi a été
supprimé. À la veille du match contre la
Slovénie, les joueurs déjà bien usés par
une saison éreintante ont finalement droit
à un petit décrassage sur la plage. Le vrai
objectif de la journée, c’est la théorie. Direction la meeting room pour les joueurs.
Une salle qui nous sera interdite d’accès
tout au long de la compétition. Après
avoir visionné les images de l’adversaire
avec le staff, c’est aux joueurs de définir
les points forts et faibles de l’adversaire.
habituel comparse de Wout dans l’axe
central défensif de Browaeys valide :
« Wout, c’est vraiment le chef, c’est dans
sa nature de parler, de diriger. » Pour savoir si les élèves ont bien bossé, il faudra
néanmoins attendre le lendemain.
Quelques heures pour méditer, avant le jugement : « Souvent, ils sont dans le bon.
Et parfois évidemment, ils oublient l’un
ou l’autres points » confie l’instit’ Bob
Browaeys.
QUELQUES
CHIFFRES
6/10
Le score de Jens Teunckens
dans l’exercice des penalties
lors de la quinzaine.
Mardi 12 mai : Qualification !
La Belgique a son sort entre les mains.
Mieux, si les Allemands battent la Tchéquie, les Diables peuvent même perdre
2-0. À la mi-temps livescore.com nous
apprend que l’Allemagne déroule contre
les Tchèques. Les Diables sont qualifiés,
mais ne le savent pas encore. Bob Browaeys est au courant, mais attendra la
montée au jeu de Jorn Vancamp à six minutes du terme pour faire passer le message. Libérés, les Diables finissent par
trouer le mur slovène grâce au deuxième
but du tournoi de Dennis Van Vaerenbergh. Ismail et Orel peuvent sortir les
baffles, le chauffeur de bus bulgare son
drapeau belge. L’aventure continue. Et le
meilleur est encore à venir.
Mercredi 13 mai :
La bande à Basile
Après le foot, les études. Pour certains
Les clubs représentés dans
cette sélection. Répartis comme
suit : Anderlecht (5), Genk (4), PSV (3),
Bruges (3), Gand (2) et Tottenham (1).
4
Les expats’ : Ismail Azzaoui
(Tottenham), Dante Rigo,
Lennerd Dannels et
Matthias Verreth (PSV)
Du 17 octobre au 08 novembre, les Diables se rendront au
Chili pour la Coupe du Monde
des moins de 17 ans. En 17
éditions, ce n’est jamais que la deuxième fois
que la Belgique sera représentée.
ment, ah fou !», le joueur de Tottenham
enchaîne les matchs. « De toute façon,
Orel il fait trop de passes et Ismail il court
avec Ronaldo, c’est toujours la même
chose » s’amuse Alper. Malgré le fait
qu’Orel se coltine Chicharito en pointe,
le collectif l’emporte sur l’individuel et Ismail doit faire tourner la manette.
« Pas grave, de toute façon, je devais aller aux soins ! » Pendant qu’Ismail se fait
chouchouter, Orel veille à son image:
« Mais faut pas croire, le Real, ce n’est pas
mon équipe, moi c’est Chelsea normalement. »
Jeudi 14 mai : Parfum de révolte
Après un jour dédié à la récupération, il
faut maintenant se plonger sur la préparation du quart face à la Croatie. Petit à petit,
les automatismes se créent. Veille de
match signifie dorénavant entraînement
sans ballon et sur la plage. Pendant celuici nous retrouvons Norbert Deviaene. 72
ans tout juste et 15 ans de service à l’UB
l’ont rendu indispensable à la délégation
belge. Son truc ? Le scouting. L’observation donc : « C’est un super groupe, il y a
une vraie osmose depuis qu’on est arrivé,
mais si on pense battre la Croatie sur le talent, ce n’est pas la peine de monter sur le
terrain. Cette année, nous n’avons pas de
Hazard et on manque encore de maturité.
Dans ce groupe, il y en a qui mangeraient
le sable et iraient dormir à 20 h si on leur
çons différentes de gagner un match... »
Cette fois, c’est sûr, les Diables nous mijotent un truc. Bob Browaeys confirme :
pour la première fois, il refuse de nous livrer son onze de départ. On ne sait pas encore quoi, mais quelque chose se
prépare.
Vendredi 15 mai :
L’éloge de la précision
On s’attendait à une surprise, on n’a pas
été déçu. Orel Mangala est relégué sur le
banc et remplacé par Dante Rigo. Le benjamin de la promotion, déjà aperçu par intermittences au premier tour, va venir
épauler Matisse Thuys à la base du triangle médian. Un choix plus défensif, vraisemblablement plus raisonnable au vu du
premier tour. D’abord menés, les Diables
vont revenir grâce au troisième but d’Ismail Azzaoui avant de s’imposer lors de la
séance des tirs au but grâce à un 5 sur 5 à
9m15.
Dimanche 17 mai :
Boulot-boulot-dodo
La France a étrillé l’Italie (3-0), la veille, il
va donc falloir bosser aujourd’hui. Entraînement, visionnage et analyse du quart contre
la Croatie avant l’étude. Oui, un dimanche !
Enfin, pas pour tous, mais au moins pour
Lennerd Dannels. « L’Euro a beau être plus
important que les examens, demain j’ai mon
examen de fin d’année de néerlandais. » Et
s’il le rate, Lennerd est bon pour doubler.
Sur deux semaines, l’ailier du PSV nous
avoue ne s’être penché sur son flamand que
pendant cinq heures. Peut mieux faire. Il
n’empêche, celui qui résume le mieux la situation, c’est Alper: « C’était mieux hier ! »
Avec des étoiles de poulet frit dans les yeux.
Mardi 19 mai : Comme les grands
La qualification en poche et Bob Browaeys parti à Stara Zagora visionner le futur adversaire des Diables, c’est jour de
congé aujourd’hui. Pas d’entraînement,
juste du kif. Longtemps évoquée, l’idée de
l’Aquapark tombe finalement à l’eau. Le
site est fermé, ce sera donc Burgas, ville
portuaire sans charme ni toboggan. Heu-
Ce qui a de râlant dans un tournoi, c’est
que seule une victoire finale peut vous permettre de repartir avec la patate. Ce ne sera
pas le cas. Comme la génération HazardBenteke en 2007, les Diablotins sortent aux
penalties contre le futur vainqueur. On aurait
préféré les voir couler entièrement plutôt
que de les voir perdre comme ça. Les parades miraculeuses de Jens Teunckens n’y
changeront rien, la Belgique rentre à la maison.
« Dégoûté d’être passé à un cheveu d’entrer dans l’histoire, mais un peu content de
rentrer quand même » Jorn Vancamp résume le sentiment d’un groupe déçu, mais
reusement, il y a un immense centre commercial. Un après-midi de shopping qui
n’égalera pas le seul bon moment culinaire du séjour : la demi-heure passée au
KFC. Des OGM frits, c’est vrai que ça
change du blanc de poulet tout sec de la
cantine.
réaliste : après trois semaines de vie de
groupe, le retour à la vie normale va faire du
bien. Ce sera via un week-end en famille
pour Rubin et par la grâce du combo
McDo/Red Bull pour Siebe Horemans.
Quand on vous disait que l’avenir du football belge était entre de bonnes mains... ■
Samedi 16 mai :
Shopping et poulets frits
Les Diablotins ont
joint l’utile à
l’agréable en
Bulgarie, tout en
réalisant un
parcours de choix
sur le terrain. Même
si l’Allemagne,
premier adversaire
sur place, fut trop
forte pour Alper
Ademoglu (n°8) et
Matisse Thuys (6).
Sans l’aide du staff, les mini-Diables sont
alors livrés à eux-mêmes.
Wout Faes, en charge de la répartition
équitable de la parole s’accommode de
son rôle : « J’essaie de faire en sorte que
tout le monde donne son avis, généralement ça se passe bien. » Rubin Seigers,
seulement. Pendant que Wout, Lennerd
Daneels ou Kino Delorge se concentrent
sur l’essentiel, d’autres la jouent plus cool
dans ce qui ressemble à une salle commune avec vue sur mer Noire et écran
plasma. Autour de la console de Rubin
Seigers, nous retrouvons Nelson, Alper,
Dries Caignau, Orel et Ismail. La bande à
Basile version clapettes, short en lycra et
Fifa 15. Très vite, la vérité du terrain nous
est relatée.
« C’est Ismail le plus fort » concède
Nelson. Et de fait, Ismail est aux commandes et vu « que le gagnant reste forcé-
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demandait. Mais ce n’est pas encore le cas
de tout le monde. »
Des noms, Norbert ! On ne sait pas si
Christophe Janssens est sur la liste noire
de Norbert, mais lui a un plan pour faire
déjouer l’ogre croate : « A la régulière, ça
va être compliqué, mais il y a plein de fa-
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