Chronique de Julie / 3 Au secours c`est Noël ! Fêtes de fin d`année

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Chronique de Julie / 3 Au secours c`est Noël ! Fêtes de fin d`année
Chronique de Julie / 3 Au secours c’est Noël ! Fêtes de fin d’année ne rime pas forcément avec gaieté. Ville illuminée de partout (y en a marre on veut dormir !). Faux Père Noël à chaque coin de rue (ils font même peur aux enfants). Cadeaux à acheter, en grande surface pour se mettre réellement dans l’ambiance : « vendeuses en sueurs, clients en furie, file d’attente pour les paquets qui seront déchirés aussitôt offerts » ! Bref une période de l’année calme et sereine… Marilou commande un double whiskey, cette fois elle craque. Cheveux en bataille, ça fait un mois qu’elle court de part et d’autre pour satisfaire sa tribu. Elle connaît son calvaire, ça fait quinze ans que ça dure : passer Noël chez les beaux-­‐parents. L’aspect positif ? Y en n’a pas ! Ah, oui, peut-­‐être le fait qu’elle ne doive ni tuer, ni cuisiner cette foutue Dinde ! Elle se farcit tout de même le fois gras maison et le « Christmas Pudding » qui passera de toute façon à la poubelle. Décidemment il n’y a que les anglais et les « wannabe » pour aimer cette horreur ! Belle-­‐mère snobe à souhait, elle a toujours quelque chose à redire : « Mmmm, Marilou, il faudrait que je vous donne le nom de mon chirurgien plastique, il fait du Botox à merveille ! Vous avez l’air un peu fatiguée, non ? Faudrait presque penser à refaire vos paupières, elles tombent un peu. » -­‐ « Tu vois le genre Julie. Du style : « faites gaffe Marilou, Jean pourrait bien aller voir ailleurs si vous ne vous apprêtez pas ! » – D’ailleurs elle en serait ravie. J’aimerais tellement qu’elle puisse être sourde et muette celle-­‐la! ». « Moi, j’ai un autre dilemme. Seule pour Noël. Non mais tu crois ça ! Pas un mec ! Je me suis inscrite sur un site pour célibataire. Pathétique. Et les sites de rencontres je connais. Derrière une photo d’un homme aux cheveux longs, se cache le mec chauve, petit et l’air ingrat! Je pensais peut être à un club Med pour céliba. Glauque non ? En attendant je me tape tous les bars de la ville, et tous les soirs! Amies ou pas, je sors et je chasse. Je vais bientôt me faire une cyrose du foie à force de picoler autant ! MAIS JE NE VEUX PAS PASSER NOËL en compagnie de Patrick Sébastien et son cirque à deux balles ! » Fêtes en famille ou seul…c’est encore un coup marketing. Les cadeaux. Toute une histoire. On commence par une petite liste, famille uniquement qui se termine avec une liste aussi longue que le nom « Favre » dans l’annuaire. Le problème de Marilou, ce ne sont pas ceux pour le mari (une cravate Hermès, différente couleur, différent motif, elle a craqué cette année pour les éléphants roses). Ni même pour les enfants, des jouets pour leur âge respectif, à savoir des jeux abrutissants à souhait ! Son problème : les beaux-­‐parents et surtout la belle-­‐doche ! Autant pour le beauf c’est facile, il adore le bricolage. Ça lui permet d’avoir son espace vital pour faire perdurer son couple retraité. Après la boîte à outils ultra sophistiquée, Marilou a opté cette fois pour une mini tondeuse automatique ; petite boule étrange qui tond toute seule le jardin, il va adorer ! Pour l’autre, c’est un problème. Jamais satisfaite. « Je ne vais tout de même pas lui offrir une bague Cartier ! Le châle en cachemire offert l’année dernière, je l’ai vu un jour autour du cou de sa femme de ménage. Merci ! Ce Noël, c’est gants et tablier de cuisine ! Et avec un message personnalisé sur le devant : Je suis une ménagère et je le reste !» Le plus beau cadeau pour notre célibataire adorée serait un cavalier, sapin raffiné, deux paquets cachés sous les branches, champagne et huîtres déposés sur un tapis en peau de lapin, un feu de cheminée et cet homme nu aux muscles dessinés allongé à ses côtés… « Oh ! Julie, t’es là, tu m’écoutes ! » -­‐ « Oui, oui ma Marilou, je rêvais. Bon faut que je me bouge ! Il me reste un mois avant de me retrouver comme une hirondelle qui a oublié de se casser avec les autres. Hier je me suis promenée au centre ville avec deux pancartes, une devant et une derrière avec comme slogan : « Vous aussi vous êtes seul pour Noël ? – Moi aussi, mon portable : 079 – 567-­‐6767, c’est pas une bonne idée ! Je commence à recevoir des coups de fil, je rencontre Philippe ce soir, il a une belle voix. Et hier j’ai pris un café avec Oscar. Il a changé de prénom car il est fan d’Oscar Wilde. Un peu intello mais pas mal. Il aimerait m’inviter chez ses parents qui habitent en campagne. Ils chassent en famille et à cheval en plus ! Jamais mis un pied à l’étrier. Tu m’imagines ! Veste à carreau, foulard et bombe sur la tête. Ouais, j’crois que je vais laisser tomber l’option Fêtes bourges ». Les fêtes s’annoncent bien ! Marilou s’attend au pire entre son mari qui retombe en enfance devant maman et les décorations festives. Marilou disparaît soudainement de son champ de vision. Il fait une régression et réapparait comme le petit garçon de sa maman adorée. C’est à chaque fois le même rituel : Arrivé chez les beaux-­‐parents, les enfants leurs sautent dessus, et Jean, auréole sur la tête devient un Saint. Sa mère se transforme en Marie et enlace son petit et unique fils comme s’ils ne s’étaient pas vus depuis une décennie. Ils se voient tous les dimanches que Dieu fait ! Marilou se ménage de peur que ses nerfs craquent et qu’elle puisse passer à l’acte irréversible : LE meurtre ! Intéressante soirée, on pourrait presque inventer un jeu : « Mais qui a donc tué la belle-­‐
mère ? » Cluedo version Marilou. « Mon vrai bonheur Julie, serait de passer les fêtes juste toi et moi à Rome, entourées de beaux italiens, mangeant un bon plat de pâtes sur la place Navone. On y va ? » On sait d’avance que les fêtes de fin d’année sont synonymes de stress, disputes, solitude parfois mais aussi rires, joies et amour. Ça sonne un peu bateau comme conclusion, je vous l’accorde. Marilou attend que ça passe et se réjouit déjà de la rentrée. La famille au complet, heureusement que ce n’est pas tous les jours ! L’option de Julie ? Elle est bel et bien partie à Rome dans une famille d’accueil : il s’appelle Massimo Dutti!