L`arbre de Vie et le serpent - Les Éditions L`Arbre de vie

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L`arbre de Vie et le serpent - Les Éditions L`Arbre de vie
LE S M O N DE S ATLAN TE S
CHAPITRE XXII
L’arbre de Vie et le serpent
Si les Mûriens habitaient un paradis oriental peuplé de mûriers,
les Atlantes, pour leur part, résidaient dans un verger situé en
Occident. Leur arbre de Vie était un pommier produisant des
pommes d’or qu’ils avaient placé sous la garde des filles d’Atlas, les
Hespérides, ainsi que sous celle d’un serpent aux cent têtes.
Pour les Atlantes, l’arbre de Vie possède la même symbolique
que pour les Mûriens. Il est la représentation de la Vie; ses fruits, les
pommes d’or, sont les symboles des cellules. Pour évoquer la molécule d’ADN, ils ont opté pour le serpent qui est souvent représenté
enroulé autour d’un arbre.
L’arbre sacré des Égyptiens
Puisée dans la mythologie égyptienne, une image nous fait voir
l’arbre sacré des Égyptiens, l’arbre ished, au pied duquel un énorme
serpent trace une double arche. Tout près, un grand chat, muni d’un
couteau, immobilise la tête du serpent avec sa patte. Une première
entaille a été pratiquée sur l’animal signifiant ainsi que les manipulations génétiques ont débuté.22
L’arbre de la Vie, la pomme et le serpent
Dans la légende grecque Le Jardin des Hespérides, l’arbre de Vie
22 L’arbre ished : www.egyptologie.com/Lexique/lexique.php ?lettre=I
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qui a été confié aux bons soins des Hespérides produit des pommes
d’or. Symbole de l’ADN des êtres vivants, un gigantesque serpent
pourvu de cent têtes est enroulé autour de l’arbre de Vie.
Le portrait qui nous est fait de ce verger nous indique que la Vie
faisait l’objet d’une attention particulière de la part des habitants de
l’Atlantide, ici personnifiés par des jeunes femmes. Le récit rapporte
toutefois que ces dernières ont tendance à relâcher leur vigilance et
à s’assoupir au pied de l’arbre.
Le jardin d’Adam et Ève
Le récit de la Bible offre plusieurs similitudes avec celui de la
légende grecque en ce sens qu’il met en scène une femme, Ève, son
compagnon Adam et un serpent qui évoluent dans un jardin dans
lequel croît de beaux arbres. L’arbre de Vie n’est pas identifié, mais
les traditions et l’imagerie populaire associent le fruit défendu à une
pomme.
Tant dans la légende que dans le récit biblique, le serpent joue un
rôle important. Dans la Bible, il est celui qui incite la femme à transgresser l’ordre de Dieu. C’est pourquoi les auteurs du récit font porter
une partie du poids de la faute à l’animal à qui Dieu dit : « Je mettrai
une inimitié entre toi et la femme, entre ta postérité et sa postérité :
celle-ci t’écrasera la tête et tu lui blesseras le talon. » (Gn 3 : 15)
La malédiction
Quand Dieu dit : « Je mettrai une inimitié entre toi et la femme,
entre ta postérité et sa postérité », nous présumons qu’il ne s’agit pas
de la descendance du serpent, mais plutôt de celle d’une race ou d’un
peuple. Or, parce qu’ils étaient identifiés au serpent, les Atlantes et
des peuples de leur lignage ont été surnommés race du serpent ou
peuple du serpent. Une appellation que nous comprendrons mieux
au fil de ce récit.
Le nom de la femme est Ève. Elle personnifie à la fois la Vie et
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la Mû­rien­­ne puisque son nom fait référence à la lettre V. Pour avoir
porté atteinte à la Vie, les Mûriens et les Atlantes, symbolisés respectivement par Ève et le serpent, sont maudits par Dieu. Je mettrai une
inimitié entre toi et la femme annonce l’émergence de graves conflits
entre les deux grands groupes.
Et Dieu d’ajouter : « Celle-ci t’écrasera la tête et tu lui blesseras le
talon. » Ce qui signifie que les Mûriens et leurs descendants participeront à la destruction de la race du serpent. Mais avant de mourir,
le serpent blesse la femme au talon, c’est-à-dire qu’il insuffle son
venin aux Mûriens qui, à leur tour, sont condamnés à mourir.
La prophétie s’est presque réalisée puisque, après la catastrophe
planétaire qui a détruit le monde mûrien, trois autres grandes destructions ont eu lieu qui ont provoqué la mort dans chacun des cas
d’une grande partie des êtres vivants.
Le serpent, dieu de la Vie
Alors que chez les Mûriens les symboles de vie sont nombreux,
les Atlantes en utilisent peu. Mais peut-être n’ont-ils pas d’autres
choix, les Mûriens s’étant approprié la presque totalité des figures
géométriques. En conséquence, pour représenter l’ADN, ils ont choisi
le serpent, une image dont l’apparence rappelle à s’y méprendre la
molécule de vie.
L’adoption de ce symbole est, en effet, loin d’être anodin puisque
des scientifiques ont comparé la forme de l’ADN à celle du serpent.
À ce sujet, l’anthropologue Jeremy Narby cite Christopher Wills biologiste moléculaire à l’Université de Californie à San Diego (UCSD) :
« Les deux chaînes de l’ADN ressemblent à deux serpents enroulés
autour d’eux-mêmes dans une sorte de rituel amoureux. »23
Chez des peuples anciens, il n’y avait qu’un seul mot pour dési-
23 NARBY Jeremy, Le serpent cosmique, l’ADN et les origines du savoir, Genève, Georg
Éditeur, 1995, p. 96.
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gner la Vie et le serpent : « Le symbolisme du serpent est lié à l’idée
même de la vie; en arabe, le serpent est el-hayyah et la vie el-hayat
et ce qui est capital, El-Hay, l’un des principaux noms divins, doit se
traduire par le vivifiant, celui qui donne la vie ou qui est le principe
même de la vie. »24
Il est par conséquent intéressant de constater que dans plusieurs
mythes créateurs le serpent est à l’origine de la vie : « Il est un vieux
dieu premier que nous retrouvons au départ de toutes les cosmogénèses, avant que les religions de l’esprit ne le détrônent. »25
Dans l’ancienne Égypte, un des plus célèbres dieux, Apophis,
a pris la forme d’un serpent géant. Des déesses égyptiennes sont
représentées sous les traits du cobra dont on retrouve l’image sur les
murs des chambres funéraires des rois et des reines. Et, symbole de
la royauté, le cobra ornait la coiffe des pharaons le protégeant contre
ses ennemis.
En Inde, le cobra est l’un des symboles de Shiva, le troisième
dieu de la trilogie hindoue, et les serpents, perçus comme étant
d’origine divine, sont les maîtres de la fécondité. En Chine, on
raconte qu’une femme au corps de serpent a été la première déesse
à apparaître après la création du monde : « C’est elle qui a fabriqué
les premiers hommes avec de l’argile, et leur a appris comment se
reproduire. »26
En Australie, dans la mythologie aborigène, « le serpent arc-enciel est sorti d’un trou d’eau pendant l’Ère du rêve, le temps de la
Création […] Alors qu’il se déplaçait à travers le pays, ses mouvements
créèrent les collines, les vallées et cours d’eau du paysage ancestral.
[…] C’est du Serpent arc-en-ciel que les chamanes détiennent leurs
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24 CHEVALIER Jean et GHEEBRANT Alain, Dictionnaire des symboles, Paris, Robert
Laffont/Jupiter, 1982, p. 868.
25 Id., p. 868.
26
PHILIP Neil, Mythes et Légendes, Montréal, Libre Expression, 1999, p. 117.
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pouvoirs, qu’ils exercent à l’aide de cristaux de quartz ».27
En Afrique, dans la mythologie du Bénin, il est également fait
mention de l’existence d’un serpent aux couleurs de l’arc-en-ciel,
Aido-Hwedo, qui lors de la création de l’Univers s’est enroulé autour
de la Terre pour la maintenir en équilibre : « Aido-Hwedo peut être
considéré comme une personnification de la puissance créatrice,
puissance toujours visible dans l’arc-en-ciel, l’eau, le flux et le reflux
des marées et la danse des étoiles. »28 Au Mali, la cosmogonie du
peuple dogon fait référence à une trinité créatrice constituée du
dieu Ama qui crée l’homme, puis le confie au serpent Lêwê qui le
remet au hogon, le roi sacré. Durant la fête du Sigui qui se déroule
en l’honneur du premier ancêtre qui, à sa mort, a pris la forme du
serpent, les Dogon taillent des masques géants à l’effigie du serpent
pour les âmes des ancêtres.
Aux États-Unis, il existe chez des peuples amérindiens une
croyance selon laquelle le serpent géant impose un vieillissement
rapide à celui qui l’offense. Dans l’État de l’Ohio, le Tertre du serpent
aurait, selon les Hopi, été édifié par leurs ancêtres : « Certains Hopi
pensent que le Grand serpent de Terre (Serpent mound) a pu être
fait par leurs ancêtres. Cette représentation, qui a environ 400 m
de longueur, 7 m de largeur et 1,50 m de hauteur, a été préservée
de l’érosion par sa couverture herbeuse. La bouche du serpent a des
mâchoires largement ouvertes faites de murs de terre ayant 20 m de
long et 6 m d’épaisseur avec au milieu un grand monticule de forme
ovale représentant un œuf que le serpent est en train d’avaler. »29
Au Mexique, chez les Aztèques, la relation entre le serpent et
l’ADN est très claire : en nahuatl serpent se dit coatl, soit co ou
ca pour ADN et atl pour eau. À lui seul, ce petit mot décrit l’ADN
27
Id., p. 105.
28
Id., p. 88.
29
WATERS Franck, Le Livre du Hopi, Paris, Éditions du Rocher, 1992, p. 71.
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reposant dans un milieu aqueux. Toujours au Mexique, le dieu le
plus adulé des anciennes civilisations est Quetzalcoatl dont le nom
signifie serpent à plumes. Son image est partout présente : sur les
statues, les temples, dans les tombes, sur les façades des édifices, des
monuments et des maisons.
En plus d’être le symbole de l’ADN, le serpent évoque les spermatozoïdes et pour beaucoup d’individus il est la représentation du
sexe de l’homme.
Le caducée
Il existe dans la mythologie grecque un symbole particulièrement
éloquent qu’on appelle caducée. En grec, caducée se dit karykeion.
Un mot qui pourrait se traduire de la façon suivante : kary signifiant
en anglais carry, c’est-à-dire porter, et keion ou ka signifiant chez les
Égyptiens l’énergie vitale, c’est-à-dire l’ADN. Caducée voudrait donc
dire porteur de vie.
Composé d’un bâton autour duquel s’enroulent un ou deux
serpents, le caducée est une image réduite de l’arbre de Vie et du serpent : « Le serpent s’enroule autour du bâton qui symbolise l’arbre
de Vie. »30
On retrouve le caducée sur des tablettes de pierre au cœur des
civilisations disparues de l’Indus. Aussi en Égypte où Shou, le dieu
de la Vie, tient dans ses deux mains un bâton ayant la forme d’un
serpent. À Carthage (Tunisie), Tanit la dame qui règne sur le pays est
également représentée avec un caducée.
Le caducée d’Hermès
Le caducée était l’apanage de dieux grecs. Il
a appartenu à Apollon, dieu de la guérison et des
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CHEVALIER Jean et GHEERBRANT Alain, Dictionnaire des symboles, Paris, Robert
Laffont/Jupiter, 1982, p. 155.
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beaux-arts. Ce dernier le remit à Hermès, dieu du commerce, de l’éloquence et des voleurs, qui est personnifié tenant à la main un bâton
sur lequel s’enroulent deux serpents.
Le caducée d’Esculape
Il existe un autre caducée attribué à Esculape ou
Asclepios, fils d’Apollon. Représenté appuyé sur un
bâton autour duquel s’enroule un unique serpent,
Esculape, dieu de la médecine, « savait utiliser les
poisons pour guérir les malades et ressusciter les
morts ».31
Le caducée, symbole de la médecine et de la pharmacie
Que ce soit celui d’Hermès ou celui d’Esculape, le caducée s’est
imposé dans le monde actuel comme le symbole de la médecine et
de la pharmacie. De grands organismes médicaux l’ont également
adopté tels que l’Organisation mondiale de la santé (OMS), l’Association médicale mondiale (AMM), le Collège royal des médecins et des
chirurgiens du Canada, le Corps médical de l’armée des États-Unis,
l’Association américaine des vétérinaires.
Enfin, il n’est pas inutile de rappeler que le caducée a été choisi
comme symbole par un grand nombre d’organismes publics et
privés qui depuis des décennies dissèquent et manipulent l’ADN des
êtres vivants. Et aussi par ceux qui promulguent des lois autorisant
les manipulations génétiques puisqu’on le retrouve à l’Assemblée
nationale française, plus précisément à la tribune où s’expriment les
députés.
Les caducées modernes
Le monde moderne a extrait de son subconscient de nombreuses
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CHEVALIER Jean et GHEERBRANT Alain, Dictionnaire des symboles, Paris, Robert
Laffont/Jupiter, 1982, p. 155.
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reproductions du serpent et du caducée. Parmi les plus représentatives, mentionnons le caducée stylisé du dollar $; les rails de chemin
de fer qui sont une longue échelle sur laquelle se déplace, tel un
serpent, le train avec à sa tête une locomotive reptilienne.
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