Concours Gardien de police municipale et Garde

Transcription

Concours Gardien de police municipale et Garde
CONCOURS
2 014
FONCTION
PUBLIQUE
2e édition
Concours
Gardien
de police municipale
et garde champêtre
Externe, catégorie C
Tout-en-un
Plannings
de révision
Cours
Méthode
Annales
corrigées
Épreuves d’admissibilité
✔ Rédaction d’un rapport
✔ Explication de texte
Épreuves d’admission
✔ Entretien
✔ Exercices physiques
Vuibert CONCOURS
No1
FONCTION
PU B LIQU E
FONCTION
PUBLIQUE
2e édition
Concours
Gardien de police
municipale
et garde champêtre
Catégorie C
Épreuves écrites
et orale
bernadette lavaud
Professeur de français, formatrice spécialisée en expression écrite
et orale intervenant dans plusieurs délégations du CNFPT
pierre-brice lebrun
Formateur dans plusieurs délégations du CNFPT, enseignant en droit
Sommaire
Votre concours, votre métier
Partie 1
L
Épreuves d’admissibilité
Rédaction d’un rapport
Planning de révision. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 12
Méthodologie et conseils.. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 14
Annales corrigées. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 32
Sujet n° 1, Garde champêtre, CDG du Vaucluse, 2012 . . . . . . . . . . Sujet n° 2, Gardien de police municipale,
CDG des Alpes maritimes, 2012 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Sujet n° 3, Gardien de police municipale,
CDG de la région Bretagne, 2011 .. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Sujet n° 4, Gardien de police municipale,
CDG de Seine-et-Marne, 2011 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . L
5
32
47
52
57
Explication de texte
Planning de révision. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 66
Méthodologie et conseils.. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 67
Le cours. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 73
Annales corrigées. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 110
Sujet n° 1, Garde champêtre,
CDG du Vaucluse, 2012 .. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 110
Sujet n° 2, Gardien de police municipale,
CDG des Alpes maritimes, 2012 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 112
Sujet n° 3, Gardien de police municipale,
CDG de la région de Bretagne, 2011 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 115
Sujet n° 4, Gardien de police municipale,
CDG de Seine-et-Marne, 2011 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 118
Sujet n° 5, Gardien de police municipale,
CIG Petite couronne, Île-de-France, 2010 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 121
Sujet n° 6, Gardien de police municipale,
CDG des Alpes-Maritimes, 2009 .. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 124
• 3 •
Partie 2
Épreuves d’admission
L
Entretien
Planning de révision. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 130
Méthodologie et conseils.. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 132
Le cours. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 139
1. Connaissance des forces françaises de police
et de gendarmerie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 139
2. Organisation administrative et judiciaire de la France .. . . . . . 154
3. Les collectivités territoriales . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 169
4. L’organisation judiciaire de la France . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 205
5. Introduction au droit pénal .. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 213
L
Épreuves physiques
Présentation des épreuves.. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 220
• 4 •
Partie 1
Épreuves
d’ admissibilité
Rédaction d’un rapport

Explication de texte

11
65
Rédaction
d’un rapport
COEFFICIENT
3
DURÉE
1
heure
30 minutes
Planning de révision

12
Méthodologie et conseils

14
Annales corrigées

32
Planning de
révision
PÉRIODE
période
période
période
période
période
période
DURÉE
CONTENUs à étudier, puis à reviser
1 semaine
Bien comprendre le cadre de l’épreuve écrite : qu’est-ce
qu’un rapport de police ? Voir les différents types de rapport
de police. Lire et travailler la première partie jusqu’à « Le
contenu et la présentation du rapport ». Commencer en
parallèle à travailler l’épreuve orale et à vous préparer à
l’épreuve physique (ex. : faites un footing de temps en temps
et nagez quelques longueurs à la piscine).
1à
2 semaines
Le contenu et la présentation du rapport : ses différentes
parties, ses différents éléments (en-tête, préambule, articles,
destinataires, objet, etc.). Retrouver dans les codes (en
bibliothèque ou sur Internet) les articles cités et comprendre
leur contenu.
1à
2 semaines
S’entraîner à rédiger des rapports de police sur des
événements de la vie courante (détailler une scène à
laquelle vous avez assisté au marché, à l’épicerie, lors
d’une promenade, etc.) ; se familiariser avec les termes
employés, trouver les mots justes pour décrire ce que vous
avez vu ; faire relire votre rapport aux personnes qui vous
accompagnaient : sont-elles d’accord ? Ont-elles vu autre
chose ? Ont-elles compris autre chose ? Confronter vos
observations et vos points de vue.
1à
3 semaines
La construction du rapport et l’analyse du sujet. Relire
avec soin tout ce qui a été vu depuis le début. Continuer
à s’entraîner à rédiger des rapports de police sur des
événements de la vie courante. Travailler l’expression écrite
(ponctuation, vocabulaire, conjugaison, orthographe, etc.).
5
1 semaine
Étudier le lexique, être capable d’utiliser tous les mots qui
y sont définis. Les comparer et les situer par rapport à
l’organisation judiciaire de la France et à l’introduction au droit
pénal.
6
1à
2 semaines
Rédiger votre premier rapport d’entraînement dans les
conditions de l’épreuve. Comparer au corrigé proposé.
Repérer les éventuelles erreurs. Tout relire depuis le début et
vérifier que tout a bien été compris et intégré.
1
2
3
4
• 12 •
période
période
7
8
1 semaine
Rédiger votre deuxième rapport d’entraînement dans les
conditions de l’épreuve. Ne pas hésiter à refaire le premier
en tenant compte des erreurs repérées. Tout relire au calme
tout en continuant à travailler les contenus de l’oral. Continuer
à travailler si nécessaire la qualité de l’expression écrite
(ponctuation, vocabulaire, conjugaison, orthographe, etc.).
1 semaine
Rédiger votre troisième rapport d’entraînement, dans les
conditions de l’épreuve. Ne pas hésiter à refaire les deux
premiers en tenant compte des erreurs repérées. Tout relire
au calme.
Rédiger votre quatrième rapport d’entraînement dans les
conditions de l’épreuve. Ne pas hésiter à refaire les trois
premiers en tenant compte des erreurs repérées. Tout relire
au calme.
période
9
1 semaine
période
10
jusqu’à la
date du
concours
Tout reprendre depuis le début. Repérer et éclairer les zones
d’ombre.
• 13 •
Épreuves d ’admissibilité
Rédaction d'un rapport
Planning de révision
Méthodologie
et
conseils
Les candidats au concours de gardien de police municipale ou de garde champêtre
doivent rédiger un rapport établi à partir d’un dossier relatif à un événement survenu dans un lieu public. La durée de cette épreuve d’admissibilité est de 1 h 30
(coefficient 3).
1. Qu’est ce qu’un rapport de police ?
Un rapport de police est un document écrit, rédigé par un policier au retour d’une
intervention ou d’une patrouille, pour rendre compte au plus vite à sa hiérarchie (le
maire via le chef de police, le chef de service ou le directeur de police municipale)
d’un événement survenu dans un lieu public.
C’est un rapport factuel qui relate des faits.
Il ne s’agit pas d’un rapport administratif comme dans d’autres épreuves, mais
bien d’un rapport de police, d’intervention ou d’information, qui a pour but de
rendre compte au supérieur hiérarchique (le maire) et aux autorités compétentes
(l’officier de policier judiciaire territorialement compétent ou le procureur de la
République) de faits qui se sont déroulés dans un lieu public.
remarque
Un rapport mal écrit, truffé de fautes d’orthographe, de syntaxe ou de conjugaison, donnerait du policier municipal et de la police municipale en général une image peu professionnelle.
Il existe quatre types de rapports de police :
– le rapport de mise à disposition (un individu interpellé est tenu à la disposition de l’OPJ territorialement compétent) ;
– le rapport d’intervention ou d’information destiné à informer le maire ;
– le rapport d’accident ;
– le rapport d’infraction au bruit.
Chaque type de rapport de police a une présentation spécifique et doit respecter,
comme nous le verrons, ses propres règles de fond ou de forme.
remarque
Le policier municipal n’est pas habilité à procéder à des arrestations ; néanmoins,
« dans les cas de crime flagrant ou de délit flagrant puni d’une peine d’emprisonnement, toute
personne a qualité pour en appréhender l’auteur et le conduire devant l’OPJ le plus proche » :
c’est dans le cadre de cette « arrestation citoyenne » que le gardien de police municipale peut,
comme tout citoyen, procéder à une interpellation (art. 73 CPP).
Le rapport – quel qu’il soit – pourra si nécessaire être transmis au procureur
de la République par l’intermédiaire de « l’OPJ territorialement compétent » ou
• 14 •
Méthodologie et conseils
remarque
L’article 40 du CPP prévoit que « tout fonctionnaire qui, dans l’exercice de ses
fonctions, acquiert la connaissance d’un crime ou d’un délit est tenu d’en donner avis sans délai
au procureur de la République et de transmettre à ce magistrat tous les renseignements, procès-verbaux et actes qui y sont relatifs » : cette disposition concerne l’ensemble des fonctionnaires des trois fonctions publiques.
Le procureur de la République, à la lecture du rapport de police, décidera d’engager ou non des poursuites (ou plus exactement d’engager ou non l’action publique) : le rapport doit donc être précis et argumenté. Il doit aussi être impartial :
le policier municipal doit rester neutre et ne pas prendre parti. Le contenu du rapport doit permettre d’évaluer précisément la situation : un rapport ne peut donc
concerner qu’une seule affaire.
Rappelons que le procureur de la République est un magistrat du Parquet qui
exerce la fonction de ministère public et requiert devant les juridictions pénales
l’application de la loi (l’officier près le ministère public la requiert devant le tribunal
de police).
Un rapport de police est un outil de travail.
Ce n’est ni une rédaction, ni une dissertation.
Sa forme est assez austère : elle évite les effets de manche et les exercices de style.
Ses phrases sont courtes et précises.
Ses mots sont choisis avec soin et chacun d’entre eux doit avoir une fonction
dans la phrase.
Le rapport rend compte chronologiquement d’une situation précise.
Il raconte ce qui s’est passé en commençant par le début et respecte précisément
l’ordre dans lequel les événements se sont déroulés (il faut régulièrement penser à
indiquer l’heure : l’heure à laquelle le poste a été alerté, l’heure à laquelle les secours
sont arrivés ou ont quitté les lieux, l’heure à laquelle un individu a été menotté,
etc.).
Un rapport de police n’est pas un compte rendu.
On ne demande pas à l’auteur d’un compte rendu de s’impliquer : on lui demande
de raconter ce à quoi il a assisté.
Le gardien de police municipale n’assiste pas à l’événement qu’il rapporte : il y
participe activement.
L’auteur du rapport raconte une situation vécue, dans laquelle il a pris des décisions qui ont contribué à résoudre la difficulté rencontrée.
Le rédacteur d’un rapport est actif. Le rédacteur d’un compte rendu est passif.
L’auteur du rapport commence par exposer la situation telle qu’il la découvre.
Il constate les faits et rend compte d’un événement, d’une infraction (contravention, délit ou crime) ou d’une tentative d’infraction.
Ce que constate l’auteur du rapport doit être détaillé avec précision : le Parquet
aura besoin de détails pour qualifier l’infraction et pour motiver ses réquisitions.
• 15 •
Épreuves d ’admissibilité
Rédaction d'un rapport
directement à « l’officier près le ministère public » qui représente le procureur de
la République devant le tribunal de police pour les contraventions des quatre premières classes (le procureur ou l’un de ses substituts doit être présent pour requérir
la peine consécutive aux contraventions de la cinquième classe).
Explication
de texte
COEFFICIENT
2
Planning de révision

66
Méthodologie et conseils

67
Le cours

73
Annales corrigées

DURÉE
1
heure
110
1. Savoir lire un texte rapidement
et savoir le comprendre
Les textes ont une longueur comprise entre 70 et 100 lignes. Pour se familiariser
avec ce type de texte, il est nécessaire d’apprendre à lire très rapidement, tout en
retenant l’essentiel du texte. Il existe des tests de lecture avec des résultats. Quelques
points de repères, à titre indicatif : un lecteur moyen lit 250 mots/minute, un lecteur entraîné lit 500 mots/minute, et au-delà, vous êtes un lecteur exceptionnel.
Choisissez un texte, évaluez le nombre de mots qu’il contient et faites une estimation rapide de votre vitesse de lecture. Cependant, c’est votre capacité de compréhension des idées du texte qui reste essentielle.
Entraînement n° 1
Difficulté
✘✘✘
Durée
30 min
remarque
Un lecteur moyen lit entre 250 et 300 mots/minute.
Un lecteur entraîné lit entre 500 et 600 mots/minute.
Un lecteur exceptionnel lit 1 000 mots/minute.
Une page d’un quotidien contient de 8 000 à 10 000 mots. Il faudrait plusieurs heures pour
le lire entièrement. Vous êtes donc d’une certaine façon habitué à lire vite. Vous lisez avec un
objectif, et vous avez des points de fixation visuels. Bien sûr, vous pouvez ralentir ou accélérer
en fonction de la difficulté du texte.
Faites d’abord une lecture globale, ou lecture rapide et active, en étant attentif aux titres, aux
intertitres et aux différentes masses de texte. Triez, abandonnez et sélectionner les informations en fonction de critères choisis, afin de retenir l’essentiel du texte lu. Sachez que plus vous
ralentissez votre lecture, plus l’idée principale du texte vous échappe. Contrairement aux idées
reçues, c’est en accélérant la lecture que le cerveau synthétise les informations et les mémorise
plus aisément. La mémoire immédiate se perd dans le mot à mot. Pour cela, il est nécessaire de
s’entraîner.
La lecture globale vous permet de déterminer la portée générale du texte, son sens global, son
thème, son sujet (à savoir le champ de réflexion du texte), les questions qui sont abordées, les
liens logiques, d’éventuelles indications chronologiques, etc.
Lisez le texte suivant (522 mots) en lecture globale rapide et répondez ensuite aux questions.
Titre de l’article : « Le gouvernement lance le permis de conduire à un euro par jour ».
(Texte donné en 2007 au concours de gardien de police municipale dans la région Ile-deFrance)
• 73 •
ÉpREuVEs d ’admissibilitÉ
Explication de texte
Le cours
1 | Savoir lire un texte rapidement et savoir le comprendre
Un prêt à taux zéro accordé aux 16-25 ans
Huit mois après avoir été annoncé par Jean-Pierre Raffarin, alors Premier
ministre, le « permis à un euro par jour » entre en vigueur, lundi 3 octobre. Ce
nouveau dispositif, destiné à faciliter le financement du permis de conduire
pour les jeunes âgés de 16 à 25 ans, poursuit plusieurs objectifs : améliorer la
formation d’une tranche d’âge particulièrement touchée par l’insécurité routière,
puisque le nombre de tués dans un accident de la circulation a augmenté en
2004 chez les 18-24 ans, alors que la tendance générale est à la baisse ; favoriser l’insertion professionnelle des jeunes qui, dans bien des cas, ont besoin du
permis pour décrocher un contrat de travail ; diminuer le nombre de personnes
qui conduisent un véhicule sans être titulaires du permis…
L’initiative gouvernementale reprend certaines des recommandations de
Jean-Michel Bertrand, député UMP de l’Ain, formulées dans un rapport fin
janvier. Elle se présente sous la forme d’un prêt bancaire accordé à des jeunes de
16 à 25 ans, quel que soit leur niveau de ressources. L’État prend en charge les
intérêts de l’emprunt. Les auto-écoles qui s’inscrivent dans ce dispositif devront
évaluer les candidats au permis afin de déterminer leurs « capacités psychomotrices » et de fixer le nombre d’heures de 15 cours dont ils ont besoin, explique
M. Bertrand. Trois montants d’emprunts devraient être proposés en fonction de
la durée de formation retenue : 800, 1 000 et 1 200 euros. La somme sera intégralement versée à l’auto-école – à condition qu’elle soit agréée « permis à un
euro par jour ». Le prêt sera remboursé par l’élève, moyennant un prélèvement
mensuel de 30 euros. S’il n’a pas consommé la totalité de son crédit d’heures
d’enseignement, l’auto-école sera tenue de lui rembourser la différence.
Enfin, un fonds de garantie sera mis en place pour couvrir les éventuelles
« défaillances » d’auto-écoles et sécuriser les banques.
700 000 candidats par an
Le dispositif est ouvert aux quelque 700 000 personnes de 16 à 25 ans qui
passent chaque année le permis. Mais l’attribution du prêt reste à la discrétion
des établissements financiers parties prenantes de l’opération. En cas de refus,
qui ne devrait concerner que « 5 % » des élèves, des réponses « alternatives »
seront offertes, d’après M. Bertrand. Plusieurs pistes devraient être explorées :
aides financières des collectivités territoriales ou des missions locales pour
l’emploi, orientation vers une auto-école « à statut associatif et spécialisée dans
l’insertion des publics en difficulté », détaille le parlementaire. Une aide financière de 200 euros devrait également être attribuée aux jeunes qui sont en
apprentissage ou qui ont signé un contrat d’insertion dans la vie sociale (Civis).
Selon le cabinet de M. Perben, les établissements financiers, les réseaux d’auto-école et les 35 organisations professionnelles ont commencé à signer des
« conventions de partenariat » qui mettent en musique le « permis à un euro par
jour ». Une procédure similaire a été engagée au niveau local entre les services
déconcentrés de l’État et les écoles de conduite.
Les premiers prêts devraient pouvoir être accordés ces jours-ci, affirme M.
Bertrand.
Bertrand Bissuel, Le Monde, 4 octobre 2005
• 74 •
Le cours
Questions
1 Quel est le nouveau dispositif mis en place par le gouvernement ?
ÉpREuVEs d ’admissibilitÉ
Explication de texte
2 Quelle est la tranche d’âge concernée par ce dispositif ?
3 Citez un des objectifs de cette mesure.
4 Sous quelle forme se présente cette initiative gouvernementale ?
5 Qui prend en charge les intérêts de l’emprunt ?
6 Quel sera le rôle des auto-écoles ?
7 Combien existe-t-il de montants d’emprunts ?
8 Combien de candidats sont concernés ?
9 Quelle est la mesure spécifique attribuée aux jeunes en apprentissage ?
 Développez l’abréviation Civis.
Entraînement n° 2
Difficulté
✘✘✘
Durée
30 min
Lisez le texte suivant (249 mots) en lecture globale rapide et répondez ensuite aux questions.
Les Français et l’orthographe
La population française se divise entre ceux qui ne font pas de fautes – on
ne dit pas des erreurs – et ceux qui en font. Parmi les premiers, il conviendrait
de distinguer ceux qui maîtrisent par eux-mêmes toutes les subtilités de notre
langue et ceux qui, conscients de leurs faiblesses, savent utiliser le dictionnaire
à bon escient ou, plus simplement, recourent aux services d’une secrétaire qualifiée. En pratique, on se garde bien de faire la discrimination, en sorte que toute
personne « éduquée » peut s’arranger pour paraître non fautive. La dernière
catégorie, celle des ignorants qui ne disposent pas de ces facilités, risque, sitôt
qu’elle prend la plume, de trébucher sur un mot ou un participe qui trahira son
infirmité. Le verdict tombera alors sans pitié : individu de culture inférieure.
Cette épreuve de vérité présente d’innombrables avantages sociologiques. Elle
est objective : la faute de goût repose sur une appréciation, la faute d’orthographe sur une constatation. Tout le monde peut en être témoin. Elle semble
recréer l’égalité des chances. Cette discipline, à la différence des mathématiques
ou de la physique, n’exige aucune initiation particulière, car les grammaires
et les dictionnaires, partout disponibles, sont par tous compréhensibles. Et les
autodidactes ne se privent pas de damer le pion aux polytechniciens. Elle est
enfin valorisante, puisque tout le monde s’accorde à célébrer le français, langue
incomparable et, par conséquent, à louanger ceux qui en respectent les moindres
commandements.
François de Closets, La Grande Manip, Éditions du Seuil, 1992
• 75 •
1 | Savoir lire un texte rapidement et savoir le comprendre
Questions
Répondez aux questions suivantes, si possible sans regarder le texte.
1 Quel est le thème de ce texte ?
2 Quelles sont les deux attitudes de ceux qui maîtrisent la langue française ?
3 Quelle expression emploie l’auteur pour désigner ceux qui ne maîtrisent pas ou peu la
langue française ?
4 L’orthographe est-elle une épreuve de vérité ?
5 Quel en est l’avantage d’un point de vue sociologique ?
6 Quelle appréciation porte-t-on sur ceux qui respectent les « moindres commandements »
de la langue française ?
Corrigé n° 1
4 Elle se présente sous la forme d’un prêt
1 Le gouvernement lance le permis à un
bancaire accordé aux jeunes, quel que soit
leur niveau de ressources.
euro par jour.
5 L’État.
2 Les personnes âgées de 16 à 25 ans.
6 Elles devront évaluer les candidats afin
3 Au choix :
– améliorer la formation pour les jeunes
qui sont particulièrement touchés par les
accidents ;
– favoriser l’insertion professionnelle des
jeunes qui ont besoin du permis pour travailler ;
– diminuer le nombre de personnes qui
conduisent sans permis.
de déterminer leurs capacités psychomotrices et fixer ainsi le nombre d’heures de
cours dont ils ont besoin.
7 Il y a trois montants d’emprunts : 800,
1 000 et 1 200 euros.
8 Le nombre de candidats concernés est
de 700 000 par an.
9 Une aide financière de 200 euros leur
sera attribuée.
 Civis : contrat d’insertion dans la vie
sociale.
Corrigé n° 2
4 Oui.
1 Les Français et l’orthographe.
tout le monde à égalité, tout le monde disposant des mêmes outils (livres de grammaire et dictionnaires) pour éviter de faire
des fautes.
5 L’orthographe met en quelque sorte
2 Il y a ceux qui maîtrisent parfaitement
les difficultés de la langue et ceux qui,
connaissant leurs faiblesses, utilisent les
dictionnaires.
3 « Individus de qualité inférieure ».
6 Ils sont appréciés : on leur accorde des
louanges.
• 76 •
Partie 2
Épreuves
d’admission
Entretien
Épreuves physiques
129
219
Entretien
COEFFICIENT
2
DURÉE
20
minutes
Planning de révision

130
Méthodologie et conseils

132
Le cours

139
Méthodologie
et
conseils
L’entretien avec le jury dure 20 minutes. Il s’agit d’une épreuve d’admission (coefficient 2), comme l’épreuve physique (coefficient 1) : il faut avoir réussi les épreuves
écrites d’admissibilité pour se présenter aux épreuves d’admission.
La convocation arrive souvent quelques jours (au mieux quelques semaines)
avant la date fatidique : il est fortement déconseillé d’attendre cette convocation
pour commencer à préparer l’épreuve orale.
Vous n’aurez pas le temps de retenir l’ensemble des informations que vous devez
maîtriser, et l’arrivée de l’échéance est un facteur de stress supplémentaire. Les
connaissances indispensables à l’oral vous seront aussi précieuses dans l’épreuve de
rapport, pour laquelle une utilisation exacte du vocabulaire juridique et judiciaire
sera appréciée.
L’apprentissage se déroule en trois phases : étude, repos et révision. Vous ne
devez réviser que ce que vous avez étudié.
La révision est donc prématurée : vous devez d’abord étudier puis, à quelques
jours de l’épreuve, réviser (mais ne révisez pas la veille, ni le jour même : accordez-vous un peu de repos).
Étudier n’est pas un apprentissage par cœur : on apprend par cœur les paroles
d’une chanson ou les vers d’un poème, pas le contenu d’un cours. Étudier, c’est
comprendre et retenir, être capable, ensuite, d’expliquer ; l’apprentissage par cœur
est une récitation. Ce n’est bien entendu pas ce qui vous est demandé, et cela ne
vous permettra que rarement de répondre aux questions posées.
L’interrogation orale porte sur « le fonctionnement général des institutions publiques et sur la motivation du candidat pour occuper un emploi d’agent de police
municipale ». Elle a pour objet :
– d’apprécier la motivation du candidat ;
– de vérifier qu’il maîtrise les notions sommaires de l’organisation de l’État et
des collectivités locales (les institutions publiques).
Dans un premier temps, vous devez vous présenter, puis résumer votre parcours personnel et professionnel, avant d’expliquer vos motivations pour passer le
concours de gardien de police municipale. Le jury a le droit de vous interrompre
(ce n’est pas le cas dans tous les concours) : l’entretien est une conversation, un
échange, pas un exposé. Le jury peut également se contenter de vous écouter et
ne vous poser aucune question, ou très peu. Il peut se concentrer sur un aspect
qui l’intéresse particulièrement, ou engager une vraie conversation. Les questions
sur « les notions sommaires de l’organisation de l’État et des collectivités locales »
clôturent en général l’entretien.
• 132 •
Méthodologie et conseils
1. Comment bien se préparer ?
Avant l’entretien, remémorez-vous les étapes importantes de votre parcours : évitez de trop les détailler, de trop y réfléchir pendant l’entretien et faites en sorte de
raconter votre parcours de manière fluide et détendue. Pensez à mettre en valeur les
étapes de votre parcours, les expériences qui vous paraissent intéressantes, qu’elles
soient professionnelles ou personnelles.
A. La récitation est à proscrire
Une épreuve orale permet certes d’évaluer les connaissances du candidat, mais
également – et surtout – sa manière de s’exprimer, de s’expliquer, de se présenter
(sinon, un QCM suffirait, étant plus facile à corriger et moins onéreux à organiser).
Un exposé appris par cœur et récité donne une image négative et stéréotypée du
candidat.
B. Utilisez vos propres mots
remarque
Évitez toute prise de médicaments stimulant la mémoire, limitant le stress, ou
développant l’énergie : ils ne servent à rien et peuvent même, le jour de l’épreuve, avoir des
effets secondaires néfastes (somnolence, excitation, fébrilité, etc.).
C. Ne présentez pas votre parcours sous un angle
uniquement positif
L’évolution de tout individu présente des failles et des échecs. Vous avez nécessairement fait des erreurs (par exemple d’orientation), avez traversé des moments
difficiles (licenciement, démission, période de chômage), ou des épreuves : le jury
appréciera la sincérité avec laquelle vous les aborderez.
D. Évitez de vous dévaloriser
Votre parcours ne présente pas non plus que des failles, des échecs, ou des erreurs.
Mettez modestement en avant ce qu’il y a de positif dans votre vie, professionnelle
ou personnelle (un loisir, la pratique d’un sport, un investissement associatif, etc.).
E. Ne vous inventez pas des loisirs, des passions,
des centres d’intérêt culturels
Ne prétendez pas adorer la lecture, l’opéra ou les voyages si ce n’est pas le cas. Il n’y
a rien de honteux à aimer la pêche, la belote ou le jardinage. Parlez plutôt de vos
passions réelles.
• 133 •
Épreuves d'admission
Entretien
Ne vous exprimez pas d’une manière qui n’est pas la vôtre, tout en évitant bien
entendu les fautes de français, l’argot ou un langage trop familier.
F. Le jury peut vous interroger sur l’actualité récente
Lisez le journal pendant les quelques jours qui précèdent l’entretien, écoutez les
informations à la radio, à la télévision, réfléchissez-y, forgez-vous une opinion sur
ces sujets, sans pour autant qu’elle soit trop tranchée, faites état de vos doutes (« il
me semble », « je crois avoir compris », « j’ai l’impression que…, mais… »).
Si le jury vous demande quelle « actualité récente vous a intéressé », évitez les
sujets trop polémiques ou trop complexes ; évitez également de parler d’événements sportifs ou du dernier concert auquel vous avez assisté, qui ne sont pas à
proprement parler des événements d’actualité, ou du tsunami japonais, qui n’est
pas un événement récent.
G. Habillez-vous de façon appropriée à un concours
Le jean est (fortement) déconseillé (surtout dans la filière « police », où un uniforme impeccable est quotidiennement de rigueur), mais le costume cravate ou le
strict tailleur ne sont pas obligatoires : il est important que vous vous sentiez à l’aise
(évitez aussi les chaussures de sport). Les messieurs penseront à se raser, les dames
veilleront à ne pas trop se maquiller, à ne pas porter trop de bijoux, et éviteront les
décolletés et minijupes. Envisagez, si nécessaire, d’aller chez le coiffeur avant le jour
de votre entretien. Vous ne devez porter aucun signe distinctif d’appartenance à
une religion, à une association ou à un parti politique (pin’s, badge, tee-shirt, etc.).
attention
Ne portez pas d’objets (bague, montre, etc.) avec lesquels vous risqueriez de jouer
pendant votre entretien, ce qui indisposerait le jury d’examen.
Évitez également de vous gratter, de battre la mesure avec vos doigts ou votre
pied, de vous balancer sur votre chaise, de vous affaler sur la table, etc.
Pensez à vous brosser les dents ou à mâcher un chewing-gum (n’oubliez pas de
vous débarrasser du chewing-gum avant de rejoindre la salle d’examen). Pensez
aussi à utiliser du déodorant et à vous laver les mains.
2. Comment gérer votre stress ?
Il est normal d’être stressé au début de l’entretien : tous les orateurs et candidats le
sont. Cette stress est aussi un atout, que vous devez utiliser pour vous dépasser. Le
jury appréciera la manière dont vous parviendrez à maîtriser votre émotion : un
gardien de police municipale est confronté à des situations bien plus stressantes
qu’un simple entretien et il est donc utile de voir comment vous arrivez à vous
contrôler. Faites donc tout votre possible pour apparaître détendu.
Quelques conseils : ne parlez ni trop vite, ni trop lentement ; prenez une grande
respiration ; ne croisez ni les bras, ni les jambes. Si vous ne savez pas où placer vos
mains, posez-les simplement à plat sur la table. Si vous faites habituellement beaucoup de gestes avec vos mains en parlant, ne vous retenez pas : il n’est absolument
pas indispensable de rester immobile. Ce qui compte est d’être convaincant. Mais
• 134 •
Méthodologie et conseils
évitez alors de porter une multitude de bracelets qui s’entrechoqueront ou une
gourmette trop lourde au poignet.
remarque
Restez détendu et souriant tout au long de l’entretien. Regardez en alternance
les deux (ou trois) membres du jury, même si un seul d’entre eux vous parle : ils décideront de
votre note ensemble.
Le jury peut parfois poser des questions brutales, afin de tester votre capacité à
rester calme, à argumenter et à ne pas céder à la provocation (ex. : « Vous voulez
entrer dans la police municipale après avoir raté la police nationale, la poste et la
gendarmerie ? ». Ne vous énervez pas : souriez, répondez calmement et expliquez
vos motivations).
Le jury ne sait rien de vous : il ne possède ni votre CV, ni le détail de votre parcours, ni votre note aux épreuves écrites (que vous n’êtes pas dans l’obligation de lui
communiquer). Il n’a pas non plus besoin de connaître la collectivité dans laquelle
vous travaillez (mais cela n’a aucune importance si vous la lui révélez). Cependant,
il doit se faire une idée subjective et approximative de vous en quelques minutes.
Gardez à l’esprit que le jury ne vous juge pas personnellement, mais juge seulement
votre prestation. Il est donc important que vous lui donniez de vous une image
positive pendant l’entretien.
B. Demandez au jury de répéter ou de reformuler
sa question si vous ne la comprenez pas
Vous aurez une conversation avec le jury : sentez-vous donc autorisé à être franc si
vous ne savez pas comment répondre à une question particulière.
remarque
Évitez de donner des informations relevant de la sphère privée au jury (ex. : vous
êtes malade, votre mère est décédée la veille, etc.). Cela risque de vous desservir.
3. Comment évoquer vos motivations ?
Inutile de prétendre que vous avez toujours rêvé d’être policier municipal ou fonctionnaire territorial.
A. Vous êtes entré dans la fonction publique par hasard
C’est le cas de beaucoup d’agents.
• 135 •
Épreuves d'admission
Entretien
A. Ne vous énervez pas si le jury est un peu brutal
Le cours
1|C
onnaissance des forces
françaises de police
et de gendarmerie
La police nationale est un corps civil, rattaché au ministère de l’Intérieur.
Les policiers nationaux sont des fonctionnaires de l’État.
La gendarmerie nationale, qui reste un corps militaire, a quitté le 1er janvier
2009 la tutelle du ministère de la Défense pour passer sous celle du ministère de
l’Intérieur (seules la gendarmerie des transports aériens et la gendarmerie maritime continuent à relever de la Défense).
La légitimité des forces de police et de gendarmerie repose sur l’article 12 de la
Déclaration des droits de l’homme et du citoyen, adoptée le 26 août 1789 (d’après
le Conseil constitutionnel, elle a donc valeur constitutionnelle) : « La garantie des
Droits de l’homme et du citoyen nécessite une force publique, cette force est donc
instituée pour l’avantage de tous, et non pour l’utilité particulière de ceux auxquels
elle est confiée. Il est prévu (article 13) que, pour l’entretien de la force publique
[…], une contribution commune est indispensable : elle doit être également répartie entre tous les citoyens, en raison de leurs facultés. » (c’est la naissance de l’impôt,
dont le vrai nom est la « contribution » puisqu’il est versé volontairement par le
citoyen, selon l’article 14 du même texte).
En France, la notion de police remonte au Moyen Âge, lorsque Henri I (10081060) fonde en 1032 la police parisienne. Il nomme à sa tête un prévôt, qui cumule
les fonctions de gouverneur de Paris, de commandant militaire et de chef de la
police. Il s’appuie sur une troupe de 12 sergents à cheval et de 20 sergents à pied,
renforcée par un guet bourgeois (c’est une milice privée financée par les bourgeois,
commerçants et artisans, qui paient pour être protégés).
Dans les campagnes, les seigneurs féodaux exercent tous les pouvoirs sur leurs
terres : la justice et la police se confondent, les seigneurs élucident l’infraction,
arrêtent le coupable et décident sans appel de la sanction. Le roi Philippe Auguste
• 139 •
Épreuves d'admission
Entretien
1. Brève histoire des forces de police
et de gendarmerie
1 | Connaissance des forces françaises de police et de gendarmerie
(1165-1223), tente de limiter leurs prérogatives en installant des prévôts sur tout le
territoire, assistés de sergents d’armes placés sous ses ordres (le prévôt est un vague
ancêtre du préfet, il a des fonctions proches de celles de notre maire actuel).
remarque
Les sergents d’armes deviendront des gens d’armes, puis des gendarmes (la gendarmerie apparaît lors de la Révolution), alors que police provient du grec ancien politeia, « art
de gouverner la cité », qui dérive du mot polis, « ville », ou « cité » (police et politique ont donc
la même origine).
La police est alors municipale, même si elle n’en porte pas encore le nom (elle ne
s’appelle d’ailleurs même pas police), et c’est à Paris qu’elle commence à s’organiser,
lorsque Philippe le Bel (1268-1314) crée en 1306 les commissaires examinateurs au
Châtelet, des magistrats qui sont à la fois commissaires de police et juges d’instruction (le siège de la police et de la justice se trouve alors, à Paris, au Grand Châtelet,
à proximité de la place du même nom, où ne subsiste qu’une haute tour).
Les missions militaires, rurales et routières de la gendarmerie trouvent leurs
origines dans son histoire. La gendarmerie s’appelle alors « maréchaussée », en référence à la fonction du maréchal : il est, dans l’armée royale du Moyen Âge, l’adjoint
du connétable (le comte de l’étable est nommé par le roi pour soigner ses chevaux :
avec le temps, le mot se transforme, et devient connétable). Le connétable est l’un
des chefs de l’armée : l’importance des chevaux est cruciale. Il a sous ses ordres des
palefreniers (du latin marescalci), qui sont devenus des maréchaux (d’où, d’ailleurs,
le maréchal-ferrant, le palefrenier chargé de ferrer les chevaux). La maréchaussée
est d’abord un tribunal, situé à Paris, placé sous l’autorité d’un connétable et présidé par un maréchal, chargé de juger les militaires : comme le royaume ne cesse
de s’étendre, Louis XI (1423-1483) décide d’installer en province des juridictions
de maréchaussée, placées sous l’autorité d’un prévôt.
La justice et la police sont à l’époque indissociables : la maréchaussée devient
une police royale. Ses unités parcourent le territoire qui leur est attribué. La compétence de la maréchaussée concerne « les affaires de grands chemins », c’est-à-dire
celles des zones rurales que les routes ne font que traverser, qui étaient auparavant
soumises à des juridictions seigneuriales.
Louis XI entend rappeler à tous que ces grands chemins sont des routes royales,
ancêtres de nos routes nationales.
La maréchaussée arrête les « bandits de grand chemin ».
Elle les juge et les condamne « sur-le-champ », au sens littéral du terme : sur le
bord de la route, dans les champs (d’où l’expression « sur-le-champ » qui veut dire
« tout de suite »).
Un édit royal de Louis XIV (1638-1715), rédigé par Colbert, son ministre des
Finances, crée en mars 1667 la lieutenance de police. Il estime que les fonctions de
justice et de police sont incompatibles et trop étendues pour être exercées par un
seul officier. Il définit le rôle de la police, qui consiste à assurer le repos du public
et des particuliers, à protéger la ville de ce qui peut causer des désordres.
• 140 •
Le cours
remarque
En 1660, on compte douze cours des miracles à Paris. Ce sont de véritables zones
de non-droit, inaccessibles à la police, situées dans des quartiers périphériques : ce sont en
quelque sorte les ancêtres des banlieues. Les brigands et mendiants qui y vivent obéissent à un
chef élu, le roi de Thunes (ou de la Thune) : il reçoit un pourcentage sur le montant des recettes
quotidiennes. La délinquance urbaine est alors en augmentation constante : en 1665, le dernier
lieutenant criminel est égorgé par des cambrioleurs dans son domicile du quai des Orfèvres. La
dernière cour des miracles à disparaître se situe à hauteur du 187, rue de Charenton, dans le
12e arrondissement.
Gabriel Nicolas de La Reynie (1625-1709) est le premier lieutenant général de
police : nommé par le roi en mars 1667, il quitte ses fonctions en janvier 1697. Il organise son administration, et rassemble sous son autorité les anciennes institutions.
Les commissaires examinateurs au Châtelet deviennent des commissaires de police, un réseau d’indicateurs rémunérés se développe (on les appelle les « mouches »
en liberté et les « moutons » en prison). Le marquis d’Argenson, successeur de La
Reynie, fait assister les commissaires de police par des inspecteurs de police. La
lieutenance de police est progressivement étendue à toutes les grandes villes du
royaume et ne sera abolie qu’à la Révolution.
remarque
Louis XV (1710-1774) signe le 9 mars 1720 un édit (sorte de décret royal), pour
réformer la répartition des forces de la maréchaussée : les grandes troupes armées
doivent maintenant s’implanter le long des grands chemins, en petites brigades de
huit hommes (5 cinq soldats et trois officiers), pour couvrir un territoire de dix à
15 lieues alentour, soit entre 40 et 60 kilomètres (une lieue, selon les régions, fait à
l’époque entre quatre et cinq kilomètres). C’est encore la taille moyenne du secteur
d’intervention d’une brigade de nos jours, toujours composée de six à 30 hommes,
avec une moyenne assez proche de celle de 1720.
Le 13 juillet 1789, veille de la prise de la Bastille, une garde nationale de Paris
se met en place pour assurer la sécurité intérieure et extérieure de la ville : la population s’enrôle massivement. La commune de Paris procède à l’élection d’un
maire qui assume le rôle du lieutenant de police (il puise dans cette histoire sa
qualification d’OPJ).
La sympathie de la population envers la maréchaussée est confirmée par les
cahiers de doléances, ces documents remplis dans chaque village pour enrichir les
débats des états généraux, qui doivent émettre des propositions de réformes selon
les souhaits du peuple.
La loi du 14 décembre 1789 (qui met en place une certaine décentralisation) précise que « le corps municipal » (une assemblée délibérante élue ancêtre du conseil
municipal, dont le maire est président) est chargé de « faire jouir les habitants des
avantages d’une bonne police, notamment de la propreté, de la salubrité, de la sûreté et de la tranquillité dans les rues, lieux et édifices publics » (article 50).
• 141 •
Épreuves d'admission
Entretien
Lire, à ce sujet, les excellents et palpitants romans policiers de Jean-François
Parot, très documentés, qui mettent en scène Nicolas Le Floch, commissaire de police au Châtelet sous les règnes de Louis XV et Louis XVI.
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