Mise en place d`une application partagée de saisie des opérations

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Mise en place d`une application partagée de saisie des opérations
Mise en place d’une application partagée de saisie des opérations
sur les rivières
PFE présenté par :
Léa Simeray
Société d’accueil :
Conseil départemental du Haut Rhin
Directeur(trice) de PFE :
Sophie Cailliez-Barnouin
Correcteur(trice) :
Jacques Ledig
1. Introduction
La cellule SIG (Systèmes d’Informations Géographiques) de la Direction de l’Environnement et du
Cadre de Vie (DEVI) du Conseil départemental du Haut-Rhin a pour mission d’administrer et d’animer
le SIG Départemental et le portail cartographique du Haut-Rhin (Infogeo68). Il permet au Département
de fournir à ses services et unités internes, à ses partenaires et aux citoyens toutes sortes de cartes
et d’applications web géographiques. L’étude présentée ici s’est déroulée au sein de cette cellule.
L’objectif est d’apporter un nouvel outil pour la gestion des travaux sur les rivières à l’Unité Ingénierie
et Travaux Hydrauliques du Service Rivières et Barrages (SRB). Cette nouvelle solution doit permettre
aux agents d’enregistrer les mêmes informations qu’auparavant mais elle doit également améliorer les
points faibles de l’ancien outil en utilisant les techniques de bases de données, de géomatique et les
technologies web pour la gestion des travaux sur les cours d’eau et les technologies web. Ces apports
impliquent des améliorations au niveau de l’intégrité des données, de la visualisation et de la synthèse
de celles-ci et du partage avec les intervenants concernés.
Pour comprendre les enjeux d’un tel projet il est essentiel d’avoir pris connaissance de la relation
entre les différents intervenants et de leur mode de travail qui est amené à évoluer.
2. Contexte de l’étude
La DEVI se compose de plusieurs services dont la comptabilité est gérée par une unique cellule
comptable. Parmi ceux-ci, l’étude se focalise sur le Service Rivières et Barrage et plus
particulièrement l’Unité Ingénierie et Travaux Hydrauliques qui effectue les travaux sur les cours d’eau
du Haut-Rhin. En effet, le Département se propose d’être maître d’ouvrage délégué pour les
communes, structures intercommunales ou les syndicats de rivières dans le cadre de leurs travaux sur
les cours d’eau. Une fois par an, le Département et les maîtres d’ouvrage se retrouvent au cours
d’Assemblées Générales pour faire le bilan de l’an passé et voter les travaux à réaliser l’année
suivante. Ensuite, le Conseil départemental vote les budgets destinés à chaque Direction, et, au cours
de commissions thématiques et permanentes valide et entérine ces décisions.
L’entité votée par le Conseil départemental est, pour l’Unité Ingénierie et Travaux Hydrauliques, une
« opération comptable ». Une opération comptable est définie par son millésime et le maître d’ouvrage
concerné. Elle donne lieu à plusieurs « opérations travaux », qui sont finalement les chantiers suivis
par les agents de l’Unité Ingénierie et Travaux Hydrauliques. Chaque agent est responsable du suivi
des travaux pour des maîtres d’ouvrages particuliers. Le maître d’ouvrage, lui, n’interagit qu’avec son
unique agent responsable.
Dans ce cadre, l’unité est amenée à collaborer avec différents maîtres d’œuvre. Ils peuvent être
externes au Département, dans le cas des entreprises ou groupements d’entreprises ou internes au
Département, c’est le cas du Parc Matériel d’Intervention (PIM) du Service Rivières et Barrages, unité
qui se charge d’intervenir sur les terrassements, remblais ou déblais. Elle est alors amenée à passer
des marchés, émettre des commandes et recevoir des factures.
D’autre part, le Département finance une partie des travaux, qu’il soit maître d’ouvrage ou non, en
fonction de l’importance du cours d’eau représentée par son ordre sur une échelle de 1 à 4. Plus le
cours d’eau est important, et plus le Département finance une part importante des travaux. Le reste du
coût est financé par les maîtres d’ouvrages (ou « Tiers » pour la suite du document) déduit des
potentielles subventions de l’Agence de l’Eau Rhin-Meuse (AERM) ou de l’Etat.
Toutes les informations, qu’elles soient comptables, techniques ou administratives sont enregistrées
dans l’outil actuel qui correspond à un corpus de fichier Excel liés, accessible par les utilisateurs sur
un serveur local. Le principal fichier, EnrSR001, enregistre les opérations comptables et travaux, les
commandes, les factures et marchés. Le corpus de fichiers est utilisé en lecture et en écriture.
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La forme et le contenu des résumés sont de la responsabilité de l’étudiant qui en est l’auteur
Il permet de calculer des informations indispensables pour suivre les travaux et de sortir certains
documents comme des demandes de bon de commandes ou des fiches signalétiques d’opération.
Les différents intervenants (comptabilité, unité ingénierie et travaux hydrauliques, chef de service ou
PIM) ne lisent et ne saisissent pas les mêmes informations dans le corpus de fichiers.
EnrDEVI004 Collectivités 68
EnrSR013 Base relative aux cours d'eau
EnrSR003 Base relative aux syndicats mixtes
EnrSR001
EnrSR024 Suivi des subventions perçues
Recapitulatif Recettes Tiers par millesime
Figure 1 : Schéma relatif à la circulation des données entre les fichiers du corpus de fichiers utilisé par
l'Unité Ingénierie et Travaux Hydrauliques pour la gestion de ses opérations (Document personnel)
La figure 1 résume la façon dont les différentes informations circulent entre les fichiers Excel.
Une partie du travail des agents de l’Unité Ingénierie et Travaux Hydraulique réside dans la production
annuelle d’une synthèse technique et financière des travaux effectués et dans la prévision des travaux
à réaliser. Un diaporama à présenter aux Assemblées Générales est produit chaque année par les
agents pour chaque syndicat mixte (Figure 2).
Figure 2 : Extraits du diaporama présenté à l'Assemblée Générale de la Weiss Aval 2015
Aujourd’hui, la redondance des données couplée à la lenteur d’un système saturé pousse le chef de
service à vouloir les migrer sur une base de données qui permettrait de protéger leur intégrité et serait
plus robuste face au mauvais usage des utilisateurs. En effet, à l’heure actuelle les données ne sont
pas protégées par des droits et peuvent être modifiées sans contrôle logique préalable. Le fait que
l’édition ne soit pas possible pour deux utilisateurs simultanément incite aussi à un tel changement.
La volonté d’obtenir une base de données géographique a aussi été très forte. En effet, cela
permettrait, d’une part, de réaliser plus facilement des synthèses géographiques ou de se rendre
compte de certains phénomènes (densité des travaux, types de travaux par localisation…) et d’autre
part de partager les informations plus facilement avec les intervenants extérieurs. Enfin, cela
permettrait de remplacer les anciens diaporamas par de nouvelles présentations dynamiques.
L’étude approfondie de ces fichiers et des méthodes de travail des différents intervenants a été
indispensable au développement du nouvel outil.
3. Matériel et méthodes
Un projet de création d’application web géographique nécessite une structure matérielle importante
pour être mené à bien. Ce projet utilise la structure existante au sein du Département qui a déjà
permis de mettre en place le portail cartographique Infogeo68.
Le Département utilise dans un cadre général Microsoft Windows (XP ou 7), le Pack Office
(comprenant Excel, Word, Access, Power Point), et de Business Objects XI 3.1.
La solution SIG choisie par le Département est la suite de logiciels de SIG ArcGIS d’ESRI version 10.1
et 10.3 comprenant, d’une part, ArcSDE, ArcCatalog, ArcGIS Desktop, et d’autre part ArcGIS Server,
ArcGIS Online et Operation Dashboard. Le tout repose sur une base Microsoft SQL Server 2008 R2
(avec une surcouche ArcSDE) pour la gestion des bases de données. Enfin, le Département possède
une architecture de serveurs propres à la publication d’applications géographiques sur Infogeo68.
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Cette architecture a été amenée à changer au cours de l’étude, ce qui a induit certains
disfonctionnements et des retards au niveau du développement du projet.
Avec le matériel présenté, il existe trois alternatives pour la création d’applications web : l’utilisation
d’ArcGIS Online, l’utilisation d’arcOpole ou d’Operation Dashboard. Ces 3 solutions permettent la mise
en ligne d’applications, mais ils ont des caractéristiques d’utilisation différentes qui ont été comparées
pour mettre à bien cette application.
D’autre part, la mise en place d’une base de données géographique nécessite d’utiliser les données
adéquates. Pour cette étude, la BD Carthage, base de données hydrographique, et la BD Topo, base
de données plus générale de l’IGN ont été indispensables. La BD Topo est utilisée pour avoir les
informations sur les contours administratifs et produire les contours du périmètre d’action des
syndicats mixtes de rivière (regroupant plusieurs collectivités). La BD Carthage sert de base à
l’affichage et l’enregistrement de l’ordre des cours d’eau ajouté par le Département.
Enfin, il est important de préciser les méthodes utilisées pour mettre au point une application web
géographique. Ce type d’application se compose d’un ou plusieurs services web géographiques. Trois
standards de services web géographiques ont été utilisés pour cette étude :
• Les services web d’entités (Web Feature Services) ou WFS qui permettent la saisie de
données depuis un navigateur Internet,
• Les services web de carte (Web Map Services) ou WMS qui permettent la consultation de
données depuis un navigateur Internet,
• Les services de géotraitement (Web Processing Services) ou WPS qui permettent l’exécution
d’un outil avec éventuellement des paramètres d’entrée et de sortie.
4. Résultats et discussions
Le projet a permis la mise en place d’une nouvelle base relationnelle de données géographiques et le
développement d’une application web géographique de saisie des données ainsi que des applicatifs
supplémentaires de lecture et analyse des données.
Figure 3 : Capture d'écran sur ArcGIS Catalog de la base de données obtenue
La base de données géographique est une base de données SDE composée de 11 tables, 5 classes
d’entités géographiques, 17 classes relationnelles, 2 tables de pièces jointes et 7 tables de vue ou
requêtes (Figure 3).
Les onglets d’EnrSR001 représentants les commandes, les marchés, les factures, les opérations
travaux et comptables sont devenus des tables de la nouvelle base de données. S’ajoutent à cela les
nouvelles tables agent, entreprise, financeur, subvention, tiers et titres. Les relations entre les tables
sont repérables figure 3 et ont été préalablement définies grâce à des modèles conceptuels et
logiques de données et imposent des conditions sur la saisie des données.
Les opérations de travaux sont représentées par une table (Figure 3) mais aussi par une classe
d’entités géographiques de polygones qui seront saisi par les agents et une classe d’entité
géographique de points calculés automatiquement à partir des polygones (Figure 5).
ArcOpole est la solution qui été choisie pour la saisie des opérations. Le système de saisie diffère
complètement de la base de départ car l’utilisateur qui souhaite ajouter un nouvel objet commence la
saisie depuis l’objet dont il dépend. Un protocole de saisie qui respecte l’ancien mode travail a été mis
en place. Par exemple, une opération de travaux est saisie depuis un formulaire accessible sur la
fiche de l’opération comptable alors qu’auparavant il s’agissait d’ajouter une ligne au tableau des
opérations.
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Figure 4 : Captures d'écran sur l'application RIVOP développée avec ArcOpole de la fiche attributaire
d'une opération comptable
La visualisation des données calculées par l’ancienne base, pour rendre compte de l’avancement des
travaux, a été rendue possible avec 7 requêtes produites pour répondre aux attentes. Ce système est
complété par la possibilité pour les utilisateurs d’éditer et d’enregistrer des requêtes plus poussées
avec Business Objects. Une troisième façon de visualiser les données a été développée pour les
principaux utilisateurs avec Operation Dashboard. Il permet d’avoir une vue synthétique de
l’avancement des travaux. Les Tiers concernés pourront consulter l’état d’avancement des travaux
grâce à la carte éditée avec ArcGIS Online. Elle remplacera les présentations produites pour les
Assemblées Générales.
Figure 5 : Applications de lecture : A gauche, pour les utilisateurs du SRB réalisé avec Operation
Dashboard - A droite : application de synthèse des données réalisée avec ArcGIS Online pour les Tiers
Il est important de souligner que ces outils ont été développés avec la participation des différents
utilisateurs. Le paramétrage de l’application et plusieurs traitements disponibles depuis l’application de
saisie ont été réalisés de façon à permettre une utilisation adaptée aux méthodes de travail de ces
derniers. Les changements relatifs à leur mode de travail ont aussi été pris en compte tout au long de
cette étude pour que le bilan soit positif et que l’outil soit accepté.
5. Conclusion
Cette étude a montré qu’il était possible avec les moyens géomatiques en place au sein du
Département du Haut-Rhin de répondre aux besoins de ses services internes. Ce travail a nécessité,
en plus des connaissances techniques adéquates, une écoute particulière des futurs utilisateurs à
travers des réunions de groupe ou des rencontres individuelles.
Le SIG sur Internet permet la diffusion à grande échelle de cartes et de traitements géographiques et
les technologies évoluent très vite pour répondre aux besoins. Il ne permet aujourd’hui d’effectuer
qu’une part des possibilités offertes par le SIG en local, mais le développement des techniques n’a de
cesse de diminuer les écarts entre les deux méthodes.
Le projet s’intègre dans la politique de partage d’informations géographiques avec le grand public, les
partenaires ou les services internes du Département représentée par le portail cartographique
Infogeo68. Ce projet pourrait ouvrir la voie à d’autres développements de même type. En effet, l’Unité
Exploitation des Ouvrages Hydrauliques, appartenant au Services Rivières et Barrages, a montré un
grand intérêt pour le développement de cet outil qui pourrait être adapté à son mode de travail. A long
terme, la cellule SIG pourra proposer une gamme complète d’applications en ligne pour les différents
services.
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