Homélie du dimanche 12 octobre Venez à la noce! Le mariage a-t

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Homélie du dimanche 12 octobre Venez à la noce! Le mariage a-t
Homélie du dimanche 12 octobre
Venez à la noce!
Le mariage a-t-il encore un avenir? Est-ce si important de se marier, de passer
devant le maire et parfois le curé? Voilà bien une question que nous entendons
presque chaque jour, et jusque dans nos proches relations. Il fut un temps où l’on
se laissait porté par les traditions. Notre époque doit – peut-être est-ce une
chance- redécouvrir et réinterpréter les valeurs anciennes, dont le mariage, entre
autres. Aujourd’hui, il faut se positionner personnellement et, pour un couple, se
demander: qu’est-ce qu’on veut construire ensemble, durablement? L’Evangile,
et plus largement, l’ensemble de la Bible sont des puits de lumière concernant le
mariage. Au même moment où à Rome les participants du Synode réfléchissent
sur les questions concernant le mariage et la famille, la liturgie nous propose
aujourd’hui cette parole sur les noces du Fils du Roi. La référence aux noces, au
mariage, dans l’Ecriture est permanente: tous les prophètes ont parlé du mariage
parce que c’est humain important et donc que c’est la plus belle image de la
relation de Dieu et de son peuple choisi. Les évangiles et les Epîtres vont
amplifier cette référence au mariage comme signe, comme sacrement, de l’union
du Christ et de l’Eglise – et donc des sœurs et frères de Jésus que nous sommes
par la foi. L’Alliance de l’homme et de la femme , humainement, est une
parabole, une annonce du Royaume de Dieu où se réalise l’union parfaite et
définitive de Dieu et de notre humanité. Venez aux noces de mon Fils! Cette
parole du roi de notre évangile prend une dimension universelle placée dans la
bouche de Dieu. Tout prend son sens plénier dans cet appel, tant le destin de
toute l’humanité que l’existence la plus personnelle de chacun d’entre nous.
Beaucoup des auditeurs contemporains de Jésus ont dû être étonnés, voire
scandalisés, par cette prétention de Jésus de Nazareth à se désigner comme le
Fils du Roi, et le véritable époux de l’humanité croyante, de l’Eglise dira St
Paul. Rappelons-nous la parole de Jésus répondant à ceux qui lui reprochait de
ne pas jeûner: les invités à la Noce ne jeûnent pas tant que l’époux c'est à dire
moi est avec eux! Dieu invite. Il laisse la liberté. Il n’oblige personne à venir
fêter les noces du son Fils. Les refus ne le décourage pas pour appeler largement
à la noce: allez par les chemins et à tous les carrefours et invitez tous ceux que
vous rencontrerez,quels qu’ils soient, bons ou mauvais. Ainsi les invités ne vont
pas tirer orgueil de cet appel et s’imaginer être plus dignes et respectables que
les autres. Non, celui qui répond à l’invitation sait qu’il est là uniquement à
cause de la bonté du Roi. En racontant cette parabole sans doute Jésus visait
directement les prêtres, scribes et autres Docteurs de la Loi qui refusaient
l’Evangile; mais au-delà de ce contexte historique de Jésus de son vivant, c’est
toute l’histoire qui est ainsi concernée. Aujourd’hui, dans notre liberté, encore
retentit l’appel divin à venir fêter le mariage de son Fils avec cette humanité
que nous sommes. Dieu a tant aimé le monde qu’il a donné son Fils.
St Paul écrivait que l’union de l’homme et de la femme, c’est un mystère, non
parce qu’il serait inaccessible ou irréalisable, mais parce qu’il est une voie
royale pour saisir, comprendre un peu, l’engagement de Dieu à notre égard. Et
l’eucharistie est aussi le repas des noces du Fils – annonçant ce repas de fête que
Dieu prépare sur sa montagne pour l’éternité. Amen!
Père Le Bras
12 octobre 2014

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