Sondage Sur la Sécurité routière 2010

Transcription

Sondage Sur la Sécurité routière 2010
T r a f f i c
i n j u r y
r e s e a r c h
F o u n d a t i o n
Sondage sur la sécurité
r o u t i è r e 20 1 0
L e s j e u n e s e t l’ a l c o ol a u
v o la n t
The knowledge source for safe driving
La Fondation de recherches sur les blessures de la route
La mission de la Fondation de recherches sur les blessures de la route (FRBR) consiste à réduire les décès et les
blessures causés par les collisions routières. La FRBR est un institut de sécurité routière national, indépendant et
philanthropique. Depuis sa mise sur pied en 1964, la FRBR s’est fait reconnaître à l’échelle internationale pour ses
réalisations dans une gamme de domaines liés à la recherche des causes des collisions routières et à l’établissement
de programmes et de politiques qui visent à les traiter de façon efficace.
Fondation de recherches sur les blessures de la route
171, rue Nepean, bureau 200
Ottawa (Ontario) K2P 0B4
Téléphone : 613‑238‑5235
Télécopieur : 613‑238‑5292
Courriel : [email protected]
Site Web : www.tirf.ca
Novembre 2011
Fondation de recherches sur les blessures de la route
Droits d’auteurs © 2011
ISBN : 978‑1‑926857‑20‑6
Sondage sur la sécurité routière 2010
Les jeunes et l’alcool au volant
Kyla Marcoux
Robyn Robertson
Ward Vanlaar
Soutien financier assuré par :
Principaux parrains
Transport
Canada
Transports
Canada
Table des matières
Sommaire
Introduction
Méthode
Contexte Fréquence de la conduite avec facultés affaiblies chez les jeunes
vii
9
9
10
10
Les jeunes et la conduite affaiblie par l’alcool 10
Les jeunes et la conduite avec facultés affaiblies par les drogues 11
Monter à bord d’un véhicule avec un conducteur aux facultés affaiblies 11
Blessures et décès liés à l’alcool chez les jeunes
12
Profil des jeunes conducteurs aux facultés affaiblies 13
Interventions pour les jeunes conducteurs aux facultés affaiblies Résumé
Préoccupations au sujet des jeunes et l’alcool au volant Est‑ce que les jeunes qui conduisent sous l’influence de l’alcool constituent un sujet de
préoccupation important en matière de sécurité routière aux yeux des jeunes Canadiens
comparativement aux adultes?
Attitudes à l’égard des jeunes et de la conduite sous l’influence de l’alcool Est‑ce que les jeunes Canadiens et les adultes pensent que la conduite sous l’influence de
l’alcool et des drogues est dangereuse?
Ampleur du problème des jeunes et de la conduite sous l’influence de l’alcool À quelle fréquence les jeunes Canadiens conduisent‑ils sous l’influence de l’alcool par
rapport aux adultes? Où la plupart des jeunes Canadiens consomment‑ils de l’alcool par rapport aux adultes?
Combien de jeunes Canadiens ont été passagers d’un véhicule conduit par une personne qui
avait consommé de l’alcool, comparativement aux adultes?
Combien de jeunes Canadiens sont touchés par le problème de l’alcool au volant,
comparativement aux adultes?
Ampleur du problème de conduite sous l’influence des drogues chez les jeunes
À quelle fréquence les jeunes Canadiens conduisent‑ils après avoir pris des drogues
comparativement aux adultes?
Degré de soutien aux mesures visant à améliorer la sécurité des conducteurs
Résumé et conclusions Bibliographie
16
18
20
20
22
22
23
23
24
25
25
25
25
26
27
30
Sommaire
>> Le
Sondage sur la sécurité routière est un sondage d’opinion publique annuel réalisé par la Fondation
de recherches sur les blessures de la route (FRBR) qui prend le pouls de la nation sur les questions clés
en matière de sécurité routière à l’aide d’une vaste enquête réalisée par téléphone et en ligne auprès
d’un échantillon aléatoire représentatif de conducteurs canadiens.
>> Les
résultats annuels du Sondage sur la sécurité routière sont publiés dans une série de rapports
(accessibles au : www.tirf.ca) – le présent document met l’accent sur les jeunes et la conduite en état
d’ivresse.
>> Bien
que les jeunes conducteurs forment une faible proportion du problème de l’alcool au volant par
rapport aux autres conducteurs, des recherches montrent que les jeunes conducteurs qui conduisent
en état d’ébriété sont plus susceptibles que les adultes d’avoir une collision liée à l’alcool.
>> Les
jeunes conducteurs sous l’influence de l’alcool sont traités comme étant un problème très grave
ou extrêmement grave par 82,1 % des jeunes conducteurs canadiens de 16 à 24 ans, et 69,6 % des
jeunes conducteurs pensent que les jeunes conducteurs sous l’influence de drogues constituent un
problème très grave ou extrêmement grave.
>> Lorsqu’on
leur a demandé s’ils avaient conduit dans les deux heures suivant la consommation de
toute quantité d’alcool au cours des 30 derniers jours, 11,9 % des 484 jeunes conducteurs âgés de
16 à 24 ans de l’échantillon ont admis l’avoir fait. Cela confirme d’autres recherches qui montrent
que le pourcentage de jeunes conducteurs qui déclarent avoir conduit après avoir pris de l’alcool
se situe entre 10 % et 20 %. En réponse à une question sur la conduite alors qu’ils croyaient avoir
dépassé la limite légale au cours des 12 derniers mois, 7,9 % des jeunes conducteurs ont admis
l’avoir fait.
>> Parmi
les 7,9 % de jeunes conducteurs ayant conduit un véhicule après avoir consommé de l’alcool
alors qu’ils croyaient avoir dépassé la limite légale, 54,4 % déclarent que la dernière fois qu’ils ont
conduit dans de telles conditions, ils l’ont fait avec des passagers.
>> Pendant
le dernier mois écoulé, 6,5 % des jeunes conducteurs canadiens ont indiqué être montés
à bord d’un véhicule conduit par une personne qui avait consommé de l’alcool à au moins une
occasion et 7,4 % ont dit l’avoir fait entre deux et dix fois au cours du dernier mois.
>> En
ce qui concerne le lieu de la consommation d’alcool, la plupart des jeunes conducteurs de 16 à
24 ans (94,1 %) qui ont pris le volant alors qu’ils croyaient avoir dépassé la limite légale ont déclaré
avoir consommé de l’alcool la plupart du temps à un endroit où ils étaient susceptibles de boire avec
d’autres (p. ex. à la maison d’un ami ou d’un parent, dans un bar, un restaurant, à une soirée ou à
d’autres endroits) et 5,8 % ont indiqué consommer de l’alcool le plus souvent à la maison avant de
conduire.
>> En
ce qui concerne l’utilisation de différentes mesures pour améliorer la sécurité routière, 77 % des
jeunes conducteurs sont d’accord pour qu’un dispositif empêchant un conducteur ivre de démarrer le
véhicule soit obligatoire pour tous les conducteurs condamnés pour conduite avec facultés affaiblies;
60,5 % sont d’accord pour que l’application de la loi concernant les conducteurs en état d’ivresse
soit plus visible; 52,7 % sont d’accord pour que les policiers soient autorisés à faire passer des tests
d’alcoolémie au hasard afin de détecter les conducteurs qui ont consommé de l’alcool; 49 % sont
d’accord pour qu’un dispositif qui empêcherait un conducteur de démarrer le véhicule lorsqu’il a
consommé de l’alcool soit obligatoire pour les jeunes conducteurs; et 44,2 % des jeunes conducteurs
sont d’accord pour qu’un dispositif empêchant un conducteur de démarrer le véhicule lorsqu’il a
consommé de l’alcool soit obligatoire sur tous les véhicules.
vii
Sondage sur la sécurité routière 2010 | Les jeunes et l’alcool au volant
Introduction
Le Sondage sur la sécurité routière est un sondage d’opinion publique annuel réalisé par la Fondation de
recherches sur les blessures de la route (FRBR) qui prend le pouls de la nation sur les questions clés en matière
de sécurité routière. Le Sondage révèle :
>> ce
que les Canadiens considèrent comme des questions de sécurité routière prioritaires et la mesure
dans laquelle ces questions les inquiètent;
>> leur
point de vue sur la façon de régler ces problèmes;
>> ce
qu’ils savent et ne savent pas relativement aux pratiques de sécurité routière;
>> la
façon dont ils se comportent sur la route.
Le Sondage sur la sécurité routière comporte une série de questions, posées chaque année pour recueillir des
renseignements sur l’évolution des attitudes, des opinions et des comportements. Ce sondage est complété
par des questions qui permettent d’analyser plus en profondeur des points particuliers, nouveaux, sur un
sujet donné. Le présent rapport décrit les résultats du Sondage sur la sécurité routière de 2011 concernant la
question des jeunes et l’alcool au volant.
Méthode
Cette dixième édition du Sondage sur la sécurité routière contenait 87 points visant à sonder les connaissances,
les attitudes et les préoccupations des Canadiens relativement à un éventail de questions touchant la sécurité
routière et à obtenir de l’information sur leurs pratiques de conduite. Dans l’ensemble, il fallait environ
15 minutes pour effectuer le sondage.
Opinion Search Inc. a mené le sondage en septembre 2010 auprès d’un échantillon aléatoire de conducteurs
canadiens qui avaient conduit au cours des 30 derniers jours et qui étaient titulaires de permis de conduire
valide. Une partie des répondants ont été joints au téléphone et d’autres, en ligne.
Parmi les 10 718 invitations en ligne à participer, 9 518 (88,80 %) n’ont pas rempli le questionnaire. Parmi
les 2 251 foyers joints par téléphone au sein desquels on a demandé à une personne de participer, 1 696
(75,34 %) ont refusé et 154 (6,84 %) n’étaient pas admissibles. Ces pourcentages sont semblables à ceux
des années précédentes.
Au total, 401 conducteurs se sont prêtés à l’entrevue téléphonique et 1 200 ont répondu au questionnaire
en ligne. Il faut signaler que les jeunes conducteurs ont été suréchantillonnés afin d’obtenir un nombre
suffisant pour pouvoir comparer les attitudes, les opinions et les comportements des jeunes par rapport aux
conducteurs adultes. L’échantillon final contenait 1 601 conducteurs, don’t 484 étaient des jeunes de 16 à
9
Sondage sur la sécurité routière 2010 | Les jeunes et l’alcool au volant
24 ans. L’échantillon a été stratifié par province et pondéré en fonction du sexe et de l’âge, afin d’éviter de
fausser les résultats.
Les données ont été analysées en tenant compte de la stratification et de la pondération (voir StataCorp. 2010
pour plus de détails sur les méthodes de modélisation) et en utilisant une analyse univariable et multivariable.
Compte tenu de la taille de l’échantillon, les résultats peuvent être considérés comme exacts, en moyenne,
avec une marge d’erreur de 2,5 %, 19 fois sur 20.
Contexte
De façon générale, les jeunes conducteurs sont surreprésentés parmi les blessés et les décès sur les routes,
même lorsque l’on contrôle le nombre de conducteurs avec permis (Emery et coll., 2008). Bien que les jeunes
conducteurs forment une faible proportion du problème de conduite en état d’ivresse par rapport aux autres
conducteurs, des recherches montrent que les jeunes conducteurs qui conduisent en état d’ébriété sont plus
susceptibles que les adultes d’avoir une collision liée à l’alcool (Bingham et coll., 2009). En guise d’illustration,
parmi les conducteurs de moins de 21 ans, un taux positif d’alcoolémie (TA) est associé à un risque relatif
de collision plus élevé que les conducteurs de plus de 21 ans (Peck et coll., 2008). De plus, parmi les jeunes
conducteurs, il est démontré que la probabilité d’avoir une collision est plus élevée à tous les TA que chez les
conducteurs âgés (Peck et coll., 2008).
L’usage de drogues autres que l’alcool, au volant, est aussi une préoccupation croissante et un nombre de
plus en plus grand d’études font état du problème de la conduite avec facultés affaiblies par les drogues
(Beasley et coll., 2011).
L’objectif du présent rapport est de présenter les connaissances actuelles sur la conduite des jeunes avec
facultés affaiblies par les drogues et l’alcool au Canada, en vue de mieux comprendre le problème et trouver
des solutions, en évaluant les attitudes, les opinions, les comportements des jeunes Canadiens au sujet de
cette question.
Fréquence de la conduite avec facultés affaiblies chez les jeunes
Les jeunes et la conduite affaiblie par l’alcool
Il n’y a pas de définition universelle de jeune conducteur, puisque les nombreuses études utilisent une
fourchette d’âge différente pour définir cette population (Nickel, 2009). En général, les jeunes conducteurs
déclarent eux‑mêmes avoir conduit en état d’ivresse dans une proportion de 10 à 20 %. Selon les résultats
de l’Enquête de 2009 sur la consommation de drogue et sur la santé des élèves de l’Ontario (Ontario Student
Drug Use and Health Survey), parmi les conducteurs des classes de la 10e à la 12e année (généralement
entre 16 et 18 ans), on a observé que 12 % avaient conduit dans l’heure suivant la consommation de deux
boissons alcoolisées ou plus au cours des 12 mois précédents. Cela représente environ 34 700 conducteurs
10
Sondage sur la sécurité routière 2010 | Les jeunes et l’alcool au volant
de la 10e à la 12e année qui ont conduit avec les facultés affaiblies (Paglia‑Boak et coll., 2009). En 2001,
15,1 % des étudiants qui avaient un permis de conduire ont déclaré avoir conduit dans l’heure suivant la
consommation de deux boissons alcoolisées ou plus. Les résultats de 2001 incluaient les étudiants de la 10e
à la 13e année de tout l’Ontario (Adlaf et coll., 2003). À noter que la 13e année a été abolie en Ontario après
l’année scolaire 2002 2003 (Paglia‑Boak et coll., 2009).
De même, un sondage réalisé en Ontario par le Centre de toxicomanie et de santé mentale (CAMH) a révélé
que, parmi les adultes de 18 à 29 ans ayant un permis de conduire valide en 2009, 12,8 % ont déclaré avoir
conduit après avoir consommé deux boissons alcoolisées ou plus dans l’heure précédente, au moins une fois
pendant les 12 mois précédents (Ialomiteanu et coll., 2011). Ce pourcentage avait baissé, passant de 20,1 %
en 1996 à 10,3 % en 2007, puis avait augmenté à 12,4 % en 2008, puis à 12,8 % en 2009.
Au cours d’un sondage auprès de conducteurs de l’Alberta du même groupe d’âge (18 à 29 ans), 20,1 %
ont déclaré avoir conduit après avoir consommé au moins trois boissons alcoolisées sur une période de quatre
heures, au cours des trois dernières années (Rothe et Kokotilo, 2005).
Les jeunes et la conduite avec facultés affaiblies par les drogues
En ce qui concerne les jeunes conducteurs et la conduite avec facultés affaiblies par les drogues, une étude
canadienne réalisée par Beasley et ses collaborateurs (2011) a montré que le résultat positif au dépistage
de toutes les drogues (à l’exclusion de l’alcool) chez les conducteurs était relativement constant chez les
groupes d’âge, se situant en moyenne à environ 19 %. Toutefois, chez les conducteurs où le dépistage révèle
la présence de drogues seulement, le cannabis vient en tête de liste chez les moins de 19 ans (68,6 %),
suivis du groupe des 19 à 24 ans (54,2 %); il diminue ensuite avec l’âge à moins de 6 % pour les 65 et plus.
Par ailleurs, la consommation de neurodépresseurs était la plus faible chez les moins de 19 ans (12,7 %) et
augmentait avec l’âge jusqu’à 64,3 % chez les conducteurs de 65 ans et plus. Il convient de noter que le
dépistage des drogues est plus fréquent chez les jeunes conducteurs, ce qui peut avoir eu une incidence sur
les résultats (Beasley et coll., 2011).
En Ontario, selon les résultats d’un sondage de 2009, 17 % des conducteurs de la 10e à la 12e année –
environ 48 500 conducteurs de la 10e à la 12e année – ont déclaré avoir conduit un véhicule dans l’heure
qui a suivi la consommation de cannabis au cours des 12 mois précédents (Paglia‑Boak et coll., 2009). Ce
pourcentage est un peu plus élevé que pour l’alcool dont le pourcentage était de 15,1 %.
Monter à bord d’un véhicule avec un conducteur aux facultés affaiblies
Monter à bord d’un véhicule avec un conducteur sous l’influence de l’alcool ou de drogues est aussi un sujet
de préoccupation et certaines études montrent que cette situation est plus fréquente dans le cas des jeunes
conducteurs. Par exemple, les données d’un sondage canadien de 2009 révèlent qu’aussi bien ceux qui
ont entre 18 et 24 ans que ceux qui ont entre 25 et 44 ans étaient beaucoup plus susceptibles de monter
à bord d’un véhicule conduit par une personne aux facultés affaiblies que ceux de 45 à 64 ans (Cartwright
11
Sondage sur la sécurité routière 2010 | Les jeunes et l’alcool au volant
et Asbridge, 2011). Pour ce qui est de voyager avec un conducteur aux facultés affaiblies par le cannabis,
les données du même sondage montrent que les groupes de 15 à 17 ans, de 18 à 24 ans et de 25 à 44 ans
étaient beaucoup plus susceptibles de l’avoir fait que ceux du groupe des 45 à 64 ans, tandis que ceux de
65 ans et plus étaient beaucoup moins susceptibles d’être montés à bord d’un véhicule dont le conducteur
avait consommé du cannabis que ceux de 45 à 64 ans (Cartwright et Asbridge, 2011). De même, les résultats
d’un sondage européen portant sur les différents modes de transport utilisés par les jeunes de 16 à 35 ans
pour revenir des milieux de vie nocturne, dans le cadre duquel 37,21 % de l’échantillon sont montés dans un
véhicule conduit par une personne sous l’influence de l’alcool ou des drogues au cours du mois précédent,
ont montré que le risque d’agir de la sorte était moindre chez les 26 à 35 ans que chez les 16 à 25 ans
(Calafat et coll., 2009).
Pour ce qui est de monter à bord avec un conducteur en état d’ivresse, un sondage ontarien a révélé que
26,2 % des conducteurs de 18 à 29 ans, en 2009, avaient déclaré avoir été passagers d’un véhicule dont
le conducteur avait consommé deux boissons alcoolisées ou plus au cours de l’heure précédant la conduite
(Ialomiteanu et coll., 2011). D’après un sondage de l’Ontario de 2001 sur les étudiants de la 7e à la 13e année
de l’ensemble de l’Ontario, 31,9 % des répondants avaient été des passagers d’un véhicule conduit par une
personne aux facultés affaiblies (Adlaf et coll., 2003).
Un sondage auprès d’étudiants adolescents des provinces canadiennes de l’Atlantique (Nouvelle‑Écosse,
Nouveau‑Brunswick, Terre‑Neuve et Labrador et Île‑du‑Prince‑Édouard) a indiqué qu’en 2002, 23,3 %
déclaraient être monté à bord d’un véhicule avec un conducteur aux facultés affaiblies au moins une fois au
cours des 12 mois précédents et qu’à peu près la moitié de ces étudiants déclaraient l’avoir fait à plusieurs
reprises (Poulin et coll., 2006).
En ce qui concerne les passagers d’un véhicule conduit par une personne sous l’influence de l’alcool ou
de drogues, les résultats d’un sondage ontarien de 2009 montrent que 23 % des conducteurs de la 10e à
la 12e année déclaraient avoir été des passagers dans un véhicule conduit par une personne aux facultés
affaiblies par l’alcool ou les drogues, au moins une fois au cours des 12 derniers mois (Paglia‑Boak et coll.,
2009).
Par ailleurs, lors d’un sondage réalisé en Alberta auprès de conducteurs de 18 à 29 ans, 79,2 % des répondants
ont déclaré qu’ils avaient fait appel à un conducteur désigné. On leur a aussi demandé à quel moment ils
avaient généralement choisi le conducteur désigné et 70,3 % ont répondu l’avoir fait avant de consommer
de l’alcool. En outre, la plus grande partie des répondants (78,8 %) a essayé d’empêcher une connaissance
de conduire en état d’ivresse (Rothe et Kokotilo, 2005).
Blessures et décès liés à l’alcool chez les jeunes
Au Canada, en 2009, parmi toutes les personnes qui sont décédées dans des collisions liées à l’alcool (884),
11 % (97) avaient entre 16 et 19 ans, 20,8 % (184), entre 20 et 25 ans et 20,8 % (184), entre 26 et 35 ans.
12
Sondage sur la sécurité routière 2010 | Les jeunes et l’alcool au volant
En comparaison, le pourcentage chez les autres groupes d’âge était inférieur et diminuait avec l’âge, à
l’exception du groupe des moins de 16 ans (2,2 %) (Mayhew et coll., 2011). Les jeunes de moins de 16 ans,
toutefois, représentaient une beaucoup plus petite proportion des conducteurs en général.
Pour ce qui est d’être en cause dans des collisions liées à l’alcool ayant causé des blessures graves au
Canada, en 2009, 12,7 % (369) de ceux qui étaient en cause dans ces collisions avaient entre 16 et 19 ans,
21,7 % (633), entre 20 et 25 ans et 20,3 % (590), entre 26 et 35 ans. Ici encore, le pourcentage diminuait
généralement avec l’âge, tandis que les conducteurs de moins de 16 ans ne représentaient que 0,7 %
(Mayhew et coll., 2011).
Une étude réalisée à partir des données décrites ci‑dessus (voir la description de Mayhew et coll., 2011) et de
celles de la Base nationale de données sur les collisions de Transports Canada par Beasley et ses collaborateurs
(2011) a permis d’examiner plus à fond l’usage de substances chez les conducteurs mortellement blessés
au Canada. Cette étude a révélé que l’usage d’alcool était très courant chez les jeunes conducteurs. Plus
précisément, le plus fort pourcentage a été observé chez les jeunes de 19 à 24 ans (26,9 %), suivi de ceux
de 25 à 34 ans (26,6 %), de 35 à 44 ans (22,9 %), de 45 à 54 ans (21,9 %) et de ceux de moins de 19 ans
(17,4 %). Les conducteurs mortellement blessés du groupe des 55 à 64 ans et des 65 et plus avaient le plus
faible pourcentage (16 % et 10,7 % respectivement).
Aux États‑Unis, en 2009, parmi tous les jeunes de 15 à 20 ans qui ont été tués dans une collision routière,
33 % avaient un TA de 0,01 % ou plus et 28 % avaient un TA de 0,08 % ou plus. Chez les 15 à 20 ans
qui étaient en cause dans une collision mortelle, 24 % des conducteurs avaient consommé de l’alcool. Ce
pourcentage était de 4 % pour les collisions avec blessures et de 2 % pour les collisions avec dommages
matériels seulement (NHTSA, 2009a).
Profil des jeunes conducteurs aux facultés affaiblies
La conduite avec facultés affaiblies a principalement été considérée comme un problème masculin. En effet,
les hommes, et plus particulièrement les jeunes, sont plus susceptibles que les femmes ou que les membres
des groupes plus âgés de déclarer avoir conduit en état d’ébriété, d’avoir été arrêtés pour conduite en état
d’ivresse, d’avoir été mortellement blessés ou d’avoir blessé mortellement d’autres personnes en conduisant
en état d’ivresse (Mayhew et coll., 2003; Zador et coll., 2000). Selon les résultats d’un sondage de l’Ontario
de 2009, parmi les conducteurs de la 10e à la 12e année, les jeunes garçons étaient beaucoup plus enclins à
déclarer avoir conduit dans l’heure qui a suivi la consommation de deux boissons alcoolisées ou plus (15 %)
que les jeunes filles (8 %) (Paglia‑Boak et coll., 2009).
Les données nationales sur les collisions mortelles aux États‑Unis pour 2009 montrent aussi que le nombre de
jeunes conducteurs en cause dans des collisions mortelles qui avaient bu au moment de la collision (27 %)
était supérieur à celui des jeunes conductrices (15 %), entre 15 et 20 ans (NHTSA, 2009a).
13
Sondage sur la sécurité routière 2010 | Les jeunes et l’alcool au volant
Pour ce qui est des différentes catégories d’âge des jeunes conducteurs, un TA positif semble le moins
fréquent chez les très jeunes conducteurs. Lorsqu’on étudie les preuves de la présence d’alcool chez les
conducteurs mortellement blessés au Canada, en 2009, le plus fort pourcentage de ceux qui ont un TA positif
se situe dans le groupe des 20 à 25 ans (24,1 %). Dans les autres groupes d’âge, le pourcentage diminue à
mesure que l’âge augmente, à l’exception de ceux de 16 à 19 ans qui affichent le plus faible pourcentage de
tous les groupes d’âge (9,1 %). Les conducteurs de moins de 16 ans n’étaient pas inclus, car très peu d’entre
eux avaient consommé de l’alcool (Mayhew et coll., 2011). Parmi les victimes de collisions mortelles aux États‑Unis en 2009 (y compris celles qui ont survécu), les
conducteurs de 21 à 24 ans représentaient le plus fort pourcentage de ceux qui avaient un TA de 0,08 % ou
plus dans des collisions mortelles (35 %), suivis des conducteurs de 25 à 34 ans (32 %) et de ceux de 35 à
44 ans (26 %). Les conducteurs qui avaient entre 16 et 20 ans représentaient 19 % (NHTSA, 2009b).
De même, selon un sondage national de 2007 sur les questions routières aux États‑Unis, le nombre de
conducteurs qui avaient un TA positif, le soir, était beaucoup plus grand chez les 21 à 34 ans (15,6 %) que
chez les 35 à 44 ans (10,5 %). Cependant, le pourcentage des conducteurs de moins de 21 ans ayant un
TA positif (7,2 %) était beaucoup plus bas que celui des 35 à 44 ans (10,5 %). Aucune autre différence
significative n’a été observée (Lacet et coll., 2009).
Un sondage mené auprès d’étudiants de premier cycle en psychologie dans la région du Queensland, en
Australie, a aussi révélé que le groupe le plus susceptible de déclarer avoir conduit après avoir consommé de
l’alcool au cours du dernier mois écoulé était celui des conducteurs de 22 à 35 ans (20 %), suivi de ceux des
18 à 21 ans (12 %) et des 35 à 55 ans (8 %).
La même étude australienne a permis d’examiner les déclarations de consommation de drogue au volant,
et établi que les étudiants de 18 à 21 ans étaient beaucoup moins susceptibles d’avoir conduit après avoir
consommé des drogues (17 %) que ceux de 22 à 36 ans (34 %) et de 36 à 55 ans (35 %). Toutefois, ces
différences ne sont pas significatives quand on observe la déclaration de conduite avec facultés affaiblies par
les drogues au cours de l’année écoulée : le pourcentage de ceux qui ont déclaré avoir conduit après avoir
fait usage de drogues au cours de l’année écoulée était de 13 % pour les 18 à 21 ans, 18 % pour les 22 à
36 ans et 10 % pour les 36 à 55 ans (Davey et coll., 2005).
Quant aux caractéristiques personnelles, une étude des cohortes de jeunes de Nouvelle‑Zélande, jusqu’à
21 ans, a établi qu’un statut socioéconomique inférieur et une scolarité inférieure étaient associés à des
incidents de conduite en état d’ivresse (Morrison et coll., 2002).
Certaines caractéristiques comportementales ont aussi été liées à la conduite sous l’influence de drogues,
notamment la consommation régulière de drogues en général, ainsi qu’une propension à s’adonner à d’autres
activités de conduite à risque. Par exemple, un sondage de Nouvelle‑Zélande auprès des 21 à 26 ans a porté
14
Sondage sur la sécurité routière 2010 | Les jeunes et l’alcool au volant
sur les facteurs conjoncturels et personnels et leurs effets sur la conduite en état d’ivresse chez les jeunes
adultes (Morrison et coll., 2002). Cette étude a illustré un rapport hautement significatif entre la dépendance
à l’alcool et au cannabis à 21 ans et un incident de conduite en état d’ivresse à 26 ans.
L’abus d’alcool tend également à être associé de façon positive à des incidents de circulation en général chez
les jeunes conducteurs. Par exemple, un sondage réalisé auprès d’étudiants de douzième année du Michigan
a indiqué que la consommation et l’abus d’alcool étaient associés positivement à des incidents de circulation.
L’usage de tabac et de marijuana était aussi associé, dans les deux cas, à des incidents de la route (Elliott et
coll., 2006).
Walker et ses collaborateurs (2005) ont examiné un sondage de la Californie mené auprès de jeunes de 15 à
20 ans, observant qu’une forte consommation d’alcool épisodique était liée à une hausse de la conduite en
état d’ivresse de même que de la fréquence à laquelle des personnes montaient à bord d’un véhicule conduit
par un conducteur en état d’ébriété. De même, selon un sondage européen examinant divers modes de
transport utilisé à partir des quartiers de vie nocturne par les jeunes de 16 à 35 ans, les risques de monter à
bord avec un conducteur ayant consommé de l’alcool ou des drogues augmentent avec une consommation
accrue de substances, dont l’alcool, le cannabis, l’ecstasy et la cocaïne (Calafat et coll., 2009).
Certaines recherches ont établi un lien entre le lieu de la consommation d’alcool et la probabilité de conduire
après consommation ou de monter à bord avec un conducteur en état d’ébriété. Ainsi, les résultats d’un
sondage de la Californie auprès des jeunes de 15 à 20 ans montrent que l’augmentation de la conduite
en état d’ivresse et la probabilité de monter à bord avec un conducteur aux facultés affaiblies sont liées à
la consommation d’alcool au restaurant. Cette constatation est intéressante, puisqu’il s’agit d’un groupe
complet de consommateurs mineurs, non autorisés à consommer de l’alcool. Ainsi, les restaurants pourraient
être un lieu attrayant pour les jeunes qui veulent boire, puisque le personnel est responsable de déterminer
l’âge du consommateur, mais que cette règle n’est pas toujours appliquée aussi rigoureusement qu’elle peut
l’être dans les bars ou les boîtes de nuit où il faut montrer une preuve d’âge à l’entrée. La consommation
d’alcool dans les voitures était aussi liée à la conduite en état d’ivresse. (Walker et coll., 2005).
Un examen plus poussé de ces mêmes données par Chen et ses collaborateurs (2008) a permis d’établir que
la conduite sous l’influence de l’alcool et des drogues et la présence dans un véhicule dont le conducteur a les
facultés affaiblies étaient tous deux fortement associés à l’usage d’alcool dans des contextes non structurés,
comme des soirées ou des sorties avec des amis dans un environnement extérieur. L’étude a révélé que les
parents représentent un mécanisme de contrôle social important pour l’adhésion aux principes concernant
la conduite en état d’ivresse et, dans ces contextes, les parents sont peu susceptibles d’être présents. Cela
montre l’importance de la participation parentale aux interventions visant à réduire la conduite en état
d’ivresse chez les jeunes.
15
Sondage sur la sécurité routière 2010 | Les jeunes et l’alcool au volant
Interventions pour les jeunes conducteurs aux facultés affaiblies
Une analyse des dossiers d’arrestation et de conduite en Australie a indiqué qu’après leur première
condamnation pour conduite en état d’ivresse, les conducteurs de 17 à 35 ans prennent beaucoup moins de
temps pour se retrouver en cause dans une collision liée à l’alcool que ceux de 36 à 65 ans à leur première
infraction. Si l’on subdivise davantage ce groupe d’âge, les conducteurs en état d’ivresse qui avaient entre 26
et 35 ans lorsqu’ils ont été arrêtés pour la première fois étaient légèrement moins susceptibles que ceux de 18
à 25 ans d’être en cause dans une collision subséquente liée à l’alcool. En outre, pour tous les groupes d’âge
examinés, à chaque accusation subséquente de conduite en état d’ivresse, le risque relatif de collision liée à
l’alcool augmentait également (Ferrante et coll., 2001). Ces conclusions portent à croire qu’une infraction
relative à la conduite d’un véhicule associée à l’alcool à un jeune âge augmente la probabilité d’avoir une
collision subséquente liée à l’alcool. Ainsi, le traitement des jeunes conducteurs qui consomment de l’alcool
est encore plus important dans ce groupe d’âge pour éviter les récidives ultérieures.
La plupart des secteurs de compétence du Canada et des États‑Unis ont un programme de délivrance graduelle
du permis de conduire sous une forme ou une autre. De façon générale, ces programmes comportent plusieurs
étapes dont une d’apprentissage et une intermédiaire, avant la délivrance complète du permis. Des restrictions
sont imposées aux nouveaux conducteurs afin de minimiser leur exposition au risque; ces restrictions sont
levées graduellement jusqu’à l’obtention du permis complet (Mayhew et coll., 2005). Un important ensemble
d’études sur les programmes de délivrance graduelle du permis permettent de documenter l’efficacité avec
laquelle ces programmes arrivent à réduire les collisions, les blessures et les décès des conducteurs novices
(Foss et Evenson, 1999; Hartling et coll., 2005; Hedlund et coll., 2006; Mayhew et coll., 2005; Shope 2007;
Vanlaar et coll., 2009). Toutes les provinces canadiennes ont un programme de délivrance graduelle du
permis qui oblige les conducteurs à conserver un taux d’alcoolémie nul au cours des deux premières années,
qui précèdent l’obtention de leur permis complet (Poulin et coll., 2006). Malheureusement, il n’y a pas
suffisamment d’études sur la façon dont les différents éléments des programmes peuvent influer sur les
risques de blessures et de décès des conducteurs novices (Vanlaar et coll., 2009).
Parallèlement, dans la plupart des provinces du Canada, l’âge légal pour consommer de l’alcool est de
19 ans; en Alberta, au Manitoba et au Québec, il est de 18 ans (CCSA, 2011). Ainsi, tous les conducteurs
n’ayant pas atteint l’âge légal doivent conserver un TA de zéro lorsqu’ils prennent le volant. Aux États‑Unis,
dans tous les États et le District de Columbia, l’âge légal pour boire est de 21 ans et la tolérance est de zéro
pour les conducteurs de moins de 21 ans (TA de 0,02 % ou moins) (Voas et coll., 2009). Après l’adoption
des lois sur la tolérance zéro aux États‑Unis, les recherches ont montré une baisse de 19 % de la conduite en
état d’ivresse déclarée et une diminution de 23 % de la conduite après la consommation de fortes quantités
d’alcool (Wagenaar et coll., 2001). Deux provinces du Canada, l’Ontario (ministère des Transports de l’Ontario)
et le Nouveau‑Brunswick, ont maintenant une loi prévoyant la tolérance zéro pour tous les conducteurs de
moins de 21 ans, en vertu de laquelle le conducteur doit maintenir un TA de zéro (New Brunswick Public
Safety 2011). Au Manitoba, en plus du TA zéro au cours des deux premières années qui précèdent l’obtention
du permis complet, les nouveaux conducteurs, depuis décembre 2006, doivent continuer à maintenir un TA
16
Sondage sur la sécurité routière 2010 | Les jeunes et l’alcool au volant
zéro pendant trois années additionnelles après l’obtention du permis complet (Société d’assurance publique
du Manitoba, 2006).
En ce qui concerne les efforts sur le plan médiatique, une étude destinée à évaluer l’efficacité d’une campagne
médiatique touchant les valeurs sociales pour réduire la fréquence de la conduite en état d’ivresse chez
les jeunes de 21 à 34 ans a été menée au Montana. Des messages positifs axés sur les normes sociétales
communiquent des normes positives qui existent déjà au sein d’une communauté en vue de corriger de
mauvaises perceptions de l’omniprésence de certains comportements comme la conduite en état d’ivresse.
L’étude a révélé que, sur le plan des comportements, comparativement aux lieux témoins, on notait une
diminution de 13,7 % du pourcentage de conducteurs déclarant avoir conduit après avoir consommé de
l’alcool, ainsi qu’une augmentation de 15 % du pourcentage qui déclarait avoir recours à un conducteur
désigné lorsqu’ils consommaient de l’alcool. Comparativement aux lieux témoins, la campagne a aussi
réduit les mauvaises perceptions à propos de la fréquence de la conduite en état d’ivresse (Linkenbach et
Perkins, 2005). « En donnant aux gens une information claire et juste au sujet des normes de comportement
qui existent au sein de leur collectivité, les campagnes axées sur les normes sociétales peuvent changer la
mauvaise perception qu’ont les gens du comportement de leurs pairs » (Linkenbach et Perkins, 2005, p.8).
La disponibilité de modes de transport sûrs pour les jeunes joue aussi un rôle dans le contexte du problème
de la conduite en état d’ivresse. Par exemple, une étude européenne a examiné les modes de transport
permettant de se rendre sur les lieux de vie nocturne et d’en revenir; elle a montré que la principale raison
pour laquelle les jeunes n’utilisaient pas l’autobus ou le train pour revenir à la maison est que ceux‑ci ne
sont pas en service suffisamment tard. Les jeunes ont donc moins de moyens de revenir à la maison, ce qui
favorise l’utilisation d’un mode de transport moins sûr, comme de monter à bord d’un véhicule conduit par
un conducteur en état d’ébriété (Calafat et coll., 2009). Pour réduire la conduite en état d’ivresse ainsi que
la nécessité de voyager avec un conducteur aux facultés affaiblies, une amélioration du service de transports
publics offrirait des solutions additionnelles à ceux qui souhaitent retourner à la maison en sécurité après
avoir consommé de l’alcool.
À partir de données d’entrevues réalisées auprès de jeunes de 21 et de 26 ans en Nouvelle‑Zélande, Morrison
et ses collaborateurs (2002) ont découvert que les conducteurs et les passagers étaient dans un état semblable
d’ivresse ou de sobriété, de sorte qu’il devient difficile de faire la distinction entre une personne ayant les
facultés affaiblies, mais encore capable de conduire légalement, et une autre qui est intoxiquée et légalement
incapable de conduire. Dans ces situations, les passagers ont parfois les facultés trop affaiblies pour juger
correctement de l’état d’ébriété du conducteur et ne peuvent vraisemblablement pas discerner pleinement
les risques de monter à bord d’un véhicule conduit par celui‑ci. Ainsi, on devrait mettre l’accent sur la
nécessité d’encourager les passagers à connaître et à reconnaître les signes d’ébriété chez les autres pour
pouvoir faire un choix judicieux (Cartwright et Asbridge, 2011). 17
Sondage sur la sécurité routière 2010 | Les jeunes et l’alcool au volant
Poulin et ses collaborateurs (2006) ont découvert que des facteurs hors du contrôle des adolescents, comme
le fait de vivre dans une région rurale, augmentent les risques de se trouver dans une voiture conduite par
un conducteur en état d’ivresse. Ces conclusions portent à penser qu’il existe des injustices en matière
de possibilités de transport pour les adolescents. Il faudrait donc que les interventions tiennent compte
également du quartier et des facteurs du tissu social, aussi bien que des facteurs individuels. Ces auteurs
proposent, pour atténuer l’impact de ces facteurs, par exemple, d’encourager les jeunes, les parents et les
organisateurs d’événements à planifier d’avance des moyens de rentrer à la maison, de façon à offrir au
moins une solution pour rentrer à la maison en toute sécurité. Chen et ses collaborateurs (2008), observant que les parents constituent un mécanisme de contrôle social
important pour les comportements de conduite à risque, y compris la consommation d’alcool, indiquent que
« les processus familiaux positifs, non seulement peuvent permettre directement d’éviter des comportements
à problème ou à risque chez les adolescents, mais aussi contribuer à l’acquisition de compétences ou de
forces positives chez les jeunes favorisant la prévention de ces comportements » (Chen et coll., 2008, p.582).
De plus, une association entre une perception de l’approbation par les parents de la conduite en état d’ivresse
ou du fait d’avoir été le passager d’un conducteur ivre semble indiquer que les adolescents voyagent parfois
à bord de véhicules conduits par des parents qui ont consommé de l’alcool. En fait, au cours d’un sondage
réalisé en Alberta auprès de conducteurs de 18 à 29 ans, ceux‑ci ont répondu positivement dans une
proportion de 21 % quand on leur a demandé si, au cours des trois dernières années, l’un de leurs parents
avait conduit après avoir pris au moins trois boissons alcoolisées sur une période de quatre heures (Rothe
et Kokotilo, 2005). Ainsi, les programmes de prévention axés sur le comportement des adultes ou à tout le
moins sur leurs interactions avec leurs adolescents seraient avantageux. De plus, Chen et ses collaborateurs
(2008) affirment qu’aucune stratégie unique ne sera efficace pour empêcher la conduite en état d’ivresse ou
la possibilité de monter à bord d’un véhicule conduit par une personne en état d’ébriété; par conséquent, il
faut une approche globale.
Enfin, puisque les recherches montrent que la consommation de drogues devient un des facteurs qui
contribuent largement au problème de la conduite avec facultés affaiblies (Maxwell et coll., 2009), les
programmes éducatifs devraient aussi porter sur la consommation de drogues et les effets de l’usage de
drogues sur la conduite, plutôt que de mettre l’accent principalement sur l’alcool.
Résumé
Bien que les jeunes conducteurs forment une faible proportion du problème de conduite en état d’ivresse par
rapport aux autres conducteurs, des recherches montrent que les jeunes conducteurs qui conduisent en état
d’ébriété sont plus susceptibles que les adultes d’avoir une collision liée à l’alcool (Bingham et coll., 2009).
L’usage de drogues autres que l’alcool, au volant, est aussi une préoccupation croissante et un nombre de
plus en plus grand d’études sont orientées vers le problème de la conduite avec facultés affaiblies par la
consommation de drogues en général (Beasley et coll., 2011) et chez les jeunes.
18
Sondage sur la sécurité routière 2010 | Les jeunes et l’alcool au volant
Il n’y a pas de définition universelle de jeune conducteur, puisque les nombreuses études utilisent une
fourchette d’âge différente pour définir cette population (Nickel, 2009). En général, les jeunes conducteurs
déclarent eux‑mêmes avoir conduit en état d’ivresse dans une proportion de 10 à 20 %. En ce qui concerne la
conduite après consommation de drogues chez les jeunes conducteurs, les résultats d’un sondage réalisé en
Ontario en 2009 ont montré que 17 % des conducteurs de la 10e à la 12e année ont déclaré avoir conduit un
véhicule dans l’heure qui a suivi la consommation de cannabis au cours des 12 mois précédents (Paglia‑Boak
et coll., 2009). Monter à bord d’un véhicule avec un conducteur sous l’influence de l’alcool ou de drogues
est aussi un sujet de préoccupation et certaines études montrent que cette situation est plus fréquente dans
le cas des jeunes conducteurs.
En ce qui concerne les collisions mortelles liées à l’alcool mettant en cause de jeunes conducteurs au Canada,
en 2009, parmi toutes les personnes qui sont décédées dans des collisions liées à l’alcool, 11 % avaient
entre 16 et 19 ans, 20,8 % entre 20 et 25 ans et 20,8 % entre 26 et 35 ans. Le pourcentage chez les autres
groupes d’âge était inférieur et diminuait avec l’âge, à l’exception du groupe des moins de 16 ans (2,2 %)
(Mayhew et coll., 2011). Les jeunes de moins de 16 ans, toutefois, représentaient une beaucoup plus petite
proportion des conducteurs en général. Des résultats semblables sont observés pour les collisions liées à
l’alcool ayant causé des blessures graves au Canada (Mayhew et coll., 2011).
En ce qui concerne le profil des jeunes conducteurs aux facultés affaiblies, les hommes, et plus particulièrement
les jeunes, sont plus susceptibles que les femmes ou les membres de groupes plus âgés de déclarer avoir
conduit en état d’ébriété, d’avoir été arrêtés pour conduite en état d’ivresse, d’avoir été mortellement blessés
ou d’avoir blessé mortellement d’autres personnes en conduisant en état d’ivresse (Mayhew et coll., 2003;
Zador et coll., 2000). Pour ce qui est des différentes catégories d’âge des jeunes conducteurs, un TA positif
semble le moins fréquent chez les très jeunes conducteurs (habituellement moins de 19 ans) (Mayhew et coll.,
2011). Une situation socioéconomique inférieure et une scolarité inférieure étaient également associées à des
incidents de conduite en état d’ivresse (Morrison et coll., 2002). Certaines caractéristiques comportementales
ont aussi été liées à la conduite sous l’influence de drogues ou d’alcool, notamment la consommation
régulière de drogues ou d’alcool en général, ainsi qu’une propension à s’adonner à d’autres activités de
conduite à risque (Calafat et coll., 2009; Walker et coll., 2005). Enfin, certaines recherches ont établi un lien
entre le lieu de la consommation d’alcool et la probabilité de conduire après consommation ou de monter à
bord avec un conducteur en état d’ébriété, notamment boire de l’alcool au restaurant, dans un véhicule ou
dans un contexte non structuré comme une soirée, ou se rassembler avec des amis dans un environnement
extérieur.
En ce qui concerne les interventions concernant les jeunes conducteurs en état d’ébriété, les recherches
semblent indiquer que le fait d’avoir à son actif une infraction pour conduite liée à l’alcool à un jeune
âge augmente la probabilité d’avoir par la suite une collision liée à l’alcool. Ainsi, le traitement des jeunes
conducteurs ivres est encore plus important parmi ce groupe d’âge pour empêcher les récidives ultérieures.
19
Sondage sur la sécurité routière 2010 | Les jeunes et l’alcool au volant
La plupart des secteurs de compétence du Canada et des États‑Unis ont une forme ou une autre de programme
de délivrance graduelle du permis de conduire qui impose des restrictions aux nouveaux conducteurs afin
de minimiser les risques d’exposition; ces restrictions sont levées graduellement jusqu’à l’obtention du
permis complet (Mayhew et coll., 2005). Cependant, il n’y a pas suffisamment d’études sur la façon dont les
différents éléments des programmes peuvent influer sur les risques de blessures et de décès des conducteurs
novices (Vanlaar et coll., 2009). Des campagnes sur les normes sociétales ont eu pour effet de diminuer les pourcentages de conduite en état
d’ivresse déclarée, y compris le pourcentage de ceux qui ont déclaré avoir recours à un conducteur désigné
lorsqu’ils consommaient de l’alcool, et la réduction des mauvaises perceptions à propos de la fréquence de
la conduite en état d’ivresse (Linkenbach et Perkins, 2005).
Afin de réduire la conduite sous l’influence de substances ainsi que la présence à bord d’un véhicule conduit par
une personne en état d’ivresse, l’augmentation de la disponibilité des transports publics offrirait des solutions
additionnelles à ceux qui souhaitent retourner à la maison en sécurité après avoir consommé de l’alcool. On
a aussi souligné la nécessité d’encourager les passagers à reconnaître les signes d’ébriété chez les autres pour
pouvoir faire des choix judicieux. De plus, encourager les jeunes, les parents et les organisateurs d’événements
à planifier d’avance des moyens de rentrer à la maison est une façon d’offrir au moins une solution pour
rentrer à la maison en toute sécurité. En outre, des programmes de prévention axés sur le comportement des
adultes ou à tout le moins sur leurs interactions avec leurs adolescents seraient avantageux. Enfin, puisque
les recherches montrent que la consommation de drogues devient un des facteurs qui contribuent largement
au problème de la conduite avec facultés affaiblies, les programmes éducatifs devraient aussi porter sur la
consommation de drogues et les effets de l’usage de drogues sur la conduite.
Préoccupations au sujet des jeunes et l’alcool
au volant
Comme il est mentionné précédemment, les jeunes conducteurs ont été suréchantillonnés afin de permettre
des comparaisons entre jeunes conducteurs de 16 à 24 ans et conducteurs adultes de plus de 24 ans.
L’échantillon final comprenait 1 601 conducteurs, 484 étant considérés comme des jeunes conducteurs
(entre 16 et 24 ans). À noter que les résultats déclarés ici sont différents de ceux du Sondage sur la sécurité
routière de 2010 sur la conduite en état d’ivresse, puisque les conclusions de celui‑ci étaient fondées sur
l’échantillon complet, tandis que, dans ce cas‑ci, ils sont basés sur deux sous‑ensembles de cet échantillon
(jeunes conducteurs de 16 à 24 ans par rapport aux conducteurs de plus de 24 ans).
Est‑ce que les jeunes qui conduisent sous l’influence de l’alcool constituent un sujet de
préoccupation important en matière de sécurité routière aux yeux des jeunes Canadiens
comparativement aux adultes?
20
Sondage sur la sécurité routière 2010 | Les jeunes et l’alcool au volant
On a posé aux Canadiens un certain nombre de questions concernant leurs préoccupations particulières
en matière de sécurité routière et la gravité de ces problèmes tels qu’ils les perçoivent, sur une échelle de
1 (pas un problème du tout) à 6 (problème extrêmement grave); aux fins de l’établissement de la cote, les
répondants ont été définis comme étant préoccupés par une question s’ils avaient choisi cinq ou six. La
figure 1 présente les résultats pour les jeunes conducteurs de 16 à 24 ans comparativement aux adultes de
25 ans et plus.
84.0
84.6
L’alcool au volant
Envoi de message texte au volant
83.0
Jeunes conducteurs sous l’influence d’alcool
82.1
83.1
69.6
Jeunes conducteurs sous l’influence de drogues
91.9
80.2
69.2
76.9
Distraction au volant
66.0
Passage au feu rouge
62.4
Vitesse excessive
58.9
Usage de cellulaire (poratif ou mode mains libres)
13.4
Jeunes conducteurs
77.1
74.0
75.3
25.4
0
20
40
Jeunes conducteurs
60
80
100
Adultes
Figure 1. Pourcentage des problèmes de sécurité routière qui sont perçus par les jeunes conducteurs (16 à
24 ans) et les conducteurs adultes (25 ans et plus) comme étant un problème très grave ou extrêmement
grave
Comme on peut le voir à la figure 1, parmi tous les problèmes de sécurité routière, les jeunes conducteurs sous
l’influence de l’alcool sont traités comme étant un problème très grave ou extrêmement grave par 82,1 %
des jeunes conducteurs canadiens de 16 à 24 ans, comparativement à 83,1 % des adultes. Ce problème
se classe au troisième rang parmi les plus grandes préoccupations des jeunes conducteurs, venant après
l’alcool au volant qui a obtenu un taux de préoccupation de 84 % pour les jeunes conducteurs et de 84,6 %
pour les adultes, et l’envoi de messages textes au volant qui préoccupaient 83 % des jeunes conducteurs
et 91,9 % des adultes. Les données ci‑dessus montrent également que 69,6 % des jeunes conducteurs,
comparativement à 80,2 % des adultes, pensent que les jeunes conducteurs sous l’influence de drogues
constituent un problème très grave ou extrêmement grave. Pour les jeunes conducteurs, les problèmes les
plus préoccupants étaient la distraction au volant, à 69,2 % comparativement à 76,9 % pour les adultes,
le passage au feu rouge à 66 % comparativement à 77,1 % pour les adultes, la vitesse excessive, à 64,2 %
comparativement à 74 % pour les adultes, l’usage d’un cellulaire au volant, à 58,9 % comparativement à
21
Sondage sur la sécurité routière 2010 | Les jeunes et l’alcool au volant
75,3 % pour les adultes et les jeunes conducteurs en général, à 13,4 % comparativement à 25,4 % pour les
adultes qui venait en fin de liste.
Il convient de noter que ces différences entre les jeunes conducteurs et les conducteurs adultes étaient
significatives, à l’exception de celles qui concernent l’alcool au volant et les jeunes conducteurs sous l’influence
de l’alcool. Ainsi, en ce qui concerne les opinions à propos de la gravité du problème de l’alcool au volant,
jeunes conducteurs et conducteurs adultes sont du même avis.
Attitudes à l’égard des jeunes et de la conduite
sous l’influence de l’alcool
Est‑ce que les jeunes Canadiens et les adultes pensent que la conduite sous l’influence de
l’alcool et des drogues est dangereuse?
Pour mesurer l’attitude des Canadiens à l’égard de l’alcool au volant, les répondants ont eu à indiquer dans
quelle mesure ils étaient d’accord ou en désaccord avec diverses affirmations concernant la consommation
d’alcool ou de drogues avant de prendre le volant. Ces questions ont été notées sur une échelle de 1 (tout
à fait en désaccord) à 6 (tout à fait d’accord); aux fins de l’établissement de la cote, les répondants ont été
définis comme étant d’accord avec une affirmation s’ils avaient choisi cinq ou six. Les résultats sont présentés
pour les jeunes conducteurs comparativement aux conducteurs adultes.
85.9
Je ne peux conduire prudemment après
avoir consommé de l’alcool
77.4
79.2
Je ne peux conduire prudemment après avoir
consommé des drogues illicites
84.3
0
20
40
60
Jeunes conducteurs
80
Adultes
Figure 2. Pourcentage de jeunes conducteurs, comparativement aux adultes, qui sont d’accord avec diverses
affirmations concernant la conduite après consommation d’alcool et de drogues
Comme le montre la figure 2, la plupart des jeunes conducteurs de 16 à 24 ans (85,9 %) sont d’accord pour
dire qu’ils ne peuvent conduire de façon prudente lorsqu’ils ont consommé de l’alcool, comparativement à
22
Sondage sur la sécurité routière 2010 | Les jeunes et l’alcool au volant
77,4 % des adultes de plus de 24 ans. Dans le cas des drogues, 79,4 % des jeunes conducteurs sont d’accord
pour dire que la consommation de drogues nuit tellement aux facultés qu’il n’est pas possible de conduire
prudemment après en avoir consommé, comparativement à 84,3 % des adultes. Ainsi, les réponses données
par les jeunes conducteurs et les conducteurs adultes sont inversées. À noter que ces deux différences sont
significatives.
Quand on leur a demandé si le taux d’alcoolémie indiqué dans le Code criminel du Canada de 0,08 était
approprié, 70,8 % des jeunes conducteurs de 16 à 24 ans étaient d’accord. Sur les 29,2 % qui ne le jugeaient
pas approprié, la plupart croyaient qu’il devrait être inférieur (78,8 %) et 21,2 % qu’il devrait être plus élevé.
Chez les adultes de plus de 24 ans, les résultats sont semblables. La majorité (67,9 %) pense que la limite
légale de 0,08 est appropriée. Sur les 32,1 % d’adultes qui ne la jugent pas appropriée, la plupart considèrent
qu’elle devrait être inférieure (85,1 %) et 14,9 % qu’elle devrait être plus élevée. Ces différences n’étaient pas
significatives. Dans l’ensemble, ces résultats montrent que les jeunes conducteurs et les conducteurs adultes
ont des opinions semblables à propos de la limite légale pour les infractions de conduite en état d’ivresse.
Ampleur du problème des jeunes et
de la conduite sous l’influence de
l’alcool
À quelle fréquence les jeunes Canadiens conduisent‑ils sous l’influence de l’alcool par
rapport aux adultes?
Lorsqu’on leur a demandé s’ils avaient conduit dans les deux heures suivant la consommation de toute
quantité d’alcool au cours des 30 derniers jours, 11,9 % des 484 jeunes conducteurs âgés de 16 à 24 ans
de l’échantillon ont admis l’avoir fait comparativement à 25,1 % des adultes de plus de 24 ans. À noter que
cette différence était significative. Elle justifie que l’on précise qu’elle inclut la conduite après consommation
de faibles quantités d’alcool et des taux d’alcoolémie inférieurs à la limite légale ou administrative (là où elles
existent).
En réponse à une question sur la conduite alors qu’ils croyaient avoir dépassé la limite légale au cours des
12 derniers mois, 7,9 % des jeunes conducteurs ont admis l’avoir fait comparativement à 5,4 % des adultes.
Cette différence, cependant, n’était pas significative. De plus, parmi les 7,9 % de jeunes conducteurs ayant
conduit un véhicule après avoir consommé de l’alcool alors qu’ils croyaient avoir dépassé la limite légale,
54,4 % déclarent que la dernière fois qu’ils ont conduit dans de telles conditions, ils l’ont fait avec des
passagers, comparativement à 37 % des adultes de plus de 24 ans. Cette différence n’était pas significative.
Les répondants ont eu à indiquer les solutions autres que la conduite, auxquelles ils ont fait appel après avoir
consommé des boissons alcoolisées au cours des 30 jours précédents. La solution la plus souvent mentionnée
23
Sondage sur la sécurité routière 2010 | Les jeunes et l’alcool au volant
consistait à demander à quelqu’un de conduire (66,6 % par rapport à 47,7 % pour les adultes), suivie du taxi
(41,6 % par rapport à 18,3 % pour les adultes), des transports publics (40 % par rapport à 13,5 % pour les
adultes), d’autres solutions comme la marche ou passer la nuit chez un ami (34,4 % par rapport à 14 % pour
les adultes) et, enfin, attendre pendant quelques heures d’être sobre et prêt à conduire (30,4 % par rapport
à 29,9 % pour les adultes). Cette dernière différence entre les jeunes conducteurs et les adultes en ce qui a
trait à l’idée d’attendre avant de conduire n’était pas significative. Cependant, toutes les autres différences
à propos des solutions l’étaient.
Où la plupart des jeunes Canadiens consomment‑ils de l’alcool par rapport aux adultes?
En 2010, la plupart des jeunes conducteurs de 16 à 24 ans (94,1 % par rapport à 92,4 % pour les adultes)
qui ont pris le volant alors qu’ils croyaient avoir dépassé la limite légale ont déclaré avoir consommé de
l’alcool la plupart du temps à un endroit où ils étaient susceptibles de boire avec d’autres (p. ex. à la maison
d’un ami ou d’un parent, dans un bar, un restaurant, à une soirée ou à d’autres endroits) et 5,8 % (7,6 %
pour les adultes) ont indiqué consommer de l’alcool le plus souvent à la maison avant de conduire. À noter
que ces pourcentages sont basés sur un faible nombre d’observations et ne sont pas stables, ainsi les tests de
signification entre les jeunes conducteurs et les adultes ne devraient pas être effectués dans ce cas.
Seulement 6 % des jeunes conducteurs ivres boiraient probablement seuls à la maison, ce qui signifie que
94 % se trouveraient avec des amis ou des membres de la famille qui peuvent prendre des mesures pour
influencer leur comportement et éviter le problème. De fait, 65,3 % des jeunes conducteurs déclarent qu’ils
ont demandé à une personne de ne pas conduire parce qu’ils croyaient que celle ci avait trop bu (66,8 % des
adultes). Cependant, 34,7 % ont déclaré qu’ils ne l’avaient pas fait (33,2 % pour les adultes).
Parmi les jeunes conducteurs qui ont déclaré ne pas avoir demandé à une personne de ne pas conduire alors
qu’ils jugeaient que cette personne avait trop bu, 68,8 % (69,9 % des adultes) ont mentionné n’avoir tout
simplement pas été dans une telle situation. Cependant, parmi ceux qui se sont trouvés dans une situation où
une personne a pris le volant après avoir consommé de l’alcool, 26,4 % des jeunes conducteurs (16,7 % des
adultes) ont précisé qu’ils n’avaient pas demandé à cette personne de ne pas conduire parce qu’ils croyaient
que ce serait gênant ou embarrassant, 10,5 % (18,9 % des adultes) ne l’ont pas fait parce qu’ils craignaient
une confrontation avec le conducteur, 19,5 % (11,2 %) parce qu’ils jugeaient ne pas être responsables de
le faire, 33,8 % (29,1 % des adultes) étaient conscients que quelqu’un d’autre l’avait déjà fait et 42,8 %
(48,5 % des adultes) ont donné d’autres raisons, par exemple que le conducteur de toute évidence n’était
pas en état d’ébriété, ou c’était il y a longtemps lorsque les conséquences de l’alcool au volant n’étaient pas
connues. Aucune de ces différences entre les jeunes conducteurs et les adultes n’était significative.
24
Sondage sur la sécurité routière 2010 | Les jeunes et l’alcool au volant
Combien de jeunes Canadiens ont été passagers d’un véhicule conduit par une personne
qui avait consommé de l’alcool, comparativement aux adultes?
Au cours du dernier mois écoulé, 6,5 % des jeunes conducteurs canadiens ont indiqué être montés à bord
d’un véhicule conduit par une personne qui avait consommé de l’alcool à au moins une occasion et 7,4 %
ont dit l’avoir fait entre deux et dix fois au cours du dernier mois. Ces passagers se mettent eux‑mêmes
en péril. Même si le TA est faible, le risque d’une collision et la gravité des blessures possibles augmentent
substantiellement. Le pourcentage correspondant d’adultes était semblable à celui des jeunes (5,8 % à une
occasion et 6,2 % entre deux et douze fois) et les différences n’étaient pas significatives.
Combien de jeunes Canadiens sont touchés par le problème de l’alcool au volant,
comparativement aux adultes?
En ce qui concerne les jeunes conducteurs qui ont entre 16 et 24 ans, 20,1 % connaissent un membre de
la famille ou un ami proche qui a été victime d’une collision due à l’alcool qu’ils n’ont pas causée et 16,2 %
connaissent un membre de la famille ou un parent qui a conduit sous l’influence de l’alcool et a causé une
collision où ils étaient en cause. Il convient de noter qu’on a posé la question aux Canadiens uniquement
à propos des membres de la famille et des amis proches, de sorte que ce nombre est une sous estimation
vraisemblablement du problème véritable. Les pourcentages applicables aux adultes étaient semblables (19,3
% et 13,1 % respectivement) et n’étaient pas significativement différents de ceux des jeunes conducteurs.
Ampleur du problème de conduite
sous l’influence des drogues chez les
jeunes
À quelle fréquence les jeunes Canadiens conduisent‑ils après avoir pris des drogues
comparativement aux adultes?
La consommation de drogues par les conducteurs est une préoccupation croissante. De nombreuses drogues
différentes (légales et illégales) peuvent nuire aux facultés et avoir un effet sur la performance au volant.
Pour cette raison, on a aussi posé aux répondants quelques questions au sujet des drogues. Sur les 21,4 %
de jeunes conducteurs (5,1 % des adultes) qui ont consommé de la marihuana ou du hachisch au cours des
12 derniers mois, 19,7 % (28,8 % des adultes) ont déclaré avoir conduit un véhicule automobile moins de
deux heures après. Sur les 12,8 % des jeunes conducteurs (3,6 % des adultes) qui avaient consommé des
drogues illégales au cours des 12 derniers mois, 9,5 % (18,4 % des adultes) ont déclaré avoir conduit un
véhicule automobile dans les deux heures suivant la consommation d’une drogue illégale. Ces différences
n’étaient pas significatives. Pour conclure, un plus grand nombre de jeunes conducteurs que de conducteurs
25
Sondage sur la sécurité routière 2010 | Les jeunes et l’alcool au volant
âgés déclarent consommer des drogues illicites, mais un peu moins d’entre eux semblent déclarer conduire
après avoir consommé ces drogues.
Degré de soutien aux mesures visant à
améliorer la sécurité des conducteurs
On a demandé aux Canadiens dans quelle mesure ils étaient d’accord avec l’utilisation de différentes mesures
pour contrer la conduite en état d’ivresse, sur une échelle de 1 (tout à fait en désaccord) à 6 (tout à fait
d’accord). Les réponses de 5 à 6 ont été codées comme étant « favorables » à la mesure en question1. Les
jeunes Canadiens et les adultes affichent un solide soutien à diverses mesures visant à déceler et à prévenir
la conduite en état d’ivresse.
Comme il est évident à la figure 3, les résultats du sondage indiquent que :
>> 77 %
(IC‑95 % : 73,1 %‑81,3 %) des jeunes conducteurs sont d’accord pour qu’un dispositif
empêchant un conducteur ivre de démarrer le véhicule soit obligatoire pour tous les conducteurs
condamnés pour conduite avec facultés affaiblies, comparativement à 85,4 % (IC‑95 % :
83 %‑87,8 %) pour les adultes;
>> 60,5 %
(IC‑95 % : 55,7 %‑65,6 %) sont d’accord pour que l’application de la loi concernant les
conducteurs en état d’ivresse soit plus visible, comparativement à 68,6 % (IC‑95 % : 65,3 %‑71,8 %)
pour les adultes;
>> 52,7 %
(IC‑95 % : 47,7 %‑57,9 %) sont d’accord pour que les policiers soient autorisés à faire
passer des tests d’alcoolémie au hasard afin de détecter les conducteurs qui ont consommé de
l’alcool, comparativement à 65 % (IC‑95 % : 61,6 %‑68,3 %) pour les adultes;
>> 49 %
(IC‑95 % : 44 %‑54,2 %) sont d’accord pour qu’un dispositif qui empêcherait un conducteur
de démarrer le véhicule lorsqu’il a consommé de l’alcool soit obligatoire pour les jeunes conducteurs,
comparativement à 59,4 % (IC‑95 % : 55,9 %‑62,8 %) pour les adultes; et
>> 44,2 %
(IC‑95 % : 39,3 %‑49,4 %) des jeunes conducteurs sont d’accord pour qu’un dispositif
empêchant un conducteur de démarrer le véhicule lorsqu’il a consommé de l’alcool soit obligatoire
sur tous les véhicules, comparativement à 47 % (IC‑95 % : 43,5 %‑50,5 %) pour les adultes.
1
Il convient de noter qu’un tel mode de codage mesure le soutien de façon conservatrice.
26
Sondage sur la sécurité routière 2010 | Les jeunes et l’alcool au volant
77.0
Antidémarreur pour contrevenant
85.4
60.5
Visibilité accrue de l’application de la loi
68.6
52.7
Alcootest aléatoire
65.0
49.0
Antidémarreur pour jeunes conducteurs
59.4
44.2
Antidémarreur sur tous les véhicules
47.0
0
20
40
Jeunes conducteurs
60
80
Adultes
Figure 3. Pourcentage de jeunes conducteurs, comparativement aux adultes, qui sont d’accord avec
différentes méthodes visant à contrer le problème de l’alcool au volant
Il convient de noter que toutes les différences entre les jeunes conducteurs et les adultes pour les quatre
premières mesures de la figure 3 sont significatives, mais la différence entre les jeunes et les adultes en ce
qui concerne la dernière (l’accord à l’égard d’un dispositif qui empêcherait un conducteur de démarrer le
véhicule s’il a consommé de l’alcool, obligatoire dans tous les véhicules) n’était pas significative. 7
Résumé et conclusions
Bien que les jeunes conducteurs forment une faible proportion du problème de conduite en état d’ivresse,
certaines recherches montrent que les jeunes conducteurs qui conduisent en état d’ébriété sont plus
susceptibles que les adultes d’avoir une collision liée à l’alcool (Bingham et coll. 2009). L’usage de drogues
autres que l’alcool, au volant, est aussi une préoccupation croissante.
Les résultats de ce sondage montrent les jeunes conducteurs sous l’influence de l’alcool sont traités comme
étant un problème très grave ou extrêmement grave par 82,1 % des jeunes conducteurs canadiens de 16 à
24 ans, comparativement à 83,1 % des adultes de plus de 24 ans. Ainsi, en ce qui concerne les opinions sur
la gravité du problème des jeunes et l’alcool au volant, les jeunes conducteurs et les adultes sont du même
avis. En outre, 69,6 % des jeunes conducteurs, comparativement à 80,2 % des adultes, pensent que les
jeunes conducteurs sous l’influence de drogues constituent un problème très grave ou extrêmement grave.
Il convient de noter que cette différence est significative.
27
Sondage sur la sécurité routière 2010 | Les jeunes et l’alcool au volant
La plupart des jeunes conducteurs (85,9 %) sont d’accord pour dire qu’ils ne peuvent conduire de façon
prudente lorsqu’ils ont consommé de l’alcool, comparativement à 77,4 % des adultes. Dans le cas des drogues,
79,4 % des jeunes conducteurs sont d’accord pour dire que la consommation de drogues nuit tellement aux
facultés qu’il n’est pas possible de conduire prudemment après en avoir consommé, comparativement à
84,3 % des adultes. Ainsi, les réponses données par les jeunes conducteurs et les conducteurs adultes sont
inversées et sont significativement différentes.
Lorsqu’on leur a demandé s’ils avaient conduit dans les deux heures suivant la consommation de toute
quantité d’alcool au cours des 30 derniers jours, 11,9 % des jeunes conducteurs âgés de 16 à 24 ans de
l’échantillon ont admis l’avoir fait comparativement à 25,1 % des adultes de plus de 24 ans. À noter que
cette différence était significative. Cela confirme d’autres recherches montrant que le pourcentage de jeunes
conducteurs qui déclarent avoir conduit moins d’une heure après avoir pris deux boissons alcoolisées ou plus
se situe entre 10 % et 20 % (Adlaf et coll., 2003; Ialomiteanu et coll., 2011; Paglia‑Boak et coll., 2009; Rothe
et Kokotilo, 2005).
En réponse à une question sur la conduite alors qu’ils croyaient avoir dépassé la limite légale au cours des
12 derniers mois, 7,9 % des jeunes conducteurs ont admis l’avoir fait comparativement à 5,4 % des adultes.
Cette différence, cependant, n’était pas significative. De plus, parmi les 7,9 % de jeunes conducteurs ayant
conduit un véhicule après avoir consommé de l’alcool alors qu’ils croyaient avoir dépassé la limite légale,
54,4 % déclarent que la dernière fois qu’ils ont conduit dans de telles conditions, ils l’ont fait avec des
passagers, comparativement à 37 % des adultes de plus de 24 ans. Cette différence n’était pas significative.
Même si plus de la moitié de l’échantillon des jeunes conducteurs a admis avoir conduit avec des passagers
à bord, tout en croyant avoir dépassé la limite légale au cours des 12 derniers mois, pendant le dernier mois
écoulé, 6,5 % des jeunes conducteurs canadiens ont indiqué être montés à bord d’un véhicule conduit par
une personne qui avait consommé de l’alcool à au moins une occasion et 7,4 % ont dit l’avoir fait entre deux
et dix fois au cours du dernier mois.
En ce qui concerne le lieu de la consommation d’alcool, la plupart des jeunes conducteurs de 16 à 24 ans
(94,1 % par rapport à 92,4 % pour les adultes) qui ont pris le volant alors qu’ils croyaient avoir dépassé
la limite légale ont déclaré avoir consommé de l’alcool la plupart du temps à un endroit où ils étaient
susceptibles de boire avec d’autres (p. ex. à la maison d’un ami ou d’un parent, dans un bar, un restaurant, à
une soirée ou à d’autres endroits) et 5,8 % (7,6 % pour les adultes) ont indiqué consommer de l’alcool le plus
souvent à la maison avant de conduire. Cela signifie que 94 % se trouvent avec des amis ou des membres
de la famille qui peuvent prendre des mesures pour influencer leur comportement et éviter le problème.
De fait, 65,3 % des jeunes conducteurs déclarent qu’ils ont demandé à une personne de ne pas conduire
parce qu’ils croyaient que celle‑ci avait trop bu (66,8 % des adultes). Un sondage réalisé en Alberta auprès
de conducteurs de 18 à 29 ans a aussi indiqué que la plus grande partie des répondants (78,8 %) a essayé
d’empêcher une connaissance de conduire en état d’ivresse (Rothe et Kokotilo, 2005).
28
Sondage sur la sécurité routière 2010 | Les jeunes et l’alcool au volant
Le nombre de jeunes conducteurs qui ont déclaré avoir consommé des drogues illicites au cours des 12
derniers mois est plus élevé que celui des conducteurs plus âgés, 21,4 % de jeunes conducteurs (5,1 % des
adultes) ayant consommé de la marihuana ou du hachisch au cours des 12 derniers mois et 12,8 % des jeunes
conducteurs (3,6 % des adultes) ayant déclaré avoir consommé des drogues illégales au cours des 12 derniers
mois. Cependant, un moins grand nombre de jeunes conducteurs déclarent conduire après avoir consommé
des drogues illicites, 19,7 % (28,8 % des adultes) ayant déclaré avoir conduit un véhicule automobile moins
de deux heures après avoir consommé de la marihuana ou du hachisch et 9,5 % (18,4 % des adultes) ayant
déclaré avoir conduit un véhicule automobile dans les deux heures suivant la consommation d’une drogue
illégale. Ces différences n’étaient pas significatives. Le taux de consommation de marihuana au volant est
semblable à celui que révélait un sondage de 2009 en Ontario, selon lequel 17 % des conducteurs de la 10e
à la 12e année ont déclaré avoir conduit un véhicule dans l’heure qui a suivi la consommation de cannabis
au cours des 12 mois précédents (Paglia Boak et coll., 2009).
Enfin, on a demandé aux Canadiens dans quelle mesure ils étaient d’accord avec l’utilisation de différentes
mesures pour améliorer la sécurité routière : 77 % des jeunes conducteurs sont d’accord pour qu’un dispositif
empêchant un conducteur ivre de démarrer le véhicule soit obligatoire pour tous les conducteurs condamnés
pour conduite avec facultés affaiblies, comparativement à 85,4 % pour les adultes; 60,5 % sont d’accord
pour que l’application de la loi concernant les conducteurs en état d’ivresse soit plus visible, comparativement
à 68,6 % pour les adultes; 52,7 % sont d’accord pour que les policiers soient autorisés à faire passer des tests
d’alcoolémie au hasard afin de détecter les conducteurs qui ont consommé de l’alcool, comparativement à
65 % pour les adultes; 49 % sont d’accord pour qu’un dispositif qui empêcherait un conducteur de démarrer
le véhicule lorsqu’il a consommé de l’alcool soit obligatoire pour les jeunes conducteurs, comparativement à
59,4 % pour les adultes; et 44,2 % des jeunes conducteurs sont d’accord pour qu’un dispositif empêchant
un conducteur de démarrer le véhicule lorsqu’il a consommé de l’alcool soit obligatoire sur tous les véhicules,
comparativement à 47 % pour les adultes.
Compte tenu du nombre élevé de victimes sur les routes, la question des jeunes et de la conduite sous l’influence
de l’alcool et des drogues est préoccupante. Afin de réduire aussi bien la conduite avec facultés affaiblies que
le fait de monter à bord d’un véhicule conduit par une personne en état d’ivresse, l’accroissement de l’offre
de service de transports publics pourrait apporter des solutions additionnelles à ceux qui souhaitent retourner
à la maison en sécurité après avoir consommé de l’alcool. Il conviendrait aussi d’encourager les passagers à
connaître et à reconnaître les signes d’ébriété chez les autres pour pouvoir faire un choix judicieux, de même que
d’encourager les adolescents, les parents et les organisateurs d’événements à planifier d’avance des moyens
de rentrer à la maison en toute sécurité. En outre, les programmes de prévention axés sur le comportement
des adultes ou à tout le moins sur leurs interactions avec leurs adolescents seraient avantageux. Enfin,
puisque les recherches montrent que la consommation de drogues devient un des facteurs qui contribuent
largement au problème de la conduite avec facultés affaiblies, les programmes éducatifs devraient aussi
porter sur la consommation de drogues et les effets de l’usage de drogues sur la conduite.
29
Sondage sur la sécurité routière 2010 | Les jeunes et l’alcool au volant
Bibliographie
Adlaf, E.M., Mann, R.E., Paglia, A. (2003). Drinking, cannabis use and driving among Ontario students.
Research letter. Canadian Medical Association Journal, 168(5).
Beasley, E.E., Beirness, D.J., Porath‑Waller, A.J., 2011. Étude visant à comparer les décès sur les routes
impliquant l’alcool et la drogue. Ottawa (Ontario). Centre canadien de lutte contre l’alcoolisme et
les toxicomanies.
Bingham, C.R., Shope, J.T., Parow, J.E., Raghunathan, T.E. (2009). Crash Types: Markers of Increased Risk
of Alcohol‑Involved Crashes Among Teen Drivers. Journal of Studies on Alcohol and Drugs 70:
528‑353.
Calafat, A., Blay, N., Juan, M., Adrover, D., Bellis, M.A., Hughes, K., Stocco, P., Siamou, I., Mendes, F.,
Bohrn, K. (2009). Traffic Risk Behaviors at Nightlife: Drinking, Taking Drugs, Driving, and Use of
Public Transport by Young People. Traffic Injury Prevention 10(2): 162‑169.
Centre canadien de lutte contre l’alcoolisme et les toxicomanies. (2011). Âge légal de consommation, selon
la province et le territoire au Canada. Consulté le 22 septembre 2011 au http://www.ccsa.ca/fra/
topics/legislation/legaldrinkingage/pages/default.aspx.
Cartwright, J., Asbridge, M. (2011). Passengers’ Decisions to Ride With a Driver Under the Influence of
Either Alcohol or Cannabis. Journal of Studies on Alcohol and Drugs 72(1): 86‑95.
Chen, M.J., Grube, J.W., Nygaard, P., Miller, B.A. (2008). Identifying social mechanisms for the prevention
of adolescent drinking and driving. Accident Analysis and Prevention 40(2): 576‑858.
Davey, J., Davey, T., Obst, P.L. (2005). Drug and Drink Driving by University Students: An Exploration of the
Influence of Attitudes. Traffic Injury Prevention 6(1): 44‑52.
Elliott, M.R., Shope, J.T., Raghunathan, T.E., Waller, P.F. (2006). Gender Differences Among Young Drivers in
the Association Between High‑Risk Driving and Substance Use/Environmental Influences. Journal of
Studies on Alcohol 67(2): 252‑260.
Emery, P., Mayhew, D.R., Simpson, H.M. (2008). Youth and Road Crashes: Magnitude, Characteristics, and
Trends. Ottawa (Ontario). Fondation de recherches sur les blessures de la route au Canada. Avril.
Ferrante, A.M., Rosman, D.L., Marom, Y. (2001). Novice drink drivers, recidivism and crash involvement.
Accident Analysis and Prevention 33(2): 221‑227.
Foss, R.D., Evenson, K.R., 1999. Effectiveness of Graduated Driver Licensing in Reducing Motor Vehicle
Crashes. American Journal of Preventive Medecine 16 (1S), 47‑55.
Hartling, L., Wiebe, N., Russell, K., Petruk, J., Spinola, C., Klassen, T.P. (2005). Graduated driver licensing
for reducing motor vehicle crashes among young drivers. The Cochrane Database of Systematic
Reviews, Issue 2. Art. No.: CD003300.pub2.
30
Sondage sur la sécurité routière 2010 | Les jeunes et l’alcool au volant
Hedlund, J., Shults, R.A., Compton, R. (2006). Graduated driver licensing and teenage driver research in
2006. Journal of Safety Research 37, 107‑121.
Ialomiteanu, A.R., Adlaf, E.M., Rehm, J. (2011). Addiction and Mental Health Indicators Among Ontario
Adults, 1977‑2009. CAMH Ressearch Document Series No.31. Toronto, Ontario: Centre for
Addiction and Mental Health.
Lacey, J.H., Kelly‑Baker, T., Furr‑Holden, D., Voas, R.B., Romano, E., Torres, P., Tippetts, S., Ramirez, A.,
Brainard, K., Berning, A. (2009). 2007 National Roadside Survey of Alcohol and Drug Use by
Drivers: Alcohol Results. DOT HS 811 248. Washington, D.C.: National Highway Traffic Safety
Administration.
Linkenbach, J., Perkins, H.W. (2005). Montana’s MOST of Us Don’t Drink and Drive Campaign: A Social
Norm Strategy to Reduce Impaired Driving Among 21‑34‑Year‑Olds. Washington, D.C.: National
Highway Traffic Safety Administration.
Société d’assurance publique du Manitoba. (2006). Permis de conduire : Programme de permis de
conduire par étapes du Manitoba. Consulté au http://www.mpi.mb.ca/francais/fr_dr_licensing/
fr_DLGDLProgram.html.
Mayhew, D.R., Brown, S.W. et Simpson, H.M. (2011). Le problème des accidents liés à l’alcool au Canada.
Ottawa (Ontario). Transports Canada, Sécurité routière et réglementation automobile.
Mayhew, D.R., Ferguson, S.A., Desmond, K.J., & Simpson, H.M. (2003). Trends in fatal crashes involving
female drivers, 1975‑1998. Accident Analysis and Prevention, 35(3), 407‑415.
Mayhew, D.R., Simpson, H.M, Singhal, D. (2005). Best Practices for Graduated Driver Licensing in Canada.
Ottawa, Ontario: Traffic Injury Research Foundation.
Maxwell, J.C., Freeman, J., Davey, J. (2009). Young DUI Offenders Seen in Substance Abuse Treatment. TRB
Circular No. E‑C132, Transportation Research Board, Washington DC (June 2009), pp 47‑58.
Morrison, L., Begg, D.J., Langley, J.D. (2002). Personal and situational influences on drink driving and sober
driving among a cohort of young adults. Injury Prevention 8(2): 111‑115.
National Highway Traffic Safety Administration (NHTSA). (2009a). Young Drivers Traffic Safety Facts.
Research Note. DOT HS 811 385. Washington, D.C.: U.S. Department of Transportation.
National Highway Traffic Safety Administration (NHTSA). (2009b). Alcohol‑Impaired Driving. Traffic Safety
Facts. Research Note. DOT HS 811 385. Washington, D.C.: U.S. Department of Transportation.
New Brunswick Public Safety. (2011). Règles visant les nouveaux conducteurs. Consulté au : http://www2.
gnb.ca/content/gnb/fr/ministeres/securite_publique/conducteurs_et_vehicules/content/nouveau_
reglements.html.
Nickel, W.R. (2009) The Nature of the Young Impaired Driver Problem in Europe. TRB Circular No. E‑C132,
Transportation Research Board, Washington DC (June 2009), pp 24‑31.
31
Sondage sur la sécurité routière 2010 | Les jeunes et l’alcool au volant
Ontario Ministry of Transportation. (2011). Le système de délivrance graduelle des permis de conduire :
Taux d’alcoolémie de zéro pour les conducteurs débutants et les jeunes conducteurs de 21 ans ou
moins. Consulté au : http://www.mto.gov.on.ca/french/dandv/driver/gradu/index.shtml#bac.
Paglia‑Boak, A., Mann, R.E., Adlaf, E.M., Rehm, J. (2009). Drug Use Among Ontario Students, 1977‑2009:
OSDUHS highlights. CAMH Research Document Series No. 28. Toronto, ON: Centre for Addiction
and Mental Health.
Peck, R.C., Gebers, M.A., Voas, R.B., Romano, E. (2008). The relationship between blood alcohol
concentration (BAC), age, and crash risk. Journal of Safety Research 39: 311‑319.
Poulin, C., Boudreau, B., Asbridge, M. (2006). Adolescent passengers of drunk drivers: a multi‑level
exploration into the inequities of risk and safety. Addiction 102: 51‑61.
Rothe, J.P., Kokotilo, T. (2005). Impaired driving as lifestyle for 18‑29‑year‑old Alberta Drivers: Telephone
Survey Findings. Alberta Centre for Injury Control & Research. October 12, 2005.
Shope, J.T. 2007. Graduated driver licensing: Review of Evaluation results since. (2002). Journal of Safety
Research 38(2), 165‑175.
Voas, R., Romano, E., Fell, J., Kelley‑Baker, T. (2009). Young Impaired Driver Involvement in Fatal Crashes.
TRB Circular No. E‑C132, Transportation Research Board, Washington DC (June 2009), pp 9‑17.
Walker, S. Waiters, E., Grube, J.W., Chen, M.J. (2005) Young People Driving After Drinking and Riding
with Drinking Drivers: Drinking Locations – What Do They Tell Us? Traffic Injury Prevention 6(3):
212‑218.
Vanlaar, W., Emery, P. Simpson, H. (2007). Sondage sur la sécurité routière 2007 : La conduite en état
d’ivresse. Fondation de recherches sur les blessures de la route au Canada. Ottawa, Canada.
Vanlaar, W., Marcoux, K., Robertson, R. (2010). Sondage sur la sécurité routière 2010 : La conduite en état
d’ivresse au Canada. Fondation de recherches sur les blessures de la route au Canada. Ottawa,
Canada.
Vanlaar, W., Marcoux, K., Robertson, R. (2008a). Sondage sur la sécurité routière 2008 : La conduite en
état d’ivresse au Canada. Fondation de recherches sur les blessures de la route au Canada. Ottawa,
Canada.
Vanlaar, W., Mayhew, D., Marcoux, K., Wets, G., Brijs, T., Shope, J. (2009). An evaluation of graduated
driver licensing programs in North America using a meta‑analytic approach. Accident Analysis and
Prevention 41: 1104‑1111.
Vanlaar, W., Simpson, H., Robertson, R., (2008b). A perceptual map for understanding concern about
unsafe driving behaviours. Accident Analysis and Prevention, Vol. 40: 1667‑1673.
Wagenaar, A.C., O’Malley, P.M., LaFond, C. (2001). Lowered Legal Blood Alcohol Limits for Young Drivers:
Effects on Drinking, Driving, and Driving‑After‑Drinking Bhaviors in 30 States. American Journal of
Public Health, 91(5): 801‑804.
32
Sondage sur la sécurité routière 2010 | Les jeunes et l’alcool au volant
Zador, P.L., Krawchuck, S.A., & Voas, R.B. (2000). Alcohol‑related relative risk of driver fatalities and driver
involvement in fatal crashes in relation to driver age and gender. Journal of Studies on Alcohol, 61,
387−395.
33
Sondage sur la sécurité routière 2010 | Les jeunes et l’alcool au volant