«Nous nous voyons comme une alternative au courtier traditionnel.»
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«Nous nous voyons comme une alternative au courtier traditionnel.»
Le magazine suisse du commerce extérieur 3 | Septembre 2014 «Nous nous voyons comme une alternative au courtier traditionnel.» Christina Kehl, co-fondatrice et COO de Knip spécial: ICT/FINTECH Knip et milliPay balisent la voie de l’ère numérique. INTERVIEW DU CEO DE SGS Frankie Ng à propos de la qualité des inspections et des marchés d’avenir Pages 4-10 Pages 12-15 Une marque Daimler Faites des économies là où personne ne les attend. Les nouveaux modèles Mercedes-Benz séduisent par une faible consommation de carburant, des émissions de CO2 réduites et des rabais flotte intéressants. 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Knip et milliPay illustrent parfaitement cette tendance. Elles font partie des quelque 150 entreprises fintech basées en Suisse, où elles trouvent un vaste réservoir de talents issus de la finance et des assurances. Nouvellement créée, l’association Swiss FinteCH entend quant à elle aider la place financière suisse à relever les défis liés au numérique, comme l’explique son président, John Hucker (Spécial, p. 4-10). Dans l’interview, Frankie Ng, le CEO helvéticochinois de SGS (Société Générale de Surveillance), évoque le respect de la qualité lors des vérifications de marchandises, les marchés d’avenir et l’impact du numérique sur le contrôle des chaînes de valeur internationales (p. 12-15). Hébergeur de données basé à Plan-les Ouates (GE), Safe Host connaît une forte croissance grâce notamment aux attraits de la Suisse pour sa clientèle américaine. Une mission d’entreprises dans la Silicon Valley avec S-GE lui a permis d’accroître sa renommée aux Etats-Unis et d’y conquérir de nouveaux clients (p. 16-17). Le groupe japonais Santen Pharmaceutical a choisi Genève pour y implanter son siège européen. Outre la qualité des infrastructures et la présence d’une main-d’œuvre qualifiée, le soutien actif qui lui a été prodigué par le Swiss Business Hub Japan et les organismes cantonaux et régionaux de promotion économique a été un critère déterminant (p. 24-25). Impressum Paraît quatre fois l’an en allemand et en français. Tirage allemand 12’000, tirage français 3000. Editeur: Switzerland Global Enterprise (S-GE), Stampfenbachstrasse 85, 8006 Zurich, tél. +41 44 365 51 51; e-mail: [email protected], Internet: www.s-ge.com. Rédaction: Switzerland Global Enterprise, Newsroom, Sibylle Zumstein (rédactrice en chef); collaboration rédactionnelle: Giuseppe Rebuffoni et Fredy Schibli (Rebuffoni & Schibli Communications) | Layout, production et photolitho: idcode.ch | Photo de couverture: Daniel Winkler | Traduction française: Corinne Gabriel, François Jamme, Valérie Leyvraz (S-GE) | Annonces: Stefan Tschumi, Axel Springer Schweiz AG, [email protected], tel. 043 444 51 02 | Impression: PCL Presses Centrales SA, 1020 Renens, Tél. +41 21 317 51 51, www.pcl.ch 3 «Grâce à nous, payer en ligne est aussi simple que naviguer.» Gerrit Sindermann, CEO DE milliPay «Nous nous voyons comme une alternative au courtier traditionnel.» Christina Kehl, co-fondatrice et COO de Knip 4 Spécial STARTUPS FINTECH LES ALTERNATIVES NUMÉRIQUES Trafic des paiements, gestion de polices d’assurance: les jeunes pousses des fintech propulsent la finance dans l’ère numérique. Knip et milliPay confirment la tendance tout en surfant sur la bonne réputation de la Suisse. Texte Giuseppe Rebuffoni | PhotoS Daniel Winkler (Knip) et Beat Schweizer (milliPay) A près la crise financière de 2008-2009, les dirigeants et gouvernements du monde entier ont cherché fébrilement à rendre le secteur financier plus sûr. Les réponses ont pris la forme d’exigences plus strictes en matière de solvabilité et de fonds propres, de stress tests pour les banques, d’instruments de surveillance plus pointus et de nouveaux organes de contrôle. En marge de cette agitation, une autre évolution s’est enclenchée: la numérisation du secteur financier, également appelée fintech. Les entreprises des fintech simplifient les processus de paiement, et elles aident les investisseurs à faire fructifier leur argent et les entreprises à trouver des investisseurs. Elles combattent les fraudes, colmatent les failles de sécurité informatiques ou facilitent l’accès aux informations. Ce qui, au premier abord, pourrait ressembler à une menace pour les banques et les compagnies d’assurances s’avère en définitive être plutôt un moteur: grâce à la coopération avec des entreprises des fintech, le secteur financier est à même d’adapter ses modèles d’affaires à l’ère numérique. Une chance pour la place financière Sandra Tobler, responsable du secteur ICT chez S-GE, estime que 150 entreprises fintech sont aujourd’hui actives en Suisse, un nombre plutôt élevé qu’elle attribue à une conjonction de facteurs propices: «Un vaste réservoir de spécialistes de la finance et des assurances, doublé d’un vivier de talents dans le domaine de l’informatique, issus notamment de grandes multinationales ayant choisi notre pays pour y implanter leurs centres de R&D et d’importantes filiales». Cette myriade d’entreprises génère une émulation féconde pour la branche des fintech, qui jouit dès lors de possibilités qui n’existaient pas il y a encore deux à trois ans, telles que des associations professionnelles, des groupes d’intérêts, des conférences, etc. Les entrepreneurs peuvent ainsi échanger et apprendre les uns des autres. Sandra Tobler en est convaincue: «La branche des fintech représente une énorme opportunité pour la Suisse, celle de devenir à moyen terme l’une des places financières les plus innovantes de la planète». Knip: gestion numérique des assurances C’est avec une application dédiée à la gestion nomade des polices que Knip a insufflé du sang neuf dans le marché des assurances. Depuis sa fondation au printemps 2014, la startup helvétique avance pied au plancher. Elle gère aujourd’hui pour quelque 25 millions de francs de polices d’assurances et s’est lancée cet été à l’assaut du marché allemand. A LA RECHERCHE DE SPÉCIALISTES La branche des ICT n’échappe pas à la pénurie de main-d’œuvre qualifiée. Dans le cadre du programme SIPPO, S-GE propose aux importateurs suisses et européens de les mettre en contact avec des développeurs de logiciels à l’étranger. Pour ce faire, l’outil privilégié est la participation à des foires comme le CeBit, où les entreprises peuvent se présenter en prenant place sous le SWISS Pavillion. «Ces cinq dernières années, 19 entreprises en ont profité. En tout, nous avons procédé à 1898 mises en relation», note Christian Bernet, responsable du programme chez S-GE. Cette année, S-GE organise aussi une mission commerciale ICT au Vietnam. Christian Bernet : «Nous avons déjà 15 inscrits. Et pour ceux qui ne sont pas encore décidés, il reste cinq places.» POUR EN SAVOIR PLUS: www.s-ge.com/w3v1a 5 «S-GE IMPULSE: ICT» - EXPORTBÜHNE À LUCERNE Le 11 novembre 2015, S-GE organise au KKL de Lucerne une ICT Exportbühne intitulée «S-GE Impulse: ICT». Cet évènement mettra en avant de brillants exportateurs des ICT et s’adresse surtout aux entreprises suisses du secteur désireuses de s’étendre à l’étranger. Comment les acteurs suisses de l’informatique et des télécoms vendent-ils leurs produits et services à l’étranger? Des entrepreneurs révéleront les ingrédients de leur succès et parleront des difficultés à surmonter pour prendre pied sur des marchés comme l’Allemagne ou les Etats-Unis. La remise de l’ICT Award et une table ronde avec des experts du secteur et des représentants de PME complèteront le programme. Enfin, des spécialistes de S-GE se tiendront à la disposition des entreprises intéressées pour des entretiens de conseil. La participation est gratuite. Les inscriptions sont ouvertes jusqu’au 9 novembre 2015. POUR EN SAVOIR PLUS: www.s-ge.com/events Loin de se limiter à la conclusion de polices en ligne, l’app de Knip permet aux utilisateurs de gérer leurs contrats d’assurance via leur smartphone, de résilier des polices et même de déclarer des sinistres à leur assureur. Pour Christina Kehl, co-fondatrice et COO de Knip, le succès de l’app tient à la complexité du paysage des assurances: «On ne sait jamais vraiment où on en est: suis-je trop couvert, ou au contraire pas assez? Mes primes ne sont-elles pas excessives? Notre startup ne pouvait rêver meilleure situation de départ.» De brillantes perspectives La numérisation fulgurante du marché des assurances place les fintech face à de grands défis structurels. Pour autant, la dynamique entrepreneuse ne doute pas de la capacité de Knip – qui emploie aujourd’hui 65 personnes entre ses sites de Zurich, Berlin et Belgrade – à surmonter les obstacles qui se dressent sur sa route. En effet, cette croissance lui ouvre de vertigineuses perspectives. Au point de faire de l’ombre aux compagnies d’assurances établies? «Pas du tout, les assureurs sont nos partenaires, répond Christina Kehl. Nous leur fournissons le canal numérique qu’eux-mêmes ne peuvent pas mettre en place.» Grâce à Knip, le client numérique est enfin à portée de main. L’app – gratuite pour les utilisateurs – a de quoi aiguiser l’appétit des investisseurs. La jeune femme s’en explique: «Nous apportons la preuve que la numérisation du marché des assurances fonctionne. De ce fait, notre modèle intéresse les investisseurs et nous rend indépendants». Les clients sont eux aussi gagnants: «Grâce à notre modèle d’affaires, les utilisateurs de notre app bénéficient d’un conseil honnête et transparent. Contrairement aux courtiers 6 traditionnels ou aux agents d’assurances, nous ne sommes tributaires d’aucune compagnie», souligne Christina Kehl. Knip a une vision à long terme. «Notre modèle d’affaires a pour objectif d’accompagner nos clients dans la durée. Notre priorité ne réside donc pas dans la conclusion rapide d’une police, mais dans le conseil», relève la juriste de formation. Or, la satisfaction du client est une condition sine qua non à l’établissement d’une relation commerciale durable. Sur ce plan aussi, Knip doit marquer sa différence vis-à-vis des agents d’assurances: «Le courtier traditionnel aura tendance à vendre les produits qui lui rapportent le plus. Notre modèle d’affaires est quant à lui centré sur la qualité du conseil délivré au client.» Une alternative au courtier traditionnel Ses recettes, Knip les génère auprès des compagnies d’assurances. La startup perçoit en effet une commission de portefeuille pour chaque suivi de client. Mais les conseillers de Knip touchent aussi une rémunération fixe. En revanche, aucune commission ne leur est versée lorsqu’un client souscrit un nouveau contrat. Tandis que les compagnies d’assurances sont des partenaires, les courtiers font eux partie des concurrents directs. Mais l’avantage semble pour l’heure être du côté de Knip. «Il nous suffit de trois minutes pour cueillir un client, alors que le courtier doit se déplacer et investir beaucoup de temps pour conclure une affaire. Nous nous voyons comme une alternative au courtier traditionnel», résume Christina Kehl. Cette passionnée d’alpinisme est néanmoins lucide quant aux limites de ce modèle commercial: «Même si nous proposons un conseil impartial et transparent et la gestion des polices, il est impossible d’automatiser l’intégralité des processus liés aux assurances. Tôt ou tard, une intervention humaine s’impose.» Car si les clients de Knip ne désirent pas de contact dans un premier temps, vient un moment où des questions surgissent et où un entretien devient indispensable. Il ne peut en être autrement vu la complexité du marché des assurances. Le courtage – l’idée commerciale à l’origine de Knip – ne se brevette pas. Mais cela n’inquiète pas notre entrepreneuse, dont la startup est éminemment agile: «Si des turbulences agitent le marché, nous serons les premiers à pouvoir y réagir». L’ère numérique élargit le champ des possibles. milliPay: simplifier les paiements en ligne Payer sur Internet est aujourd’hui une évidence. Néanmoins, une bonne marge de progression subsiste en la matière. Un avis partagé par les créateurs de «Nous fournissons aux assureurs le canal numérique qu’eux-mêmes ne peuvent pas mettre en place.» Christina Kehl, co-fondatrice et COO de Knip Un cadre lumineux, une ambiance détendue, presque familiale, et un match de ping-pong de temps en temps: le siège zurichois de Knip a des airs de Silicon Valley. Knip Knip est présente sur le marché depuis le printemps 2014 avec son app permettant une gestion nomade, indépendante et transparente des assurances. En forte croissance, elle compte 65 collaborateurs répartis sur ses sites de Zurich, Berlin et Belgrade. POUR EN SAVOIR PLUS: www.knip.ch 7 Un seul bureau, spacieux, pour tous les collaborateurs de milliPay. De quoi favoriser la communication et la transparence. Swiss Finance Startups Outre ses fonctions à la tête de Knip. Christina Kehl a cofondé l’association professionnelle Swiss Finance Startups (SFS). Cette dernière entend stimuler les échanges d’idées et de savoir-faire entre les startups des fintech. Christina Kehl résume en ces mots la vocation de SFS: «L’association sert de plate-forme pour ces jeunes entreprises et leur permet de dialoguer entre elles et avec d’autres acteurs de la finance. Pour le plus grand bien de la place financière suisse.» milliPay milliPay a mis au point une technologie permettant de facturer de petits montants en ligne, de manière simple et avantageuse. La startup compte cinq salariés à son siège de Zurich. POUR EN SAVOIR PLUS: www.millipay.ch 8 Aucun prestataire établi «Pour l’utilisateur final, nul besoin d’explications.» Gerrit Sindermann, CEO de milliPay la startup milliPay, qui n’ambitionnent rien de moins que de projeter le commerce en ligne au niveau supérieur. «Nous avons conçu une technologie dédiée au règlement simple et avantageux de petits montants en ligne», déclare Gerrit Sindermann, son CEO. Cet économiste de formation résume ainsi l’approche de son entreprise: «Internet est un monde binaire. On y trouve des contenus gratuits, financés par la publicité, et des contenus payants, qui fonctionnent en général sur abonnement. Entre ces deux pôles, c’est une jungle inextricable et chère. Mais pourquoi les achats pour quelques centimes, courants dans le monde réel, devraient-ils être impossibles en ligne?» De l’idée à la fondation de l’entreprise, onze années se sont écoulées. «Pour simplifier le transfert de micro-montants au niveau international, il a fallu imaginer et construire un système complexe. C’était loin d’être gagné d’avance», se souvient Gerrit Sindermann. Et c’est en 2013 qu’a été traitée la première transaction en ligne. Bien souvent, les contenus Internet de qualité ne sont accessibles qu’après création d’un profil ou souscription d’un abonnement. Or, si les films de Hollywood, par exemple, sont soumis à des restrictions en termes de prix de vente, il existe quantité de musiques ou de films pouvant être facturés à petit prix et sans abonnement. Tel est précisément le cœur de cible de milliPay. milliPay s’est bâti une première base d’utilisateurs, à ce jour constituée uniquement de clients allemands (il s’agit de journaux à faible tirage et d’un prestataire de streaming proposant des documentaires), et a ainsi pu tester son concept. Mais son objectif est clair: croître par-delà les frontières. «Sur le long terme, être actif à l’international est une affaire de survie. Les services numériques ne sont pratiquement jamais limités à un seul pays», souligne Gerrit Sindermann, qui dirige milliPay depuis la mi2014. La collaboration avec S-GE s’inscrit dans cette logique: «L’internationalisation est essentielle. C’est pourquoi nous avons pris part en 2014 à la Fintech Trade Mission à Londres, et nous seront également présents à l’évènement qu’organisera S-GE à New York cet automne.» La toute jeune branche des fintech foisonne d’idées, mais rares sont celles qui seront converties en succès commerciaux. Gerrit Sindermann est persuadé que son entreprise fera partie des élues: «Grâce à nous, payer en ligne est aussi simple que naviguer. Nous apportons donc une réelle innovation sur le marché». Le produit se caractérise surtout par sa simplicité: «Pour l’utilisateur final, nul besoin d’explications, tout est extrêmement intuitif». milliPay n’est évidemment pas le seul acteur à avoir flairé le filon. «Le créneau des petits et des micropaiements est en pleine effervescence, aucun prestataire n’est encore établi», estime Gerrit Sindermann. D’une manière générale, le micro-paiement reste toutefois assez marginal. «Nous avons déposé une demande de brevet pour ce qui est du cœur de notre technologie. Mais c’est en la perfectionnant en continu que nous entendons conserver notre longueur d’avance», affirme Gerrit Sindermann. Avec les cinq collaborateurs qu’elle emploie à Zurich, l’entreprise est assez agile pour réagir rapidement à l’évolution des tendances ou des besoins des clients. Cet entrepreneur passionné – il a gagné ses premiers deniers à 18 ans en boursicotant – juge excellentes les perspectives s’offrant à l’entreprise: «Internet est arrivé à maturité, les paiements en ligne se sont démocratisés. Avec notre solution, nous les faisons passer à la vitesse supérieure.» Le potentiel est incontestablement immense. CONTACT Sandra Tobler Trade Commissioner Swiss Business Hub USA Expert ICT pour S-GE [email protected] Mission d’entreprises à New York S-GE organise une foule d’activités autour des fintech. Du 14 au 17 septembre, par exemple, aura lieu la deuxième mission d’entreprises, à destination de New York cette fois. Pour rappel, la première, en 2014, avait emmené les entreprises intéressées à Londres. A New York, S-GE présentera des sociétés locales aux entreprises suisses des fintech, à savoir des prestataires de services informatiques travaillant pour la finance et des représentants de banques et d’associations professionnelles. Le but: mettre en lumière les débouchés les plus prometteurs. Les participants pourront se familiariser avec les conditions-cadre et échanger avec des entreprises suisses opérant avec succès sur place afin de savoir comment elles travaillent avec les banques américaines. Le programme comprend également des visites à des startups qui brillent à l’échelle mondiale, à l’instar de Betterment, et des rencontres avec des clients potentiels dans le secteur bancaire, des partenaires stratégiques et des investisseurs. 9 interview SWISS FINTECH «Nous préparons le secteur financier suisse aux défis de demain» Swiss FinteCH fait le lien entre les différents acteurs des fintech. Sa mission, selon les mots de son président, John Hucker, est de faire en sorte que la place financière suisse sache maîtriser les défis de l’ère numérique. interview Giuseppe Rebuffoni la finance suisse pour affronter l’avenir et de profiler la Suisse sur la scène mondiale des fintech. Pour ce faire, nous mettons en contact les différents acteurs en Suisse et entretenons des liens avec les places financières étrangères. Notre association est une plate-forme qui propose des informations, des événements et des ressources destinées à la communauté fintech. En quoi votre association se différencie-t-elle des autres associations actives dans le domaine des technologies financières? Nous collaborons étroitement avec des organisations telles que ZBV, l’ASB, SFI ou Swiss Finance Startups. Et nous nous distinguons par notre approche globale, qui nous amène à faire le lien entre des domaines parfois très différents, comme l’économie financière et la technologie ou encore les startup, les grands groupes, les investisseurs et les régulateurs. Nous avons fait le choix de réunir des membres individuels, et nous nouons des partenariats ciblés. Nos groupes les plus actifs se trouvent à Zurich et à Genève. Quelle est l’intérêt de s’affilier à Swiss FinteCH? Pour une modeste contribution, nos membres ont accès à des évènements et à des ressources sur notre site Internet qui est encore en développement. Les entreprises ne peuvent pas adhérer, mais elles peuvent se faire enregistrer dans notre répertoire à condition d’appartenir à la communauté fintech ou à notre réseau de partenaires et de partager nos buts. L’utilité tient au fait que nos membres sont perçus comme des partisans de notre initiative, ce qui leur ouvre l’accès à des informations, à des contacts et à des possibilités d’affaires. La Suisse est-elle un site adapté aux startups des fintech? La Suisse allie innovation et tradition mieux que n’importe quel autre pays au monde. Il reste certes encore à faire en matière de prise de risque, d’entrepreneuriat et de capital-risque, mais ces questions vont se résoudre. portrait John Hucker a pour mission de mettre en place un hub suisse dédié aux fintech et de développer un réseau mondial de hubs fintech. Il dirige l’Innovation Team de la division Digital Private Banking du Credit Suisse, dont il reçoit un soutien pour son engagement en faveur des fintech en Suisse. Avant cela, il a travaillé dans la gestion de fortune chez UBS et à la Toronto Dominion Bank. John Hucker a un diplôme de Chartered Financial Analyst (CFA) ainsi qu’un MBA de la Saïd Business School de l’Université d’Oxford. 10 La Suisse est-elle plutôt un tremplin ou un site d’implantation à long terme? En tant que tremplin, la Suisse est nettement moins intéressante que les pays de l’UE, notamment pour ce qui de l’accès au marché unique. Mais elle constitue une base exceptionnelle pour les entreprises à vocation mondiale. C’est notamment le cas pour la gestion de fortune, les placements alternatifs, les assurances, la réassurance et la sécurité ICT. «La Suisse allie innovation et tradition mieux que n’importe quel autre pays au monde.» John Hucker, président de Swiss FinteCH Quels sont les principaux marchés d’exportation? Du fait de la langue commune, l’Allemagne, en premier lieu. Beaucoup d’entreprises suisses des fintech se tournent vers Berlin. L’Angleterre est tout aussi attractive car elle tient lieu de porte d’entrée vers l’immense espace anglophone. Il en va de même pour la Silicon Valley et New York. Enfin, croissance, démographie et engouement pour les solutions numériques obligent, l’Asie ne cesse de progresser. Comment se passe la collaboration avec S-GE? S-GE a été un précurseur pour les startup et les PME locales. Sandra Tobler, experte chez S-GE, en particulier, a fait un travail remarquable. Tout a débuté avec la Fintech Trade Mission 2014 à Londres, à laquelle va succéder en septembre la Fintech Trade Mission à destination de New York. Les entreprises suisses désireuses de s’étendre à l’étranger ou les sociétés internationales envisageant de venir en Suisse doivent absolument consulter S-GE. Quels sont les défis spécifiques qui se posent à votre association? Comme toutes les organisations, nous avons à cœur d’être utiles et de créer une valeur ajoutée. Lorsqu’il s’agit de promouvoir un secteur économique, toute la difficulté est de trouver un juste équilibre entre les différents intérêts en présence. Nous avons plaisir à challenger la très conservatrice place financière helvétique. Pour autant, Swiss FinteCH ne se veut pas une menace, mais plutôt un agitateur d’idées. Photo: màd S-GE: Quelle est la mission première de Swiss FinteCH? Notre objectif est d’armer news et events La nouvelle app de S-GE Les exportateurs suisses peuvent désormais accéder à des informations actualisées sur les marchés internationaux grâce à la nouvelle app de Switzerland Global Enterprise (S-GE). Photo: màd TEXTe S-GE Pour rester à la page, les entreprises de Suisse peuvent avoir accès à tout moment où qu’ils se trouvent à des informations actualisées sur les marchés mondiaux. L’app permet de filtrer les contenus par pays et par secteur. En plus de la rubrique NEWS, l’application mobile de S-GE inclut aussi un calendrier des EVENEMENTS avec une fonction de tchat intégrée qui permet aux participants inscrits à certains évènements export de communiquer avec les intervenants et les autres participants. Enfin, l’app donne accès à une bibliothèque multimédia qui comprend des brochures, des vidéos, le magazine du commerce extérieur «GO!», ainsi que des renseignements sur les marchés, les services de S-GE, des événements, opportunités commerciales, stratégies d’internationalisation, etc. POUR EN SAVOIR PLUS: L’app est téléchargeable sur l’Apple Store (iPhones et iPads) et sur Google Play (appareils Android). 11 INTERVIEW Frankie Ng «LE RENOM DE LA SGS EST LIÉ À SON ORIGINE SUISSE» Frankie Ng, le nouveau CEO de SGS, géant suisse de la surveillance, s’exprime à propos des meilleures stratégies d’entrée sur les marchés, sur le passage au numérique et sur le nouveau visage des contrefaçons. INTERVIEW Sylvain Jaccard et Sina Pries | Photos Cédric Widmer Fondée il y a plus de 130 ans, SGS était à l’origine spécialisée dans l’inspection de marchandises. Aujourd’hui, elle couvre tous les services imaginables dans le contrôle et la certification. Quel poids les prestations destinées à faciliter le commerce international représentent-elles dans votre activité? D’une manière ou d’une autre, portefeuille en conséquence, mais nous ne nous attendons pas à une forte croissance en Afrique. L’Amérique du Sud est intéressante aussi malgré les difficultés du Brésil. Il y a des pays assez stables comme le Chili, où notre stratégie est de créer une activité liée au marché local, plus qu’au marché export. 70 à 80% de notre chiffre d’affaires sont directement liés aux flux d’exportations dans le monde, aux flux de produits d’un pays à un autre. Comment voyez-vous la situation en Chine en ce moment? La Chine est Dans quels pays d’avenir comptez-vous vous développer? L’Asie en général, la Chine, l’Asie du Sud-Est et l’Inde sont très intéressantes car la croissance est homogène. L’Australie et la Nouvelle–Zélande sont plus problématiques compte tenu du cours des matières premières, ces pays étant axés sur l’industrie minière. L’Afrique est difficile, car les mines et le pétrole sont un peu en déclin à cause des conditions du marché. Par contre il y a de nouveaux secteurs émergents comme le textile et l’alimentaire. Nous adaptons notre 12 en train de changer de modèle économique en se concentrant davantage sur la consommation intérieure, pour arriver à terme à un équilibre entre l’export et l’économie intérieure. Nous adaptons nos services à cette nouvelle donne. Pour les entreprises suisses qui veulent s’implanter à l’étranger, la Chine est un bon choix: il y a un marché très important pour produire localement, pas seulement pour les produits à bas coût, grâce à la classe moyenne émergente. Sur le plan géographique, ce sont surtout les villes côtières qui se sont développées ces vingt dernières années. Il reste donc encore beaucoup à faire dans le Nord et l’Ouest de la Chine. portrait Frankie Ng a été nommé au poste de Chief Executive Officer de SGS en mars 2015. Avant cela, il a occupé plusieurs fonctions dirigeantes chez SGS, notamment le poste d’Executive Vice President of Industrial Services et d’Executive Vice President of Consumer Testing Services. Frankie Ng est entré chez SGS en 1994 en qualité de stagiaire en management. Il est diplômé de la Haute école d’ingénierie de Genève et est titulaire d’un diplôme d’économie et d’économétrie de l’Université de l’Essex en Angleterre. A PROPOS DE SGS SGS est le leader mondial de l’inspection, du contrôle, de l’analyse et de la certification. Reconnue comme étant la référence en termes de qualité et d’intégrité, SGS emploie plus de 80 000 collaborateurs et exploite un réseau de plus de 1650 bureaux et laboratoires à travers le monde. SGS aide les entreprises à améliorer la qualité, la sécurité, l’efficacité et la productivité de leurs opérations et à accélérer la mise sur le marché de leur produit en développant la confiance. «Sur la durée, la valeur ajoutée pour nos clients sera l’analyse détaillée des données afin qu’ils puissent optimiser leurs décisions.» Frankie Ng, CEO de SGS Concernant le développement de SGS, privilégiez-vous les acquisitions ou la croissance organique? Nous visons les deux. La base est d’utiliser notre expertise et notre savoir-faire pour entrer dans un marché. Les acquisitions se font en appoint. Dans certains marchés, il est compliqué d’obtenir des permis rapidement. Nous procédons donc à une acquisition pour accélérer le processus. C’est exactement dans cette optique que nous avons fait une acquisition en Chine la semaine passée, dans le domaine pétrolier. Nous combinons les deux approches, d’abord la croissance organique et si nécessaire une acquisition par la suite pour accélérer les processus ou pour des raisons réglementaires. Vous avez la double nationalité suisse et chinoise et avez donc grandi avec un pied dans chaque culture. Quels sont les principaux défis que doit relever un groupe international au sein duquel des collaborateurs de cultures diverses sont appelés à travailler ensemble? C’est extrêmement compliqué, car nous sommes présents dans plus de 150 pays. Nous essayons de trouver une philosophie de communication basée sur les valeurs et le respect. Les valeurs sont plus ou moins les mêmes à travers le monde. Le respect de l’autre et de sa culture est fondamental. Il n’y a pas qu’une seule vision des choses. Nous adaptons la stratégie de communication à chaque région. Nos valeurs sont ainsi claires pour tout le monde. En fin de compte l’important est la valeur du travail effectué localement. Nous adaptons donc notre culture d’entreprise aux valeurs locales. SGS veille mondialement à la qualité. Comment faites-vous pour garantir un même niveau de qualité pour l’ensemble de vos prestations, dans vos filiales réparties dans plus de 150 pays et dans tous vos secteurs d’activité? La demande du niveau de qualité est variable d’un client à l’autre. Par contre une fois que la qualité est définie par rapport à nos clients, elle est la même à travers le réseau. Comme la qualité est perçue différemment d’un pays à l’autre, nous proposons à nos clients des standards spécifiques auxquels nos colla- borateurs à travers le monde sont formés. Nous avons donc plusieurs standards de qualité pour nos clients mais une technologie commune. Quelle est l’importance de l’identité suisse dans votre promesse de qualité? C’est extrêmement important. Le renom de la SGS est lié à son origine suisse. Dans chaque pays, nous mettons en avant le fait que nous sommes une société suisse, car les notions de qualité et de reconnaissance sont associées à la Suisse. Il est important que les entreprises suisses fassent cette association, qu’elles exploitent cet atout. Parlons de la vérification des marchandises destinées au commerce mondial et du contrôle des chaînes de valeur internationales: quels sont les problèmes les plus courants? Et comment les résoudre? Il y a énor- mément de défis, et ils sont très différents d’un secteur à l’autre. En ce qui concerne la contrefaçon, elle a évolué. Elle concernait avant les produits de marque, on trouve aujourd’hui des pro- 13 «S-GE nous a aidés à créer JURA Poland. Avec son appui, nous avons trouvé les locaux et le manager qu’il nous fallait.» EMANUEL PROBST GENERAL MANAGER JURA ELEKTROAPPARATE Quels sont les marchés d’exportation qui vous intéressent? s-ge.com/testimonials 14 duits contrefaits dans l’alimentation ou dans les pièces techniques, ce qui crée des risques majeurs pour la population. Le défi pour les entreprises est donc de s’assurer que les chaînes de valeurs sont sûres et qu’il n’y a pas de produits contrefaits qui entrent dans la chaîne. L’enjeu est de taille dans certaines régions. Certains produits sont plus contrefaits que d’autres, par exemple les produits de haute valeur ajoutée. Dans l’alimentaire également, il y a aussi de plus en plus de contrefaçons en raison de l’importance des volumes. En matière de sécurisation de sites industriels, y a-t-il des opportunités à prendre? Oui, à deux niveaux. Au niveau de la sécurisation du site en soi, pour éviter que n’entrent des produits non conformes, et sur le plan de la sensibilisation des cultures locales. Il y a souvent un manque de formation et de compréhension du risque. C’est certainement ce qui s’est produit à Tianjin. Il y a donc beaucoup de potentiel pour nous en termes de formation et de conseil. Les opportunités sont nombreuses pour les entreprises suisses car nous constatons un réel manque de savoir-faire en Asie. quasi-totalité des pays ont une règlementation. Nous conseillons certains gouvernements, de nombreux pays nous demandent un benchmarking de leur situation par rapport aux Etats-Unis ou aux grands pays européens. Les standards existent. La difficulté pour les gouvernements est d’établir des structures de contrôle et de monitoring pour éviter les incidents et le laisser-faire. La numérisation et les nouvelles technologies simplifient la communication et le commerce par-delà les frontières. Quel est leur impact sur la vérification des marchandises et sur l’organisation des chaînes internationales de création de valeur? C’est L’évolution logique est d’automatiser le travail dans certains domaines. Sur la durée, la valeur ajoutée pour nos clients sera l’analyse détaillée des données, afin qu’ils puissent optimiser leurs décisions. Jusqu’à présent le modèle de SGS était de livrer un rapport, dont le client faisait ce qu’il voulait. Ce shift se fera dans les 3 à 5 ans. D’autres acteurs vont entrer dans le jeu: des sociétés technologiques ou des sociétés de conseil. Certains de nos nouveaux concurrents ne sont pas des sociétés d’inspection, mais des sociétés technologiques qui créent des solutions de data-mining. Je pense que c’est une évolution naturelle. un axe extrêmement important pour nous. Dans son évolution, SGS ne peut pas rester sur le modèle actuel. Jusqu’à présent, les prises d’échantillons et de données se faisaient manuellement. CONTACT Sylvain Jaccard Head of S-GE Suisse romande [email protected] Frankie Ng est à la tête de SGS depuis mars 2015. Les entreprises s’engagent de plus en plus sur les marchés émergents. Y at-il des différences entre les nouveaux poids lourds que sont la Chine, l’Inde, le Brésil ou l’Indonésie, d’un côté, et l’Europe et les Etats-Unis, de l’autre pour ce qui est des exigences réglementaires auxquelles sont soumis les exportateurs? Il y a une grande divergence de vue entre l’Europe et les États-Unis. D’un côté, l’auto-contrôle, de l’autre le contrôle par des tiers. Ces deux visions se valent. Le défi majeur est la mise en place des règles et leur application. En réalité, la «Pour les entreprises suisses qui veulent s'implanter à l'étranger, la Chine est un bon choix: il y a un marché très important pour produire localement, pas seulement pour les produits à bas coût, grâce à la classe moyenne émergente.» Frankie Ng, CEO de SGS 15 Success story Safe Host SA Un lieu sûr pour les données sensibles La clientèle américaine de Safe Host est en forte croissance. Conscient que les atouts de la Suisse en tant que coffre-fort pour données informatiques sensibles restent méconnus, l’hébergeur de données entend y remédier avec l’aide de Switzerland Global Enterprise (S-GE). Avec déjà des premiers résultats. texte Laura Angelstorf | Contact Sandra Tobler, [email protected] S afe Host est installé en périphérie de Genève, dans la zone industrielle de Planles-Ouates. Ce spécialiste des services d’hébergement de données y exploite un centre de données ultramoderne s’étendant sur plus de 10000 m2. Dernièrement, lors d’une mission commerciale organisée par Switzerland Global Enterprise (S-GE), l’entreprise a conquis d’importants clients aux EtatsUnis. Elle n’était pas novice sur ce marché, elle qui y avait remporté ses premiers contrats huit ans plus tôt, mais cette mission de prospection dans la Silicon Valley lui a permis de renforcer sa notoriété outre-Atlantique et d’étoffer sa clientèle. Des arguments convaincants Il y a un peu moins d’un an et demi, l’entreprise a réactivé ses radars aux Etats-Unis, jugeant le marché extrêmement porteur pour les ICT. Faiz Tandon, directeur des ventes et co-fondateur de Safe Host, a pris «Les entreprises américaines qui veulent se développer en Europe cherchent avant tout un lieu sûr et stable pour y stocker leurs données. C’est exactement ce que nous leur offrons.» Faiz Tandon, directeur des ventes et cofondateur de Safe Host SA 16 part à la mission commerciale dans la Silicon Valley: «C’est aux Etats-Unis que les activités d’hébergement de données ont le meilleur potentiel de croissance. Avec une mention spéciale pour la Silicon Valley, berceau de sociétés qui ont d’abord pris leur envol localement, comme Facebook ou Google, et qui, à mesure que s’est étendue leur zone d’influence, ont cherché des centres de données en Europe.» La langue commune, la proximité culturelle et la fréquence des liaisons aériennes directes les ont tout naturellement poussées vers la Grande-Bretagne. Les autres pays, dont la Suisse, ont alors dû déployer des trésors de persuasion pour les attirer. «Trois arguments ont surtout fait mouche auprès de nos clients: la stabilité politique, le droit à la sphère privée ancré dans la Constitution et l’approvisionnement sûr et relativement bon marché en énergie.» La sécurité de l’approvisionnement énergétique est un immense avantage. Comme la Suisse couvre presque tous ses besoins en électricité par sa production hydraulique et nucléaire, elle n’est pas tributaire des incertitudes politiques. A titre de comparaison, l’Italie tire 80% de son courant à partir de matières premières importées de pays en crise pour la plupart. Pour Faiz Tandon, des votes tels que celui sur l’immigration de masse n’hypothèquent pas la stabilité politique helvétique. Il estime que la Suisse continuera à aller chercher à l’étranger une partie de la main-d’œuvre qualifiée dont elle a besoin. De plus, aux yeux des clients étrangers, les dispositions légales garantissant la préservation de la sphère pri- A PROPOS DE L'ENTREPRISE Fondée en 2000, Safe Host SA propose une large gamme de services d’hébergement. Ses clients peuvent compter sur le savoir-faire de Safe Host et se consacrer pleinement à leur cœur de métier avec l’assurance que leurs données seront stockées et gérées en toute sécurité. Son centre de données ultramoderne est équipé pour faire face à tous types de catastrophes et peut subvenir à ses besoins en électricité pendant 72 heures. Safe Host met par ailleurs des locaux à la disposition de ses clients dans le cas où ceux-ci ne parviendraient pas à accéder à leur propre système informatique. POUR EN SAVOIR PLUS : www.safehost.com vée pèsent lourd dans la balance: «Nous avons coutume de dire qu’il y a un bon équilibre ici entre protection de l’individu et protection de la population. Cela signifie que les données stockées ici sont aussi soumises au droit suisse. Il est donc nettement plus compliqué qu’aux Etats-Unis, par exemple, d’exiger des renseignements les concernant», explique-t-il. Se distinguer par la flexibilité, malgré le franc fort Safe Host n’échappe pas à la vigueur du franc. Pourtant, l’entreprise parvient à marquer des points à l’étranger. A tel point que Faiz Tandon et Gérard Sikias, CEO de Safe Host, ont décidé d’accroître leurs capacités. «Nous construisons un tout nouveau centre d’hébergement à Gland. Avec ses 14 000 m2, il sera encore plus grand que celui que nous avons ici à Genève. Nous en profiterons pour doubler nos effectifs», ajoute Faiz Tandon. La première phase de travaux devrait s’achever début 2016. Mais le bâtiment ne sera pas intégralement occupé dans l’immédiat. Safe Host entend ainsi se réserver la possibilité de réagir en souplesse aux besoins sans cesse fluctuants du secteur ICT. «Des bouleversements s’annoncent en particulier dans les fintech. Pour nous, ils n’auront de l’importance qu’à long terme, car pour l’heure la branche se résume à des startup qui n’ont pas de grandes quantités de données à traiter. Mais plus elle prendra de l’ampleur, plus le besoin d’un lieu sûr pour stocker les données sensibles se fera sentir», prédit Faiz Tandon. Photos: S-GE Nécessité de parler d’une seule voix En matière d’hébergement de données, les principaux concurrents de la Suisse en Europe sont la Grande-Bretagne, l’Allemagne et l’Italie, car les investissements y sont colossaux. Pour se positionner efficacement et s’affranchir du franc fort, la Suisse doit afficher un front uni, comme le souligne Faiz Tandon: «Je trouve très positif que S-GE vende la Suisse à l’étranger comme une seule et même marque. C’est primordial pour des entreprises comme la nôtre.» 17 news et events Iran: un marché très prometteur pour les exportateurs suisses Les négociations sur le nucléaire iranien ont abouti à un accord et les sanctions internationales à l’encontre de la République islamique seront bientôt levées. Téhéran jubile. texte Roland Meier Téhéran, la capitale d'un Etat dont les besoins sont innombrables. Une manne pour les exportateurs suisses. 18 Gros potentiel dans les infrastructures, les biens de consommation et la pharma Le potentiel de développement des échanges est immense. En Allemagne, par exemple, on estime que les exportations à destination de l’Iran vont tripler après la suppression des sanctions. En Suisse, on arrive à peu près à la même estimation, selon Suhail El Obeid, Senior Consultant chez S-GE. Après le long isolement économique du pays, la demande devrait repartir à la hausse principalement dans les infrastructures, les biens de consommation, les produits alimentaires, ainsi que la pharma et le secteur médical. Les cleantech pourraient aussi trouver un terreau fertile en Iran. Le label suisse a la cote Les perspectives commerciales pour les entreprises suisses sont très prometteuses. Le «swiss made» a la cote car il est synonyme de qualité et de fiabilité. Après la levée de l’embargo, l’économie devrait croître rapidement, de même que le revenu natio- nal, dopé par l’essor de la classe moyenne qui prend son envol. On crédite ce segment de clientèle d’un engouement croissant pour les produits suisses de qualité, même s’ils sont plus chers. 80 millions de consommateurs Avec ses 80 millions d’habitants, l’Iran est l’économie dont le potentiel de croissance est le plus élevé au Moyen-Orient. Une économie qui, grâce à ses immenses réserves de matières premières (pétrole et gaz) dispose des ressources nécessaires pour financer le boom à venir des importations. Il lui suffira d’augmenter ses exportations de produits énergétiques, lesquelles étaient limitées jusqu’ici par l’embargo. Pour que les flux financiers internationaux puissent reprendre normalement, l’Iran devra être réintégré aux réseaux électroniques de transactions bancaires, comme SWIFT, et les banques étrangères devront se redéployer sur place. Avec la levée des sanctions, tous les signaux passent au vert, y compris dans le domaine financier. Tromper l’attente en se préparant En résumé, il faut pour l’heure se montrer patient. C’est particulièrement vrai pour la population iranienne mais également pour les exportateurs étrangers. Cela prendra au moins un an pour que la levée des sanctions ait un impact perceptible sur l’économie iranienne, selon Suhail El Obeid. Toujours est-il que les entreprises peuvent élargir leur horizon, la sécurité allant augmentant, ce qui leur permettra de planifier des investissements plus ambitieux à plus long terme. Il ne faut néanmoins pas oublier que des sanctions pourraient à nouveau être prises si l’Iran ne se tient pas à l’accord conclu à Vienne. POUR EN SAVOIR PLUS: www.s-ge.com/iran KONTAKT Suhail el Obeid Senior Consultant Africa, Middle East, Iran & Turkey [email protected] Photos: Fotolia L’ économie exportatrice exulte également: l’Iran redevient un débouché attrayant; le pouvoir d’achat y est élevé et les besoins sont immenses. Il faudra toutefois patienter jusqu’à ce que les sanctions soient levées. Six mois peut-être. La plupart des experts estiment qu’il faudra attendre jusqu’au début 2016. D'ici la levée définitive des sanctions, il faut se montrer extrêmement prudent si l'on veut faire des affaires avec l'Iran et notamment se renseigner auprès du Secrétariat d'Etat à l'économie SECO (Sanctions, Holzikofenweg 36, 3003 Berne, tél. 058 464 08 12) sur les conditions cadres régissant les échanges avec la République islamique. Toujours est-il que beaucoup d’entreprises exportatrices sont déjà dans les starting-blocks, prêtes à se déployer en Iran. Switzerland Global Enterprise (S-GE) se tient à leur côté pour les conseiller et les appuyer. L’an dernier, la Suisse a exporté des marchandises en Iran d’une valeur de 610 millions de francs et en a importés pour environ 30 millions. Au premier trimestre 2015, les exportations suisses ont atteint 82,1 millions de francs, les importations 5,9 millions. 19 KNOW-HOW crEDIT SUISSE La gestion de trésorerie: essentielle, mais souvent sous-estimée Pour nombre de PME, la force du franc suisse est source de préoccupations. Une PME doit plus que jamais exploiter toutes les possibilités – si infimes soient-elles – pour améliorer sa situation. Dans ce cadre, la gestion de trésorerie est une solution souvent négligée. texte Andreas Schiendorfer L es PME continuent de représenter deux tiers des emplois et forment l’épine dorsale de l’économie suisse. La population sait apprécier cette force. Selon le baromètre des préoccupations du Credit Suisse, pas moins de 94% des sondés sont fiers de la réussite des PME suisses. Au cours de ces dernières années, les chefs d’entreprise ont toujours montré leur solidité et ont réussi avec brio à surmonter toutes les difficultés grâce à la flexibilité, l’amélioration de la productivité, la force d’innovation et la tolérance au risque. La force du franc freine les exportations Comme le montre sans équivoque l’indicateur export des PME de Switzerland Global Enterprise et du Credit Suisse, celles-ci doivent aujourd’hui faire face à un défi encore plus grand: une baisse des exportations au troisième trimestre 2015 est à craindre pour tous les secteurs de la production, à l’exception des biens de consommation. Et ce, en dépit de la «Le contrôle et la planification des liquidités revêtent une importance capitale pour les PME.» Andreas Gerber, responsable Affaires PME Suisse, Credit Suisse 20 hausse de la demande en provenance de l’étranger. Ce paradoxe est imputable à la force du franc suisse. Elle a engendré un ralentissement de la croissance des exportations de près de 5 points de pourcentage par rapport aux estimations basées sur l’augmentation de la demande extérieure. Les PME ne restent pas les bras ballants face à cette situation monétaire difficile. Les angles d’attaque sont l’optimisation de l’approvisionnement et la diminution des coûts de production. Selon l’indicateur export des PME, l’augmentation des prix et la recherche de nouveaux marchés sont également en ligne de mire, tandis que la diminution des coûts salariaux reste un objectif plus éloigné. Les possibilités à cet égard semblent d’ailleurs déjà limitées. Des défis trop peu pris en compte Un grand nombre de PME méconnaissent le potentiel d’une autre fonction entrepreneuriale: la gestion de trésorerie ou «cash management». Le contrôle et la planification des liquidités revêtent une importance capitale pour toute PME. Toutefois, ces tâches s’avèrent de plus en plus difficiles compte tenu de la complexité et de l’imbrication croissantes des entreprises. Lorsque ses liquidités sont réparties sur différents comptes auprès de plusieurs établissements bancaires dans différentes monnaies, en Suisse et à l’étranger, il devient particulièrement compliqué pour une PME de garder une bonne visibilité sur l’évolu- tion de ses liquidités et d’allouer ses avoirs de manière optimale. C’est autant d’énergie en moins à consacrer à ses activités de base. Il convient donc d’envisager au plus tôt la mise en œuvre d’une gestion prévoyante de la trésorerie (lire l’interview). Parallèlement à l’imbrication et aux relations de dépendance toujours croissantes, un autre sujet mérite l’attention: la création, le 1er février 2014 de l’espace unique de paiement en euros (SEPA ou Single Euro Payment Area). La place financière suisse s’emploie à se rapprocher des nouvelles normes européennes et prévoit d’adapter ses procédures et ses systèmes de paiement à la norme ISO 20022 d’ici mi-2020. Cette évolution a également des conséquences pour les PME en matière de virements, de bulletins de versement avec code de données et de notes de recouvrement. Globalement, les avantages de cette migration sont évidents. C’est pour- quoi les PME ne doivent pas attendre la fin du délai de transition pour s’adapter à cette nouvelle donne, mais examiner rapidement la situation avec leurs partenaires financiers et informatiques. S’entourer de conseillers compétents Même si les défis en matière de gestion de trésorerie et de migration du trafic des paiements en Suisse sont importants pour les PME, chaque chef d’entreprise doit déterminer clairement l’énergie qu’il prévoit de consacrer personnellement à ces sujets. Pour l’entrepreneur, confronté à une économie mondiale de plus en plus complexe, créer un (petit) réseau de conseillers spécialistes et dignes de confiance devient une question existentielle. L’avenir de chaque entreprise dépend de sa capacité à se concentrer sur ses propres forces. Interview ANDREAS GERBER «La gestion de trésorerie est au cœur de l’entreprise» Qu’est-ce qu’une gestion moderne de la trésorerie et quelle est son importance pour les PME suisses? Andreas Gerber, responsable Affaires PME Suisse au Credit Suisse, répond à nos interrogations. Monsieur Gerber, que recouvre généralement le concept de gestion de trésorerie ou «cash management»? Nous distinguons essentiellement quatre domaines et fonctions. Premièrement, la gestion de trésorerie doit permettre à une PME d’obtenir un aperçu sur ses liquidités. Deuxièmement, elle inclut une planification des flux de capitaux actuels et futurs. Elle permet également de répartir de façon optimale les liquidités sur différents comptes. Enfin, il s’agit d’exploiter les potentiels de rendement. La gestion de trésorerie est donc une fonction essentielle pour une PME? Absolument. Une gestion de Photos: màd /Thinkstock trésorerie efficace peut améliorer de manière significative les résultats d’une PME, mais surtout, la gestion intelligente de la trésorerie permet de libérer du temps à consacrer au développement des activités de base. Pour moi, la gestion de trésorerie est au cœur de l’entreprise. Une entreprise qui enregistre des pertes peut fonctionner un certain temps, mais une entreprise sans liquidités est paralysée. Existe-t-il des tendances en matière de gestion de trésorerie? L’accent est de plus en plus placé sur l’automatisation et la numérisation afin d’assurer en quelques clics transparence et sécurité de la planification aux chefs d’entreprise. Prenons l’exemple du «Credit Suisse Corporate Cash Manager». Cette application permet d’obtenir un aperçu clair sur tous les comptes, les Andreas Gerber, responsable Affaires PME Suisse, Credit Suisse transactions, la fortune, les engagements et positions en monnaies étrangères. Tous les avoirs en banque peuvent être virtuellement consolidés par établissement bancaire, par monnaie et par région et peuvent également être regroupés par domaines de l’entreprise. Une telle application est-elle incontournable pour les PME? Une telle application peut se révéler utile pour toute entreprise confrontée à des défis de plus en plus complexes et opérant à l’international. Une approche active en matière de gestion des liquidités est le seul point incontournable pour toute PME. Le soutien d’un conseiller clientèle présente un réel avantage dans ce cadre, car il permettra d’élaborer avec le client une solution optimale. 21 Import Promotion NATURAL INGREDIENTS «Créer des liens avec des fournisseurs de confiance» Face à des consommateurs toujours plus soucieux du contenu de leur assiette, les producteurs alimentaires sont en quête permanente d’ingrédients naturels, qu’ils vont chercher jusque dans les contrées les plus exotiques. S-GE les aide à trouver les bons fournisseurs, notamment lors du salon Food Ingredients qui se tiendra en décembre à Paris. Texte Giuseppe Rebuffoni Des ingrédients naturels très prisés. Des fournisseurs en grande conversation avec des acheteurs sur différents salons. L a fabrication de nombreux aliments serait aujourd’hui impensable sans ingrédients naturels importés. Le dynamisme affiché par ce secteur n’a donc rien d’étonnant. Avec une mention spéciale pour les produits cultivés au-delà des frontières européennes, comme les fruits secs tropicaux, l’aloe vera, les thés ou les extraits végétaux exotiques. Les ingrédients alimentaires représentent un marché mondial qui pèse des milliards de francs. Extrêmement exigeants, les industriels suisses de l’agroalimentaire attendent de leurs fournisseurs qu’ils garantissent une qualité irréprochable et qu’ils livrent en temps et en heure les quantités voulues. Ce qui n’est pas une mince affaire vu les fluctuations naturelles auxquels ils sont soumis et qui peuvent se solder par des récoltes décevantes. Et la concurrence mondiale ne simplifie pas la donne. Switzerland Global Enterprise (S-GE) entend aider les entreprises à s’y retrouver dans cet environnement complexe. Les explications de Ralph Langholz, Programme Manager Natural Ingredients au Swiss Import Promotion Programme (SIPPO) de S-GE: «Nous facilitons la tâche des fabricants et des importateurs suisses en recherchant des fournisseurs cer- 22 tifiés et fiables sur de nouveaux marchés et en allant vérifier comment ils produisent et transforment leurs matières premières et leurs ingrédients naturels.» Les experts de S-GE sont très attentifs à la solidité des partenaires potentiels. «Quel intérêt de travailler avec quelqu’un qui a d’excellents produits, mais qui est susceptible de baisser le rideau du jour au lendemain ou qui ne réagit pas aux demandes? Les producteurs alimentaires suisses veulent des relations d’affaires durables», ajoute Ralph Langholz. Un gain de temps appréciable Pour mettre les entreprises suisses en relation avec des fournisseurs potentiels à l’étranger, S-GE s’appuie sur trois piliers: les foires, les missions d’acheteurs et les demandes directes (lorsque des acheteurs suisses le sollicitent pour trouver des produits spécifiques). Le Swiss Import Promotion Programme (SIPPO), qui comprend un secteur Natural Ingredients, est chargé par le Secrétariat d’Etat à l’économie (SECO) de promouvoir l’accès au marché et l’exploration de nouveaux débouchés en Suisse pour les PME des pays partenaires. Il prépare également les producteurs étrangers à exporter en Suisse. Mark Müller, Head of Commodity Trading chez Bio Partner Schweiz AG, Forte demande pour les herbes séchées et épices exotiques: des ingrédients naturels impossibles à produire en Europe. estime judicieuse l’orientation choisie: «S-GE m’a grandement épaulé dans la présélection de fournisseurs et dans mon rôle d’acheteur.» Matthias Fürer, CEO de Delico AG, ne tarit lui non plus pas d’éloges sur les prestations de S-GE: «Nous avons participé à une mission d’achteurs en Colombie qui nous a fait gagner un temps précieux dans nos recherches. Grâce aux rendez-vous ciblés qui avaient été pris pour nous, nous avons pu nouer des contacts prometteurs.» Salon Food Ingredients 2015 Plus grand salon mondial du secteur, Food Ingredients, se tiendra du 1er au 3 décembre 2015 à Paris. Plus de 25 000 visiteurs de 120 pays sont attendus, ce qui en dit long sur l’importance du rendez-vous pour le secteur de l’alimentation. S-GE y proposera notamment des services de mise en relation (voir encadré). «Nous serons présents avec une vingtaine de fournisseurs couvrant tout un éventail de produits, parmi lesquels de la purée de fruits aseptique d’Amérique du Sud, des extraits végétaux népalais, du thé honeybush d’Afrique du Sud, des herbes égyptiennes, des hydrocolloïdes indonésiens et des noix du Kirghizstan. Il y a aura donc largement de quoi satisfaire le marché suisse», affirme Ralph Langholz. Son optimisme s’appuie sur l’expérience: lors de l’édition 2013 de Food Ingredients, qui avait eu lieu à Francfort, S-GE avait fait le déplacement avec 19 fournisseurs qui avaient pu exposer leurs produits au Pavillon du SIPPO, mais aussi dans les pavillons nationaux de l’Egypte et de l’Indonésie. En tout, 4977 acheteurs ont visité les pavillons du SIPPO et de ces deux pays lors de divers salons spécialisés entre 2013 et 2015, le pic ayant toutefois été atteint au Pavillon SIPPO de Biofach 2015 à Nuremberg, qui a enregistré 1523 prises de contact. Photos: S-GE L’importance du savoir-faire et du faire savoir Ralph Langholz décrit en ces mots la méthode appliquée aux salons spécialisés: «Nous voulons que les acheteurs rencontrent les bons fournisseurs. Pour y parvenir, nous organisons des réunions lors desquelles les représentants d’entreprises suisses peuvent amorcer des relations commerciales grâce à des entretiens individuels.» De leur côté, les fournisseurs ont ainsi l’opportunité de montrer des échantillons aux acheteurs et de parler de leurs spécifications, de leurs volumes et de leurs tarifs. Ces services sont plébiscités par les entreprises. D’après le responsable de programme, pour que la participation à un salon soit un succès, il est indispensable que les fournisseurs aient suivi une préparation minutieuse. Dans le cas de Food Ingredients, S-GE organise, le premier jour du salon, un atelier préparatoire destiné aux 20 fournisseurs sélectionnés. Les informations dispensées doivent être aussi exhaustives et ciblées que possible afin que le salon puisse jouer son rôle de tremplin. Ralph Langholz: «Les acheteurs veulent savoir précisément qui peut livrer quoi, et dans quels délais. Notre service d’appariement et la préparation des fournisseurs nous permettent de présenter aux acheteurs de l’industrie et de la distribution les produits qu’ils recherchent.» SERVICE D’APPARIEMENT: TROUVER LES BONS PRODUITS AUPRÈS DE FOURNISSEURS DE CONFIANCE Les producteurs alimentaires veulent savoir qui peut leur vendre quoi et à quel moment. Sans ces informations, inutile d’espérer nouer des contacts exploitables. C’est pourquoi S-GE publie, juste avant l’ouverture du salon, une vue d’ensemble détaillée qui est remise à tous les producteurs alimentaires helvétiques. Elle indique quels sont les produits proposés, où trouver chaque fournisseur dans l’immense enceinte de la foire et quelles sont les certifications industrielles (BRC/IFS, bio, commerce équitable) dont ils disposent. POUR EN SAVOIR PLUS: [email protected] 23 Investment Promotion Santen Pharmaceutical Le marché européen dans le viseur Santen Pharmaceutical Co. Ltd. recherchait le lieu idéal pour son siège européen. Elle l’a trouvé à Genève. Shigeo Taniuchi, responsable de Santen Europe, nous parle de l’entreprise, de l’aide apportée par le Swiss Business Hub de Tokyo, de Genève et de la Suisse, ainsi que des objectifs européens du groupe pharmaceutique spécialisé dans l’ophtalmologie. Texte Therese Marty | Contact www.s-ge.com/invest S higeo Taniuchi est tout juste de retour d’un voyage d’affaires à Genève, où l’entreprise japonaise Santen Pharmaceutical Co. Ltd. a établi son siège européen en août 2014. En sa qualité de responsable du site, il est souvent entre deux avions et apprécie de ce fait la position centrale de la cité de Calvin, la fiabilité de ses moyens de transport et la proximité de son aéroport moderne, efficace et à taille humaine, qui lui offre des vols directs vers de nombreuses destinations. Et si un vol direct particulier n’est pas possible au départ de Genève, l’aéroport de Zurich n’est pas très éloigné. Lors du choix du site pour implanter le groupe pharmaceutique spécialisé dans l’ophtalmologie, d’autres facteurs que les moyens de transport ont toutefois été pris en compte, comme le souligne le responsable pour l’Europe: «Nous voulions absolument une main d’œuvre qualifiée en matière de marketing, de vente, de finance et de droit commercial pour notre siège européen.» En outre, le groupe a cherché la proximité avec les clusters pharmaceutiques et des sciences de la vie. Et d’ajouter «la stabilité politique et le climat économique ont également joué un rôle décisif dans nos réflexions». Grande-Bretagne ou Suisse Les exigences à l’égard du site destiné à accueillir le siège européen étaient donc élevées. A l’issue de «Nous voulions absolument une main d’œuvre qualifiée en matière de marketing, de vente, de finance et de droit commercial pour notre siège européen.» Shigeo Taniuchi, responsable Santen Europe 24 discussions internes très serrées, la Grande-Bretagne et la Suisse se sont détachées. Shigeo Taniuchi a alors cherché de l’aide et s’est tourné vers le Swiss Business Hub (SBH) de Tokyo. Pour sa plus grande satisfaction: «Tout est allé incroyablement vite. J’ai reçu une proposition à peine quelques jours après ma demande faite en ligne début 2014.» Après de longues discussions, des visites conjointes auprès de représentants de différents sites potentiels en Suisse ont été organisées par le SBH dans plusieurs cantons. «Nous avons eu beaucoup d’entretiens très intéressants et très fructueux avec de très bons candidats», se remémore Shigeo Taniuchi, «si bien qu’au final, nous avons eu du mal à nous décider». Etabli à Genève Treize collaborateurs travaillent désormais au siège européen de Santen à Genève. Son responsable s’est bien acclimaté et se montre jusqu’ici extrêmement satisfait. Dans le monde des affaires helvétique, il retrouve nombre de vertus japonaises qu’il connaît bien. «Les gens agissent de manière proactive, ils sont efficaces et axés sur le résultat. Ils respectent les délais et sont fiables. Ce sont des valeurs que j’apprécie beaucoup.» Pour lui, la Suisse est un pays pondéré et stable. «Bien sûr, il y a aussi des problèmes à régler. Mais on y fait face sereinement.» Shigeo Taniuchi ne manque pas de souligner la qualité du soutien professionnel reçu du SBH à Tokyo. Sans cette aide, il aurait été impossible de trouver le site idéal en si peu de temps. Et de rajouter: «Nous sommes ravis d’avoir choisi Genève. Jusqu’ici, toutes nos attentes ont été satisfaites». Renforcer la présence en Europe Au moment d’établir son siège sur le vieux continent, l’Europe n’était pas du tout une terre inconnue. Le groupe avait en effet ouvert une filiale en Allemagne en 1994, et 19 pays se sont depuis ajoutés à la liste. «Nous sommes sur la bonne voie, mais l’aventure ne fait que commencer.» Shigeo Taniuchi, responsable Santen Europe «En Europe, Santen emploie quelque 650 collaborateurs. Et à côté de services de distribution, nous exploitons également deux centres de recherche et un site de production en Finlande».» A l’inverse de ce qui prévaut au Japon et dans d’autres pays asiatiques où Santen produit et distribue une vaste gamme de médicaments ophtalmiques, le groupe s’est spécialisé en Europe sur les gouttes traitant la sécheresse oculaire ainsi que le glaucome. Mais, d’après Shigeo Taniuchi, les choses ne s’arrêteront pas là ces prochaines années. «Santen entend s’étendre et renforcer sa présence sur le marché européen. A cet égard, nous avons encore beaucoup de chemin à parcourir, en particulier dans les pays de l’ouest de l’Europe.» L’ouverture l’année passée du siège européen de Genève, qui coordonne et contrôle les activités du groupe au travers de l’Europe, constitue pour Santen une étape d’importance. Ce n’est pourtant qu’un début, comme l’explique le responsable pour le Vieux continent: «Nous sommes sur la bonne voie, mais l’aventure ne fait que commencer.» A PROPOS DE L’ENTREPRISE Photo: màd Aujourd’hui basée à Osaka, Santen Pharmaceutical Co. Ltd. dispose de filiales en Asie et en Europe. Fondée en 1890, sous la raison sociale de Taguchi Santendo, l’entreprise a réussi à percer en l’espace de neuf ans sur le marché du Soleil levant. Grâce à ses gouttes pour les yeux Daigaku, qui rencontrent encore aujourd’hui un franc succès au Japon, l’entreprise pharmaceutique s’est développée rapidement et s’est spécialisée dans les médicaments pour l’ophtalmologie et la rhumatologie. De nos jours, Santen est un des principaux producteurs de médicaments ophtalmiques, essentiellement sur ordonnance, grâce auxquels il réalise près de 80% de son chiffre d’affaires. Santen dispose de 13 filiales dans 10 pays et exploite près de 200 sites de production et laboratoires de recherche au Japon, aux Etats-Unis, en Finlande et en France. Le groupe emploie plus de 3200 collaborateurs dans le monde. POUR EN SAVOIR PLUS: www.santen.com www.santen.eu Shigeo Taniuchi, responsable de Santen Europe, mise sur Genève pour la qualité de sa main d’œuvre et de ses infrastructures. 25 L’Afrique du Sud toujours plus mobile Le printemps est arrivé. Des effluves de thé honeybush accueillent le visiteur qui entre à l’Ambassade de Suisse à Pretoria. L’édifice en brique, au cœur du quartier de Brooklyn, héberge également le Swiss Business Hub South Africa, dont Anita Dietiker a pris les rênes il y a huit mois. Un vrai défi si l’on sait que le hub couvre non seulement l’Afrique du Sud mais aussi le Botswana, le Lesotho, l’île Maurice, la Namibie et le Swaziland et qu’il est chargé de mettre en œuvre les trois mandats de prestations de Switzerland Global Enterprise (S-GE): promotion des exportations, des importations et des investissements. C’est avec beaucoup de cœur à l’ouvrage qu’Ana Dietiker s’est attelée à la tâche. Un grand sourire aux lèvres, elle explique les avantages que les entreprises de Suisse et du Liechtenstein peuvent retirer du réseau extérieur de S-GE. En matière de promotion des exportations, le hub les aide à commercialiser leurs produits et services en Afrique australe. A l’importation, les entreprises suisses, mais aussi européennes, peuvent bénéficier de mises en contact avec des fournisseurs sud-africains. Et pour renforcer la place helvétique, le hub sensibilise des investisseurs potentiels en Afrique australe aux atouts de la Suisse, l’un des sites économiques les plus compétitifs au monde. Pendant 16 ans, Ana Dietiker a travaillé chez Swisscom. Elle connaît bien le tissu industriel suisse et se sent très proche des PME. Elle se montre particulièrement pragmatique et disponible dans son travail et a coutume de dire à ses collaborateurs que les entreprises suisses ont besoin de solutions rapides lorsqu’il s’agit de faire des affaires. Les solutions rapides ont aussi la cote en Afrique du Sud, en particulier dans les ICT. Le marché est en croissance, principalement dans les services mobiles. Selon Google, 39,8% des Sud-Africains possédaient un smartphone en 2013, et la tendance est à la hausse. Un chiffre comparable aux données allemandes. Une société suisse marquera des points en Afrique si elle développe, par exemple, des concepts innovants pour les paiements. Simplicité et sécurité sont les maîtres mots. L’Afrique du Sud joue d’ailleurs déjà un rôle d’avant-garde dans la banque en ligne: après chaque achat par carte de débit, l’utilisateur sud-africain reçoit la confirmation de son paiement par SMS, ce qui lui permet de surveiller ses mouvements de compte. L’Afrique du Sud occupe le 56e rang sur 184 du Global Competitiveness Index 2014–2015 établi par le Forum économique mondial, et devance ainsi le Brésil. Elle se classe même 37e pour ce qui est des «facteurs d’innovation et de sophistication». Les Sud-Africains sont particulièrement ouverts aux nouvelles technologies: 49% d’entre eux, sur un total de 53 millions d’habitants, utiliseraient Internet (2013). Le débit de la bande passante est de 3,7 KB/s, contre 31,4 KB/s en Suisse. D’après l’étude «South Africa 2012 Household and Individual ICT Access and Use Survey», seuls 18% des ménages disposent d’un accès fixe à Internet; 86% des personnes interrogées indiquent avoir recours à l’Internet mobile pour des raisons de coût ou d’indisponibilité de l’infrastructure. Développement de l’Internet fixe à large bande, plateformes d’e-learning ou nouvelles applications pour smartphones: les chances à saisir sont nombreuses pour les entreprises suisses qui souhaitent prendre pied en Afrique. Suhail el Obeid, Senior Consultant chez Switzerland Global Enterprise (S-GE), se tient à votre disposition. Il est en contact régulier avec Anita Dietiker avec qui il planifie le programme d’activités 2016, qui inclura notamment un pavillon suisse à Africa Health 2016. Ce salon n’est pas réservé aux sociétés des medtech, il est aussi tout à fait indiqué pour les sociétés des ICT proposant des services de santé en ligne. Le salon Africa Health se déroulera à Johannesburg du 8 au 10 juin 2016. contact Suhail el Obeid Senior Consultant Africa, Middle East, Iran & Turkey [email protected] Photo: Thinkstock swiss business hub point de vue De l’effet des nouvelles technologies sur la croissance Texte Klaus Wellershoff Photo: Martin Guggisberg portrait Klaus W. Wellershoff est CEO de Wellershoff & Partners Ltd., société internationale spécialisée dans le conseil économique et financier. Au service d’UBS de 1995 à 2009, il y a été économiste en chef et responsable Research au sein de Wealth Management and Business Banking. Le monde change, et c’est tant mieux. Dans ma jeunesse, j’ai vécu l’époque de la guerre froide. Au service militaire, nous jouions au chat et à la souris avec les sous-marins nucléaires russes. Avec mon salaire d’apprenti, j’ai pu m’offrir mon premier ordinateur. L’Internet est apparu lorsque j’étais étudiant. Pendant mon passage à Harvard, j’ai surpris ma femme avec les premières «online news» de la bonne vieille Europe. Aujourd’hui, nous vivons à l’ère des objets connectés: mon caleçon communique avec mon lave-linge et mon téléphone sait mieux que moi quel sera mon prochain achat. Pour nous autres, entrepreneurs, les technologies ont bouleversé le métier. Un bureau sans électronique est inimaginable. Une petite entreprise comme la nôtre dispose aujourd’hui de données dont je n’aurais même pas pu rêver il y a dix ans en tant qu'économiste en chef d’une grande banque, en termes de qualité comme de quantité. De plus, grâce à la gestion de ces données, mes collègues et moi-même avons pu accroître notre productivité. Notre PME de douze personnes est aujourd’hui plus performante que ne pouvait l’être à l’époque une équipe mondiale d’économistes chevronnés: elle fait mieux et plus, à moindres frais. Pour ceux qui vivent ces changements concrètement dans leur environnement de travail, il est inconcevable que cette révolution technologique ne s’accompagne pas d’un envol économique. Et pourtant, si l’on regarde les taux de croissance des principales économies, on constate que ceux-ci n’ont fait que reculer ces vingt dernières années. Comment est-ce possible? Les nouvelles technologies nous ont pourtant permis d’améliorer notre productivité et ont fait émerger de nouveaux produits qui satisfont toujours mieux nos besoins. Mais cela signifie aussi que les nouveaux produits remplacent les anciens. Tout cela, bien sûr, pour notre bien. Si vous avez un hobby un peu particulier, vous ne dépendez plus de l’unique commerçant spécialisé de votre ville pour le pratiquer. Grâce à Internet, à la logistique moderne et à la libéralisation des échanges, il vous est possible de faire vos emplettes partout dans le monde. Avec un choix élargi, une meilleure qualité et souvent des prix plus intéressants. Vous trouvez ça chouette, mais votre commerçant spécialisé peutêtre moins. Les technologies de l’information et de la communication ont sensiblement contribué au phénomène. Elles n’ont pas seulement amélioré notre niveau de vie, elles ont aussi modifié – et il n’en va pas de même pour les autres technologies – les conditions du marché. L’accès à l’information en une fraction de seconde où que l’on soit sur la planète est en effet un bouleversement des conditions du marché: la concurrence n’a jamais été si transparente, si immédiate, si étendue. Les conséquences en sont une forte pression sur les marges, une accélération des changements structurels et une plus grande efficacité économique. Utilisées à bon escient, les nouvelles technologies nous apportent certes une vie meilleure, mais n’engendrent en aucun cas un accroissement considérable de nos revenus ni une forte croissance de l’économie. 27 ASSUREZ VOTRE IDÉE: CELLE QUE PERSONNE N‘A EUE AVANT VOUS. XL et Catlin s‘unissent. Vous cherchez une garantie ou un service, pour une nouvelle idée, parlons en. ................................ MAKE YOUR WORLD GO xlcatlin.com , XL Catlin and MAKE YOUR WORLD GO sont des marques déposées d’entreprises de XL Group plc. XL Catlin est la marque mondiale utilisée par les compagnies d’assurance de XL Group plc.