Pour un article sympa sur les bols chantants, vous

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Pour un article sympa sur les bols chantants, vous
S CIE N C E S A C RÉE DES SO N S
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6 • Magazine ESSENTIEL
Qui n’a jamais entendu parler des bols tibétains ou bols chantants ? Ces
bols traditionnels constitués de métal ou de cristal sont de plus en plus utilisés en thérapie ou comme supports de relaxation, méditation et intériorisation. Lorsqu’on les fait « chanter », en les frappant ou en les frottant,
ils répandent dans l’air une mystérieuse vibration qui transforme nos énergies, nos états d’âme et peuvent même favoriser l’éveil des sens subtils et
l’ouverture de la conscience.
Quel est donc le secret de ces instruments atypiques, sacrés, qui ont traversé les frontières et le temps pour venir jusqu’à nous ?
S
elon la théorie du Big Bang, l’origine
de la vie est son et lumière ! Tout est
vibration !
Les êtres humains utilisent les sons
depuis les premiers temps de l’humanité afin d’émettre et de recevoir des informations
de leur environnement, également pour se soigner
et se transformer !
LE SON-ÉNERGIE
Le son est énergie, vibratoire, sonore ou non, et il
prend la forme d’ondes. Ce que la science a nommé
« hertz », unité qui mesure le nombre de cycle par
seconde. Ce que l’on appelle « fréquence ». Les sons
font vibrer l’air qui transmet les vibrations à nos tympans. Notre corps est constitué, d’après les études
scientifiques, entre 60 et 90 % d’eau. Le massage
« sonore » s’explique quand on fait « sonner » un
bol tibétain, par exemple : les vibrations produites
par le bol activent l’eau dans notre corps. Nos cellules, organes, vibrent également. Lorsque la synchronicité se produit (à savoir que tout notre corps
vibre à la même fréquence), c’est comme lorsque
le chef d’orchestre amène tous les instruments sur
la même longueur d’ondes. Ensuite, chaque organe
reprend sa « propre » fréquence !
Les vibrations « pures », de santé, peuvent être utilisées à l’aide d’instruments vibratoires tels que les
bols tibétains et bols de cristal afin de changer des
fréquences disharmonieuses du corps pour revenir
à des vibrations saines.
LA PUISSANCE DU SON
Le son agit sur la matière physique et possède la
propriété de générer des motifs géométriques.
Il s’agit de l’expérience des figures d’Ernest F. F.
Chladni. En 1960, le médecin et peintre suisse Hans
Jenny poursuivit les travaux de Chladni en les étendant à différents supports, notamment à des surfaces liquides. Jenny put ainsi faire apparaître des
phénomènes tout aussi fascinants et encore plus
complexes. Il mettait en vibration des liquides en
y projetant des fréquences et des sons et obtenait
ainsi des formes fantastiques matérialisées par les
vagues créées en surface. Jenny décrivit ce phénomène dans plusieurs revues et lui donna le nom de
« kymatique », dérivé du mot grec signifiant « onde »
(Jenny 1967/1972).
Les images sonores obtenues dans l’eau par
Chladni ou le procédé « kymatique » sont également
des exemples de « géométries impossibles ».
On constate l’énorme potentiel de formes ultra-précises dont se sert la nature, et que l’on retrouve dans
la géométrie des cercles de culture (crop circle). À
titre d’exemple, il suffit de comparer l’image sonore
aquatique de la fréquence 102,528 Hz avec le crop
circle intitulé « Tournesol » de Woodborough Hill.
D’où viennent donc ces formes dont la nature est si
féconde ? Alexander Lauterwasser est persuadé que
les formes visibles seraient la manifestation extérieure d’une vibration interne présente en chaque
être vivant.
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S CIE N C E S A C RÉE DES SO N S
Selon lui, l’apparence physique n’est pas le simple
fruit du hasard. C’est une véritable composition de
la Nature. Il se peut que les flocons de neige et les
corolles des fleurs manifestent leurs formes, en
réponse à quelques sons de la nature.
Les sons graves engendrent de grandes structures
ondulatoires. Plus le son est aigu, plus les figures
sont élaborées. Le son possède son propre langage,
et il a une forme…
UN PEU D’HISTOIRE…
Les bols tibétains seraient originaires de la région
de l’Himalaya (entre 2000 et 3000 avant J.-C.).
Des forgerons « itinérants » (nomades) seraient à
l’origine des « voyages » et implantations des bols,
dans l’Himalaya, à travers les vallées et le long d’anciennes routes commerciales.
C’est une possibilité ! D’autres sources témoignent
que les bols tibétains sont utilisés depuis des
temps très anciens au Tibet et au Népal, et que
les moines bouddhistes s’en servent pour la
méditation. Des érudits attribuent leur origine au
peuple « Bôn » qui aurait peuplé l’Himalaya avant
la période du bouddhisme. À cette époque, le
chamanisme dominait. Les bols comptaient parmi
les objets rituels utilisés lors du culte aux divinités.
Ils pouvaient également être utilisés pour contenir
des offrandes disposées sur les autels. Les lamasmédecins, quant à eux, utilisent depuis longtemps
les bols comme outils de diagnostic aussi bien que
thérapeutiques. Ils font résonner les bols, posés sur
différentes parties du corps, à traiter, pour rétablir
l’harmonie.
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LA SCIENCE DES BOLS TIBÉTAINS
Les bols tibétains sont également appelés « bols
chantants », car ils produisent des vibrations
sonores d’une grande beauté, remplies d’harmoniques riches et envoûtantes, qui rappellent les
vibrations du mantra « om », le son créateur dont
parlent les textes sacrés. Ils sont fabriqués de
métaux. C’est justement de par la présence de certains métaux dans des bols anciens que l’on peut
déterminer l’époque de la fabrication. Notamment,
la présence du bronze remonte bien avant J.-C.
La tradition tibétaine veut qu’un alliage de sept
métaux différents soit employé (argent, cuivre,
étain, fer, mercure, or, plomb).
Les sept métaux correspondent aux sept planètes :
l’or au Soleil, l’argent à la Lune, le fer à Mars, le mercure à Mercure, l’étain à Jupiter, le cuivre à Vénus,
le plomb à Saturne. On peut également associer
ces sept métaux aux sept jours de la semaine : l’or
au dimanche, l’argent au lundi, le fer au mardi, le
mercure au mercredi, l’étain au jeudi, le cuivre au
vendredi, le plomb au samedi. Des séries de bols
existent comme les bols « chakras » (roues d’énergie dans le corps). Il y en a sept, un bol pour le premier chakra (racine ou MuladHara) qui correspond à
la note do, et l’on monte jusqu’au septième chakra
(couronne ou Sahasrara) associé à la note si. Certains bols contiennent sept métaux, certains plus
(12), d’autres moins (3, 5…). Les alliages diffèrent
suivant l’origine de fabrication. S’ils proviennent du
Tibet, il y a une plus forte concentration en argent
et en étain ; au Népal, ils sont plus riches en cuivre
et leur teinte est laiton pâle. Un bol contenant les
sept métaux a une couleur « jaune ». On rapporte
que les bols les plus « puissants » contenaient du
fer météorique, récolté en altitude. On connaît plusieurs météorites ferreuses d’origine himalayenne,
dont l’analyse montre la présence de métaux rares
à l’état de traces.
Les coups portés par le forgeron lors de la fabrication laissent des « bosses » et des « trous » sur
l’ensemble du bol. Les marques et les gravures
travaillées au poinçon permettent également de
reconnaître la façon dont a été fabriqué le bol, à
savoir de façon artisanale, donc à la main, ou bien
en machine. Certains bols présentent des traces
de limage et des irrégularités, et cela correspond à
la qualité du son souhaité.
Plusieurs facteurs concourent à la qualité sonore
du bol, à savoir le nombre de métaux utilisés pour
l’alliage et la fabrication (« main du forgeron » ou
machine ?). Si elle est effectuée avec la main du
forgeron, ce dernier lui donne une « âme », et il
utilise des techniques qui remontent à de nombreuses années ! Les bols fabriqués en machine
ne bénéficient donc pas des mêmes informations,
ce qui a pour résultat une puissance vibratoire
(dans le sens « vertus ») plus modeste ! De plus,
les harmoniques sont moins importantes !
E N P R AT I Q U E :
POUR LA RELAXATION
• La personne est confortablement allongée sur le
dos. Le thérapeute opère un balayage avec un bol de
son choix, en le frappant et le laissant sonner jusqu’à
pratiquement s’éteindre. Il reste ensuite à l’écoute
des vibrations du bol, afin de saisir une éventuelle
différence sonore dans une partie du corps.
attention à ce que les sons ne soient pas trop forts.
Il refait un balayage aérien, au-dessus du corps et
revient au ventre en posant à nouveau le bol, le fait
« chanter » encore et ressent, puis écoute pour voir
si le bol vibre de la même façon.
•
Il déplace ensuite le bol sur la poitrine et le fait
« chanter ». Il invite la personne à accompagner,
avec la voix, les sons du bol. Il termine ensuite par
un balayage.
•
Puis la personne se met sur le ventre de façon
à permettre au thérapeute de travailler sur le dos.
Celui-ci pose le bol au centre de la colonne vertébrale et le fait « chanter », le temps ressenti. Il doit
monter tranquillement, sur la colonne vertébrale,
tout en continuant à faire « chanter » le bol, jusqu’à
la nuque, puis descendre de façon identique
jusqu’au coccyx, parcourir les jambes jusqu’aux
pieds, remonter ensuite doucement jusqu’à la
nuque. Le thérapeute peut terminer au sommet
du crâne, tout en douceur, effectuant pour finir un
balayage du corps en aérien.
C’est un exercice qui procure un massage, une
relaxation, une détente profonde.
DANS LE CADRE
DE LA MÉDITATION
•
Inviter la personne, qui est en position assise,
soit en lotus, soit le dos contre un mur, à porter
son attention sur sa respiration, tout en faisant
« sonner » le bol, de temps en temps.
• Installer des moments de silence.
• Suggérer à la personne d’entrer dans les vibra-
tions du bol, tout en respirant, très tranquillement.
•
•
Durant un temps, rester verbalement présent
afin que la personne installe un état méditatif en
elle. Puis, cesser de parler et continuer à faire
« sonner » le bol. Cela peut être sur une durée de
vingt minutes.
•
Pour faire revenir la personne, augmenter doucement et régulièrement le rythme de frappe du
bol, tout en étant léger ! Rester dans le silence,
quelques instants, puis inviter la personne à ouvrir
les yeux, puis à s’étirer.
Dans un second temps, il pose un bol sur le
ventre et le fait « chanter », en le frottant, afin de
faire pénétrer les vibrations dans le corps. Il faut
rester ainsi le temps nécessaire, suivant le ressenti
et se laisser « guider » par le corps de la personne.
Le thérapeute se déplace aux pieds de son patient,
fait « chanter » le bol très proche de la plante des
pieds, un certain temps, puis procède de la même
façon au niveau du sommet du crâne, en faisant
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AUTRE EXERCICE
• La personne est assise, le dos droit (sans
se raidir).
• Prenez un bol de taille moyenne (pas trop
lourd) et posez-le à l’envers (comme un chapeau) délicatement sur la tête du patient. Il est
important de « frapper » délicatement le bol afin
que les coups ne soient pas ressentis au point
de monopoliser l’intention de la personne.
•
Les vibrations passent dans la tête et descendent tout le long de la colonne vertébrale.
Il se peut que certaines personnes soient
impressionnées : rassurez-les en leur faisant
peser le bol et laissez-les « apprécier ».
CONSEILS
Lorsque vous prodiguez un soin, pensez à l’intention ; votre présence, votre concentration
ont une importance et vous pouvez même
ajouter une demande, une prière...
De la même façon que dans un massage
(manuel), ne lâchez pas le contact d’un seul
coup avec le patient, car cela aurait pour effet
de le surprendre, voire d’attirer son attention
sur un geste « décalé » et donc d’entacher le
soin que vous donnez. Invitez la personne à
ressentir les vibrations. Vous pouvez également lui proposer d’avoir une intention pour
son soin : elle peut verbaliser au début du
soin, sa prière, ce qu’elle souhaite.
À la fin du soin, laissez la personne revenir
dans le « ici-et-maintenant » tranquillement,
invitez-la à rester allonger encore quelques
instants (ou assise). Puis, faites-la s’étirer, bailler et se mettre sur le côté (celui de son choix)
et l’inviter à inspirer en venant s’asseoir.
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