Conseils aux parents : Mon enfant ne grossit pas…

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Conseils aux parents : Mon enfant ne grossit pas…
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Conseils aux parents :
Mon enfant ne grossit pas…
Dr K. Garcette, gastropédiatre, CMSEA, Paris, et hôpital d’Enfants Armand-Trousseau, Paris
Conseils pratiques
L’enfant « qui ne grossit pas » est un motif fréquent de consultation, car il est
très souvent une source d’inquiétude pour les parents. Avec le médecin, il
faut d’abord vérifier ce que signifie « mon enfant ne grossit pas ».
Comprendre la démarche du médecin
L’analyse de la courbe de croissance pour le poids mais également pour la
taille est primordiale.
Soit il existe un ralentissement ou une cassure de la courbe de poids
seule ou de la courbe de poids et de la courbe de taille. Dans ce cas, il est
important que le médecin recherche s’il existe des éléments cliniques qui
pourraient être le signe d’une maladie. Un bilan sanguin est souvent indiqué.
En dehors de toute maladie particulière, il est fréquent de rencontrer un
ralentissement de la courbe de poids dans deux situations :
– entre 6 et 12 mois après le début de la diversification alimentaire, en raison
d’une insuffisance des apports caloriques due à la diminution trop rapide des
quantités de lait et à l’insuffisance d’apports en féculents et en matières
grasses ;
– en période hivernale en raison d’infections à répétition, notamment chez les
enfants en crèche (pertes énergétiques et baisse des apports caloriques car
anorexie fréquente).
Soit la courbe de poids et la courbe de taille sont régulières, mais l’enfant
grossit sur une courbe inférieure à la moyenne et pas toujours en rapport
avec sa courbe de taille, d’où l’aspect maigre de l’enfant. Dans ce cas, il s’agit
rarement d’une maladie. Les principales causes de cette maigreur sont :
– une hypotrophie constitutionnelle (il est dans la nature de l’enfant d’être
maigre) ;
– une insuffisance d’ingesta (aliments ingérés) car l’enfant est un « petit
mangeur ».
Il n’est pas rare que ces deux causes soient associées, ce qui est d’autant plus
une source d’inquiétude.
Cette situation engendre alors souvent un forcing alimentaire et un stress au
moment du repas. Cette attitude est néfaste pour l’enfant, car il va bien et il
existe chez lui une adaptation métabolique de la croissance et de
l’alimentation.
Dans tous les cas, chez l’enfant qui « ne grossit pas », il est important de
vérifier l’alimentation de l’enfant :
– relevé alimentaire détaillé : quantitatif et qualitatif (allaitement maternel ou
lait infantile, type de lait, quantités ingérées, quantité de féculents, quantité
de matières grasses, protéines par repas, apport ou pas de céréales infantiles,
type de laitages, etc.) ;
– comportement alimentaire (décrire le comportement alimentaire dès la
naissance, puis en fonction de l’âge et au cours des différentes étapes : prises
alimentaires dès les premiers mois de vie ? sevrage difficile ? diversification
précoce ou tardive ? difficile ? introduction des morceaux ? diversité de
l’alimentation ou alimentation sélective ? combien de temps dure le repas ?
quel est le comportement de l’enfant pendant le repas ? interactions
familiales ? nausées ou vomissements ? fausses routes ? etc.).
왎 Ne pas s’inquiéter si la courbe de croissance est
régulière pour le poids et la taille même si l’enfant est
maigre et ne mange pas beaucoup.
왎 Le temps de repas ne doit pas être prolongé au-delà
de 20 à 30 minutes
왎 Le repas doit se passer sereinement sans stress.
왎 Eviter les jeux et distractions pendant le repas.
왎 Favoriser les repas familiaux.
왎 Ne jamais forcer l’enfant à manger ou à finir son
assiette (ne pas s’inquiéter s’il ne finit pas son assiette).
Si l’enfant a des réflexes nauséeux, surtout ne pas le
forcer car il risque de vomir.
왎 Si les quantités prises par l’enfant sont toujours
faibles, il vaut mieux lui proposer des quantités
adaptées à son appétit (qu’il est possible de rendre
plus riches en matières grasses et en féculents) que
des quantités trop importantes que l’enfant ne finira
pas, d’où un sentiment d’angoisse et d’échec chez les
parents.
왎 Les apports lactés sont importants. Si l’enfant boit
peu de lait ou refuse le biberon, on peut lui proposer
des bouillies lactées à base de lait infantile. Les
apports peuvent être complétés ou compensés par des
laitages infantiles.
왎 Ne jamais limiter les apports en féculents, qui
doivent être présents à chaque repas.
왎 Ne jamais limiter les matières grasses (beurre,
huile…), qui doivent être apportées en quantité
suffisante dès la diversification et à chacun des deux
principaux repas. Enrichir si nécessaire les plats.
왎 Si l’enfant est sélectif, continuer à lui proposer de
nouveaux aliments très régulièrement, même s’il les
refuse les premières fois, car cela pourra se modifier
avec le temps et la répétition.
왎 Eviter de préparer puis proposer plusieurs plats en
cours de repas si l’enfant refuse de manger.
왎 Adapter l’introduction des morceaux et les textures
des plats à l’enfant, surtout si l’enfant fait des fausses
routes (avale souvent de travers), a des réflexes
nauséeux et des vomissements. Un enfant à partir de
un an qui ne mange pas de morceaux dans ses plats
peut, par contre, être capable de manger des gâteaux
ou des morceaux de pain.
Médecine
& enfance
septembre 2014
page 233