Le concours Miss Univers relance la polémique sur la loi

Transcription

Le concours Miss Univers relance la polémique sur la loi
Russie: Le concours Miss Univers relance la
polémique sur la loi anti-gay
Le concours Miss Univers, dont la finale aura lieu samedi à Moscou, relance la
polémique autour de la législation russe « anti-gay », son présentateur accusant la
Russie de diaboliser les homosexuels.
« La loi russe (sur la propagande homosexuelle, ndlr) marque un chapitre sombre dans
l'histoire de la communauté LGBT (lesbienne, bisexuel, gay, transsexuel, ndlr) », a lancé
dès son arrivée à Moscou, Thomas Roberts, le co-présentateur américain du concours
de beauté. Ouvertement gay, il est arrivé dans la capitale russe accompagné de son
Page 1/3
mari, épousé l'année dernière après avoir fait son coming-out en 2006.
Le président russe Vladimir Poutine a promulgué en juin une loi controversée punissant
tout acte de « propagande » homosexuelle devant mineurs de peines d'amende et de
prison. Des ONG ont estimé qu'elle pourrait permettre de poursuivre des homosexuels se
tenant par la main dans la rue. « Ils s'occupent d'un problème qui n'existe pas, et cela
créé de nouveaux problèmes car cela permet aux gens d'abuser, de faire du mal et de
calomnier la communauté LGBT sous couvert d'une loi contre la propagande qui est tout
simplement ridicule », a poursuivi Thomas Roberts, qui est le présentateur de l'émission
« MSNBC Live » sur une chaîne d'informations américaine. « Il n'y a aucune raison de
diaboliser la communauté LGBT », a-t-il déclaré à l'AFP. Depuis la promulgation de la loi
russe, et alors que l'intolérance envers les gays s'est renforcée ces dernières années en
Russie, les critiques de sportifs, d'acteurs et mêmes de ministres de différents pays
fusent contre ce texte jugé discriminatoire.
Des célébrités telles que Madonna ou Lady Gaga ont élevé la voix. D'autres, dont
l'acteur britannique Stephan Fry, ont même appelé au boycott des jeux de Sotchi, qui
auront lieu en février 2014 dans cette ville des bords de la mer Noire. En août, les
Mondiaux d'athlétisme, organisés à Moscou, avaient eux aussi été entachés par la
polémique. Une athlète suédoise avait affiché son soutien au mouvement gay et lesbien
en maquillant ses ongles aux couleurs du drapeau de l'arc-en-ciel, symbole de la
communauté LGBT. La star russe de la perche Yelena Isinbayeva avait de son côté
défendu la loi lors d'une conférence de presse.
Promouvoir l'égalité
Concernant Miss Univers, la polémique est née bien avant les critiques lancées par M.
Roberts. Le co-présentateur prévu initialement, l'Américain Andy Cohen, ouvertement
gay lui aussi, s'était en effet finalement rétracté en août après que la Russie avait été
choisie comme hôte du concours, afin de témoigner son désaccord avec la législation
russe. De son côté, Thomas Robert a expliqué avoir de son côté accepté la proposition
pour témoigner de son soutien à la communauté gay en Russie, pays où l'homosexualité
était considérée comme un crime jusqu'en 1993 et comme une maladie mentale jusqu'en
1999. « J'ai choisi d'apporter mon soutien à la communauté LGBT en Russie en allant à
Moscou et en animant cet événement en tant que journaliste, présentateur et
homosexuel », a-t-il dit dans un communiqué.
Il a ajouté lors de son émission que ce choix avait été critiqué par certains, qui l'ont
accusé d'avoir trahi la cause homosexuelle. La présentatrice russe Ksenia Sobtchak a de
son côté salué la nouvelle. « Je n'ai jamais été fan de Miss Univers mais je vais l'être
maintenant », a-t-elle écrit sur Twitter. Thomas Roberts a précisé qu'il ne savait pas si
son orientation sexuelle allait être évoquée durant le show samedi. « Si oui, c'est très
bien. Si les spectateurs qui regardent chez eux en apprennent plus sur moi et savent que
je suis marié et que mon mari est là je pense que c'est fantastique », a-t-il dit. « Je ne
sais pas si je suis là pour promouvoir les droits des homosexuels. Je pense que je suis là
pour promouvoir le fait que les gens comme moi méritent les mêmes droits car nous ne
sommes pas différents », a-t-il conclu.
Page 2/3
(Avec AFP)
Page 3/3