Locomotion - site de l`association GENS
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¶ 17-005-D-10 Locomotion : physiologie, méthodes d’analyse et classification des principaux troubles J.-P. Azulay, S. Cantiniaux, F. Vacherot, M. Vaugoyeau, C. Assaiante Depuis son acquisition au cours du développement jusqu’à la sénescence, les troubles de la marche, ainsi que ceux de l’équilibre et de la posture, sont des motifs de consultation fréquents en médecine, et tout spécialement auprès du neurologue, du rhumatologue et du médecin rééducateur. L’approche de ces troubles repose essentiellement sur une analyse clinique systématique associée à un examen neurologique global. La classification proposée dans cet article dans un but très pratique de diagnostic repose sur le déficit cardinal du trouble : équilibre, déficit moteur, trouble hyper- ou hypokinétique, ce qui nécessite de connaître les principaux fondements physiopathologiques de la locomotion. Certains troubles étiquetés complexes intègrent plusieurs dysfonctions dont une dimension cognitive. L’identification du trouble spécifique de la marche peut dans certains cas déboucher sur une conduite thérapeutique adaptée : rééducation fonctionnelle, traitement chimique (levodopa), chirurgical (dérivation ventriculopéritonéale). Les innovations dans ce domaine sont nombreuses ; il faut en particulier souligner la place que prend la stimulation cérébrale profonde qui donne déjà dans les cibles classiques des résultats dans de nombreux domaines de la pathologie du mouvement (pallidum interne et dystonie, noyau sous-thalamique et maladie de Parkinson), mais qui connaît un développement propre aux troubles posturolocomoteurs avec le ciblage du noyau pédonculopontin en relation directe avec les études les plus récentes en neurosciences chez l’animal et chez l’homme sur les centres locomoteurs. © 2009 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés. Mots clés : Locomotion ; Analyse du mouvement ; Posture ; Troubles de la marche Plan ¶ Introduction 1 ¶ Généralités sur la marche Définition Cycle locomoteur Paramètres de marche Centres locomoteurs 1 1 2 2 2 ¶ Exploration d’un trouble de la marche Examen clinique d’un trouble de la marche et de l’équilibre Explorations complémentaires Méthodes instrumentales 3 3 4 4 ¶ Classification des troubles de la marche Douleur Ataxie Troubles moteurs déficitaires Troubles moteurs hyperkinétiques Troubles moteurs hypokinétiques Troubles psychogènes 5 5 5 5 6 6 7 ¶ Principes du traitement 8 ¶ Conclusion 8 ■ Introduction Les troubles de la marche et de l’équilibre sont une plainte fréquente en neurologie. Cette plainte peut même exister en dehors de toute maladie identifiable, en particulier dans le cadre du vieillissement physiologique (marche à petits pas, chutes), à l’origine d’un véritable problème de santé publique. L’examen Neurologie © 2015 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés. - Document téléchargé le 03/04/2015 par Blazquez Luis (21855) clinique est capital pour bien typer ces troubles et ainsi conduire une démarche diagnostique. La classification des troubles de la marche est complexe ; nous simplifions ici la classification de référence qui est celle de Nutt et al. [1] pour la rendre plus adaptée à la pratique clinique. Nous excluons de cet article le domaine des troubles de l’acquisition de la marche, ainsi que les troubles apparaissant dans l’enfance. ■ Généralités sur la marche Définition La marche, production motrice très automatisée, échappe largement au contrôle conscient. La marche est constituée d’une activité alternée des membres inférieurs, succession de doubles appuis et d’appuis unilatéraux. Sur une activité rythmique et cyclique de fond viennent se greffer les modulations nécessaires à l’adaptation à l’environnement, aux caractéristiques de la personne et à sa volonté. Ainsi, la marche peut être considérée à la fois comme : • un mouvement en rampe, nécessitant un recrutement progressif d’unités motrices ; • un mouvement topocinétique, orienté vers un but ; • un mouvement morphocinétique, résultat d’un modèle interne dont la réalisation implique des changements fonctionnels rapides de réseaux de neurones ; • un mouvement à composantes éréismatiques, c’est-à-dire faisant intervenir un support nécessitant une coordination avec la posture. 1 17-005-D-10 ¶ Locomotion : physiologie, méthodes d’analyse et classification des principaux troubles Jambe droite Centres locomoteurs Jambe gauche Coup du talon droit Coup du talon gauche Orteils droits en l'air Double appui Appui droit Simple appui Coup du talon gauche Orteils gauches en l'air Double appui Simple appui Appui gauche Oscillation gauche Oscillation droite Appui droit Un cycle (une foulée) Figure 1. Cycle de la marche. Cycle locomoteur Le cycle locomoteur (Fig. 1) peut être défini par l’ensemble des évènements articulaires, musculaires et biomécaniques qui se produisent entre deux appuis successifs au sol. Il comprend deux phases, la phase de transfert ou balancement pendant laquelle le membre se déplace au-dessus du sol et la phase de support ou d’appui lorsque le membre est au contact avec le sol [2, 3] dont les durées représentent respectivement 40 % et 60 % du cycle, la durée de la phase de double appui étant environ de 10 %. Le cycle de marche est constitué de deux phases : • une phase d’appui comprenant une période de double appui antérieur de réception, suivie d’un temps d’appui unilatéral, pied à plat ; • une phase oscillante, elle-même débutant par un double appui postérieur d’élan suivi de la phase oscillante proprement dite. Paramètres de marche Pas C’est l’intervalle séparant deux appuis au sol du même pied. En pratique, on le définit plutôt par deux contacts des talons successifs du même pied. Le demi-pas ou enjambée est l’intervalle séparant le contact du talon d’un pied et celui de l’autre pied. Longueur du pas C’est la distance séparant les deux talons lors du double appui. Largeur du pas C’est la distance séparant le talon de la ligne de marche : sa valeur moyenne est de cinq à six centimètres. Phase d’appui Elle représente 60 % du cycle complet. Cette phase débute et se termine par un temps de double appui représentant chacun de 10 % à 15 % du cycle complet. Phase d’oscillation C’est la période où un seul des deux pieds est en contact avec le sol. Cette phase représente 40 % du cycle complet. Cadence C’est le nombre de pas effectués par minute. Vitesse de marche Distance parcourue par unité de temps, c’est aussi le produit de la longueur moyenne du pas par la cadence. 2 © 2015 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés. - Document téléchargé le 03/04/2015 par Blazquez Luis (21855) De nombreux résultats expérimentaux étayent l’hypothèse de l’existence d’un générateur central de patron au sein de la moelle épinière, centre capable de générer de façon autonome un patron coordonné d’activation des motoneurones évoquant la locomotion. En effet, l’expérimentation animale par lésion étagée a infirmé l’origine périphérique et suprasegmentaire de la locomotion, et montré que le siège de l’activité rythmique se situe au niveau spinal, mais que son déclenchement dépend de projections suprasegmentaires monoaminergiques [4]. Grillner et Zangger [5] considèrent trois principaux éléments dans la locomotion : • les générateurs centraux de patrons, unités fonctionnelles capables de produire une activité rythmique de base à l’origine du cycle locomoteur ; • les structures suprasegmentaires contrôlant l’activité spinale et relayant les stimuli déclencheurs internes ou externes qui ont pour but d’initier le programme locomoteur ; • les boucles de régulation d’origine proprioceptive, cutanée, vestibulaire ou visuelle adaptant le patron de base aux conditions rencontrées. Il est admis que le siège de l’activité locomotrice se situe dans des réseaux d’interneurones spinaux capables de générer une activité rythmique à l’origine du patron locomoteur. En effet, lors de la suppression des afférences sensorielles après section des racines dorsales de la moelle épinière, un patron rythmique continue d’être exprimé [2, 6], même après spinalisation [7]. De même, un blocage chimique de la plaque motrice n’empêche pas la genèse d’un tel patron d’activité spinale [8]. À un niveau supérieur, la locomotion est déclenchée chez tous les vertébrés, des plus primitifs aux plus évolués, par une commande descendante provenant des « régions locomotrices » localisées dans le tronc cérébral. Deux types de contrôles descendants peuvent s’exercer sur les centres locomoteurs. Les actions phasiques dépendent des grandes voies issues du tronc cérébral et du cortex : voies rubrospinale, réticulospinale, vestibulospinale et pyramidale. Elles permettent d’initialiser la marche, de raccourcir ou de prolonger la phase en cours, ou de déclencher un changement de phase. Elles permettent aussi d’ajuster la commande musculaire aux contraintes internes ou externes [9]. Les actions modulatrices ont une action globale sur l’excitabilité du centre locomoteur ; elles proviennent de trois aires locomotrices supraspinales interconnectées et identifiées par Grillner en 1981 [10] : • l’aire locomotrice subthalamique, dont la stimulation déclencherait des séquences locomotrices et dont l’exclusion chez l’animal décérébré entraînerait la perte de l’activité locomotrice spontanée ; • l’aire locomotrice mésencéphalique, dont la stimulation à intensité croissante chez le chat décérébré fait apparaître la marche, puis le trot puis le galop [11, 12]. Cette région inclut des aires cérébrales correspondant au noyau pédonculopontin (NPP) et au noyau cunéiforme [12-15] ; • la région locomotrice du pont mise en évidence par Shick et Orlovsky en 1976 qui transmettrait à la moelle l’excitation provenant des aires locomotrices mésencéphaliques et subthalamiques [16]. Le NPP est actuellement reconnu comme faisant partie intégrante de la région locomotrice mésencéphalique. Il s’agit en fait d’un groupement cellulaire limité en dedans par le pédoncule cérébelleux supérieur, sur la partie antérolatérale par le lemnisque médian et en arrière par le noyau cunéiforme [17, 18]. On lui reconnaît une pars compacta de petite taille mais composée de neurones de grande taille, et une pars dissipatus beaucoup plus volumineuse mais constituée de petits neurones. Il peut également être divisé en fonction de ses caractéristiques cytochimiques puisqu’il contient un contingent de neurones cholinergiques et un contingent de neurones non cholinergiques (acide gamma-aminobutyrique [GABA], glutamate). Le NPP est connecté à de nombreuses structures cérébrales (Fig. 2). Des afférences essentiellement GABAergiques provenant du pallidum interne et de la substance noire pars reticulata ont été mises en évidence chez le primate humain et non humain [19-21]. Des afférences glutamatergiques provenant du Neurologie Locomotion : physiologie, méthodes d’analyse et classification des principaux troubles ¶ 17-005-D-10 GPI Thalamus NST Putamen NC SNc SNr Afférences visuelles, auditives, vestibulaires, somesthésiques et propriceptives Téléencéphale et tronc cérébral Efférences Afférences Cortex cérébral Afférences cutanées Moelle épinière Afférences propriceptives NPP Tronc cérébral Moelle épinière Figure 2. Schéma récapitulatif des principales afférences et efférences du noyau pédonculopontin (NPP). NST : noyau sous-thalamique ; SNr : substance noire pars reticulata ; GPI : globus pallidum interne ; SNc : substance noire pars compacta ; NC : noyau caudé. Décharges antidromiques Neurologie © 2015 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés. - Document téléchargé le 03/04/2015 par Blazquez Luis (21855) E Interneurones IN Motoneurones noyau sous-thalamique (NST) ont été observées chez le rat [22]. Enfin, des afférences provenant de la moelle épinière cervicale et lombaire ont été mises en évidence chez le rat et le chat [23, 24]. Des études chez l’animal ont permis de montrer que le NPP envoyait des projections ascendantes cholinergiques et non cholinergiques vers le thalamus [25, 26] et les ganglions de la base, en particulier le NST et la substance noire pars compacta [27-29] . Un contingent moins dense à destination pallidale et pédonculostriatale a également été identifié [26], de même que des projections vers le colliculus supérieur et les structures limbiques [30, 31]. Enfin, des projections descendantes vers le tronc cérébral et la moelle épinière ont été mises en évidence chez le non-primate. La stimulation électrique de la région locomotrice mésencéphalique peut par définition conduire à une activité locomotrice, mais la partie cholinergique du NPP semble être le site optimal [11, 14, 32, 33]. Différentes populations neuronales possédant une activité rythmique en relation avec la locomotion ont pu être enregistrées dans le NPP de chat décérébré [34]. Bien que leur rôle précis reste à définir, il semble que les neurones glutamatergiques du NPP soient impliqués dans l’initiation de mouvements programmés alors que les neurones toniques possiblement cholinergiques pourraient jouer un rôle dans la maintenance de l’activité locomotrice. Les premiers cas de stimulation du NPP chez le patient parkinsonien ont récemment été décrits dans la littérature et suggèrent que le NPP pourrait être une cible intéressante dans la prise en charge des troubles locomoteurs et posturaux. Mazzone et al. [35] rapportent le cas de deux patients opérés avec succès selon une technique similaire à celle utilisée pour l’implantation d’électrodes dans le NST. La stimulation à haute fréquence (80 Hz) s’est avérée sans effet sur la symptomatologie des patients mais la stimulation à basse fréquence (10 Hz) a permis une amélioration du score UPDRS III [35]. Plaha et Gill ont également décrit l’amélioration de la marche et de l’instabilité posturale après stimulation bilatérale à basse fréquence du NPP chez deux patients parkinsoniens évalués sur le score UPDRS II et III [36]. Enfin, Stefani et al. en 2007 [37] ont rapporté les effets d’une stimulation bilatérale conjointe du NST et du NPP chez le patient parkinsonien dans la prise en charge des troubles de la marche et dans l’amélioration des signes de la maladie. Chez six patients parkinsoniens en condition de « off dopa », la stimulation bilatérale seule des NST était à long terme plus efficace, mais la stimulation bilatérale seule des NPP améliorait particulièrement la marche et la posture [38]. Les ganglions de la base sont des structures largement impliquées dans le contrôle moteur, en particulier dans la réalisation de mouvements automatiques, stéréotypés ou autogénérés par le truchement de l’aire motrice supplémentaire. Il paraît donc évident que les ganglions de la base interviennent au premier chef dans le contrôle de la locomotion. La quasiconstance des troubles de la marche dans les syndromes parkinsoniens en est un argument majeur [29]. F GCP Décharges orthodromiques IN F E Ia II Ib Muscles Modulation présynaptique Sélection interneuronale Rythmogenèse Propriétés membranaires liées à la tâche Figure 3. Organisation segmentaire de la locomotion. Interactions sensorimotrices : les entrées sensitives d’origine diverse se projettent sur la moelle épinière ou le tronc cérébral et sont généralement soumises à un contrôle présynaptique inhibiteur (en jaune) à leur entrée (ce qui peut même induire un courant antidromique). Les entrées afférentes font synapse avec des neurones de second ordre eux-mêmes sous contrôle de façon rythmique pour que certaines voies soient ouvertes ou fermées à différentes phases du cycle ou de façon qu’un même stimulus puisse produire un effet inhibiteur ou stimulateur également selon la phase (interneurones en rose). Ceci est réalisé soit par des messages générés par des interneurones impliqués directement dans la genèse de pattern locomoteurs ou par des interneurones dont l’excitabilité est modulée cycliquement par le générateur central de pattern (GCP) (neurones situés dans la zone ombrée). Les propriétés membranaires des motoneurones et des interneurones actifs dans la locomotion peuvent changer également le gain des stimuli sensoriels. F : flexion ; E : extension ; IN : interneurones. Cette organisation hiérarchisée permet aux centres supraspinaux de se libérer d’un certain nombre de tâches dans le contrôle locomoteur comme la coordination intersegmentaire. Celle-ci est donc déléguée au niveau médullaire où les réseaux neuronaux présentent des capacités d’auto-organisation à l’origine des patrons d’activation coordonnés constituant le mouvement locomoteur. Le contrôle suprasegmentaire peut moduler cette activité, de même que les informations sensorielles. Les afférences sensorielles intervenant dans le contrôle de la marche sont plurimodales : somatiques (proprioceptives, cutanées), céphaliques (vestibulaires, visuelles, auditives) (Fig. 3). Elles exercent une action modulatrice sur l’activité spinale afin d’adapter au mieux la locomotion aux conditions rencontrées. La modulation s’effectue surtout sur les paramètres de fréquence et d’amplitude des décharges musculaires [39, 40]. ■ Exploration d’un trouble de la marche Examen clinique d’un trouble de la marche et de l’équilibre Interrogatoire Comme dans toute démarche clinique, il s’agit d’un temps essentiel : la date de début des troubles, leur mode 3 17-005-D-10 ¶ Locomotion : physiologie, méthodes d’analyse et classification des principaux troubles Tête Épaule Hanche 10 mois 1 semaine Pied 2 640 ms 1 560 ms Figure 4. Différents modes de représentation d’une analyse de la marche de l’enfant. d’installation, le type de la plainte principale (douleur et sa relation avec l’effort, faiblesse, instabilité [à bien différencier d’un vertige]), petits pas, raideur, manifestations associées neurologiques et non neurologiques (psychologiques en particulier) sont à faire préciser. Le regard d’un tiers est parfois nécessaire, certains troubles étant mieux perçus par l’entourage que par le patient (ralentissement, perte du ballant d’un bras). La sévérité du trouble doit être évaluée dans la vie quotidienne : chutes ou « presque-chutes » (le near fall-no fall des auteurs anglo-saxons qui est une étape importante de la prise en charge précédant en général la survenue de chutes vraies), leurs conséquences (traumatismes, fractures, hospitalisations), sorties non accompagnées du domicile avec ou sans prise de transports en commun, sorties accompagnées, absence de sorties du domicile, capacité à monter (force) ou descendre un escalier (équilibre), autonomie pour les activités (ménage, cuisine) et les gestes de la vie quotidienne (habillage et toilette en particulier), utilisation d’une canne, d’un fauteuil roulant ou d’un déambulateur. La liste complète des médicaments pris par le patient doit être également connue. Examen L’examen en lui-même comporte, outre l’examen neurologique général, un examen spécifique de l’équilibre, de la posture et de la marche. Cet examen se fait le malade ayant les pieds nus, dans un espace suffisant, bien éclairé. Posture dans sa composante d’équilibre L’épreuve de Romberg est l’examen de référence : le patient est debout les talons joints et les pieds légèrement écartés à 45°. Les bras peuvent être ballants ou tendus à la recherche d’une déviation latéralisée. L’examen se fait yeux ouverts puis fermés afin d’évaluer la contribution visuelle toujours plus importante en cas de déficit d’une autre entrée sensorielle, en particulier proprioceptive. Une instabilité révélée à cette épreuve fait parler d’ataxie qui peut être de trois origines : proprioceptive, vestibulaire ou cérébelleuse. Réflexes posturaux On teste ici essentiellement les capacités du sujet à maintenir l’équilibre après une rétropulsion brusque de l’examinateur placé derrière le patient prévenu de la poussée pour évaluer les réflexes d’anticipation. Ces réflexes sont altérés en cas de lésion des noyaux gris centraux ou des régions frontales. Posture dans sa composante d’orientation Un trouble de la position du tronc et/ou de l’axe cervicocéphalique doit être recherché soit dans le plan sagittal (flexion ou extension du tronc, de la nuque [antecolis, rétrocolis, camptocormie]), soit dans le plan frontal (pisa syndrome). Son origine dystonique ou déficitaire doit être évaluée mais parfois sans possibilité de trancher. Marche Plusieurs temps doivent être examinés : l’initiation, la marche stabilisée et le demi-tour. La longueur du pas, sa largeur, la 4 © 2015 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés. - Document téléchargé le 03/04/2015 par Blazquez Luis (21855) vitesse de marche doivent être évalués de façon subjective ou quantifiée au cours d’une épreuve standardisée (durée et nombre de pas lors d’un lever de chaise suivi d’une marche sur 7 mètres par exemple). L’absence de ballant d’un membre supérieur doit être recherchée. Le demi-tour ou le passage d’une porte ou d’un obstacle peuvent permettent de mettre en évidence un freezing (piétinement sur place). On peut également rapidement évaluer le rôle d’indices visuels en demandant aux patients de prendre des repères au sol ou le rôle des facteurs attentionnels au moyen d’une double tâche (calcul mental). Dans certains cas où l’ataxie est peu importante, l’équilibre statique mesuré à l’épreuve de Romberg peut être normal alors que l’équilibre dynamique mesuré lors d’une marche funambulesque, plus sensible, est très perturbé. Examen neurologique Temps essentiel et orienté selon le contexte clinique, il recherche en particulier un déficit moteur, un syndrome pyramidal, extrapyramidal ou cérébelleux, des troubles de la sensibilité profonde, des troubles cognitifs. Explorations complémentaires Elles sont demandées selon le contexte clinique : imagerie de la moelle épinière ou du cerveau, électromyogramme (EMG), examen audiovestibulaire. Une analyse quantifiée des troubles de la posture (posturographie) ou de la marche est réalisable dans certains centres, et permet au mieux de définir et de quantifier les déficits. Quelquefois des tests thérapeutiques peuvent être utiles : il s’agit surtout d’un test de soustraction de liquide céphalorachidien dans les suspicions d’hydrocéphalie à pression normale, ou d’un test à la levodopa dans certains troubles de la marche hypokinétiques ou dystoniques. Méthodes instrumentales (Fig. 4) Les limites d’un simple examen clinique sont évidentes : purement subjectif, il ne permet pas d’apprécier de façon quantifiée les divers paramètres de la marche ; en particulier, les mouvements à grande vitesse lui échappent. Pour ces raisons, des méthodes précises d’analyse de la marche ont été proposées. Actuellement, l’analyse quantifiée de la marche repose sur les enregistrements synchronisés de la cinématique, de la dynamique et de l’électromyographie. L’analyse cinématique de la marche a bénéficié de l’avancée technologique et actuellement diverses techniques sont disponibles sur le marché : systèmes de caméra avec vidéocassettes ; systèmes optiques et optoélectroniques. Durant les années 1970 se développèrent des techniques optoélectroniques d’analyse de la marche et du mouvement, informatisées, et donc précises et rapides [41-43]. Les systèmes cinématiques actuels enregistrent avec précision, fiabilité et reproductibilité les positions successives dans l’espace d’un certain nombre de marqueurs réfléchissants placés sur des points précis de l’anatomie du sujet. Ces marqueurs sont dits Neurologie Locomotion : physiologie, méthodes d’analyse et classification des principaux troubles ¶ 17-005-D-10 actifs ou passifs suivant qu’ils sont ou non identifiés à l’aide d’un fil électrique portant cette information. Ces systèmes permettent un traitement des images dans les trois dimensions de l’espace et le calcul de l’ensemble des paramètres spatiotemporels de la locomotion (longueur et durée du pas, de l’enjambée, vitesse et cadence, largeur du pas, durée de la phase oscillante et de la phase de double appui, analyse des flexions et extensions, etc.). Ils permettent également l’analyse des mouvements de tous les segments qui auront été préalablement définis dans le modèle et par exemple des stratégies de stabilisation segmentaire au cours de la locomotion [44]. D’autres méthodes plus analytiques reposent sur des systèmes à transduction mécanoélectrique : le système de Bessou (locomètre), les goniomètres, les accéléromètres, les inclinomètres. Ces systèmes ont l’avantage d’être moins encombrants que les systèmes optoélectroniques, mais chacun d’entre eux ne fournit qu’une information partielle. On peut également évaluer la pression plantaire au cours de la marche qui exprime indirectement la force exercée au sol par le pied ou l’EMG de surface qui permet la détermination de la séquence d’activation des différents muscles impliqués dans la locomotion. ■ Classification des troubles de la marche Plusieurs classifications ont été proposées ; la plus utilisée actuellement est celle de Nutt et al. [1, 45-47], mais complexe et peu opérationnelle en pratique clinique, elle s’est surtout attachée à classifier les nombreux troubles de la marche d’origine frontale. Nous proposons ici de classer les troubles de la marche et de l’équilibre à partir du déficit fonctionnel cardinal tel qu’il a pu être défini au terme de l’enquête clinique que nous venons de décrire. Cela n’implique pas que ce trouble est isolé, mais qu’il est le mécanisme central contre lequel lutter en particulier au plan thérapeutique. “ Point fort Classification des troubles de la marche et de l’équilibre • Douleur • Ataxie C cérébelleuse C vestibulaire C proprioceptive • Troubles moteurs : déficit moteur C central C périphérique • Troubles moteurs : mouvements anormaux C dystonie C chorée C tremblement : tremblement essentiel ; tremblement orthostatique • Troubles moteurs hypokinétiques C syndromes parkinsoniens C freezing isolé C hydrocéphalie à pression normale C états lacunaires C troubles complexes d’origine sous-cortico-frontale • Troubles psychogènes C marche précautionneuse C phobie de la marche C marches somatoformes et simulations Douleur La douleur est souvent le mécanisme mis en avant par les malades pour expliquer une gêne à la marche. Il s’agit d’une démarche non spécifique où le trouble observé relève d’un Neurologie © 2015 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés. - Document téléchargé le 03/04/2015 par Blazquez Luis (21855) mécanisme d’évitement de la douleur (boiterie) ou d’une véritable limitation (claudication intermittente). Certaines douleurs sont très spécifiques (myalgies d’effort et phénomène de second souffle d’une maladie de Mac Ardle [glycogénose musculaire]). Ataxie Cérébelleuse On distingue cliniquement le syndrome cérébelleux statique en relation avec une lésion du vermis et le syndrome cérébelleux cinétique secondaire à une lésion des hémisphères. L’ataxie est multidirectionnelle à l’épreuve de Romberg, sans anomalie des réflexes posturaux, non majorée à l’occlusion des yeux. La marche est classiquement ébrieuse, le polygone est élargi, la marche funambulesque précocement altérée. Les chutes sont relativement rares compte tenu de l’instabilité observée à l’examen. Les principales étiologies de ce groupe sont l’alcoolisme, la sclérose en plaques, un accident vasculaire cérébral, une ataxie cérébelleuse héréditaire autosomique récessive à début précoce le plus souvent (ataxie de Friedreich, déficit en vitamine E) ou autosomique dominante à début plus tardif après 30 ans (mutations SCA), une tumeur, un syndrome paranéoplasique (syndrome des anticorps anti-Yo chez la femme le plus souvent lié à un cancer de l’ovaire), la maladie de Creutzfeldt-Jakob. Vestibulaire Généralement de survenue aiguë, le syndrome vestibulaire périphérique est bruyant, se manifestant sous la forme d’un vertige rotatoire accompagné de vomissements et de signes végétatifs. Les anomalies de la marche et de l’équilibre sont latéralisées du côté de la saccade lente du nystagmus vers le côté malade. Cette déviation est beaucoup moins systématique dans les vertiges centraux où le syndrome vestibulaire est dit dysharmonieux par opposition avec le syndrome vestibulaire périphérique. Proprioceptive L’atteinte des voies proprioceptives périphériques (fibres sensitives myélinisées de grand diamètre, ganglion rachidien postérieur) ou central (cordons postérieurs de la moelle et relais) provoque un déficit de la sensibilité profonde (vibrations, sens de position et de mouvement) responsable d’une ataxie et parfois d’un tremblement. L’épreuve de Romberg est très perturbée, aggravée nettement à la fermeture des yeux. Les réflexes de posture sont normaux, le polygone est élargi. La marche est talonnante, l’appui au sol est mal contrôlé et le contact parfois violent. La maladie de Biermer, le syndrome paranéoplasique avec anticorps anti-Hu essentiellement satellite d’un cancer anaplasique à petites cellules du poumon, le tabes dorsalis, les neuropathies inflammatoires (immunoglobulinémie M monoclonale, polyradiculonévrites) sont les grandes étiologies de groupe. Troubles moteurs déficitaires Central Le déficit s’associe le plus souvent à une spasticité après un certain temps d’évolution, et il faut faire la part clinique entre ce qui revient à l’hypertonie et ce qui revient à la faiblesse. Les syndromes les plus fréquents sont les séquelles d’accident vasculaire cérébral, essentiellement sous la forme d’une hémiparésie ou d’une hémiplégie à l’origine d’un fauchage, le membre supérieur homolatéral étant fixé en adduction [48, 49]. Les paraparésies avec spasticité donnent des marches très enraidies qualifiées parfois de marche en ciseaux. Elles sont secondaires à des affections de la moelle épinière : sclérose en plaques, myélite, compression tumorale ou mécanique, et maladie de Strümpell-Lorrain (paraparésie spastique héréditaire) en sont les grandes causes. Une claudication intermittente mais plus déficitaire que douloureuse peut se voir, des troubles sensitifs et sphinctériens peuvent être présents dans certaines étiologies, une ataxie proprioceptive pouvant alors s’intriquer au déficit moteur. 5 17-005-D-10 ¶ Locomotion : physiologie, méthodes d’analyse et classification des principaux troubles Périphérique Il s’agit soit de neuropathie périphérique où le déficit touche et prédomine souvent sur les extrémités (steppage), soit d’affections musculaires dont la topographie déficitaire est souvent symétrique et à prédominance proximale, donnant une démarche dandinante se combinant parfois à un déficit axial donnant une attitude dite en « roi de comédie ». Des chutes par dérobement sont possibles. Troubles moteurs hyperkinétiques Dystonie Il s’agit du type de mouvement anormal donnant le plus de troubles de la marche, et dans un certain nombre de cas le trouble moteur se révèle par un trouble de la marche isolée. Les dystonies des membres inférieurs peuvent être unilatérales ou bilatérales. Les aspects cliniques sont très variables selon les formes : pseudosteppage ; marche dite en héron avec élévation des genoux ; marche pseudospastique ; marche de dromadaire par flexion-extension alternative du tronc. Un test de dopasensibilité doit être réalisé. Les principales étiologies sont les dystonies généralisées héréditaires (mutation DYT1), les dystonies dopasensibles, la maladie de Parkinson surtout à début précoce d’origine génétique (mutations Parkine), les anoxies néonatales. Chorée Il s’agit ici des troubles observés dans la chorée de Huntington [50, 51] et des dyskinésies induites par la levodopa chez les parkinsoniens. Dans la maladie de Huntington, les troubles de la marche et de l’équilibre sont complexes : atteinte sévère des réflexes posturaux, syndrome akinétique, mouvements choréodystoniques axiaux et des membres. La marche est souvent perdue en cours d’évolution, et les chutes sont fréquentes et parfois très traumatisantes, d’autant que le patient autant par anosognosie que par impulsivité prend peu de précautions. Tremblement Tremblement essentiel Peu symptomatique, un discret trouble de l’équilibre proche de ce qui est mis en évidence dans les syndrome cérébelleux a été trouvé dans le tremblement essentiel par des études posturographiques. Tremblement orthostatique [52] Il s’agit d’un tremblement de fréquence élevée (de 14 à 18 Hz) touchant surtout les membres inférieurs et non perçu par le patient qui se plaint d’une sensation d’instabilité ou de dérobement en position debout immobile, la marche n’étant pas touchée. Il est révélé par un EMG des membres inférieurs qui doit être réalisé en position debout immobile pour révéler l’activité EMG caractéristique. Troubles moteurs hypokinétiques constamment une prédominance sur un hémicorps et une très bonne dopasensibilité. Le patient arrive à normaliser sa marche avec un effort de volonté. La cadence du pas est augmentée pour compenser la perte de longueur d’enjambée. Il n’y a pas ou peu de troubles posturaux. Dans les formes plus tardives, la longueur de l’enjambée est plus basse et seulement partiellement corrigeable par la volonté ou par indiçage externe visuel (bandes au sol). Des signes peu sensibles à la levodopa apparaissent comme le freezing qui est un piétinement sur place apparaissant au début au démarrage, à la traversée d’un passage étroit ou lors d’un demi-tour, puis pouvant survenir à tout moment lors de la locomotion et provoquer des chutes en avant. Une perte progressive des réflexes posturaux s’associe le plus souvent, entraînant des chutes dans ce cas plutôt vers l’arrière. Autres syndromes L’atrophie multisystématisée [59, 60], dans sa forme parkinsonienne ou dans sa forme cérébelleuse, et la paralysie supranucléaire progressive [61] comportent des troubles posturaux et locomoteurs plus précoces et plus sévères que ceux de la maladie de Parkinson, avec en particulier des chutes en début d’évolution, donnée clinique devant remettre en cause le diagnostic de maladie de Parkinson idiopathique. Freezing isolé [62] Certains patients peuvent présenter durant de nombreuses années un freezing sans autres manifestations motrices et en particulier locomotrices, et qui partage les mêmes caractéristiques que celui observé dans les syndromes parkinsoniens. Cette manifestation peut rester isolée, s’associer à un freezing de la parole ou évoluer vers une maladie neurodégénérative, en particulier une paralysie supranucléaire progressive. Hydrocéphalie à pression normale [63-65] De gravité variable, une hydrocéphalie à pression normale peut causer soit une marche à petits pas (hypokinétique), soit un trouble plus complexe. Cette affection, qui est liée à un trouble de la résorption du liquide cérébrospinal, s’exprime cliniquement par l’association de troubles de la marche, d’une démence frontale et d’un comportement d’urination. Les réflexes posturaux sont très perturbés, la marche est lente, à petits pas, la cadence contrairement à la maladie de Parkinson [66] est effondrée, le ballant est conservé. Il existe un élargissement du polygone de sustentation et un freezing dans 20 à 30 % des cas. On peut également noter une aimantation à la marche distincte d’un freezing : le patient avance en faisant glisser ses pieds qui restent collés au sol comme s’il patinait. Ce trouble est considéré parfois comme un trouble praxique de la marche à l’origine d’une perte de la capacité à générer un pas normal et peut aboutir à une perte complète de la marche, le patient restant debout immobile, incapable d’avancer. Le diagnostic est fait à l’imagerie par résonance magnétique (Fig. 5) ; la dérivation ventriculopéritonéale permet le plus souvent une bonne récupération. Il s’agit du trouble le plus fréquent de la marche, qui pourrait représenter un tiers de l’ensemble des troubles de la marche. Il se définit par une diminution de la longueur d’enjambée qui est le déficit primaire à l’origine de la perte de vitesse. La cadence du pas, quant à elle, peut être normale, augmentée et jouer un rôle compensateur, ou diminuée. On retient dans ce groupe les formes où l’hypokinésie est l’élément cardinal, parfois associée à d’autres manifestations mais qui restent au second plan. On distingue un autre groupe d’origine multiple et complexe où la réduction de la longueur d’enjambée n’est qu’un des éléments sémiologiques du trouble moteur. États lacunaires Syndromes parkinsoniens Plusieurs étiologies peuvent donner ces troubles complexes d’origine sous-corticofrontale : hydrocéphalie à pression normale, syndromes dégénératifs, états lacunaires sont le plus fréquemment en cause. Plusieurs sous-types ont été distingués par Nutt et al. [1] puis Thompson [47], qui, selon la prédominance de l’instabilité posturale ou du trouble locomoteur, rangeaient également dans cette catégorie le freezing isolé et la marche précautionneuse que nous avons placés dans d’autres sous-groupes. [53-58] Maladie de Parkinson Il s’agit du modèle le plus pur, du moins en début d’évolution, de trouble hypokinétique de la marche et celui qui a été le mieux étudié. De nombreuses études quantifiées ont permis d’en définir les principales caractéristiques. On peut différencier deux grandes périodes. Dans la forme de début, la marche est ralentie par réduction de la longueur d’enjambée, il existe 6 © 2015 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés. - Document téléchargé le 03/04/2015 par Blazquez Luis (21855) Responsables le plus souvent d’un trouble complexe, les états lacunaires peuvent induire un trouble de la marche relativement isolé, essentiellement de type hypokinétique, avec ou sans freezing, le ballant des bras restant conservé (lower body parkinsonism) [67]. L’existence d’un tremblement postural, la prédominance des manifestations cliniques aux membres inférieurs, les facteurs de risque vasculaire, les données de l’imagerie par résonance magnétique cérébrale confirment le diagnostic. Troubles complexes d’origine sous-corticofrontale Neurologie Locomotion : physiologie, méthodes d’analyse et classification des principaux troubles ¶ 17-005-D-10 Figure 5. Imagerie par résonance magnétique cérébrale. Hydrocéphalie à pression normale. L’analyse de ce type de troubles comprend les données de l’examen neurologique à la recherche des manifestations cliniques plus particulièrement fréquentes dans ce contexte : présence d’une paralysie oculomotrice, d’une démence, de signes frontaux, pyramidaux, d’un syndrome pseudobulbaire. Sur le plan locomoteur, le tableau peut associer une ataxie, des anomalies sévères des réflexes posturaux à l’origine d’une instabilité parfois majeure, une marche hypokinétique accompagnée ou non d’un freezing, d’une apraxie à la marche. Les facteurs attentionnels peuvent jouer un rôle important, en particulier dans la survenue des chutes. Troubles psychogènes Les troubles du mouvement psychogènes sont relativement fréquents et les troubles de la marche peuvent représenter jusqu’à 10 % des patients entrant dans cette catégorie [68]. On peut considérer trois grands types de troubles psychogènes de la marche. Marche précautionneuse Il s’agit d’une marche ralentie, prudente, sans déficit majeur, marquée par la recherche d’appuis et le besoin d’une réassurance ou d’une présence. Elle se voit chez les sujets âgés et plus fréquemment chez la femme. L’autonomie est respectée, seules Neurologie © 2015 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés. - Document téléchargé le 03/04/2015 par Blazquez Luis (21855) certaines situations particulièrement anxiogènes sont évitées (foule, transports en commun). Ce trouble résulte de la sensation éprouvée par le sujet, justifiée ou non, d’une instabilité. Phobie de la marche Il s’agit de l’étape ultérieure, déclenchée le plus souvent par la survenue de chutes. Le sujet peut être porteur d’une affection neurologique responsable d’une instabilité ou être indemne de toute affection neurologique. Le tableau se présente comme une peur panique de marcher : si le patient est poussé à faire quelques pas, il s’agrippe à l’examinateur ou à des meubles, aux murs, au prix de postures hasardeuses à haut risque de chutes. Toute tentative de lâcher le sujet s’accompagne de réactions anxieuses majeures. Une rééducation intensive est le seul traitement parfois efficace alors que les psychotropes ont peu d’effet. Troubles somatoformes et simulations Cette terminologie peu satisfaisante qualifie un ensemble de manifestations psychogènes où des prototypes de marche pathologiques sont reproduits parfois de façon caricaturale (marche hémiplégique, marche ataxique). Un certain nombre d’incohérences à l’examen clinique permettent en général le diagnostic. 7 17-005-D-10 ¶ Locomotion : physiologie, méthodes d’analyse et classification des principaux troubles ■ Principes du traitement contre la sarcopénie du sujet âgé par exemple. La médecine physique peut également rendre de l’autonomie aux patients grâce à des appareillages ou au port de chaussures orthopédiques comme par exemple dans les neuropathies héréditaires de Charcot-Marie-Tooth. Des gestes locaux (chirurgie d’allongement des tendons, correction d’un pied bot, injection de toxine botulique) permettent également parfois d’obtenir des gains fonctionnels non négligeables dans la vie quotidienne du patient et par exemple de retarder le passage au fauteuil roulant qui en dernier recours reste parfois, et la hantise du malade, et le seul moyen de préserver une certaine autonomie. La prise en charge thérapeutique des troubles de la marche est très variable et dépend largement de la nature des troubles. Il peut s’agir d’un traitement médicamenteux et, dans ce cas, l’exemple le plus significatif est le traitement dopaminergique de la marche parkinsonienne. Le traitement de substitution dopaminergique est efficace sur la longueur d’enjambée et en conséquence augmente la vitesse de marche. Certaines anomalies sont en revanche potentiellement doparésistantes comme le freezing le plus souvent (les pieds restent gelés sur place) ou l’instabilité posturale. La stimulation des noyaux sousthalamiques est efficace sur les anomalies dopasensibles et n’améliore pas, voire aggrave dans certains cas, les troubles locomoteurs non dopasensibles, ce qui a conduit à proposer d’autres cibles comme le NPP (cf. supra). On peut donner comme autre exemple le rôle des antispastiques dans les paraparésies spastiques ou le traitement immunomodulateur d’une neuropathie inflammatoire qui peut également améliorer la marche et l’équilibre. Dans de nombreux cas, nous ne disposons pas de traitements suffisants et il est nécessaire d’avoir recours à la médecine physique : séances de rééducation axées sur la marche et l’équilibre, qui doivent tenir compte des spécificités de chaque trouble (rôle des indices visuels dans la maladie de Parkinson, rôle des facteurs attentionnels chez le sujet âgé détérioré, peur panique des phobiques et besoin de réassurance). La rééducation de la marche est parfois la seule issue comme dans le syndrome post-chute. Le renforcement musculaire doit également être pris en compte pour lutter Douleur = boiterie Troubles de la marche ■ Conclusion L’approche diagnostique des troubles de la marche et de l’équilibre est essentiellement clinique, comportant l’analyse spécifique de ces troubles ainsi que les données de l’examen neurologique général qui doit être orienté selon le contexte et le trouble posturolocomoteur observé (Fig. 6). Les mécanismes sont parfois intriqués et il peut être difficile d’établir la responsabilité de chacun, mais un trouble prédominant doit être identifié pour la conduite diagnostique et la prise en charge thérapeutique du patient. Il faut également se rappeler qu’un trouble de la marche et de l’équilibre peut être le mode d’entrée dans une affection neurologique dont l’expression symptomatique se complètera, ou rester isolé, en particulier chez les gens âgés où ce trouble est compliqué de chutes fréquentes, responsables de perte d’autonomie, voire de décès. Il s’agit dans ce contexte le plus souvent d’une origine polyfactorielle où le rôle Sciatique Canal lombaire étroit Ostéoarticulaire Niveau sensitif + Réflexes rotuliens vifs + Signe de Babinski Myélopathie Troubles sensitifs Distaux + Réflexes rotuliens diminués Neuropathie Hémiplégie Fauchage Accident vasculaire cérébral Sclérose en plaques Atteinte proximale Dandinante, «roi de comédie » Myopathie Déficit moteur Pas de troubles sensitifs Akinésie, rigidité, tremblement Courbé en avant, fléchi Demi-tour décomposé Syndrome parkinsonien - maladie de Parkinson - neuroleptiques Lenteur Akinésie, aimantation ± troubles de la miction ± troubles cognitifs Pas de déficit Marche talonnante Pallesthésie Vitesse normale Élargissement du polygone de sustentation Pseudo-ébrieuse Nystagmus Vertige vrai Marche frontale Hydrocéphalie à pression normale État lacunaire Ataxie proprioceptive - atteinte médullaire - neuropathie - vitamine B12 Syndrome cérébelleux - tumeur - syndrome paranéoplasique - atrophie multisystématisée Syndrome vestibulaire - maladie de Ménière - tumeur de la fosse postérieure Figure 6. Arbre décisionnel. Approche diagnostique des troubles de la marche et de l’équilibre. 8 © 2015 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés. - Document téléchargé le 03/04/2015 par Blazquez Luis (21855) Neurologie Locomotion : physiologie, méthodes d’analyse et classification des principaux troubles ¶ 17-005-D-10 des entrées sensorielles (vue), des troubles attentionnels et des médicaments sont majeurs. Comme dans tous les troubles moteurs, la composante psychologique ne doit pas être sous-évaluée. . ■ Références [1] [2] [3] [4] [5] [6] [7] [8] [9] [10] [11] [12] [13] [14] [15] [16] [17] [18] [19] [20] [21] [22] [23] [24] [25] [26] [27] Nutt JG, Marsden CD, Thompson PD. Human walking and higherlevel gait disorders, particularly in the elderly. Neurology 1993;43: 268-79. Grillner S. Locomotion in vertebrates: central mechanisms and reflex interaction. Physiol Rev 1975;55:247-304. Viala D. Mécanismes de la locomotion chez le mammifère. J Physiol 1985;80:141-55. 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Toute référence à cet article doit porter la mention : Azulay J.-P., Cantiniaux S., Vacherot F., Vaugoyeau M., Assaiante C. Locomotion : physiologie, méthodes d’analyse et classification des principaux troubles. EMC (Elsevier Masson SAS, Paris), Neurologie, 17-005-D-10, 2009. Disponibles sur www.em-consulte.com Arbres décisionnels Iconographies supplémentaires Vidéos / Animations Documents légaux 10 © 2015 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés. - Document téléchargé le 03/04/2015 par Blazquez Luis (21855) Information au patient Informations supplémentaires Autoévaluations Neurologie Cet article comporte également le contenu multimédia suivant, accessible en ligne sur em-consulte.com et em-premium.com : 1 autoévaluation Cliquez ici © 2015 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés. - Document téléchargé le 03/04/2015 par Blazquez Luis (21855)