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v
SAMEDI 12 MARS 2011 YONNEMAG
Rencontre
SPECTACLE ■ STÉPHANE ROUSSEAU, HUMORISTE À SUCCÈS, SE CONFESSE SUR LA SCÈNE D’AUXERREXPO LE 12 MARS À 20 H 30
Stéphane Rousseau avoue tout
Cécile Carton
A
[email protected]
vec les confes­
sions de Stépha­
ne Rousseau, la
star québécoise
revient sur scène
pour un cin­
quième specta­
cle à la fois drôle et touchant.
Une pluralité à l’image de l’hu­
moriste touche­à­tout. À l’instar
de son célèbre homonyme Jean­
Jacques Rousseau, Stéphane
Rousseau présente ses Confes­
sions. Mais si le titre s’inspire du
philosophe, c’est un peu un ha­
sard. « À l’écriture du spectacle,
je me suis rendu compte que je
me confessais. Un jour, mon
beau­père feuilletait ma biblio­
thèque et il est tombé sur le li­
vre de Jean­Jacques Rousseau. Il
m’a suggéré l’idée de ce titre.
Tout le monde a trouvé ça fun,
alors je l’ai gardé », raconte Sté­
phane Rousseau avec son léger
accent québécois. Mais pas de
panique, Stéphane reste beau­
coup plus drôle que Jean­Jac­
ques.
« Des bouts de ma vie très
personnels et sensibles »
Dans ce cinquième spectacle,
l’humoriste revient sur les petits
et grands moments qui ont fa­
çonné son existence. « Je parle
de bouts de ma vie très person­
nels et très sensibles », détaille­
t­il. Son pari : faire rire y com­
pris sur des thèmes graves. Car
si Stéphane Rousseau est drôle,
l’homme se révèle également
émouvant. « Ce n’est pas telle­
ment pour parler de moi, mais
je crois que j’avais besoin d’un
exutoire », avoue le Québécois.
« Les Confessions sont avant tout
un spectacle intimiste, sincère
et sans aucun tabou. J’avais en­
vie de gratter un peu plus en
profondeur, prendre des risques
pour parler de sujets difficiles. »
Ces dernières années, il a vécu
le décès de son père Gilles, et la
naissance prématurée de son
fils Axel, deux moments qu’il
évoque avec drôlerie et justesse
« J’avais envie de
gratter en profondeur, de prendre
des risques pour
parler de sujets
difficiles. »
HUMOUR. Stéphane Rousseau enchaîne des sketchs très personnels, entre drôlerie et émotion.
dans ses Confessions. Mais com­
ment en rire ? « À propos de la
mort de mon père, c’est vrai
que j’ai eu du mal. Je m’en suis
détaché et aujourd’hui, quand
je me paie sa tête chaque soir,
j’ai l’impression qu’il est encore
en vie ». Un hommage qu’il
rend à sa famille, qui avait « de
l’humour et le sourire facile ».
« Je tiens sans doute ça d’eux »,
révèle Stéphane Rousseau.
« Être touche-à-tout
fait ma force »
Autodidacte complet, le jeune
homme a, dès ses 13 ans, écu­
mé les cabarets et les campings
canadiens pour faire ses pre­
mières armes. Alors qu’il était
un animateur vedette de la ra­
dio CKMF, il se lance pour la
première fois sur scène lors du
festival Juste pour rire de Mon­
tréal, en 1991. Il commente :
« J’avais envie de côtoyer les
plus grands et de faire ma pla­
ce. » Le défi est relevé puisque
le succès vient très rapidement
pour le jeune Québécois. Un an
plus tard, Stéphane Rousseau
joue son premier one­man­
show. « Le premier spectacle,
c’est facile, on fait ce qu’on a
toujours eu envie de faire. La
suite est plus dure car il faut se
réinventer à chaque fois. »
Introduit en France grâce à
son ami Franck Dubosc, la créa­
tivité ne semble pas être un
problème pour l’artiste qui a
plus d’un tour dans sa poche.
Dans son dernier spectacle, il
chante, danse, et même dessine
via une palette graphique. « Être
touche­à­tout fait ma force et
ma particularité », affirme Sté­
p h a n e Ro u s s e a u . I l a j o u t e
quand même avoir « bien trop
de respect » envers les danseurs
pour se décrire comme tel. « Je
bouge juste un peu », rigole
l’humoriste.
Pour la première fois, Stépha­
ne Rousseau a même élaboré la
mise en scène de son show.
« Un travail de longue haleine »,
selon l’apprenti metteur en scè­
ne. Très attiré par les arts vi­
suels, il a concocté un décor
très moderne. « Je voulais des
jeux d’écrans. Avec un pote, on
a beaucoup bossé pour obtenir
une ambiance chaleureuse mal­
gré l’aspect froid des écrans »,
explique la star, qui s’exclame :
« Allier humour et technologie
n’est pas simple. Il ne faut pas
se faire voler la vedette par les
effets spéciaux ! »
« L’adrénaline
me fait tenir »
Aucun risque : avec sa tchat­
che et son charme, Stéphane
Rousseau séduit sans encombre
PHOTO FRANCIS CAMPAGNONI.
son public, principalement fé­
minin. D’autant plus que l’hom­
me n’hésite pas à confier des
anecdotes plus ou moins glo­
r ieuses sur ses vacances en
camp de nudiste ou sa relation
à la mode. « À une époque,
j’étais une vraie fashion victim.
J’étais fan de Top Gun, j’avais
toute la panoplie. Plus tard, la
mode était au western, j’avais
des santiags, limite un revolver.
J’ai longtemps fait ce genre d’er­
reurs vestimentaires », sourit
St é p h a n e Ro u s s e a u , q u i , à
44 ans, se montre plein d’auto­
dérision.
Son spectacle enchaîne les
sketchs pendant plus d’une
heure et demi. « C’est épuisant
mais l’adrénaline me fait tenir.
Toute l’énergie que les gens
m’envoient est très exaltante »,
raconte Stéphane Rousseau.
L’homme de scène y oublie ses
problèmes et petits maux. Et, de
toute façon, « the show must go
on ! », conclut­il en vrai pro
dans un éclat de rire, avant de
filer prendre des vacances dans
son Québec natal pour revenir
en pleine forme sur la scène
d’Auxerre. ■
v Pratique.
Les Confessions de Stéphane Rousseau,
samedi 12 mars à Auxerrexpo, 20 h 30. Tarif :
39 €.
17 SEPTEMBRE 1966
Stéphane Rousseau naît à La
Salle, au Québec. Son père,
Gilles, est ouvrier, et sa mère est
la première Canadienne à travailler comme soudeuse.
1991
L’humoriste fait sa première scène au festival Juste pour rire de
Montréal. Il était alors animateur radio à CKMF.
1992
Stéphane Rousseau monte son
premier spectacle solo. Trois
autres suivront.
2007
Choisi comme homme de l’année par le magazine Elle Québec. La même année, il présente
La nuit des duos avec Franck
Dubosc.
2008
Il joue le rôle d’Alafolix dans le
film Astérix aux Jeux Olympix.
2010
Stéphane Rousseau est à l’affiche de Fatal, un film de Michael
Youn. Il commence également la
tournée de son cinquième spectacle, Les Confessions de Stéphane Rousseau.

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