Découvrez Coup de foudre à la Cour de Russie d`Annissa
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Le bec littéraire du lundi 12 juillet 2010 LE CASTING DES NOUVELLES PLUMES Découvrez Coup de foudre à la Cour de Russie d’Annissa ! Et votez en couleurs ! Les zones d’interprétation se situent après le texte, cidessous. Pour voter, suivez les instructions ! COMMENT PROCEDER ? Il vous suffit de sélectionner les couleurs dans l’ordre de vos préférences pour ce récit particulier, d’ajouter votre mail et d’envoyer pour recevoir immédiatement le score que vous avez accordé sur votre courriel. POUR ACCEDER AUX COULEURS Placez votre curseur sur la barre de déplacement qui se situe à l’extrême droite et tirez-la vers le bas ! Coup de foudre à la cour de Russie Nicolas II et Alix de Hesse-Darmstadt Leurs regards se croisèrent et s’accrochèrent, durant ce qui leur parut une éternité. L’église, les mariés, les invités, la procession des évêques, tout avait disparu ; ils étaient seuls au monde. Leurs cœurs se mirent à battre la chamade et leurs estomacs se nouèrent. Puis, soudain, rougissant violemment, ils baissèrent tous deux les yeux et la réalité reprit ses droits. Ainsi se déroula la première rencontre entre le futur dernier tsar de Russie Nicolas II et la princesse Alix de Hesse et du Rhin, petite-fille de la reine Victoria du RoyaumeUni. C’était en 1884 ; ils assistaient au mariage de l’oncle de Nicolas, le grand-duc Serge de Russie avec la princesse Elisabeth de Hesse, sœur aînée d’Alix. Il avait seize ans, elle douze et ce premier regard, un coup de foudre fulgurant, venait de sceller leur destin commun, donnant naissance à un sentiment tellement fort, qu’il frapperait les contemporains et leur vaudrait toutes les plus basses jalousies d’un entourage incapable de comprendre ce qui les unissaient… Mais pour l’heure, ils n’étaient tous deux que des enfants, un peu perdus devant ce sentiment étrange et tellement nouveau. Les jours suivants le mariage, de nombreuses festivités furent organisées en l’honneur du nouveau couple grand-ducal. La petite Alix, qui était encore trop jeune pour assister à tous les bals resta avec sa gouvernante anglaise et son frère aîné Ernest-Louis, mais son esprit s’évadait toujours du côté de Nicolas, revoyant ses magnifiques yeux bleus et son timide sourire de jeune adolescent réservé. De son côté, le jeune homme, très entouré par des jeunes filles fort désireuses de se faire remarquer par l’héritier du trône, ne pensait qu’aux boucles blondes et aux yeux clairs de la jeune princesse allemande, n’osant confier à personne ce sentiment délicieux, qui ne le quittait plus. Un après-midi, sur l’initiative de l’impératrice Maria Feodorovna, on organisa une fête champêtre pour les enfants de la cour. Alix y fut convié et elle eut le plaisir de revoir Nicolas. - Il me semble que je vous retrouve, petite princesse. Où donc nous sommes-nous déjà vu ? Nicolas, pourtant si timide d’habitude, adressa un sourire à la jeune Alix, qui rougit à nouveau et répondit avec une petite révérence gauche : - Ma gouvernante m’avait montré le visage d’un prince, dans l’un de mes contes, peutêtre étais-ce le vôtre ? Spontanément, le tsarévitch s’était exprimé en français, langue qu’Alix parlait très bien, ainsi que l’allemand et l’anglais, grâce à ses parents et à sa famille très étendue. N’était-elle pas la fille cadette du grand-duc de Hesse Louis IV et de sa défunte épouse la princesse Alice du Royaume-Uni ? Le tsarévitch s’approcha doucement. - Prenez, votre Altesse. Je savais que je vous reverrai aujourd’hui. C’est en souvenir de nos regards, pendant la messe de mariage de l’oncle Serge. Il déposa alors dans la main d’Alix un petit paquet que la jeune fille s’empressa de cacher à la vue des autres enfants et des adultes qui les surveillaient. Lorsqu’elle l’ouvrit, à l’abri des regards trop curieux, elle découvrit une très belle broche en or, figurant une colombe qui tenait un cœur dans son bec. Plus tard, lorsque sa gouvernante vint la chercher pour la ramener en voiture à SaintPétersbourg, Alix se rendit compte de ce qui venait de se passer, avec une lucidité foudroyante. Prétextant un dernier au revoir à ses amis, la jeune fille retourna auprès de Nicolas et lui rendit son cadeau, expliquant dans un murmure gêné, - Pardonnez-moi, votre Altesse, mais je ne peux accepter, vraiment je ne peux. Puis elle s’enfuit, plantant la le pauvre prince, déçu et même un peu vexé. On avait toujours dit à Alix qu’il était inconvenant d’accepter un cadeau d’un inconnu… fut-il le fils du tsar de toutes les Russies. Renfrogné, le tsarévitch offrit la broche à sa sœur cadette, Xénia, toute heureuse de recevoir un si joli bijou de la part de ce grand frère très aimé. La pauvre Alix, quand à elle, de retour en Allemagne, regretta bien souvent ce geste inconsidéré et espéra, au plus secret de son cœur, que le jeune homme ne lui en avait pas gardé rancune… Cinq interminables années allaient passer avant que les deux jeunes amoureux ne se revoient, mais ils ne s’étaient pas oubliés. L’empereur Alexandre III et son épouse pensaient à marier leur fils et cherchaient du côté de la France, pays dont le tsar désirait se rapprocher, mais Nicolas était bien décidé à refuser toute autre princesse que la belle Alix de Hesse. Alix, qui s’ennuyait et se morfondait, souvent seule, dans le palais grand-ducal de Darmstadt. Ses deux autres sœurs s’étaient également mariées et son frère passait plus de temps à l’étranger que dans ses domaines. Son père, quant à lui, était plus doué pour la chasse que pour la vie de famille. Depuis la mort de son épouse bien-aimée, la princesse anglaise Alice, fille de la reine Victoria, le grand-duc Louis IV de Hesse-Darmstadt restait distant avec ses enfants, laissant le soin de leur éducation à des gouvernantes et précepteurs anglais. Alix passait beaucoup de temps en Angleterre, auprès de sa royale grand-mère, qui l’aimait énormément. Et un jour, une lettre providentielle arriva de Russie… La grande-duchesse Elisabeth et son époux invitaient le grand-duc et sa fille cadette à venir leur rendre visite. Le couple passait l’hiver à Saint-Pétersbourg, cette ville qui avait tellement impressionné Alix, lors de sa première venue en Russie. La jeune fille avait dix-sept ans et un grand espoir naquit au fond de son cœur, mêlé à de l’appréhension. Comment Nicolas l’accueillerait-il après ce petit incident, qui avait dû blesser son « orgueil de mâle » ? La jeune fille savait qu’elle reverrait le tsarévitch, car le tsar était déjà au courant de sa venue et l’invitation du palais impérial ne tarda donc pas. Ce soir là, sous les yeux dédaigneux et hostiles de l’impératrice Maria Feodorovna, qui n’appréciait nullement Alix, celle-ci put enfin libérer son cœur du poids de cette petite faute d’autrefois. Ravissante, dans une simple robe de mousseline, à col de dentelle, Alix captivait Nicolas, qui la rassura immédiatement. - Ne vous inquiétez pas princesse, tout est oublié, mais d’abord permettez-moi de vous appelez Alix, comme mon oncle. La glace était définitivement rompue et les jours suivants, Nicolas vint chercher Alix pour faire de longues promenades en traineau, ou patiner sur les lacs gelés… La grande-duchesse Elisabeth, un soir, lors d’un énième bal, s’entretint avec l’impératrice, pour connaître son jugement sur sa petite sœur. Maria Feodorovna ne se fit pas prier très longtemps pour dévoiler sa pensée profonde. - Votre sœur est charmante Ella, je ne le conteste pas, mais je ne voudrais pas avoir pour belle-fille une allemande…excusez-moi. Mon fils est l’héritier du trône. En ce sens il lui faut s’entourer de précautions extraordinaires. Un tel discours jeta un froid et la pauvre Alix se heurta à l’hostilité et à la mesquinerie de la cour, qui s’empressa de suivre l’avis de la tsarine, trouvant la jeune princesse, hautaine, froide et aussi mal habillée qu’une paysanne. - Non vraiment, une telle créature ne peut paraître ainsi chez nous. Qu’elle apprenne d’abord à s’habiller selon la mode et selon son rang. On reprochait aussi à Alix ses doubles origines allemandes et anglaises. Le fait qu’elle soit la petite-fille de la reine Victoria ne trouvait grâce aux yeux de personne, bien au contraire. De retour chez elle, la princesse n’entendit que de mauvaises rumeurs sur ce voyage en Russie. « De bonnes âmes » de son entourage et même son père, vinrent lui confier qu’elle avait déplu au tsar, son épouse et qu’elle n’avait pas su captiver le tsarévitch. La pauvre jeune fille ne savait plus que penser. Nicolas, pourtant, avait semblé navré du départ de « son petit soleil », comme il appelait déjà Alix, dans le secret de son cœur. - Ne nous faites pas languir et revenez-nous vite… Désormais considérée comme une adulte, Alix n’eut guère le temps de se poser trop de questions, car son père lui laissa la charge de le représenter dans le duché et lors des différents bals de la haute société hessoise, auxquels la princesse assistait par obligation et sans joie, ne pensant qu’aux yeux bleus de Nicolas, qui s’étaient emparés de son âme. Même les invitations de sa grand-mère à venir la rejoindre en Angleterre ou en Ecosse ne l’intéressaient plus autant qu’avant, se sachant poursuivit par les assiduités du prince Albert-Victor, Eddy, le fils du prince de Galles, qui ne semblait pas vouloir accepter ses refus constants de l’épouser. Victoria d’ailleurs, ne semblait pas partager l’enthousiasme de sa petite-fille au sujet de Nicolas, comme son père et le reste de sa famille, hormis Elisabeth et cela désolait la malheureuse Alix, qui ne comprenait pas ce scepticisme. - Il arrive que l’on se trompe dans la vie, avec les meilleures intentions du monde. Avait un jour dit le grand-duc de Hesse, à sa fille. Alix prit alors sa décision. Elle épouserait Nicolas, contre vents et marées et personne d’autre. Ou le jeune homme se déclarerait tout à fait, ou elle se retirerait du monde… Lorsqu’elle repartit en Russie pour la troisième fois, Alix eut la désagréable surprise d’apprendre de sa sœur que Nicolas ne pourrait venir la voir, car ses parents avaient décidés pour lui d’un grand voyage à l’étranger, notamment au Japon. - Je suis certaine que ce n’est pas l’empereur qui a choisit ce moment pour envoyer son fils en voyage. C’est elle…l’impératrice. Alix avait livré le fond de sa pensée, concernant Maria Feodorovna, qui semblait prendre plaisir à contrarier les projets matrimoniaux de son fils. Le 13 mars 1892, le grand-duc Louis IV de Hesse-Darmstadt mourut, près de sa fille, qui fut une infirmière très dévouée. Ernest-Louis, le frère d’Alix, devenait le nouveau grand-duc, mais il laissa toutes les responsabilités de sa charge à sa sœur, qui n’eut plus un instant pour elle. Elle eut la frayeur d’apprendre par les journaux, l’attentat qui avait failli coûter la vie de Nicolas au Japon. Un homme s’était jeté sur lui et l’avait frappé au visage avec un couteau, mais heureusement, le jeune homme avait eu beaucoup de sang-froid et n’avait été que légèrement blessé. En 1894, Ernest-Louis tomba amoureux de sa cousine Victoria-Mélita de SaxeCobourg-Gotha et la reine Victoria, ravie d’une telle union, s’empressa d’organiser le mariage. Alix n’était guère enthousiaste, car elle devrait céder sa place et ses prérogatives à cette cousine, sans aucune reconnaissance de la part de son frère, qu’elle avait pourtant secondé sans faiblir, s’oubliant elle-même, avec dévouement. Mais Nicolas était également invité à ce mariage, ainsi que bien des têtes couronnées d’Europe et c’est là, un matin, dans les appartements privés d’Alix, qu’il la demanda enfin en mariage. La jeune fille ne fut jamais plus heureuse que ce jour là ; une seule chose pourtant vint gâcher son bonheur, une chose à laquelle elle n’avait pas pensé, la religion. Alix avait oublié que lorsque l’on devient l’épouse du futur tsar de Russie, on a l’obligation de devenir orthodoxe et donc, de renoncer à la religion dans laquelle nous sommes venus au monde. Pendant quelques heures, Nicolas crut que la femme de sa vie refuserait sa demande, à cause de cette difficile question religieuse et Alix passa une très mauvaise nuit, pleurant beaucoup. Elle ne parvenait pas à se résoudre à abjurer la foi de ses parents. Mais son entourage, sa famille, parvint finalement à la faire changer d’avis, à lui démontrer que Dieu était partout et que ses parents la bénissaient et ne lui en voudraient pas pour cet acte, qui allait faire d’elle une femme très heureuse. C’est ainsi qu’Alix de Hesse-Darmstadt devint Alexandra Feodorovna. Son beau-père, le tsar Alexandre III de Russie, mourut brusquement cette année là et les jeunes mariés de vingt-deux et vingt-six ans, se retrouvèrent catapultés sur un trône imposant et difficile, qui causerait un jour leur perte, celle de leurs enfants et du régime tsariste, qui finirait englouti par la haine révolutionnaire… ANISSA VOS SCORES Zone « j’ai pas aimé » (négatif) : Bon ! Je parie que vous n’avez pas lu ce texte jusqu’au bout du bout. C’était ch… ! D’accord ! D’accord ! Mais que dit votre sélection de couleurs ? Il y a parfois un large fossé entre ce que vous pensez d’un auteur ou d’un texte et ce que vos émotions reçoivent à l’insu de votre conscience. Subconscient et conscient ne sont pas toujours copains en la matière. Si cette zone d’interprétation ne correspond pas à ce que vous avez ressenti, le bureau des réclamations est sur mon courriel : [email protected] Si vous pas d’accord, vous le dire haut et fort. Zone « BOF » (0 à 4/24) : Mouais ! Ca ne vous a pas titillé l’asticot mais bon, ça se laisse lire avec quelques absences mentales pour s’aérer les neurones. Mais bof ! Ca manquait de sel ou d’épice. Vous pouvez ne pas être d’accord avec ce constat mais cela signifie que ce texte a provoqué une rupture ponctuelle entre votre cerveau rationnel et votre cerveau affectif. Refaites ce BEC une autre fois pour le même texte, vous aiderez l’auteur et vous retrouverez peut-être un score plus proche de ce que vous ressentez. Si cette zone d’interprétation ne correspond pas à ce que vous avez ressenti, le bureau des réclamations est sur mon courriel : [email protected] Si vous pas d’accord, vous le dire haut et fort. Zone « pas mauvais mais ça manque de quelque chose » (5 à 7/24) : Y avait de bons passages mais c’était quand même un peu inégal. Il y a encore du travail. Il est nécessaire de blanchir sous le harnais, comme aurait dit Diderot. 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