La condition des femmes dans la société roumaine en Transylvanie
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La condition des femmes dans la société roumaine en Transylvanie
Université „Babeş-Bolyai” Cluj-Napoca Faculté d’Histoire et Philosophie Département d’Histoire modern La condition de la femme dans la société roumaine en Transylvanie dans la seconde moitié du XIXe siècle Résume de thèse Coordinateur scientifique, Prof. Univ. Dr. Ioan Bolovan Doctorante, Pinca Andra Carola Cluj-Napoca, 2011 1 Sommaire I. L’introduction 1.1 Le découpage temporel 1.2 Les sources et l’historiographie du thème 1.2.1 La description des sources 1.2.2 L’historiographie du thème 1.3 Les considérations regardant la méthode de travail II. Le cadre général 2.1 Le développement du mouvement de libération des femmes au XIXe siècle 2.2 Des débats pour et contre liés au mouvement de libération de la femme 2.3 L’éducation de la femme 2.4 Le travail de la femme 2.5 L’évolution du procès de libération de la femme en Roumanie (Ancien Royaume) III. La condition de la femme roumaine dans la législation ecclésiastique et laïque, en Transylvanie 3.1 La condition de la femme dans la législation ecclésiastique 3.1.1 Les fiançailles 3.1.2 Le mariage 3.1.3 Les droits et les obligations des époux 3.1.4 La principale mission de la femme: être mère 3.1.5 La dissolution du lien matrimonial 3.2 La condition de la femme dans la législation civile 3.2.1 Quelques aspects liés à la condition de la femme dans la législation, jusqu’au XIXe siècle 3.2.2 Les fiançailles et le mariage dans la législation laïque en Transylvanie de la seconde moitié du XIXe siècle 3.2.3 Les droits et les obligations des époux 3.2.4 Le divorce 3.2.5 La situation matérielle de la femme 3.2.6 La dot et « la contre-dot » 3.2.7 L’héritage 3.2.8 La condition de la femme dans la Code Civil Roumain 2 IV. La femme et la famille dans le village roumain en Transylvanie dans la seconde moitié du XIXe siècle 4.1 La naissance 4.1.1 « Dans un autre état » 4.1.2 La naissance et le baptême 4.1.3 L’attitude envers les enfants 4.2 Le mariage 4.2.1 Des attitudes qui précèdent le mariage 4.2.2 La formation de la famille 4.2.3 Le divorce et le remariage 4.3 L’image de la femme 4.3.1 L’homme /vs/ la femme 4.3.2 Le corps féminin et la sexualité de la femme 4.3.3 La vie familial de la femme V. L'éducation de la femme 5.1 Aperçu général sur le système d’éducation féminine en Transylvanie 5.1.1 La différence de l’éducation en fonction des sexes 5.1.2 La nécessité de l’éducation féminine 5.1.3 L’éducation adéquate pour une fille 5.1.4 L’éducation dans lea monastères, les pensionnats, l’éducation privée 5.1.5 La nécessité de fonder des écoles roumaines pour les filles 5.2 L’Ecole de filles de Blaj 5.3 La Réunion de Femmes Roumaines, L’Ecole de filles et l’Internat Orphelinat de Braşov 5.4 L’Ecole civile de filles de Sibiu (de l’Association) VI. L’implication de la femme dans le soutien du mouvement de libération nationale et politique des Roumains de Transylvanie 6.1 La guerre pour l’indépendance de la Roumanie 6.2 Emilia Raţiu et l’implication des femmes dans le soutien du mouvement du mémorandum 6.3 La femme roumaine en Transylvanie et le soutien accordé pendant la première guerre mondiale 6.4 Les modalités quotidiennes d’appui du mouvement national et politique par les femmes VII. Les conclusions VIII. Les sources et la bibliographie 3 MOTS – CLE: la femme, la condition de la femme, le mariage, le divorce, la législation matrimoniale, le milieu rural, l’éducation féminine, la Transylvanie, le XIXe siècle. A partir de la seconde moitié du XIXe siècle, la famille, avec ses multiples aspects, a occupé une place privilégiée sur le terrain des investigations des chercheurs dans divers domaines socio humains. Il y a seulement quelques décennies que les historiens se sont préoccupés des gens communs. Cette tentative dans une certaine mesure, peut être considérée comme une philosophie opposée qui a dominé jusqu'à ces historiens alors que l’histoire n'appartient qu’à des personnalités exceptionnelles et de grands événements historiques. Mais dans leur ombre la foule se tenait, sans individualité. Lucien Febvre considérait que l’histoire devrait se concentrer sur les gens, en disant que l’histoire est une science, une science de l’histoire humaine et pas une science des choses et des concepts. Le développement de la recherche historiographique sur l’histoire familiale a attiré l’attention sur des aspects jusqu’alors négligés, qui à leur tour sont devenus le sujet des recherches séparées. C’est aussi le cas de l’histoire de la femme, un domaine qui doit quelque chose, pour ainsi dire, à ceux qui ont fait des recherches seulement sur la famille. La condition de la femme dans la société roumaine en Transylvanie dans la seconde moitié du XIXe siècle voudrait être avant tout une thèse de synthèse, en se rapportant à l’étape actuelle de la recherche. La nouveauté consiste précisément dans le fait que le travail tente de donner un aperçu sur un sujet d’intérêt pour l’historiographie. Une synthèse du sujet que nous avons abordé manque, malheureusement, et on peut remarquer l'existence d’une tache blanche dans l’historiographie, l’ambition principale de cette thèse est de présenter une approche qui mérite toute notre attention. Le découpage chronologique de la thèse couvre un espace généreux de 50 ans, spécialement la seconde moitié du XIXe siècle, y compris les références liées au XXe siècle. Le XIXe siècle et la première moitié du siècle prochain représentent une vague de revanche féminine après tant d’histoire sans femmes. Néanmoins, seulement les personnages dans la littérature montre l’émancipation frappante (et pas seulement dans la haute société, mais aussi dans le monde de la bourgeoise et de la petite-bourgeoise) parce que dans la vie institutionnelle, scientifique, intellectuelle la femme reste quelque part au bord. Mais quoi qu’il en soit, le XIXe siècle a apporté dans la société de la Transylvanie, comme dans la plupart des pays de l’Europe et l’Amérique l’apparition d’une «épidémie généralisée» 4 (expression de Victor Roth), à savoir le mouvement d’émancipation des femmes. Dans tous les pays où cela s’est passé, elle a connu des formes de manifestations similaires (associations, clubs, ligues féminines), mais elle a évolué différemment d’un contexte culturel à un autre. L’intervalle abordé correspond à une période d'une importance cruciale pour l’évolution de la condition de la femme roumaine en Transylvanie du point de vue juridique – c’est la période où nous assistons à l’implémentation dans le territoire de Transylvanie de deux actes d’une grande importance: le Code civil autrichien au début de la période étudiée respectivement le du mariage civil à la fin de la période considéré – du point de vue de l’éducation féminine - on assiste à l’apparition et à l’augmentation du nombre des écoles de filles - ou du point de vue de la participation de la femme en soutenant la cause nationale. Voir en particulier le travail des réunions de femmes sur ce plan, des réunions qui naissent dans la même période sur laquelle nous nous appuyons dans notre recherche. Dans les sources primaires, à savoir les documents d’archives on doit clairement indiquer dès le début que pour le sujet abordé les informations sont relativement dispersées et pas facile à identifier. Les sources primaires utilisées dans cette thèse peuvent être divisées en trois catégories: a) des fonds ecclésiastiques orthodoxes et uniates. Les documents de ces fonds, la grande majorité des procédures de divorce ont été utilisés de préférence dans le quatrième chapitre de la thèse, des documents qui ont été utiles dans notre tentative de décrire l'image de la femme dans le village roumain en Transylvanie dans la seconde moitié du XIXe siècle; b) des fonds de certaines réunions des femmes roumaines et le fond de la Réunion des Femmes Roumaines de Braşov, les premiers utilisés principalement dans le dernier chapitre de l’ouvrage, en donnant des informations sur la façon dont les femmes roumaines ont essayé de soutenir le mouvement d’émancipation national politique des Roumains en Transylvanie. Le fond de la Réunion des Femmes Roumaines de Brasov a été utilisé dans le cinquième chapitre de la thèse, chapitre sur l’éducation des femmes, étant une source riche d’informations pour l’école les filles de Braşov ouverte et soutenue par cette réunion; c) enfin la dernière catégorie de sources d’archives est représentée par les documents des fonds du Lycée des filles roumaines « Sainte – Catherine » de Blaj ou l’école civile pour les filles (ASTRA) de Sibiu et le fond Astra. Les documents des fonds mentionnés ont été utilisés dans le cinquième chapitre de l’ouvrage, en nous donnant des informations inédites sur l’école des filles de Blaj respectivement l’école civile des filles de Sibiu. 5 Une riche source d’informations est constituée par les publications officielles des réunions de femmes, tels que les statuts de ces organisations, les listes de membres, les rapports périodiques ou les bilans comptables des associations. Une autre source très généreuse en informations, même si elles ne sont pas toujours exactes ou essentielles est représentée par la presse. Toujours dans cette catégorie de sources il faut aussi mentionner des traités de droit civil, ecclésiastique ou canonique, des oeuvres des auteurs tels que Ioan Raţiu Petru Maior, Iosif Pop Szilagyi de Băseşti ou Andrei Şaguna. Il y a aussi des textes intéressants des auteurs qui à un moment donné commencent à réfléchir sur les activités publiques des femmes en les considérant comme des manifestations d’un phénomène avec sa propre histoire. L’une des principales questions qui a préoccupé les femmes de toutes nationalités en Transylvanie, en particulier dans la seconde moitié du XIXe siècle et au début du XXe siècle a été celle de l’éducation et de la formation professionnelle des filles. Les textes de différents auteurs racontent des états de fait, y compris les points de vue masculins et féminins sur les possibilités et l’importance de l’éducation des filles et de les préparer pour les diverses professions. Les auteurs plaidaient en particulier pour le développement de certaines directions professionnelles considérées comme convenables pour les femmes, les soi-disant occupations féminines comme le soin et l'éducation. Les historiographies mondiales, en particulier l’historiographie française, qui est le pionnier dans ce domaine, ont réalisé que la tentative de reconstruire l’histoire est impossible sans une approche plus complexe du personnage central de la scène historique et à savoir l’individu pour cela. Mais il est nécessaire de connaître les moments les plus importants dans sa vie, à savoir la naissance, le mariage et la mort. Ce sont les ouvrages de l’historiographie universelle qui nous donnent un coup de main inestimable certains d'entre eux traduits en roumain, d’autres seulement en l’original. Parmi eux, on peut rappeler l’ouvrage important Histoire de la vie privée, coord. Philippe Ariès, Georges Duby, Bucarest, 1997 ; Amour et sexualité en Occident, co-auteurs Philippe Ariès, Jean Bottero, Guy Chaussinand-Nogaret, Bucarest, 1994 ; Images de la femme dans la société, sous la rédaction de Paul Henry Chombart de Lauwe, Paris, 1964 ; Histoire mondiale de la femme publiée sous la direction de Pierre Grimal, Jack Goody, La famille européenne. Un essai d’anthropologie historique, Iaşi, 2003, etc. En ce qui concerne l’histoire de la femme roumaine en général, l’historiographie jusqu’en 1990 aborde ce sujet d’une perspective exclusivement quantitative, qui considère les femmes importantes par leur nombre ou au contraire, par l’unicité de la manifestation féminine dans un domaine ou un autre, lorsque l’analyse ne souffre pas tout simplement 6 l’influence jusqu’à la saturation de l’idéologie officielle du régime communiste. Les débuts et l’histoire du mouvement de libération des femmes roumaines n’ont pas été suffisamment étudiés ce qui a fait que la riche littérature féministe avant 1948 est restée largement inexploitée. Les études publiées, notamment entre les VIIe et les IXe décennies du XXe siècle, accordaient une attention tout à fait disproportionnée aux organisations de femmes socialistes et bien sûr, en premier lieu communistes. Cependant, nous ne pouvons pas passer plus lion sans mentionner quelques noms comme Eugenia Glodariu, Achim Valeriu, Mircea Băltescu, Rodica Herlo ou Viorel Faur, qui ont tous réussi de surmonter la façon relativement limitée des recherches, en réalisant des études dignes de considération pour le sujet abordé dans cette thèse. Après 1989, des préoccupations dans le domaine de l’histoire de la famille ont été aussi enregistrées parmi les chercheurs roumains. On pourrait dire que dans les dernières années dans l’historiographie roumaine les choses ont été mises en mouvement. Des travaux, des synthèses apparus, où la femme était présente. Ici on doit mentionner en premier lieu les oeuvres signées Constanţa Ghiţulescu, Ştefania Mihăilescu, Sultana Craia, Alin Ciupală, Simona Stiger, des auteurs qu’on pourrait considérer effectivement les pionniers des recherches sur les femmes dans l’historiographie roumaine. On doit mentionner l’aide inestimable des travaux des historiens de Cluj-Napoca Sorin Mitu ou Toader Nicoară. Les historiens démographes de Cluj-Napoca ont une importance particulière pour l’historiographie roumaine et ici on doit mentionner Sorina Paula Bolovan et Ioan Bolovan, des auteurs qui reconstituent la famille roumaine en Transylvanie pendant le XIXe siècle jusqu’à la Première Guerre mondiale. Enfin, nous ne pouvons pas aller plus lion sans mentionner les importantes études dans la même catégorie signées par Mircea Brie, Adriana Florica Muntean, Loredana Stepan, Florin Valeriu Mureşan, Dana Emilia Burian, Carmen Huluţa-Mihalache, etc. Tous ces noms ne prouvent pas autre chose que le fait que les contributions historiographiques roumaines sont toujours plus substantielles et montrent une couverture de plus en plus généreuse des sujets liés au thème de la femme. La problématique de la femme est comme nous l’avons déjà mentionnée, un domaine de recherche relativement nouveau pour l’historien roumain, domaine situé à la frontière entre l’histoire des mentalités collectives, l’anthropologie sociale et la démographie. C'est pourquoi quand il s’agit de la méthodologie utilisée on parle du caractère multidisciplinaire, en vertu de la conviction de l’historien français Marc Bloch que précisément la frontière entre les sciences est le lieu où les grandes découvertes sont faites. Ainsi, les diverses science de frontière empruntent à l’histoire des instruments d’analyse des éléments de problématisation: la 7 sociologie vient avec la globalité, la psychologie impose l’étude de la mentalité collective et l’ethnologie apporte dans la sphère des recherches des événements banals de première importance du quotidien. Surtout à cause du fait que la grande majorité de la population en Transylvanie était représentée par ceux des régions rurales nous avons appelé dans notre recherche à l’ethnologie aussi, ce qui nous permet une incursion plus profonde dans l’intimité de la vie quotidienne. Ainsi, il est absolument nécessaire que les disciplines interagissent les unes avec les autres pour offrir une interprétation plus complexe de la problématique et de ne pas développer une recherche seulement empirique. Tout au long de son histoire relativement courte, mais avec une production scientifique plus spectaculaire, les études sur les femmes se sont toujours situées au carrefour entre le discours intra et interdisciplinaire. Du point de vue structurel, cette thèse est divisée en cinq chapitres plus un chapitre introductif et l’un conclusif. I. Par L’introduction nous avons essayé outre quelques précisions reliées au découpage temporel avec lequel nous avons opéré, d’offrir d’une part un aperçu sur les sources qui ont été utiles dans notre recherche et de l’autre, nous avons considéré que la présentation de l’état actuel de la recherches historiographiques sur notre thème (à la fois des recherches de l’historiographie universelle et roumaine) est une condition essentielle à tout travail, des spécifications sans lesquelles aucune étude ne pourrait pas aller plus loin. Enfin toujours dans le chapitre d'introduction, nous avons tenté de définir aussi les méthodes utilisées dans notre approche, pas très facile à réaliser, étant donné que le sujet est abordé quelque part à la frontière des sciences. II. Le premier chapitre du corps de la thèse – Cadre général - vise à fournir un aperçu du mouvement de libération des femmes, tant sur le continent européen que sue le nordaméricain (on parle des États-Unis, plus précisément). Les pages de ce chapitre ont été consacrées à des sujets liés au développement du mouvement, les discussions contradictoires le long de la période abordée, des aspects liés à l’éducation et au travail de la femme. En outre, dans les pages de ce chapitre, nous avons essayé de tracer quelques lignes du mouvement pour obtenir le droit de vote pour les femmes. Enfin, un sous-chapitre est consacré au mouvement en Roumanie (Ancien Royaume), où on trouve aussi des similitudes avec le reste de l’Europe, même si on peut remarquer un écart temporaire entre le continent et la Roumanie, et une modération des revendications et un progrès plus lent du mouvement. III. Le troisième chapitre est l’analyse concrète du véritable sujet sur lequel nous avons décidé de nous pencher. La condition de la femme roumaine dans la législation laïque et ecclésiastique, en Transylvanie est comme indiqué dans le titre, le chapitre qui tente 8 d’analyser la norme de droit – à savoir la législation – soulignant que dans la période étudiée il était absolument nécessaire d’analyser à la fois la législation ecclésiastique et laïque et cella surtout à cause de l’étroite collaboration entre l’église et l’état. En comparant les textes canoniques de l’église avec les actes normatifs de l’état, nous voyons une influence mutuelle en ce qui concerne la législation sur la vie familiale. Dans ce chapitre ont été analysés des aspects comme les fiançailles, le mariage, les droits et les devoirs des époux, (en notant que «le devoir sacré» de la femme, à savoir la maternité a été traité dans un sous-chapitre distinct), ou la dissolution du lien matrimonial, tous ces aspects considérés du point de vue de l’église, tandis que la législation civile nous avons tenté d’extraire et de présenter outre les informations liées aux fiançailles, au mariage ou au divorce des questions aussi liées aux droits et obligations des conjoints, à la situation financière de la femme (à l’exception de la dot – traitée dans un sous-chapitre distinct) ou à l’héritage. Nous avons également jugé utile de présenter quelques dispositions du Code Civil Roumain quant à la femme, dans un souschapitre distinct pour pouvoir faire plus facilement une comparaison entre la situation de la femme dans le droit en Transylvanie et la situation en droit civil de l'Ancien Royaume, surtout qu’il y a des différences notables, le Code Civil Roumain ayant des dispositions plus restrictives sur les droits de la femme. IV. Parce que pendant la période considérée, la population rurale représentait plus de 90% de la population de Transylvanie (1869 - 91,1%; 1890 - 90,3%), nous avons jugé nécessaire de consacrer un chapitre de la thèse à ce segment de population, chapitre intitulé La femme et la famille dans le village roumain en Transylvanie dans la seconde moitié du XIXe siècle. Ce chapitre est divisé à son tour en trois grands sous-chapitres, chacun d’entre eux contenant, à leur tour plusieurs sous-titres. Dans le cadre de ce chapitre, outre les sources traditionnelles de l’historien, l’appel à l’ethnologie été absolument nécessaire surtout pour réaliser le premier sous-chapitre qui fournit des informations sur la grossesse, la naissance, le baptême ou l’attitude envers les enfants et tout cela parce que beaucoup de coutumes et de superstitions qui précèdent la naissance, la naissance ou le baptême nous conduisent à un monde archaïque, dont la complexité a été transmise à travers les âges jusqu’à présent. Dans la période étudiée, le mariage restait largement motivée par des considérations économiques, étant une «entreprise» où les mariés et surtout la mariée n’avaient pas réellement un mot à dire. Néanmoins, certains changements sensibles de ce comportement commencent à apparaître, ce qui signifie qu’à ce moment nous assistons aussi à l’émergence du mariage d’amour. Grâce à l’autorité du mari sur sa femme, la maltraitance de l’épouse était un fait 9 fréquemment rencontré. Les coups conjugaux comme des mesures sages pour maintenir l’harmonie conjugale étaient presque normales dans la vie quotidienne du couple, surtout le couple de zones rurales. La capacité de la femme de se défendre contre la colère masculine est extrêmement limitée. Il y a deux alternatives: le divorce ou « la séparation de lit et de table » et l’autre, plus spirituelles tient de la bienveillance divine, qu’elle appelle dans la plupart des cas. Bien que le droit civil admet le divorce pour des raisons de violence physique, le droit canonique, qui consacre la séparation, même après l’introduction du mariage civil, admet avec difficulté et, dans des cas extrêmement graves cette raison comme argument de divorce. Le divorce était la solution finale quand dans un couple les choses ne pouvaient plus s’améliorer. La procédure était très compliquée, ce qui faisait qu’une procédure de divorce se prolongeait quelques années, et enfin il y avait la possibilité que la demande ne soit pas acceptée et les deux sont forcés de vivre encore ensemble. Les motifs de divorce étaient différents, les plus fréquents étant: l’adultère, le concubinage, la répulsion (l’un des partenaires a été forcé par les parents de se marier), la vie pénible « la haine invaincue ou déconcertée et la répulsion », etc. V. Le cinquième chapitre de cette thèse - L'éducation de la femme - essaie d’abord de faire une analyse générale de l’enseignement féminin roumain de Transylvanie présentant les alternatives qu’une fille avait si elle voulait devenir «alphabétisée» et de qu’une éducation appropriée signifiait pour une fille. On entendait aussi de plus en plus souvent des voix qui considéraient absolument nécessaire l’éducation des filles et la fondation d’écoles roumaines pour elles. Il y avait peu d’écoles où on enseignait en roumain donc, on avait besoin de fonder de telles institutions. La tâche sera assumée essentiellement par des réunions de femmes (des écoles supérieures et des écoles primaires pour les filles) avec Astra, une aide supplémentaire à cet égard en donnant les deux églises des Roumains. L’intellectualité roumaine soulignait en permanence qu’on avait besoin d’écoles roumaines pour les filles en évoquant aussi les «dangers» qui «guettent» les filles dans les écoles avec l’enseignement dans une autre langue. En premier lieu dans ces écoles étrangères on ne pouvait pas réaliser l’œuvre d’éducation nationale, les filles en sortaient avec des idées confuses et privées d’esprit national, elles parlaient une langue maternelle grossière et ne savaient pas écrire correctement en roumain. Dans la deuxième partie de ce chapitre, nous avons choisi trois écoles pour illustrer le système éducationnel (une école religieuse, une école fondée et soutenue par une réunion de femmes et une école fondée et soutenue par Astra) respectivement L’école des filles de Blaj, celle de Braşov, où on a fondé un internat et aussi un orphelinat en 1893 et L’école civile de filles à Sibiu. 10 VI. Enfin, le dernier chapitre de cette thèse - L’implication de la femme dans le soutien du mouvement de libération nationale et politique des Roumains de Transylvanie - essaie de passer en revue la contribution des femmes à soutenir la lutte des Roumains pour l’émancipation politique et nationale. Placé dans le courant général revendicatif qui se manifestait en Europe du XIXe siècle, le mouvement des femmes roumaines de Transylvanie a eu un caractère différent à cause des conditions existantes en Transylvanie. Ceci explique pourquoi leur combat dans la seconde moitié du XIXe siècle n’était pas principalement destiné à la réalisation des libertés démocratiques (le droit de vote, d’association, de réunion, etc.) mais s’est concentré surtout sur la résolution des problèmes spécifiques en Transylvanie, leur mouvement a reçu un fort caractère national. Sans négliger l’aspect social et éducatif, exprimé dans l’activité des réunions de femmes crées dans de nombreux centres de Transylvanie, on a mis l’accent dans leur action sur la lutte nationale politique. Les femmes ne se sont pas limitées seulement à exprimer l’admiration pour le combat de l’élite politique, mais ont participé activement à leurs actions. Bien que les statuts des réunions de femmes n’inscrivaient pas des objectifs politiques et les réunions ont évité de s’engager directement sur le terrain des luttes politiques, pour éviter la répression des autorités, les moments d’implication directe n’ont pas été absents qui coïncidaient avec les événements cruciaux de l'histoire de la nation. Les femmes ont été activement impliquées dans le mouvement du mémorandum, y compris de la propagande à l’étranger pour la cause du mémorandum. Elles ont aussi soutenu l’effort de guerre pendant la Première Guerre mondiale. Les femmes en Transylvanie ont été impliquées dans les actions du royaume de Roumanie, en soutenant financièrement et avec des aides matérielles l’armée roumaine pendant la guerre d’indépendance. Les femmes se sont battues aussi pour défendre la langue roumaine comme langue de culture, dans l’école, dans l’église, etc. VII. Dans La conclusion, même si à première vue, nous pourrions avoir tendance à dire qu’il n’y avait aucun changement significatif dans le mode de vie de la femme (et cela surtout si nous nous tournons vers les zones rurales) si nous étudions plus profondément nous pouvons dire que le dix-neuvième siècle, a signifié pour la femme et sa condition une étape importante en avant. C’est le siècle qui apporte la sortie de la femme de l’espace étroit de la famille et cela par l’augmentation du nombre de filles instruites ou par les réunions de femmes, qui ont constitué un fort moyen de solidarité roumaine féminine leur mérite consistant en particulier dans les liaisons qu’elles ont fait entre les femmes de toutes les catégories sociales. 11 Même si le femme continue de vivre dans un système de conventions et de contraintes qui lui rend permanent le statut de second personnage, la main autoritaire de l’homme restant l’élément central de la famille et l’égalité entre l’homme et la femme s’arrête par la subordination de l’élément le plus faible au celui plus fort, nous pouvons remarquer comme avec timidité au début, mais dans une manière croissante, les femmes refusent d’être traitées ainsi et ce sont elles qui initient la séparation du mari violent, intentant le divorce. Si au commencement leurs demandes ont été refusées, elles sont acceptées avec le temps grâce aux changements survenus dans la société, par suite de la modernisation économique ou des événements qui ont lieu sur le continent, tout entier et même au-delà. Nous avons essayé dans cette thèse de souligner certains aspects de la condition de femme en Transylvanie dans la seconde moitié du XIXe siècle, sans prétendre que nous avons réalisé une image parfaite, complète ou définitive. Tenant compte de la complexité d’un tel sujet, nous estimons qu’il est impossible que dans une seule thèse on puisse épuiser tous les aspects de cette problématique. Par conséquent, nous laissons la porte ouverte à ceux qui veulent explorer le sujet riche et complexe de la condition de la femme, et nous espérons que, bientôt, à l’aide des études réalisées par des chercheurs qui aborderont ce sujet nous obtenions une image complète et plus complexe de la femme en Transylvanie. 12