Le Monde Perdu

Transcription

Le Monde Perdu
Le Monde Perdu
Harry O. Hoyt et Willis H. O’Brien
Etats-Unis - 1925
1h31
SYNOPSIS
CRITIQUE
C'est dans les années 20 que naquit le premier film mettant en
scène des dinosaures, plusieurs décennies avant les fameux
Jurrasic Park de Steven Spielberg. The Lost World, réalisé par
Harry O. Hoyt, demeurera à jamais un métrage culte aux yeux de
beaucoup, principalement pour les fans de films de dinosaures
et de monstres en tous genres.
En effet, ce film précurseur est celui qui annoncera dans les
décennies suivantes les grands films de monstres tels que le
fameux King-Kong en 1933 ou encore les Godzilla. Adaptation
(presque) fidèle de l'œuvre d'Arthur Conan Doyle, célèbre
romancier britannique à qui l'on doit également le personnage
de Sherlock Holmes, The Lost World donnera également
naissance à de nombreux remakes et pseudos remakes dont les
plus connus demeurent The Lost World d'Irwin Allen (1960),
Return To The Lost World (1992) et la saga Jurassic park que l'on
ne présente plus aujourd'hui.
Film muet, The Lost World nous plonge au cœur d'une aventure
sous fond de musique classique, avec ses compositions au violon
magistrales et envoutantes qui accentuent et mettent le ton à
chaque scène du film.
Des jeux d'acteurs souvent exagérés qui donnent par la même
occasion une touche d'humour au film d'Harry O. Hoyt, petit
aspect non négligeable pour un film de l'époque qui bien
souvent prend des rides irréversibles et pourrait aujourd'hui
s'avérer sans grand intérêt et ennuyeux pour bon nombre de
personnes.
Force est de constater que, malgré le poids des années écoulées,
The Lost World reste encore à l'heure actuelle un film
passionnant à découvrir, où aventure et action sont les maîtres
mots.
David Maurice
Le professeur Challenger entraîne d'audacieux
scientifiques et de fieffés aventuriers, ainsi que la
fille d'un explorateur disparu, dans une expédition
au fin fond de la jungle brésilienne. La petite troupe
n'est pas déçue. Ce coin sauvage est bien infesté de
monstres préhistoriques affamés et d'hommessinges imprévisibles. Pour preuve, le professeur
Challenger parvient à ramener un brontosaure dans
une cage en acier. La nouvelle fait d'autant plus
sensation à Londres que la cage se brise à son
arrivée au Museum et que le monstre commence
une terrifiante visite de la ville.
COMMENTAIRE
Ancêtre de Godzilla et Jurassic Park, Le Monde perdu
fut une aventure en soi : 14 mois de tournage, 50
maquettes de dinosaures et des effets spéciaux
d’avant-garde (pour l’époque), chaque minute du
film nécessitant 960 images, animées par Willis
O’Brien, le futur animateur de King Kong. De Londres
à l’Amazonie, plongez dans l’univers préhistorique
des T-Rex et de la belle époque des explorateursaventuriers !
PISTES PEDAGOGIQUES
Introduction au muet:
Le Monde perdu est un exemple idéal pour introduire le cinéma
muet. Le spectateur se trouve dans une situation paradoxale : les
personnages sont, comme lui, doués de parole mais n’émettent
aucun son, tandis que lui est forcé au mutisme et à la surdité. Le
film présente donc des doubles inversés. Par ailleurs, le cinéma
muet sollicite le spectateur d’un point de vue physique, au-delà
de la compréhension pensée et raisonnée. Il stimule la
réceptivité de ses sens de manière inhabituelle. L’œil écoute.
D'autre part la musique rythme le film et donne le ton à l'image.
Technique du Stop-motion:
L'animation en volume, ou animation image par image, est une
technique d'animation permettant de créer un mouvement à
partir d'objets immobiles.
Le concept est proche de celui du dessin animé : une scène (en
général constituée d'objets) est filmée à l'aide d'une caméra
capable de ne prendre qu'une seule image à la fois (c'est une
photographie sur pellicule de film). Entre chaque image, les
objets de la scène sont légèrement déplacés. Lorsque le film est
projeté à une vitesse normale, la scène semble animée.
Il est intéressant d'observer à quel point l'œil ne perçoit pas
l'immobilité des éléments dans Le Monde perdu pourtant il s'agit
d'une cinquantaine de figurines faites d'éponges de cuisines et
d'argile, en mouvance grâce au stop-motion.
CRITIQUE
Reconstitué à partir de huit bobines
endommagées et disséminées à travers le
monde, voilà donc le premier dino-film de
l'histoire du cinéma.
Le professeur Challenger défend la thèse de la
survivance d'un monde préhistorique en
Amazonie. Un reporter, un explorateur, un
entomologiste et la douce Paula l'y
accompagnent pour prouver ses dires et
retrouver son père, disparu dans une
précédente
expédition.
Pendant
qu'ils
redécouvrent les origines du monde, le
spectateur retourne à l'ère du trucagebricolage et à l'invention de l'animation image
par image par Willis O'Brien (qui animera plus
tard King Kong).
Ptérodactyles, stégosaures et autres allosaures
semblent tout droit sortis des rayons de Noël de
La Grande Récré. Patauds et glaiseux, à des
années-lumière du bruit et de la fureur de la
technologie actuelle, ils possèdent un émouvant
pouvoir d'évocation de nos rêves d'enfant. Et
quand un brontosaure, ramené à Londres,
s'évade dans la Tamise, on ne se demande plus
d'où vient le monstre du loch Ness... A regarder
comme on lirait « Tintin paléontologue ».
Guillemette Odicino, Télérama
Un programme présenté dans le cadre du 33e FESTIVAL CINÉMA D’ALÈS ITINÉRANCES - 20 MARS – 29 MARS 2015