Open banking

Datum: 12.10.2016
«Open banking»:
le seul futur possible
Pour rester compétitives, les banques
doivent collaborer activement avec les fintechs, selon
la plateforme Saxo Bank. Une directive européenne
trace la voie du partenariat technologique.
PAR DINO AUCIELLO
Klm
Kim Fournais,
CEC
cofondateur et CEC
du spécialiste du négoce
en ligne Saxo Bank.
Themen-Nr.: 660.003
Abo-Nr.: 660003
Auflage: 10'550
Argus Ref.: 63036206
Datum: 12.10.2016
DANS DIX ANS, il va. nous
sembler quelque peu
absurde de se dire que
toutes les banques détenaient chacune leur propre
plateforme, alors que les services financiers sont basés dans le cloud.» Pour Kim
Fouinais, cofondateur et CEO du spécialiste du négoce en ligne Saxo
Bank, le constat est sans appel:
les banques traditionnelles
vont devoir se débarrasser de
leurs anciennes infrastructures technologiques si elles
veulent conserver des services
compétitifs. Moins de coûts et
«LES BANQUES ONT
COMPRIS QU'ELLES NE
POUVAIENT CONTINUER
CHACUNE DE LEUR CÔTÉ.
LES DISCUSSIONS SONT
PLUS RATIONNELLES»
de complexité informatique leur permettraient de se concentrer sur une expérience finale sur mesure et de mieux
soutenir leur gestion de la relation client.
«Elles ne sont pas agiles comme
Google, alors qu'elles rencontrent des
opportunités pour le devenir», ajoute
le Danois, précurseur de la banque numérique, de passage au bureau genevois
du groupe en septembre dernier.
L'écosystème des start-up actives dans
les technologies financières a confirmé,
au cours des deux dernières années, son
rôle déterminant dans cette transformation. «Les banques doivent collaborer
avec les fintechs pour mener à bien la
numérisation de leurs services, souligne
Daniel Diemers, associé Financial
Services chez PwC Strategy & Suisse.
Des segments ont déjà bien avancé dans
leur mue. C'est le cas par exemple du
paiement digital. La transformation
de la banque privée, quant à elle,
est plus complexe. Les robo-advisors
commencent doucement à intéresser
les clients.»
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Développement à moindre coût
«Les banques ont compris qu'elles ne
pouvaient continuer ainsi, chacune de
leur côté, poursuit Kim Fournais. Les
discussions que nous avons désormais
avec elles sont beaucoup plus
rationnelles.»
Saxo Bank prône un modèle «ouvert»
et transparent des services financiers.
Fondé en 1992, devenu une banque
européenne en 2001, le groupe danois se
définit comme la «seule vraie plateforme
de trading multi assets». Son offre d'investissement diversifiée s'est étendue
fin septembre avec le lancement d'une
solution entièrement numérique de
négoce d'obligations, première du nom.
«Nous construisons des
pipelines pour les services
et instruments des banques
traditionnelles et des entreprises fintechs, faciles à
maintenir et qui s'adaptent
aux évolutions technologiques», détaille son CEO.
Soit un accès libre à une
plateforme tierce multi assets
pour que petites structures
innovantes et grandes institutions y développent des
produits et distribuent leurs
services. Sa commercialisation a débuté en 2015. La
banque développe ce type de partenariats
depuis de nombreuses années.
«Nous ne pouvons pas être les meilleurs en termes de volume de clients les grandes banques en ont des millions rappelle Kim Fouinais. Or, nous pouvons
être bons dans l'offre à disposition sur
notre plateforme, en proposant d'améliorer l'expérience clients et de réduire les
coûts de complexité technologique.»
Partenariat technologique
Le modèle d'interface ouverte constitue
une étape primordiale pour dynamiser
le secteur. «Le futur de la banque ne peut
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passer que par là et une gestion meilleure ment des prestataires tiers et
des API (interfaces qui permettent d'établir
des fintechs. «C'est une régulation stratédes connexions entre plusieurs logiciels, ndlr), gique, très innovante, souligne Daniel
affirme Alexandre Gaillard, CEO d'Invest- Diemers, de PwC Strategy & Suisse. Elle
Glass, une start-up qui propose un robo- rend possible l'émergence de nouveaux
advisor pour optimiser la gestion de
modèles d'affaires, ce qui va créer davanfortune. C'est la seule manière pour les
tage d'opportunités pour les clients, des
banques de réduire leurs coûts de
produits plus innovants et, dans certains
connexion avec la fintech. Il est nécescas, moins chers.»
saire de miser sur la programmation
Un coup d'accélérateur salutaire en
collaborative.»
matière de réglementation, selon
Si, d'après lui, le rapprochement des
Alexandre Gaillard. «Chaque client
fintechs et des banques traditionnelles
pourra devenir sa propre banque. Les
n'est pas encore opéré, le jeune entrepre- institutions seront obligées de changer
neur constate un changement radical du
leur façon d'analyser le risque et leur
discours des propriétaires de banques sur
politique d'investissement.»
la place genevoise. «Ils ont pris la mesure
Si les fintechs considèrent l'introducde l'évolution actuelle des fintechs et des
tion de cette directive avec enthousiasme,
attentes des clients et parlent désormais
les acteurs traditionnels demeurent pour
davantage de la façon de mieux servir la
la plupart méfiants. Selon une étude de
clientèle. Une stratégie qui nécessite de
PwC menée au premier semestre 2016,
s'interconnecter avec les fintechs, sou68% des banquiers interrogés ont fait part
vent spécialisées dans des domaines de
de leur crainte de perdre le contrôle de
pointe comme le crowdlending et l'autol'interface clients et de voir leur position
matisation des ventes.»
globalement affaiblie par cette concurrence accrue.
PSD2 confirme le tournant
Du côté législatif, la directive européenne
SAXO BANK GROUP,
«CETTE RÉGULATION
EN CHIFFRES
STRATÉGIQUE,
TRÈS INNOVANTE, REND
POSSIBLE L'ÉMERGENCE
DE NOUVEAUX MODÈLES
D'AFFAIRES»
remaniée sur les services de
paiement PSD2, introduite
d'ici à 2018, confirme le
tournant dans l'open banking.
En proposant un accès standardisé aux données et aux
structures de paiement via des
API, elle facilitera le déploie-
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Fondée en 1992
Plateforme de trading en 27 langues
Plus de 100 institutions financières
partenaires
Plus de 1500 employés à travers le monde
Bénéfice net de 23,75 millions de dollars
et revenus de 219,3 millions au 1er semestre
2016 (perte nette de 72,8 millions
au 1er semestre 2015, à la suite de l'abandon
du taux plancher).
Saxo Bank (Suisse): bénéfice de 2,3 millions
de francs au 1er semestre 2016.
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