Riffs HiFi 26.03.2011
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Riffs HiFi 26.03.2011
LE JOURNAL DU JURA / SAMEDI 26 MARS 2011 PRÉHISTOIRE Les fans apprécieront, les autres, par contre... «Forevermore», c’est le nom du nouveau Whitesnake. Trois ans après «Good to be bad», David Coverdale revient avec une production qui émoustillera ses plus grands fans. Du hard-rock-bluesy bien ficelé emmené par la voix toujours aussi magique du beau Dave. Pour les autres, le Serpent Blanc se mord la queue. «1987», ça fait un bail... /lk 1 R.E.M. Collapse into now 2 AVRIL LAVIGNE Goodbye Lullaby 3 ADELE 21 4 NOLWENN LEROY Bretonne 5 ZAZ Zaz 6 HUBERT-FÉLIX THIÉFAINE Suppléments de mensonge Ventes d’albums en Suisse romande. Source: lescharts.ch De bric et de rock DEATH Danse de la mort, mais belle renaissance ■ SAIGNELÉGIER MXD et L’Escouade: la Prévôté verra enfin le Soleil On pourrait presque parler de duel au Soleil. Hélas, les deux gangs ne s’y produiront pas en même temps. Ce soir, à 21h, c’est L’Escouade de Pierre-Yves Theurillat qui ouvrira les feux, à l’occasion du vernissage de son cultissime premier album, «Confidences de mouches». Mais le samedi 9 avril, toujours à 21h, ce sera au tour de l’immense pote de Theuteu, le non moins génial Patrick Dujany, autre Prévôtois hyper doué – ça existe, sauf en politique – d’éructer ses imprécations avec MXD, son groupe hautement electro. De l’electro nucléaire, of course. Avec du courant alternatif, ces gars devraient jouer unplugged. /pabr ■ TRAMELAN Les Pink Floyd ressuscités? C’est jeudi soir au Glatz! Le groupe punk de Detroit Death, dont l’histoire du rock avait perdu la trace, renaît de ses cendres. Cette renaissance a un goût de miracle éternel. Jeune pianiste de son état d’après ce qu’on nous a soufflé, Yvan Tschan va réaliser le rêve de sa vie en interprétant les morceaux mythiques de Pink Floyd avec le groupe Super Floyd composé de sept musiciens qu’il a mis sur pied pour l’occasion. L’événement se passera au Glatz, jeudi 31 mars, dès 21h. De «Wish you were here» à «The Wall», en passant par la face cachée de la lune, rien ne manquera au programme! Les musiciens, dans tout ça? Eh bien, en plus du bon Yvan Tschan, il y aura Katja Lovay, Tom Loosli, Raymond Graf, Christian Chatelain, Cédric Rossel et Yves Béguelin. Oui, rien que du tout beau linge. Bon, faut aimer le Floyd! /pabr ALAIN GONZO MEYER L ■ DÉFERLANTE MÉLODIQUE Progressif, progressif, progressif, progressif... DEATH Ou la preuve par l’acte que l’esprit du punk est né à Detroit. Motown sans concession. Death jette la mièvrerie, déploie un son expérimental et juge les politiciens les yeux dans les yeux: «Ils essaient d’être brillants, faciles, rusés, habiles, quand ils assènent leurs mensonges. Ils sont responsables d’envoyer des jeunes à la mort. Nous avons attendu sur quelqu’un pour corriger cette mauvaise direction prise par notre pays. But the waits been to long!» David, Bobby et Dannis Hackey ont dégainé deux disques monumentaux dont les rééditions sont aujourd’hui distribuées par Irascible à Lausanne: «...For the whole world to see» (1975) et «Spiritual mental physical» (1974-1976). Dans l’ordre des titres de «...For the whole...», «Keep on knocking» est une chanson d’essence stonienne, «Rock’n’roll victim» un boogiewoogie d’avant les Buzzcocks, «Let the world turn» rajeunit Prince de vingt ans à le lui faire recracher «Purple rain», «You’re a prisoner» déchire par son jeu de dupes entre la guitare solo et les voix, puis l’ivresse, «Freakin’ out». Telle est la meilleure façon d’entrer dans la danse de La Mort. La question de l’avenir est posée sur «Where do we go from here?» Ces types visent juste et dégainent très vite. (LDD) Le son est plus «casserole» sur «Spiritual mental physical». Des démos enregistrées à Detroit entre 1974 et 1976 par des Hackney toujours juvéniles. Sept titres capturés dans «The room» sur une machine twotrack reel-to-reel stereo. Nous sommes au cœur du centre de contrôle de la création du groupe. Deux autres morceaux dépucelés au Groovesville Studios et un autre dans le légendaire studio United Sounds complètent cet ouvrage exhumé d’un autre âge. «Les pièces sont brutes, non retouchées et pures», précisent les notes de «Spiritual mental physical». La liberté d’expression! /AGM MÉMOIRES D’OUTRE-TOMBE Coroner ou le retour des morts-vivants Presque 15 années d’absence et voilà que le plus culte des groupes de thrash metal zurichois reprend du service pour quelques concerts, dont une date en Suisse sous les auspices du Impetus Festival. Le cœur des vieux fans va battre la chamade! Coroner a été bâti en 1983 autour d’un line-up d’ex-roadies de Celtic Frost. Malgré son talent évident, le trio composé de Ron «Royce» Broder au chant et à la basse, de Tommy «T. Baron» Vetterli à la guitare et de Marky «Marquis» Edelmann à la batterie, ne connaîtra jamais la gloire. Trop à l’avant-garde et mal soutenu par Noise Records, leur label, Coroner échouera à se faire une place au soleil et, désabusé, jettera finalement l’éponge au milieu des années 90. C’est de ce genre de destin foiré que les cultes se nourrissent. Stephan Eicher et Kreator en profiteront par la suite en engageant Vetterli à leurs côtés. Les sorties fracassantes des thrashisants «R.I.P.» (1987) et de «Punishment for Decadence» (1988), malgré une production désastreuse, avaient tout pour sortir le trio de l’ornière: rythmique infernale, riffs à couper au couteau et soli hallucinants de beauté. Mais voilà, on ne pouvait guère les intégrer à la masse des groupes abreuvés de bière les Coroner, trop intellos disait-on. Ce que vient confirmer l’excellent «No More Color» (1989), disque transition hésitant entre tempi furibards et constructions alambiquées. On les a même affublés du joli qualificatif de techno thrash. Peu importe, Coroner se la joue Morricone dans «Last Entertainment». 1991, alors que Metallica s’enfonce dans les méandres sirupeux de son Black Album, Coroner publie son meilleur disque, «Men- tal Vortex», dont l’approche progressive est depuis citée en référence par toute l’intelligentsia metal. Loin des habituels décors sanglants et débiles, Coroner développe une imagerie originale qui évoque la dépression, le suicide, sous fond de tempi mi-lents pour se terminer par la meilleure reprise à ce jour du «I Want You» de papy Lennon. Malgré une base de fans en France et en Suisse et des tournées démontrant son indéniable qualité technique, le power trio reste underground et s’enfoncera dans l’incompréhension avec «Grin» (1993), une dernière expérimentation de génie, d’avant-gardisme et de suicide commercial. Les riffs rentrent dans la peau avec une lenteur et une précision machiavéliques. Jamais Coroner n’était allé si loin dans l’abstraction et le décharnement sonore. Voivod, Meshuggah ou Tool peuvent encore les remercier d’avoir ouvert la voie. Il y a bien eu un avant et un après Coroner. JEAN-DANIEL KLEISL Coroner est en concert le 23 avril avec Hacride au Impetus Festival, Les Docks, Lausanne. Plus d’infos sur www.impetusfestival.com Fin décembre, un triste individu invité par nos soins à dévoiler sa «playlist» au monde incrédule – nous aurons la décence de taire son nom – a osé décréter que le terme de «progressif» était à bannir de la page Riffs Hifi, qualifiant même le plus beau style du rock de «gros mot». Non mais! Alors: progressif, progressif, progressif, progressif, progressif, progressif. Quel bonheur! Car le printemps sera progressif ou ne sera pas. Des noms? Savante association entre Aviv Geffen, le Pascal Obispo israélien, et Steven Wilson, maître à penser de Porcupine Tree, Blackfield sort lundi son troisième opus, «Welcome to my DNA». De la pop-rock sophistiquée. Du prog’ moderne, en fait. Pour découvrir «Passion», le nouveau Pendragon, il faudra attendre le 11 avril. Dans la lignée de «Pure» (2008), les compos de Nick Barrett oscillent entre metal aussi léger que maîtrisé et soli mélodiques. Progressif comme jamais, le Z7 de Pratteln accueille Blackfield le 18 avril et Pendragon le 22. Une mise en bouche avant LE concert. Le 26 novembre, c’est Marillion qui se produira dans la banlieue bâloise avec Saga (faudra faire avec...) en première partie. Les cinq Anglais ont promis de livrer le successeur du somptueux «Happiness is the road» (2008) au début de l’automne. Chanteur de Marillion, Steve Hogarth a récemment avoué que sept heures de musique avait déjà été composées! Miamiam. /lk LA PLAYLIST DE... Joe Cocker Hard Knocks (2010) [email protected] e label de Chicago, Drag City, très inspiré de décongeler de la morgue… Death, rend grâce par cette réhabilitation tardive à la ville industrielle de Detroit version 1974/75/76, une ville gagnée par le chômage et un grand bain de jouvence dont l’Amérique avait besoin pour avoir eu tort d’être partie en guerre au Vietnam. Les groupes de rock actifs alors à Detroit depuis la fin des années 60 ont dégagé cette ambiance «fin du monde». Detroit a enfanté la première vague punk mondiale, dont le cri primal s’est prolongé ensuite à New York, dans les pubs de Londres, pour atterrir haché menu à la Coupole à Bienne. Ainsi chemine l’esprit des musiques révoltées. Death! Qu’est-ce que cette surprise anachronique sortie des limbes dans un contexte de mue universelle... Trois frères, les frères Hackney, David, Bobby et Dannis, des Noirs de Detroit remontés, enragés, tirent sans préavis sur la classe politique américaine en publiant en 1975 chez Elect Music «Politicians in my eyes». Du rock 26 LES CHARTS ROMANDS AU 20 MARS 2011 RENATO VOUMARD LDD RIFFS HIFI Un nouvel album et des concerts! Que demande le peuple! 10 titres originaux un brin plus pop avec «Hard Knocks», digne d’un crooner. De Woodstock en 1969 au titre d’Officier de l’Empire britannique en 2007, il est un survivant qui triture à merveille le blues et le rythm’n’blues. Assister à un de ses concerts est quelque chose de fabuleux. C’est ok pour Locarno, avec la Mère Nannini en plus. Texas Tornados Esta Bueno (2010) Après dix ans d’absence, Augie Meyers et Flaco Jimenez se réunissent avec Shaun, le fils du regretté Doug Sahm (Sir Douglas Quintet - «Mendocino»). Leur «tex-mex» incomparable fusionne allègrement la musique country, le rock’n’roll, le R&B, le blues, le folk mexicain et une multitude d’autres influences «roots» épicées. Composée à l’origine de Flaco Jimenez, Augie Myers, Doug Sahm et Freddy Fender, cette formation a rapidement compté parmi les plus importants représentants de la «Tejano Music». The Beatles 1 (2000) Le match étant annulé, j’ai profité de passer l’après-midi au musée «Beatles Story» lors d’un récent voyage à Liverpool. Oui, dans les pubs aussi! J’ai ainsi redécouvert ce groupe dont «Hey Jude» fut mon 1er 45 t. Cet album (remastered) est une sorte de Best of, regroupant tous les titres qui ont figuré en tête des ventes. Le reste, vous devriez le savoir. Jerry Lee Lewis Mean old Man (2010) Toujours debout, le bad boy of rock’n roll offre un album plutôt country, ce que, finalement, il a toujours aimé. Pour cette brochette, le killer est secondé par Fogerty, Clapton, Ringo Starr, Willie Nelson, Merle Haggard et les trois Stones, Jagger, Richards et Wood. Le 3 novembre, au Volkshaus, j’ai éprouvé de la tendresse. A 76 ans, il a toujours la capacité d’attirer et de déchaîner les foules. Et son jeu de piano demeure remarquable. Max Lässer und das Überlandorchester iigschneit (2011) Guitariste suisse né en 1950, accro à tout ce qui a des cordes, génial guitariste de slide et professionnel depuis 1972, Max Lässer a consacré ses premières années à la musique folk. «igschneit» regroupe cinq danses traditionnelles suisses, adaptées à des interprétations modernes, style 70’s, voire celte ou spanish. World music made in Switzerland. Les 15 titres offrent presque une pléthore de mélodies et d’ambiances intéressantes.