Vote et participation politique

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Vote et participation politique
Vote et participation politique.
In Femmes, genre et sociétés. L'état des savoirs. Sous la dir. de Margaret Maruani,
Paris, La Découverte, 2005, pp. 299-306.
Par Mariette Sineau
Fait d’importance, longtemps occulté par les historiens et les théoriciens politiques,
les femmes ont été, dès l’aube de la tradition démocratique, exclues de la citoyenneté.
Issue de la philosophie politique du XVIIIe siècle, la démocratie moderne repose sur la
représentation, principe en vertu duquel les représentants élus par le peuple sont
l’expression de la volonté générale. D’abord réservé aux citoyens fortunés, qui payent
le cens, le droit d’élire ses députés et d’être élu devient, au cours des XIXe et XXe
siècles, un droit fondamental et « universel ». À ce détail près qu’il a partout été
apanage masculin, les femmes étant privées de tous droits politiques [Marques-Pereira,
2003].
La démocratie française a été plus lente que d’autres à intégrer l’idée d’égalité
politique entre les sexes. Avant-garde de l’Europe pour accorder le suffrage
« universel » masculin (1848), elle a été bonne dernière (avec, notamment, la Belgique
et l’Italie) à reconnaître le suffrage féminin. Encore le fit-elle non par un vote du
parlement, mais par ordonnance : celle du 21 avril 1944.
Les Françaises sont citoyennes à part entière depuis 60 ans. Ce recul historique
invite à réfléchir, à la lumière des travaux existants, sur le mode d’exercice de leurs
droits politiques : droit de s’abstenir ou de voter, orientation de leur choix, façon de se
situer dans le clivage gauche/droite, devenu tripartite depuis l’émergence électorale de
la droite extrême, et enfin droit d’éligibilité, récemment modifié par la « révolution »
paritaire.
Les trois âges du gender gap
Dans la plupart des démocraties occidentales, les comportements féminins ont
évolué de manière à peu près identique. Il est courant de distinguer trois phases dans la
mutation du gender gap, appellation anglo-saxonnne commode pour désigner les
divergences politiques selon le genre.
Le premier âge est celui du gender gap « traditionnel », qui débute dans l’aprèsguerre. Décrites comme peu intéressées par la politique, les femmes s’abstiennent plus
souvent du jeu électoral. Quand elles participent au scrutin, elles sont les supporters
privilégiées des partis conservateurs et démocrates-chrétiens, révélant simultanément
leur réticence à choisir les partis de gauche, socialistes et surtout communistes. Plus
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faible participation électorale, préférence pour les partis conservateurs : telles sont les
deux conclusions majeures qui se dégagent de l’enquête sur la participation des
femmes à la vie politique, commanditée par l’UNESCO [Duverger, 1955]. À partir des
années 80, on voit se réaliser dans toute l’Europe un alignement des comportements
des deux sexes, à partir d’un basculement progressif des électrices vers la gauche.
Tandis que l’abstention féminine tend à se rapprocher du niveau de l’abstention
masculine. C’est le deuxième âge de l’évolution. La décennie 90 sonne l’heure du
gender gap « moderne » [Inglehart, Norris, 2003]. Il s’analyse comme un
« réalignement » du vote des femmes. Désormais, celles-ci font preuve d’une
préférence marquée pour les partis de gauche sociaux-démocrates et les Verts, les
hommes optant pour les partis de droite. Last but not least, dans les pays européens où
l’extrême droite réussit à percer, les électrices sont plus réticentes à voter pour elle. Tel
est le cas en France, mais aussi en Allemagne, Autriche, Italie, Suisse, Danemark et
Norvège [ Betz, 2004].
Si l’on fait retour à la France de la IVe République, force est de constater que les
divergences politiques selon le genre sont prononcées. Ainsi, les femmes rallient en
grand nombre le camp des abstentionnistes, les écarts oscillant souvent entre 7 et 12
points au plan national et local, quelles que soient les méthodes de mesure (sondages,
urnes séparées, pointage des listes d’émargement). Quand elles ne sont pas désignées
comme apathiques, elles sont qualifiées de « conservatrices » dans l’orientation de
leurs choix. De fait, s’est mise en place une sorte de partage d’influence entre le
Mouvement Républicain Populaire (MRP), d’obédience chrétienne, qui a la faveur des
femmes, et le Parti communiste (PC), qui a celle des hommes. Aux législatives de
1946, un sondage IFOP révèle un sur-vote féminin de 9 points pour le parti chrétien, et
un sur-vote masculin de 10 points en faveur du parti marxiste. Les législatives de 1951
reproduisent à peu près les mêmes écarts. Le MRP reste le « parti des femmes »,
concurrencé par le Rassemblement pour le Peuple Français (RPF), parti gaulliste qui
réalise une percée spectaculaire.
Au changement de République, en 1958, ne correspond aucune mutation des
comportements. Il faut attendre les années 70, marquées par l’émergence des
mouvements de femmes, pour que les Françaises commencent à montrer un intérêt
croissant pour la politique et les élections. Une analyse des listes d’émargement
permet de vérifier, lors des municipales de 1977 à Paris, que le taux de participation
électorale est aussi élevé pour l’un et l’autre sexes [Mossuz-Lavau, Sineau, 1978].
Dans le même temps, les femmes sont de plus en plus nombreuses à miser sur la
gauche socialiste pour défendre leurs droits (droit de disposer de leur corps, droit au
travail, droit à des places de crèches etc…). Malgré cette évolution, le surconservatisme féminin perdure sous la Ve République jusqu’à la présidentielle de
1981 incluse (tableaux a et b).
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Les Françaises apportent d’abord un soutien indéfectible au général de Gaulle,
avant de se rallier à Georges Pompidou, puis à Valéry Giscard d’Estaing. En 1965, au
deuxième tour de la présidentielle (qui a lieu pour la première fois au suffrage
universel), plus de 60 % d’entre elles accordent leur voix à l’homme de Colombey,
contre une minorité d’hommes (49 %). Leur réticence vis-à-vis des candidats de
gauche, socialistes et communistes, reste longtemps flagrante. Ainsi, en 1969, Jacques
Duclos, le candidat du PC, ne recueille au premier tour que 15 % de leurs votes, contre
26 % des votes masculins. Quant au leader socialiste, François Mitterrand, il a souvent
répété qu’il aurait gagné dès 1965 sa marche vers l’Elysée, n’eût été le suffrage des
femmes ! Il dit vrai : lors de ses trois premières candidatures, il a été majoritaire dans
l’électorat masculin mais minoritaire chez les électrices. Au second tour de la
présidentielle de 1981, son déficit auprès d’elles s’établit encore à - 7 points.
La deuxième période en France, celle de l’alignement, se situe au milieu des années
80. Aux législatives de 1986, 44 % des hommes et des femmes ont voté pour un
candidat de gauche, qu’il soit socialiste et communiste. Cette ressemblance des votes
aboutit très vite à l’inversion des divergences selon le genre. À la présidentielle de
1988, François Mitterrand est réélu avec une légère surcote de l’électorat féminin,
tandis que le communiste André Lajoinie n’effraie plus les Françaises. Il est vrai que
le PC lui aussi a changé, son programme étant moins radical que par le passé. Divisés
et faibles, les Verts en France n’ont jamais entamé sérieusement la clientèle féminine,
à la différence de ce qui s’est passé en Allemagne. C’est un paradoxe, car les
Françaises sont plus soucieuses d’écologie que les hommes. En revanche, dès les
européennes de 1984, les femmes témoignent une plus grande méfiance vis-à-vis du
Front national (FN) et de son leader, Jean-Marie Le Pen (tableau c).
À partir de la présidentielle de 1995, troisième âge de l’évolution, le bilan des
études électorales est double. D’une part, le genre cesse d’être un déterminant majeur
de l’abstention. La preuve en est qu’il n’est plus pris en compte comme variable
pertinente dans les enquêtes de « participation électorale » de l’INSEE [Héran, 2004].
Un constat qui ne doit pas occulter que les femmes restent moins nombreuses à faire
preuve de connaissances et de compétences politiques [Chiche, Haegel, 2002]. D’autre
part, les divergences hommes-femmes en direction des partis traditionnels de gauche et
de droite disparaissent, pour ne laisser subsister que celles sur l’extrême droite. Ce
phénomène est observable à un moment où le clivage gauche-droite, qui structurait
jadis les choix, connaît une crise profonde, due à l’insuffisante différenciation des
projets politiques.
Depuis 20 ans, la réticence des Françaises à céder au Front national est un des
fondamentaux de la sociologie électorale. Lors des trois candidatures de Jean-Marie Le
Pen à l’Elysée, l’écart sur son nom n’a jamais été inférieur à six points. Au premier
tour de la présidentielle 2002, le gender gap fait figure de scoop, puisque le leader du
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FN n’aurait pas été qualifié pour le second si seules les électrices avaient voté, alors
qu’il serait arrivé en tête si seuls les hommes s’étaient prononcés. Aux régionales de
2004, le déficit du FN chez les femmes a encore augmenté, passant à - 9 points
(sondage SOFRES). Au total, la variable genre a une influence déterminante sur le
choix de voter ou de ne pas voter pour l’extrême droite : en font foi les analyses de
régression statistique qui permettent de hiérarchiser les facteurs du vote [Mayer,
2002].
Les modèles explicatifs
Plusieurs modèles rendent compte de l’évolution du gender gap. Pour de nombreux
auteurs, celle-ci s’expliquerait d’abord par des facteurs structurels. Les grands
changements qui ont métamorphosé le statut social des électrices durant les « Trente
Glorieuses » (entrée dans la vie active, salarisation et tertiarisation des emplois, hausse
du niveau d’éducation) auraient déterminé leur « virage » à gauche. Au rapprochement
des conditions socio-économiques entre hommes et femmes correspondrait la
ressemblance de plus en plus grande de leurs choix électoraux
D’autres recherches invoquent des différences culturelles et idéologiques, dans les
sociétés développées de l’après-guerre. Ces sociétés, qui connaissent paix et prospérité
économique, sont marquées à la fois par le déclin des valeurs religieuses et par
l’émergence de valeurs dites « post-matérialistes » : droits des femmes, libération
sexuelle, défense de l’environnement … [Inglehart, 1997]. Ces valeurs, qui ont conduit
à l’explosion, dans les années 70, des nouveaux mouvements sociaux (dont les
mouvements féministes) auraient eu une influence notable sur les choix féminins,
allant souvent de pair, par ailleurs, avec des clivages générationnels.
Au Royaume-Uni et aux États-Unis, les femmes jeunes touchées par les valeurs
« post-matérialistes », sont plus radicales que les hommes du même âge, alors que
chez les seniors, elles sont plus conservatrices qu’eux. Il serait ainsi plus adéquat de
parler d’un gender-generation gap pour comprendre la préférence des femmes en
faveur des Travaillistes anglais et des Démocrates américains [Norris, 1999 ;
Lovenduski, 2001].
En France, le bilan des recherches donne à voir que, loin d’être exclusives, ces
diverses explications se combinent. Les facteurs structurels ne sont pas pour rien dans
la mutation du vote des femmes, celui-ci reflétant l’évolution de leur situation
économique et sociale. La forte augmentation du nombre d’actives et de diplômées
parmi les électrices potentielles a eu des incidences fortes. En effet, l’insertion dans la
vie active et le niveau d’éducation sont des déterminants majeurs des comportements
politiques. Une enquête réalisée après les législatives de 1978 le montre [MossuzLavau, Sineau, 1983]. L’exercice d’une activité professionnelle incite les femmes à
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affirmer leur compétence politique et à soutenir les forces de gauche. Il les conduit
aussi à refuser la division sexuelle des tâches, alors que la garde du foyer va de pair
avec un vote de droite et des attitudes conservatrices. Si les socialistes ont, durant les
années 70, attiré une part croissante des voix féminines, c’est parce qu’ils ont su
répondre, par leur projet, aux aspirations des actives des couches moyennes salariées
[Jenson, Sineau, 1995].
Mais l’évolution du vote des Françaises reflète aussi des mutations idéologiques de
première ampleur. La chute de la pratique religieuse chez les générations nées après
1945 compte pour beaucoup dans le « réalignement » des électrices, sachant que vote
de droite et fort degré d’intégration religieuse ont toujours eu partie liée. L’adhésion
aux valeurs féministes est l’autre facteur idéologique majeur qui contribue à éclairer la
compréhension du gender gap en France. Elle a socialisé toute une génération de
femmes au refus d’un certain ordre patriarcal et d’une division inégalitaire des rôles.
Retour sur le vote de 2002
Revenons sur le phénomène du gender gap à la présidentielle 2002 [Sineau, 2004].
La réticence des Françaises à voter Le Pen est en un sens paradoxale, dans la mesure
où, si elles lui accordent moins souvent leur voix que les hommes, elles rallient plus
souvent qu’eux tous les thèmes de prédilection qui font sa fortune électorale :
ethnocentrisme, nationalisme, euro-scepticisme et rejet de la classe politique.
En quoi consiste alors l’anti-lepenisme des femmes ? Il comprend trois dimensions.
Tout d’abord, elles ont une image exécrable du Front national et de son leader, jugé
peu honnête. Ensuite, elles sont plus nombreuses à considérer que le FN et son chef
sont un danger pour la démocratie. Enfin, pour endiguer le péril Le Pen, elles sont plus
disposées à ne pas lui accorder les mêmes droits qu’aux autres candidats et à lui barrer
la route par tous les moyens politiques.
Sociologiquement, Le Pen fait ses plus mauvais scores chez deux groupes de
femmes que tout oppose : d’un côté chez les jeunes, haut situées dans l’échelle des
diplômes et des professions, de l’autre chez les femmes âgées, retraitées, veuves.
Derrière cette sociologie contrastée de l’anti-lepenisme féminin sont à l’œuvre des
logiques idéologiques fortes. Logiques spécifiques aux diverses générations, mais
aussi propres à chaque sexe : le féminisme, d’un côté, le catholicisme de l’autre
« travaillent » différemment l’identité des hommes et des femmes.
C’est l’adhésion aux valeurs féministes qui interdit aux électrices (notamment les
jeunes et les actives des milieux favorisés) de voter pour un parti et un leader qui
proposent un programme régressif sur le plan du droit des femmes (suppression de
l’avortement légal, statut de la mère de famille, accès plus difficile au divorce… etc) et
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qui exhibent en outre une sorte de « macho-racisme » emprunt d’une violence qui leur
répugne.
Au contraire, c’est l’anti-féminisme même du FN, son attachement aux idéaux
d’une morale sexuelle traditionnelle, qui attirent les électeurs. On note en effet que
ceux-ci sont d’autant plus portés à voter Le Pen qu’ils rejettent la loi sur la parité ou
qu’ils considèrent comme négatifs les effets du PACS, ou encore qu’ils pensent que
l’homosexualité n’est pas une façon acceptable de vivre sa sexualité. Tout se passe
comme si la doctrine « réactionnaire » du Front, fondée sur la domination patriarcale,
répondait aux attentes de certains hommes. En particulier ceux des milieux populaires
et ouvriers, les plus atteints par une certaine crise de la masculinité. Déstabilisés par la
chute de la culture communiste, qui portait haut les valeurs viriles, comme par
l’avènement d’une société brouillant les rôles sexuels, ils auraient ainsi, en votant FN,
le sentiment de retrouver leur fierté d’homme. Jean-Marie Le Pen n’a-t-il pas tout fait
au demeurant (des opérations « coup de poing » aux discours truffés d’allusions
sexuelles) pour donner à voir qu’il était homme à revaloriser la force physique et la
virilité la plus agressive ?
Le catholicisme est l’autre fondement idéologique qui explique les divergences sur
le vote d’extrême droite, en particulier chez les seniors. On constate que plus les
femmes se rangent parmi les catholiques « fidèles », assistant régulièrement à la
messe, moins elles tendent à voter Le Pen. Chez les hommes, au contraire, le score de
celui-ci est à peine moins élevé chez les pratiquants réguliers que chez les non
pratiquants. L’anti-lepenisme des électrices âgées s’expliquerait donc par la force de
leurs convictions religieuses. Les valeurs humanistes dispensées par le catholicisme
sont intériorisées par elles et les dissuadent de voter pour un parti qui fonde sa doctrine
sur le rejet des immigrés. Alors que chez les hommes, la « culture catholique » s’est en
partie effondrée. Même parmi les pratiquants, l’Église semble avoir perdu auprès
d’eux sa capacité d’ « imposition normative ».
Quel droit d’éligibilité ?
Si les Françaises ont appris à user de leur droit de vote de façon « stratège », en
fonction notamment de l’offre électorale, l’exercice de leur droit d’éligibilité s’est
avéré plus difficile. Filtré par les partis politiques, qui, dans les démocraties modernes,
sélectionnent les candidats aux assemblées, ce droit a longtemps gardé un caractère
formel. Alors que les pays scandinaves sont aujourd’hui emblématiques d’un partage
égalitaire du pouvoir politique, la France symbolise la résistance des hommes à lâcher
leur monopole. La représentation des femmes à la chambre basse situe ce pays au 66e
rang mondial, au 14e rang de l’Europe des 15, et au 19e rang de l’Europe des 25
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(tableau j). Malgré le vote de la loi du 6 juin 2000, dite de parité, les Françaises restent
à la traîne.
Si elles sont assez bien représentées (tableau l) dans les assemblées élues au scrutin
proportionnel de liste : conseils municipaux, conseils régionaux, Parlement européen,
leur part est infime dans les autres, élues au scrutin uninominal majoritaire : conseils
généraux, Assemblée nationale et Sénat, élu pour moitié selon ce système. Les raisons
tiennent à la fois aux effets propres de la loi sur la parité et aux effets discriminants du
scrutin uninominal. Celui-ci est, en lui-même, défavorable aux outsiders que sont les
femmes, puisqu’il donne la prime aux notables bien implantés localement, des
hommes pour la plupart. Par-là même, il encourage le cumul des mandats, et, au-delà,
perpétue la reproduction sociale des élites comme la domination masculine [Sineau,
2001 et 2002].
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