La prière du rosaire s`appuie sur des mystères, sur ce qui aurait la

LA PRIERE DU ROSAIRE
I - Prière des ‘’tout-petits’’…
La prière du rosaire ou du chapelet s’appuie sur des mystères, sur ce qui aurait la réputation de ne jamais être
compris. Mais cette prière s’adresse aux ‘’petits’’ aux ‘’tout-petits’’ même, dit-on couramment. Cela paraît
contradictoire. Pas du tout
Le mystère est un élément de la foi que je ne comprends pas aujourd’hui, que je comprendrai un peu mieux
demain, et davantage plus tard. Auquel je finirai par adhérer si je cherche à comprendre, si je prie, si me laisse
bousculer. C’est un peu comme dans la vie courante. Je suis parfois placé devant un obstacle énorme. Quand je
prends la peine d’en faire le tour, je finis par comprendre de quoi il s’agit. Cela demande de la confiance, de la
patience.
C’est aussi une prière qui s’adresse aux ‘’tout-petits’’. Dans l’Evangile de Matthieu, ils sont opposés aux sages
et aux savants, c'est-à-dire à ceux qui croient tout savoir et qui n’ont plus à se poser de questions. Les tout-petits
se sont tous ceux qui vivent dans le désir d’être comblés de paix, de justice, d’amour ; ce sont ceux qui
accueillent les autres en reconnaissant qu’eux aussi ont quelque chose à donner, à transmettre ; se sont
tous ceux qui portent le lourd fardeau d’une vie dure, les épuisés notamment par la maladie ou le
handicap ou par le poids des années. Ces tout-petits sont ‘’mes frères’’ dit Jésus dans Matthieu 25.
Eh bien, la répétition des Ave du chapelet ou du rosaire est une école qui nous fait entrer dans cet effort que nous
avons à faire pour découvrir, progressivement, le sens du mystère. Et le fait d’être ‘’tout-petit’’ pour faire cet
effort me place dans une situation merveilleuse. Elle me permet de grandir dans la compréhension, d’être comblé
de l’amour de Dieu et d’entendre Jésus me dire
‘’venez à moi vous tous qui peinez sous le poids du fardeau
Et moi, je vous procurerai le repos’’ .
II - … pour rencontrer Jésus Christ….
La vraie question n’est elle pas de savoir pourquoi je dis le rosaire. Pour décevoir les détracteurs de cette prière,
je ne suis pas un moulin à parole qui répète des Ave Maria. Quand je dis le chapelet ou le Rosaire je me pénètre
du modèle de Marie pour aller vers Jésus Christ et le rencontrer. Certes je n’y arriverai pas au bout du 1°
chapelet. Dans sa lettre apostolique Rosarium Virginis Mariae Jean Paul II écrit :
« Tout en ayant une caractéristique mariale, le Rosaire est une prière dont le centre est christologique.
Dans la sobriété de ses éléments, il concentre en lui la profondeur de tout le message évangélique »
A chaque dizaine du Rosaire est attaché un épisode de la vie de Jésus.
Nous sommes joyeux à l’annonciation, la visitation, la nativité. Avec la présentation au temple et le
recouvrement de Jésus au temple nous sommes joyeux mais cela nous prépare à des situations plus
douloureuses avec la Passion et la mort de Jésus. Mais au-delà de la mort, nous suivons Marie et découvrons
Jésus, en partant de sa résurrection jusqu’à l’assomption de Marie au côté de son Fils, glorieux. C’est la
structure classique du Rosaire.
Jean Paul II propose de compléter cette prière par les mystères de la vie publique du Christ. : Nous l’avons
proclamé pendant la veillée pascale ‘’Jésus lumière du monde ‘’ Jésus se manifeste à tous les hommes par son
baptême, les noces de Cana, l’annonce du Règne de Dieu, la transfiguration, l’institution de l’Eucharistie
Le Rosaire est donc ‘’un résumé de l’Evangile’’’. Après avoir rappelé l’Incarnation et la vie cachée du Christ
(avec les mystères joyeux), avant de s’arrêter sur les souffrances de la passion (ce sont les mystères douloureux)
puis sur le triomphe de la résurrection (avec les mystères glorieux) , la méditation du Rosaire se tourne vers
quelques moments particulièrement significatifs de la vie publique du Christ (ce sont les mystères lumineux).
Cet ajout proposé par Jean Paul II a pour but de placer dans la spiritualité chrétienne, une attention renouvelée au
message du Christ à tous les hommes
III - … et dire ensemble : ‘’Gloire au Père, au Fils, au Saint Esprit’’.
Même au plus profond de ma chambre, lorsque je prie le chapelet, je ne fais pas une prière en solitaire, je suis en
église avec tous les priants.
Je fais profession de foi, je commence par dire le Symbole des Apôtres. Dès le départ de ce chemin avec Marie
et je le fais dans la foi de l’Eglise.
Je reçois ensuite la Parole de Dieu et l’annonce du ‘’mystère’’. A travers ces ‘mystères’’ Jésus nous conduit à
plus d’intimité avec le Père jusqu’à l’appeler, comme il nous l’a appris ‘’Abba’’. Il est Unique et nous avons tous
le même Père. En nous communiquant l’Esprit il fait de nous ses frères et nous sommes tous frères les uns des
autres
Ce Notre Père en début de méditation, il en est le fondement. Il lui donne toute la richesse ecclésiale
Les dix Ave Maria sont l’élément le plus consistant d’une prière mariale par excellence. Mais au cœur, au centre
de gravité de chacun de ces Ave est le nom de Jésus
Quand nous participons à la procession de la lumière, nous disons le chapelet. Et vous avez remarqué qu’entre
Jésus et le fruit de vos entrailles il était rajouté une petite phrase ; la clausule. Elle est là comme pour appuyer
l’image du Christ dans le mystère que nous méditons. Par ex. dans le mystère lumineux du baptême la clausule
proposée peut être
… et Jésus, désigné par son Dieu comme son Fils bien aimé, le fruit de vos entrailles est …
Elle nous recentre au cœur de l’Evangile du baptême dans Matthieu 3, 16
Autre exemple avec l’Institution de l’eucharistie
… et Jésus nous donnant le sacrement de son amour le fruit de vos entrailles est béni…
Phrase qui nous recentre au cœur de l’Evangile dans Matthieu 26, 26.
Depuis l’écoute de la Parole, l’annonce du mystère, les Ave Maria nous sommes sur un chemin de conversion et
de contemplation de Jésus qui conduit au Père dans l’Esprit. Nous sommes sans cesse devant le mystère des trois
Personnes divines. Au terme de ce chemin nous ne pouvons que rendre grâce par : ‘’Gloire soit au Père, et au
Fils et au Saint Esprit qui était au commencement, maintenant et toujours dans les siècles des siècles. Amen’’
Hubert Paris