document

Transcription

document
Pourquoi attendre le jour d'après ...
quand on peut agir aujourd'hui ?
Le film de Roland Emmerich (Godzilla et Independence Day) THE DAY
AFTER TOMORROW sortira sur nos écrans le 26 mai prochain. Greenpeace
souhaite réagir à la sortie de ce film en apportant des informations concrètes
quant aux changements climatiques en cours. Dans le film, les changements
climatiques se traduisent par l’arrivée brutale d’un nouvel âge glaciaire sur la
planète.
Le jour d'après, c'est déjà maintenant
Réalité ou science-fiction ? S'il s'agit d'un
film s'inscrivant dans une veine de science fiction,
les changements climatiques renvoient bien à la réalité. Dans le film "Le Jour
d'après", les changements climatiques se traduisent par l’arrivée brutale d’un
nouvel âge glaciaire sur la planète. Ce scénario se base sur l'hypothèse d'un arrêt
du Gulf Stream, un courant qui amène des eaux plus chaudes dans l’Atlantique
Nord et à qui nous devons notre climat hivernal relativement tempéré. En cas
de réchauffement suffisamment important de la planète, le Gulf Stream
pourrait en effet être freiné ou bloqué par des apports d’eau douce en surface
provenant de la fonte de la glace issue du Groenland. L’arrêt de ce courant
pourrait - paradoxalement - conduire à un refroidissement en Europe.
.
Pour le 21ème siècle, la plupart des modèles scientifiques montrent effectivement
un ralentissement du Gulf Stream, mais aucune des projections actuelles ne
montre un arrêt de ce courant dans l’Atlantique Nord avant 2100. Contrairement
à la situation dépeinte dans le film, cet arrêt ne se matérialisera certainement pas
en quelques jours mais éventuellement sur une échelle de plusieurs décennies
voire siècles. A plus long terme, l’arrêt du Gulf Stream n’est donc toutefois pas
à exclure. Il dépendra de l’ampleur et du rythme d’évolution de nos
émissions de gaz à effet de serre. Dans le monde entier, des
scientifiques envisagent également avec attention d'autres scénarios.
Les scénarios du GIEC (Groupe intergouvernemental sur l’Evolution du
Climat des Nations Unies) n’ont certes pas (encore) fait l’objet d’une adaptation
au cinéma, mais leurs prévisions sont tout aussi préoccupantes que celles
évoquées par Hollywood. Le GIEC prévoit, d’ici la fin du siècle, une
augmentation des températures moyennes au niveau mondial variant entre 1,4 et
5,8°C et une élévation du niveau des mers pouvant aller jusqu’à près d’un mètre.
Une différence significative lorsque l'on sait que la différence de température
moyenne entre l'époque actuelle et la dernière période glaciaire est également
de 5°C.
Si les prévisions du GIEC se réalisent, nous pouvons nous attendre à un afflux
de réfugiés climatiques, à des pénuries accrues de nourriture et d'eau, ainsi qu'à
l'augmentation - en intensité et en fréquence - des phénomènes météorologiques
extrêmes (sécheresses, inondations, tempêtes...). La vie quotidienne de milliards
d'individus sera affectée de près ou de loin. Où que l'on se trouve sur la planète,
l'économie fera aussi les frais de ces dérèglements nés de l'ère industrielle. Si rien
n'est entrepris pour enrayer ces modifications climatiques dès aujourd'hui, un
million d'espèces pourraient être menacées de disparition d'ici à 2050 (1). Si l'on
quitte le domaine de la projection, force est de constater que les changements
climatiques sont déjà en cours et que l'on peut déjà en appréhender les effets.
2003: l'été est le plus chaud
de ces 500 dernières années
en Europe...
Inondations en France, feux de forêts au Portugal. 2003
Changements climatiques, un triste palmarès
*Accroissement rapide de la température au 20ème siècle: 0,6°C.
En 10.000 ans, la Terre n'a jamais connu ça.
*Augmentation du niveau des mers au 20ème siècle (entre 1 et 2 mm par an en
moyenne): dix fois plus rapide que lors des 3.000 dernières années.
(1) article paru dans Nature, le 8 janvier 2004
Parmi les preuves tangibles de l'impact actuel des changements climatiques: le
recul des glaces. Depuis 1979, 20% de la couche de glace qui recouvre le Pôle
Nord a déjà fondu. Les Alpes font également les frais de ces phénomènes
induits par nos activités industrielles. L'Himalaya perd sa couronne neigeuse
tandis que chaque année, la Patagonie dit adieu à 42 km3de glace.
La preuve par l'image?
Recul du glacier Upsala en Patagonie (Argentine).
Septante-six ans séparent ces deux prises de vue (1928 et 2004).
S'il est trop tard pour empêcher les changements climatiques, il n'est pas trop
tard pour en limiter l'ampleur. Le renforcement de l’effet de serre suite aux
activités humaines de ces dernières décennies découle principalement de
l’utilisation de combustibles fossiles (pétrole, gaz et charbon) ainsi que, dans
une moindre mesure, de la déforestation. Pour empêcher des changements
climatiques catastrophiques, des réductions d’émissions de l’ordre de 80% sont
nécessaires pour les pays industrialisés d’ici à la moitié du siècle.
Une recette miracle? Même le meilleur cuisinier du monde n'arriverait pas à
nous la concocter. Nous savons pourtant quels sont les ingrédients nécessaires
à ce sauvetage: économies d'énergie, efficacité énergétique, énergies
renouvelables. En adaptant notre rapport à l'énergie, nous pouvons faire
autant avec moins. En optant pour des appareils spécialement conçus pour
être économes en énergie (efficacité énergétique), nous pouvons bénéficier
Sommes-nous condamnés à l'impuissance?
d'un taux de confort constant. Car, ne l'oublions pas, l'énergie la moins
polluante reste celle que l'on ne produit pas. Et ce principe, nous pouvons dès
aujourd'hui le mettre en pratique. Pas besoin d'attendre que le ciel ne nous
tombe sur la tête ou - comme le suggère le film - que le Gulf Stream ne rende
son tablier...
La lutte contre les changements, c'est l'affaire de tous. Il est évident que nous
devons tous être économes en énergie, mais cela ne suffira sans doute pas à
limiter l'augmentation de la température sur terre. Nous devons également
repenser notre approvisionnement et nous tourner vers les énergies
renouvelables.
Ces énergies d'avenir constituent notre seule chance d'un développement
énergétique durable. C'est aujourd'hui que nous devons agir pour éviter le pire,
c'est aussi aujourd'hui qu'il faut encourager l'essor des renouvelables. De
nombreux dossiers et rapports illustrent le potentiel de ces technologies d'avenir.
Ces documents sont disponibles sur le site de Greenpeace.
A nous d'en faire les super-producteurs énergétiques de demain...
www.greenpeace.be