Les malaises physiques et la détresse psychologique

Transcription

Les malaises physiques et la détresse psychologique
Le malade cancéreux, la souffrance et l'infirmière
3e partie : les malaises physiques et la détresse psychologique
Margot Phaneuf, inf.,PhD.
Mars 2013
« C'est dans la détresse que l'on reconnaît les âmes secourables.»
Ce texte offre un développement sur les différents malaises dont souffre le malade
cancéreux de même que sur la détresse psychologique qui est souvent son lot pendant
cette expérience pénible. Il fait suite à deux autres parties consacrées au malade
cancéreux et aux soins infirmiers qui lui sont prodigués. Le premier document aborde la
douleur et surtout la souffrance dont il fait l'expérience et que l'infirmière doit
comprendre afin de lui apporter du réconfort et aussi pour soutenir les proches qui en sont
témoins. La deuxième partie traite de façon plus spécifique de la douleur dont le
soulagement est un objectif majeur des soins infirmiers au cours du cheminement difficile
de cette personne
Les malaises physiques et la détresse psychologique
Au cours d'une maladie cancéreuse, les malaises sont nombreux. Ils viennent compliquer
l'état de la personne déjà affaiblie par la douleur et par tout ce qui
y est sous-jacent à un problème de santé aussi grave. Ces malaises
sont multiples et demandent une attention des plus soutenue. Ils
se présentent sous forme de nausées, de vomissements, de
constipation, de fatigue et souvent de détresse psychologique.1
Les nausées et vomissements
Les nausées et vomissements sont fréquents au cours de
l’évolution d'un cancer. La lésion cancéreuse elle-même peut être
impliquée dans ce phénomène, de même que les traitements mis
en place et les modifications métaboliques qui résultent soit de la maladie, soit du
traitement.
Les nausées peuvent se présenter sous forme anticipée de deux à trois jours avant le
traitement. Elles sont alors d'origine psychologique, reliée à l'anxiété inhérente à la
1
. Image: http://www.institut-upsa-douleur.org/
1
maladie cancéreuse, mais aussi à la perspective du traitement de chimiothérapie2. Les
nausées et vomissements peuvent aussi être retardés, c'est-à-dire qu'ils apparaissent
environ 24 heures après l’administration de la chimiothérapie et peuvent durer plusieurs
jours. Ils sont aussi parfois différés, apparaissant plusieurs jours après le traitement. Ils
sont alors causés par la mucite œsophagienne ou gastrique.
Toutefois, la plupart des nausées et vomissements sont surtout de nature précoce. Ils se
manifestent rarement au cours du traitement, mais plutôt au cours des 24 heures qui
suivent, soit entre le soir et le lendemain matin, alors que le malade est de retour à la
maison. Puisque l'infirmière n'est pas très souvent témoin de ces malaises, son
intervention se limite alors à informer le malade de ce qu’il risque de ressentir et à lui
recommander quelques moyens d'aide.
Les causes de nausées et de vomissements
La chimiothérapie est souvent une cause première de ces malaises. Ils peuvent altérer
l’état général de la personne et l'évolution de son
traitement. L’organisme perçoit les substances
administrées comme toxiques et réagit en voulant
les rejeter. Ce type de réaction est variable selon
les médicaments impliqués et selon les personnes
qui les reçoivent. Elle se produit plus souvent
lorsque le protocole comprend le cisplatine, le
carboplatine, le cyclophosphamide ou la
doxorubicine.3
Les troubles métaboliques sont aussi des causes
possibles de nausées et vomissements. L'hypercalcémie lors des métastases osseuses,
l'hyponatrémie en présence d'un syndrome de sécrétion inappropriée de l’hormone
antidiurétique ou des vomissements importants avec déshydratation peuvent en être
responsables. Les déséquilibres de la glycémie peuvent aussi les causer, en particulier
lors de traitements corticoïdes souvent associés à la chimiothérapie.
La radiothérapie et particulièrement l’irradiation abdominale de la zone de l’estomac,
peut aussi provoquer des nausées et, de manière générale, des vomissements, des crampes
2
. Éric Lévy, Florian Scotté, Jacques Médioni, Stéphane Oudard. Nausées et vomissements chez les patients
atteints de cancer. La revue du praticien , vol . 5 6 , 3 0 novembre. 2 0 0 6 .
Oudardhttp://www.cvao.org/pdf/Nausees_et_vomissements_chez_les_patients_atteints_de_cancer_RD
P_2006_18_2015.pdf
3
. Image: douleur et cancer. www.doctissimo.fr
2
et de la diarrhée. Ce traitement peut également s’accompagner d’effets secondaires
douloureux tels que des plaies buccales (mucite), des brûlures au niveau des muqueuses
(vessie, rectum, vagin ) ou de la peau (radiodermite),
La prise d'opioïdes se révèle souvent cause de nausées et vomissements. Elle demande
alors une modification du dosage ou de la substance utilisée et surtout l'adjonction
d'antinauséeux.
Une des complications des nausées et vomissements est la difficulté d'administration des
médicaments par la bouche. Là encore, une meilleure compréhension du phénomène des
nausées et vomissements permet à l'infirmière d'être plus à l'écoute des malades. Il existe
maintenant des antiémétiques puissants, principalement les neuroleptiques, les
butyrophénone, les Anti-HT3 (sétrons qui bloquent les récepteurs de la sérotonine), les
benzodiazépines et, en association avec d'autres molécules, les corticoïdes.
Lorsque la soignante est en contact avec une personne qui
éprouve des malaises comme les nausées et les vomissements,
surtout s'ils lui semblent dissociés du traitement, les risques de
mésinterprétation sont toujours présents. Il faut comprendre
que la progression du cancer peut en être responsable et que
l'anxiété, la peur, la prise d'opioïdes, les modifications du goût,
la perception exagérée des odeurs peuvent non seulement en
peuvent aussi les exagérer.
« La douleur de
l'âme pèse plus
que la souffrance
du corps. »
Publius Syrus
être des causes, mais
L'infirmière doit être à l'affut de ces difficultés pour aider le malade et le soutenir au
cours de ces malaises. Elle peut lui offrir des petits glaçons à sucer, des liquides froids
tels que le thé, le jus de pomme, les sodas au gingembre, le cola dégazé et pris par petites
gorgées. Les rôties, les biscuits soda sont aussi souvent bien tolérés. On peut également
lui recommander de prendre des aliments tièdes qui dégagent moins de saveurs et
d'odeurs et suggérer de tenter de se concentrer sur autre chose que sur ses nausées, tout en
prenant de grandes inspirations. La pratique de l’imagerie mentale peut aussi se révéler
aidante.
La constipation
La constipation est un autre malaise souvent observé auprès des malades cancéreux. Ce
problème peut être à la fois un signe de cancer (intestin, rectum) et une conséquence du
traitement. L'infirmière doit être vigilante à ce propos et solliciter une ordonnance
appropriée. La cause peut venir d'une alimentation pauvre en fibres, d'une insuffisance de
l'hydratation ou encore plus fréquemment de la médication opioïde. La prise de liquides
sous une forme plus tolérable (sodas dégazés) pour le malade est à suggérer. Différents
3
laxatifs sont susceptibles d'accélérer le transit et des antispasmodiques peuvent alléger les
douleurs abdominales. Certains aliments ou jus de fruits sont aussi utiles (compote de
pommes, pruneaux et jus de pruneaux, etc.)
La fatigue
La personne souffrant de cancer éprouve souvent une grande fatigue. C'est un des
malaises qui affectent le plus la qualité de vie des malades et cela parfois même après une
rémission. Plusieurs études présentées lors du congrès de l'American Society of Clinical
Oncology (ASCO) en 2010 font le point sur ce trouble très souvent présent. La fatigue
peut être due au cancer, aux traitements et à divers problèmes de stress, d'anxiété, de
perte de sommeil et de modification de l'appétit et de l'alimentation liés à l’évolution de
la maladie.4
Malheureusement, ce symptôme est
souvent méconnu des soignants et laissé
pour compte. On s'occupe de la douleur et
des autres malaises, mais la fatigue est
souvent ignorée. Pourtant, elle affecte le
quotidien d'un grand nombre de malades.
Nous savons aussi que la chimiothérapie est
épuisante, car elle agit sur la moelle
osseuse et secondairement sur les globules
rouges et blancs. L'anémie qui résulte de la
baisse des globules rouges provoque une
diminution de l'oxygène transmis aux cellules et aux muscles, ce qui provoque la fatigue
et commande un traitement particulier. La baisse des globules blancs diminue les
défenses de l'organisme et augmente de ce fait le risque d'infection. La fatigue est
multifactorielle, ses sources se trouvent dans la maladie elle-même, dans l'anxiété, dans la
peur, l'insomnie, les inquiétudes liées au devenir du malade, aux préoccupations
familiales, économiques et autres. 5
Ainsi, l'observation des signes de fatigue par l'infirmière se révèle importante, car parmi
les symptômes les plus exprimés par les malades, figurent la fatigue chronique et la
douleur. Il n'y a malheureusement pas de moyen miracle pour traiter cette la fatigue,
sinon de lutter contre les troubles du sommeil et de leur conseiller la pratique de la
4
. Wisegeek: http://www.wisegeek.com/what-is-extreme-fatigue.htm#
5
. Image: www.radio-canada.ca
4
visualisation et de la relaxation afin de les aider à développer plus de sérénité. Des
exercices légers, adaptés à leur condition sont aussi parfois aidants 6
L'infirmière doit toujours demeurer à l'affût de ces malaises physiques affligeants afin de
chercher à les alléger. Il lui faut aider la personne à s'alimenter selon ses possibilités, lui
procurer ce qu'elle peut digérer et la stimuler à prendre des aliments digestibles selon sa
condition (compotes, toasts, Jello, Boost, etc.). Si la personne vomit, l'hydratation prend
toute son importance, sinon par la bouche, du moins par voie intraveineuse. Il est aussi
nécessaire de prévenir ou de traiter quotidiennement la constipation avec des laxatifs ou
des aliments favorables. Quant à la fatigue, l'infirmière peut tenter de voir à ce que les
soins soient aussi regroupés que possible afin de ménager à la personne des plages de
repos. Le sommeil nocturne est aussi essentiel et au besoin, différents hypnotiques
peuvent être administrés.
Cependant, il ne faut pas oublier que devant ces malaises qui s'ajoutent à la douleur, à
l'anxiété et à la peur des traitements et de la mort, le soutien de l'infirmière est vital, car
son attention et son empathie deviennent là aussi, un soutien qui aide à vivre.
La détresse psychologique
La détresse psychologique est fréquente chez les personnes qui souffrent de cancer et
aussi chez leurs proches. C'est « une expérience Comme les autres signes
émotionnelle désagréable et multidimensionnelle, de vitaux, le 6e signe vital
nature psychologique (cognitive, comportementale, devrait être contrôlé
émotionnelle), sociale ou spirituelle, qui peut systématiquement :
d’implantation du dépistage
interférer avec la capacité à faire face de façon Guide
de la détresse, le 6e signe vital .
efficace au cancer, à ses symptômes physiques et à ses 2009:
traitements. Cette expérience s'inscrit dans un http://www.partnershipagainstcance
r.ca/wp-content/uploads/2.4.0.1.4.5continuum allant des sentiments normaux de Guide_CJAG_FR.pdf
vulnérabilité, tristesse et crainte, jusqu'à des troubles
pouvant devenir invalidants tels que la dépression, l'anxiété, la panique, l'isolement social
et la crise existentielle ou spirituelle.»7
« La spiritualité peut être définie comme un ensemble de valeurs propres à une personne
quant au sentiment de paix, au but, aux liens avec autrui et aux croyances sur le sens de la
6
. Institut national du cancer. Fatigue et cancer: : http://www.e-cancer.fr/cancerinfo/se-faire-soigner/effetssecondaires/fatigue/fatigue-et-cancers
7
. Marika Audet-Lapointe (2008). Clinique d’onco-psychologie de PSYmedicisNCCN dans Practice
Guidelines in Oncology 2008, p. 5.
5
vie. Elle peut s’exprimer dans le cadre d’une religion organisée ou autrement. La
spiritualité et la religion ont une signification différente pour bien des gens, même si les
deux termes sont souvent confondus. Rappelons que les effets du cancer sur la spiritualité
sont différents d’une personne à l’autre.»8
8
. Guide d'implantation du dépistage de la détresse, le 6e signe vital: http://www.cancer.ca/canadawide/support%20services/cw-coping%20with%20cancer/cwliving%20with%20cancer/spiritual%20care%20providers%20can%20help.aspx?sc_lang=fr-CA
6
Ce tableau présente l'outil utilisé par le Centre Hospitalier Universitaire de Québec
(CHUQ) pour déceler la détresse psychologique.9
« Le cancer met à l’épreuve les croyances des malades qui par exemple se demandent
pourquoi ils sont atteints de cancer et remettent en question leurs rapports à Dieu ou à
d’autres divinités. De tels conflits spirituels non résolus, de tels doutes sont appelés
détresse spirituelle.10 Cependant, chez d’autres personnes, le cancer éveille des croyances
plus fortes et de nombreux malades touchés par le cancer voient leur spiritualité comme
une source de réconfort et de soutien. Le cancer donne un nouveau sens, plus profond, à
leur foi. Elles trouvent alors plus facile de lutter contre cette maladie.» 11.
La détresse spirituelle est
sous-estimée et trop
souvent négligée par les
soignants.
Les
taux
d'incidence de la détresse
chez
les
malades
cancéreux sont de l'ordre
de 35 à 45%. Pourtant cette préoccupation a des répercussions sur leur qualité de vie.
C'est pourquoi des méthodes de dépistage devraient être mises en place.
Voici les caractéristiques d’un programme de dépistage de la détresse proposé par le
Partenariat canadien contre le cancer:
o Écoute et reconnaissance des besoins psychosociaux, pratiques et
physiques propres au patient et en constante évolution.
o Approche centrée sur la personne permettant de répondre aux nouveaux
besoins d’une personne. 12
o Compassion et soutien constants par tous les intervenants de la santé.
9
. Outil du CHUQ.: http://www.cancer.ca/canada-wide/support%20services/cwcoping%20with%20cancer/cwliving%20with%20cancer/spiritual%20care%20providers%20can%20help.aspx?sc_lang=fr-CA
10
. Image: Institut Upsa: www.institut-upsa-douleur.org
. Guide d'implantation du dépistage de la détresse, le 6e signe vital: http://www.cancer.ca/canadawide/support%20services/cw-coping%20with%20cancer/cwliving%20with%20cancer/spiritual%20care%20providers%20can%20help.aspx?sc_lang=fr-CA
11
12
. Outil du CHUQ.: http://www.cancer.ca/canada-wide/support%20services/cwcoping%20with%20cancer/cwliving%20with%20cancer/spiritual%20care%20providers%20can%20help.aspx?sc_lang=fr-CA
7
o Services coordonnés.
o Accessibilité de l’information (y compris l’information médicale du
patient) et du soutien.
o Habilitation (empowerment) des patients grâce à la communication de
renseignements, au respect et aux choix.13
o Compréhension et réponse aux besoins et aux défis particuliers des
patients habitant en région rurale ou éloignée et provenant de différents
milieux.
o Repérage des patients qui ne disposent pas d’un réseau de soutien
approprié et prise de contact avec ces clients.
Les dimensions à questionner
Comme le montre l'outil de dépistage mis en place au CHUQ pour vérifier la présence de
détresse psychologique et soutenir la personne dans ce qu'elle vit, ce qui doit intéresser
l'infirmière est les craintes du malade, ses inquiétudes reliées à la
maladie, à la famille, au travail et à la sécurité économique de son Comment veuxentourage. Elle doit questionner le malade avec doigté tu que je
relativement à sa tristesse, sa colère et sa frustration concernant vainque mon
son état et les changements dans son apparence. Une autre désespoir si tu
ne me tends pas
dimension à toucher est le soutien que lui apporte son entourage
la main?
et sa satisfaction pour celui que lui offrent les soignants.
La soignante ne doit pas non plus oublier de s’informer des difficultés rencontrées par la
personne pour se rendre aux rendez-vous médicaux et des limites physiques que lui
apporte la maladie (difficultés à se déplacer, incontinence, problèmes de transport, etc.).
Tous ces éléments sont potentiellement des causes de détresse. Les difficultés peuvent
aussi toucher les relations de couple, la sexualité et les relations familiales. D'autres
aspects importants à aborder sont le sentiment qu’éprouve la personne d'être un fardeau
pour les siens ou encore lorsqu'elle ne trouve plus de sens à sa vie, qu'elle est incapable
de percevoir son avenir et avoue même se sentir coupable d'imposer ces difficultés aux
siens. Plus grave encore, elle peut se dévaloriser, perdre confiance en elle-même et avoir
envie d'en finir. Comme le propose le Guide d’implantation du dépistage de la détresse
du malade cancéreux, la détresse est le 6e signe vital que l'infirmière devrait contrôler
systématiquement chez les cancéreux.
13
. Outil du CHUQ.: http://www.cancer.ca/canada-wide/support%20services/cwcoping%20with%20cancer/cwliving%20with%20cancer/spiritual%20care%20providers%20can%20help.aspx?sc_lang=fr-CA
8
Conclusion
Le chemin du malade cancéreux est parsemé de souffrances et il doit affronter une
succession de petits et de grands deuils. Aussi, qu'il souffre dans sa chair ou se trouve
préoccupé par l'évolution de sa maladie, par sa famille ou par son travail, il est important
que l'infirmière se sensibilise à ses difficultés de diverses natures. Pour lui apporter le
réconfort de son empathie, elle doit connaître ce qu'il vit, mais avant tout, elle doit
s'occuper de soulager la douleur qui affaiblit ses forces physiques et mine son énergie
psychologique. Au cours de l'évolution positive ou négative de la maladie cancéreuse,
l'infirmière doit se faire « passeuse » de vie, recharge d'espoir à la mesure de la situation
de la personne, que ce soit l'espoir d'une amélioration ou d'une guérison ou en cas d'une
évolution ravageuse, l'espérance d'un meilleur soulagement, d'un positionnement plus
adéquat et d'un plus grand confort.
Pour le malade cancéreux, l'empathie de l'infirmière est précieuse comme un viatique.
Elle est porteuse de la force, de la compréhension et du réconfort de la relation d'aide.
L’empathie trouve son application dans une foule de petites choses : un sourire, un regard
bienveillant, quelques mots qui montrent son intérêt, une main chaleureuse, quelques
gestes attentifs à la personne et à sa souffrance. L'intentionnalité de l'infirmière
transparaît dans son agir.
Il y a encore, Dieu merci, des infirmières qui réussissent à conjuguer la lourdeur de leur
tâche avec la compréhension attentionnée de la personne souffrante. Il y a encore, Dieu
merci, des soignantes qui accompagnent dans la sollicitude cette descente aux enfers
qu'est le parcours du malade cancéreux. Il y a encore de ces anges, je les ai vus. J'ai vu
des soignantes qui devant le découragement d'un malade savaient le prendre dans leurs
bras pour le réconforter. J'ai observé comment certaines savaient lui parler avec
tendresse, lui caresser doucement la joue pour déjouer son désespoir. Il est remarquable
de voir comment certaines infirmières réussissent à donner du sens à leur profession
soignante. Et, dans ce cas, comme ils sont grands, les soins infirmiers!
9