Le 17 octobre 1815, après une traversée de 70 jours, Napoleon

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Le 17 octobre 1815, après une traversée de 70 jours,
Napoleon Bonaparte met le pied sur l'île de Sainte
Hélène.
Né sur une île, exilé une première fois sur une autre
île, Sainte Hélène sera la dernière île de l'empereur.
Île volcanique, perdue au milieu de l'océan atlantique
sud, Ste Hélène mesure 17 km de long sur 10 km de
large pour une surface totale de 122km2. 122km2
c'est la superficie de Disney World en Floride. Pas de
chateau de Cendrillon ou d'attractions à Sainte
Hélène, pas non plus de plages ou de cocotiers, c'est
une île austère ceinturée de falaises avec des vallées
humides et des gorges montagneuses.
Découverte en 1502 par un navigateur portugais, l'île
est restée longtemps déserte à part quelques chèvres
laissées à prospérer pour servir de ressources aux
bateaux de passage. La plus proche terre est l'ile de
l'Ascension à 1125 km au nord-ouest, à l'est les rives
de l'Afrique sont à 1950km, ceux de l'Amérique du
sud à 2900km à l'ouest.
Confetti de terre perdu dans l'océan immense, sainte
Hélène, trop petite et isolée n'a pas suffisament
d'attrait stratégique ou touristique pour éveiller la
convoitise... Durant trois siècles elle sera mollement
revendiquée par les représentants des nations
navigantes qui l'utilisent comme station de
ravitaillement ; Hollande, Portugal, Angleterre ou
France.
A l'arrivée de Napoléon 1er elle était la propriété de la
Compagnie anglaise des Indes orientales qui l'utilisait
comme escale sur la route des Indes avant le
percement en 1869 du canal de Suez.
En 1815 l'île est donc cédée au gouvernement anglais
pour le temps que durera la détention de l'ancien
empereur des français. Pour l'occasion, la population
de l'île augmente considérablement, l'empereur
venant avec un entourage d'une vingtaine de
personnes gardé par une garnison de près de 2000
soldats et 500 marins anglais qui font de l'île une
véritable forteresse.
Entre 1815 et 1821 Napoleon va supporter sa captivité
persuadé qu'elle contribuera à confirmer sa
renommée. Mais pendant 5 ans et 5 mois Napoléon
s'ennuie.
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Il reçoit un peu, fricotte, dicte ses mémoires,
apprend l'anglais, jardine mais peu à peu il prend du
poids, s'enferme et s'ennuie.
Il meurt après une lente agonie le 5 mai 1821 à 17h49
à l'age de 51 ans.
Le 6 mai vers 14h, le médecin corse de l'empereur,
procède à son autopsie devant une assemblée de
médecins et d'officiels. Napoleon nu est ouvert de
haut en bas, les différents rapports d'autopsie notent :
- que sa peau était pâle et qu'il était très peu poilu ;
- que son zizi était tout petit ;
- que son cœur était entouré d'une couche de graisse,
comme l'ensemble de son corps, très gras ;
- qu'un rein était plus petit que l'autre ;
- qu'enfin son estomac était troué par un ulcère
chronique qualifié de cancereux, ulcère qui était sans
doute à l'origine du geste si caractéristique de
l'empereur.
Le cœur et l'estomac de Napoleon sont placés dans
des vases en argent remplis d'alcool et le corps est
recousu et lavé.
Le lendemain, 7 mai 1821, un médecin anglais et le
médecin corse entreprennent de réaliser un masque
mortuaire du défunt mais le platre manque à Sainte
Hélène, ils envisagent d'abord de concasser des
statues mais parviennent à trouver du gypse sur l'île
qui fournira un platre de mauvaise qualité.
La tete de Napoléon est partiellement rasée et le
moule est réalisé. Il est pris en trois parties. La partie
centrale, celle du visage, est subtilisée par le médecin
corse qui quittera l'île avec le dernier portrait de
l'empereur.
Le masque mortuaire raté et incomplet reparaît en
1833, vraisemblablement recomposé par un
sculpteur, un autre masque était déjà en possession
des anglais depuis 1827, il aurait été pris dans la nuit
du 5 mai 1821 avec de la cire, un troisième enfin
apparaît en 1947, le plus ressemblant mais le plus
mystérieux, qui sera volé en 1973 pour reparaître
plus tard.
Il fait chaud, le corps de Napoleon commence a
sentir et le 7 mai à 19h il est enfin enfermé dans
quatre cercueils imbriqués pour être enterré deux
jours après.
A la fin du mois de juillet 1821, la garnison et
l'entourage français ont quitté l'île de Sainte Hélène,
rendue à son administration d'origine.
L'empereur y reste, dans une tombe anonyme au
fond d'une vallée pluvieuse, gardée par une
sentinelle anglaise.
Mais l'histoire n'est pas finie.
Dix-neuf ans après le mort de l'empereur, la France
obtient l'autorisation de rapatrier sa dépouille. La
frégate la Belle Poule est apprêtée pour l'occasion
avec à son bord le fils du roi Louis Philippe et une
grande partie des anciens compagnons de captivité
de Napoleon. Entièrement peinte en noir, la frégate
traverse l'océan jusqu'à la petite île où elle arrive le 8
octobre 1840. Les travaux d'exhumation
commencent le 15 dans la nuit, il faut plus de neuf
heures pour venir à bien de la tombe fortifiée par les
anglais. Au matin du 16, le cercueil sort de son
caveau. Dans une tente, les quatre épaisseurs sont
ouvertes mais au lieu des ossements attendus,
l'assemblée médusée voit apparaitre Napoleon
Bonaparte presqu'intact, miraculeusement sauvé de
la putréfaction...
Après quelques de minutes d'émotion les caisses
sont placées dans un nouveau cercueil de plomb
enfermé dans un sarcophage d'ébène, fermé pour
toujours. Il est emmené lentement à bord du bateau.
Dans la frégate, un des premiers appareil photo, un
daguerreotype, aurait pu prendre un ultime cliché
de l'empereur mais il semble que personne n'y ait
songé.
Le convoi quitte l'île le 18 octobre 1840, Napoléon
vivant et mort sera resté 35 ans et un jour sur lîle de
Sainte Hélène.
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