LE MEXIQUE

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LE MEXIQUE
aujourd’hui
bulletin d’information de l’ambassade du Mexique, n° 28, octobre 2002
La vida en el mar es salada,
de Sergio Hernández
sommaire
LE MEXIQUE
Le président du Mexique Monsieur Vicente Fox sera
politique
en visite officielle en France les 14 et 15 novembre prochains.
Il s’agit de la quatrième rencontre entre le Président mexicain et le Président français, en deux ans. La première occasion a eu lieu en octobre 2000, lorsque le président Jacques
Chirac a reçu à Paris Monsieur Fox en sa qualité de Président élu. Puis les deux chefs d’Etat se sont rencontrés à
Toulouse en octobre 2001 et en mars de cette année à Monterrey, lors de la Conférence Internationale sur le Financement pour le Développement.
L’objectif principal de la visite du président Vicente Fox est le renforcement du dialogue politique avec la
France ainsi que la promotion des échanges économiques
et de la coopération scientifique et culturelle.
Outre l’entretien avec le président Chirac, le programme de la visite officielle comprend une rencontre avec
le Premier Ministre Jean-Pierre Raffarin et le Ministre de
l’Economie, des finances et de l’industrie, Francis Mer. Le
président Fox se rendra également à l’Assemblée Nationale puis à l’OCDE afin de s’entretenir avec le Secrétaire général, Donald Johnston et le Conseil des représentants permanents. Par ailleurs, il rencontrera plusieurs chefs
d’entreprises français du MEDEF, les directeurs des principaux médias français, des représentants de plusieurs ONG
ainsi que des écrivains et intellectuels français, spécialistes
du Mexique.
Enfin, à l’occasion de la Semaine culturelle mexicaine, organisée par l’Instituto de México, il inaugurera,
à l’Espace Pierre Cardin, l’exposition de Sergio Hernández, artiste originaire de Oaxaca.
Programme des visites internationales
du chef de l’Etat mexicain
p. 2
Le Sommet de l’APEC au Mexique p. 3
Réunion du Comité conjoint
Mexique – Union européenne
p. 4
Consultations du Conseil de sécurité
de l’ONU sur la question de l’Irak p. 4
Commission des droits
de l’homme de l’ONU
p. 4
économie
Séminaire sur les perspectives
économiques du Mexique
Zoom sur…
l’Etat de Basse Californie Sud
p. 5
pp. 6-7
bilatéral
Pavillon mexicain au SIAL 2002
Le café “Chiapaneco”
sur le marché français
Le Mexique au Salon Mondial
de l’Automobile
p. 8
p. 8
p. 8
culture
Les peintures rupestres
de la région de San Ignacio
Manuel Alvarez Bravo,
in memoriam
XXX° Festival International
Cervantino
La culture mexicaine
dans tous ses états
p. 9
p. 10
p. 10
p. 11
carnet de route
Eglise
de San
Ignacio
(Sierra
de San
Francisco)
Photo : Bob Schalkwijk
Les îles du sud de la mer de Cortés p. 12
Politique
Programme des visites internationales
du chef de l’Etat mexicain
Durant la première quinzaine de
politique
2
novembre, le président de la République
mexicaine réalisera une série de voyages
officiels de première importance, entre
les Etats-Unis, l’Europe et les Caraïbes.
Le 10 novembre, il sera au cinquième anniversaire du Sommet du microcrédit, qui se tiendra à New York. En
février 1997, le Results Educational Funds
avait réuni, à Washington, le Sommet
du micro-crédit, rassemblant plus de
2 900 participants originaires de 137 pays.
Dès lors, une « campagne du sommet du
micro-crédit » avait été lancée, dans le
but trouver des financements visant à
intégrer à l’activité productive, dans les
9 ans à venir, quelque 100 millions de
personnes appartenant aux populations
les plus marginalisées (en particulier des
femmes), par le biais de crédits et d’accès à d’autres services financiers et patronaux qui leur permettent de s’installer à
leur compte. A ce propos, le président
Fox a rappelé, devant le Congrès, que le
Gouvernement fédéral a établi des stratégies de soutien aux micro-entrepreneurs et aux travailleurs indépendants,
afin qu’ils parviennent à s’intégrer dans
le système productif national par l’intermédiaire du crédit, du conseil et de la
formation. C’est pourquoi, la participation du Mexique à cette réunion permettra de renforcer les objectifs du gouvernement autour du développement
intégré du pays et de l’accroissement de
l’égalité des chances.
Puis, du 11 au 15 novembre, le
Président effectuera une visite officielle
en Europe, région qui représente une
source importante de financement et un
marché en pleine expansion pour les
exportations du Mexique. Vicente Fox
sera au Royaume-Uni les 11 et 12 novembre,
en Irlande le 13 et en France les 14 et 15
novembre. Les relations du Mexique avec
la Grande-Bretagne, l’Irlande du Nord
et la France revêtent un caractère stratégique, non seulement en raison du volume d’échange commercial et financier,
mais également pour le dynamisme des
contacts culturels et de coopération. Le
Royaume-Uni est le quatrième partenaire commercial et le deuxième investisseur européen au Mexique. Plus de
620 entreprises britanniques sont présentes sur le territoire mexicain, contribuant à la création d’emplois et aux
échanges technologiques. Quant à la
France, c’est le cinquième partenaire commercial et le quatrième investisseur au
Mexique.
Durant son séjour au Royaume-Uni, le chef de l’exécutif mexicain
rencontrera le Premier Ministre Tony
Blair pour débattre des grandes questions de l’actualité internationale, comme la protection des droits de l’homme,
la lutte contre le terrorisme, la préservation de l’environnement, la lutte contre
le crime organisé international et le renforcement des liens multilatéraux. Il rencontrera également la Reine Elizabeth II,
ainsi que des hauts fonctionnaires, des
représentants des principales formations
politiques et le maire de Londres, symbole du cœur financier britannique dont
l’influence sur les marchés internationaux est indiscutable.
L’Irlande est l’une des économies les plus dynamiques de l’Union
européenne ; il existe de grandes niches
économiques et un important potentiel
d’accroissement des liens commerciaux
et de l’investissement. Vicente Fox s’entretiendra avec son homologue Mary
McAlesse et le Premier Ministre Bertie
Ahem, ainsi qu’avec des représentants
du patronat et du monde financier.
La visite officielle en France
constitue la quatrième occasion d’entrevue entre le président Vicente Fox et le
président Jacques Chirac. En octobre
2000, Monsieur Vicente Fox avait été
reçu à Paris, en sa qualité de Président
élu ; il avait ainsi pu donner au Président
français une vision d’un Mexique en pleine mutation et avait exprimé sa volonté
de consolider la démocratie par une nou-
velle gouvernabilité. Il y a un an, à Toulouse, les deux chefs d’Etat s’étaient entretenus sur les nouvelles tendances de la
politique internationale, non seulement
à la suite des événements du 11 septembre
2001, mais aussi autour des défis liés aux
aspects politiques, sociaux et humains
de la mondialisation. Enfin, le président
Chirac s’est rendu à la Conférence Internationale sur le Financement du Développement, qui se tenait à Monterrey, en
mars dernier. A cette occasion, le Président français s’était exprimé en faveur
de l’accomplissement d’un monde plus
responsable et plus solidaire, dans lequel
tous les Etats feraient prévaloir l’intérêt
général de l’humanité. Ainsi, le président Fox rencontrera le président Jacques
Chirac et son Premier Ministre JeanPierre Raffarin afin de définir un programme d’actions pour les années à venir.
En outre, le Président mexicain sera également reçu par le Président de l’Assemblée Nationale, Monsieur Jean-Louis
Debré et par le Secrétaire général de l’OCDE, Monsieur Donald Johnston.
A la suite de sa tournée européenne, le 16 novembre, le Président
mexicain se rendra à Bávaro en République Dominicaine pour participer à la
12ème Conférence ibéro-américaine des
chefs d’Etat et de Gouvernement. Ce
forum est devenu un espace privilégié
pour la promotion de la coopération et
de la solidarité régionales, ainsi que du
renforcement des liens avec les vingt
autres nations participantes. Lors des précédentes conférences ibéro-américaines,
les principaux thèmes portaient sur la
démocratie, la gouvernance, la globalisation, le commerce, le développement
social, l’éducation, l’enfance et l’adolescence. Ces échanges ont eu pour conséquence l’adoption de positions et de stratégies communes visant à affronter les
défis économiques, politiques, sociaux
et culturels de la région. Cette année, le
thème central du sommet portera sur le
tourisme durable. •
Politique
Le sommet annuel de l’APEC au Mexique
Photo : Gustavo Benitez
3
politique
octobre 2002, le Xème sommet annuel
de l’APEC, présidé par le président
mexicain Vicente Fox, se tenait dans le
petit port de Los Cabos, à l'extrême sud
de l’Etat de Basse Californie Sud. Parmi les 11 000 participants, étaient présents les dirigeants des vingt et un pays
de l’APEC (Coopération économique
Asie-Pacifique). Les pays
faisant partie de cette organisation créée en 1989 pour
promouvoir le libre-échange, sont : l'Australie, Brunei, le Canada, le Chili, la
Chine, la Corée du Sud,
les Etats-Unis, Hong Kong,
l'Indonésie, le Japon, la
Malaisie, le Mexique, la
Nouvelle-Zélande, les Philippines, la Papouasie-Nouvelle Guinée, le Pérou, la Russie, Singapour, Taiwan, la Thaïlande et le Vietnam. Le PIB
cumulé des pays de l'APEC équivaut à
la moitié de l'économie mondiale.
Comme le soulignait le président Fox, l'APEC a une importance
stratégique et elle doit « viser à ouvrir
davantage les marchés de part et d'autre
du Pacifique » et « permettre un développement soutenu, ouvert à tous les
secteurs ». Ainsi, pour le Mexique, il
est nécessaire de participer à la définition de la politique commerciale de la
zone concernée. Le président mexicain
a ajouté qu’un accroissement du librecommerce aidera à « combattre la pauvreté et le terrorisme » dans la région
et dans le monde.
La première journée du sommet a été marquée par l'adoption d'un
plan de lutte contre le terrorisme, prévoyant notamment de renforcer la sécurité dans les transports aériens et maritimes. A l’issue du sommet, les dirigeants de l’APEC ont rendu public leur
déclaration commune. Dans le préambule, il est précisé qu’ils « ont convenu de l'importance de combattre le terrorisme, qui pose une grave menace »
visant à réduire de 5%, d'ici à 2006, le
coût des transactions commerciales dans
la région.
Les chefs d'Etat et de Gouvernement de l'APEC ont discuté du
défi posé à la sécurité et à la prospérité de la région par des organisations
terroristes, soulignant la nécessité de
renforcer la sécurité tout en maintenant un écoulement fluide des biens,
du capital et des personnes, ceci étant
la clef de la croissance économique de
la région. Ils ont condamné dans les
termes les plus vifs les récentes attaques
terroristes dans la région de l'APEC,
en réaffirmant leur détermination à
encourager la coopération pour contrer
le terrorisme. Enfin, une série d’actions concrètes destinées à protéger le
flux du commerce, des finances et de
tuaient l'autre thème central des dis- l'information ont été adoptées pour le
cussions, alors que les perspectives éco- rendre plus efficace.
Dans le cadre du Sommet, une
nomiques mondiales se sont affaiblies,
dans un contexte de volatilité des mar- série de réunions bilatérales avait été
chés et d’incertitude en raison des retom- organisée entre le Président mexicain et
plusieurs chefs d’Etat. Parmi celles-ci, la
bées d'un éventuel conflit en Irak.
Les dirigeants de l'APEC ont rencontre entre le président Vicente Fox
invité toutes les économies à poursuivre et Monsieur Junichiro Koizumi, Premier Ministre japonais,
les négociations
a été féconde. Ils se sont
engagées à Doha
engagés formellement
(Qatar) et ont réafà ouvrir des négociafirmé leur volontions en faveur d’un
té d'atteindre les
accord d’association
objectifs qu'ils
économique entre le
s'étaient fixés lors
Mexique et le Japon.
de la réunion de
Il a été décidé que les
Bogor (Indonénégociations se poursi e ), e n 19 94 .
suivraient lors d’une
L'APEC s'était
prochaine réunion préalors engagé à
vue, à Tokyo, entre les
œuvrer pour l'éli18 et 20 novembre promination totale
chains.
des barrières douaLa signature d’un accord
nières et des freins Vicente Fox et Junichiro Koizumi
permettra non seuleaux investissements
dans les pays développés de la région ment de renforcer la relation éconod'ici à 2010 et d'ici à 2020 pour les pays mique entre le Mexique et le Japon, mais
en développement. Afin de faciliter le aussi de contribuer au développement
commerce, ils se sont engagés également des deux pays, stimulant entre autres la
à mettre en oeuvre un plan d'action création de nouveaux emplois. •
à leur objectif d'atteindre « une prospérité partagée et équitable ». Ils se
déclarent déterminés à offrir un « soutien politique maximum » pour promouvoir « un marché libre et ouvert »
et l'investissement.
Les moyens d'accélérer la relance de l'économie des pays de l'APEC
et de promouvoir le libre échange consti-
Photo : Israel Garnica
Durant le week-end des 26 et 27
Politique
Seconde réunion du comité conjoint
Mexique / Union européenne
Le 3 octobre dernier, la ville mexi-
politique
4
caine de Puebla a été le siège de la seconde réunion du comité conjoint établi par
l'Accord d'association économique, de
concertation politique et de coopération
entre le Mexique et l'Union européenne. Cet accord avait fixé une réunion
annuelle du comité conjoint alternativement à Mexico et à Bruxelles.
Le Mexique et l'Union européenne ont examiné leurs relations en
termes de coopération, de dialogue politique et de projets économiques ; il a été
décidé de donner la priorité, pour les
quatre prochaines années, à la consolidation de l'état de droit et au soutien institutionnel, au développement social et
à la lutte contre la pauvreté, ainsi qu'à la
coopération économique, scientifique,
éducative et culturelle.
Le Conseil de
sécurité de l’ONU et
la question de l’Irak
En marge du Sommet de l’APEC,
la question de l'Irak a été évoquée. A cette occasion, le président Vicente Fox, a
assuré que les membres de l'APEC estimaient « en général » qu'il convenait de
« rechercher un consensus à travers le
Conseil de sécurité » de l'ONU entre les
Etats-Unis et l'Irak. Il s'est déclaré favorable à l'envoi des inspecteurs en désar-
Commission des
droits de l’homme
de l’ONU
Sur invitation de Monsieur Jorge G.
Castañeda, Ministre des Relations extérieures, Monsieur Louis Joinet, président
du groupe de travail sur la détention arbitraire de la Commission des droits de
l’homme de l’ONU et Madame Soledad
Villagra, experte de la Commission, seront
en visite au Mexique entre le 28 octobre
et le 8 novembre 2002. Ce groupe de travail a été créé en 1991 pour veiller à la
Ainsi, le principal acquis de ce
second comité conjoint Mexique / Union
européenne est la signature du protocole d'accord sur les orientations pluriannuelles pour la période 2002-2006 dans
le cadre de la mise en marche de la coopération. Cet accord réitère la volonté des
deux parties d'approfondir leur coopération par le biais de divers accords sectoriels. En outre, l’analyse de l'évolution
du traité de libre échange entre le Mexique
et l'Union européenne a montré que
conformément aux chiffres d'importation présentés par les deux parties, le
commerce bilatéral a augmenté de 28,3%
au cours des deux premières années de
l'accord.
Les deux parties ont souligné
l'importance de la rencontre qui se déroulera le 26 novembre 2002, sur le thème
de la société civile mexicaine et européenne, afin d'échanger informations et
points de vue sur la meilleure façon de
tirer parti des opportunités offertes par
l'accord d'association. Cette rencontre
sera notamment ouverte aux institutions
et personnalités universitaires, aux entrepreneurs, aux syndicats, aux partis politiques et aux ONG.
La réunion du comité conjoint
a également été l'occasion d'échanger des
points de vue sur des thèmes spécifiques
du commerce bilatéral. Les négociations
commerciales multilatérales et les initiatives commerciales régionales dans lesquelles les deux parties sont actuellement
engagées ont été exposées dans la perspective de la cinquième réunion ministérielle de l'OMC, qui se tiendra à Cancun en septembre 2003. •
mement à Bagdad, avant de décider
d’autres mesures telle qu’une intervention militaire.
Quelques jours avant, lors de
son intervention devant le Conseil de
sécurité de l’ONU, le Mexique avait rappelé qu’il partageait la position française quant à l’adoption d’une action en
deux temps : une première étape sur l’évaluation de la réelle capacité de l’Irak en
matière d’armement lourd et une seconde, au cas où l’Irak ne respecterait pas
ses engagements auprès de la communauté internationale en accord avec les
résolutions pertinentes du Conseil.
Se félicitant de la tenue d’une
réunion du Conseil de sécurité permettant à tous les membres de participer à
la recherche d’un accord, le Mexique a
souligné l’importance de l’envoi d’un
message clair et ferme à l’Irak, sur la base
d’une position unanime qui renforcerait
le rôle du Conseil de sécurité devant la
communauté internationale. •
défense des droits de l’homme de toute
personne soumise à quelque forme de
détention que ce soit. La mission du groupe est de vérifier les conditions de détentions des prisonniers, en recherchant les
cas éventuels de détention arbitraire ou
de personnes détenues dans des circonstances incompatibles avec les règles internationales énoncées dans la Déclaration
universelle des droits de l’homme.
Durant leur séjour, les experts
se rendront dans la capitale et dans les
Etats de Mexico, de Guerrero, de Jalis-
co et de Oaxaca pour visiter différents
centres de détention : ils pourront rencontrer aussi bien des directeurs d’établissements que des détenus. Ils s’entretiendront également avec les autorités
des différents services concernés du gouvernement et avec les représentants du
pouvoir législatif et judiciaire. Par ailleurs,
des réunions sont prévues avec les représentants de la Commission nationale des
droits de l’homme et avec ceux des commissions régionales ainsi qu’avec les
membres des organisations civiles. •
Economie
Séminaire sur les perspectives économique
du Mexique
Extérieur (CFCE) organisait, le 8 octobre
dernier, un séminaire sur les perspectives
économiques et commerciales du Mexique.
L’objectif était de présenter les atouts,
risques et perspectives du marché mexicain. Les principaux thèmes des exposés
et tables rondes étaient le cadre politique,
économique et commercial, le bilan des
réformes structurelles, l’accord de libreéchange entre l’Union européenne et le
Mexique et la politique industrielle.
A l’occasion de ce séminaire,
le CFCE a publié un dossier divisé en
cinq grandes parties, à partir des données économiques les plus récentes.
Après une présentation générale du pays,
le rapport propose tout d’abord un bilan
des perspectives économiques générales,
avant de faire un état des relations internationales et des échanges extérieurs.
Puis une section intitulée «Approche du
marché» présente les données juridiques
et fiscales du Mexique. Enfin, chaque
secteur de production est exposé sous
la forme de fiches de synthèse à partir
d’indicateurs tels que le marché, l’offre,
la demande et les perspectives.
A partir de ce rapport, on retiendra que le Mexique est un vaste marché de près de 100 millions d’habitants;
c’est la 9e économie mondiale, le 10e
exportateur mondial et de très loin le
premier importateur et exportateur de
toute l’Amérique latine.
En outre, malgré un environnement très difficile depuis un an et
demi, le Mexique jouit d’une stabilité
financière remarquable et si l’économie
mexicaine est en récession depuis le 4e
trimestre de 2000, les milieux financiers
maintiennent leur confiance puisque les
trois grandes agences de notation ont
placé le Mexique dans la catégorie investment grade. Par ailleurs, la contraction
des échanges commerciaux du Mexique
en 2001 ne doit pas masquer leur développement spectaculaire depuis quelques
années. En effet, le commerce extérieur
du Mexique a connu une mutation
importante, faisant de ce pays un acteur
de tout premier ordre dans le commerce mondial.
Le rapport souligne également
que le Mexique se trouve au centre d’une
dynamique régionale particulièrement
porteuse. Son appartenance à l’ALENA
(accord de libre-échange nord-américain) stimule la modernisation et en fait
une plate-forme d’exportation puisqu’il
se positionne depuis 1998 comme le
second fournisseur mondial des EtatsUnis, après le Canada. Les entreprises
étrangères installées au Mexique béné-
La présence
française
au Mexique
en chiffres
Z entre 500 et 600 millions
de dollars d’IDE par an
Z 746 entreprises à capital français
Z plus de 220 filiales employant
80 000 personnes
Z la France est le 3e investisseur
européen au Mexique derrière
le Royaume Uni et l’Allemagne
ficient ainsi d’un marché considérablement élargi à toute l’Amérique du Nord,
elles exportent plus de 115 milliards de
dollars par an, soit deux fois les exportations du Brésil.
Or, la mise en œuvre depuis le
1er juillet 2000 du Traité de libre-échange avec l’Union européenne offre de nombreuses opportunités pour les investisseurs et les exportateurs français dans
un large éventail de secteurs : transport
aérien, secteur automobile, transport
urbain, électricité, environnement, gaz
naturel, pétrochimie, mines, industrie
agroalimentaire, port, télécommunications, tourisme… Ainsi, on a pu constater que dès l’entrée en vigueur du traité, la moitié des exportations de l’UE
pouvaient entrer au Mexique en franchise de droits de douane.
Enfin, on observe que les échanges
intra-ALENA se sont contractées plus
fortement que ceux avec le reste du monde ; cela a permis à l’Union européenne de regagner quelques parts de marchés en 2001. Les Etats-Unis ont une
place prépondérante dans l’IDE, au
Mexique, mais celle de l’Union européenne et notamment de la France est
loin d’être négligeable. •
PRINCIPAUX INDICATEURS CONCERNANT
L’ÉCONOMIE MEXICAINE
Z PIB :
Z Taux de croissance :
630 Mds USD en 2001
+6,9% en 2000
-0,3% en 2001
+1,5% en 2002 (prévision)
Z Inflation :
Z Déficit budgétaire :
4,7% sur 12 mois en mai 2002
environ 0,8% du PIB ;
entre 3 et 4% du PIB pour le déficit public
Z Dette extérieure :
Z Importations :
Z Exportations :
Z Exportations françaises vers le Mexique :
Z Importations françaises du Mexique :
160 Mds USD
168,3 Mds USD en 2001
158,5 Mds USD en 2001
1,39 Md €
0,6 Md € en 2001
5
économie
Le Centre Français du Commerce
Zoom sur…
l’Etat de Basse Californie Sud
Photo : D.R.
économie
6
ACTIVITÉS
ÉCONOMIQUES
Les principales
activités de production sont
l’agriculture, la pêche, le
tourisme et le minerai.
Dans le secteur de l’agriculture, la Basse Californie Sud est le plus grand
producteur de cultures
biologiques du pays. Les
excellentes conditions climatiques (climat aride avec
des températures entre 20
et 24°C) favorisent aussi
bien l’exploitation agricole que l’élevage. On cultive pratiquement toute
l’année une grande variété de produits. Ce secteur
joue un rôle important sur
les marchés internationaux
pour l’Etat qui exporte des
dattes, des figues, des
papayes, des mangues, du
coriandre, du choux, des
poivrons, des tomates, des
melons… En outre, le
département de l’agriculture des Etats-Unis a reconnu la Basse Californie Sud
comme une zone de libre-
échange pour l’exportation de fruits.
La pêche est une grande tradition de la région
et c’est un secteur à fort
potentiel. L’apport de l’Etat
en termes de volume et de
qualité de la production
aquacole est considérable.
C’est la 3e économie piscicole du pays :
l’Etat est le premier producteur national
de calamar et l’un des plus importants
de langouste. La situation géographique
privilégiée de l’Etat favorise l’existence
de l’une des richesses les plus importantes ; mers, eaux intérieures, baies,
lagunes côtières et marais sont les garants
de la biodiversité. Outre le calamar et la
langouste, les principales espèces exploitées sont le thon, la sardine, la palourde,
la crevette. La production piscicole a atteint,
en 1999, 121 508 tonnes
pour une valeur commerciale de 52,7 millions de dollars ; les
exportations se chiffrent à 31 millions de
dollars. Par ailleurs, le
développement d’une
industrie commerciale
à grande échelle a été
Photo : A y P Giberstein
longue la péninsule du monde, l’Etat de
Basse Californie Sud s’étend depuis le
28e parallèle jusqu’à Cabo de San Lucas.
A cet endroit, un arc monumental marque
la fin de la terre où deux mers se rejoignent : à l’est le Golfe de Californie, à
l’ouest et au sud, l’océan Pacifique. Ainsi, les 2 200 kilomètres de littoral de l’Etat
représentent 23% du total national. On
recense 433 220 habitants, 78% de la
population étant urbaine et la part du
PIB national apporté par l’Etat est de
0,5%. Quant à la superficie de l’Etat, elle
est de 73 677 kilomètres carrés dont près
de la moitié sont des zones protégées. Le
Vizcaíno et la Sierra de la Laguna sont
deux grandes réserves de la biosphère.
Cabo Pulmo et la Baie de Loreto sont
des parcs marins nationaux et Cabo San
Lucas est connu pour ses fonds-marins
garnis d’une flore et d’une faune rares.
Les îles du Golfe de Californie sont le
refuge d’oiseaux migrateurs et d’animaux
sauvages et le complexe de la Lagune de
« Ojo de Liebre » est une zone de reproduction d’une colonie de baleines grises.
Photo : Michael Calderwood
Situé dans la partie sud de la plus
Photo : Alfredo Martinez
tivité minière. La
Basse Californie Sud possède le plus
grand marais salant du monde : en 1999,
l’entreprise Exportadora de Sal a eu une
production de 6 millions 600 mille
tonnes. L’Etat est également devenu le
premier producteur national de gypse
(3 millions 100 mille tonnes) et se place au premier rang national de production de phosphorite.
INVESTISSEMENTS
Le secteur industriel représente une base importante pour la diversification de l’économie, la région étant
composée d’une large gamme d’entreprises de toutes dimensions. La Basse Californie Sud possède une
infrastructure permettant de soutenir le déve-
loppement industriel. Les
ressources hydrauliques,
énergétiques et humaines
sont suffisantes et il existe
des installations portuaires,
aériennes et terrestres capables
de répondre aux besoins de transport de matières premières et de produits finis.
Depuis quelques années, le
gouvernement de l’Etat a pris des mesures
pour encourager le développement des
parcs industriels. L’industrie se concentre
dans les branches de la manufacture et
dans une moindre mesure dans l’industrie maquiladora. On constate une
prédominance de la micro industrie qui
se consacre à la production d’aliments
et boissons mais on trouve également
des usines agroalimentaires. Dans le secteur de la pêche, le développement industriel s’est traduit par la création d’usines
de transformations des produits de la
mer (conserves et surgelés) et par la production de farines et d’huile ainsi que
dans la fabrication de glace. Enfin, il
existe de larges perspectives pour de
nouveaux projets d’infrastructure touristique dans différentes zones.
Les investissements des entreprises étrangères ont dépassé, entre janvier 1994 et
mars 1999, les 152 millions
de dollars, dont 73,5% dans
le secteur des services, 11,8%
pour l’activité minière,
6,4% dans l’industrie et
5,2% pour le commerce.
Ainsi, en se basant sur une
infrastructure touristique à fort potentiel, le gouvernement de l’Etat a concentré ses efforts dans l’essor de l’industrie,
à partir des installations existantes. •
Site internet : www.gbcs.gob.mx
7
économie
mis
en place : l’Etat
est fournisseur de produits de la mer
sur les marchés national et
international. Ce secteur est
l’un des plus solides pour apporter des devises, générer des emplois
et dynamiser la société du sud californien. On notera également une diversification réussie avec le lancement d’une
production d’huîtres perlières.
Le tourisme est devenu un
secteur à croissance rapide pour l’économie de l’Etat de Basse Californie Sud
et l’une des principales sources d’emplois
grâce à une grande affluence touristique
qui n’a cessé d’augmenter ces dernières
années. Il existe trois pôles de développement touristique : Los Cabos, La Paz
et la région de Loreto, Nopoló et Puerto Escondido. Ils sont reconnus à un
niveau international pour la
qualité de leurs infrastructures : outre les trois aéroports internationaux, on y
trouve de grands hôtels, une
large gamme de restaurants,
des terrains de golf… Les
visiteurs sont également attirés par le prestige de la pêche sportive,
le tourisme culturel et
historique ainsi que par
le tourisme écologique
et scientifique. La beauté des paysages de Basse Californie est également un lieu idéal pour
l’industrie audiovisuelle
avec la production de
films documentaires et
de reportages commerciaux, entre autres.
Enfin, un
autre secteur en plein
développement, est l’ac-
Bilatéral
Pavillon mexicain au SIAL 2002
Dans le cadre de la promotion en
bilatéral
8
France du secteur agroalimentaire mexicain, la Banque Mexicaine de Commerce
Extérieur (BANCOMEXT) participait
au Salon International de l’Alimentation - SIAL 2002 qui se tenait au Parc
des Expositions de Paris-Nord Villepinte, du 20 au 24 octobre 2002.
Le SIAL est un rendez-vous
international incontournable pour plus
de 130 000 décideurs du commerce, de
la distribution, de la restauration et des
industries agroalimentaires du monde
entier. Il permet de découvrir les nouveaux produits du monde et de ses régions
avec plus de 5 000 exposants de près de
100 pays. C’est également le révélateur
des tendances de consommation, l'observatoire de
l'innovation alimentaire
mondial et un lieu de débats
et d'information sur l'actualité du marché mondial.
Inauguré par l’Ambassadeur du Mexique,
Monsieur Claude Heller,
le Pavillon du Mexique
Monsieur Claude Heller et (à droite) Monsieur Patrick Leclercq,
hébergeait sur une surfa- Ministre d’État de Monaco.
ce de 600 m2, un groupe de 35 entre- Finos . Les visiteurs ont pu déguster des
prises mexicaines leaders du secteur ali- boissons traditionnelles tels que tequimentaire et des boissons, parmi lesquelles, la, bière, jus de fruits mais aussi des nouJumex-Frugosa, Herdez, Grupo Mode- veautés à base d’Aloe Vera et des alilo-Corona Extra et Fabrica de Tequila ments typiques du pays. •
Le café « Chiapaneco »
sur le marché français
Dans le cadre d’une conférence de
presse qui s’est tenue le 11 octobre dernier à la Maison de l’Amérique latine, la
société française de distribution de produits biologiques (SFDPB) a présenté le
café « Chiapaneco » qui est sur le point
d’être commercialisé en France.
Chiapaneco est une nouvelle
marque de café mexicain produit par
1300 paysans mexicains réunis en coopérative dans l’état du Chiapas. La coopérative ISMAM (Indigènes de la Sierra
Madre de Motozintla), créée en 1985, a
déjà exporté son café en Allemagne et
aux Etats-Unis. Récemment, elle s’est
associé (à parts égales) avec un torréfacteur allemand (Niehoff Kaffe) et une
société de négoce française, au sein de la
SFDPB pour élargir la distribution de
ses produits en Europe.
Le café Chiapaneco est exclusivement issu de l’agriculture biologique.
La SFDPB s’inscrit dans une nouvelle
conception du commerce équitable qui
permet aux cultivateurs de la matière
première de participer à la plus-value
réalisée lors de la commercialisation du
produit fini tout en proposant des prix
compétitifs aux consommateurs.
Certifiée biologique, la culture
du café Chiapaneco est réalisée avec la
volonté de respecter l’environnement.
Car, l’objectif du commerce équitable
est d’instaurer des échanges plus justes
entre les pays du Nord et ceux du Sud
en conciliant trois pôles : l’écologique,
l’économique et le social. Il s’agit de favoriser le commerce sur le long terme et
dans le respect de certaines règles : respect de la nature, lutte contre la pauvreté, valorisation des potentiels locaux
des producteurs, garantie des prix…
L’Ambassadeur du Mexique en
France, Monsieur Claude Heller, qui
assistait à la conférence de presse, a salué
le dynamisme de la coopérative de paysans indigènes du Chiapas pour entrer
sur le marché européen. Il a également
rappelé l’importance de cet effort commercial dans le contexte des conclusions
récentes du Sommet Mondial sur le développement durable de Johannesburg, en
mentionnant le rôle des institutions financières mexicaines dans l’aide au développement économique des communautés indigènes du Chiapas, en l’occurrence par le biais des services de BANCOMEXT. •
Salon
Mondial de
l’Automobile
Le 30 septembre dernier, à l’oc-
casion du dernier Salon Mondial de
l’Automobile de Paris, BANCOMEXT
et la Fédération française des industries
d'équipement automobile (FIEV) ont
organisé conjointement un séminaire
de promotion des investissements, au
Mexique, dans le secteur automobile.
La délégation mexicaine était
composée de représentants du Ministère de l'Economie et des gouvernements
de huit Etats mexicains. D’autre part,
une quarantaine d'entreprises françaises
du secteur des pièces automobiles était
conviée à cet événement présidé par
l'Ambassadeur du Mexique en France
et le Directeur international de Renault.
Le séminaire a permis aux
participants d’échanger des informations sur les perspectives et opportunités d’affaires dans le secteur automobile mexicain : les Gouverneurs des
États ont évoqué notamment l’existance des aides à l’investissement. D’autre
part, à partir de l’exemple de Renault,
les entreprises françaises ont été invitées à étudier la possibilité de s’installer au Mexique. •
Culture
Les peintures rupestres
de la région de San Ignacio
Photo : Alfredo Martinez
fornie a été découverte en 1950, par Fernando Jordan, journaliste et explorateur
mexicain. Au cours des dernières décennies, les archéologues ont mis à jour un
trésor extraordinaire: les peintures rupestres
les plus belles et les plus anciennes du
Mexique. C’est en 1993 que l’UNESCO
a inscrit cette zone au Patrimoine Mondial. Depuis, les découvertes
se sont succédées dans cette
zone montagneuse, au climat
semi-aride. La majorité des
peintures rupestres se situe au
centre de la péninsule, dans la
Sierra de San Francisco. Les
visiteurs peuvent débuter leur
parcours à partir de la ville de
San Ignacío avec le musée dédié
à l’art rupestre de la région.
On y découvre des photos grandeur nature des peintures murales
de toute la Basse Californie
ainsi qu’une grotte reconstituée en fac-similé, permettant
de s’immerger dans l’atmosphère de cette culture étonnante.
Les premières traces
d’activités humaines retrouvées en Basse Californie par les archéologues sont datées entre 11000 et 10000
ans avant J.C. Les habitants de la région
pratiquaient, semble-t-il, l’agriculture et
l’élevage. Les spécialistes considèrent que
leurs fresques ne sont pas seulement de
la peinture décorative ou fonctionnelle :
c’est un art accompli comme on en trouve peu à travers le monde, en particulier
sur le continent américain.
Plus de 300 sites ornés de peintures rupestres ont été découverts dans
la région de la Sierra de San Francisco.
Le plus impressionnant est sans aucun
doute la cueva pintada (la grotte peinte).
Située sur le versant d’une falaise, à une
soixantaine de mètres du fond de la gorge, c’est un abri sous roche énorme de
150 mètres de long. Les parois sont presque
totalement recouvertes de centaines de
dessins de couleurs noire et rouge clair :
les représentations humaines
et animales sont d’une extraordinaire diversité. Certains personnages se distinguent par leurs coiffes,
d’autres lèvent les mains
au ciel, brandissent des
lances et des flèches... Toute une ménagerie les entoure sans que l’on discerne
toujours les espèces représentées : cerfs, moutons,
brebis, oiseaux, lièvres, rep-
tiles, tortues. On trouve aussi des représentations de poissons et surtout de
baleines, si nombreuses le long des côtes.
Ces images prouvent que ces tribus
connaissaient aussi bien les montagnes
que les rivages de l’océan.
Une autre grotte remarquable
est celle de la Musique. Elle renferme une
fresque étonnante. A l’entrée, on peut
voir au plafond, une scène regroupant
plusieurs personnages, humains masqués
ou demi-dieux, accompagnés d’animaux.
Cette scène a la particularité d’être inscrite dans une trame, un treillis de forme géométrique, tracé en blanc. Ce quadrillage est à l’origine de son nom car il
ressemble à une partition musicale dont
les personnages seraient les notes. En
outre, ce damier est unique et on ne le
retrouve que très rarement dans le monde. Les chercheurs ont suggéré qu’il pouvait représenter le plan d’une exploitation, le sol symbolisé d’une terre cultivée qui, ici, doit revêtir une dimension
plus sacrée que profane.
On peut citer également la Grotte du Rat dans laquelle les représentations d’animaux foisonnent : ils sont au
milieu des hommes. Cela permet de penser que les conditions étaient réunies,
comme en Europe et au Moyen Orient
à cette époque, pour l’accomplissement
d’une domestication.
Le dépaysement est assuré et
découvrir les peintures murales dans ces
contrées si reculées est un plaisir qui se
mérite. Il n’y a guère de traces plus tangibles de présence humaine en Amérique avant la période décrite dans les
grottes de la Basse Californie. Leur valeur
est à la hauteur de leur beauté et de leur
force. •
9
culture
La première grotte de Basse Cali-
Culture
Manuel Alvarez Bravo, in memoriam
Le photographe Manuel Alvarez Bra-
vo s’est éteint le 19 octobre dernier, à
Mexico, à l’âge de 100 ans ; il est considéré à la fois comme le père de la photographie au Mexique et comme l’une
des figures les plus importantes de la
photographie mondiale. Né à Mexico
le 4 février 1902, fils d’un enseignant,
Manuel Alvarez Bravo travaillait dans
culture
10
Deux paires de jambes, 1928-29
l’administration lorsqu’il a découvert la
photographie en 1922. Puis, il a rencontré, en 1923, le photographe allemand
Hugo Brehme qui lui ouvre des horizons sur la perception de l’image et l’incite à acheter un appareil photo. Deux
ans plus tard, il obtenait son premier
prix dans un concours local. Il est devenu ami avec les grands photographes de
son époque : Edward Weston,
qui l’encourage à poursuivre ses
travaux, Tina Modotti, Henri
Cartier-Bresson. Il s’est également lié avec André Breton, a
côtoyé le peintre Diego Rivera,
avec qui il a collaboré, et toute
la « renaissance » mexicaine des
artistes muralistes. Dans les
années 40, Alvarez Bravo a découvert le monde du cinéma. Il a
travaillé avec le cinéaste soviétique Sergueï Eisenstein dans
Que viva Mexico!, ainsi qu’avec
des metteurs en scène comme
John Ford et Luis Buñuel.
Qualifié de «photopoète» par le
lauréat du prix Nobel de littérature Octavio Paz, Manuel Alva-
rez Bravo a été l’une des figures phares
de la photographie surréaliste dans les
années 30 et 40. Il avait débuté avec des
portraits de son entourage et n’a pas cessé d’incarner son pays à travers ses photos : gens de la rue, artistes, fêtes populaires, paysages nus... Il a également exploré avec ses clichés les thèmes de la solitude, de la mort et de l’érotisme.
Don Manuel, comme on l’appelait avec respect, a reçu de nombreux
prix et son travail a été salué par beaucoup d’expositions et rétrospectives. Il
a également participé à l’édition et à la
publication de livres d’art sur le Mexique
et à la création du premier musée de la
photographie à Mexico, ouvert en 1986.
Parmi les nombreux prix qu’il a reçus,
on peut retenir le Prix national des Arts
(Mexique, 1975), la Médaille de l’Ordre
des Arts et des Lettres (France, 1981) et
le Prix Victor Hasselblad (Suède, 1984).
Sa disparition est intervenue
presque à la fin de l’année fêtant son
centenaire où de nombreux événements ont été organisés dans tout le
Mexique. •
www.conaculta.gob.mx/alvarez/
XXXe Festival International Cervantino
La ville de Guanajuato et plusieurs
villes du Mexique ont vécu à l’heure de
Cervantès durant trois semaines (du 9
au 27 octobre) à l’occasion du Festival
International Cervantino (FIC), dont
c’était la trentième édition cette année.
A l’origine du Festival, il y a eu l’initiative de
Enrique Ruelas, professeur
de théâtre aujourd’hui disparu, qui voulait rendre
hommage à l’écrivain espagnol Miguel de Cervantès
Saavedra : le 20 février 1953, sur la Place
de San Roque de Guanajuato, les premiers « Intermèdes Cervantinos » étaient
offerts au public. C’est en 1972 que l’événement a pris le nom de Festival International Cervantino : il est devenu un
hommage international, sur les terres du
Mexique, à l’auteur de Don Quichotte,
l’un des livres les plus lus au monde.
Pour son trentième anniversaire, le Canada et l’Etat mexicain de Tamaulipas étaient les invités d’honneur. En
outre, avec plus de 2 700
artistes, les délégations d’une
trentaine de pays de tous
les continents se sont rendues dans plusieurs villes
du Mexique (les principales
étant Guanajuato, Mexico,
San Luis Potosí, Tamaulipas, Veracruz).
Pour la France, c’est la compagnie de la
chorégraphe Maguy Marin qui avait été
sélectionnée. La programmation du festival est composée autour de plusieurs
cycles parmi lesquels la musique contem-
poraine, le théâtre ouvert, et les expositions. Ainsi, dans les rues de Guanajuato, le public a pu apprécier, comme chaque
année, le spectacle d’une multitude d’artistes qui donnent vie à cette authentique fête populaire, pluridisciplinaire et
polyphonique.
En effet, depuis sa création, le
Festival International Cervantino est un
espace de rencontre ouvert à tous les
genres et à toutes les tendances de la création artistique. C’est devenu un rendezvous incontournable de toutes les formes
d’expression artistiques du monde et c’est
l’un des seuls événements d’Amérique
qui possède l’envergure des grandes manifestations européennes telles que le festival de Salzbourg en Autriche ou celui
d’Edimbourg en Grande-Bretagne. •
Culture
La culture mexicaine dans tous ses états
Extraits
du programme
Cinéma
Photo : IMCINE
Après le succès de Amours
chiennes et de Y tu mamá también, le
cinéma mexicain est entré dans une
nouvelle étape, pleine de vitalité, comme en témoigne la Mention Spéciale
du Jury – Caméra d’Or qui a été décernée à Japón, de Carlos Reygadas, lors
de la dernière édition du Festival de
Cannes. Projeté en avant-première, ce
film fera l’ouverture de la Semaine du
cinéma mexicain
(sortie nationale le 15 janvier
2003). Les cinémas MK2 s’associent à cette
manifestation
avec une dizaine de films très
récents au programme. On
remarquera par
ailleurs, qu’un
bon nombre des
productions sélectionnées associent étroitement littérature et cinéma,
parmi lesquels La habitación azul de
Walter Doehner, d’après le
roman de Georges Simenon et
Vivir mata de Nicolas Echeverría, d’après le scénario original de Juan Villoro.
Quant à la soirée de
clôture, elle aura lieu le 17
novembre 2002 à La Mutualité, avec Que viva México ! le
célèbre film de Sergueï Eisenstein, au son du groupe de
musique populaire, la Banda
de Tlayacapan.
Modotti, à l’Institut Cervantès, et
admirer, à l’Eglise Saint-Eustache, les
images d’Alejandra Figueroa, qui a le
don de transformer les sculptures religieuses de l’époque coloniale en créatures à la sensualité lumineuse.
Et puis, la Maison de l’Amérique latine, propose une exposition
intitulée Juan Rulfo, photographe rassemblant 150 photographies de l’auteur de Pedro Paramo et Le Llano en
flammes. Enfin, à partir du 22 novembre
2002, l’Instituto de México présentera
ABCDF, portraits d’une ville, un parcours
photographique au cœur de Mexico.
11
culture
à Paris, l’Instituto de México (anciennement Centre
Culturel du Mexique) organise, une Semaine culturelle mexicaine, du 12 au
19 novembre 2002, à l’occasion de la visite officielle
du président mexicain
Vicente Fox.
Cette semaine a
pour ambition de refléter
le dynamisme des artistes
mexicains et de porter la
culture mexicaine sur le
devant de la scène parisienne. Avec un vaste programme d’activités culturelles très variées, entre tradition et modernité, le public pourra
découvrir de nombreuses facettes de la
culture mexicaine. Un rendez-vous à
ne pas manquer !
Spectacle vivant
Expositions
On citera, tout d’abord,
Sergio Hernández, sculpteur
et graveur qui fait partie de
l’Ecole de Oaxaca et qui présentera des diptyques
et triptyques de grands
formats à l’espace Pierre Cardin du 15 au 22
novembre 2002. Par
ailleurs, la Semaine
culturelle mexicaine
coïncide avec le Mois
de la Photo à Paris.
On pourra aller à la
rencontre du regard
passionné de Tina
Cuento de hadas para dormir cocodrilos, de Ignacio Ortiz
Photo : D.R.
Pour la première fois
Pour la danse, Amalia Hernández et sa compagnie de Ballet Folklórico seront à Mogador le 14 novembre
2002 ; pour le théâtre, c’est Latitudes
croisées, fruit d’une collaboration de
longue date de trois compagnies : le
Théâtre du Mouvement (France), Omnibus (Canada) et Teatro Línea de Sombra (Mexique), qui sera en tournée parisienne. •
Programme complet à l’Instiuto de
México (Tél. : 01.44.61.84.44.)
service commercial
Bancomext
4 rue Notre-Damedes Victoires,
75002 Paris ;
tél. : 01 42 86 60 00.
section consulaire
même adresse ;
tél. : 01 42 86 56 35 ;
conseil
de promotion
touristique
même adresse ;
tél. : 01 42 86 96 13 ;
e-mail :
[email protected]
maison du Mexique
Cité universitaire,
9 boulevard Jourdan,
75690 Paris cedex 14 ;
tél. : 01 44 16 18 00.
www.casademexico.org
//www.sre.gob.
mx/francia/
Photo : A y P Gilberstein
adresses en France
Les îles de la Mer de Cortés
Instituto de México
119 rue Vieille-duTemple, 75003 Paris ;
tél. : 01 44 61 84 44 ;
www.mexiqueculture.org
consulats
honoraires
Barcelonnette,
tél. : 04 92 81 00 27.
Bordeaux,
tél. : 05 56 79 76 55.
Fort-de-France,
tél. : 05 96 72 58 12.
Le Havre,
tél. : 02 35 26 41 61.
Lyon,
tél. : 04 72 38 32 22.
Monaco,
tél. : 00 377 93 25 08 48.
Strasbourg,
tél. : 03 88 45 77 11.
Toulouse ,
tél. : 05 34 41 74 40.
internet
carnet de route
12
Carnet de route
ambassade
9 rue de Longchamp,
75116 Paris ;
tél. : 01 53 70 27 70 ;
fax : 01 47 55 65 29.
En Basse Californie Sud, le voya-
ge en bateau sur la mer de Cortés, entre
Puerto Escondido et le port de la La Paz
est une expérience vraiment fascinante :
une constellation d’îles offre un panorama extraordinaire, non seulement pour
les paysages magnifiques mais aussi comme observatoire d’un grand nombre
d’espèces animales. Tout au long du parcours, les dauphins, les baleines, les pélicans accompagnent les visiteurs.
On considère la mer de Cortés comme un véritable sanctuaire écologique. Chaque île possède sa spécificité : les plages de l’île de Monserrat,
l’atmosphère troublante de Danzante,
la baie de San Francisco, les mangroves
de San José, le reflet du soleil sur l’île
del Carmen. Quant aux îles Partida et
Espíritu Santo, elles sont un refuge sauvage exceptionnel pour de nombreuses
espèces d’oiseaux et les colonies de
phoques.
En outre, les amateurs de plongée peuvent admirer les superbes fonds
marins de la mer de Cortés. Les vallées
et canyons, parmi les plus escarpés du
monde, forment des gouffres, dont certains ont plus de trois kilomètres de profondeur. Le spectacle des calamars géants,
des étoiles de mer et des bancs de poissons multicolores est inoubliable. •
(politique internationale);
responsable de la publication :
(éducation) ;
Ambassadeur Claude Heller ;
Alejandra García Williams
Jorge Volpi (culture) ;
rédacteur en chef :
(juridique) ;
Christine Terrisse
Juan González Mijares
Mario López Roldán
(rédactrice) ;
(presse et communication) ;
(économie) ;
Dina Carvalho, Laurence
Héctor Valezzi
Rosa Peña Perez Rea
Delorme (traductions)
(politique) ;
(tourisme) ;
e-mail :
Carolina Becerril
Mauricio Torres Córdova
[email protected]
Les textes de cette publication n’engagent pas la responsabilité du ministère mexicain des Relations extérieures.

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