« Un autre regard sur les déchets dans l`habitat vertical » Compte

Transcription

« Un autre regard sur les déchets dans l`habitat vertical » Compte
« Un autre regard sur les déchets dans
l’habitat vertical »
Compte-rendu de la journée d’échanges
organisés par l’ADEME et Nantes
Métropole
22 Octobre 2013
SOMMAIRE
1.
PROGRAMME DE LA MATINEE D’ECHANGES .............................................................. 3
2.
« CONSTRUIRE ENSEMBLE UN CADRE DE VIE DANS L’HABITAT COLLECTIF » .... 5
3.
« A LA CONQUETE D’ESPACE » ..................................................................................... 7
3.1.
COLLECTE EN HABITAT VERTICAL, LES SPECIFICITES ET LES CONTRAINTES ..................................... 7
3.2.
LA COLLECTE DES DECHETS MENAGERS ET LA MISE EN ŒUVRE DE LA REDEVANCE INCITATIVE
DANS L’HABITAT COLLECTIF - LA ROCHE SUR YON AGGLOMERATION ............................................
3.3.
7
LA COLLECTE EN HABITAT VERTICAL, LES SPECIFICITES ET LES CONTRAINTES – USH DES
PAYS DE LA LOIRE .................................................................................................................... 7
3.4.
4.
ECHANGES AVEC LA SALLE ........................................................................................................ 8
« VOTRE DECHET M’INTERESSE »............................................................................... 10
4.1.
LA PROBLEMATIQUE DES ENCOMBRANTS : QUELQUES CHIFFRES LOCAUX ET NATIONAUX, LES
ENJEUX FINANCIERS ................................................................................................................
5.
4.2.
OPERATION « ENCOMBRANTS SOLIDAIRES » - ATLANTIQUE HABITATIONS, OCEAN ...................... 10
4.3.
ÉCHANGES AVEC LA SALLE ...................................................................................................... 10
« J’AI MON POTAGER AU SEPTIEME » ........................................................................ 12
5.1.
LA PROBLEMATIQUE DU JARDIN PARTAGE : ETAT DES LIEUX ET DYNAMIQUE DANS LES PAYS
DE LA LOIRE. ..........................................................................................................................
6.
7.
8.
10
12
5.2.
JARDIN PARTAGE, VILLA FLORA .............................................................................................. 12
5.3.
ECHANGES AVEC LA SALLE ...................................................................................................... 12
« EXPLIQUEZ-MOI CE QUE J’Y GAGNE » .................................................................... 14
6.1.
LES ACTIONS CONCERNANT L’EVOLUTION DU COMPORTEMENT .................................................... 14
6.2.
LES CORRESPONDANTS DE LA PROPRETE ET DU CADRE DE VIE DE NANTES HABITAT ................... 14
6.3.
ÉCHANGES AVEC LA SALLE ...................................................................................................... 14
« COMMENT FAIRE PRENDRE LA SAUCE ? » ............................................................ 16
7.1.
CLAUDE PICAULT, VICE-PRESIDENT DE LE MANS METROPOLE ................................................ 16
7.2.
VERONIQUE PENIN, DIRECTRICE A NANTES METROPOLE .......................................................... 16
7.3.
MIREILLE EVENOT, DIRECTRICE DE L’USH PAYS DE LA LOIRE .................................................. 17
7.4.
ARNAUT BILLY, LES ECOSSOLIES ........................................................................................... 17
7.5.
ECHANGE AVEC LA SALLE ........................................................................................................ 17
CONCLUSION .................................................................................................................. 20
Programme de la Matinée d’échanges
La matinée s’est déroulée au Centre des Expositions de Nantes Métropole et a été animée par Bertrand
R
RIFFIOD, du cabinet Res publica.
« CONSTRUIRE ENSEMBLE UN CADRE DE VIE DANS L’HABITAT COLLECTIF »
•
Christian FROUIN, Directeur adjoint - ADEME Pays de la Loire,
•
Michèle GRESSUS, Vice-Présidente de Nantes Métropole en charge des déchets et
Maire de Bougnais.
SÉQUENCE 1 : « A LA CONQUÊTE D’ESPACE »
•
Collecte en habitat vertical, les spécificités et les contraintes
Marc JANIN : ADEME
•
La collecte des déchets ménagers dans l’Habitat collectif de La Roche sur Yon
Agglomération – Mise en œuvre de la Redevance Incitative
Stéphane IBARRA : Commission Environnement de la Roche-sur-Yon Agglomération
et Adjoint à l'Environnement et au cadre de vie à la Mairie de La Roche-sur-Yon.
•
La collecte en habitat vertical, les spécificités et les contraintes
Mireille EVENOT, directrice de l’USH des Pays de la Loire
SÉQUENCE 2 : « VOTRE DÉCHET M’INTÉRESSE »
•
La problématique des encombrants : quelques chiffres locaux/nationaux, les
enjeux financiers
Fanny CHAMPION, GIRUS
•
L’opération « Encombrants Solidaires »
Madani BELKHEIR, chargé de mission Développement Social Urbain chez
Atlantique Habitations
Johanna BASTIN, responsable de projets
Pascal GOMEZ, directeur d’OCEAN
SÉQUENCE 3 : « J’AI MON POTAGER AU SEPTIÈME »
•
La problématique du jardin partagé. Etat des lieux et dynamique dans les Pays de la
Loire.
Pascal RETIERE, COMPOSTRI
•
Le jardin partagé de Villa Flora à Saint-Nazaire
Jérôme MORICHON, chargé de prévention à la
d'agglomération de la région nazairienne et de l'estuaire,
CARENE,
Communauté
Elodie PORTIER, responsable de secteur à SILENE Habitat,
Christiana BRULAVOINE, association « Lien Elemen’Terre »
Anthony BARILLE, Jardi-compost
SÉQUENCE 4 : « EXPLIQUEZ-MOI CE QUE J’Y GAGNE »
•
Les actions concernant l’évolution du comportement
Fanny CHAMPION, GIRUS
•
Les correspondants de la Propreté et du Cadre de Vie de Nantes Habitat
Jean-Yves PELLEGRY, chef de projet « Vie collective et sociale Nantes Habitat
Marie-Françoise MOREAU, Coordinatrice Propreté et Cadre de vie (CPCV), Nantes
Habitat
SÉQUENCE 5 : « COMMENT FAIRE PRENDRE LA SAUCE ? »
•
Table ronde
Claude PICAULT, Vice-Président de Le Mans Métropole
Véronique PENIN, directrice à Nantes Métropole
Arnaut BILLY, les ECOSSOLIES
Mireille EVENOT, directrice de l’USH Pays de la Loire,
Christian FROUIN, directeur adjoint ADEME Pays de la Loire
1.
« CONSTRUIRE ENSEMBLE UN CADRE DE VIE DANS L’HABITAT COLLECTIF »
Christian FROUIN, Directeur Adjoint de l’Ademe Pays de la Loire, tient à remercier l’ensemble des participants d’avoir
répondu présents, et remercie Nantes Métropole et en particulier Madame Michèle GRESSUS d’accueillir cette journée
d’échanges au Centre des Expositions de Nantes Métropole.
42 Programmes Locaux de Prévention (PLP) ont été mis en place sur la région des Pays de la Loire depuis fin 2009,
recouvrant 90% de la population. Un groupe de travail a été créé il y a plus d’un an rassemblant les grandes agglomérations :
Nantes Métropole, La CARENE (Saint Nazaire Agglomération), le Mans Métropole, Laval Agglomération, Angers Loire
Métropole, la Communauté d’Agglomération de Choletais, La-Roche-sur-Yon Agglomération mais aussi Trivalis, le syndicat
mixte de traitement des déchets.
Ce groupe a soulevé le besoin d’approfondir le sujet de la prévention et de la gestion des déchets dans l’habitat collectif, mais
aussi dans la grande distribution.
Le sujet des déchets, et plus généralement de l’Economie Circulaire économe en ressources, concerne pour l’ADEME aussi
bien les habitants de l’habitat collectif que de l’habitat individuel. Aussi l’ADEME a-t-elle décidé de lancer une étude pour faire
le bilan de la gestion des déchets en habitat collectif en Pays de la Loire. Des actions spécifiques ont été repérées et
analysées permettant ainsi de faire ressortir les actions pouvant être reproduites. Cette étude a également mis en évidence le
nécessaire partenariat qu’implique la mise en place de ces actions entre les divers acteurs concernés.
Cette matinée a ainsi été initiée pour montrer que l’action conjointe des bailleurs, au cœur du système, des collectivités et des
associations est indispensable. Les actions initiées sont à poursuivre en lien avec les habitants et les opérations spécifiques
doivent être mises en lumière.
Par conséquent, il est important de partager les expériences parce qu’il reste encore des progrès importants à réaliser en
matière de valorisation et de gestion des déchets.
L’ADEME ne préconise aucune action-type, les opérations devant s’adapter au contexte local. Beaucoup d’initiatives ont
émergé en habitat collectif qu’il faut poursuivre en ayant une approche multi-déchet, voire une approche encore plus
transversale, incluant les enjeux d’économie d’énergie, de déplacements, d’insertion…
Michèle GRESSUS, Vice-président de Nantes Métropole en charge des déchets souhaite la bienvenue aux participants et
rappelle que l’Agglomération a été nommée Capitale verte européenne en 2013, preuve de l’effort réalisé par la collectivité en
matière d’environnement. Ce titre a ainsi récompensée la dynamique engagée, notamment en matière de transports et de
gestion des déchets.
Nantes Métropole a signé fin 2009 une convention avec l’ADEME qui a permis d’aboutir à la mise au point d’un plan global de
prévention et de gestion des déchets. Et il est important de préciser que la faisabilité de ce plan a été vérifiée et avérée
Cette journée doit permettre d’échanger et de se nourrir chacun des différentes expériences qui seront partagées.
Elle remercie en particulier l’USH Pays de Loire de sa présence. Il est important que les bailleurs sociaux soient parties
prenantes des réflexions. Et la participation de l’ensemble des partenaires qui concourent à faire progresser la problématique
des déchets en habitat vertical est essentielle.
Par ailleurs, l’éducation populaire est incontournable pour faire progresser les pratiques. Les démarches s’adressent en effet
aux citoyens et il est inutile de tenter d’imposer un dispositif sans les associer préalablement. Le mot co-production prend
encore plus de sens lorsque l’on aborde de façon concrète la thématique des déchets.
Il faut penser global et décliner local. L’urbanisme est un grand problème et sera amené de plus en plus à chapeauter les
actions en matière de déchets. Un grand pas en avant aura été fait lorsque la problématique des déchets sera intégrée en
amont par les urbanistes.
Le sujet des déchets est en effet un sujet de préoccupation citoyenne. Et l’aménagement du territoire doit être pensé avec et
pour les citoyens pour répondre aux vrais besoins. Le travail mené avec les bailleurs doit ainsi s’inscrire dans cette
dynamique. Certains acteurs sont encore difficiles à associer comme les syndics. En effet, si les habitants peuvent être
porteurs d’initiatives, ils se heurtent bien souvent au refus de coopérer des propriétaires, éloignés de la problématique du
collectif.
De façon générale, les démarches doivent être responsabilisantes et non pas culpabilisantes et faire en sorte que les citoyens
s’approprient les différentes problématiques liées à la gestion des déchets.
Enfin, Michèle GRESSUS souhaite féliciter le travail de recensement des pratiques mené par le bureau d’études GIRUS qui
est très éclairant et permettra d’alimenter des propositions d’actions.
2.
SEQUENCE 1 : « A LA CONQUETE D’ESPACE »
2.1.
COLLECTE EN HABITAT VERTICAL, LES SPECIFICITES ET LES CONTRAINTES
Marc JANIN, ADEME présente l’objet et les objectifs de l’étude qui a été lancée en concertation avec les collectivités
et la Région. Cette étude portait sur plusieurs champs dont celui l’habitat collectif.
L’objectif n’était pas de faire un recensement exhaustif de l’ensemble des démarches mais d’identifier les dispositifs qui
pourraient être intéressants de reproduire/développer à l’échelle des grandes collectivités. Et ces dispositifs s’inscrivent
dans les trois thématiques de la réglementation européenne :
1.
La réduction des déchets, qui suppose une consommation plus responsable. Pour l’habitat collectif cela
concerne essentiellement le compostage, la tarification incitative, la récupération des encombrants.
De façon
concrète, la prévention des déchets requiert de l’espace pour équiper les résidences.
2.
La diversification des flux pour améliorer le traitement des déchets. Aujourd’hui 18 filières REP
(Responsabilité Élargie du Producteur) existent et ont vocation à se diversifier et à s’élargir. De même, les méthodes
de collecte doivent se diversifier.
3.
L’optimisation pour maîtriser les coûts, avec en particulier la réduction de la fréquence des collectes. Mais si
la collecte est réduite, il faut augmenter la capacité de stockage sur place.
2.2.
LA COLLECTE DES DECHETS MENAGERS ET LA MISE EN ŒUVRE DE LA REDEVANCE INCITATIVE DANS
L’HABITAT COLLECTIF - LA ROCHE-SUR-YON AGGLOMERATION
Stéphane IBARRA, Commission Environnement de La Roche-sur-Yon Agglomération et Adjoint à
l’environnement et au cadre de vie à la Mairie de La Roche-sur-Yon, présente l’expérience menée dans sa
collectivité dans le cadre de la mise en place de la redevance incitative.
Le territoire de l’agglomération de La Roche-sur-Yon compte 40 000 foyers dont 30% en habitat collectif, situé en pour
l’essentiel en centre urbain.
La nouvelle politique de gestion des déchets mise en place par la collectivité portait sur trois orientations :
1. Optimisation et rationalisation des collectes
2. Responsabilisation des usagers par la mise en place d’une tarification incitative (au 1er janvier 2011)
3. Développement des outils pour trier plus
Il s’agissait en effet de compenser la mise en place de la redevance incitative par le développement de multiples outils
pour améliorer la prévention et le tri des déchets et limiter la taxation des habitants. De plus, un exercice de
rationalisation a été réalisé pour rechercher une solution équitable entre habitant en individuel et habitant en collectif.
Le dispositif a été déployé dans le cadre d’une opération ANRU ; les bailleurs se sont engagés pour améliorer le cadre
de vie des habitants.
Le dispositif mis en place est décrit plus précisément sur le diaporama mis à disposition sur le site internet de l’ADEME
Pays de la Loire.
2.3.
LA COLLECTE EN HABITAT VERTICAL, LES SPECIFICITES ET LES CONTRAINTES – USH DES PAYS DE LA
LOIRE
Mireille EVENOT, directrice de l’Union Sociale de l’Habitat des Pays de la Loire, souhaite d’abord réagir à la
présentation de Stéphane IBARRAT qui montre que le déploiement des actions nécessite d’une part du temps, d’autre
part une capacité à fédérer des partenaires en dehors d’opération ANRU, et enfin de prendre en compte la spécificité
du contexte territorial pour assurer une mise en œuvre effective des dispositifs.
Elle présente ensuite :
•
l’évolution de la gestion des déchets dans l’habitat vertical,
•
les diverses responsabilités la redevance incitative
•
les impacts techniques, financiers et de gestion, et en termes de communication et d’information que sa mise en
place implique.
Le contenu de la présentation est détaillé dans le diaporama mis à disposition sur le site internet de l’ADEME Pays de
la Loire.
2.4.
ÉCHANGES AVEC LA SALLE
Frédéric BOUCHET (Communauté de Communes Océan-Marais de Monts en Vendée), souhaiterait connaitre les
moyens dont disposent les collectivités pour inciter ou contraindre les syndics à fermer les vide-ordures qui subsistent
dans certains immeubles.
Marc JANIN (ADEME) indique qu’il n’existe a priori pas de textes imposant la fermeture des vide-ordures.
Stéphane IBARRA (La Roche-sur-Yon Agglomération) indique que si des vide-ordures sont maintenus alors que la
redevance incitative est mise en place, les habitants doivent en assumer les conséquences financières. Hormis cela, il
y a peu de moyens coercitifs.
Mireille EVENOT (USH des Pays de la Loire) estime que la présence de vide-ordures n’empêche pas la mise en
place de dispositifs de tri et de prévention des déchets. De façon générale, on constate que les vide-ordures sont de
moins en moins utilisés, notamment pour des questions d’hygiène.
Stéphane IBARRA (La Roche-sur-Yon Agglomération) ajoute que le vide-ordure apparait comme une contrainte
lorsque l’on souhaite rationnaliser les coûts de fonctionnement de la gestion des déchets.
Une participante de la Communauté d’agglomération d’Aix-en-Provence souhaiterait plus d’information
concernant la mise en place du groupe de travail dédiée à la redevance incitative (RI) mis en place à La Roche-surYon : sa composition, le portage de la démarche…
Stéphane IBARRA (La Roche-sur-Yon Agglomération) explique que l’opération ANRU a été une opportunité au
moment où l’agglomération se posait la question de la mise en place de la RI. Selon lui, la RI apparait inévitable, il ne
faut plus se poser la question de l’opportunité mais de la méthode et des moyens. En l’occurrence, la collectivité s’est
surtout interrogée sur la façon dont le dispositif pouvait permettre de garantir une équité entre habitat individuel et
habitat collectif. Or, pour cela, il a fallu instaurer un système de redevance individualisée. Aux échanges ont été
associés les bailleurs, les associations, notamment la CLCV qui a approfondi le sujet du tri ; et les habitants ont pu être
touchés grâce une vie associative locale importante. Sur un projet de compostage collectif, les habitants ont été encore
davantage impliqués.
Fanny BREMONT (Service collecte de Rennes Métropole) s’interroge sur la propreté des bornes. Elle se demande
comment sont gérés les éventuels dépôts sauvages puisque l’habitant peut être tenté de déposer ses déchets au pied
de la borne.
Stéphane IBARRA (La Roche-sur-Yon Agglomération) indique qu’il n’y a pas encore eu de verbalisation mais des
rappels à la règle auprès de certains habitants. En réalité, il y a dépôt à côté de la borne s’il y a dysfonctionnement de
la colonne de collecte. Et lorsqu’un sac est déposé, les autres habitants considèrent que la borne dysfonctionne et
dépose donc spontanément leurs déchets à côté. Par conséquent, la maintenance et l’information sont très
importantes. L’information peut être remontée par le gardien ou les habitants. On constate donc que ce n’est pas le
contrôle d’accès qui génère des dépôts.
Bertrand RIFFIOD (Res publica) demande qui est responsable du nettoyage en cas de dépôt sauvage.
M. Jean Marc LANDEAU de La Roche-sur-Yon Agglomération explique que le gardien est en charge de l’entretien
des abords des colonnes.
Une participante de la Communauté d’Agglomération Plaine Commune souhaiterait savoir si une démarche
particulière a été initiée auprès des gardiens pour les impliquer ou si la mission leur a été imposée.
Stéphane IBARRA (La Roche-sur-Yon Agglomération) explique que la mission du gardien couvre deux volets : la
remontée d’information auprès du bailleur et la transmission d’information auprès des habitants. Du côté des bailleurs,
ils n’ont perçu que des avantages à la mise en place de colonnes enterrées, y compris par rapport au personnel ; la
mission du gardien est en réalité simplifiée, il ne déplace plus de lourdes poubelles. De plus, le bailleur n’a plus à gérer
les impayés de gestion des déchets puisque le service est assuré par la collectivité.
Mireille EVENOT (USH des Pays de la Loire) estime que l’organisme HLM raisonne de la même façon qu’une
entreprise. Dès lors que l’organisme se met d’accord avec la collectivité sur la répartition des responsabilités, l’équipe
de l’organisme intègre les tâches correspondantes.
Evelyne CARUDEL (la Nantaise d’Habitation) souhaite compléter les propos sur la transformation des missions. Elle
indique que le passage en colonnes enterrées facilite le travail d’entretien du gardien qui n’a plus à sortir les poubelles,
mais seulement à entretenir les abords des colonnes. Elle demande à La Roche-sur-Yon Agglomération qui est prends
en charge le coût d’entretien et de maintenance de la colonne. Elle souhaiterait également savoir combien de
logements sont concernés et quelle est la plus grande résidence.
M. Jean Marc LANDEAU à La Roche-sur-Yon Agglomération indique que 5 résidences sont actuellement équipées
en colonne enterrées, et la plus grande compte 150 logements. Le gardien est formé et informé sur son rôle, et des
rencontres sont organisées avec la collectivité et le bailleur. Le gardien a aujourd’hui davantage un rôle d’information,
sa mission d’entretien est facilitée. La collectivité est propriétaire, l’entretien préventif ou curatif des colonnes est à la
charge de la collectivité.
Jean-Claude COUROT (CLCV, Consommation Logement et Cadre de Vie) souhaiterait savoir si les habitants ont
participé au financement des équipements. Par ailleurs, les points de dépôt des différents déchets ne sont pas toujours
rassemblés sur le même site. Or il considère que ce type d’erreur est à éviter parce qu’ils dissuadent les usagers. Une
concertation avec les usagers apparait donc nécessaire pour déterminer la localisation adaptée des points d’apport.
Stéphane IBARRA (La Roche-sur-Yon Agglomération) explique que l’équipement en centre-ville a été financé à
100% par l’agglomération puisque cela relève du domaine public. Il a fallu convaincre les partenaires de
l’agglomération d’accepter de financer un service qui ne profite qu’à une partie du territoire. Les riverains n’ont donc
pas financé les équipements, ils passent seulement à un système de coût d’accès au service : chaque apport est
facturé. Il explique par ailleurs que les points de tri sont regroupés, exceptés les déchets verts, à déposer en
déchèterie.
Concernant les gardiens, la mise en place de la redevance incitative a réduit la fréquence de collecte et s’est alors
posé la question de la réduction des effectifs. Le choix a été de faire évoluer la mission des gardiens pour en faire des
relais d’information, des ambassadeurs auprès des habitants. Il faut également saisir cette opportunité pour faire
évoluer les profils des gardiens.
3.
SEQUENCE 2 : « VOTRE DECHET M’INTERESSE »
Cette séquence porte sur la thématique de gestion des encombrants en habitat collectif.
3.1.
LA PROBLEMATIQUE DES ENCOMBRANTS : QUELQUES CHIFFRES LOCAUX ET NATIONAUX, LES ENJEUX
FINANCIERS
Fanny CHAMPION, du bureau d’études GIRUS, introduit la thématique des encombrants. Elle rappelle les divers
problématiques que génère la gestion des encombrants en habitat collectif : le besoin de locaux de pré-stockage, les
dépôts en plein air près des bornes de collecte, l’image de la résidence stigmatisée par les dépôts sauvages, le risque
d’incendie… Or, les encombrants présentent un potentiel fort puisqu’ils pourraient être réutilisés par les habitants ou
revalorisés par d’autres structures. Ainsi, différentes actions ont été expérimentés sur la région, comme la déchèterie
ambulante ou la collecte en porte-à-porte.
Les objectifs de la mise en place d’actions sur ce sujet et les différents acteurs concernés sont présentés sur le
diaporama mis à disposition sur le site internet de l’ADEME Pays de la Loire.
3.2.
OPERATION « ENCOMBRANTS SOLIDAIRES » - ATLANTIQUE HABITATIONS, OCEAN
Cette opération a été présentée par les différents acteurs impliqués dans sa mise en place :
•
Madani BELKHEIR, chargé de mission Développement Social Urbain chez Atlantique Habitations
•
Pascal GOMEZ, directeur d’OCEAN, une régie, structure d’insertion sociale et professionnelle
•
Johanna BASTIN, responsable de projets, OCEAN
L’initiative « Encombrants solidaires » a été menée sur quatre résidences du quartier de Bellevue, en ZUS à Saint
Herblain, soit 523 logements. Les encombrants étaient régulièrement déposés sur l’espace public, dégradant ainsi
l’image du quartier. Par conséquent, il devenait de plus en plus difficile de commercialiser les logements.
La structure d’insertion OCEAN a répondu à l’appel d’Atlantique Habitations pour y intégrer un volet insertion.
Différents objectifs ont été définis en partenariat. L’ambition commune était d’agir sur la problématique des
encombrants en rendant les habitants acteurs du projet.
La démarche a été menée avec l’aide de 5 habitants relais qui ont pris le rôle d’opérateurs. Ces habitants ont été
« recrutés » dans le cadre d’une action menée en porte-à-porte. Ces opérateurs ont bénéficiés d’une démarche
d’insertion pour leur permettre un retour à l’emploi. Il est apparu important de donner une visibilité au dispositif : locaux,
triporteur, une équipe sur place équipée de vêtements identifiables.
Progressivement, l’expérience a généré à un impact direct sur le volume récolté, valorisé ou recyclé, et sur le coût de
la gestion des encombrants. Un effet secondaire a également émergé à l’échelle des résidences : l’équipe devient
opérateur de lien social entre les habitants.
Le dispositif a vocation à être poursuivi. Des objectifs ont été fixés pour avril 2014. Encombrants solidaires va devenir
Environnement solidaire pour élargir le champ d’action à celui des économies d’énergie et aux autres démarches de
prévention des déchets. Le périmètre sera élargi à 1673 logements avec une équipe agrandie et de nouveaux
partenaires, de nouveaux bailleurs.
Le détail de la démarche est développé dans le diaporama mis à disposition sur le site internet de l’ADEME Pays de la
Loire : objectifs, mission, moyens techniques, bilan technique et social de la démarche.
3.3.
ÉCHANGES AVEC LA SALLE
Une participante demande qui porte les emplois d’avenir et les emplois aidés et comment sera assuré la pérennité
des financements.
Pascal GOMEZ (directeur d’OCEAN) indique que la Régie portera les emplois. L’objectif est d’associer les bailleurs
au fonctionnement de l’opération.
Madani BELKHEIR (chargé de mission Développement Social Urbain chez Atlantique Habitations) indique que
les bailleurs se sont engagés sur deux ans. Le soutien des collectivités est également important pour poursuivre. Le
dispositif s’inscrit dans le cadre de la ZUS et de la Gestion Urbaine de Proximité, et il apparait nécessaire de
s’interroger sur la façon dont il peut être intégré dans un ensemble plus vaste et en intégrant les divers bailleurs.
Evelyne CARUDEL (la Nantaise d’Habitation) ajoute que les différentes expérimentations qui ont pu être menées
montrent que l’engagement du bailleur est nécessaire pour pérenniser les actions. Le bailleur supporte aujourd’hui
50 000 euros par agence de coûts liés aux encombrants. La dimension réinsertion est très importante et intéressante à
explorer. Mais demain il faudra que les bailleurs participent au financement pour assurer la pérennité des démarches
qui ont ainsi un effet de rationalisation du fonctionnement et, au final, de diminution des coûts de gestion.
Bertrand RIFFIOD (Res publica) ajoute que cette action montre que l’entrée sociale est apparue comme une entrée
particulièrement efficace pour agir en matière de prévention, l’argumentaire qui s’appuie exclusivement sur le geste
pour l’environnement ne suffit pas.
4.
SEQUENCE 3 :« J’AI MON POTAGER AU SEPTIEME »
4.1.
LA PROBLEMATIQUE DU JARDIN PARTAGE : ETAT DES LIEUX ET DYNAMIQUE DANS LES PAYS DE LA LOIRE.
Pascal RETIERE, COMPOSTRI a introduit la problématique du jardin partagé en habitat collectif et expliqué le lien
entre le jardinage et la prévention des déchets : compostage, diminution de consommation de produits emballés… Le
jardinage s’inscrit également dans une dynamique de valorisation et d’appropriation du territoire, des espaces de vie
de la résidence.
4.2.
JARDIN PARTAGE, VILLA FLORA
La démarche de jardin partagé, portée par la CARENE (Communauté d’Agglomération de la Région Nazairienne et de
l’Estuaire) a été présentée par les différents acteurs impliqués :
•
Jérôme MORICHON, chargé de prévention à la CARENE
•
Elodie PORTIER, responsable de secteur à SILENE Habitat, bailleur social à Saint-Nazaire
•
Christiana BRULAVOINE, association « Lien ElemenTerre »
•
Anthony BARILLE ,Jardi-compost
Ce jardin partagé est la première expérience en la matière de Silène Habitat. Elle a émergé sur une petite résidence de
8 habitants. En 2012, SILENE a été contacté par l’association « Lien ElémenTerre » qui a été sollicitée par une
habitante de la résidence. Les habitants souhaitaient la mise en place d’un composteur. Silène et Lien ElémenTerre
ont proposé la création d’un jardin. Les habitants, notamment les enfants, particulièrement motivés ont été rencontrés
pour recueillir leurs attentes sur ce projet de jardin. Une convention a ainsi été signée entre les différents acteurs.
Ce jardin a permis la création d’un véritable lien social entre les habitants qui partagent non seulement un jardin mais
aussi d’autres moments de rencontre comme un café
Silène a pris en charge la clôture du terrain mis à disposition ainsi que la pose d’un récupérateur d’eau de 1000L, la
pose d’une table. D’autre part l’association Lien ElémenTerre en charge de l’aménagement de l’espace ne disposait
d’aucun budget ; la réalisation a été assurée uniquement par du bénévolat : réseau local et habitants. Une association
d’insertion (IPFA) a fourni les caisses de bois et Pépinière Environnement Service la terre végétale gratuitement.
Les témoignages ont mis en évidence la portée sociale du projet : rencontre, services mutualisés entre voisins, entreaides… Au-delà, ce jardin partagé s’inscrit dans une tendance plus globale qui est celle de l’agriculture urbaine. Cette
démarche a pu aboutir grâce à un fort engagement de bénévoles, mais la pérennité du jardin ne peut être maintenue
que par la mise en place d’animateurs ; elle appelle également une volonté politique de soutenir ces démarches
exemplaires de proximité.
4.3.
ÉCHANGES AVEC LA SALLE
Didier GERARD (élu à Saint Herblain) demande si le jardin partagé est ouvert aux écoles, dans une perspective
pédagogique.
Christiana BRULAVOINE (association Lien ElémenTerre) explique que son association a été créée pour répondre à
une demande de jardiner des habitants ; elle permet également à des propriétaires qui ne peuvent plus entretenir leurs
parcelles d’en faire profiter à d’autres. Un des volets de l’association est l’apprentissage du jardinage qui a pris la
forme d’un jardin-école et bientôt d’un verger-école. Plus récemment, l’association a souhaité développer des espaces
de jardinage et des arbres fruitiers en ville.
Anthony BARILLE (Jardi-compost) indique qu’il souhaiterait associer l’école primaire situé à proximité du jardin.
Bertrand RIFFIOD (Res publica) demande qui s’occupe de la fermeture du jardin puisqu'il est clôturé.
Anthony BARILLE (Jardi-compost) explique qu’un jardin doit être clôturé pour délimiter l’espace mais l’accès doit
rester ouvert pour éviter l’incitation aux dégradations.
Une participante de l’Agglomération d’Aix-en-Provence demande s’il existe un référent habitant qui prendra le
relais à la suite de la mise en place par les associations. Elle souhaiterait également savoir si la démarche fait partie du
Plan Local de Prévention (PLP) et si oui, si des objectifs de diminution des volumes ont été fixés et si une subvention a
été accordée par la collectivité.
Anthony BARILLE (Jardi-compost) explique qu’il y a en effet deux habitantes référentes sur le site. Ces habitantes
se font le relais d’information entre habitants et associations.
Jérôme MORICHON (chargé de prévention à la CARENE) indique que le jardin fait effectivement partie des actions
du PLP au titre du compostage. La collectivité essaie de mesurer le poids d’un bio-seau à chaque fois qu’il est déposé
pour assurer un suivi la première année ; le système doit ensuite être autogéré. La CARENE porte la démarche et
finance la prestation de Jardi-Compost. Un bio-seau est fourni gratuitement à tout habitant intéressé. Aujourd’hui sur
un autre immeuble qui compte 100 logements, la moitié des habitants pratiquent le compostage. Par ailleurs, la
CARENE réfléchit actuellement à des solutions de mise en place de composteurs collectifs en direction des habitants
en pavillon qui ne souhaitent pas voir leur parcelle de petite taille amputée par l’installation d’un composteur.
La participante de l’Agglomération d’Aix-en-Provence souhaiterait connaitre le support juridique de l’accord avec
l’association.
Jérôme MORICHON (chargé de prévention à la CARENE) explique que la CARENE a deux modes de
fonctionnement. Une convention a été établie entre la collectivité et l’association, après formulation d’une demande par
l’association. Concernant Jardi-compost, il s’agit d’une entreprise donc un contrat est passé dans le cadre d’un
marché.
Pascal RIETIERE (COMPOSTRI) explique que les fonctionnements sont différents sur le territoire des Pays de la
Loire. Sur Nantes, Compostri est une association de guides-composteurs qui pilote l’animation et la mise en place du
composteur, subventionnée par la collectivité. L’association installe également de plus en plus de composteurs dans
les quartiers pavillonnaires où les parcelles sont très réduites.
Jérôme MORICHON (chargé de prévention à la CARENE) ajoute que le Conseil général de Loire Atlantique a mis
en place une formation de guides-composteurs qui permet de faire des habitants des formateurs à leur tour et
pérenniser les comportements.
5.
SEQUENCE 4 : « EXPLIQUEZ-MOI CE QUE J’Y GAGNE »
5.1.
LES ACTIONS CONCERNANT L’EVOLUTION DES COMPORTEMENTS
Fanny CHAMPION (GIRUS) présente la thématique de l’évolution du comportement en expliquant que
l’implication des habitants est une condition sine qua none de la réussite de la démarche.
Elle illustre son propos par différents exemples de démarches :
•
les « Médiaterre » d’UniCité qui sensibilisent et forment les habitants aux éco-gestes, qui mettent en place
des moments de rencontre à l’échelle d’un quartier,
•
l’association Consommation Logement Cadre de Vie (CLCV) qui intervient de façon ponctuelle : organisation
et animations d’ateliers dans les résidences (ex. fabrication de produits d’entretiens),
•
5.2.
les Transformeurs qui transforment les déchets en démarche artistique.
LES CORRESPONDANTS DE LA PROPRETE ET DU CADRE DE VIE DE NANTES HABITAT
Ce sujet a été présenté par :
•
Jean-Yves PELLEGRY, chef de projet « Vie collective et sociale Nantes Habitat »
•
Marie-Françoise MOREAU, Coordinatrice Propreté et Cadre de vie (CPCV)
Le projet de création de postes de Correspondants de la Propreté et du Cadre de Vie (CPCV) s’inscrit
dans l’un des axes prioritaires du Contrat Urbain de Cohésion Sociale 2007-2009 : améliorer l’habitat
et le cadre de vie des habitants des quartiers prioritaires. La création des postes a été expérimentée
sur deux quartiers : Bellevue Nantes et Nantes Nord qui bénéficient d’une Gestion Urbaine de
Proximité (GUP).
Ces quartiers souffraient de nombreuses dégradations, d’encombrement de l’espace publics et de
difficultés à maintenir la propreté. Malgré le nombre d’acteurs présents sur le quartier (bailleurs,
équipe de quartier, pôle communautaire, associations), un levier opérationnel manquait.
Les objectifs de la création de postes de CPCV étaient à court terme de :
•
informer et sensibiliser les habitants par rapport au respect de leur cadre de vie,
•
infléchir leurs comportements et les amener à respecter leur environnement, tant dans les parties
communes des immeubles que sur l’espace public,
•
travailler en partenariat avec les acteurs de la gestion et du social du quartier,
Et à moyen et long terme d’améliorer la propreté des quartiers.
Le bilan a mis notamment en évidence une amélioration du cadre de vie, une amélioration du dialogue
avec les habitants, une meilleure visibilité des partenaires.
Le détail de la mise en place des CPCV est présenté dans le diaporama mis à disposition sur le site
internet de l’ADEME Pays de la Loire.
5.3.
ÉCHANGES AVEC LA SALLE
Marc JANIN (ADEME) souhaiterait connaitre des chiffres illustrant le nombre d’interventions que cela représente.
Jean-Yves PELLEGRY (chef de projet « Vie collective et sociale Nantes Habitat ») indique que sur l’agence
« Cartier » couvrant 4 500 logements, plus de 3 500 constats ont été faits avec un taux de résolution 60 à 70%,
grâce au contact de terrain avec le ménage concerné.
Un participant demande si les correspondants de propreté sont présents dans les écoles.
Marie-Françoise MOREAU (Coordinatrice CPCV) explique que la demande a été faite pour rencontrer les
parents délégués et les équipes pédagogiques sur un collège.
Bertrand Riffiod (Res publica) demande si le volume d’encombrants déposés dans l’espace public a diminué.
Marie-Françoise MOREAU (Coordinatrice CPCV) répond que le taux de diminution des dépôts sauvages est
très important. Elle travaille en partenariat étroit avec Nantes Métropole à l’écoute des locataires. Elle a mis en
place des barrières pour bien délimiter les espaces de dépôt. Elle rappelle que le quartier de Bellevue comptait
64 points de dépôt sauvages d’encombrants et que leur nombre a diminué de moitié.
Jean-Yves PELLEGRY (chef de projet « Vie collective et sociale Nantes Habitat ») ajoute que l’enjeu était
très important en termes de recrutement du titulaire du poste de Coordinateur : le savoir-être et la capacité à faire
le lien sont très importants.
Vivien BAHUAUD (Eco-système) souhaite rappeler que la filière D3E est tout à fait présente et ouverte pour
mettre en place et développer des locaux de stockage en partenariat, avec également des formations à la
communication. Des demi-journées d’animation sont également mises en place pour sensibiliser les publics
scolaires.
6.
SEQUENCE 5 : « COMMENT FAIRE PRENDRE LA SAUCE ? »
Cette table ronde s’appuie sur les divers retours d’expérience présentés dans les séquences précédentes pour
identifier les conditions et les modalités pour mettre en œuvre les dispositifs après en avoir tiré les
enseignements. Les enjeux portent notamment sur la capacité des acteurs locaux à reproduire des démarches
tout en intégrant les spécificités des contextes locaux et en impliquant les acteurs locaux.
6.1.
CLAUDE PICAULT, VICE-PRESIDENT DE LE MANS METROPOLE
Le Mans Métropole représente 200 000 habitants dont 45 % vivent en habitat vertical. Pour faire prendre la
sauce, il faut d’abord convaincre les élus, puis sensibiliser à la propreté en la rendant contagieuse.
La collectivité s’est appuyée sur le service propreté pour engager une démarche de simplification en passant en
mono flux au mois d’octobre 2012. La sensibilisation et la communication des habitants a été particulièrement
importante. Une amélioration des pratiques a pu être observée depuis.
La collectivité a mobilisé des ambassadeurs du tri sur le terrain, et elle a travaillé en partenariat avec les
associations et les bailleurs sociaux pour agir dans l’habitat vertical. Une démarche a également été menée dans
l’habitat individuel. De plus, Le Mans Métropole a saisi des opportunités : l’arrivée du tramway dans les cités, les
opérations ANRU…
Sur le quartier des Sablons, la collecte sélective des ordures ménagères se déroulait plutôt bien. Ainsi, des
containers ont été installés. Les habitants se sont sentis valorisés de bénéficier des mêmes équipements que les
autres quartiers et ont eu le sentiment d’être entendus.
L’objectif a été ensuite de rendre le dispositif plus opérationnel et fonctionnel de façon à inciter à reproduire un
geste écologique qui est aussi un geste économique.
La métropole s’est aussi appuyée sur les médias, quels qu’ils soient. Au sein de la collectivité, il a par exemple
été décidé que la page centrale du journal de l’agglomération est systématiquement consacrée à la propreté et à
la collecte.
Des objectifs de réduction du tonnage ont été fixés. Des progrès ont été observés mais il reste encore du chemin
à faire pour atteindre l’objectif de réduction de 7% de production de déchets. En matière de compostage, l’objectif
est 100 kg par habitant et par an; aujourd’hui 20 00 habitants compostent, il faudrait doubler ce chiffre pour
atteindre l’objectif fixé.
Pour sensibiliser, il a également été estimé important de créer l’évènement autour de la propreté et des déchets.
Ainsi la distribution du 4 000
ème
composteur va faire l’objet d’une opération de communication toute particulière.
La communication est un élément essentiel de la réussite des opérations. En effet, les résultats peuvent varier
selon les immeubles.
Récemment sur un quartier 25 à 30 000 habitants, Le Mans Métropole s’est fixé comme objectif de mettre en
place 372 containers enterrés, permettant ainsi de libérer des surfaces pour gérer les encombrants.
6.2.
VERONIQUE PENIN, DIRECTRICE DE LA PROPRETE A NANTES METROPOLE
Nantes Métropole compte 600 000 habitants dont 300 000 habitants à Nantes.
Comme l’a mentionné Michèle GRESSUS, l’aspect urbain est très important. Il est en effet apparu impératif que
les opérations urbaines prennent en compte en amont la question des déchets. Pour cela, Nantes Métropole a
notamment imposé de règles dans le Plan Local d’Urbanisme (PLU), créé un guide de l’éco-quartier pour inciter
à la prise en compte des déchets. Les expériences ont ainsi révélé qu’il fallait aborder le sujet par d’autres
entrées que le seul argument environnemental, notamment par la question du lien social.
Les démarches réalisées avec les bailleurs ont permis la reconquête d’espaces. En effet la mise en place de
collecte par des containers enterrés peut ainsi s’accompagner de la transformation des locaux à poubelles pour y
développer des actions de réemploi en partenariat avec des associations ou pour orienter vers la revalorisation.
Les actions mises en place sur Nantes Métropole ces dernières années, ont mis en évidence l’intérêt de de
l’animation par des associations qui font le lien entre Nantes métropole et les usagers. Pour Nantes Métropole, il
s’est aussi agi de mettre en lien les associations pour qu’elles partagent et développent ensemble des projets.
Les services techniques ont ainsi été surpris de l’ampleur des projets issus des différents échanges, notamment
avec les habitants, mais aussi de l’impact généré en matière de réappropriation des espaces.
Un des enjeux majeurs aujourd’hui est ainsi de pérenniser les démarches et les partenariats avec les usagers,
comme par exemple les opérations développées avec la CLCV.
6.3.
MIREILLE EVENOT, DIRECTRICE DE L’USH PAYS DE LA LOIRE
L’Union Sociale de l’Habitat souhaite poursuivre les démarches engagées et participer au partage d’expériences.
L’enseignement majeur que l’on tire de ces expériences est que ces projets s’inscrivent essentiellement dans une
échelle micro-locale. Ainsi ces projets se nourrissent d’un contexte, d’acteurs locaux et d’opportunités bien
particulières. Par conséquent, cela suppose la mise en place d’une veille d’opportunités pour saisir les occasions
d’engager des processus, avec l’ensemble des partenaires.
Dans ces démarches, le sujet des déchets est tout sauf un objet technique. Les expériences qui ont été exposée
au cours de la matinée sont éclairantes à ce sujet.
Par ailleurs, la question des locaux et des équipements est importante et constitue un outil pour mener un projet à
terme. Mais on constate que nombreux sont les intervenants acteurs de la gestion locative et du lien social. C’est
donc pour bonne partie par ce prisme que des micro-projets peuvent émerger en matière de tri et de prévention
des déchets en collectif. Et, d’un autre côté, des expériences comme celle d’OCEAN montrent que c’est par
l’entrée déchets que l’on peut ouvrir ensuite vers d’autres perspectives comme celle des économies d’énergie.
Du côté des bailleurs, la question se pose donc de la mise en place d’un poste spécifique au sujet des déchets ou
de créer les conditions permettant aux équipes en place de se saisir du sujet.
Mireille EVENOT retient de ces expériences que c’est par l’entrée du cadre de vie et du lien social que les
dispositifs pourront avancer. Des micro-projets n’ont sans doute pas encore émergé, par manque de moyens,
auxquels ils faut veiller pour saisir l’occasion de les accompagner dans leur mise en œuvre.
6.4.
ARNAUT BILLY, LES ECOSSOLIES
Les Ecossolies sont un réseau d’associations, d’entreprises de l’ESS (Économie Sociale et Solidaire), de militants
et d'institutions, dont des collectivités locales, qui promeuvent sur le territoire des initiatives économiques
socialement responsables, développe l’implication des citoyens et des acteurs, favorise des coopérations en
matière d’ESS. Le réseau a 10 ans, il travaille aujourd'hui à une reconnaissance nationale en tant que Pôle
Territorial de Coopération Economique (PTCE), dispositif mis en place par l’État pour appuyer les démarches de
coopération économiques sur un territoire, qui incluent l’IAE (Insertion par l’Activité Économique), les services à la
personne, l’agriculture biologique et paysanne, le réemploi, les énergies renouvelables, les pratiques collectives
vectrices de liens sociaux et de bonnes pratiques environnementales, comme par exemple le compostage
collectif…
L’autre activité du réseau est la construction, la gestion et la coordination d’un lieu multi-activités, matérialisé par
9 000 m² sur l’Île de Nantes qui permettra d’asseoir les activités des Ecossolies : incubateur d’entreprises
sociales, commercialisation des produits issus du réemploi via un magasin collectif (co-portage initial par le Relais
Atlantique et l’Atelier du Retz Emploi) dans lequel collaboreront les membres de l’association, rendre visible l’ESS
en mettant à disposition de bureau et de salles de réunion pour créer les conditions de création de partenariats.
Les Ecossolies sont organisées en secteur. Arnaut BILLY anime le secteur Consommation responsable qui inclue
le réemploi.
Pour Arnaut Billy, les conditions de réussite des actions en matière de prévention des déchets sont diverses.
D’abord, fédérer les acteurs au niveau d’un territoire est primordial pour se connaitre et faire connaitre les actions,
leur périmètre et leur mode de mise en œuvre. Le réseau est à l’écoute de ce qui se passe et des projets qui
peuvent voir le jour, pour les aider à se développer en les orientant vers les différents circuits correspondants.
Le réseau doit donc permettre de s’informer pour diffuser les informations et les expériences, d’organiser la
rencontre collective sur le territoire, et sur ce dernier point Nantes métropole est un partenaire majeur des
Ecossolies. Ensemble, ils contribuent à un certain nombre d’actions, et notamment en organisant des rencontres
depuis deux ans. Plusieurs chantiers en matière de déchets ont été identifiés : la présence des acteurs de l’ESS
dans les déchèteries, la problématiques des encombrants dans l’habitat vertical qui aboutit à une rencontre entre
les différents services et le groupe inter-bailleur, et la filière REP (Responsabilité Elargie aux Producteurs)
ameublement. Des rencontres régulières, des visites de sites et des journées de réflexion permettent de
poursuivre des objectifs.
Pour les Ecossolies il s’agit avant tout de consolider les structures d’ESS les plus avancées et d’accompagner les
projets émergents, pour générer un changement d'échelle dans la mise en place de ces initiatives et susciter
toujours plus l'innovation. C’est l’objectif de l’incubateur des Ecossolies : tester une idée d'activité dans l'ESS,
qu'elle soit portée par une personne, une structure existante ou à créer ; valider son intérêt auprès des
partenaires, sa capacité à créer des emplois ; accompagner le porteur de projet dans les étapes de conception et
de lancement (1 ou 2 ans), en lien avec les accompagnements existants ; héberger pendant 23 mois les
nouvelles entreprises ou associations.
Aujourd’hui le réseau prépare avec le CPIE de Nantes (Centre Permanent d’Initiatives pour l’Environnement) «
Ecopole » une rencontre commune des acteurs du territoire sur les déchets et le réemploi, elle portera
notamment sur la REP ameublement.
6.5.
ÉCHANGES AVEC LA SALLE
Un participant de Lien ElémenTerre constate que les responsables politiques ne portent pas toujours attention
à ce type de projet parce qu’ils ne sont pas les plus gros producteurs de richesse économique. Mais ils
produisent une grande richesse sociale et permettent des économies en évitant la production de déchets. L’ESS
devrait être beaucoup plus soutenue par les hommes et les femmes politiques. Il note que le budget de 103 000
euros consacré à la régie de quartier pour créer des emplois dans le cadre d’Encombrants solidaires est faible
relativement à l’enjeu que représentent les déchets. Il note par ailleurs qu’à Saint-Nazaire, la taxe d’enlèvement
des ordures ménagères a augmenté considérablement mais on continue d’exporter les déchets à 150 km de la
ville.
Bertrand RIFFIOD (Res publica) explique que l’enjeu des Plan Locaux de Prévention est bien de mettre en
place des démarches de réduction de la production de déchets.
Maryvonne LEHUEDE (Communauté de Commune Région de Nozay) souhaite réagir. Elle explique qu’elle
est technicienne de l’environnement mais aussi de l’humain. Elle constate que tous les projets menés sur sa
collectivité s’inscrivent d’abord dans un projet du durable. On ne peut pas faire passer des projets qui ne sont pas
transversaux, ils associent nécessairement divers acteurs. Donc les services Environnement ne sont plus
seulement des techniciens de l’environnement.
Un participant d’Ecopôle souhaite intervenir en complément d’Ecossolies. Ecopôle porte un projet qui s’inscrit
dans la même lignée que la démarche « Encombrants solidaires ». Il rappelle que le déchet n’est pas seulement
une charge mais aussi une ressource pour de nombreuses associations qui récupèrent et réparent. Il prend
l’exemple d’une démarche de récupération de vélos abandonnés sur un quartier. A l’aide d’une association (Vélo
Campus), les vélos ont été réparés par les habitants qui ont pu ensuite en bénéficier. Les carcasses non
réparables ont été données à une entreprise d’insertion qui en échange a donner des chambre-à-air. Ainsi on
aboutit à une démarche d’ESS et d’économie circulaire qui fait du déchet une ressource.
Stéphane IBARRA (La Roche-sur-Yon Agglomération) apprécie la notion de micro-projets qui montrent que
les projets sont ciblés, qu’ils naissent dans un contexte spécifique et qui impliquent souvent des acteurs
différents. Et contrairement aux positionnements habituels des élus qui délèguent la mise en place d’opération, ils
doivent s’engager fortement et mobiliser les acteurs. Et la durabilité et la poursuite des dispositifs à moyen terme
posent de nombreuses questions. Il prend pour l’exemple la mise en place de composteurs qui s’est déroulée de
façon différente à chaque fois sur son territoire, ce sont des projets à la carte. Le but de ces rencontres est donc
de ne pas donner des modèles mais de montrer qu’une grande diversité d’actions est nécessaire et possible.
Claude PICAULT (Le Mans Métropole) souhaite réagir à l’intervention du participant de Lien ElémenTerre. Le
volet social est en effet très important puisque les actions déployées permettent de satisfaire des besoins. Ainsi,
des démarches de récupération de vélo sont également développées sur le territoire de la métropole du Mans
pour répondre à un besoin des habitants. Par ailleurs, le composteur est devenu un lieu de rencontre des
habitants qui ne prenaient pas le temps auparavant d’échanger. En tant qu’élu, il n’oublie jamais qu’il est aussi
président d’un centre social d’un quartier populaire.
Didier GERARD (élu à Saint Herblain) souhaite présenter et donner la parole à Abdel Zibar, directeur de
l’association Riche Terre qui a reçu le prix de l’innovation cette année en matière d’ESS.
Abdel ZIBAR, directeur de l’association Riche Terre, souhaite réagir aux différents propos tenus sur les microprojets. Il est important aussi de soutenir les petites structures qui portent des initiatives locales et qui n’ont pas
toujours connaissance des acteurs vers lesquels se diriger pour les mettre en œuvre. Son association fait du
lombricompostage : elle a créé un élevage lombricole sur la ville de Couëron. Il s’est orienté vers un projet
d’Economie Sociale et Solidaire parce que dans le contexte de transition écologique et économique, cela permet
de fournir de l’emploi d’insertion aux personnes en précarité.
7.
CONCLUSION
Christian FROUIN, Directeur Adjoint de l’ADEME Pays de la Loire, souhaite remercier les participants à cette
journée ainsi que les collaborateurs de l’ADEME qui ont monté cette rencontre.
Il souhaite également rappeler les objectifs de l’ADEME qui s’inscrivent dans le cadre de la conférence nationale
de l’environnement qui s’est tenue en septembre dernier. La nouvelle feuille de route porte notamment sur
l’économie circulaire.
En matière d’économie circulaire, il y a d’abord les entreprises qui doivent intégrer l’écoconception et l’écologie
industrielle. Vient ensuite le producteur de déchets qui peut porter des actions relevant de la consommation
responsable. Enfin, les gestionnaires de déchets, en l’occurrence les collectivités, travaillent en partenariat avec
les milieux associatifs et économiques.
Le gouvernement invite à une coopération de plus en plus étroite avec l’Economie Sociale et Solidaire pour tout
ce qui concerne le réemploi, la réparation, … La priorité est bien de diminuer la production de déchets ménagers
et assimilés, c’est-à-dire de l’ensemble des déchets ménagers ; un objectif sera fixé pour 2020. Pour le moment,
les Plans Locaux de Prévention ne portent que sur la réduction des ordures ménagères et assimilés.
Donc un des objectifs est bien de mobiliser les acteurs économiques. La société doit devenir économe de ses
ressources, et doit aussi assurer un retour aux sols des matières organiques en assurant la qualité des produits.
Christian FROUIN constate que les solutions ne sont pas toujours techniques et qu’il n’existe pas de solutions
modèles. Tout dépend du contexte local et des acteurs impliqués, même sur une même agglomération ou
commune.
En habitat collectif, la réussite ne peut être que collective. Les bailleurs doivent être associés très en amont. Les
collectivités, les associations et les habitants sont des acteurs incontournables. Il faut aller vers les habitants pour
faire progresser les pratiques. Cela nécessite de l’animation, de l’accompagnement, de la pédagogie, favorisant
ainsi les échanges et le lien social. Cela nécessite également de renouveler les démarches et d’avancer
progressivement pour faire changer les comportements.
Enfin, il est déterminant que le citoyen soit informé de manière simple sur les déchets et sur la consommation
responsable (énergie, km parcouru, eau, déchets…). La démarche proposée au niveau micro-local doit mobiliser
et faire ensuite tâche d’huile sur le territoire. Le citoyen doit y voir les différents intérêts qu’il peut y trouver :
économie, écologie, lien social… L’être humain doit donc être au centre de toutes nos préoccupations.