Ladies Night : un deuxième succès annoncé

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Ladies Night : un deuxième succès annoncé
1 mars 2011 | Par Audrey Neveu
Ladies Night : un deuxième succès annoncé
Les comédiens du spectacle à succès Ladies Night
reprennent du service, une décennie après la première
version made in Québec. Deux nouveaux comédiens,
Guillaume Lemay-Thivierge et Frédéric Pierre, s’ajoutent
à la production, dont la mise en scène est signée Denis
Bouchard. Impressions sur cette nouvelle expérience
théâtrale.
Croyez-vous que la pièce est toujours aussi actuelle, sept ans plus tard?
Marcel Leboeuf, alias Gérald : Je ne fais que penser à la shop d’Electrolux qui ferme quasiment prématurément et,
oui, il y a une dose d’actualité là-dedans. C’est des gars qui sont très vulnérables et ils en font quasiment pitié, dans
leur grande naïveté, ils sont touchants.
François Chénier, alias Normand : J’ai l’impression qu’il était un peu plus actuel il y a sept ans à cause de la
situation économique; c’était un peu plus difficile en région. Quoi que le portrait n’a pas beaucoup changé… Dans la
pièce, la prémice, c’est que l’usine où on travaillait a fermé et déménagé au Mexique. C’est vraiment la
mondialisation.
Comment voyez-vous les personnages et le spectacle?
Marcel : Mon personnage, c’est celui qui ne veut pas faire ce show-là, mais qui n’a pas le choix, car il est endetté
par-dessus les oreilles. Ils pensent que ça peut leur rapporter environ 10 000$ par soir, donc ils se sont dit qu’ils ne
peuvent pas passer à côté de ça. Ils sont sur le chômage, donc ils sont pris à la gorge et n’ont pas le choix.
Michel Charette, alias Benoît : Ce n’est pas juste un événement théâtral, ce show là devient un show rock,
burlesque, d’humour, de théâtre, un one-man-show! C’est hard, ça parle de cul, des choses de la vie, et c’est un show
sur l’amitié. Ces gars-là, ils ne travaillent plus, ils sont dans la dèche. Si à un moment donné ils ne se tiennent pas
ensemble,
tout
va
s’écrouler.
C’est
vraiment
une
question
de
survie.
François : Je dirais que c’est un show très comique et un peu striptease, mais il y a beaucoup d’humanité dedans.
Pour que ces cinq gars tellement différents et tellement peu prédisposés à faire du striptease se rendent jusque-là, il
faut qu’ils soient passés par toute la gamme d’émotions. C’est pour ça que c’est drôle. Si c’était cinq pétards fatigants
à la Thivierge, ça ne marcherait pas!
Êtes-vous toujours à l’aise de vous dénuder sur scène, même après tant de fois?
François : On y prend même plaisir, on a quasiment hâte de le faire! Ça, c’est moi, j’ai un petit côté exhibitionniste.
(Rires) De toute façon, on ne voit presque rien, il faut se forcer… C’est coquin!
Les deux nouveaux acteurs apportent-ils une dynamique plus jeune?
François : Oui, c’est assez étrange, car nous on a vieilli, on a pris du poids, mais les deux nouveaux interprètes sont
plus jeunes, donc il faut se rajeunir dans notre esprit. Les personnages sont des adultes, mais leurs agissements sont
tellement adolescents!
Michel : Ça a apporté une nouvelle énergie, un nouveau souffle, une nouvelle effervescence. Ces gars-là sont vierges,
ils ne l’ont pas fait. Nous, on sait quoi faire. Il faut donc les guider, ils apportent leur énergie et on réagit
différemment.
Croyez-vous que cela intéresse plus les hommes ou les femmes, ou à parts égales?
Sylvie Boucher, alias Glenda : Je crois que les gars vont se reconnaître. Les femmes vont capoter parce que c’est
vraiment très bon. C’est drôle, au début, ils sont tellement innocents et ils pensent qu’ils ont tout pour réussir, mais
c’est la claque sur la gueule quand je débarque! Je les mets face à leur «pocheté»!
Cela représente-t-il bien le mâle québécois?
Sylvie : Les mâles ont souvent l’impression qu’ils savent tout ça, eux autres! Ils connaissent ça, les femmes, pas de
problème! C’est drôle parce que les gars vont se reconnaître et les femmes vont être bien contentes que leur chum soit
là pour entendre ce qu’il se dit là. Quand je les entreprends, je leur fais comprendre des choses par rapport à la
femme. Nos besoins à nous, comparés à eux, ne sont pas les mêmes.
Ladies Night sera de passage à Québec les 23 et 24 mars, ainsi qu’à Montréal les 14, 15 et 16 avril.
Entrevue par : Audrey Neveu
Photos : Odrée Lortie