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La voiture, un sujet typiquement masculin?
Pas du tout! Nous aussi on adore en parler.
A l’occasion du 88e Salon de l’auto, on vous
propose de devenir incollable sur la question.
En voiture!
A
ujourd’hui, près d’un automobiliste
sur deux est une femme. Et dire qu’en
1904, Le Figaro expliquait, dans un
article intitulé «Les femmes et l’automobile,
peu d’avenir», que «Vu son manque de
sang-froid, la femme est parfaitement
incapable de conduire»! De l’eau a coulé
sous les ponts depuis… Néanmoins, notre
rapport à la voiture est sensiblement
différent de celui de nos hommes. Alors que
ceux-ci la chargent de fantasmes de toutepuissance, de virilité, de statut social, nous y
voyons avant tout un moyen de locomotion
pratique. Qu’on utilise aussi comme un sas
de décompression, où l’on écoute la radio,
chante à tue-tête, se maquille, boit, mange
et se prépare à passer de l’employée stressée
à la maman attentionnée, et vice versa.
Y a-t-il dEs «voiturEs
dE fEmmEs»?
Pour choisir la voiture de leurs rêves, les
femmes se basent avant tout sur des critères
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2-2010 Femmes d'Aujourd'hui
esthétiques (couleur, modèle), écologiques
et pratiques (sièges ergonomiques, espaces
de rangement…). A tel point que certaines
marques se penchent prioritairement sur
les besoins des femmes pour innover. «Pour
le développement de nos monovolumes,
explique Marie-Lise Verschelden, responsable communication chez Chrysler, nous
avons filmé des femmes en voiture et avons
adapté nos véhicules à leurs besoins:
changement de vitesse plus haut, espaces
de rangement dans les portes, facilité pour
rabattre les sièges… Ces détails seront
utiles aux hommes également.»
Pourtant, même si nos comportements
vis-à-vis des voitures sont spécifiques,
les constructeurs automobiles refusent
de tomber dans le cliché des voitures
«féminines». «Il y a quelques années,
certaines marques ont conçu des voitures
spécialement destinées aux femmes, explique
Philippe Casse, responsable communication de la marque Audi, mais notre marque
ne s’est pas engouffrée dans cette tendance.
Tout simplement parce que, si on peut
vendre une voiture d’homme à une femme,
on ne vendra jamais une voiture de «bonne
femme» à un homme. Or, on ne peut pas
s’aliéner une partie du marché. Il faut créer
des voitures qui plaisent au plus grand
nombre.» Un avis largement partagé.
machas-machas
Une tendance féminine se dessine cependant:
la tendance «machas-machas» (féminin
de macho), désignant ces aventurières
urbaines conduisant des 4 x 4 et avides
d’indépendance. «On constate qu’un
grand nombre de femmes achètent des 4 x 4,
dit Philippe Casse. Je pense qu’en étant
assises plus haut, elles ont l’impression
d’être davantage en sécurité.» Un choix
pas toujours écologique, même si, là
comme ailleurs, des efforts sont faits vers
une moindre consommation. La voiture
verte est en effet désormais le critère
de choix n° 1, tous sexes confondus.
Femmes au volant,
mort au tournant?
Les chiffres prouvent
plutôt le contraire!
Seuls 31 % des conducteurs
impliqués dans des accidents sont
des femmes, plus respectueuses
du code de la route, moins agressives et plus attentives. En outre,
les accidents que les hommes
provoquent sont plus sérieux que
ceux provoqués par les femmes.
Selon une étude anglaise, l’alcool
est impliqué dans 9,5 % des accidents causés par les hommes et
dans 2,2 % de ceux causés par les
femmes. Les hommes sont 4 fois
plus susceptibles de reprendre
le volant après avoir bu qu’une
femme. (Chiffres IBSR)
Chez les 18-24 ans, les hommes
ont 5 fois plus d’accidents que les
femmes, 3 fois plus chez les 2460 ans. (Chiffres IBSR)
En France, sur 88 000 retraits
de permis en 2007, seuls 5 000
appartenaient à des femmes.
Selon une étude australienne,
les meilleurs conducteurs seraient
les femmes de 41 à 60 ans.
La seule catégorie d’infraction
dont les femmes se rendent plus
coupables que les hommes, c’est
l’envoi de SMS au volant.
«Il faut
promotionner
ces technologies
auprès des
femmes!»
michelle Yeoh, actrice mondialement
connue pour ses rôles dans Demain ne
meurt jamais, Tigre et dragon et Mémoires
d’une geisha, est ambassadrice depuis
2008 de la campagne «Make Roads Safe»,
qui vise à mieux faire connaître les nouvelles
technologies de sécurité.
Les nouvelles technologies de sécurité
Les airbags et l’ABS sont devenus des équipements indispensables dans une voiture.
Ce sera sans doute un jour le cas avec
les nouvelles technologies de sécurité,
permettant de sauver des milliers de vies
par an, comme l’assure Jean Todt,
président d’eSafety Aware, une ONG les
promotionnant: «Comme la ceinture
de sécurité, il sera un jour impensable
d’acheter une voiture sans ces technologies.» Leur implémentation est lente,
surtout dans les petites voitures. Elles
seront sans doute un jour obligatoires,
mais pour l’heure, c’est à vous de veiller à
ce que votre nouvelle voiture en soit équipée.
pas (encore), par exemple, avec un
enfant qui traverserait la route. Il devrait
équiper les poids lourds et les bus à partir
de novembre 2013.
electronic stabilitY control L’ESC aide
à garder la maîtrise de son véhicule en cas
de dérapage sur une route mouillée ou
verglacée. A partir de 2011, tous les nouveaux véhicules devront en être équipés.
sPeed alert Plus basique, il vous informe
de la limitation de vitesse et vous avertit
lorsque vous allez la dépasser.
blind sPot monitoring Il vous avertit
par un signal sonore qu’un véhicule se
trouve dans l’angle mort au moment où
vous vous apprêtez à dépasser.
lane suPPort sYstem Ce système repère
les lignes blanches de la route et vous aide
à maintenir votre véhicule sur sa bande. Il
devrait équiper les poids lourds et les bus
à partir de novembre 2013.
Warning & emergencY braking sYstem
Il vous avertit d’une collision imminente
et vous aide à freiner, ou freine à votre
place si vous ne réagissez pas. Attention
cependant: il est basé sur la reconnaissance
métallique de l’obstacle et ne fonctionne
Pourquoi avoir accepté de devenir
ambassadrice pour cette campagne?
Il y a un tué toutes les 3 minutes dans le
monde à cause de la voiture. Pourtant, il
existe des technologies qui permettent de
faire baisser le nombre d’accidents. J’avais
à cœur de les promotionner, car c’est
dommage qu’elles ne soient pas mieux
connues, ni utilisées, alors qu’elles existent.
Les politiques doivent également être
motivés afin de créer des réglementations
pour rendre ces technologies incontournables.
vous vous adressez plus particulièrement
aux femmes…
Oui, car les femmes considèrent la sécurité
comme leur priorité n° 1 quand elles achètent une voiture et quand elles conduisent.
Or, elles sont 30 % moins informées de ces
technologies que les hommes, la voiture
ayant été pendant longtemps un intérêt
avant tout masculin. Elles sont pourtant
impliquées dans 7 décisions d’achat sur 10.
Leur parler de ces technologies est une
manière de les promotionner efficacement.
votre voiture personnelle est-elle
équipée de ces technologies?
Oui, ma voiture possède l’ESC, car ma plus
grande peur est de glisser et de perdre le
contrôle de mon véhicule. L’ESC permet de
diminuer ce risque. Mais j’avoue être une
très mauvaise conductrice: je n’ai pas le sens
de l’orientation et j’adore regarder le paysage.
Je préfère donc me laisser conduire.
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POURQUOI ON VIRE
HYSTÉRO EN AUTO?
On est d’un naturel plutôt calme, pourtant
il arrive qu’on se transforme en furie au
volant, à cause d’un feu qui reste trop
longtemps au rouge, d’un automobiliste
qui bloque le passage ou d’un chauffard
qui se prend pour le roi de la bande…
Méconnaissable!
«La voiture est une source de stress, explique
Patrick Traube, psychologue et auteur de
Violence(s): côté face, côté pile (1). Quand on
prend sa voiture, on a un objectif: atteindre
sa destination directement. Les obstacles
(embouteillages, véhicules lents…) entraînent
une frustration qui se manifeste par de
l’agressivité. D’autant plus si l’on est déjà
stressée à la base.» Car quand on prend
le volant, nos émotions le prennent aussi.
Si vous montez en voiture juste après une
altercation avec une collègue, vous serez
automatiquement une conductrice sous
tension. Les compagnies d’assurances le
savent bien: les probabilités d’accident
atteignent un pic dans les six mois suivant
un deuil ou une séparation.
La voiture semble être un lieu idéal pour
exprimer son agressivité. Patrick Traube
conseille même de ne pas s’en priver.
«On ne gêne personne. La voiture
permet de se sentir protégée (par la
carrosserie et par la vitesse) et d’être
anonyme. L’autre est anonyme lui aussi,
à peine un visage aperçu: il est évidemment
plus facile de décharger sa colère sur
quelqu’un qui n’a pas de visage.»
A noter que l’agressivité au volant dépend
d’un individu à l’autre, et d’un genre à
l’autre. Les hommes seraient davantage
concernés, en raison du fameux instinct
de territorialité, plus poussé chez eux.
«La voiture est un territoire privé qu’on
veut défendre contre les attaques d’autrui,
note Patrick Traube. Elle est un prolongement
de soi. D’autant plus quand on n’a pas
d’autre territoire à soi (pas de maison ou
pas d’activité professionnelle). C’est pour
cela qu’on assiste parfois à des explosions
de colère pour un pare-chocs à peine
effleuré!» Les femmes ne sont pas en reste
pour autant. Selon une étude allemande
(université de Potsdam), leur agressivité
au volant serait d’autant plus importante
que la femme est jeune, qu’elle effectue
beaucoup de kilomètres sur l’année,
qu’elle a une prédisposition à la nervosité
et un comportement un peu masculin.
(1) Edition L’Harmattan. Auteur également
de Pour une éducation bien pensée, aux éditions
Labor/Cortext.
Portrait
Susie Stoddart, pilote automobile
Volvo XC60
LES VOITURES PRÉFÉRÉES
DES FEMMES
Pour la première fois, 8 journalistes automobiles féminines ont sélectionné leurs
modèles préférés, sur la base principalement
de la contenance du coffre, de l’attention
accordée aux enfants, du design, du plaisir
au volant… Voici les gagnantes:
1) CHAMPIONNE TOUTES CATÉGORIES
Jaguar XF
2) VOITURE FAMILIALE DE L’ANNÉE
Volvo XC60
3) VOITURE ÉCONOMIQUE DE L’ANNÉE
VW Golf Diesel
4) VOITURE SPORTIVE DE L’ANNÉE
Audi TTS
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«Aujourd’hui, les hommes me traitent
comme leur égale.»
Un monde d’hommes, le rallye automobile? Pas seulement! Susie Stoddart, Ecossaise d’à peine
27 ans, aux faux airs de Vanessa Paradis et de Lily Allen, fait
déjà partie des plus grands pilotes automobiles puisqu’elle
roule au championnat DTM depuis 2006 pour MercedesBenz. Passionnée par les voitures depuis qu’elle a 8 ans, elle
regrette qu’il n’y ait pas plus de femmes dans le milieu
de la course automobile. «L’explication, à mon avis, expliquet-elle, c’est que si les jeunes hommes s’identifient aux pilotes
comme Michael Schumacher, les filles ne savent pas le faire
vu qu’il y a peu de femmes qui percent dans le milieu.
J’espère que ça va changer.» Plongée dans un milieu
d’hommes, elle a dû gagner le respect de ses collègues et
leur montrer qu’elle était déterminée. «Aujourd’hui, ça va,
sourit-elle, ils me traitent tout à fait normalement et comme
leur égale!» Infos: www.susiestoddart.com.
Qui décide de l’achat d’une voiture?
Décision familiale 50 %
Les hommes seuls 28 %
Les femmes seules 19 %
(Chiffres eSafety Aware)
Le top 10 des voitures Les pLus écoLogiques*
1. polo Blue Motion 3,8 l/100, 87 g CO2/km
2. smart Fortwo cabrio diesel 3,4 l/100, 88 g CO2/km
3. toyota prius essence 3,9 l/100, 89 g CO2/km
4. Ford Fiesta diesel 3,7 l/100, 98 g CO2/km
5. seat ibiza ecomotive diesel 3,7 l/100, 98 g CO2/km
6. peugeot 207 diesel 3,8 l/100, 99 g CO2/km
7. toyota iq Luna essence 4,3 l/100, 99 g CO2/km
8. Honda insight Hybrid essence 4,4 l/100, 101 g CO2/km
9. Nissan pixo essence 4,4 l/100, 103 g CO2/km
10. suzuki Alto grand Advantage essence 4,4 l/100, 103 g CO2/km
*Emission des modèles sans option.
(D’après: https://portal.health.fgov.be, données du 11/2009
sur le site du Service Public Fédéral Environnement)
20 % des visiteurs du Salon
de l’auto sont des femmes.
La voiturE éLEctriquE, c’ESt Pour quand?
On l’attend de pied ferme, cette voiture qui alliera liberté et écologie. Vous pourrez
déjà l’essayer au palais 11 du Heysel lors du Salon de l’auto. Mais quand prendrat-elle place dans notre garage?
La Belgique freine pour l’introduire concrètement, prévoir des subsides pour qu’elle
atteigne un prix raisonnable… Un seul mot d’ordre: attendre de voir comment ça se passe
dans les pays voisins, tels que la France, l’Angleterre… particulièrement en avance.
Le point avec Joeri de Ridder, président de l’ASBE, la section belge d’Avere,
association européenne des véhicules électriques routiers à batterie, hybrides
et à piles à combustible (www.asbe.be).
La voiture électrique est-elle la voiture de demain?
Plutôt d’après-demain. Techniquement, on est au point, mais des problèmes persistent
par rapport à la production en masse de batteries. Les constructeurs de voitures
doivent la confier à d’autres, ce qui implique de revoir complètement l’organisation
du business automobile. C’est une révolution complète. On n’a pas encore non plus
pris de décision pour le rechargement des batteries sur la voie publique. Pour les
personnes qui ont un garage, pas de problème; pour les autres, ce n’est à l’heure
actuelle pas possible (ndlr: il faut 6 à 8 heures pour recharger une voiture).
+ pour eN sAvoir pLus
• www.autofemina.com Le site
automobile le plus féminin du Web.
• www.esafetysupport.org
Pour en savoir plus sur les technologies
de sécurité.
• L’European Motor Show Brussels
2010, sur le thème d’En route
vers demain. Il se déroule du jeudi
14 au dimanche 24 janvier 2010,
de 10 h à 20 h en semaine, de 10 h
à 18 h 30 le week-end. Nocturne
le lundi 18 et le vendredi 22. 10 €.
Palais 1 à 12 du Heysel.
Infos: www.salonauto.be.
Pour quand peut-on l’espérer?
Il en existe déjà, mais ce sont des produits de niche. Les grandes marques de voitures
se préparent, mais préfèrent ne pas trop communiquer là-dessus: si les gens savent
qu’un modèle électrique va sortir, ils n’achèteront plus de voiture traditionnelle entretemps. Elles ne savent également pas si les consommateurs vont réellement suivre, ni si
elles pourront gagner leur vie avec ce type de voitures. On estime que les premières
arriveront fin 2010 et qu’elles seront des «plug-in hybrides», munies d’un petit
générateur de bord pour augmenter l’autonomie.
Une voiture électrique consomme de l’électricité. Est-ce vraiment écologique?
Par rapport à une voiture ordinaire, une voiture électrique consomme trois quarts
d’énergie en moins et elle émet au maximum 30 g de CO2/km, au lieu de 100 g pour
les voitures actuelles les moins polluantes. En outre, le transport de l’électricité coûte
beaucoup moins cher que le transport de l’essence. Enfin, l’électricité sera à l’avenir
de plus en plus verte, grâce aux éoliennes, aux panneaux photovoltaïques…
TexTe Christelle Gilquin imaGes Corbis, shutterstock, Doc
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97.1 FM à Mons et www.vivacite.be).
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